- il y a 4 semaines
Chaque soir, Julie Hammett vous accompagne de 22h à 00h dans BFM Grand Soir.
Catégorie
📺
TVTranscription
00:00Également dans l'actualité, cette affaire de séquestration en Loire-Atlantique.
00:04Un homme de 82 ans et une femme de 60 ans ont été mis en examen pour séquestration avec torture d'une femme pendant 5 ans.
00:11Ça s'est passé à Saint-Molphe plus précisément.
00:13On en parle avec nos invités.
00:15Dominique Rizet va nous raconter tout ça dans un instant.
00:17Mais juste avant, on fait le point sur cette affaire avec ce reportage signé Garance Amespil.
00:23Le 14 octobre dernier, une femme de 45 ans en hypothermie frappe à la fenêtre d'une maison.
00:30Elle indique être séquestrée depuis 5 ans par deux personnes dans la maison voisine.
00:34La victime présumée aurait dans un premier temps occupé le logement en colocation avec une femme de 60 ans.
00:40Puis à l'emménagement de l'homme, un octogénaire, elle est installée dans le jardin sous une tente avant d'être finalement enfermée dans le garage.
00:47Elle y vit alors dans des conditions de vie effroyables, mangeant de la bouillie mélangée à du liquide vaisselle et faisant ses besoins dans un pot ou un sac plastique.
00:55L'enquête menée corrobore rapidement la version de la victime.
00:59Les deux auteurs présumés sont alors mis en examen pour séquestration avec torture ou acte de barbarie.
01:05La femme est placée en détention provisoire.
01:08L'homme, quant à lui, retourne vivre dans la maison et est placé sous contrôle judiciaire.
01:13Sur place, notre journaliste frappe à la porte.
01:16Dans la maison, l'octogénaire reconnaît les faits.
01:19On nous dit que vous séquestriez quelqu'un ?
01:21C'était qui cette personne ?
01:24C'est une personne qui travaillait avec la dame qui habitait ici.
01:29Et pourquoi elle était là en fait ?
01:30Elle avait des problèmes de couple et elles se sont tous les deux rapprochées.
01:36Et qui est la dame qui habitait avec vous ? La dame ?
01:39C'est votre fille ?
01:40Non, c'est pas ma fille.
01:41Non, non, c'était une amie.
01:42Et l'autre personne, c'était une personne qui travaillait avec elle ?
01:45Elles ont travaillé il y a un moment et elle a aidé dans des démarches.
01:52Pourquoi en fait on parle de séquestration alors ?
01:55Elles se sont envoyées toutes les deux et puis ça a pris des compromis.
02:00Et elle était enfermée dans le garage ?
02:02Oui.
02:03Depuis 5 ans ?
02:04Non, 3 ans, 3 ans et demi.
02:063 ans, 3 ans et demi ?
02:08Oui.
02:09Et vous, quand vous êtes arrivé, ça ne vous a pas paru étonnant ?
02:12Je pouvais bien faire avec tout mon ami.
02:14Les deux mises en cause risquent la réclusion criminelle à perpétuité.
02:20Dominique Rizet nous a rejoint.
02:21Bonsoir à vous, Dominique.
02:23On est également avec Florence Rouas, avocate pénaliste,
02:26avec Philippe Zdankiewicz, ancien gendarme.
02:29Bienvenue à vous sur ce plateau.
02:31Et avec Anne Sénéquier, pardonnez-moi, je ne trouvais plus votre nom sur l'affiche.
02:36Médecin pédopsychiatre, auteur de « L'anxiété de mon enfant » aux éditions Mango.
02:39Merci à vous et bienvenue sur ce plateau.
02:42Dominique Rizet, qu'on comprenne bien de quoi on parle.
02:47Ce sont donc deux femmes qui vivaient en colocation.
02:51Il y aurait eu une dispute selon la version du compagnon de cette femme.
02:55Et elle a été condamnée, la victime, à vivre dans le garage pendant 5 ans.
03:01Alors on a la version d'abord de cette femme de 45 ans qui, le 14 octobre,
03:06frappe à une fenêtre dans cette ville de Saint-Molphe en Loire-Atlantique
03:09et qui vient signaler qu'elle est séquestrée dans une maison voisine depuis 5 ans.
03:15Elle a 45 ans et elle va raconter aux enquêteurs qu'ils vont aller vérifier sur place
03:20les conditions de vie qui étaient les siennes ou les conditions d'existence plutôt
03:24qui étaient les siennes dans cette maison.
03:26Elle leur raconte qu'au début elle est colocataire,
03:29donc avec une femme qui a aujourd'hui 60 ans de cette maison.
03:34Et puis un jour va arriver un homme de 85 ans qui va s'installer dans la maison.
03:39Et bien les conditions de vie de cette femme de 45 ans vont changer.
03:43On va l'inviter à aller habiter dans le jardin sous une tente.
03:48Et puis du jardin elle va passer dans le garage où elle dormira sur un transat
03:52où elle sera dénutrie quand on va la retrouver.
03:57Elle raconte qu'elle faisait ses besoins dans un pot
04:01qu'on la forçait à manger de la bouillie mélangée à du produit vaisselle.
04:07Et donc les gendarmes vont aller vérifier
04:09et sur place vont confirmer les dires de cette femme,
04:13notamment sur ses conditions de vie.
04:16Les deux personnes ont été entendues, laissées en liberté,
04:19mais les chefs de mise en accusation sont sérieux.
04:22Alors écoutez, de 2018 à 2025,
04:27ces deux personnes sont accusées,
04:28enfin la femme de 60 ans,
04:29puisque le monsieur de 85 ans n'était pas encore là,
04:32d'abus de faiblesse.
04:33Donc c'est la période où elles sont colocataires,
04:37la période de la soumission, de l'emprise.
04:38Mais bon, Anne le dira bien mieux que moi.
04:41De la captation d'argent, visiblement,
04:43parce que cette femme, donc à partir de 2020-2022,
04:47il n'y a plus de mouvement sur son compte en banque.
04:49Mais l'argent a été retiré avant.
