- il y a 2 jours
Avec Jean-Christophe Repon, président de la Confédération de l'artisanat et des petites entreprises du bâtimen
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##ACTU_DU_JOUR-2025-11-12##
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NewsTranscription
00:00Sud Radio, la France dans tous ses états.
00:03Le vote du budget 2026, toujours débattu à l'Assemblée Nationale,
00:06pourrait avoir des conséquences catastrophiques sur ce qui jadis faisait l'une des fiertés de la France, l'apprentissage.
00:12Primes à l'embauche, dérogation de taxes d'apprentissage, exonération de cotisations sociales,
00:16aide au permis de conduire ou encore dotation au centre de formation,
00:19tous ces financements pourraient diminuer de près de 2 milliards d'euros,
00:23au risque de compliquer un peu plus l'embauche des jeunes, déjà à la peine particulièrement depuis cet été.
00:27On en parle avec le président de la Confédération de l'artisanat et des petites entreprises du bâtiment, Jean-Christophe Repon. Bonjour.
00:34Bonjour Jean-Christophe Repon.
00:35Ma chère Maud, qui faisait la fierté, qui fait toujours la fierté, il n'est pas mort, même s'il est mal en point.
00:42Jean-Christophe Repon, on voit que le budget va tailler dans les aides données à l'apprentissage,
00:48alors qu'on sait aujourd'hui, par rapport à l'économie française, par rapport aux grands enjeux économiques de la France de 2025,
00:56que l'apprentissage, c'est-à-dire, c'est l'initiation aux métiers professionnels,
00:59qui sont déjà maltraités par l'éducation nationale, parce que dans ce pays, dans cette République,
01:03on n'ose pas dire aux gens, on a besoin d'artisans, on a besoin de charpentiers, on a besoin de plombiers,
01:07on a besoin de charcutiers, parce qu'il ne faut que des sociologues et que des anthropologues,
01:11et en plus là, l'apprentissage est un élément essentiel,
01:14et on dit, ben non, ben on va couper dedans, on va encore en avoir moins.
01:17Ça vous met très en colère, ou ça vous inquiète ?
01:20Ça nous inquiète fortement, parce qu'une des rares réussites, je dirais, du gouvernement Macron,
01:28les divers gouvernements Macron, ça a été quand même l'arrivée de l'apprentissage,
01:35ce qui n'était plus pour nous une grosse difficulté de par le passé.
01:37Nous avons, dans le bâtiment, notamment pour la CAPEB,
01:41gagné des apprentis depuis maintenant 8 ans à peu près,
01:46et nous sommes à peu près à 100 000 apprentis,
01:48et pour nous, c'est la relève de nos entreprises,
01:51c'est aussi les compétences et la dynamique économique de nos entreprises.
01:55Et donc, on regarde avec beaucoup d'attention les arbitrages,
01:59on a eu de cesse de faire des propositions d'économie de budget, bien évidemment,
02:04avec un accompagnement uniquement pour les entreprises de moins de 50 salariés,
02:07donc les petites entreprises, c'est elles qui ont besoin d'accompagnement,
02:11j'imagine qu'EDF ou EDF ou Carrefour n'a pas besoin d'accompagnement,
02:14mais que nous, TPE, on a besoin d'être suivis et d'être accompagnés.
02:17Et pour nous, c'est vital pour la reprise de nos entreprises,
02:20pour l'avenir de l'artisanat en France, et c'est ça qui se joue actuellement.
02:23Ces coûts budgétaires, concrètement, vont avoir un impact sur quelle partie de l'apprentissage ?
02:29Surtout au niveau, si l'accompagnement devait être revisité et donc abaissé,
02:35c'est surtout dans les premiers niveaux d'apprentissage,
02:37les CAP et les BEP qui sont le début du parcours pour nous d'étudiants, d'apprentis,
02:43et c'est essentiel que ce signal serait négatif.
02:46Après, un autre signal qui est vraiment pour nous très catastrophique,
02:49c'est d'aller prendre dans la poche des apprentis du pouvoir d'achat
02:53en leur enlevant l'exonération de charge salariale,
02:56et donc c'est vraiment quand on dit que la problématique vient souvent de l'emploi des jeunes,
03:00quand on a des jeunes qui sont en apprentissage,
03:02donc qui sont dans le métier, qui rentrent dans la profession,
03:05si on va leur prendre quelques pouvoirs d'achat pour relever les finances publiques,
03:09je trouve que c'est un signe vraiment négatif qu'on envoie aux jeunesses françaises
03:14qui se lèvent tôt pour travailler.
03:15Donc c'est vraiment des signaux qui sont de mauvais calculs,
03:18et c'est surtout, je pense, un investissement pour la France.
