- il y a 2 jours
Avec Marc Sanchez, directeur général su syndicat des Indépendants et des TPE (SDI)
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00:00Ici Sud Radio, toute la France parle à toute la France et à tous ceux qui aiment la France, d'où qu'ils viennent, quoi qu'ils pensent et quoi qu'ils croient.
00:10Nous sommes donc sur Sud Radio aujourd'hui en ce mardi 7 octobre, la situation politique est dans le tourment.
00:17Je voudrais qu'on fasse une pause, j'allais dire on en soupe de l'actualité politique depuis hier, ça va un peu dans tous les sens.
00:24Il en sortira forcément quelque chose, je voudrais qu'on s'intéresse à la France, celle qui trime, celle qui produit, celle qui se lève de bonheur le matin,
00:34celle qui pense à la fin du mois plus qu'à la fin du monde et à tous ces entrepreneurs, ces petits entrepreneurs, ces petits patrons,
00:43qui se lèvent de bonheur, comme je le disais à l'instant, pour continuer à créer des richesses, à préserver des emplois, à préserver des territoires.
00:50Voilà, cette France sans laquelle, eh bien, celle du sommet ne ferait rien, ne pourrait rien, n'obtiendrait rien.
00:57Si on n'avait pas, au fond de la soute, c'est un peu l'image que l'on a, ceux qui triment pour que la machine continue à tourner.
01:04C'est le réseau, j'allais dire c'est le réseau social, le vrai, c'est le tissu des profondeurs.
01:10Ce sont nos territoires, nos villages, nos communes, des artisans, des commerçants, des chefs d'entreprise,
01:15qui ont pris des risques, qui continuent à aimer leur pays, qui continuent à aimer leur métier, qui veulent jouer la transmission
01:20et qui sont là pour préserver l'essentiel de ce qui fait qu'il fait encore bon vivre en France.
01:26Ces gens-là souffrent, ces gens-là sont maltraités, ils se sentent incompris, que ce soit la gauche, la droite, le centre, quelles que soient les époques,
01:33eh bien, on les entend toujours expliquer qu'on ne les écoute pas, on ne comprend pas les enjeux
01:37et qu'ils sont bons finalement à alimenter, qu'ils sont la vache allée, à alimenter la pompe à fric de l'État
01:44en voyant beaucoup de factures passer pour les prestations et qu'ils ont peu de retours, ils ont peu de retours en échange.
01:51Les représentants de cette France qui fait vivre la France et qui fournit l'essentiel de l'énergie économique
01:58qui nous permet encore d'être un pays qui tient la route.
02:01Eh bien, pour évoquer justement cet État dans lequel est la France, nous sommes avec Marc Sanchez,
02:14directeur général du syndicat des indépendants et des DPE, les très petites entreprises.
02:19C'est très important, TPE, c'est ça qui est aujourd'hui l'énergie essentielle de notre économie.
02:26Marc Sanchez, je pense que c'est un observateur évidemment avisé de la situation politique.
02:32On est d'accord, on ne va pas parler de la polémique du moment.
02:35Je voudrais que l'on parle avec vous, Marc Sanchez, de ce que vous attendez des pouvoirs publics,
02:40de la classe politique, du sommet de l'État pour que ce pays puisse sauver ce tissu formidable
02:46qui est celui de la très petite entreprise.
02:51Écoutez, déjà, dans un premier temps, merci de m'avoir invité.
02:54Ce qu'il faut souligner dans un premier temps, c'est que cette instabilité,
02:58elle a un coût économique réel pour nos commerçants, pour nos artisans et nos dirigeants de TPE.
03:04Chaque fois qu'un gouvernement tombe, ce sont des mois perdus pour nos entreprises.
03:09Il n'y a pas de décision, il n'y a pas d'arbitrage, il n'y a pas de visibilité sur les charges
03:13ou sur les aides qui vont être supprimées ou qui vont être réintégrées.
03:17Et pour une TPE, trois mois d'attente, c'est parfois la différence que vous pouvez avoir
03:21entre survivre et déposer le bilan.
03:24Donc cette instabilité que nous dénonçons depuis déjà et que nous subissons depuis déjà un certain nombre de mois,
03:31il faut bien considérer aujourd'hui qu'elle a des impacts, des impacts économiques,
03:35des impacts sociaux dans notre économie réelle de proximité.
03:39Et que souvent, quand on est à Paris, on ne le mesure pas vraiment.