04:51Donc ça signifie ou ça laisse peut-être penser
04:54qu'il y a une histoire d'argent, que la première...
04:57Mais là, je...
04:58Oui, ce n'est qu'une hypothèse.
05:00Ça n'est qu'une hypothèse.
05:01Alors pardon, je vous arrête un instant.
05:02Non, la femme a été placée en détention provisoire.
05:05L'homme avec lequel elle vivait a été placé sous contrôle judiciaire.
05:09Et c'est pour ça, donc, qu'on a pu aller l'interroger.
05:12Notre journaliste a pu aller tendre son micro.
05:14Il est enfermé chez lui.
05:15Il est chez lui, mais placé sous contrôle judiciaire.
05:17D'accord.
05:18Alors ensuite, 2019-2025,
05:21mise en accusation,
05:22abus...
05:23Alors ça, on en parlait tout à l'heure avec Anne Sénéquier,
05:25qui va nous expliquer.
05:26Abus de l'état de suggestion psychologique ou physique
05:29sur personnes vulnérables.
05:31Donc la vulnérabilité de cette personne,
05:33c'est un élément qui va être important aussi.
05:35Et puis, sur la période 2022-2025,
05:38les chefs de mise en accusation retenus
05:40sont la séquestration
05:42avec acte de torture
05:44et ou acte de barbarie.
05:47Philippe Zdankiewicz,
05:47on imagine la stupeur des gendarmes
05:49quand il découvre
05:51quelle a été la vie de cette femme
05:53pendant cinq ans,
05:54retenue dans le garage de cette maison
05:57pendant toutes ces années.
05:58Oui, déjà, parce que, bon, c'est important.
06:00On est dans une commune
06:01à peu près de 3000 habitants.
06:03Donc ça veut dire aussi
06:04que les gendarmes savent un peu ce qui se passe.
06:06Et bon, là, il y a eu quelque chose
06:07qui s'est donc passé
06:08et où ils sont passés à côté.
06:10Mais je veux dire,
06:11on est dans des situations ignobles de vie.
06:16Et évidemment qu'au contact,
06:19même le voisin n'a rien dit,
06:20personne n'a rien dit.
06:21On a quand même une situation
06:23où on aurait dû avoir à la base
06:24une alerte,
06:26un dépôt de disparition inquiétante.
06:30Si elle avait quand même dû avoir une famille,
06:32des amis, quelque chose,
06:33même si elle aurait pu,
06:34quand même,
06:34si c'était la base du départ.
06:36Oui, il y a un élément
06:37que j'ai oublié de donner, pardon.
06:39C'est qu'elle avait la possibilité
06:40de sortir dans le jardin.
06:42Elle avait un enclos dans le jardin.
06:44Et elle va raconter
06:45qu'il lui arrivait de passer
06:47parfois une journée entière
06:48sous la pluie.
06:50Donc, c'est une séquestration particulière.
06:52Ce n'est pas quelqu'un
06:53qui est enfermé,
06:54bouclé,
06:55fermé à clé.
06:56Et un jour,
06:56elle a donc décidé,
06:57et c'était le 14 octobre,
06:59de quitter cet enclos
07:00dans lequel elle était enfermée
07:01dans le jardin.
07:02Elle raconte que le monsieur
07:03de 85 ans regardait la télévision.
07:05C'est peut-être plus...
07:07Là, je fais des déductions
07:08de prison dans sa tête,
07:09parce qu'elle aurait pu le quitter
07:10avant, cet enclos,
07:11qu'une véritable prison.
07:13Oui, ça montre
07:14la vulnérabilité intrinsèque
07:15de la victime,
07:17parce qu'effectivement,
07:18quelqu'un qui va bien,
07:19qui est en pleine possession
07:19de ses moyens,
07:21peut se sortir de là.
07:22Mais là, ce qu'on voit,
07:23c'est qu'il y a deux choses.
07:24Il y a un mécanisme d'emprise,
07:26c'est-à-dire une domination
07:27évidente.
07:29Et puis, il y a effectivement
07:29ce concept de suggestion psychologique.
07:32Et en fait,
07:33c'est un état de dépendance tel
07:34que finalement,
07:35on n'a plus vraiment accès
07:37à sa propre volonté.
07:40Et finalement,
07:41ce que souhaite
07:42le tortionnaire,
07:44l'agisseur,
07:46eh bien,
07:47on va le considérer
07:48comme étant soi-même.
07:48Et c'est pour ça qu'il y a...
07:49C'est ce qu'on appelle
07:50le syndrome de Stockholm ?
07:51Alors,
07:52non,
07:53le syndrome de Stockholm,
07:54c'est assez particulier
07:55dans un contexte particulier.
07:56Et la victime
07:57du syndrome de Stockholm
07:58va faire sienne
08:00l'idéologie
08:01qui a amené
08:02l'agresseur
08:03à séquestrer quelqu'un.
08:04Là, c'est autre chose.
08:04Là, on n'est pas là-dedans.
08:06C'est quoi la suggestion ?
08:07Parce que c'est quand même
08:08un chef de mise
08:09en accusation judiciaire.
08:11Suggestion psychologique,
08:12c'est quoi ?
08:12Ou physique ?
08:13La suggestion psychologique,
08:15c'est un état de dépendance
08:16tel que la personne
08:17ne peut pas s'opposer
08:19physiquement
08:20ou psychologiquement
08:21à la situation.
08:23Et en fait,
08:23c'est comme ça
08:24qu'il n'y a pas besoin
08:25finalement de l'attacher
08:26dans la cave
08:26comme on voit parfois.
08:28On n'a pas besoin
08:28de l'enfermer à l'intérieur.
08:31C'est OK
08:32qu'elle soit dans le jardin.
08:33C'est OK
08:34d'être comme ça
08:36de temps en temps
08:37à l'extérieur
08:38parce que finalement,
08:39du point de vue
08:40du séquestrateur,
08:42il n'y a absolument
08:43aucun risque.
08:44On est tellement
08:45sous l'emprise d'eux
08:46qu'il n'y a aucun risque
08:47que quelque chose se passe.
