- il y a 3 mois
Ce samedi 27 septembre, Simon Sebag Montefiore, écrivain et historien britannique, Jean-Marc Daniel, professeur émérite à l'ESCP, Christian Chavagneux, éditorialiste à Alternatives Économiques, Denis Ferrand, directeur général de Rexecode, et Mathieu Jolivet, éditorialiste BFM Business, étaient les invités dans l'émission La librairie de l'éco présentée par Emmanuel Lechypre. La librairie de l'éco est à voir ou écouter le samedi sur BFM Business.
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00:00BFM Business, la librairie de l'écho, Emmanuel Lechypre.
00:09Bienvenue dans la librairie de l'écho, l'émission de BFM Business qui vous offre chaque semaine le meilleur de la littérature économique.
00:17Nous recevrons d'abord un invité exceptionnel dans cette librairie de l'écho.
00:23Et puis vous retrouverez ensuite nos critiques attitrées.
00:25Jean-Marc Daniel, Christian Chabagneux pour leurs coups de cœur et leurs coups de gueule, nos rubriques que vous connaissez maintenant,
00:31le coup de cœur de la rédaction, l'étude de la semaine, nos chiffres, nos idées que nous vous délivrons en plus chaque semaine avec les études qui nous ont particulièrement intéressés.
00:42N'oubliez pas tous nos comptes sur les réseaux sociaux, Instagram, X, Facebook, LinkedIn, YouTube, la librairie de l'écho pour retrouver toutes les références des livres que nous défendons dans l'émission.
00:55Un invité exceptionnel, je vous le disais, aujourd'hui dans la librairie de l'écho, Simon Sebag Montefiore.
01:07Bonjour Simon.
01:08Bonjour, great to be here.
01:10Très heureux d'être avec vous.
01:11Vous êtes historien, vos livres se vendent dans le monde entier, vous êtes traduit en 48 langues spécialistes de la Russie, vous avez beaucoup écrit sur Staline notamment, vous avez été récompensé pour votre histoire de Jérusalem
01:24qui vient de sortir chez Nathan en français et puis pour ce livre aussi élu, livre d'histoire de l'année par le Times et pour lequel nous avons le plaisir de vous accueillir.
01:39Le monde, une histoire familiale de l'humanité.
01:43La première question que j'ai envie de vous poser, Simon Sebag Montefiore, c'est pourquoi avoir choisi de raconter l'histoire de l'humanité à travers la famille, à travers les grandes familles ?
01:56Tout d'abord, c'est à présenter avec vous et ensuite, j'aime l'histoire du monde, il y a beaucoup d'histoires du monde, mais beaucoup de ces histoires sont un petit peu éloignées des gens qui font l'histoire.
02:12Les biographies, d'un autre côté, sont un petit peu trop intimes et impliquées, donc je voulais trouver une façon d'écrire une histoire du monde qui mélange l'étendue de l'histoire du monde avec l'intimité des biographies.
02:26Et j'ai pensé que la famille, les familles, c'était la façon de le faire, tout le monde a une famille, la famille c'est vraiment une façon merveilleuse, c'est vraiment l'endroit où regarder toute la vie humaine.
02:40Vous dites que la famille, c'est l'unité la plus durable et la plus essentielle dans les relations humaines ?
02:46Tout à fait, tout à fait. Tout le monde a une famille, mais les familles, c'est une unité idéale à travers laquelle raconter la création de l'État, la création de la société, de l'économie,
03:02les habitudes de travail, de santé, les femmes, les enfants, tout !
03:07C'est une façon merveilleuse et ce que j'essaye de faire avec ça, c'est d'utiliser les histoires de famille pour raconter toute l'histoire de l'humanité,
03:17depuis l'âge de pierre jusqu'à l'âge des drones.
03:19Alors, je ne résiste pas à citer la citation de Samuel Jackson, qui est en exergue de votre livre,
03:29« S'il est vrai qu'un royaume est comme une grande famille, une famille est en retour un petit royaume brisé par les factions et livré aux révolutions. »
03:41C'est exactement le thème du livre.
03:45Toute famille, c'est comme un royaume, même les petites familles, même les familles qui n'ont pas le pouvoir et l'argent,
03:55mais tout royaume, toute unité politique, que ce soit un royaume ou une république, chaque cours est comme une famille.
04:03Et c'est la clé par laquelle comprendre l'histoire.
04:07Et j'espère, je pense que ça fonctionne très bien de suivre ces familles à travers l'histoire.
04:13Et c'est littéralement un récit qui unit tous les continents, toutes les sociétés,
04:21et à travers les familles, certaines très célèbres, d'autres dont vous n'avez jamais entendu parler.
04:28Mais qu'est-ce que l'approche par la famille éclaire de l'histoire du monde que les autres approches n'éclairaient pas ?
04:37Bien sûr, il y a des approches idéologiques classiques comme le marxisme qui utilisent la lutte des classes.
04:46Il y a le nouveau courant décolonialiste qui met en place, met en scène la lutte entre represseurs et opprimés.
04:56Ce qui est original dans mon livre, c'est que ça met l'intimité à l'intérieur de l'histoire qui couvre des millénaires.
05:07Et ça, c'est le plaisir d'utiliser les familles.
05:09Le fait qu'on est familier avec la famille, nous aussi, ça soulève une question plus profonde.
05:14La question, c'est pourquoi est-ce que les familles ont du pouvoir ?
05:18Pourquoi est-ce que le pouvoir familial a été la forme prédominante de l'histoire de l'humanité ?
05:22Et pourquoi maintenant, en 2025, est-ce que le pouvoir familial ressurgit dans tellement de parties du monde ?
05:30Ce qu'on voit, en fait, c'est que les histoires au sein des familles sont finalement un des principaux moteurs de la grande histoire.
05:44Tout à fait.
05:46La vie familiale, les ambitions familiales, les aspirations familiales, ce sont des moteurs de l'avancement dans diverses façons.
05:57Et c'est pour ça que ce livre, je l'espère, est à la fois un plaisir, une source nourricière, mais aussi du plaisir à lire.
06:09Parce que toutes ces histoires de familles qui en elles-mêmes sont fascinantes.
06:12Mais la façon dont je les utilise, je maîtrise les grands mouvements de l'histoire, les grandes idéologies, les avancées technologiques, les guerres et leurs avancements aussi.
06:26« Tout cela, je l'utilise. J'utilise les histoires de familles pour éclairer ces histoires. »
06:32Alors, justement, vous dites que cette approche par la famille, elle permet deux choses.
06:38La première, c'est de ne pas avoir une histoire du monde trop centrée sur l'Europe, comme c'est souvent le cas,
06:45et pas assez centrée sur les femmes, puisqu'en fait, l'histoire, par l'approche familiale, montre que les femmes ont joué un rôle
06:55beaucoup plus important dans l'histoire que celui qu'on retient généralement.
06:58Tout à fait. Et ça, c'est le point clé sur ce livre.