03:21Quand on a des milliards d'euros qui sont dépensés pour l'apprentissage,
03:25ce sont des investissements pour les métiers d'avenir,
03:27ce sont des rentrées fiscales et sociales pour demain,
03:30et c'est aussi la relève de notre pays.
03:32Et donc sacrifier l'apprentissage alors qu'il coûte beaucoup moins cher
03:36que la formation dite générale d'éducation nationale,
03:40ça serait vraiment un non-sens et un contre-sens économique et social.
03:43Est-ce qu'on vous a fourni des explications, des arguments politiques,
03:47pour justifier qu'il fallait justement couper dans ce budget au niveau de l'apprentissage ?
03:51Non, on a eu de cesse d'entendre dire que l'apprentissage coûtait bien trop cher
03:56et qu'il n'était pas financé,
03:57et qu'il fallait donc remédier dans le cadre du rentrèlement fiscal.
04:01Mais pas du tout dans un cadre stratégique et politique.
04:05L'apprentissage reste un investissement,
04:06il faut bien que les Français comprennent ça,
04:07il faut que la jeunesse française trouve du travail le plus tôt possible,
04:11elle soit en activité le plus tôt possible,
04:13et on a vraiment une jeunesse qui est valeureuse.
04:16On l'a vu nous encore il n'y a pas très longtemps,
04:18dans les Olympiades des métiers, le WorldSkills à Marseille,
04:20où on a vraiment des jeunes qui viennent,
04:22qui veulent apprendre le métier, qui veulent relever les défis,
04:24et donc donnons-leur du sens,
04:26et accompagnons notamment, moi plus particulièrement, les TPE,
04:29pour aller dans ce défi.
04:32On a nous, dans l'apprentissage et dans le bâtiment,
04:35un défi majeur,
04:36c'est comme la majorité des populations,
04:38mais on a une pyramide des âges très défavorable
04:40dans les artisans du bâtiment,
04:41il faudra qu'on ait beaucoup de repreneurs d'entreprises,
04:44ou des créateurs d'entreprises.
04:45Et nous, il nous faut à tout prix cette dynamique de jeunesse,
04:48pour nos entreprises au niveau économique,
04:50mais aussi pour la transmission des savoirs.
04:52Là, très concrètement, ces coupes budgétaires,
04:54elles vont avoir un impact sur quoi ?
04:56Sur la multiplication des apprentissages ?
04:58Sur les vocations ?
04:59Sur la façon dont les entreprises peuvent les gérer ?
05:03Elle risque d'avoir...
05:05On a déjà eu deux rentrées un peu difficiles,
05:08avec moins d'effectifs dans les premiers niveaux de formation,
05:13et donc nous avons besoin d'avoir très rapidement une nouvelle dynamique.
05:17Alors, elle est aussi liée, cette dynamique, un peu à la baisse,
05:20non pas sur les coupes budgétaires,
05:21mais aussi sur l'activité même du bâtiment,
05:23et pour les artisans du bâtiment,
05:26qui est négative depuis plus de deux ans,
05:30et c'est ça qu'il faut remédier.
05:32Alors, l'activité économique des artisans,
05:33donc le fait qu'on est plus en réflexion pour prendre l'apprentissage,
05:40et qu'en plus, on nous enlève quelques accompagnements,
05:42ou qu'on vient pénaliser les apprentis en leur prenant de l'argent directement dans la poche,
05:47il va être difficile de relever le défi.
05:49Et nous, quand on perd deux, trois ans de rentrées d'apprentissage,
05:51c'est derrière, on a une petite dizaine d'années de baisse de main d'œuvre pour l'avenir.
05:56Et donc, il nous faut vraiment rapidement avoir des arbitrages favorables.
05:59Donc, nous, on redit au gouvernement qu'il faut accompagner les TPE,
06:03et uniquement les TPE,
06:05et nous avons évalué à peu près un milliard d'euros d'économies
06:08si on accompagnait uniquement les entreprises de moins de 50 salariés.
06:11Jean-Christophe Depont,
06:13vous êtes un responsable professionnel dans une branche qui est le bâtiment, on va dire.
06:19Est-ce qu'il y a des secteurs plus fragiles que d'autres en matière d'apprentissage
06:23qui méritent un effort supplémentaire,
06:25et d'autres qui, au contraire, se portent mieux ?
06:28Non, là, actuellement, on voit bien que les deux rentrées successives un peu à la baisse,
06:32elles viennent toucher tous les secteurs,
06:35et elles sont un peu à peu près cohérentes par rapport à l'activité des secteurs.
06:40Donc, on a eu des secteurs de l'hôtellerie, de la boulangerie, de la restauration,
06:44qui ont été aussi un peu en retrait,
06:45mais elles correspondent tout à fait à l'activité.