08:49Et là,
08:49il faut parfois arriver
08:50jusqu'à un certain degré
08:52de difficulté
08:58pour qu'à un moment donné,
08:59une opportunité se passe
09:00et qu'on la saisisse.
09:03Alors,
09:03c'est vrai que ce qui surprend
09:04dans cette histoire
09:05et ce qui est triste
09:06aussi d'une certaine manière,
09:08c'est qu'elle soit passée
09:08sous les radars
09:09pendant cinq ans.
09:10Personne ne s'est visiblement
09:11inquiété de son sort.
09:13On va tout à l'heure
09:13retrouver sur place
09:14notre équipe.
09:15Pierre Barbin,
09:17vous avez pu échanger
09:18avec le maire
09:20très surpris
09:21et choqué
09:22de découvrir
09:23que cette femme
09:24était donc séquestrée
09:26pendant cinq ans.
09:27Il n'a été alerté
09:29sur des problèmes
09:30concernant cette maison
09:32que cet été,
09:32en gros ?
09:35Oui,
09:36notamment à cause
09:36d'impayés
09:37par rapport
09:38à cette location
09:39location de maisons.
09:42C'est vrai que
09:42ces habitants,
09:44en tout cas,
09:44devaient plusieurs
09:46milliers d'euros
09:47et ce,
09:47depuis nombreux mois.
09:49C'est en tout cas
09:49la raison pour laquelle
09:51le maire a été alerté.
09:53Mais il y a,
09:53en tout cas,
09:54aujourd'hui,
09:55beaucoup de stupéfactions,
09:56beaucoup de surprises
09:57et surtout de l'interrogation
09:59de la part,
10:00notamment,
10:01et surtout des habitants
10:02parce qu'on est surtout
10:04dans un petit hameau
10:05de cette commune
10:06qui est rattachée
10:07à cette commune.
10:08il n'y a que quelques habitants
10:09et donc tout le monde
10:10connaît cette maison.
10:12Tout le monde,
10:12d'ailleurs,
10:13passe devant cette maison
10:14quasi quotidiennement
10:16parce qu'elle est située
10:16sur la route principale.
10:19Il y a eu donc
10:19beaucoup de surprises
10:20ce matin
10:20quand on a découvert
10:22cette affaire
10:23dans les médias
10:23mais c'est vrai
10:24que quand les gendarmes
10:26sont arrivés,
10:27notamment après
10:28que cette femme
10:30soit allée
10:31à la rescousse,
10:32soit allée chercher
10:32du secours
10:33auprès de cette maison
10:34voisine,
10:35c'est vrai qu'il y a eu
10:36beaucoup de surprises
10:37de la part
10:37des habitants
10:38et aussi donc
10:39de la part du maire
10:40qui ne connaissait pas
10:41malgré tout
10:41ces personnes
10:42avant cette alerte.
10:44Il n'était d'ailleurs
10:44pas inscrit
10:45sur les listes électorales.
10:46Écoutez le maire
10:47de la commune
10:48au micro de Pierre-Emmanuel Besset.
10:49Premièrement,
10:51c'est la stupéfaction
10:52parce qu'effectivement,
10:53je veux dire
10:53qu'on n'est pas habitué
10:55à avoir des faits divers
10:56de stampleurs
10:57sur la commune.
10:59La première fois
11:00que j'ai entendu parler
11:01de cet événement,
11:03c'est la semaine dernière
11:04parce que les gendarmes
11:06m'ont appelé
11:07pour me dire
11:09qu'il y avait
11:09une potentielle
11:10sequestration
11:10et qu'ils m'ont donné
11:13des noms
11:13de personnes habitant
11:15la maison
11:15en me demandant
11:16si je les connaissais.
11:18Je veux dire
11:18que je ne connaissais
11:18ni leur nom
11:19ni les activités
11:21qu'ils pouvaient avoir
11:22sur la commune.
11:23Invisiblement,
11:23ils n'étaient pas
11:24sur les radars
11:25de la commune.
11:26On le disait,
11:27il y a eu beaucoup
11:27de surprises
11:28après cette annonce,
11:30après cette affaire
11:31de séquestration
11:32dans ce petit hameau.
11:33Beaucoup de maisons
11:34sont restées fermées
11:36aujourd'hui
11:37à la vue des journalistes,
11:38notamment la maison
11:39où la femme
11:41a été en tout cas
11:43secourue,
11:44là où elle a frappé
11:45à la fenêtre
11:46après avoir été
11:46séquestrée
11:47pendant 5 ans
11:48dans ce garage.
11:49Cette victime
11:50justement a été
11:51retrouvée en état
11:52d'hypothermie.
11:53Elle a été depuis
11:54hospitalisée à Nantes.
11:56Merci beaucoup
11:56Pierre Barbin.
11:58Dominique Rizet,
11:59ce qui frappe effectivement,
12:00c'est la solitude
12:01finalement de cette femme
12:03que personne
12:03ne se soit inquiété
12:04de son sort avant.
12:06Elle a pu être séquestrée
12:07pendant 5 ans
12:07et personne ne s'en est
12:08tellement rendu compte.
12:09Oui, on dit
12:09que depuis 2022,
12:11elle avait disparu.
12:13Elle avait disparu
12:14et on ne savait plus
12:14où était cette femme.
12:16Elle est passée
12:16sous les radars.
12:17Absolument.
12:17Ce serait intéressant
12:18de savoir.
12:19La justice parle
12:20comme de personnes
12:21vulnérables.
12:23C'est quelqu'un
12:24qui a sûrement
12:25un mental particulier,
12:27une psychologie particulière.
12:28Vous le disiez tout à l'heure,
12:29elle a peut-être
12:30construit aussi un peu
12:31la prison,
12:32l'enfermement
12:32dans sa tête.
12:34Oui,
12:34c'est un profil
12:37profil que vous connaissez
12:39tous les deux
12:39sûrement très très bien.
12:40C'est quelqu'un
12:41qui avait une famille
12:42et là,
12:43ce qu'il doit questionner,
12:44c'est l'indifférence.
12:45On parle de signaux faibles
12:46où à un moment donné,
12:47le maire a été questionné
12:49sur un problème d'argent.
