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  • il y a 4 mois
Franck Zal, cofondateur d'Hemarina, était l'invité de Laure Closier dans French Tech, ce mardi 26 août. Il s'est penché sur comment son entreprise révolutionne la médecine en exploitant les propriétés du sang des vers marins et les raisons pour lesquelles celle-ci doit quitter le territoire français, dans Good Morning Business. Retrouvez l'émission du lundi au vendredi et réécoutez la en podcast.

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Transcription
00:00La French Tech, ce matin avec nous, c'est Franck Zal. Bonjour, vous êtes le cofondateur des Marina,
00:06vous êtes docteur en biologie marine, ancien chercheur au CNRS.
00:09Votre biotech, elle exploite les propriétés du sang d'un ver marin pour révolutionner la médecine,
00:15notamment dans les cas de greffe, d'infarctus.
00:17Aujourd'hui, vous allez nous expliquer comment ça marche, vous menacez de quitter la France,
00:22ce qui nous fait quand même très mal au cœur ce matin.
00:24Donc un, qu'est-ce que vous avez fait, qu'est-ce que vous avez inventé comme solution et deux, pourquoi vous voulez nous quitter ?
00:29Alors, en fait, Marina, c'est une société de biotechnologie marine, en fait,
00:32qui a trouvé chez un ver marin l'ancêtre de nos globules rouges.
00:35Ici, sur ce plateau, vous avez tous du sang, et nous, on a trouvé une molécule qui peut remplacer votre sang.
00:40Donc la différence entre ce ver et vous, c'est que vous, vous avez un typage sanguin comme moi,
00:43et lui, non, c'est une hémoglobine universelle.
00:46Donc on a trouvé une plateforme technologique révolutionnaire,
00:49qui ne répond pas notamment uniquement au domaine de l'hématologie,
00:51mais c'est l'ophtalmologie, l'oncologie, la transplantation, la cicatrisation, etc.
00:55Et aujourd'hui, en fait, c'est tellement innovant qu'on ne rentre pas dans des règles.
01:01Et aujourd'hui, en fait, le problème, c'est la réglementation.
01:03On ne se donne pas des patients du XXIe siècle avec des dogmes du XXe siècle.
01:06Et on voit ce qui se passe, par exemple, aux États-Unis, avec Copenhague, etc.
01:10Ce que j'ai vu ce matin, c'est que quand vous allez là-bas, en fait, tout est ouvert.
01:13Tout est ouvert et on réglemente après.
01:15Aujourd'hui, c'est vraiment une problématique.
01:17C'est-à-dire que ces dogmes, en fait, qui sont vraiment d'un autre temps, ne sont pas adaptés du tout.
01:22Mais qu'est-ce qu'on vous empêche de faire ? On vous empêche de vous développer ?
01:25Alors, aujourd'hui, ce n'est pas une question de science, puisque la science est validée.
01:28Il y a plus de 200 articles scientifiques, en fait, qui montrent l'efficacité du produit.
01:31Ce n'est pas la médecine, puisque les patients sont là et les médecins attendent.
01:34C'est les dogmes réglementaires.
01:36C'est quoi la réglementation ?
01:38C'est un outil de souveraineté nationale.
01:40Ça permet, en fait, d'avoir, de donner accès au marché.
01:43Et en fait, la France n'a pas compris.
01:45Elle utilise la réglementation comme des blocages administratifs.
01:48Juste un exemple, 400 000 normes en France, 38 000 normes en Allemagne.
01:54Donc, on a quasiment 372 000 normes qui ne servent à rien.
01:58Quand vous discutez avec des élus ou des politiques, vous leur dites, écoutez, faites le ménage.
02:03Et ils disent, oui, c'est compliqué.
02:04Non, restons pragmatiques et essayons, en fait, de réglementer
02:08pour que les patients puissent avoir accès à cette technologie.
02:12Et vous, là, dans votre cas concret, c'est quelle norme en particulier qui a bloqué ?
02:16Alors, vous allez en entendre parler encore dans les prochains mois.
02:19C'est les normes des dispositifs médicaux.
02:21C'est des normes qui ont changé, moi, cinq fois depuis 18 ans, en fait.
02:24Et à chaque fois, ce n'est pas des dossiers de deux ou trois pages.
02:27C'est des dossiers de 40 000 pages qu'il faut changer.
02:30Là, vous allez entendre parler de la réglementation sur le MDR,
02:32de la nouvelle réglementation sur les dispositifs médicaux.
02:35Tout doit être repensé, tout doit être refait.
02:37Et d'ailleurs, en fait, il y a un député qui s'appelle Laurent Castillo
02:40qui est en train de monter au créneau pour essayer de changer cette réglementation
02:43et simplifier l'axiopatient.
02:44Parce que ce qui est terrible, c'est ce que vous disiez d'ailleurs,
02:46c'est que la technologie, elle fonctionne aujourd'hui.
02:48C'est-à-dire qu'elle a déjà été testée sur des patients.
02:50Je crois qu'il y a un patient en 2023 qui était brûlé à 85% de son corps.
02:54Et votre technologie, votre sang à partir de verre marin,
02:58a permis de le réparer d'une certaine manière.
02:59Oui, tout à fait.
03:00Alors, on parle de sang, mais en fait, ce qu'on parle, c'est l'oxygène.
03:04Arrêtez de respirer dans le studio, vous allez tomber par terre.