07:05Pendant tellement longtemps, la plupart des histoires du monde, que nous avons lues lorsque nous étions enfants,
07:12vous savez, moi, ces histoires sont très globales. Celle-là aussi est globale.
07:17Mais ce n'est pas simplement sur les grands pays, la France, le Royaume-Uni, la Russie, l'Amérique, etc., et la Chine.
07:24Mais ça couvre également des pays que nous connaissons moins, l'Iran, Haïti, Hawaï, le Paraguay, l'Albanie, etc.
07:33Donc, j'ai fait un grand effort aussi. C'est l'histoire du monde la plus africaine qui ait jamais été écrite.
07:42Et je traite l'Afrique comme un joueur à part entière dans le jeu mondial de la politique.
07:49L'autre chose que vous dites est aussi extrêmement vraie. Les femmes ont été terriblement négligées.
07:55Et les enfants aussi. Les familles elles-mêmes ont été négligées.
07:58Traditionnellement, l'histoire du monde a toujours été l'histoire des hommes.
08:03Mais quelques femmes sont apparues comme la grande Catherine.
08:06Mais dans cette histoire du monde, ça a été mon plaisir de rechercher l'histoire et l'importance des femmes dans l'histoire du monde.
08:16Est-ce que les femmes sont des meilleurs dirigeants ?
08:18Alors, si les femmes dirigeaient le monde, est-ce qu'il y aurait moins de guerres ?
08:21On entend souvent cette question.
08:22Et bien sûr, ça pourrait être vrai si les premiers ministres d'Estonie ou du Danemark ou de Finlande,
08:30si les premiers ministres scandinaves dirigeaient le monde.
08:34Mais en fait, les femmes sont tout aussi dures, tout aussi incompétentes et aussi dures que les hommes.
08:42Ça dépend des caractères.
08:42Alors, votre récit, il commence il y a presque un million d'années.
08:49Est-ce qu'il est possible de résumer un petit peu ce million d'années, de marquer des grandes ruptures
08:57et éventuellement même de donner du sens à l'histoire de ce million d'années ?
09:04J'ai essayé de le faire dans ce livre.
09:07Et bien sûr, c'est un défi très dangereux, très périlleux.
09:12Mais une des choses les plus intéressantes, c'est qu'après les premières découvertes de la roue, du feu, etc.,
09:21la vie humaine a changé très peu pendant très, très longtemps.
09:26Et c'est seulement tout à la fin du 19e siècle et au début du 20e siècle
09:32que des découvertes étonnantes en sciences, mais aussi en médecine, bien sûr, et aussi en agriculture,
09:41soudain ont permis au monde de changer, de la population de croître avec une croissance exponentielle étonnante.
09:52On est passé de moins d'un milliard à huit milliards dans une période extrêmement brève.
09:59Les famines sont quasiment disparues.
10:01La plupart des enfants qui naissent ne tuent pas leurs mères, qui croissent aussi, grandissent.
10:07La production d'alimentation, de nourriture croît.
10:11Et donc, l'histoire est souvent faite de batailles.
10:16Et la croissance et la chute des villes, des cités.
10:21Ce sont ces changements-là qui ont été les plus décisifs.
10:24Et maintenant, on est vraiment au début d'un moment extrêmement important,
10:30au début de l'intelligence artificielle, qui va changer la vie aussi,
10:34autant que tous ces changements qu'ils ont intervenus à la fin du 19e siècle, au début du 20e.
10:38– Simon Sebag, Montefiore, je dois vous avouer que beaucoup de familles dont vous racontez l'histoire,
10:45je n'en connaissais pas l'existence.
10:49Vous racontez des histoires de familles, mais absolument avec une richesse et une profusion
10:59qui est quand même un des bonheurs de la lecture de ce livre.
11:04Vous les connaissiez toutes, vous aussi, ces familles ?
11:07– Ben non, vous savez, c'est le plaisir de la recherche, c'est ça qu'on appelle recherche.
11:14Une des joies d'écrire des livres d'histoire, c'est véritablement, c'est la recherche.
11:20Apprendre, lire et passer par les terriers de lapins pour suivre des histoires de gens que je ne connaissais pas.
11:27Quand j'écris un de ces livres, j'apprends des millions de choses nouvelles.
11:31Mais la grande joie de ce livre, je pense, j'espère, vous allez trouver beaucoup de familles célèbres,
11:37les Kennedy, les Bourbons, les Bonaparte, les Rothschild, beaucoup de familles dont vous avez déjà entendu parler.
11:45Mais vous allez trouver aussi beaucoup, beaucoup dont vous n'avez jamais entendu parler.
11:49Et j'espère que ce sera un des plaisirs de ce livre.
11:51– Alors, justement, quelles sont les grandes familles qui, selon vous, ont le plus pesé, ont le plus infléchi sur le cours de l'histoire ?
12:03– Eh bien, il y en a tellement dans ce livre. Je ne saurais pas par où commencer.
12:11Parlons de les Médicis qui ont financé la Renaissance, les Rothschild ont inventé la finance moderne,
12:20les Rockefellers ont inventé le pétrole, en fait.
12:25– Et il y en aura beaucoup, c'est dans le deuxième volume de mon histoire,
12:29qui ont inventé les médias modernes avec Fox, Télévisions.
12:34Et je peux…
12:35– Les Hérodes ont construit Jérusalem, peut-être qu'on la connaît, etc.
12:41– J'aime écrire sur les grandes familles arabes de l'âge d'or des empires arabes,
12:50les Obéiades et les Abbasides.
12:53– Mais pour poser la question autrement, est-ce qu'on peut identifier
12:57quelles ont été les familles les plus puissantes de l'histoire ?
13:02– Les familles les plus puissantes, c'est aujourd'hui.
13:09Et ça sera inattendu, peut-être.
13:12Mais la famille la plus puissante du monde aujourd'hui,
13:14c'est la seule famille qui possède son propre arsenal nucléaire.
13:21– C'est la famille Kim de la Corée du Nord.
13:23– C'est la seule famille qui a cette puissance.
13:30– Mais la famille Trump est très, très puissante aussi aujourd'hui.
13:33et je pense que Donald Trump aspire être un empereur américain
13:41et pourrait fonder une dynastie qui serait un mélange des Perrons argentins et des Bonapartes.
13:49– Quelles sont les principales motivations de ces grandes familles ?
13:57Qu'est-ce qui a été le moteur de leur domination ?
14:01Est-ce que ça a été la haine, la vengeance ?
14:04Est-ce que ça a été l'argent ?
14:06Est-ce que ça a été l'amour ?
14:08– L'amour, l'amour est toujours important.
14:12C'est la chose la plus importante de toutes.
14:14Il y a beaucoup d'histoires d'amour dans ce livre.
14:17Mais bien sûr, les familles qui font des affaires
14:22sont menées par l'argent, la richesse.
14:26Mais la plupart des familles qui réussissent sont liées par des partenariats
14:32et, si vous voulez, les relations intrafamiliales.