12:51Aujourd'hui,
12:51le problème,
12:52c'est un petit peu ça.
12:53C'est que les signaux faibles,
12:54c'est quand il y a des impayés,
12:56quand il y a des problèmes d'argent.
12:57Mais le signaux faibles,
12:58là,
12:59c'est que c'est très probablement
13:00une commune
13:02pas très grande
13:03et que malgré tout,
13:05une femme de 40 ans
13:06peut disparaître
13:07du jour au lendemain
13:08sans que ça n'émeuve personne
13:10et que ça ne questionne personne.
13:11Là,
13:12on tombe véritablement
13:13dans la désignation
13:14de l'indifférence totale.
13:16Et ça,
13:17véritablement,
13:18c'est grandement problématique.
13:20Et c'est vrai
13:21que ce silence collectif
13:22autour de ça
13:24pose question véritablement.
13:25C'est ce qui interroge.
13:26Alors,
13:26j'aimerais qu'on écoute
13:27à nouveau quand même
13:28parce que
13:29ce sont nos équipes
13:30qui ont pu
13:31aller directement
13:32poser des questions
13:33à cet homme
13:34qui est soupçonné
13:35d'avoir séquestré
13:36pendant 5 ans
13:37cette victime.
13:39Lui,
13:39on le rappelle,
13:40a été placé
13:40sous contrôle judiciaire
13:41donc il est chez lui.
13:42La porte est fermée
13:43mais il répond quand même,
13:45il accepte de répondre
13:45à notre journaliste.
13:47Écoutez.
13:48On nous dit
13:49que vous séquestriez quelqu'un ?
13:53C'était une personne.
13:56C'était qui cette personne ?
13:58C'était une personne
13:59qui travaillait
14:00avec la dame
14:01qui est capitaine.
14:02Elle avait des problèmes
14:04de couple
14:04et elles se sont
14:05toutes les deux
14:06rapprochées.
14:09D'accord.
14:09Mais pourquoi,
14:10en fait,
14:10on parle de séquestration
14:11alors ?
14:12Elles se sont
14:13bouillées
14:13toutes les deux
14:14et puis ça a pris
14:16des compromis.
14:18Et elle était
14:19enfermée dans le garage ?
14:21Depuis cinq ans ?
14:24Non.
14:26Trois ans,
14:27trois ans et demi.
14:28Et vous,
14:28quand vous êtes arrivé,
14:29ça ne vous a pas paru étonnant ?
14:31Je pourrais bien faire
14:32avec mon ami.
14:35Alors,
14:35lui,
14:35il dit non,
14:36pas cinq ans,
14:36trois ans et demi.
14:37On a l'impression,
14:38mais par contre,
14:39Dominique Rizet,
14:40il assume,
14:41il dit oui,
14:42on l'a séquestré,
14:44mais c'était que
14:44trois ans,
14:45trois ans et demi.
14:45Je ne suis pas sûr
14:46que quand il dit on,
14:48il s'intègre lui
14:50dans le dispositif.
14:51Je crois que le 11,
14:52c'est plutôt
14:52cette femme de 60 ans
14:53dont il parle,
14:54avec laquelle il est venu habiter.
14:56Il lui dit,
14:56j'ai constaté,
14:58d'ailleurs,
14:58c'est pour ça sans doute
14:59qu'il est laissé en liberté.
15:00Bon, il a 85 ans.
15:02On a dû lui prendre conscience
15:04d'une certaine complicité.
15:05Il y a une sorte de banalité
15:07de la violence,
15:08là, quand même.
15:09C'est un peu,
15:10dire ça sur le ton.
15:11Oui,
15:11et puis on se rend compte aussi
15:12que l'atrocité
15:14n'a pas de limite
15:15dans certains domaines.
15:16Et finalement,
15:17il vit avec
15:17et il dit oui,
15:18il répond aux questions
15:19tout à fait normalement
15:19comme si on lui demandait,
15:20vous avez vu,
15:21il y a une tornade,
15:21etc.
15:22Pareil,
15:23c'est une situation
15:23qui, pour moi,
15:25quand je l'entends,
15:25lui semblait tout à fait normale.
15:28Il dit, en gros,
15:31ça m'embêtait
15:32de contredire ma compagne,
15:34en quelque sorte.
15:35Comme si c'était quelque chose
15:36de relativement banal,
15:37Anne Sénéchi.
15:39Ça signe.
15:40Alors après,
15:41encore une fois,
15:41on est sur,
15:42pour l'instant,
15:43des véracités
15:44à vérifier.
15:46Mais ce que ça semble
15:48pouvoir dire,
15:49c'est qu'il y a
15:49une emprise
15:50et sur la femme
15:52qui a été séquestrée
15:53et peut-être
15:54sur cet homme plus âgé
15:56qui,
15:57on ne sait pas non plus
15:58son contexte à lui.
15:59Ils avaient des malheurs
16:00toutes les deux aussi.
16:01Est-ce qu'il était là
16:02et ça le logeait
16:03et c'était bien pratique
16:04pour lui
16:04quand il n'y avait pas
16:05d'autre logement.
16:05enfin, tout ça,
16:06de tous aujourd'hui,
16:07on ne sait rien.
16:08Donc, on est dans
16:09l'expectative.
16:10Mais effectivement,
16:10il y a cette hypothèse
16:12d'emprise,
16:15de contrôle total
16:16de l'autre
16:17envers la personne
16:18qui a été séquestrée,
16:19envers son conjoint
16:20qui doit participer
16:22finalement à cet état de fait.
16:23Parce que là,
16:24il dit,
16:24ben oui,
16:25finalement,
16:25on l'a séquestrée.
16:26Mais à un moment donné,
16:27s'il n'était pas d'accord,
16:28il y avait aussi
16:29la possibilité
16:29d'alerter
16:31les autoritaires.
16:33Et c'est pour ça
16:33que finalement,
16:34dans le contexte,
16:36elle a réussi
16:36à se sortir du jou
16:37à s'extraire
16:39et on est rentré
16:40tout de suite,
16:41non pas dans une disparition,
16:42mais dans une séquestration.
