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  • il y a 2 jours
Pascal Lorne, fondateur et directeur général de Gojob, était l'invité de Laure Closier dans French Tech, ce mercredi 15 octobre. Il est revenu sur l'investissement de 120 millions d'euros du groupe japonais Persol dans l'entreprise Gojob, leader français du recrutement en intérim avec de l'intelligence artificielle, dans Good Morning Business. Retrouvez l'émission du lundi au vendredi et réécoutez la en podcast.

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Transcription
00:008h23 sur BFM Business et sur RMC Live, notre invité c'est Pascal Lorne.
00:04Bonjour, vous êtes le fondateur et directeur général de GoJob,
00:07leader français du recrutement en intérim avec de l'intelligence artificielle.
00:11Vous avez annoncé un investissement de 120 millions d'euros du japonais Persol,
00:15deuxième acteur de l'intérim au Japon.
00:17Vous vouliez aller devant Bercy faire un happening pour remercier l'État de son investissement.
00:23Ils avaient investi au départ, je ne sais pas combien, plus-value 11 millions d'euros.
00:29Un bon investissement pour l'État.
00:30Vous vouliez aller voir avec un gros chèque pour les remercier.
00:33Vous n'avez pas pu, il n'y a pas de gouvernement, mais franchement ça tient toujours.
00:36On attend que le nouveau gouvernement soit un peu stable et nous irons à Bercy pour remettre ce chèque.
00:40C'est un peu un pied de nez à la taxe Zuckmann.
00:43Alors c'est vrai qu'on me taxe parfois de patron de gauche,
00:45mais moi j'aime bien montrer au peuple français que l'État est là, il joue son rôle.
00:52En l'occurrence, la Caisse des dépôts et consignations, qui est un grand argentier de l'État,
00:55joue son rôle sur les territoires pour aider les start-up et notamment l'économie sociale et solidaire en investissant.
01:03Et puis parfois, ça marche.
01:05Et quand les énergies sont libérées et qu'il n'y a pas des taxes confiscatoires,
01:11ça marche, ça veut dire qu'on crée de la valeur.
01:13Et quand on crée de la valeur, moi ça me va bien de la restituer,
01:17de la partager pour qu'elle puisse continuer à faire fonctionner l'économie.
01:20Et donc symboliquement, pour faire un peu un pied de nez, je vais aller à Bercy avec un grand chèque
01:24pour dire je suis heureux de remettre et de payer 11 millions d'euros à l'État pour qu'ils puissent réinvestir.
01:29Ils avaient mis 14 millions d'euros au départ.
01:33La plus-value, bien.
01:34Alors pourquoi ça a si bien marché ? Pourquoi ils ont bien fait de vous faire confiance ?
01:37Je pense qu'il y a une conjonction de plusieurs choses.
01:41Premièrement, un projet très aligné avec les besoins du moment.
01:45Aujourd'hui, ça devient difficile de trouver un boulot quand on n'a pas tous les codes.
01:49Moi, je suis rentré des Etats-Unis il y a une dizaine d'années.
01:51J'ai retrouvé une France qui avait mal à son travail.
01:54Une France dans laquelle on aime bien écrire liberté, égalité, fraternité sur nos écoles et nos mairies.
01:59Mais franchement, parfois, l'égalité face au travail, elle n'est pas là.
02:04Sachez que le premier critère de discrimination face au travail, c'est l'âge.
02:08Plus de 50 ans, moins de 20 ans, c'est pas simple.
02:11Le genre, pour les femmes, c'est moins facile.
02:14Alors si vous êtes une femme de plus de 50 ans, ciao, bonsoir.
02:17Et donc, j'ai voulu recréer une place de marché sur Internet, avec un petit mobile, un smartphone,
02:24pour pouvoir faciliter et enlever tous les biais sur le recrutement.
02:28C'est pour ça que ça a marché, c'est qu'il y a un besoin.
02:30Il y a une énergie folle en France de gens qui veulent bosser, mais qui souffrent de discrimination.
02:36Dès lors que vous avez une machine et un smartphone qui dit,
02:38moi je ne regarde plus le genre, l'âge, l'origine, et je regarde seulement la motivation, ça marche.
02:44Ça a été magique, on a libéré les énergies.
02:46Alors c'est la consécration de l'intelligence artificielle dans le monde du recrutement, votre modèle.
02:51Parce que ce qui a intéressé votre investisseur, c'est votre outil qui s'appelle Aglae, c'est ça ?
02:55C'est ça.
02:55Qui est une intelligence artificielle qui permet de trouver instantanément le meilleur profil pour n'importe quel poste.
03:01En utilisant quoi en fait ?
03:02C'est une parfaite illustration de l'intelligence artificielle au service de l'humain.
03:08L'intelligence artificielle va être en capacité de rentrer en contact avec une centaine de candidats simultanément,
03:15d'échanger par SMS, par WhatsApp, par email, et de récupérer en quelques minutes, 14 minutes en moyenne,
03:22toutes les informations pour préqualifier chacun des candidats et lui poser toutes les questions
03:26qui ne sont pas très intéressantes pour un recruteur.
03:28Est-ce que vous êtes disponible ou pas ? Est-ce que ce salaire vous intéresse ou pas ?
03:31Et d'enfin arriver à identifier en 14 minutes en moyenne,
03:34laquelle parmi ces 100 personnes est intéressée pour tel salaire à tel moment ?
03:38Et je termine.
03:39Et donc, une fois que cette personne a été identifiée,
03:42alors on met en relation le candidat avec le recruteur.
03:47Et plutôt que de passer 3 minutes en moyenne,
03:49parce que c'est le temps de passage dans une agence à déco, c'est 3 minutes.
03:52C'est-à-dire, je pose mon CV et on ne vous capte même pas.