14:36Il ne faudrait pas sous-estimer le nombre de familles
14:38qui ont vu leur réussite en tant que mission religieuse.
14:43La religion est très importante.
14:44Regardez les Habsbourgs, par exemple, ou les Romanoffs.
14:48Ces deux familles ont considéré leur mission religieuse
14:55et la famille de Mohamed et ses successeurs
15:00dans la dynastie mohamedienne,
15:02qui est la plus grande dynastie de l'histoire du monde.
15:06Et donc, c'est cette famille qui traverse toute l'histoire.
15:09Ils se considéraient et considéraient leur vie
15:11comme une mission religieuse, tout autant que politique.
15:15– Quelles sont les personnalités les plus extraordinaires
15:20de cette grande histoire ?
15:24Quelles sont les personnalités qui vous ont touchées ?
15:29Parce qu'elles étaient les plus intelligentes,
15:32les plus généreuses, les plus sanguinaires ?
15:36Je suis particulièrement fasciné par les femmes
15:42comme Krasem Sultan, Oxlan, de l'Empire ottoman,
15:47et Pursu en Chine.
15:52Les femmes, Moronsia,
15:55que les historiens appelaient la putain de Rome,
15:57c'est un personnage extraordinaire.
15:59Mais mes personnages favoris sont ces dirigeants
16:04que j'ai déjà mentionnés du grand empire arabe,
16:07parce que des gens comme Haroun el-Rachid,
16:11de l'Empire abbasside à Bagdad,
16:13et Morouia, le premier calife des Omeyades à Damas,
16:19ils ont vécu dans un monde
16:23de cultures extraordinairement élevées,
16:27de nourritures délicieuses,
16:29de littératures exceptionnelles,
16:31de grands écrivains,
16:33de sciences, de mathématiques.
16:35C'était vraiment l'apogée
16:37d'un monde, d'une civilisation extraordinaire.
16:40Ils avaient des bibliothèques sublimes.
16:42Si j'aurais pu les connaître
16:44et vivre à leur cours,
16:46sans être décapité, bien entendu,
16:49cela va sans dire,
16:50mais si j'aurais pu être avec eux,
16:52ça aurait été à la cour de Haroun el-Rachid,
16:56qui est l'histoire des mille et une nuits,
16:58des nuits arabes.
16:59C'était l'époque que j'aurais choisie.
17:03Et c'est probablement aussi
17:04un des meilleurs chapitres de mon livre.
17:06C'est un long livre,
17:08si vous voulez le commencer par n'importe où,
17:09qu'il y a beaucoup d'entrées dans ce livre,
17:13vers l'avant, vers l'arrière.
17:14Mais si vous commencez au milieu,
17:16commencez par là.
17:18Et à quelle époque, vous,
17:19vous auriez aimé vivre ?
17:20Et à quelle famille,
17:22vous auriez aimé appartenir ?
17:25J'aurais aimé être un des Médicis,
17:29parce qu'ils ont été élevés en tant qu'enfants,
17:34avec Michel-Ange,
17:35avec les plus grands artistes de la Renaissance.
17:41Et donc, c'est une période que j'aurais adoré,
17:45dans laquelle j'aurais adoré de vivre.
17:48Bagdad, au 9e siècle,
17:49dont j'ai déjà parlé.
17:51Il y a beaucoup d'endroits
17:52où j'aurais haï être
17:54en train de grandir.
17:56La cour de Saddam Hussein,
17:59par exemple.
18:00Il y a beaucoup de choses terrifiantes,
18:02des histoires de familles terrifiantes
18:04dans ce livre.
18:07Est-ce que, sur les derniers siècles,
18:11on n'a pas vu, finalement,
18:13la place des familles reculer
18:15au profit de structures plus organisées,
18:19comme les États, par exemple ?
18:20Je crois que la chose intéressante
18:26sur les familles
18:29et leur rôle dans les États,
18:31c'est que
18:32on aurait pu penser,
18:34à la fin du 20e siècle,
18:37les années 1980,
18:39que le pouvoir familial était terminé.
18:41à part quelques royaumes,
18:44le Moyen-Orient,
18:47le Golfe,
18:47les bonhorsiers du Golfe,
18:48on n'aurait pu le penser.
18:49C'était fini,
18:50cette histoire de famille.
18:51Je crois que la chose
18:52la plus intéressante
18:53là-dessus,
18:54c'est qu'en 2025,
18:57les puissances familiales
18:58de façon différiente
18:59à travers le monde
19:00sont en pleine résurgence.
19:03C'est un symptôme
19:06de l'échec des États
19:09à travers le monde.
19:10Et différents États
19:11ont échoué
19:12de différentes manières.
19:14Mais si vous regardez
19:15l'Asie, par exemple,
19:16le Pakistan,
19:18le Cambodge,
19:20la Thaïlande,
19:21regardez ces pays
19:22et beaucoup d'États en Afrique,
19:26vous allez voir que
19:28par essence,
19:30le pouvoir des familles
19:33ressurgit en raison
19:35de l'échec des États,
19:37de leur système de justice,
19:38de leurs économies.
19:40Et le résultat,
19:42les familles sont revenues
19:44aux formes les plus traditionnelles
19:46de gouvernement.
19:47Les monarchies familiales,
19:49où que vous regardez dans le monde,
19:52il y a différents phénomènes,
19:54différentes manifestations
19:54de ce phénomène.
19:55Il y a les dynasties élues,
20:01les Kennedy,
20:02les Trump,
20:03aux États-Unis.
20:05Mais il y en a beaucoup d'exemples.
20:07Il y a les Marcos aux Philippines.
20:10Et puis,
20:11il y a
20:12les monarchies absolues classiques,
20:16traditionnelles,
20:17comme l'Arabie Saoudite,
20:19jamais aussi importantes
20:21qu'elles ne l'ont été aujourd'hui,
20:22qu'elles ne le sont aujourd'hui.
20:23et il y a effectivement
20:24les monarchies républicaines
20:28qui sont en fait
20:29des monarchies.
20:31La famille Assad,
20:32par exemple,
20:33en Syrie.
20:34Mais regardez,
20:36la famille Alia,
20:37regardez les Kims,
20:38troisième génération
20:40d'une didastie communiste
20:42en Corée du Nord.
20:43dans tellement de façons différentes,
20:46le pouvoir familial
20:47est de retour.
20:49Alors,
20:49ce qui est
20:50merveilleux,
20:53source d'émerveillement
20:55dans votre livre,
20:56c'est de voir
20:57effectivement
20:58toute la diversité
20:59des cultures,
21:02des religions,
21:03des modes de vie,
21:03etc.
21:05Est-ce que
21:06la mondialisation,
21:09entre guillemets,
21:09n'a pas provoqué
21:11une forme
21:12d'uniformisation,
21:14finalement,
21:15de l'organisation
21:17des structures familiales ?