03:43Est-ce que je voudrais bien faire passer comme message en introduction ?
03:47C'est bien celui-ci.
03:48L'entreprise française est en souffrance depuis, j'allais dire, bien plus longtemps que la récente crise politique.
03:55Est-ce que le système de fonctionnement de l'État, avec ses normes administratives,
04:00j'allais dire des énarques aux leviers de commandes dont ils ne connaissent pas forcément les tenants et les aboutissants,
04:06l'incompréhension de la classe politique qui est souvent enfermée dans des bureaux,
04:12de ces élus qui n'ont jamais dirigé une entreprise,
04:14a fini par créer un fossé énorme entre la réalité à laquelle vous êtes confrontés,
04:19vous, petite entreprise, et le pouvoir de décision qui se situe à Paris ?
04:23Bien évidemment, c'est plus qu'un fossé, c'est un abîme, c'est un gouffre.
04:27Aujourd'hui, on a pu le constater dans nos baromètres depuis le début de l'année,
04:32le degré de confiance quasiment de nos indépendants par rapport à nos dirigeants,
04:39il doit osciller à peu près entre 0 et 4%.
04:42C'est la première fois qu'on voit effectivement un chiffre aussi bas,
04:46et ça démontre l'inadaptation des politiques publiques,
04:48et surtout le fait qu'elles n'ont quasiment aucun relais au niveau de la très petite entreprise.
04:55Je vais vous donner un exemple concret.
04:56On doit passer d'ici à l'année prochaine à la facturation électronique.
05:01Quand vous n'avez pas de pilote dans l'avion, quand on vous explique que tout va bien se passer,
05:05comment vous voulez aujourd'hui que quasiment 2,1 millions de TPE puissent être rassurés
05:10sur la mise en place de ce dispositif qui aura des conséquences importantes dans nos fonctionnements ?
05:16Voilà un exemple concret qui fait qu'aujourd'hui, cette instabilité, si elle n'est pas réglée,
05:21si on ne montre pas effectivement qu'il y a une orientation, qu'il y a un cap clair à définir,
05:25fera en sorte qu'elle créera beaucoup de problématiques de gestion pour nos entreprises,
05:30et ça, c'est un vrai handicap, oui.
05:32Marc Sanchez, vous, vous avez l'impression que l'État s'occupe de qui, en fait, en priorité ?
05:36Qui est bien traité par la République aujourd'hui au niveau de l'entreprise française ?
05:40Qui sont les chouchous ?
05:41Aujourd'hui, la vision qu'on peut en avoir, c'est déjà l'État s'occupe bien de lui,
05:46s'occupe bien de son microcosme, on va dire, politique de manière générale.
05:51On est plutôt dans des considérations partisanes.
05:55Qui va avoir tel poste de ministre ?
05:57Qui aura effectivement une possibilité d'influence sur tel ou tel parti ?
06:04On est dans des arcanes, on va dire, politico-politiciens,
06:07qui sont très très loin du compte de nos réalités, de nos problématiques.
06:11La vision, en fait, aujourd'hui, c'est ça qui est important,
06:15elle va d'ailleurs, ou ce constat, il va d'ailleurs de la très grande entreprise
06:18à la toute petite. On veut dire que de ce point de vue-là,
06:21il y a une sorte d'unanimité. Alors, il n'y a pas forcément
06:23les mêmes intérêts représentatifs, mais globalement, effectivement,
06:26aujourd'hui, le monde entrepreneurial est quand même très circonspect,
06:30voire même très en alerte sur cette situation.
06:33Ce qui pourrait faire par ailleurs, mais pour ce qui nous concerne,
06:36elle est loin de nous faire rire.
06:37Marc Sanchez, je rappelle que vous êtes directeur général
06:39du syndicat des indépendants et des TPE.
06:42Votre propos rejoint sur cette instabilité générale,
06:45rejoint un peu les propos de nos invités d'hier.
06:47On était en pleine crise politique, qui parlait de cette instabilité
06:50et de ce système qui ne fonctionne plus.
06:52Est-ce que vous faites partie de ces Français qui estiment
06:54que ce système doit être totalement revu en profondeur ?
06:59Je dirais que revu, je ne sais pas.
07:01Je ne suis pas suffisamment expert en la matière.
07:03Moi, ce que je peux vous dire, c'est que tant que la France
07:06et les institutions resteront bloquées dans ces jeux d'appareils,
07:10elles laisseront ou elles laissera un moment.
