00:00Tout pour investir, la masterclass, les signaux faibles.
00:05Premier point qui est important et on l'a vu, on a bien sûr des marchés américains qui ont été, pour le moins dire, c'est très chamboulés ces dernières heures.
00:13On l'a vu depuis le début de la semaine, notamment des actions comme Meta qui ont été extrêmement chamboulées.
00:19Alors, comment ça s'explique ? Bien évidemment, il y a des questionnements qui sont parfaitement légitimes sur le montant des investissements qui sont prévus par les grandes valeurs technologiques américaines pour les années à venir.
00:28Et notamment, ça devrait s'accentuer en 2026, mais quand on regarde quand même ce questionnement légitime, encore une fois j'insiste, et derrière cela, les fluctuations en termes de cours boursiers, c'est quand même très nettement disproportionné.
00:40Ma suspicion, alors on verra avec les chiffres qui seront communiqués dans les prochaines semaines probablement, mais ma suspicion, c'est probablement qu'on a beaucoup de fonds spéculatifs,
00:48notamment des fonds spéculatifs américains, qui ont tout simplement décidé de profiter de la période des résultats, qui est habituellement quand même très volatile.
00:55Des questionnements aussi qui ont ressurgi depuis quelques semaines sur une éventuelle bulle de l'IA pour prendre leurs bénéfices.
01:01Il faut le rappeler, les fonds spéculatifs sont très importants, ce sont des initiateurs de tendance sur le marché.
01:06Ils s'étaient renforcés au mois de juin et également très nettement au mois de septembre en achetant davantage d'actions technologiques américaines.
01:12La logique voudrait qu'ils aient tout simplement pris un peu de bénéfices.
01:15Si c'est bien cela, il faudra encore être assez patient, mais on aura probablement des données qui vont confirmer cela d'ici une semaine, deux semaines.
01:23Bien évidemment, ça ne remet pas a priori en cause l'attrait pour les actions américaines, notamment du segment technologique.
01:29Il y a eu aussi quand même quelques belles aventures, on le voit notamment avec Netflix encore, ou même par exemple Amazon, qui s'en sont plutôt bien sortis.
01:37Donc tout n'est pas si négatif du côté des actions technologiques.
01:40Mais on va s'attarder plutôt de l'autre côté de l'Atlantique, on va revenir finalement sur le continent européen.
01:44C'est vrai que depuis le début de l'année, on a beaucoup parlé des actions technologiques américaines.
01:48Elles sont certainement incontournables.
01:50En revanche, c'est vrai qu'il y a plutôt aussi de bonnes performances du côté de l'Europe.
01:55Et je suis ravi d'en discuter aujourd'hui avec mon invité, Florian Yalpo, qui est en charge de la macroéconomie chez Lombard-Odier.
02:02Merci d'être parmi nous.
02:03Première question très directe.
02:05Finalement, on le voit, les actions américaines sont probablement incontournables dans un portefeuille, notamment cette composante technologique IA.
02:12Mais finalement, on le voit, du côté des actions européennes, ça se porte plutôt bien.
02:16Il y a de la dispersion, notamment si on compare CAC et DAX.
02:20Mais du côté allemand, finalement, une très bonne performance et même mieux finalement que du côté américain.
02:26Oui, absolument. Bonjour Kestafa, bonjour à tous.
02:28Ce qu'il faut retenir, c'est lorsqu'on dit que l'Allemagne, notamment, conserve une avance, on pense à la performance sur l'année tout entière.
02:39Depuis le mois de juin, il se passe des choses qui sont un petit peu différentes, avec des dynamiques de marché qui sont très similaires à celles que vous évoquiez précédemment,
02:47notamment la technologie américaine qui reprend l'avance.
02:49Alors, l'Allemagne aujourd'hui, elle est dans une situation un peu particulière, au sens où elle a un positionnement industriel qui est remis en question.
02:59On voit cette semaine le secteur auto, notamment, qui fait face à quelques difficultés.
03:04Volkswagen, Mercedes, qui publient des chiffres qui ne sont pas nécessairement toujours en ligne avec les attentes.
03:10Est-ce qu'il y a de l'espoir pour les actions européennes globalement ?