21:19Est-ce qu'aujourd'hui,
21:19les grandes familles américaines
21:21ne ressemblent pas,
21:22finalement,
21:22aux grandes familles
21:23chinoises,
21:25indiennes
21:25ou africaines,
21:28parfois ?
21:28C'est une excellente question.
21:30Personne ne m'a posé
21:31cette question avant.
21:32C'est tellement intéressant
21:33parce que c'est vraiment
21:34une des choses
21:35qui m'intéresse tellement
21:36dans mon livre.
21:38On pourrait s'attendre,
21:39aujourd'hui,
21:40à ce qu'avec l'Internet,
21:42les réseaux sociaux,
21:43les films américains,
21:45au cours du dernier siècle,
21:46que les familles
21:47se soient copiées
21:48les unes les autres,
21:49qu'elles soient devenues
21:50plus américaines toutes.
21:52Et pourtant,
21:53la politique
21:54et la vie de famille
21:55restent
21:56extraordinairement locales aussi.
22:00Et donc,
22:01je pense que
22:01chaque famille
22:02a moins
22:04deux facettes
22:07d'identité.
22:08Beaucoup de familles
22:09ont beaucoup plus
22:09de facettes,
22:10mais ils ont
22:10des identités multiples.
22:13C'est une des choses
22:14les plus fascinantes
22:15au sujet de l'histoire
22:16que j'ai écrite
22:18ici.
22:20Et
22:20c'est la raison
22:21pour laquelle
22:22les idéologies
22:23qui identifient
22:26une seule identité
22:27dans une famille,
22:28par exemple,
22:28que ce soit
22:29la race,
22:30la couleur
22:31ou la classe sociale.
22:33Eh bien,
22:34elles sont toujours
22:35erronées
22:35parce que les êtres humains
22:37ont plusieurs facettes.
22:38et quand je parle
22:40des êtres humains,
22:41je veux dire
22:41les familles
22:42ont plusieurs facettes,
22:44de multiples facettes.
22:45On peut avoir
22:45plusieurs identités
22:46et ça reste
22:48tout aussi vrai
22:49aujourd'hui
22:49que ça l'était
22:51à l'ère,
22:52avant la télé,
22:54la radio
22:54et l'internet.
22:55eh bien,
22:57non,
22:57ça ne nous a pas
22:58aplati,
22:59homogénéisés
23:00en une seule identité.
23:02Ça ne s'est pas produit.
23:04Et c'est une des surprises
23:05si vous voulez.
23:06Les familles chinoises
23:07sont toujours
23:09spécialement chinoises.
23:11Les familles françaises
23:12sont étonnamment françaises.
23:13Et c'est une des raisons
23:15pour laquelle
23:16la vie humaine
23:17reste fascinante
23:18à décrire.
23:20Et c'est exactement
23:20un des thèmes principaux
23:23de ce livre.
23:24et il y a un domaine
23:27dans lequel,
23:28finalement,
23:29la structure familiale
23:31est restée
23:33plus solide
23:35que jamais.
23:37C'est quand même
23:38toutes ces grandes familles
23:40du crime.
23:43Yes.
23:44Yes.
23:45De la mafia,
23:46etc.
23:46Elles sont dans le livre.
23:49Vous n'avez pas le volume 2,
23:51mais on a la mafia
23:53dans le second tome.
23:54Et nous avons aussi
23:55les 5 familles
23:56de New York.
23:57Juste,
23:58on va préciser
24:00pour nos téléspectateurs
24:01que dans la version anglaise,
24:03vous avez sorti
24:04un volume entier
24:05et que,
24:06effectivement,
24:08en France,
24:09le deuxième volume
24:10sortira
24:11dans un an
24:13et que,
24:15j'avais quand même
24:17jeté un oeil
24:18sur le volume
24:18en langue anglaise.
24:20C'est pour ça
24:20que je vous parle
24:21des familles
24:21du crime.
24:24Mais ça aussi,
24:25c'est une histoire
24:25sacrément fascinante.
24:28Et que l'organisation
24:29familiale
24:29égage de survie,
24:31finalement,
24:31de ces organisations.
24:32Oui.
24:35Une chose que je devrais dire,
24:37c'est que le premier volume
24:38va de l'âge de Pierre
24:40jusqu'à Louis XIV.
24:42Et quand j'ai parlé
24:43de Louis XIV,
24:45je dois dire
24:45que je suis à Paris.
24:47Je suis un peu francophile.
24:49Et ce livre
24:50est vraiment
24:52calé sur la culture française,
24:55les écrivains français,
24:56l'histoire de France,
24:57que j'aime tellement.
24:58Mais vous avez raison.
25:01La deuxième partie
25:01parle de la mafia aussi.
25:04Le deuxième volume
25:05qui vient jusqu'au temps présent
25:07et qui sera édité
25:09l'an prochain en France.
25:10Et la chose intéressante
25:12au sujet des familles mafieuses,
25:14certaines sont
25:15de véritables familles.
25:17Mais elles sont aussi
25:18des pastiches de familles,
25:21comme des fausses familles.
25:22Elles essayent
25:23d'adopter
25:24la fidélité des familles.
25:27Il y a un mélange
25:28entre les familles
25:29et ordres religieux.
25:31Ça mélange
25:32un peu des deux.
25:33Mais elles ne sont
25:35ni l'une ni l'autre.
25:36Et c'est pour ça
25:37qu'elles sont tellement
25:37fascinantes.
25:39Comme vous,
25:39je vois,
25:39ça me fascine,
25:40le crime.
25:41Mais ne vous inquiétez pas,
25:43c'est plein de crimes
25:44si c'est ce que vous
25:44recherchez dans un livre.
25:46Et je suis convaincu
25:47que de toute façon,
25:48quand vous aurez lu
25:49le premier tome,
25:50vous attendrez
25:52impatiemment.
25:53Le deuxième,
25:54merci beaucoup,
25:55Simon Sebag Montefiore,
25:56d'être venu
25:58dans la librairie
25:59de l'écho.
26:00Merci beaucoup
26:01aussi à Michel Zotowski
26:02pour sa traduction
26:03toujours aussi
26:05parfaite.
26:06On se retrouve tout de suite
26:07pour la deuxième partie
26:08de l'émission.
26:08On se retrouve pour la deuxième partie
26:21de cette librairie de l'écho.
26:23Nous la clôturerons
26:23comme de coutume
26:24avec nos rubriques habituels,
26:28le coup de cœur
26:28de la rédaction,
26:30les études
26:30dont on a envie
26:31de vous parler.
26:32Notre invité
26:33pour l'étude
26:34de la semaine.
26:35Mais tout de suite,
26:35on retrouve bien évidemment
26:37nos critiques
26:38attitrées.
26:40À ma gauche,
26:40Christian Chabagneux,
26:41éditorialiste
26:42à alternativeéconomique.fr
26:45et le grand critique
26:48de livre
26:49d'alternative économique.