07:12C'est que quand les TPE tombent, c'est l'économie réelle qui s'effondre.
07:15À partir de là, quelles sont les meilleures solutions à mettre en place
07:20pour qu'effectivement, on retrouve non seulement une stabilité,
07:24mais aussi un cap, parce que c'est important d'avoir un budget.
07:27C'est important de savoir sur les deux ou trois prochaines années
07:29à quelle sauce nos entreprises vont être mangées d'un point de vue fiscal,
07:33d'un point de vue social, d'un point de vue réglementaire.
07:36Et aujourd'hui, la responsabilité des élus,
07:39qu'ils soient notamment nationaux ou locaux,
07:41c'est justement de définir ce cap et de prendre,
07:44de manière tout aussi importante que nous, le sens de l'intérêt général.
07:48Et ce qu'on constate, notamment depuis hier, avec ce qui s'est passé,
07:52ça nous montre quand même qu'on a beaucoup de craintes à avoir,
07:55plutôt que des espoirs, malheureusement.
07:58– Marc Sanchez, pour que nos auditeurs comprennent bien,
08:01aujourd'hui, quand on est chef d'entreprise,
08:03qu'on crée une entreprise en France,
08:05je vais schématiser, mais je pense que vous allez confirmer ce que je vous dis,
08:07« L'État vous dit, bonjour, je suis co-actionnaire de ta société dès aujourd'hui,
08:13j'ai la moitié des bénéfices, alors je ne vais pas investir,
08:17je ne vais pas t'aider, je ne vais pas t'encourager,
08:20si tu as des emmerdes, je vais te tomber sur le poil tout de suite
08:22pour te prendre ton fric, par contre tu te démerdes,
08:25mais la moitié du flouze, du talbin, c'est pour moi.
08:27Est-ce que ma caricature est conforme à la réalité ? »
08:30– C'est une caricature qui a un vrai vécu.
08:34Effectivement, aujourd'hui, beaucoup d'entrepreneurs
08:37qui ont deux ou trois salariés qui sont complètement dans cette logique-là
08:41et dans ce vécu, oui, complètement, je confirme.
08:46– Et alors, quand vous êtes censé, en plus, on vous dit maintenant,
08:49c'est vous qui allez prélever l'impôt.
08:51En plus, vous êtes percepteur, c'est formidable ça.
08:54– Vous savez, on publie des baromètres tous les trimestres
09:00et sur les deux premiers baromètres de l'exercice 2025,
09:03on a constaté qu'on avait quasiment un dirigeant sur deux
09:08qui gagnait moins d'un SMIC pour 50 heures par semaine.
09:12C'est-à-dire qu'aujourd'hui, vous avez effectivement des forçats de l'entreprise,
09:16c'est les commerçants, c'est les artisans, c'est les dirigeants de petites structures
09:19qui essayent de préserver effectivement un savoir-faire,
09:23qui essayent de faire vivre une économie locale
09:25et qui aujourd'hui sont à bout de souffle.
09:27Donc forcément, quand ils constatent le spectacle qu'ils nous ont présenté actuellement,
09:32ils sont soit dans un certain désarroi, voire même un très certain désarroi,
09:37soit dans une colère qui effectivement est sourde,
09:40mais qui commence vraiment à monter.
09:42– Vous voulez dire que si on fait une transposition au salaire horaire,
09:45ils ne sont même pas à la moitié du SMIC, si je comprends bien, à la fin du mois ?
09:49– Non, non, complètement, oui, oui.
09:50C'est-à-dire que ce qui est intéressant dans ce chiffre,
09:52c'est de voir que pour à peu près 1 200 euros par mois
09:55travailler à 50 heures semaine, soit à peu près 200 heures par mois,
10:00effectivement, on est très très loin du compte.
10:02Et c'est ce qui fait d'ailleurs que ces situations économiques
10:05viennent grossir le volume important de procédures collectives.
10:09Il faut savoir quand même que, quels que soient les instituts,
10:12on est sur des défaillances annoncées de quasiment 70 000 entreprises,
10:17dont 98% de TPE d'ici à la fin de cette année.
10:20Que ce chiffre-là, effectivement, il est record par rapport à l'année dernière
10:24où on nous expliquait déjà qu'on était dans une année record.
10:28Donc en fait, on a l'impression d'année en année qu'on bat les records de la défaillance,
10:33qu'on bat les records de la cessation volontaire d'activité.