06:48Et en fait, si on veut une activité et de l'apprentissage dynamique,
06:52il nous faut des directions un peu claires.
06:54Et là, on voit bien qu'aller taper dans l'apprentissage
06:58que pour redresser les finances publiques,
07:00c'est un contre-investissement pour redresser les finances publiques.
07:02C'est tout simplement absurde.
07:03Je ne comprends pas comment des politiciens dits responsables et lucides
07:07peuvent adopter une telle mesure.
07:10Est-ce que vous êtes bien placé aussi pour nous dire ?
07:13Est-ce que les vocations, aujourd'hui, connaissent une petite souffrance,
07:17un petit recul,
07:18ou est-ce que dans cette jeunesse,
07:19malgré qu'on explique la formation professionnelle,
07:22ça ne vaut pas d'avoir des grands diplômes universitaires,
07:25est-ce qu'il y a quand même une dynamique dans notre jeunesse
07:27pour faire les beaux métiers que vous représentez ?
07:30Moi, en toute sincérité,
07:32on a fait avoir Skis Marseille,
07:34on était présents avec la CAPEB,
07:35et on a fait participer à la construction d'un mur
07:37fait par les artisans et les apprentis.
07:40Et on a vu une jeunesse qui ne correspond pas à celle qu'on nous décrit régulièrement,
07:43une jeunesse plutôt dynamique,
07:45qui a envie d'apprendre et qui a envie de faire des métiers.
07:48Alors, bien évidemment,
07:48ce n'est pas la jeunesse qu'on en a connue, nous,
07:51et que la génération Z va sûrement surfer sur plusieurs métiers
07:55et sur plusieurs activités dans toute sa carrière.
07:58Mais il y a une vraie dynamique,
08:00et on a fait une étude à la CAPEB pour regarder cela,
08:03et comment on pouvait amener de vieux artisans en fin de carrière
08:06à parler de plus en plus à cette jeune génération
08:09qui veut donner du sens.
08:11Et on s'aperçoit que nos métiers du bâtiment,
08:13dans l'entreprise artisanale du bâtiment,
08:15donc la TPE, la petite entreprise de terroir,
08:18correspond totalement à ce que ressentent et veulent les jeunes actuellement,
08:22avoir du sens dans leur métier,
08:23être en proximité du lieu où ils sont nés,
08:26et avoir pas de N plus 10 au-dessus de leur tête,
08:30et servir à quelque chose.
08:32Et là, nous, dans l'entreprise artisanale du bâtiment,
08:35on est vraiment dans les défis de demain,
08:37c'est-à-dire la décarbonation,
08:39mieux habiter son logement,
08:41en confort d'été, en confort d'hiver,
08:43et puis aussi accompagner au mieux nos anciens
08:45à vivre le plus longtemps le logement.
08:46– Jean-Christophe Repon,
08:48donnez-moi une bonne raison,
08:50allez, de convaincre un jeune
08:51qui veut se lancer dans la vie professionnelle,
08:53de venir dans votre branche.
08:54Dans votre branche ou une autre,
08:55mais vous qui portez ce métier,
08:58ces beaux métiers,
08:59pourquoi il faut y aller ?
09:00– Dans le bâtiment, il fera son métier,
09:03il servira sa société en proximité de là où il est né,
09:08il aura un sens à donner aux particuliers
09:11en décarbonant, en améliorant l'habitat,
09:14et donc du coup, en sauvant la planète indirectement,
09:16puisqu'on sait que 40% des logements,
09:19c'est aussi la facture énergétique,
09:21donc c'est cela.
09:21Et puis, il pourra aussi permettre à nos anciens
09:24de vivre mieux son ambitat
09:25avec la silver économie et l'accessibilité
09:28en gardant nos personnes âgées
09:30le plus longtemps possible chez elles
09:31pour ne pas qu'elles n'aillent dans les EHPAD,
09:33on l'a bien vu, dans la période Covid.
09:34Donc on a vraiment des métiers qui ont du sens,
09:36et puis aussi, on ne le dit pas assez,
09:38c'est difficile des fois,
09:39mais on vit bien aussi dans ces métiers de l'artisanat
09:41et on peut vivre économiquement très intéressant
09:44avec des diplômes qui sont aussi respectables.
09:47– Merci beaucoup Jean-Christophe Depon
09:48pour votre témoignage,
09:49et vive l'apprentissage français,
09:50et on espère que vous pourrez surmonter
09:52cette épreuve budgétaire.
09:53Vous restez avec nous
09:54parce que nous allons recevoir
09:55le professeur Serge Egberg,
09:57père du Nutri-Score.
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