16:43Le juge a tout de suite
16:44défini l'article 224
16:46avec tous les alinéas
16:47qui font des situations
16:49de circonstances
16:50aggravantes.
16:52Et donc,
16:52à ce niveau-là,
16:53la séquestration,
16:54ça veut dire
16:54qu'ils l'ont gardée,
16:56empêchée de sortir
16:57sous la menace,
16:58la violence,
16:58etc.
16:59en dehors
17:00de toute autorité
17:01légale.
17:01Parce qu'il faut
17:02préciser aussi ça,
17:03parce qu'autrement,
17:04on va dire
17:04que la séquestration,
17:05les détus sont séquestrés.
17:06Donc,
17:06il faut bien préciser
17:07en dehors
17:07de toutes
17:08les choses légales.
17:10Oui,
17:11ce qui est intéressant,
17:12c'est de voir,
17:13la femme a été placée
17:14en détention provisoire,
17:15Florence Rouas,
17:16lui,
17:16sous contrôle judiciaire,
17:17on estime donc
17:18qu'elle a une plus lourde
17:19responsabilité
17:19dans les faits.
17:21Oui,
17:22alors,
17:22après,
17:23c'est vrai que le monsieur,
17:25il a 85 ans,
17:26comme Dominique le faisait
17:27observer.
17:28Donc,
17:28c'est vrai que ça peut aussi
17:29jouer dans le placement
17:30sous contrôle judiciaire.
17:32Mais en fait,
17:32ce qui détermine
17:33le placement en détention
17:34ou pas,
17:35c'est les fameux critères
17:36de l'article 144
17:37du Code de procédure pénale
17:38dont on parle beaucoup
17:39en ce moment,
17:39c'est-à-dire pression
17:40sur les témoins,
17:41concertation,
17:42disparition des preuves,
17:43risque d'évasion,
17:45etc.
17:45Donc,
17:46tous ces critères-là
17:47qui font qu'un juge
17:47va décider,
17:48et puis la gravité des faits,
17:50le degré d'implication.
17:51Parce qu'en réalité,
17:52ce qui sûrement doit exister,
17:55mais enfin,
17:55ça,
17:55tout ça,
17:56on ne le sait pas,
17:57c'est quelle était
17:58la nature des relations
17:59exactement entre ces deux femmes
18:01ou entre ce trio,
18:02ce triptyque,
18:03si je puis dire,
18:04entre les deux femmes,
18:05les deux femmes et l'homme,
18:07quel type de suggestion psychologique,
18:09qui domine et qui,
18:10enfin,
18:10a priori,
18:11c'est la dame séquestrée
18:13qui était sous domination
18:15et sous dépendance,
18:16en fait,
18:17parce que la suggestion psychologique,
18:18c'est en tout cas juridiquement
18:20un état de dépendance
18:21et un état de soumission.
18:22Donc,
18:22en fait,
18:23l'instruction et les investigations,
18:25mais surtout l'instruction,
18:26mais d'ores et déjà,
18:27j'allais dire,
18:28le magistrat instructeur,
18:28lorsqu'il met en examen
18:30et que par la suite,
18:31il place en détention l'un
18:32et pas l'autre
18:33et qu'il le place
18:33au contrôle judiciaire,
18:34c'est qu'il sait qu'en fait,
18:35quelles sont les charges
18:36qui pèsent
18:37et quels sont les types
18:38de relations qui existaient
18:39entre ces différents individus.
18:40Je vous relis
18:41ce que dit la victime.
18:42Elle explique
18:42qu'elle vivait en colocation
18:43dans la maison
18:44avec une autre femme,
18:45donc cette femme,
18:46jusqu'à l'arrivée
18:46de l'homme mis en cause.
18:48Elle a alors été priée
18:49de quitter les lieux
18:49pour aller vivre dans le jardin,
18:51soit dehors,
18:51soit dans une tente,
18:52soit dans un garage
18:53attenant à la maison
18:54et lui,
18:56donc,
18:56cet homme
18:56que nos équipes
18:57ont pu interroger,
18:59dit,
18:59voilà,
19:00elle travaillait ensemble,
19:02c'était une amie
19:03et elles se sont embrouillées
19:06et puis ça a pris
19:07des proportions
19:08assez importantes.
19:09Oui,
19:10voilà,
19:10ça révèle,
19:11si vous voulez,
19:12les différentes versions
19:13probablement que chacun
19:14va essayer d'élaborer,
19:16le récit
19:17que chacun
19:18va donner
19:19de cette relation,
19:21probablement que
19:22cette jeune femme
19:22qui était séquestrée,
19:24il y a probablement
19:24une altération
19:25de certaines facultés
19:26qui engendre
19:28cet état de dépendance,
19:30cet isolement,
19:30le fait qu'elle ne se soit
19:33manifestée que relativement
19:34tardivement,
19:35on ne connaît pas en fait,
19:36ça peut être assez curieux
19:37ce que l'on peut découvrir
19:38aussi au fil des investigations.
19:40Et l'enquête va devoir déterminer
19:42pourquoi,
19:42effectivement,
19:43il la retenait,
19:44Dominique Rizet,
19:45dans ce garage,
19:47quel était le mobile,
19:47est-ce que c'était
19:48des questions d'argent,
19:49est-ce que c'était
19:49autre chose ?
19:51On va questionner tout le monde
19:52et vous savez,
19:52il faudrait être
19:53dans le huis clos
19:54de cette maison,
19:55dans la tête
19:56de chacun des personnages,
19:57on a bien compris
19:58que cette femme
19:59de 60 ans
19:59va être le maillon central,
20:01en tout cas le maillon
20:02important
20:03de ce qu'il s'est passé
20:04dans cette maison,
20:06il va falloir établir
20:06les responsabilités
20:07de chacun,
20:07mais on n'est pas dans
20:09l'affaire
20:10de Natacha Kampouche
20:11qui est enfermée,
20:12on n'est pas
20:12dans les petites victimes
20:14de Dutroux.