03:06En fait, nous, on a trouvé une technologie qui permet de délivrer de l'oxygène
03:09à des cellules, à des organes, à un organisme dans sa totalité.
03:12Donc, c'est pour ça que c'est une plateforme technologique
03:14qui répond à des problématiques dans la transplantation d'organes,
03:17dans la cicatrisation.
03:18Le cas, vous présentez, c'était un patient qui avait été brûlé à 85%.
03:22Tout le monde disait qu'on ne pouvait pas le sauver.
03:24Il est sorti sur ses deux jambes au bout de trois mois
03:26avec de la peau néo-synthétisée.
03:28Ce n'est pas de la science-fiction.
03:30Le patient est là, il s'est même marié l'année dernière.
03:32Donc, en fait, on arrive à faire toutes ces innovations,
03:35tous ces développements industriels,
03:38sauf qu'il y a des blocages administratives.
03:39Vous dites « j'étouffe » ici.
03:40Vous avez 130 emplois en Bretagne.
03:42Vous pensez concrètement à quoi ?
03:44J'étouffe, oui, j'étouffe.
03:45C'est-à-dire que moi, je veux rester en France.
03:47Alors, il paraît qu'il ne faut pas parler de souveraineté.
03:49Moi, je parle de souveraineté nationale.
03:52On en parle à Sénégalement.
03:52Moi, j'aime bien la souveraineté.
03:54J'aime bien, je suis français.
03:55J'ai développé ça.
03:56Vous savez, moi, je suis un pur produit de l'ascenseur social.
03:59Mes parents, c'était des ouvriers.
04:00J'ai eu une bourse.
04:01Vous l'avez payée, vos parents ont payé mes études.
04:03Et donc, je suis arrivé là.
04:05J'ai trouvé cette innovation.
04:06Maintenant, je voudrais la délivrer pour mon pays.
04:08Et donc, pourquoi je dis que je...
04:09Parce que je fais le tour du monde.
04:10Je fais le tour du monde plusieurs fois par an.
04:12Et je vois ce qui se passe en Inde, aux Etats-Unis, au Moyen-Orient.
04:15Mais tout va très, très vite.
04:17Et aujourd'hui, quand on revient à Roissy,
04:19on a comme les deux pieds dans la boue et on a envie d'y retourner.
04:22Donc, aujourd'hui, c'est ça que j'ai envie de dénoncer.
04:25Et aujourd'hui, moi, je ne suis pas un révolutionnaire.
04:27Je veux juste sauver des vies.
04:29Et ce que j'ai montré, c'est que la mère soigne aujourd'hui.
04:32Si vous l'avez fait sur un patient en 2023, c'était quoi ?
04:35C'était un volontaire ?
04:35Parce que pourquoi est-ce que ce n'est pas possible sur d'autres patients ?
04:37Non, non, non.
04:38C'est qu'en fait, tout ça, c'est encore dans des réglementations assez difficiles.
04:41C'est-à-dire que c'est du compassionnel.
04:43Donc, vous avez une personne qui va mourir.
04:45Donc, le médecin sait qu'on a une technologie qui peut le sauver.
04:48Il va demander des autorisations particulières à la NSM,
04:51l'Agence Nationale de Sécurité du Médicament,
04:53qui va donner des autorisations au cas par cas.
04:55C'est des dérogations, quoi.
04:56C'est des dérogations.
04:57Et qui dit, je vais faire un test sur lui,
04:59et puis on verra bien, il est d'accord, quoi.
05:01En fait, c'est quasiment la mort.
05:03C'est-à-dire que si on ne l'utilise pas, ou l'amputation.
05:05Là, par exemple, on vient de sauver une personne
05:07qui devait être doublement amputée des deux jambes.
05:10Donc, c'était un cas extrême.
05:12Et donc, la personne est repartie avec ses deux jambes.
05:14On a complètement cicatrisé ses plaies.
05:16Vous faites un appel à qui, aujourd'hui ?
05:18Alors, moi, je fais un appel au plus haut responsable, en fait, de l'État français.
05:22C'est vrai, notamment, le président de la République.
05:23Donc, le président de la République, qui s'appelle Emmanuel Macron,
05:26est au courant de tout ce que l'on a découvert.
05:29J'ai écrit un livre qui s'appelle Un trésor sur le sable.
05:31Je lui ai donné.
05:32J'ai discuté récemment avec le conseiller de santé du président de la République.
05:35Tout ça, c'est connu au plus haut niveau de l'État.
05:37Et donc, aujourd'hui, ça serait vraiment dommage qu'on parte.
05:40Et ce n'est pas une menace pour une menace.
05:41Vous savez, moi, j'aimerais bien...
05:43Je suis breton de cœur.
05:44Et donc, j'ai tout développé en Bretagne.
05:46Je suis même à Morlaix.
05:47J'aimerais bien développer tout ça sur le territoire breton.
05:50Mais aujourd'hui, ce n'est quasiment pas possible
05:52avec toutes ces réglementations qui se superposent.
05:54Et j'entends sur ce plateau plusieurs fois par semaine
05:57des personnes qui se plaignent de cette réglementation.
05:59Je ne suis pas le seul.
06:00Merci beaucoup, Franck Zal, d'être venu ce matin
06:02sur le plateau de Good Morning Business.
06:03On croise nos doigts de pied, nos doigts de main,
06:06pour que vous soyez entendus.
06:08Écoutez, et bien sûr, venez discuter avec nous
06:11dans la matinale de Good Morning Business
06:12de vos problématiques de chef d'entreprise.
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