10:36Et ça, aujourd'hui, dans le contexte que nous vivons d'un point de vue politique,
10:39il va bien falloir à un certain moment que les pouvoirs publics
10:42en prennent plus que conscience et agissent pour pouvoir préserver ce tissu
10:46qui représente quand même aujourd'hui, je le rappelle, presque 6 millions d'actifs.
10:51– Hallucinant, 6 millions d'actifs.
10:52Alors les gens ont du mal à comprendre en quoi une instabilité politique
10:56ou un trouble international, que ça peut être une guerre.
10:58Je me souviens, en 1991, première guerre d'Irak,
11:01il y avait des entrepreneurs, des restaurateurs, des hôteliers, des commerçants
11:04qui me disaient, il y a un trouble, il y a une inquiétude, nos ventes baissent.
11:07Est-ce qu'aujourd'hui, une instabilité politique comme on la connaît en France,
11:11allez, on va dire depuis les gilets jaunes, il y a eu des instabilités en permanence,
11:14plus le Covid qui a été éclat carrément, un coup près de guillotine
11:17qui est tombé sur la dynamique économique française.
11:20Mais là, par exemple, l'instabilité gouvernementale depuis la dissolution,
11:24est-ce que vous pouvez me expliquer en quoi il y a une incidence directe
11:28sur le bon de commande ? À quel niveau ça se joue ?
11:30– Il y a d'abord un sentiment au niveau des consommateurs,
11:35donc des citoyens français qui sont effectivement dans une espèce de statut quo,
11:40alors soit parce que leur pouvoir d'achat est en baisse,
11:42soit parce qu'effectivement ils décident de ne plus investir,
11:46ils décident par exemple de ne plus faire d'aménagement de travaux
11:49pour leur maison, pour leur appartement.
11:51Donc il y a des implications au niveau du moral des Français de manière générale
11:55sur l'économie réelle et ça, on le subit depuis déjà un certain nombre de mois,
11:59je dirais même voir un certain nombre d'années.
12:02Le deuxième élément, il est conjoncturel.
12:04Il faut bien savoir aujourd'hui, on nous l'a rabâché depuis un certain nombre de mois,
12:08qu'il va falloir qu'on fasse des efforts, il va falloir effectivement qu'on essaye
12:13de résorber cette dette abyssale qui a été concrète depuis un certain nombre d'années.
12:18À partir du moment où vous n'avez pas un capitaine à bord du paquebot France,
12:25vous ne savez pas à quelle sauce vous allez être mangé.
12:27Aujourd'hui, je ne pourrais pas vous dire par exemple,
12:29si les aides sur par exemple l'apprentissage notamment vont baisser, vont monter,
12:36alors ils auraient plutôt tendance à baisser, mais ça a une conséquence,
12:39cette non-visibilité sur le recrutement d'apprentis, sur le recrutement d'alternants.
12:44Les taux d'intérêt montent aujourd'hui par cette instabilité aussi,
12:47c'est un facteur déterminant.
12:49Quand les taux d'intérêt montent, effectivement dans le domaine du bâtiment,
12:53pour la construction de nouvelles maisons ou pour l'aménagement,
12:56effectivement, je ne sais pas moi, d'un commerce ou pour un boulanger
12:59qui décide d'acheter un four, il va reculer ses investissements.
13:03Quand vous avez effectivement une situation dégradée,
13:06qu'est-ce que vous faites ? Vous recrutez moins,
13:08vous avez effectivement des embauches que vous différez
13:10et tous ces éléments-là, à partir du moment où il n'y a pas de cap clair qui est défini,
13:15tous ces éléments-là font effectivement que notre économie tourne au ralenti
13:18et de manière beaucoup plus importante pour les plus petites entreprises.
13:22Et vous nous citez des exemples concrets.
13:24Marc Sanchez, vous parliez tout à l'heure plus de crainte que d'espoir dans l'avenir
13:29pour les entrepreneurs, les petits entrepreneurs, les auto-entrepreneurs.
13:33On a eu l'occasion d'en parler beaucoup sur Sud Radio récemment.
13:37Qu'est-ce que vous dites, vous, en tant que directeur général du syndicat des indépendants et des TPE,
13:41qu'est-ce que vous dites aux entrepreneurs,
13:43y compris à ceux qui veulent se lancer dans l'entreprenariat ?