20:14Natacha Kampouche,
20:14on le rappelle,
20:152 mars 1998,
20:16kidnappée sur le chemin
20:17de l'école
20:18alors qu'elle n'avait
20:19que 10 ans,
20:20c'est une autrichienne,
20:22et elle n'a réussi
20:22à s'échapper
20:23que bien des années plus tard,
20:258 ans plus tard.
20:26Exactement,
20:26ce ne sont pas les petites
20:27victimes de Dutroux
20:28qui sont enfermées
20:29dans une cave séquestrée,
20:30ce n'est pas l'affaire Penelme,
20:32Madame Penelme,
20:33Joël Penelme,
20:33qui avait détenu,
20:34souvenez-vous,
20:35Suzanne de Canson,
20:36l'héritière des papiers
20:37Canson,
20:38et qui était dans sa maison
20:40enfermée dans une chambre
20:41et qui est morte
20:42dans un état
20:43de délabrement total,
20:45il y a cet aspect
20:45qui est intéressant
20:46de l'emprise psychologique,
20:49et cette femme,
20:50elle aurait pu partir
20:51sans doute,
20:51et l'enquête
20:53pourra le dire,
20:54elle aurait pu partir
20:55bien avant,
20:56passer cet enclos
20:57et s'en aller,
20:58mais la prison,
20:58elle l'avait construite
20:59elle-même.
20:59De peur,
21:00de dépendance
21:01et de honte,
21:01quand il y a ces trois éléments-là
21:03qui se combinent,
21:04c'est le meilleur terreau
21:06pour la perte totale
21:08de l'emprise
21:09sur sa propre vie,
21:10et là,
21:10effectivement,
21:11on est à la merci complètement.
21:12Et on est dans une enquête
21:13complètement différente
21:14parce qu'on a les protagonistes,
21:15on a la victime,
21:16donc on va travailler
21:17du plus près,
21:18maintenant on va s'en éloigner,
21:19c'est-à-dire que ça va être
21:20un jeu de constatation,
21:21de mesures prises
21:22par rapport aux auditions
21:23qu'ils vont recueillir
21:24et de la personne
21:25qui est vulnérable,
21:26ça va être difficile
21:27parce qu'elle va avoir
21:28des comptes rendus médicaux,
21:30il va falloir reprendre
21:31la personne,
21:32on ne va pas la presser
21:33pendant neuf heures,
21:34donc il va falloir l'entendre
21:35une fois,
21:36plusieurs fois,
21:36etc.
21:37Tout ce qui va être dit
21:37va être repris,
21:38va être mis en corrélation
21:40avec les dires
21:41des protagonistes
21:42et ça va être une enquête
21:43qui va être longue.
21:45Moi je pense qu'elle va...
21:46Ça fait penser au principe
21:47des gourous à la secte,
21:49des personnes qui pourraient
21:50aussi dans une secte
21:51s'en aller
21:52et qui ne partent pas.
21:53Voilà le petit anglais
21:54qui a réussi à sortir
21:55du joug de sa maman
21:56et je suis venu ici
21:57d'ailleurs pour en parler,
21:59donc ça fait partie,
22:00c'est le même paquet,
22:02sauf qu'il n'y a pas
22:03de traditionnalisme,
22:04mais il y a plutôt là
22:05de la violence.
22:07Justement pour comprendre
22:09peut-être ce phénomène
22:10d'emprise
22:11dont vous parlez,
22:13on est avec Maxime Gaget.
22:15Vous avez été victime
22:16de séquestration vous-même,
22:18vous avez écrit un livre,
22:20ma compagne,
22:21mon bourreau,
22:23racontez-nous
22:24ce qui s'est passé,
22:25votre calvaire a duré
22:25près d'un an et demi,
22:27je crois,
22:28vous avez été,
22:29vous séquestrez
22:30par votre compagne,
22:31c'est ça ?
22:32Bonsoir à vous
22:33et merci de m'accueillir.
22:34Oui, c'est tout à fait exact.
22:35en sachant que
22:37en ce qui me concerne,
22:39la prison était
22:40beaucoup plus
22:41sur un côté psychologique
22:42puisque j'étais
22:44dans une mise
22:46sous pression perpétuelle
22:47qui était d'une puissance
22:50absolument rendoutable
22:51en ce sens où
22:52le moindre des propos
22:55ou affirmations
22:58de mon ex-bourel
22:59devaient être pris
23:01extrêmement au sérieux
23:02puisque potentiellement possible.
23:03C'est là toute la difficulté
23:05de la chose
23:06quand on a face à soi
23:07un manipulatrice
23:07ou une manipulatrice
23:08puisque c'est vrai
23:09dans les deux sens.
23:11Sachant que la manipulation
23:12ne souffre d'action
23:13aucun genre.
23:14Je tiens à préciser cela.
23:15Alors,
23:16ce que vous racontez,
23:17c'est que durant le procès,
23:19il a été établi,
23:21en tout cas,
23:21que vous avez été traité
23:22par votre conjointe
23:23comme un esclave domestique,
23:25je reprends les termes
23:26qui ont été employés,
23:29contraint de dormir
23:29dans un placard,
23:30privé de douche
23:31et de toilettes,
23:32dépouillés de vos économies.
23:34Vous avez subi également
23:35des violences physiques
23:37de sa part,
23:37c'est ça ?
23:39Exactement.
23:39Vous allez comprendre
23:40le mécanisme
23:41qui est assez complexe
23:42mais cependant
23:43qui est tout à fait compréhensible.
23:44Je m'explique.
23:45Et par rapport
23:45à un de vos intervenants
23:46qui expliquait
23:47le schéma tout à fait sectaire
23:49ou en tout cas
23:50extra-proche
23:50est tout à fait exact.
23:52Je m'explique.
23:53Par rapport,
23:54je trouve,
23:54à tout ce système,
23:55il y a d'abord
23:55une première approche
23:56par une forme de séduction
23:57voire un côté,
23:58je dirais peut-être,
23:59bon samaritain
24:00pour aider.
24:01Donc il y a une première
24:01mise en confiance
24:02par rapport à cela.
