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  • il y a 20 heures
Ce vendredi 7 novembre, Valentin Bissat, chef économiste et stratégiste senior chez Mirabaud Asset Management, et Christopher Dembik sont revenus sur les dettes de Meta qui constituent une anomalie parmi les actions technologiques américaines, dans l'émission Tout pour investir, la masterclass, sur BFM Business. Retrouvez l'émission tous les vendredis à 11h.

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Transcription
00:00Tout pour investir, la masterclass, les signaux faibles.
00:04On commence avec les signaux faibles et notamment ce qui se passe du côté des actions technologiques américaines.
00:09Si vous vous en souvenez, si vous nous avez suivi la semaine dernière, on avait déjà évoqué ce sujet-là, on rentre un peu plus dans le détail.
00:15Mon sentiment à l'époque, c'était de dire finalement les prises de bénéfices qu'on a sur les actions technologiques américaines,
00:21dans un contexte qui est assez propice, puisqu'on a la saison des résultats, c'est toujours très volatile.
00:25On a également, bien évidemment, toujours cette thématique de bulles de l'IA.
00:29Eh bien, c'est finalement des fonds spéculatifs qui ont décidé de prendre leurs bénéfices.
00:33Ils étaient rentrés notamment au printemps, principalement en mai-juin.
00:36Ils se sont renforcés au mois de septembre, donc plutôt des très bons bénéfices sur les valeurs technologiques américaines.
00:41C'était le moment de prendre des bénéfices.
00:43Alors malgré tout, au-delà de cela, au-delà du fait qu'à priori, ce qui se passe sur les actions technologiques, il n'y a pas de sujet d'inquiétude,
00:49on a eu, avec les résultats trimestriels, une entreprise qui est un peu coincée, c'est Meta, anciennement Facebook.
00:55Meta, lorsqu'on regarde un peu, c'est finalement la société au niveau des entreprises technologiques américaines
01:01qui se porte un peu plus mal que les autres.
01:03Alors on va essayer de décrypter très rapidement avant d'évoquer un peu plus globalement finalement la situation des actions technologiques américaines.
01:09Quand on regarde au niveau de Meta, c'est un paradoxe.
01:11Concrètement, des flux de trésorerie nets qui sont autour de 45 milliards de dollars, c'est donc massif.
01:18Mais malgré tout, malgré cela, on a une situation avec une dette nette.
01:21Alors attention, la dette nette de Meta, elle reste relativement faible.
01:25Au deuxième trimestre, on était autour de 2,2 millions de dollars.
01:30Elle continue malheureusement d'augmenter au troisième trimestre.
01:32On est à autour de 6 millions de dollars.
01:34Alors certes, quand on regarde par rapport aux chiffres de Meta, ça reste marginal.
01:38Mais le problème, c'est le message qui est envoyé aux investisseurs.
01:42Et surtout, Meta nous dit très clairement que l'année prochaine, le groupe va continuer d'investir.
01:46Et c'est un paradoxe parce que quand on regarde par rapport aux autres entreprises technologiques américaines,
01:50en tout cas les grandes, cette magnifique, vous n'avez pas ce sujet de dette, bien évidemment.
01:54Et vous avez plutôt des taux de rentabilité qui sont extrêmement importants.
01:57Alors il y a une bonne nouvelle quand même pour Meta, ce qui permet de ne pas s'affoler.
02:00C'est vraiment de regarder un peu dans le détail pourquoi on a un peu cet accident au niveau de la dette.
02:05Alors, quand on regarde concrètement, vous avez beaucoup aussi de dépenses qui sont un peu inutiles,
02:10en tout cas qui ne sont pas des dépenses productives.
02:12Vous avez environ, par trimestre, sur les quatre derniers trimestres en moyenne, 26 milliards de rachats d'actions.
02:20C'est un élément qu'on évoque assez souvent dans la masterclass.
02:22Vous avez à peu près 16 milliards aussi pour d'impôts qui sont payés au titre des actions gratuites
02:26qui sont données aux employés de Meta.
02:29L'objectif, c'est bien sûr la fidélisation.
02:31Et l'autre point, environ 5 milliards sur des impôts liés qui sont aux dividendes.
02:34Pourquoi c'est une bonne nouvelle ?
02:36C'est-à-dire que quand vous avez simplement quelques millions de dettes,
02:38et même si ça continue que ça s'enctue l'année prochaine,
02:40Meta a un levier pour assurer le marché.
02:43En tout cas, s'ils leur souhaitent, c'est par exemple, le plus simple,
02:45de couper un tout petit peu dans les rachats d'actions en 2026,
02:49ce qui devrait permettre de rééquilibrer le titre.
02:51Et dernier point sur Meta, vous faites partie en tout cas des sociétés technologiques américaines
02:55où on a un ratio court sur bénéfice qui est plutôt attrayant,
02:58on est autour de 22-23 en termes de comparaison.
03:01Sur le Nasdaq, on est autour de 30.
03:03Donc effectivement, un peu compliqué à court terme sur Meta,
03:05c'est finalement un épiphénomène par rapport aux actions technologiques américaines,
03:09mais pas de raison de paniquer.
03:11On va essayer de revenir par contre un peu plus globalement,
03:13et on va s'échapper du sujet Meta,
03:14on va parler un peu plus des actions technologiques américaines
03:17et finalement de la situation de marché à l'instant T.
