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  • il y a 6 semaines
Ce lundi 20 octobre, Paul Bougnoux, président fondateur de Largillière Finance, était l'invité dans l'émission Good Morning Business sur BFM Business. Retrouvez l'émission du lundi au vendredi et réécoutez la en podcast.

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Transcription
00:00Good morning business, parole de patron.
00:03Notre invité ce matin c'est Paul Bougnot, bonjour.
00:05Vous êtes le président fondateur de Larguillère Finance.
00:09On va parler ensemble de cette instabilité politique.
00:11On en parlait il y a quelques instants, S&P qui dégrade la note de la France.
00:14Qu'est-ce que vous vous dites comme ça, vous qui travaillez dans le M&A,
00:18vous êtes un cabinet de conseil, vous dites bon, il était temps,
00:20à un moment donné il faut regarder les choses en face.
00:22Qu'est-ce que ça vous inspire ?
00:24Bonjour Laure, merci de m'accueillir et de me permettre de parler au nom de dirigeants.
00:28En tant que banquier d'affaires, en tant que président de Larguillère Finance,
00:32on réalise quelques dizaines d'opérations par an, des opérations capitalistiques,
00:36des sessions d'entreprise, des acquisitions, des LBO.
00:40Et tous les jours j'ai de nombreux dirigeants au téléphone, en rendez-vous,
00:45et le message est toujours identique.
00:49Que se passe-t-il ? Qu'allons-nous faire ?
00:51Il y a une inquiétude considérable qui a gagné les esprits de tout le patronat en France.
00:56Je parle des PME, des ETI, qui sont nos interlocuteurs,
01:00c'est 9 millions d'emplois en France, c'est la richesse, c'est l'emploi dans les régions,
01:05c'est le terreau économique, et aujourd'hui on est en train de tout mettre à l'arrêt.
01:09Alors il y a une petite stabilité retrouvée depuis une semaine,
01:12on a désormais un gouvernement, on va travailler sur le budget à partir de ce matin.
01:16Ça, ça n'a pas rassuré l'ensemble du tissu économique ?
01:19Alors, les annonces ont été extrêmement nombreuses et diverses.
01:23Entre une annonce et un budget voté, je pense qu'il y a encore un peu de chemin.
01:27Nos parlementaires vont y travailler, mais on ne sait pas ce qui va sortir précisément du chapeau.
01:32Et puis les incertitudes sont nombreuses.
01:34La fiscalité sur le holding patrimonial, la fiscalité sur l'héritage,
01:39c'est le sujet du week-end qui vient de sortir.
01:41Je ne fais pas de politique politicienne, je parle exclusivement des préoccupations des dirigeants.
01:45Je pense à nos confrères en Italie, en Allemagne, en Suisse, à travers l'Europe,
01:50qui ont des conditions de travail avec de la stabilité.
01:54Les dirigeants français se retrouvent, eux, dans un environnement extrêmement instable.
01:58Alors, les dirigeants sont des athlètes.
02:01Ils ont surmonté les gilets jaunes, le Covid, les effets de la guerre en Ukraine,
02:05tous les problèmes qu'on a connus.
02:07Et puis, depuis 15 mois, la dissolution, les incertitudes,
02:11et surtout, une fiscalité totalement inconnue.
02:15Est-ce que ça précipite un certain nombre de ventes ?
02:17Vous, qui êtes sur le M&A, vous me dites une dizaine d'opérations par an,
02:20sur le pacte d'Utreil, de voir qu'on pourrait peut-être toucher au contour du pacte.
02:25Est-ce que ça fait qu'il y a des dirigeants qui se disent
02:27« Bon, peut-être qu'il vaut mieux vendre maintenant, je ne sais pas où je vais ? »
02:30Bien entendu. Les dirigeants se posent toujours les questions 360 degrés.
02:36Et nous sommes là, chez l'Argillère Finance, pour les aider à réfléchir.
02:41Que dois-je faire ? Est-ce que je dois vendre ? Est-ce que je dois investir ? Est-ce que je dois développer ?