24:03Et dans un zotan
24:04qui peut être
24:05plus ou moins fluctuant,
24:06il y a une première approche
24:09justement
24:10quant au véritable
24:11leitmotiv de l'auteur
24:13et cela peut s'avérer
24:14extrêmement brutal
24:15dans certains cas
24:16puisque quand on se rend compte
24:18que le piège
24:20est en train
24:20de se refermer sur soi,
24:21c'est déjà trop tard.
24:22Toutes les questions
24:23ont été posées
24:24pour nous.
24:25Quel a été
24:25le moment de bascule
24:27parce que c'était
24:27votre compagne
24:28donc
24:29et ça s'est transformé
24:30dans une relation
24:32de bourreau
24:32à victime.
24:34Qu'est-ce qui a causé
24:35cette bascule
24:36selon vous ?
24:38C'est délicat.
24:41Je pense que
24:42c'est avant tout
24:43je serais tenté
24:44de dire
24:45que c'est avant tout
24:45son appât du gain,
24:47son avarice
24:48et surtout
24:48sa soif démesuré
24:50d'avoir un contrôle absolu
24:53et ça c'est typique
24:55justement
24:55des manipulateurs
24:56et auteurs
24:57de ce genre d'actes
24:58qui veulent vraiment
24:59avoir un contrôle absolu
25:01et sans partage
25:02sur leurs victimes
25:03qu'ils ou elles perçoivent
25:05comme
25:06je dirais
25:07comme leur chose
25:09ou leur ex-adolescité
25:10dans le cas
25:11que j'ai connu.
25:12Et pourquoi
25:12vous n'êtes pas parti ?
25:14Ça a duré un an et demi
25:15pourquoi vous n'êtes pas parti ?
25:16C'est là où
25:16c'est très compliqué
25:17puisque
25:17j'étais soumis
25:19à des
25:20menaces
25:21de dépôt de plainte
25:23potentiellement
25:24qui pouvaient être
25:25mis à exécution
25:25et
25:26très rapidement
25:28je suis rentré
25:29malheureusement
25:29par la force
25:30des dénigrements
25:30des chantages
25:31et tout le panel
25:33vraiment
25:34de l'évaluation
25:34qui est passée
25:35je suis rentré
25:36très vite
25:36dans un état
25:36de sidération
25:37complet
25:37en sachant
25:38Quel genre de menace
25:39vous faisait-elle ?
25:42Par exemple
25:43le cas
25:43le plus édifiant
25:45a été
25:45un menace
25:46de dépôt de plainte
25:46à mon encontre
25:47pour un touchement
25:48sur mineur
25:49donc on prend par là
25:49acte pédophile
25:50chose avec laquelle
25:51je ne plaisante
25:51absolument pas
25:52puisque de mon point
25:53de vue
25:53on ne touche
25:54absolument pas
25:55à ce cheveu
25:56d'un enfant
25:56la vie d'un enfant
25:57est sacrée
25:57soyons très clairs
25:59dessus
26:00et donc
26:00il y a d'autres
26:02justement manipulations
26:03de septembre
26:04ou encore un autre jour
26:05où si ma mémoire
26:07est bonne
26:07elle m'avait menacé
26:10m'avait ordonné
26:11d'effectuer
26:12certaines actions
26:12auquel cas
26:14elle appelait
26:14certains de ses contacts
26:15pour tout simplement
26:17m'expédier
26:18rencontrer Dieu paire
26:20en personne
26:21et donc
26:23comment vous vous en êtes sorti
26:24quel a été le déclic
26:26ça a été un ensemble
26:29d'éléments du facteur
26:33qui se sont parfaitement
26:34emboîtés
26:34en ce sens où
26:35si je respire encore
26:36si je suis vivant
26:37à ce jour
26:38je le dois d'abord
26:39à son frère
26:40qui je l'ai appris
26:41très récemment
26:42malheureusement
26:42à tirer sa révérence
26:43père à son âme
26:43également par rapport
26:46à ses propres enfants
26:46qui ont joué
26:47un rôle d'intermédiaire
26:48et également
26:50la grand-mère
26:52des enfants
26:53qui bien que restant
26:55en coulisses
26:55m'a énormément aidé
26:56et pourtant
26:57Dieu sait à quel point
26:58elle avait des moyens
26:58extrêmement limités
26:59et si mes proches
27:02n'avaient pas reçu
27:03ce fameux appel téléphonique
27:04qui allait clairement
27:06les alerter
27:07et lancer une véritable
27:07expédition de secours
27:09dans l'espoir
27:09de me récupérer
27:10sinon d'un seul morceau
27:11en tout cas
27:12vivant
27:13et respirant
27:14rien de tout ceci
27:16n'aurait pu
27:17se passer
27:18puisque
27:19si les délais
27:21avaient été plus longs
27:22il se serait fallu
27:22peut-être
27:23je ne sais pas
27:24peut-être quelques semaines
27:25un mois ou deux
27:26tout au plus
27:26et cette histoire
27:29se serait terminée
27:29de manière
27:30beaucoup plus funeste
27:31et j'en peux être
27:32très clair là-dessus
27:32Dominique Rizet
27:34souhaitait vous poser une question
27:35je me souviens
27:35de votre histoire
27:36on vous avait interviewé
27:37dans Victime
27:38sur RMC Découverte
27:40c'est ça ?
27:40c'est exactement
27:41oui
27:41comment vous vous êtes remis ?
27:44comment est-ce que vous avez réussi
27:45à redémarrer dans la vie ?
27:47parce que je sais effectivement
27:48que c'était très violent
27:49je vous dirais
27:52que cela demande
27:53une volonté
27:54extrêmement forte
27:56vraiment
27:57d'aller de l'avant
27:58surtout
28:00de lâcher prise
28:00c'est très important
28:01la psychothérapie
28:03a été partie en longue
28:04mais ô combien efficace
28:05et surtout
28:07il faut passer
28:08par certaines phases
28:09déjà
28:09faire son deuil
28:10de la situation
28:11ce qui est important
28:12déjà la comprendre
28:13pleinement
28:14ce n'est pas évident
28:15est-ce qu'on a un sentiment
28:16de culpabilité
28:17quand on est dans votre
28:18quand on vit ce que vous avez vécu
28:20est-ce qu'on a un sentiment
28:20de culpabilité ?
