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  • il y a 3 jours
Avec Jean-Yves Dupeux, avocat de Brice Hortefeux


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##LE_FAIT_DU_JOUR-2025-11-11##

Catégorie

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News
Transcription
00:00Les Etats, le fait du jour.
00:02L'ancien chef de l'Etat, Nicolas Sarkozy, a été libéré hier après-midi,
00:05après presque trois semaines de détention à la prison de la Santé.
00:08Il est désormais sous contrôle judiciaire.
00:10Et parmi ses obligations, la Cour lui interdit notamment d'entrer en contact
00:13avec le ministre de la Justice en exercice, Gérald Darmanin,
00:16qui lui avait rendu visite à la prison de la Santé peu après son incarcération.
00:20Il lui est aussi défendu d'échanger avec tout membre du cabinet du garde des Sceaux
00:24ou cadre judiciaire susceptible de bénéficier d'informations
00:26sur les procédures dans lesquelles Nicolas Sarkozy est mis en cause.
00:30On en parle aujourd'hui avec l'avocat Jean-Yves Dupoe.
00:32Bonjour maître.
00:33Bonjour.
00:34Bonjour Jean-Yves Dupoe.
00:36Vous êtes un...
00:37Je me permets de dire que vous êtes un ténor du barreau.
00:39Vous connaissez bien, j'allais dire, toutes les arcanes de la justice,
00:43de la politique française, des liens entre les magistrats et la politique
00:47et les affaires de presse.
00:49Vous êtes avocat de Brice Hortefeux, donc vous, vous avez eu connaissance,
00:52vous avez une expérience, une expertise particulière sur l'affaire Nicolas Sarkozy.
00:57Je vous lis, cher maître, le jugement de la cour d'appel qui nous concerne aujourd'hui.
01:02Il ne ressort ni des réquisitions du ministère public,
01:05ni de la motivation des premiers juges ayant conduit au prononcé d'une incarcération différée,
01:11qu'il existerait un risque d'insuffisance de garantie de représentation
01:15mettant en question la présence du prévenu à l'audience d'appel
01:18et au rendu de la décision à venir.
01:20Il ne ressort pas par ailleurs que la procédure qu'il existerait au stade de l'appel
01:25a un risque de dissimulation de preuves, de pression, de concertation et de réitération
01:32qui ne puisse être contrée par une mesure de contrôle judiciaire.
01:40Donc, il en résulte que le maintien en détention provisoire du prévenu
01:43n'est pas justifié en raison des nécessités de la procédure
01:47ou à titre de mesure de sûreté.
01:49Maître Jean-Yves Dupoe, est-ce qu'on peut considérer à la lecture de ce jugement
01:54que la cour d'appel, tout en prenant les précautions que vous savez,
01:58j'allais dire, non pas disqualifie, mais déjuge la décision du tribunal correctionnel ?
02:06C'est difficile de le dire parce que le mandat de dépôt dont a fait l'objet Nicolas Sarkozy
02:13le jour du délibéré, qui a été appliqué quelques jours après,
02:18et les critères de fin de détention provisoire sont, et c'est un premier paradoxe,
02:27géré par des dispositions du code de procédure pénale qui sont différentes.
02:32Alors, le premier paradoxe, c'est qu'il a été placé sous mandat de dépôt
02:38par le jugement du tribunal, en raison, dit ce jugement, de l'extrême gravité des faits.
02:45Or, l'extrême gravité des faits, c'est effectivement une disposition du code de procédure pénale,
02:53mais ça veut dire que c'est soumis un peu à la subjectivité, voire à l'arbitraire des juges.
02:59Bien.
02:59Et puis, le paradoxe, comme je disais, c'est que, alors qu'il est présumé innocent,
03:04puisqu'il a fait immédiatement appel, eh bien néanmoins, il va en prison.
03:09Et ça, c'est une disposition qui a étonné tout le monde, et sur laquelle tout le monde s'est interrogé.
03:16La deuxième chose, c'est qu'une fois qu'il est en prison, il a déposé,
03:19ses avocats ont déposé le jour même, une demande de mise en liberté.
03:23Bon. Cette demande de mise en liberté, elle est, selon les termes que vous avez lus tout à l'heure,
03:31elle est parfaitement admise, puisque les critères, c'est-à-dire ne pas se concerter avec les témoins ou les prévenus,
03:42ne pas risquer de fuir à l'étranger, ne pas réitérer les faits, etc.,
03:50tous ces éléments-là, à l'évidence, ne sont pas réunis, tant s'en faut,
03:58comme d'ailleurs, ils n'étaient pas réunis le jour où il a reçu le mandat de dépôt.
04:04C'est-à-dire que, quel que soit ce que le tribunal appelle la gravité des faits,
04:09on ne pouvait pas craindre qu'un homme comme Nicolas Sarkozy puisse fuir à l'étranger.
04:16Vous imaginez un petit peu la scène, la situation.