13:46Est-ce qu'ils peuvent être découragés assez rapidement ?
13:49Qu'est-ce que vous leur dites ?
13:50C'est une excellente question qui me met dans l'embarras.
13:55Et je dois vous dire d'ailleurs que sur ce sujet, je suis assez plus souvent dans l'embarras.
13:59Mais ce que je pourrais vous répondre, c'est que je leur dirais d'attendre aujourd'hui.
14:02Parce que tant qu'ils n'auront pas de visibilité, même s'ils ont un bon business plan,
14:07à ce stade, c'est très risqué de créer sa boîte.
14:09C'est très risqué, effectivement, d'avoir des investissements,
14:12quand on peut en avoir, que ce soit des crédits de trésorerie ou des crédits d'investissement.
14:17Quand on va devoir, effectivement, investir sur son patrimoine personnel
14:21pour pouvoir lancer son entreprise, c'est peut-être pas vraiment le moment.
14:26Alors, justement, je vais vous poser la question facile qu'on a envie de vous poser.
14:31Quand on voit, en même temps, votre détermination, votre lucidité,
14:35je crois que vous avez encore du courage, un soupçon d'espoir,
14:38même si le tableau que vous venez de faire est quand même pas rassurant,
14:42imaginez que demain, la classe politique devienne géniale, pertinente, intelligente et courageuse.
14:51Ils vous prennent comme interlocuteur.
14:53Voilà, ils viennent vous voir, parce que vous représentez une réalité de l'économie française,
14:56que le président de la République ou le Premier ministre ou le ministre des Finances
14:59viennent vous voir et disent « Monsieur Sanchez ».
15:01Voilà. On a tout raté.
15:03Et on a une mesure, on veut prendre une mesure tout de suite efficace,
15:08courageuse, pertinente, pour aider les TPE à s'en sortir.
15:13Qu'est-ce qu'on peut faire immédiatement ?
15:15Abaissement de charge, exonération de TVA.
15:20Qu'est-ce que l'État, aujourd'hui, a comme moyen précis, concret, rapide,
15:25à appliquer en appuyant sur un bouton, en prenant une décision politique,
15:28pour que les TPE comprennent que l'État est à leur côté, enfin ?
15:32– Alors, il y a plusieurs choses.
15:35Effectivement, le poids de la pression fiscale sur les entreprises,
15:39ce qu'on appelle plus communément les prélèvements obligatoires,
15:43est effectivement très conséquent dans notre pays.
15:46Ça a été démontré en point de comparaison avec des pays membres de l'Union européenne.
15:50Nous, on est quasiment au sommet.
15:52– Quel pourcentage ? Donnez-moi une idée, un pourcentage.
15:54– Aujourd'hui, on doit être à peu près à 47-48%.
15:59– Entre la taxe professionnelle, sur les dividendes, les charges sociales ?
16:03Près de la moitié.
16:04– Oui, oui, quasiment.
16:07Donc, si vous voulez, de ce point de vue-là, le premier élément, en fait,
16:10il n'est pas de dire aujourd'hui qu'on a besoin d'avoir des subventions ou des aides.
16:15Il est qu'on a besoin d'avoir de l'air.
16:17On a besoin d'avoir de la souplesse.
16:19On a besoin d'avoir de la souplesse, par exemple,
16:21sur le temps de travail de nos salariés.
16:23On veut pouvoir, en fonction de nos activités,
16:25de pouvoir les faire travailler plus, sans qu'on soit dans un carcan,
16:29et pouvoir aussi, par la même, augmenter leur pouvoir d'achat.
16:32On a besoin aussi d'avoir, au niveau du poids des charges qui pèsent,
16:36à savoir sur le brut du salarié, mais aussi sur les cotisations patronales,
16:41de transférer cette charge de financement, finalement, de la protection sociale
16:45sur d'autres éléments que le travail et que nos TPE aujourd'hui.
16:49Ça permettrait effectivement de relancer, comment dirais-je,
16:52le pouvoir d'achat des salariés, de relancer une dynamique aussi
16:56en termes d'emploi dans nos entreprises, de monter nos rémunérations.
17:01Un autre élément aussi, c'est surtout, quelque part, je vous dirais,
17:04qu'on puisse nous foutre la paix, pour être très clair,
17:08sur la partie administrative et réglementaire.
17:11On arrête systématiquement de nous expliquer qu'on doit être
17:14dans des processus de simplification administrative.