28:22fatalement et malheureusement
28:23je vous dirais
28:24oui
28:24mais c'est une pièce
28:25tout à fait naturelle
28:26dans la mesure où
28:27on se sent responsable
28:28d'être tombé
28:30dans un piège
28:32potentiellement
28:33aussi dangereux
28:34et mortel
28:35on ne peut que s'en vouloir
28:38mais ce n'est pas
28:39je dirais que ce n'est pas
28:40la victime
28:41de s'en vouloir
28:42pour ça
28:42c'est avant toute chose
28:44à l'auteur des faits
28:45d'avoir un content
28:47de culpabilité
28:48ce qui est tout à fait logique
28:49et par rapport à cela
28:51je dirais
28:52qu'il y a une phase très importante
28:53enfin deux phases
28:54qui ont été très importantes
28:55premièrement
28:56ça a été
28:57le verdict du tribunal
28:59qui m'a enfin reconnu
29:01en tant que tel
29:02très important
29:02et il y a aussi
29:04surtout
29:04la phase du pardon
29:05mais là je vais apporter
29:07une petite subtilité
29:08puisque beaucoup de gens
29:09pourraient être amenés
29:10à penser que
29:10la victime se doit
29:11de pardonner à son auteur
29:13alors
29:13pour celles qui le peuvent
29:15ou qui en ont la volonté
29:16c'est possible
29:17c'est tout possible
29:19et
29:19il faut qu'on dire
29:20grand bien
29:21grand bien
29:21grand bien
29:22en face
29:22et c'est tout à fait
29:22le méritant
29:23mais
29:23là où je veux
29:25vraiment insister
29:26c'est avant tout
29:27de se pardonner
29:29et ça c'était pas
29:30si facile
29:30Merci beaucoup
29:33Merci Maxime Gaget
29:36d'avoir accepté
29:36de témoigner
29:37ce soir
29:38sur notre antenne
29:40évidemment
29:41on l'a évoqué
29:42Dominique Rizet
29:43mais ça fait
29:44fortement penser
29:45à cette affaire
29:46de Natacha Kampouch
29:47les circonstances
29:50sont différentes
29:50mais
29:51cette séquestration
29:53qui dure des années
29:54cette petite fille
29:55qui disparaît
29:56sur le chemin de l'école
29:57à l'âge de 10 ans
29:58qui retrouvait majeure
30:00à 18 ans
30:01racontez-nous
30:02cette affaire
30:03qui avait fait
30:04beaucoup parler
30:06dans le monde entier
30:07Elle va s'enfuir
30:08on va la découvrir
30:08comme cette femme
30:09qui a vu frapper
30:10à Saint-Molfe
30:12à la fenêtre
30:12d'une maison
30:14à côté
30:14mais elle
30:15elle est emprisonnée
30:16par un homme
30:17qui la garde
30:17qui la garde
30:19pour lui
30:19dans sa maison
30:20et elle est vraiment
30:21dans une prison
30:23Un homme qu'elle ne connaît pas
30:24Un homme qu'elle ne connaît pas
30:25et qu'elle ne connaît pas
30:26et qui la garde
30:27comme un objet
30:27qui va la garder
30:28pendant des années
30:29et qui ensuite
30:31s'est enfuie
30:31et s'est suicidée
30:32j'ai pas
30:33j'ai pas révisé ma copie
30:34est-ce que cet homme
30:35s'est suicidé
30:36il me semble
30:36je crois que
30:37je ne suis pas en mesure
30:39pardon
30:39de vous le confirmer
30:40je n'ai pas révisé ma copie
30:42je crois
30:43et je crois que cet homme
30:44meurt ensuite
30:45et donc il ne la connaît pas
30:47il en fait sa chose
30:48il la garde avec lui
30:49et sa résilience
30:50est extraordinaire
30:51parce qu'elle a
30:52elle a
30:53elle a remonté
30:54elle a raconté son histoire
30:56elle a accepté
30:56de parler
30:57et puis
30:58et puis elle a grandi
31:00quoi
31:00elle est redevenue
31:01quelqu'un
31:02qui a réussi
31:02à ouvrir
31:03à refermer une parenthèse
31:05en apparence
31:06en apparence
31:07mais
31:08mais qui a réussi
31:09à survivre
31:10mais c'était
31:11encore une fois
31:11c'était
31:12elle était
31:13elle en détention
31:14emprisonnée
31:15dans cette maison
31:16avec un système
31:18qui avait été construit
31:18par cet homme
31:19pour la séquestrer
31:21pour aller chercher
31:22une jeune femme
31:23qu'il allait garder
31:24qu'il allait garder
31:25pour lui
31:26et donc rien à voir
31:27avec Saint-Molphe
31:29elle ne sortait pas
31:31rien à voir
31:32avec le cas
31:32dont on parle
31:33aujourd'hui
31:33disparu
31:35donc en 98
31:36ça s'est fait
31:38en quelques secondes
31:39un homme qui passe
31:40qui la prend
31:42la met dans son fourgon blanc
31:44et elle disparaît
31:45elle ne retrouve la liberté
31:46qu'en 2006
31:47et elle a donc écrit
31:47un livre
31:48Natacha Kampouch
31:49sur son histoire
31:51dans le cas
31:52de cette séquestration
31:54en Loire-Atlantique
31:55je le rappelle
31:55la femme a donc été placée
31:56en détention provisoire
31:58l'homme
31:58avec qui elle vivait
32:00a été placée
32:00sous contrôle judiciaire
32:01et donc l'enquête
32:02ne fait que commencer
32:03merci beaucoup
32:04à tous les cinq
32:05à tous les deux
Recommandations
25:08
|
À suivre
4:21
42:55
28:13
9:17
4:25
3:57
2:05
32:43
5:29
10:31
23:25
20:10
4:09
14:23
8:56
13:13
11:50
42:19
4:33
35:23
7:59
1:00:08
3:14
37:59
Écris le tout premier commentaire