04:18Deuxièmement, on ne pouvait pas imaginer qu'il allait faire des pressions sur les témoins,
04:24puisque, excusez-moi de dire que les témoins, ils ont été entendus depuis 12 ans,
04:30je crois que l'instruction a duré, donc une pression, ce n'était pas envisageable.
04:35Et troisièmement, que la destruction des preuves était impossible,
04:42puisque tout le monde a été d'accord pour dire qu'il n'y avait pas de preuves dans ce dossier.
04:46Bon. Donc, moi, je considère que le mandat de dépôt n'était pas, je le critique,
04:53il est conforme au droit, il est conforme au droit, mais il n'était pas à ce moment-là justifié.
04:58C'est ma propre opinion.
04:59Deuxièmement, la Cour d'appel le met en liberté, c'est une très bonne chose,
05:12et je trouve que c'est vraiment une bonne justice qui a été rendue.
05:16C'est même logique, maître. C'est même logique.
05:18C'est même logique.
05:19C'est même totalement logique et totalement conforme aux critères de l'absence de détention provisoire nécessaire.
05:28Et par conséquent, la mise en liberté s'imposait, si je puis dire,
05:35et elle vient en contradiction avec le mandat de dépôt qui avait été délivré à l'audience,
05:42même si aucune des deux juridictions n'a violé le droit.
05:47Le mandat de dépôt était justifié, dit le tribunal, par la gravité des faits,
05:52et la mise en liberté est justifiée par le fait qu'il n'y a pas de risque de réitération,
05:57il n'y a pas de risque de fuite à l'étranger, il n'y a pas de risque de pression,
06:00il n'y a pas de risque de destruction des preuves.
06:02Donc, si vous voulez, c'est un paradoxe, et franchement,
06:06le cas de procédure pénale n'est pas très bien fait à cet égard.
06:09J'allais y venir, j'allais y venir, maître.
06:10Vous êtes d'accord que la présidente Gavarino,
06:14lorsqu'elle prononce la mise en détention provisoire au titre de l'exécution provisoire,
06:19elle est censée savoir ce que la cour d'appel va prévencer ensuite,
06:23elle n'ignore pas cette réalité.
06:25Ces arguments sont quand même d'une faiblesse,
06:27même si vous me dites qu'ils sont légaux, qu'ils sont conformes au droit,
06:31ces arguments sont quand même profondément contestables,
06:34ce que confirme l'arrêt de la cour d'appel qui élargit le président Sarkozy.
06:39Il y a quand même plus qu'un paradoxe,
06:40il y a une contradiction, même si,
06:43et lorsque l'on lit les textes de loi,
06:44je suis très admiratif, maître, je suis journaliste,
06:46la subtilité de la langue française,
06:48j'allais dire le littérateur que peut être le magistrat,
06:51dans l'écriture, avec les nuances, avec les détails,
06:55bien sûr, bien sûr, en termes de droit,
06:57les choses sont écrites de façon qu'elles ne soient pas contradictoires.
07:00Vous admettez que pour le commun des mortels,
07:02on ne comprend pas si on le relâche,
07:04là maintenant, en disant que ce n'est pas justifié,
07:06comment est-ce qu'on a pu l'y mettre,
07:07même si les textes de loi le permettent,
07:10en termes de morale publique,
07:11vous comprenez que ça choque les gens ?
07:13Absolument, absolument.
07:16C'est vrai que si l'on n'est pas
07:17un spécialiste
07:19du droit pénal et de la procédure pénale,
07:22ce qui est quand même
07:2399,9% des Français,
07:26on n'y comprend rien.
07:29Objectivement, on n'y comprend rien.
07:30Parce que, on se dit,
07:32pourquoi donc l'a-t-on mis en prison ?
07:34Puisque c'était pour le libérer immédiatement après.
07:39Et donc, cette contradiction,
07:44elle est, pour la plupart des gens,
07:47totalement incompréhensible.
07:48J'y viens, cher maître,
07:49et là, je fais appel à l'avocat libre,
07:52informé que vous êtes,
07:54et votre légitimité en la matière est incontestable.
07:57Est-ce qu'on peut considérer,
07:59avec tous les termes de la prudence,
08:02de la mesure que la présidente Gavarino
08:04a usé peut-être,
08:06j'allais dire,
08:06d'un pouvoir discrétionnaire
08:08plus lié à une situation politique
08:11qu'à une nécessité juridique ?
08:15Est-ce qu'il y a eu un...
08:15Je vais être rapé.
08:16Est-ce qu'il y a un petit peu
08:17de commande courte ?
08:18Voilà.
08:19Non, moi, je suis avocat depuis 50 ans.
08:22Oui.
08:22Et je peux vous dire que je n'ai jamais imputé
08:27à un jugement une arrière-pensée politique.
08:32Je considère que la décision est une décision
08:36que je trouve très critiquable,
08:38cette décision de mise sous le mandat de dépôt
08:41de Nicolas Sarkozy.
08:43Est-ce que...