03:14Nous, on continue de le penser, ça fait partie de notre positionnement cœur, de diversifier en dehors des grands indices actions qui sont très concentrés en valeur américaine,
03:22vers des potentiels de croissance, des potentiels de performance.
03:26La question pour nous, c'est d'où viendrait cette performance ?
03:29L'une des suspicions qu'on peut avoir, c'est de ce qu'on appelle l'income, le revenu, les dividendes.
03:34Oui, c'est les actions américaines aujourd'hui surperforment, parce que l'évolution des prix des actions apporte de la performance.
03:41Maintenant, l'Europe, et notamment l'Allemagne, abrite un certain nombre d'industries, un certain nombre d'entreprises,
03:46qui sont plutôt des stock value, des entreprises qui vont avoir tendance à payer des dividendes importants.
03:52Quand on est face à une période incertaine, c'est intéressant.
03:56Si on regarde en termes de secteur, et notamment du côté allemand, vous avez raison, il y a eu un effet un peu en engouement au début d'année.
04:01On le voyait notamment sur les questions de la défense.
04:04Février-mars, c'était notamment le sujet.
04:05Est-ce que finalement on aura une résolution du conflit en Ukraine ?
04:08C'est rapidement retombé, bien évidemment.
04:11Ça reste des performances qui sont très concentrées.
04:13Alors ça vaut aussi bien cette concentration de la performance, on le voit bien sûr aux États-Unis, elle est largement connue.
04:19Mais c'est vrai que par exemple en Europe, notamment du côté de la bourse allemande,
04:23on a simplement quelques secteurs qui s'en sortent bien.
04:25Défense, énergie, et dans l'énergie, c'est notamment Siemens Energy plus précisément, et les bancaires.
04:30Mais sinon, le reste est plutôt à la traîne.
04:33Quand vous regardez par exemple les valeurs de la consommation, que ce soit en Allemagne ou en Europe plus largement,
04:36quel est votre sentiment ?
04:38Est-ce qu'il y a, j'oserais dire, est-ce que les baisses de taux de la BCE vont finalement avoir un effet positif sur la demande
04:43et potentiellement sur certaines valeurs de la consommation ?
04:46Je voyais Adidas, Alendo du côté allemand, c'est plutôt à la traîne.
04:50Absolument.
04:51En fait, les indices européens ont un problème de macro-européenne.
04:57Tout simplement, on l'a vu avec la publication des chiffres de la croissance européenne à 0,2% au troisième trimestre.
05:04On est loin de faire rêver les foules.
05:07On est très loin en tout cas de ce que semblent indiquer les indicateurs de no-casting aux États-Unis.
05:13Et si croissance de la consommation endémique qu'il y a, ça se reflète dans les indices.
05:19Aujourd'hui, en Europe, on est confronté à une croissance de la consommation qui reste relativement timide.
05:25Si vous regardez les enquêtes, notamment celle de l'IFO qui a été publiée,
05:28les composantes situation actuelle, en comparaison des composantes futures,
05:34on le voit bien lorsqu'on demande aux gens qu'est-ce qu'ils pensent de la situation actuelle,
05:37ils restent relativement pessimistes.
05:39Il y a un pessimisme européen qui se lie aujourd'hui dans les chiffres de consommation,
05:42qui se lie également dans certains secteurs de la côte allemande et française notamment.
05:47Quand on regarde, on a eu notamment BYD, donc constructeur chinois,
05:51qui a publié ses résultats, plutôt très bon d'ailleurs ce vendredi.
05:55BYD, c'est un peu l'exemple de ce qu'est aujourd'hui la Chine,
05:58c'est-à-dire ils sont en mesure de faire des véhicules électriques,
06:01mais aussi surtout haut de gamme,
06:03un coût qui est plus abordable que des concurrents éventuellement européens.
06:06Est-ce que notamment, soit le secteur automobile, mais ça peut être beaucoup plus large,
06:10est-ce que finalement certains secteurs en Europe sont voués, dans tous les cas,
06:15soit avoir une aide publique assez régulière,
06:17c'est un peu mon sentiment pour le secteur automobile européen,
06:19soit dans tous les cas, la concurrence chinoise est telle
06:21qu'à un certain stade, ils ne seront pas en mesure de faire face.
06:25Oui, absolument.
06:26Il y a un énorme problème de compétitivité aujourd'hui en Europe.