26:51Et puis,
26:52à ma droite,
26:52Jean-Marc Daniel,
26:53professeur émérite
26:54à l'ESCP Business School,
26:56le critique attitré,
26:57lui,
26:58de la Société d'économie politique
26:59dont il est aussi
27:00le président.
27:02Alors, messieurs,
27:03cette librairie,
27:04c'est la librairie
27:06des épopées
27:06et des grandes fresques
27:08puisqu'après
27:09le livre de Simon Sebag
27:10Montefiore,
27:11Le Monde,
27:12une histoire familiale
27:13de l'humanité
27:14chez Passé Composé,
27:15on récidive
27:16avec un autre livre
27:18monumental
27:18que nous sortent
27:21les éditions
27:21Passé Composé,
27:23une histoire économique
27:24et sociale
27:25de la France,
27:27la France
27:27de la préhistoire
27:28à nos jours,
27:30dirigée par
27:30Pierre-Cyril Hawker
27:31et Catherine Virlouvet.
27:34C'est un événement,
27:36il faut le dire,
27:37on n'a pas eu ça
27:38depuis les années 70,
27:39ces fameux
27:39Brodel-Labrousse
27:40en plusieurs volumes,
27:41une histoire économique
27:42et sociale
27:42de la France,
27:44du Moyen-Âge
27:45à nos jours,
27:45là carrément,
27:46de la préhistoire
27:47de ce qui sera
27:48le futur territoire français,
27:50à nos jours,
27:5160 contributeurs
27:52et contributrices,
27:53ça montre vraiment
27:54la richesse
27:55de cette discipline
27:56qu'on a en France
27:57de l'histoire économique.
27:58Il n'y a guère
27:58que l'Italie
27:59et pourquoi
28:00c'est la France
28:00et l'Italie,
28:01en fait ça s'explique
28:02qu'on est les deux pays
28:02avec le plus d'archives
28:03donc c'est pour ça
28:04qu'on a le plus
28:05d'historien économiste
28:05aussi et de qualité.
28:07Sur l'importance
28:07de ce livre,
28:09Jean-Marc ?
28:09Oui, c'est un monument,
28:10c'est un livre,
28:11vous l'avez dit,
28:11c'est colossal comme livre,
28:12c'est mille pages
28:13de nombreux contributeurs
28:15et puis alors il y a
28:16une présentation
28:17de la méthode
28:18sur laquelle ils sont appuyés
28:19et ils expliquent
28:20que justement
28:20par rapport au livre précédent,
28:22non seulement
28:22ils se sont attachés
28:24à regarder les documents
28:24mais ils ont aussi
28:25mobilisé l'archéologie,
28:27toutes les sciences
28:28qu'il y a maintenant
28:29autour de l'histoire
28:30pour arriver à ce résultat.
28:31Ce que je trouve intéressant
28:31aussi c'est qu'ils disent,
28:34ils prennent la France
28:34un peu comme exemple
28:35justement de cette application
28:36de cette nouvelle méthode
28:38ce qui leur permet
28:39effectivement de remonter
28:40jusqu'à la préhistoire
28:41puisque par définition
28:42la préhistoire
28:42c'est la période
28:43où il n'y a pas de documents
28:44et ils ont quand même
28:45des analyses,
28:46des constats,
28:47des hypothèses,
28:48ils font beaucoup d'hypothèses,
28:49ils disent on pense ça,
28:50on pense ça
28:50mais c'est vraiment monumental.
28:52– Bon, Christian,
28:53par quel bout
28:54on prend ce livre ?
28:55Est-ce qu'on prend
28:55une approche thématique ?
28:57Est-ce qu'on prend
28:57une approche chronologique ?
28:59– Le plus simple
29:00c'est l'approche chronologique
29:01parce que c'est comme ça
29:01qu'ils l'ont traité
29:02et du coup,
29:04alors Jean-Marc l'a dit
29:05au moment de la préhistoire,
29:06il y a une nouvelle découverte
29:07archéologique,
29:08boum, ça remet en cause
29:09qu'on savait,
29:09une nouvelle fouille,
29:10nouvelles interprétations,
29:11c'est très fragile
29:12mais quand même
29:13il y a des choses
29:13qui ressortent.
29:14Par exemple,
29:14on nous a souvent raconté
29:15qu'il y avait vraiment
29:16une rupture
29:17entre les chasseurs-cueilleurs
29:19et puis l'agro-pastoralisme,
29:22les gens qui s'arrêtent
29:23qui disent non,
29:23finalement,
29:24il y a beaucoup
29:24de continuité
29:25entre ces deux périodes.
29:27On retrouve le néolithique,
29:28alors on est entre
29:29moins 6 000
29:30et moins 2 300
29:31avant notre ère,
29:32il y a des inégalités sociales
29:33qui se développent,
29:34qui sont liées
29:35à la façon
29:37dont on détient
29:38ou pas le capital.
29:39Alors le capital,
29:39c'est la terre,
29:40c'est les forges,
29:41c'est les moyens de transport
29:41mais déjà,
29:42des inégalités.
29:43Juste après,
29:44l'âge de bronze,
29:45on est entre
29:45moins 2 300
29:46et moins 800,
29:47on nous dit
29:48le vêtement
29:48est un signe
29:49de reconnaissance sociale
29:50et de distinction sociale.
29:51Pourquoi ?
29:52Parce qu'avoir un beau vêtement,
29:53c'est énormément
29:53d'heures de travail.
29:55Être capable d'acheter
29:55beaucoup d'heures de travail,
29:57ça montre qu'on est très riche.
29:59Donc on est à l'âge de bronze.
30:00Et moi,
30:00le truc qui m'a surpris,
30:01c'est que j'avais l'image
30:03au moment de la conquête romaine,
30:04la Gaule,
30:05c'est des Gaulois chevelus,
30:07c'est pas moi évidemment,
30:08c'est pas vous non plus,
30:09c'est vraiment un pays
30:10un peu pauvre.
30:11Non,
30:12ils nous disaient
30:12la Gaule,
30:12avant la conquête romaine,
30:14c'est une économie super riche.
30:15Alors oui,
30:16il y a des Gaulois
30:16qui vont se prendre
30:17en esclavage,
30:18oui,
30:18il y a des Romains
30:19qui vont piquer
30:19des terres
30:20à des Gaulois riches,
30:22mais non seulement
30:23la Gaule est riche
30:23avant la colonisation,
30:24mais en plus,
30:25la colonisation romaine
30:26enrichit la Gaule.
30:27C'est une forme
30:28de colonisation réussie
30:29entre guillemets.
30:30Moi,
30:30j'ai trouvé ça
30:30assez fascinant.
30:32Quelle grande rupture
30:33vous avez retenue,
30:34vous Jean-Marc ?
30:34Alors d'abord,
30:35il faut voir que dans
30:36l'approche chronologique,
30:37elle n'est pas totalement chronologique.
30:38Ils identifient trois grandes périodes,
30:40donc la première période,
30:41c'est du paléolithique
30:42jusqu'à la chute
30:43de l'Empire romain,
30:44jusqu'à 476.