08:43Alors, ce qu'on sait, c'est que,
08:45effectivement, Nicolas Sarkozy,
08:48on peut le dire,
08:48n'est pas aimé par les magistrats.
08:50Oui.
08:50Mais pour autant, les magistrats font leur travail.
08:54Pourquoi il n'est pas aimé ?
08:55À ce point-là, on peut les critiquer,
08:56mais pourquoi il n'est pas aimé ?
08:57Oui, pourquoi il n'est pas aimé ?
08:59Quand il était président de la République,
09:03et peut-être même avant,
09:04quand il était ministre de l'Intérieur,
09:06à diverses reprises,
09:09il a eu des termes qui ont pu paraître choquants
09:11à l'égard des magistrats.
09:13Vous vous souvenez peut-être
09:14qu'il les a traités de petits poids
09:16à 100 à côté des autres,
09:18ce qui n'était pas très gentil.
09:19Et puis, lorsqu'il y a eu l'affaire
09:22de la petite Laetitia
09:24qui a été violée et assassinée
09:26à Pornic,
09:28je ne sais pas si vous vous en souvenez,
09:30Nicolas Sarkozy s'en était pris
09:34avec des termes assez violents
09:36à l'ensemble des juges d'application des peines
09:39dont ils considéraient
09:40qu'ils faisaient preuve
09:41d'un laxisme coupable.
09:43Débat qui reste ouvert, cher maître.
09:45Vous êtes d'accord ?
09:45Ce débat reste toujours d'actualité ?
09:48Oui, ce débat reste toujours d'actualité,
09:49mais ça avait généré, à l'époque,
09:53une espèce de levée de bouclier
09:55de la part de tous les juges
09:57d'application des peines de France,
09:59suivi par tous les magistrats de France.
10:01Donc, c'est sûr qu'il y a
10:02un espèce de contentieux ancien
10:05entre Nicolas Sarkozy
10:06et la magistrature.
10:08Pour autant, moi, je ne peux pas,
10:12je critique cette décision,
10:14mais je n'y vois pas
10:15d'arrière-pensée politique.
10:16Bon, je ne vous l'ai pas fait dire
10:17et vous ne l'avez pas dit,
10:18nous sommes tout à fait d'accord.
10:19Alors ensuite,
10:20est-ce que vous vous régalez,
10:22maître, avec la subtilité
10:23de l'interdiction de Nicolas Sarkozy
10:27de rencontrer Gérald Darmanin ?
10:29Je pense que la magistrature
10:30ne s'adresse pas directement
10:31à son ministre de tutelle.
10:33Si tu ne vas pas à la gardère,
10:34c'est la gardère qui ira à toi.
10:36Ça veut dire, si tu n'iras pas
10:38à Darmanin,
10:39et Darmanin n'ira pas à toi.
10:41Est-ce qu'il y a une petite subtilité juridique
10:42quand même dans cette interdiction ?
10:44Et un petit clin d'œil, coquin.
10:46Oui, écoutez, c'est plutôt
10:48cette deuxième hypothèse que je vois.
10:51C'est-à-dire que,
10:52comme vous le savez,
10:53le garde des Sceaux,
10:54Gérald Darmanin,
10:55premièrement,
10:56est un ami très proche
10:58de Nicolas Sarkozy.
11:00Deuxièmement,
11:00il lui a rendu visite
11:01à la prison de la santé.
11:04C'est le droit d'un garde des Sceaux
11:07de se rendre dans n'importe quel lieu de détention.
11:10Mais là, c'était un peu particulier.
11:12Et ça a été critiqué,
11:13notamment par le procureur général
11:15après la Cour de cassation.
11:17Il y a effectivement un petit problème
11:19en ce qui concerne le garde des Sceaux,
11:23qui est quand même celui
11:24qui donne des instructions
11:25d'ordre général,
11:26d'ordre général,
11:27au parquetier,
11:29et le fait que les gens
11:30qui vont requérir
11:32devant la Cour d'appel de Paris
11:34soient sous l'indépendance hiérarchique,
11:36encore qu'ils revendiquent
11:38une indépendance.
11:39Mais enfin,
11:39il y a quand même
11:40un petit mélange des genres.
11:42Et c'est sans doute
11:42cette espèce de,
11:43comment dire,
11:44de petit gifle
11:47qu'a voulu envoyer
11:48la Cour d'appel
11:50en manifestant
11:51cette,
11:52comment dire,
11:53cette obligation
11:54de ne pas fréquenter
11:55ni le garde des Sceaux lui-même,
11:57ni, d'après ce que j'ai lu,
11:59les membres de son cabinet,
12:01ni ceux qui sont
12:03dans la hiérarchie
12:04de la chancellerie.
12:05Merci.
12:06Merci, Maître,
12:06pour ce précieux témoignage.
12:08Nous avons,
12:09vous avez éclairé
12:10notre ignorance
12:11en matière de droit.
12:12À très bientôt.
12:13Pourquoi les Français
12:14se détournent-ils
12:15des commémorations
12:16et comment les sensibiliser ?
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