03:55Là, plutôt que de passer 3 minutes à faire des entretiens rapidos,
04:00des entretiens TGV, comme on les appelle,
04:02le recruteur qui est désormais un coach chez nous va passer une demi-heure.
04:06Et là, c'est autre chose, puisque la personne, on sait qu'elle est déjà présente, disponible,
04:09et qu'elle a envie de bosser.
04:10On va pouvoir parler projet professionnel,
04:13on va pouvoir parler comment est-ce que je me projette.
04:14Vous êtes sûr de ne pas perdre votre temps dans l'entretien ?
04:16Vous savez que vous avez déjà une présélection.
04:18C'est plus que ça.
04:19Non seulement on ne perd pas son temps,
04:20mais en plus, on est vraiment dans une relation humaine
04:22qui prend une demi-heure et dans laquelle on parle du projet.
04:26Et c'est pour ça que je parle d'intelligence artificielle au service de l'humain.
04:29C'est qu'on fait gagner, dans notre cas de figure,
04:31beaucoup de temps aux recruteurs et aux candidats,
04:34et pour le dédier à une relation humaine.
04:37C'est un des cas d'usage extrêmement rare.
04:39On parle beaucoup de l'IA, est-ce que ça marche, ça ne marche pas,
04:42à quoi ça sert.
04:42Nous avons trouvé, et ce n'est pas neutre,
04:45nous sommes le troisième plus gros consommateur
04:47d'intelligence artificielle, Mistral et OpenAI, en Europe.
04:52On est vraiment sur un cas d'usage qui est exceptionnel.
04:55On prend de l'IA sur un cas d'usage,
04:57en production, au service de l'humain.
04:59Parce qu'on a l'impression vraiment que maintenant,
05:01l'IA dans le recrutement, elle fait tout.
05:02Il y a quasiment, là vous insistez sur le fait qu'il y ait de l'humain,
05:05mais aujourd'hui il y a 77% des gens qui cherchent un emploi,
05:07qui vont utiliser Tchadjpt pour réaliser leur CV.
05:09CV qui sera lu par une intelligence artificielle
05:12du côté du recruteur qui va aller détecter certains mots-clés.
05:15Ensuite, les entretiens,
05:16limite demain ce sera un chatbot qui parle à un chatbot.
05:20C'est un peu ça en fait, le futur du recrutement.
05:24C'est de l'IA absolument à tous les étages.
05:25Ce n'est pas comme ça que je le vois.
05:27Moi je le vois vraiment sur l'aide à la préqualification
05:30et puis ensuite, on revient dans le vrai monde.
05:34Il y a aujourd'hui une vraie tendance aussi,
05:37un peu en contre-pied à cette image affreuse
05:41qui serait de mettre un robot en face d'un robot.
05:42Je pense qu'il y a un contre-pied de plus en plus de personnes
05:44qui se disent, ok, et nous là-dedans, humains,
05:46qu'est-ce qu'on devient ?
05:47Et qui demande plus d'interaction en réel.
05:52Mais c'est très très beau tout ce que vous nous dites,
05:54mais vous n'avez pas changé le monde en entier
05:56complètement avec votre boîte.
05:58Donc à un moment, il n'y a plus de discrimination.
06:00Vous voyez que des profils qui n'émergeaient pas auparavant
06:03sont recrutés.
06:04Alors les recruteurs changent, vous avez fait évoluer quelque chose ou pas ?
06:07Le premier indicateur financier, on appelle ça des KPIs chez nous,
06:13c'est le taux de personnes issues des QPV,
06:17des quartiers prioritaires de la ville.
06:18Depuis que j'ai démarré un GoJob, nous avons salarié,
06:21nous salarions 50 000 jeunes issus des quartiers priorités de la ville.
06:27Et ça représente plus de 50%, plus de la moitié des personnes
06:30que nous mettons en relation sont des personnes
06:31qui étaient au chômage depuis plus de six mois
06:33ou qui souffraient de discrimination ou qui n'avaient jamais travaillé.
06:36Donc oui, ça marche.
06:38Sauver le monde, on a encore un peu de travail
06:40parce qu'il y a encore quelques millions de chômeurs en France
06:42et dans le reste du monde.
06:43Mais on apporte notre goûte à l'édifice
06:45et c'est des gros chiffres quand même.
06:4650 000 salariés en 10 ans, c'est pas rien.
06:49Ce sont 50 000 jeunes.
06:50Je leur parle tous les jours
06:51puisqu'on a une petite tradition chez GoJob.
06:53J'aime bien le dire.
06:55Tous les vendredis, entre 14h et 14h30,
06:58tout le monde chez GoJob prend son téléphone,
07:00y compris le PDG, y compris les stagiaires
07:03et on appelle en direct, en vrai,
07:05nos candidats et nos salariés
07:07pour savoir comment ça se passe.
07:09Et on a des histoires incroyables tous les jours
07:11de personnes qui nous renvoient de l'amour en disant
07:12mais j'aurais jamais pu partir de chez moi
07:15parce que j'avais pas de salaire.
07:16Personne ne m'avait fait confiance
07:17parce que je suis un peu trop grand,
07:19un peu trop petit, un peu trop gros,
07:20un peu trop maigre.
07:20Grâce à vous, j'ai pu trouver du boulot.
07:23Donc on est vraiment une machine à...
07:25Bon, c'est pas encore le prix Nobel de la paix,
07:27Pascal Lort.
07:28De l'économie, peut-être.
07:29Il a déjà été donné à Philippe Paguen en entier.
07:32Il va falloir attendre un petit peu.
07:33Mais bon, déjà, 11 millions d'euros pour Bercy,
07:34c'est déjà pas mal.
07:35Merci beaucoup d'être venu ce matin
07:36dans la matinale de l'économie d'un.

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