30:46Et ils disent bien,
30:46on ne sait pas si vraiment
30:47l'Empire romain a disparu.
30:48Et puis les gens
30:49qui étaient au fin fond
30:50de la Gaule,
30:51ils ne savaient pas très bien
30:51ce qui se passait
30:52à Rome et à Raven.
30:53Et donc,
30:54ils n'ont pas,
30:55on ne leur a pas dit
30:55au mois d'août 476,
30:57c'est fini,
30:58l'Empire romain est fini.
30:59Donc,
30:59ils ont mis un certain temps
31:00avant de comprendre.
31:00Ensuite,
31:01il y a une période
31:01qui va de le Moyen-Âge
31:02jusqu'à la chute
31:04de l'Empire romain
31:04à la chute de Napoléon,
31:05de l'Empire de Napoléon,
31:06et ensuite la période moderne.
31:07Donc,
31:07dans cette première période,
31:08effectivement,
31:09dans les ruptures,
31:10il y a deux choses
31:11que j'ai trouvées intéressantes.
31:12Pour reprendre ce que disait
31:12Christian sur l'agriculture
31:13et tout ça,
31:14il y a même
31:14certains économistes,
31:17certains historiens
31:17qui le mettent à l'avant
31:18qui disent que
31:18l'agriculture a été
31:19plutôt un recul
31:20par rapport aux chasseurs-cueilleurs
31:21parce qu'il fallait
31:22énormément de temps,
31:23on était bloqués
31:24sur le terrain
31:24et puis,
31:25comment on était bloqués,
31:28comment on n'avait pas
31:28la possibilité,
31:29on perdait de la liberté
31:30et en plus,
31:30pour protéger la récolte,
31:31on était obligés
31:32de constituer une force armée
31:33et cette force armée
31:34est devenue une force
31:35d'oppression.
31:36Elle a protégé
31:36non seulement contre les voleurs
31:38mais elle a aussi exigé
31:39des paysans
31:40qui travaillent
31:40pour payer effectivement
31:41cette protection.
31:43Et la deuxième chose
31:44que j'ai trouvé intéressante
31:45c'est dans l'analyse
31:45des documents
31:46à un moment donné
31:46ils disent
31:47en fait on s'appuie
31:49sur des documents
31:49sur la base
31:50d'une vision du latin
31:51mais on ne sait pas
31:52exactement ce que
31:53les Romains comprenaient
31:55dans ces mots
31:56et ils disent en particulier
31:57le mot labor
31:57qui veut dire travail
31:58qu'est-ce que ça représentait
32:00pour les Romains ?
32:01De même l'osium
32:03qui est censé être
32:04l'idéal des Romains
32:05c'est-à-dire le fait
32:05de ne pas travailler
32:06en face de quoi
32:07il y a le négocium
32:08qui est le fait
32:09le négoce,
32:09l'activité
32:10qui est le fait de travailler
32:10il dit on en a une vision
32:12qui est une vision
32:13contemporaine
32:13mais même la traduction
32:15n'est peut-être pas
32:15la bonne traduction
32:16parce que ça ne correspond pas
32:17à ce que pensait Romain
32:18et donc ils disent
32:19analyser des documents
32:21ça demande
32:21une très grande subtilité.
32:22Alors quelles sont
32:23les deux autres périodes
32:25si on se rapproche
32:25On réécrit toujours l'histoire
32:28dans 30 ans
32:29ou 40 ans
32:30quand les futurs chercheurs
32:31ils prendront
32:32d'autres traductions
32:33et d'autres sens
32:33mais c'est vraiment
32:34toujours fascinant
32:34avec l'histoire
32:35La période d'après
32:36effectivement
32:36Jean-Marc l'a dit
32:37on va de la chute
32:38de l'Empire romain
32:39jusqu'au début du XXème
32:40deux choses
32:41qui m'ont frappé
32:42c'est le fait
32:44qu'on le dit toujours
32:45la révolution et l'Empire
32:47alors là
32:47c'est vraiment
32:48des périodes
32:49révolution politique
32:51blocus continentaux
32:52les gardes napoléonien
32:53aujourd'hui on dit
32:53le chef d'entreprise
32:54dès qu'il y a la moindre
32:55incertitude budgétaire
32:56ils ne peuvent plus investir
32:57là on peut dire
32:57que l'incertitude
32:58il y en a eu
32:58et pas seulement
32:59pour une année
32:59les grands négociants
33:01et les grands
33:02les grands manufacturiers
33:04après toutes ces batailles
33:05napoléoniennes
33:06c'est les mêmes
33:07que ceux qui étaient avant
33:07ils ont traversé la période
33:09voire il y en a
33:10qui se sont enrichis
33:10il y en a qui ont développé
33:12qui ont innové
33:12dans la manufacture
33:13donc il y a aussi
33:14des périodes comme ça
33:15où on est très très secoué
33:17et pourtant
33:18on n'arrête pas
33:18de se développer
33:19et puis l'autre point
33:20c'est dès le Moyen-Âge
33:21les Etats
33:22alors évidemment
33:22ce n'est pas des Etats
33:23mais ils sont hyper endettés
33:24et n'hésitent pas
33:25à aller emprunter
33:26auprès des créanciers extérieurs
33:27depuis le Moyen-Âge
33:29la France fait ça
33:29et franchement
33:30ça n'a pas l'air
33:31d'avoir trop dérangé
33:32son développement
33:32oui sur cette période-là
33:34moi ce qui m'a frappé
33:35c'est effectivement
33:36d'abord la qualité
33:37pour moi de ces trois périodes
33:38c'est celle où
33:39c'est le mieux construit
33:40alors les trois périodes
33:41sont encore une fois
33:42très brillantes
33:43très intéressantes
33:44et très instructives
33:45mais là il y a beaucoup de choses
33:46et alors si je devais
33:47retenir là aussi
33:48deux ou trois choses
33:49la première chose
33:50que je retiendrai
33:50c'est l'analyse
33:52de la rupture
33:52du XIIIe siècle
33:53quand apparaît vraiment l'Etat
33:54donc Philippe Auguste
33:56Philippe Lebel
33:58mais ils insistent aussi
33:59sur Philippe de Valois
34:00qui est un roi
34:01qui a été décrié
34:02parce qu'il a perdu
34:03le début de la guerre de Cent Ans
34:04c'est le roi vaincu
34:05à Crécier
34:05ils disent
34:05en fait
34:06indépendamment de cette action militaire
34:08sur le plan économique et social
34:09ça a été un grand progrès
34:10et puis la deuxième chose
34:11je rebondis sur le bilan
34:12de la révolution
34:13effectivement
34:13non seulement la révolution
34:14n'a pas ébranlé
34:16le capitalisme
34:17mais en plus
34:17sur le plan des idées
34:18ça commence en disant
34:19on va faire de la liberté
34:20et tout ça
34:20ils disent
34:21le programme des montagnards
34:22par rapport au programme de Colbert
34:23c'est à peu près la même chose
34:25on va faire des industries nationales
34:27on va faire du protectionnisme
34:28les frontières naturelles
34:30vous savez
34:30la terrorisation des frontières naturelles
34:32c'est typiquement
34:33ce qu'aurait pu dire Colbert
34:34donc une espèce de permanence
34:36par-delà
34:36la violence
34:37et la brutalité
