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  • il y a 3 mois
Des restaurateurs demandent une taxe sur la malbouffe. Alain Fontaine, gérant du Mesturet, président de l'association des Maîtres restaurateurs, était l'invité de BFMTV.  

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Transcription
00:00Philippe Etchébeste, vous savez ce chef étoilé au guide Michelin qu'on ne présente plus,
00:03et Stéphane Manigol, fondateur du groupe Elor, manifeste dans les colonnes du Figaro une colère
00:09via une tribune intitulée « Recomposons la France du goût plutôt que celle de la malbouffe ».
00:15On va en parler avec vous Alain Fontaine, merci d'être là.
00:18Vous êtes gérant du Mesturé, président de l'association des maîtres restaurateurs,
00:22deux personnalités qui font d'ailleurs un constat.
00:25La TVA ne peut pas être la même pour un chef cuisinier, se dit-il,
00:27que pour une personne qui ne fait que réchauffer du tout près, ou que celle d'un fast-food.
00:32Et il propose, ces deux personnalités, de taxer cet établissement à hauteur de 20%.
00:36Ils disent « Voilà le scandale bien français qui mine nos finances publiques,
00:40et notamment notre modèle culinaire ». Est-ce que vous êtes d'accord avec eux ?
00:44Effectivement, le débat a été lancé par le président de la République sur un discours de lundi,
00:49sur lequel il disait que la restauration internationale devait être aidée,
00:55et il a pris le modèle des maîtres restaurateurs.
00:58Et d'ailleurs, dans la tribune, je crois qu'il parle des maîtres restaurateurs également.
01:02Évidemment, nous, ça nous coûte, quand on est maître restaurateur, quand on fait tout maison,
01:07ça nous coûte cher.
01:09On a des employés qui ont la pertinence du geste, donc des gens que l'on paye cher.
01:14On travaille avec l'agriculture française, on travaille avec l'élevage français.
01:18– Vous êtes pour mettre une taxe à 20% pour ceux qui réchauffent ou pour la malbouffe, comme eux ?
01:24– Dans leur tribune, ils parlent d'une taxe à 20% pour effectivement ceux qui sont des prestataires de services,
01:33c'est des prestataires de services, et puis une TVA à 5,5% pour ceux qui font maison.
01:38Et bien sûr, ils prennent l'exemple des maîtres restaurateurs, et c'est vrai…
01:42– Vous vous dites oui, vous êtes d'accord avec ça ?
01:43– Je suis d'accord avec ça, parce qu'on a l'impression d'être dans une classe où on aurait les cancres devant,
01:49c'est-à-dire les gens qui profitent de ce système mais qui ne travaillent pas beaucoup,
01:53et ceux qui travaillent sont au fond de la classe, on fait tout bien, on est les bons élèves de la classe,
01:59et pourtant, on ne fait pas attention à nous, on fait tellement peu attention à nous,
02:03et c'est pour ça que le président de la République l'a rappelé, c'est qu'on disparaît.
02:06La restauration traditionnelle est en train de disparaître, purement et simplement,
02:09avec une augmentation des points de restauration de 7% en 2024.
02:14Il y a de plus en plus de points de restauration, donc on va être clair, de malbouffe,
02:18et de l'autre côté, la restauration traditionnelle qui disparaît,
02:21les gens qui font bien et bon, donc il est temps effectivement de prendre des leviers
02:26pour ne pas perdre cet ADN qui est la restauration traditionnelle,
02:30mais derrière tout ça, c'est sociologique, il y a l'art de vivre,
02:33il y a le fait d'être ensemble, il y a les bistrots, les cafés, il y a tout ça.
02:36– Avec une aberration, juste pour terminer, et merci d'avoir été avec nous,
02:39ils disent depuis 2009, la baisse aveugle et inconsciente de la TVA
02:41a trahi presque toutes ses promesses, et ils citent l'exemple du caviar.
02:45Nous, restaurateurs, l'achetons à 20% de TVA, nous le revendons dans nos restaurants à 10%,
02:48les Français, par leurs impôts, subventionnent donc le luxe.
02:51– On subventionne le luxe, mais on subventionne aussi tout ce qui est restauration bas de gamme,
02:56et c'est ça, la TVA est l'impôt le plus juste pour récompenser les bons,
03:01et non pas punir, il ne s'agit pas de punir les mauvais,
03:04il s'agit simplement de rétablir un équilibre.
03:07– Merci beaucoup.
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