03:19avec Valentin Biswa, vous êtes chef économiste et stratégiste senior
03:23chez Mirabeau Asset Management, je suis ravi de vous accueillir.
03:26Déjà une question très rapidement,
03:27est-ce qu'il faut paniquer par rapport à ce qu'on constate sur les marchés ?
03:30On voit que c'est un peu compliqué du côté des actions technologiques américaines.
03:35Oui, bonjour, non, je crois qu'il ne faut vraiment pas paniquer.
03:38Comme vous l'avez très justement dit,
03:40je crois que les fondamentaux économiques n'ont pas changé,
03:42n'ont pas changé cette semaine non plus.
03:44Donc ce qu'on voit, c'est vraiment des mouvements
03:47qui s'expliquent principalement sur du sentiment,
03:49du sentiment de marché,
03:51avec suite à la très bonne saison des résultats sur le troisième trimestre
03:55pour la grande majorité des sociétés et des sociétés de la tech,
03:58on a finalement certains investisseurs
04:00qui prennent une partie de leurs bénéfices
04:02et qui commencent un petit peu à questionner aussi en anticipation de 2026
04:07si les investissements qui sont annoncés,
04:10vous parlez de Meta,
04:11on parle pour Meta de plus de 60 milliards d'investissements
04:13dans l'intelligence artificielle pour cette année et pour l'année prochaine.
04:18Donc évidemment, on veut voir maintenant des résultats concrets
04:20en termes de rentabilité.
04:22Et on voit sur certaines sociétés
04:24que cette dynamique de rentabilité n'est pas la même,
04:27en particulier sur Meta,
04:29où les marges, vous le mentionnez également, sont en baisse.
04:32On était plutôt vers les 43% de marge pour Meta,
04:35on est plutôt maintenant vers les 40%,
04:37donc il y a des questions qui se posent de ce point de vue-là.
04:39Est-ce que selon vous, alors bien évidemment,
04:42on le sait très bien et vous le savez aussi bien que moi,
04:44il y a toujours des marottes sur le marché,
04:45c'est soit la récession américaine, soit la bulle, etc.
04:48Pour vous, quand vous rencontrez un client,
04:50et notamment disons par exemple un client particulier,
04:53quel élément qui vous fera dire que finalement aujourd'hui,
04:55on n'est pas sur une situation de bulle par rapport à la bulle Internet
04:58ou encore à la bulle des chemins de fer au Royaume-Uni au XIXe siècle ?
05:01C'est quoi l'élément qui est fondamentalement différenciant ?
05:05Un des premiers éléments évidemment, c'est les bénéfices.
05:07Donc on a des sociétés technologiques qui génèrent des revenus
05:10et qui génèrent des bénéfices,
05:12ce qu'on n'avait pas pendant la grande crise financière des années 2000.
05:16Donc ça, c'est évidemment des premiers éléments.
05:18Ensuite, il y a tout l'effet valorisation,
05:21donc on parle beaucoup des valorisations des sociétés de la technologie.
05:24Si on rapporte ces valorisations à la croissance des bénéfices attendus
05:28sur 2026 et 2027,
05:31on voit finalement que les valorisations de ces sociétés
05:34sont dans des moyens historiques.
05:36Donc ça, c'est aussi un moyen d'atténuer finalement le narratif
05:40sur ces craintes de bulle liées à des valorisations très élevées.
05:44Donc ça, c'est deux éléments importants.
05:47Et puis après, il faut dire qu'effectivement,
05:48on sait que les transitions vers l'intelligence artificielle
05:51vont faire des gagnants, vont faire des perdants.
05:53Probablement dans les perdants, il y aura aussi certaines des grandes sociétés.
05:58Mais il faut voir qu'actuellement, on n'a pas de problème de surproduction.
06:02Donc si on prend tout ce qui est lié à la surproduction
06:04ou de la production actuelle dans les semi-conducteurs,
06:07dans les cartes graphiques,
06:09on est dans une situation où on est en manque de capacité de calcul.
06:13Donc finalement, on n'est pas dans un environnement aussi,
06:17si on prend la crise financière de 2007-2008,
06:20qu'on avait la crise sur le marché immobilier
06:22parce qu'on avait un excès d'offres de logements sur le marché.
06:26Ce n'est pas quelque chose qu'on voit actuellement
06:27en termes de l'infrastructure dans les hardware.
06:30Merci beaucoup.
06:32Si je résume bien votre pensée,
06:34je pense qu'on est d'accord sur l'essentiel,
06:36à savoir que c'est un peu une tempête dans un verre d'eau aujourd'hui.
06:38Et en tout cas, sur les actions technologiques américaines,
06:41il n'y a pas un grand sujet.
06:42Et très, très clairement,
06:44je pense qu'il faut se sortir ça de la tête
06:45et vous l'avez bien mis en avant en termes d'arguments.
06:48On n'est pas du tout sur une situation de bulle.
06:50On sait qu'on en parle beaucoup,
06:51les médias en parlent beaucoup.
06:52Il y a une myriade d'articles à ce niveau.
06:54La réalité est quand même très, très différente.
06:56C'est notamment ces aspects bénéfices-rentabilité
06:58qui font qu'on n'est pas dans cette situation-là.
07:00Merci Valentin Bissard.
07:01On se retrouvera, j'espère, prochainement
07:02pour évoquer encore les marchés.

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