34:38de la révolution de l'Empire
34:39la permanence
34:40d'une espèce
34:40de séquence historique
34:42de la France
34:42qui est assez colbertiste
34:43protectionniste
34:44qu'est-ce qui vous a le plus
34:45surpris
34:47étonné
34:47que vous ne saviez pas
34:48sur la France
34:50et les Français
34:51tout ce qu'on vient de dire déjà
34:52tout ce qu'on vient de dire
34:53du coup
34:53c'est là le plus intéressant
34:55c'est les deux premières périodes
34:56parce que la dernière
34:57on va dire 19ème
34:59puis surtout
34:59tout ce qui est dans les derniers papiers
35:01post-1945
35:02ça fait partie de notre ambiance culturelle
35:04on connaît un petit peu tout ça
35:04moi ce qui m'a frappé
35:06c'est qu'il n'y a pas de grand récit
35:07ce serait quoi
35:08le grand récit économique
35:10de la France
35:11il n'y a pas de grand récit
35:12c'est vraiment une volonté explicite
35:14affichée de la part des auteurs
35:15non
35:16la France
35:16comme on est riche
35:18on est vraiment un exemple typique
35:19de la dynamique économique
35:21au sein
35:22on multipliait les millénaires
35:23mais on n'a pas
35:24alors deux petits particularismes
35:26assez amusants
35:27un qu'on connaît bien
35:27c'est le nucléaire
35:28la France a vraiment
35:29beaucoup recours au nucléaire
35:30c'est particulier
35:31par rapport aux autres pays
35:32et surtout
35:32ils nous disent
35:33depuis la fin du 19ème
35:34les français sont toujours
35:35intéressés par la démographie
35:37ils sont toujours en train
35:38de se dire
35:38oh là là mince
35:39on n'a pas assez de démographie
35:40et donc c'est typique
35:41ça fait plus d'un siècle
35:42qu'on se bat sur ces questions
35:43démographiques en France
35:44ce que vous disiez Jean-Marc
35:45c'est que
35:46en fait ce livre
35:48est consacré à la France
35:49mais que la France
35:49est presque
35:50plus un exemple
35:51sur la méthode de recherche
35:54sur l'économie
35:55et la société
35:56oui oui
35:56ce que j'ai trouvé intéressant
35:57et tout à fait louable
35:58dans ce livre
35:59c'est une forme d'humilité
36:00qui consiste à dire
36:01on n'a pas fait le livre définitif
36:02on a donné mille pages
36:04il y a beaucoup d'informations
36:05il y a beaucoup de choses
36:06il y a des encadrés
36:07il y a des petits encadrés
36:08ou alors ils reviennent
36:09sur la naissance
36:10de l'industrie
36:11autour du sel
36:12et la façon dont la gabelle
36:13s'est constituée
36:14il y a un truc sur les forêts
36:15il y a plein de petites choses
36:16comme ça
36:17et ils disent
36:17effectivement à la fin
36:18voilà c'est un exemple
36:20voilà ce qu'on peut dire
36:20de la France
36:21effectivement la dernière partie
36:22comme on connaît ça
36:23et qu'on a beaucoup lu
36:24on s'est dit effectivement
36:25ça peut être contestable
36:26tout ça
36:26ça peut être
36:27mais il y a cette humilité
36:29on vous apporte des informations
36:30on ne vous apporte pas une vérité
36:31j'ai trouvé ce livre
36:32effectivement de ce côté-là
36:34excellent
36:34merci messieurs
36:36allez c'est l'heure
36:37de retrouver notre étude
36:39de la semaine
36:39BFM Business
36:42la librairie de l'écho
36:43l'étude de la semaine
36:45c'est celle
36:49qui a été menée
36:50et publiée
36:51il y a quelques semaines
36:53par Rex & Code
36:54Esquema
36:55sur la compétitivité
36:57des produits français
36:58à l'export
37:00alors elle a été publiée
37:01il y a quelques semaines
37:02mais je tenais absolument
37:04à ce qu'on revienne dessus
37:06avec vous
37:07Denis Ferrand
37:08directeur de Rex & Code
37:10bonjour cher Denis
37:10bonjour
37:12bonjour Amélie
37:13alors cher Denis
37:15première conclusion
37:16qu'on peut tirer
37:17de cette étude
37:18les produits industriels
37:20français
37:20souffrent quand même
37:22toujours
37:23d'un positionnement
37:24délicat
37:25sur la scène
37:26internationale
37:27notamment
37:28en termes de rapport
37:30qualité-prix
37:30oui effectivement
37:33rapport qualité-prix
37:34qui apparaît un peu
37:35défectueux
37:36pour les produits français
37:37peut-être
37:38bien dire
37:40comment est structurée
37:41cette enquête
37:41oui
37:42en fait
37:43on interroge
37:45les importateurs
37:46européens
37:46sur la perception
37:47qu'ils ont
37:48des produits français
37:50des produits allemands
37:51des produits chinois
37:52des produits britanniques
37:54et américains
37:54si tant est qu'on sache
37:56ce qu'est un produit français
37:57mais en tout cas
37:58on fait le pari
37:59qu'il y a
37:59une perception
38:01de ce qu'est un produit français
38:02et donc on va interroger
38:04500 importateurs
38:05à peu près
38:06issus de 6 pays européens
38:08sur ce qu'ils voient
38:09de la qualité du contenu
38:11en innovation
38:11de la notoriété
38:13des délais de livraison
38:14des prix
38:16également
38:16des produits
38:17et en fait
38:18et ces éléments-là
38:19on va
38:20on va demander un score
38:22de la part de chacun
38:24des importateurs
38:25et on va leur demander
38:26ensuite de placer
38:26les pays
38:28et il y a des aspects
38:30où les produits français
38:32ne s'en sortent pas
38:33si mal que ça
38:33la qualité est perçue
38:35Alors Denis
38:35on va y venir
38:36à la qualité
38:37mais quand même
38:37est-ce que
38:39de façon un peu caricaturale
38:41on peut toujours dire
38:42que les produits français
38:43c'est un peu
38:44la qualité espagnole
38:45au prix allemand
38:45quand même pas
38:48les prix allemands
38:49oui
38:49mais c'est un peu mieux
38:50que la qualité espagnole
38:52en tout cas
38:52tel que c'est perçu
38:53attention
38:54c'est bien une enquête
38:55où on demande la perception
38:57c'est pas une mesure
38:57absolue de la qualité
38:58comment est-ce qu'on pourrait
38:59la faire
39:00je ne sais pas
39:00alors en revanche
39:02on est vraiment
39:02sur le sentiment
39:03parce que c'est ça
39:04qui va déclencher
39:05à la fin
39:05des achats
39:06de la part
39:07des importateurs
39:07européens
39:10alors Denis
39:10ce que montre très bien
39:11aussi cette enquête
39:12c'est qu'à l'inverse
39:13la compétitivité
39:14hors prix
39:15de la France
39:16est jugée
39:17solide
39:18et que
39:19ça compte aussi
39:20la compétitivité
39:21hors prix
39:22vous mettez quoi
39:22là-dedans d'ailleurs ?