17:18Ça fait dix ans, à peu près, que je m'intéresse vraiment à ce sujet.
17:21Ça fait dix ans qu'on nous parle de simplification administrative.
17:24Et chaque année, au lieu de simplifier, on augmente les obligations,
17:28on augmente les couches, que ce soit dans les règlements, dans les directives.
17:31La dernière en date, par exemple, qui nous a été mise en place
17:35concernant les fameux arrêts maladie pendant les congés payés.
17:40Allez vous imaginer aujourd'hui, avec une certaine rétroactivité,
17:43comment on va gérer ça ?
17:45Un boulanger qui avait deux salariés, dont un salarié a été effectivement
17:49en arrêt maladie et qui va lui demander maintenant de pouvoir les payer,
17:51parce qu'on n'a pas de visibilité juridique sur ce sujet,
17:55parce qu'on a mis presque 15 ans ou 20 ans à mettre en place une directive
17:59qu'on connaissait.
18:01Donc si vous voulez, tous ces éléments-là font aujourd'hui...
18:03Il n'y a pas de besoin.
18:05On ne demande pas d'assistance, on ne demande pas d'aide.
18:07On demande quelque part un air...
18:10Vous demandez de pouvoir travailler, oui.
18:13Exactement, de pouvoir avoir des bouffées d'oxygène,
18:16parce que la volonté, au final, sans être totalement négatif dans mon propos,
18:20la volonté d'entreprendre aujourd'hui, elle est toujours existante
18:25au niveau de nos chefs d'entreprise.
18:27Le seul ratio aujourd'hui, c'est que j'ai cette volonté de continuer
18:31pour ne pas mourir.
18:33Et la différence qu'on avait avant, c'est que j'avais cette volonté
18:35de continuer pour développer mon activité, pour créer de la richesse.
18:41On est passé aujourd'hui dans le scope où j'ai une volonté de continuer
18:44pour éviter, comme saisissent, ma maison, que je sois dans le rouge
18:48au niveau de la banque, parce qu'au final, on a tellement pressé mon activité
18:51qu'à ce stade, je n'ai plus d'autres moyens.
18:54Est-ce que vous avez déjà songé, Marc Sanchez, à vous délocaliser carrément ?
18:58On voit de nombreux entrepreneurs, entrepreneurs tout courts,
19:00qui décident de quitter la France et d'aller monter leur entreprise ailleurs ?
19:04Non, on n'est pas dans cette logique.
19:06Il y a beaucoup de déclarations, on va dire, fondamentales pour l'action.
19:14Très clairement, aujourd'hui, au niveau de nos boîtes,
19:17quand vous avez deux ou trois salariés,
19:19c'est des boîtes qui sont énormément ancrées à leur territoire.
19:22Elles n'ont pas envie de partir.
19:24Un boulanger en Dordogne, il n'a pas envie d'aller s'installer au Portugal,
19:28il a envie de rester en France.
19:29Il a de très bons contacts avec ses clients qui sont souvent des amis.
19:35Cet élément de proximité, en lui-même, ne disparaît pas.
19:38On n'a pas envie, effectivement, qu'il soit supprimé.
19:40Et ce n'est pas la volonté de beaucoup d'entrepreneurs.
19:43Il y a encore beaucoup, aujourd'hui, de chefs d'entreprise,
19:46même si ça a un petit peu tendance à baisser,
19:48mais qui ont cette volonté de créer des entreprises de proximité
19:51pour qu'elles prospèrent.
19:52Le seul point, aujourd'hui, effectivement, qui peut être mis en avant,
19:56enfin, ce discours, en tout cas, c'est pour les grandes boîtes,
19:59parce que la grande boîte, elle a aussi moyen économique de se délocaliser.
20:03Mais mon boulanger de Dordogne, je peux vous dire qu'il n'a pas les moyens de le faire.
20:05Il est obligé, alors il le veut, mais aussi il est dans l'obligation de rester sur son territoire.
20:12Et c'est à la fois, effectivement, un gros avantage, mais c'est aussi un poids.
20:16Merci beaucoup, Marc Sanchez.
20:20Je rappelle que vous êtes directeur général du syndicat des indépendants et des TPE.
20:24On vous souhaite et on nous souhaite à tous que cette crise politique
20:28enfonde d'une situation un peu plus stable, y compris pour les très petits entrepreneurs.
20:32A bientôt, Marc Sanchez.
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