06:29Ce problème de compétitivité, il vient d'angles multiples.
06:32Moi, je regarde beaucoup l'évolution de l'euro.
06:35L'euro a progressé largement au cours de l'année,
06:39c'est une perte de compétitivité prix.
06:41Il y a un problème d'allocation sectorielle au sein de l'Europe.
06:44Normalement, il y a des plans d'infrastructure,
06:46il y a des plans de relance, il y a des plans d'investissement
06:48qui doivent être mis en place.
06:49Et pour l'instant, on peine à voir l'impact de ces plans-là
06:52se manifester dans l'économie sous-jacente.
06:55Donc aujourd'hui, l'Europe est dans une situation
06:57où ils ont une compétitivité dégradée,
07:00mais cette compétitivité dégradée, elle est dans le prix des actions.
07:04Elle est aujourd'hui reflétée dans le cours des actions.
07:06Donc la question, c'est à quel moment on va avoir ce flux de nouvelles positives
07:11qui vont nous surprendre justement positivement
07:13et qui devraient amener à en faire remonter l'évolution des prix sur ces marchés-là.
07:19Gardez bien en tête que généralement en Europe,
07:22il y a une forme de saisonnalité.
07:23Le premier, voire le deuxième trimestre d'une année
07:25sont plutôt les moments justement où on est positivement surpris
07:28par le dynamisme de l'Europe.
07:30Ce n'est pas vraiment la fin de l'année comme l'atel dans laquelle on est actuellement.
07:33Dernière question, en vous écoutant,
07:36et je pense qu'on est assez proche en termes d'opinion,
07:39pour vous, finalement, il n'y a pas cette fameuse renaissance européenne,
07:41en tout cas qui est basée sur la macroéconomie
07:43ou les éventuels plans de relance.
07:45C'est vrai que l'Allemagne a bien sûr annoncé un plan de relance en début d'année,
07:48mais historiquement, on sait que l'Allemagne a du mal à délivrer ses plans de relance.
07:51Ça prend toujours beaucoup de temps,
07:52donc se dire que ça aura un impact immédiat, c'est assez compliqué.
07:55Pour vous, quand vous êtes positionné sur l'Europe,
07:57est-ce que vous avez tendance à regarder plutôt des entreprises
08:00qui sont très internationalisées,
08:02qui sont un peu moins dépendantes de la demande européenne ?
08:06Alors, on regarde surtout les grandes capitalisations,
08:08ça c'est l'élément clé.
08:10Ces grandes capitalisations, effectivement,
08:12elles ont des sources de revenus mieux diversifiées
08:15que les plus petites capitalisations,
08:16et tout en retenant un énorme avantage, encore une fois,
08:20c'est qu'en termes de valorisation, elles restent attractives.
08:22Une autre façon de le dire,
08:23c'est qu'elles ont un ratio de dividendes versés sur prix
08:27qui est attractif lui-même.
08:30Ce sont des entreprises qui vont gagner,
08:32qui vont apporter de la valeur au portefeuille,
08:34non pas grâce à la progression des prix,
08:36mais grâce simplement à un flux de revenus
08:39qui nous semble aujourd'hui,
08:40dans l'environnement d'incertitude,
08:42qui reste encore le nôtre,
08:43il y a encore de nombreuses incertitudes sur la table aujourd'hui,
08:45pour chaque investisseur,
08:47créer un mélange entre une appréciation des prix
08:50et des sources de revenus qui viennent des dividendes,
08:53nous semble être une bonne idée,
08:54en tout cas opportun,
08:54à ce stade de l'environnement dans lequel on est.
08:57Merci beaucoup d'avoir été parmi nous,
09:00merci d'avoir partagé la vision de Lombard Odier.
09:03Pour résumer, effectivement,
09:04un intérêt réel pour les actions à dividendes,
09:06on en parlait dans une précédente masterclass,
09:08ça avait été posé comme question par un auditeur,
09:11téléspectateur,
09:12et bien évidemment aussi,
09:13il y a quand même une forte concentration de la performance,
09:16il faut garder cela en tête,
09:17donc certains secteurs qui s'en sortent beaucoup mieux que d'autres,
09:19ça vaut bien sûr pour le DAX,
09:20qui était un peu notre focus,
09:21mais ça vaut aussi pour les autres actions européennes.