02:45Je voudrais paraphraser Helmut Schmidt en disant
02:48« Les investissements d'aujourd'hui sont les emplois de demain et les impôts d'après-demain ».
02:53Si les dirigeants n'investissent pas aujourd'hui et préfèrent vendre leur entreprise,
02:58on va mettre l'emploi à l'arrêt et les profits, les impôts de demain seront à l'arrêt également.
03:02Mais est-ce qu'on est vraiment à l'arrêt ?
03:04Parce que vous voyez, moi, ça fait deux ans que j'entends Patrick Martin dire que c'est la récession.
03:07Et dans les chiffres de l'INSEE, je vois évidemment un investissement qui est à l'arrêt,
03:11mais une croissance quand même qui ne s'en sort pas trop mal.
03:14Alors ok, on est sous les 1%, ce n'est pas très flamboyant,
03:17mais on s'en sort mieux que l'Allemagne quand même pour l'instant.
03:19Alors si on se compare à l'élève qui est le plus en souffrance,
03:23c'est certain qu'on va pouvoir se réjouir.
03:25La réalité, c'est que les entreprises françaises doivent exporter.
03:30C'est le message qui est passé depuis de nombreuses années.
03:32Il y a un soutien important de l'État français pour l'exportation.
03:36On s'aperçoit que c'est très compliqué d'exporter les conditions.
03:41Le coût du travail est important.
03:43La fiscalité du travail, de l'investissement sont extrêmement importants
03:47et les entreprises françaises se retrouvent très défavorisées.
03:50Lorsqu'on va en Europe du Sud, lorsqu'on va aux États-Unis, lorsqu'on voyage,
03:58on s'aperçoit que les préoccupations des dirigeants ne sont pas du tout les mêmes.
04:02à travers le monde, il y a réellement de la croissance et il y a de l'envie de se développer.
04:08Aujourd'hui, on met en question, on remet en question la capacité des entreprises françaises à investir.
04:14On est dans un mood, si je puis dire, différent du reste du monde.
04:18C'est-à-dire qu'on devient un petit tilo différent, incompris.
04:22Je parle par exemple de la question des retraites.
04:25Nous, on va dans le sens inverse des autres.
04:27On ne va plus dans le même sens que du vent que les autres et les autres pays européens notamment.
04:31Je pense qu'on est en train de se déclasser et de quitter le jeu mondial
04:36avec des luttes intestines nationales.
04:39Ce sont des sujets qui doivent être réglés, bien entendu, et qui doivent être posés.
04:43Mais aujourd'hui, la façon dont c'est abordé crée une perte de compétitivité
04:47des entreprises françaises sur le marché mondial.
04:50Sur le pacte d'Utreil, c'est quoi votre message ?
04:52N'y touchez pas, même si on voit quand même que ça coûte 4 milliards d'euros.
04:55Désormais, c'est une des niches fiscales les plus importantes.
04:57Je ne sais pas comment on est passé de 800 millions à 4 milliards.
05:00C'est quoi votre message ?
05:02Le pacte d'Utreil, il est indispensable.
05:05Aujourd'hui, c'est un des derniers éléments qui permet aux PME françaises
05:08de devenir des ETI en étant transmises au sein d'une famille
05:11sans qu'il y ait un alourdissement du poids de la dette et de la fiscalité.
05:16Ça permet également à des familles de rester indépendantes
05:19sans faire entrer de fonds d'investissement à leur côté pour financer la transmission.
05:23Et on s'aperçoit que si on remet en cause le pacte d'Utreil,
05:25de nombreuses entreprises vont devoir être vendues.
05:28Je pense aux entreprises qui ont en particulier des actifs extrêmement importants
05:32dans le monde de l'agriculture, le monde agricole,
05:36les usines qui pèsent lourd en termes d'investissement.
05:40On va appauvrir des familles qui vont devoir diriger des profits
05:44et des investissements vers de la fiscalité.
05:49Merci beaucoup d'être venu ce matin dans la matinale de l'économie.
05:52Paul Bouniou, président fondateur de l'Argilière Finance.
05:55Sous-titrage Société Radio-Canada
05:57Sous-titrage Société Radio-Canada
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