39:25dans la compétitivité
39:26hors prix
39:26on va mettre
39:26donc ces éléments
39:27de perception
39:28de qualité
39:28le contenu
39:30en innovation
39:30des produits
39:31également des aspects
39:32serviciels
39:33qui sont autour
39:34des produits
39:34c'est pas seulement
39:35la matière elle-même
39:36des produits
39:36mais c'est bien
39:37les délais de livraison
39:38c'est les services
39:39associés aux produits
39:40la maintenance
39:41qui peut être délivrée
39:42d'autant plus
39:43que cette année
39:44on a interrogé
39:45les producteurs
39:46enfin pardon
39:47on a interrogé
39:48les gens qui font
39:49des biens intermédiaires
39:50et des biens d'équipements
39:51mécaniques
39:51donc on est vraiment
39:53sur des enjeux
39:54où la maintenance
39:55ça a de l'importance
39:56les services associés
39:57sont importants
39:58et si vous voulez
39:59sur ces aspects
40:00de hors prix
40:01effectivement
40:02les produits français
40:03sont perçus
40:04de manière
40:04plutôt positivement
40:05mais
40:06là où le bas blesse
40:07c'est le prix
40:08effectivement
40:09alors c'est pas exactement
40:10les gommes caricaturaux
40:11que vous évoquiez
40:11à l'instant
40:12à savoir
40:13qualité espagnole
40:14et allemand
40:15prix allemand
40:16oui
40:16qualité française
40:18mais c'est pas
40:20pris de manière
40:21suffisamment
40:21discriminante
40:22pour commencer
40:22les prix
40:22il y a quand même
40:23un point à souligner
40:24dans l'enquête
40:25c'est un secteur
40:26qui ressort
40:27comme une exception
40:28c'est les biens
40:29d'équipements électriques
40:30et électroniques
40:31et là
40:32dans ce secteur
40:33stratégique
40:34la France
40:34se hisse
40:36au premier rang
40:37mondial
40:38même
40:39en rapport
40:40qualité prix
40:40exactement
40:42quand bien même
40:43on est positionné
40:44au sixième rang
40:45en matière de prix
40:46donc il y a des pays
40:47que l'on interroge
40:48et on est sixième
40:50sur le prix
40:50pour les biens
40:51d'équipements électriques
40:51et électroniques
40:52en revanche
40:53pour le rapport
40:54qualité prix
40:55on est perçu
40:55comme étant
40:56au premier rang
40:57et c'est une progression
40:58par rapport
40:59à la dernière enquête
41:00que l'on avait faite
41:01sur ce secteur
41:02qui portait
41:03sur l'année 2021
41:04donc il y a des éléments
41:06d'amélioration
41:07très clairs
41:08Merci beaucoup
41:09Denis Ferrand
41:10directeur de
41:11Rex & Code
41:12donc études très riches
41:13à retrouver
41:13sur le site
41:15bien sûr
41:16de Rex & Code
41:17Merci
41:17Allez
41:18on se retrouve
41:19tout de suite
41:20avec encore plus
41:22de chiffres
41:23d'idées
41:24d'études
41:25BFM Business
41:27la librairie de l'écho
41:29des idées
41:30et des chiffres
41:31Et on commence
41:34par l'événement
41:34de la semaine
41:36c'est la publication
41:37du rapport
41:39Ramsès
41:402026
41:41le rapport
41:41de l'IFRI
41:42vous savez
41:42cette somme
41:43annuelle
41:44dédiée
41:45à l'évolution
41:46des relations
41:46internationales
41:48et aux grands enjeux
41:49internationaux
41:50intitulé cette année
41:50un nouvel échiquier
41:52alors de très nombreux articles
41:54quelques conclusions
41:55à retenir
41:56oui
41:56le monde
41:58est plus éclaté
41:59chacun
41:59y revendique plus fort
42:00ses propres intérêts
42:02exhibe l'arrogance
42:03de sa souveraineté
42:04dit l'IFRI
42:06voire de sa force
42:06mais il reste ouvert
42:08les échanges
42:09demeurent vitaux
42:10les technologies
42:10ont une assise
42:12une diffusion universelle
42:13et jamais
42:14sans doute
42:15accords commerciaux
42:16ou autres
42:17clubs
42:17organisations
42:18sommets plus ou moins
42:19institutionnalisés
42:20n'ont tant proliféré
42:21la gestion collective
42:23n'affiche donc pas
42:24le vide
42:25mais le trop plein
42:27nous dit
42:27l'IFRI
42:28multilatéralisme régionaux
42:30plurilatéralisme
42:32minilatéralisme
42:34bilatéralisme
42:35organisent
42:36une nouvelle logique
42:37d'antagonisme
42:39deuxième idée forte
42:40qu'on peut retenir
42:41de ce Ramsès
42:422026
42:43une certaine inquiétude
42:44pour l'Europe
42:45hier sûr
42:46de représenter
42:47l'avenir
42:48d'un monde
42:49non violent
42:50et normé
42:52et bien
42:52l'Europe n'est-elle plus
42:53que le témoin
42:54vieilli
42:55d'un monde
42:56qui n'est plus
42:57médusé
42:59par l'éclatement
42:59d'un système mondial
43:00qui lui garantissait
43:02la paix
43:03et puis
43:04par contre
43:04un certain optimisme
43:05de l'IFRI
43:06concernant
43:06les Etats-Unis
43:08parce que
43:08les premiers résultats
43:10du second mandat
43:11de Donald Trump
43:12sont ambivalents
43:12avec un bilan économique
43:14mitigé
43:15une croissance
43:15plus faible
43:16et un emploi
43:17moins bien orienté
43:18que lorsqu'il est arrivé
43:18à la Maison Blanche
43:20mais le message fort
43:21de l'IFRI
43:22et bien c'est que
43:23Donald Trump
43:25se fait
43:26régulièrement
43:27bloqué
43:27ou retoqué
43:28par les tribunaux
43:30fédéraux
43:31et que
43:31la démocratie
43:32américaine
43:33semble
43:34nous dit l'IFRI
43:35armée
43:35pour résister
43:36aux assauts
43:38antidémocratiques
43:39de Donald Trump
43:40le chiffre de la semaine
43:42c'est ce baromètre
43:472025
43:48digital
43:49and payments
43:49de BPCE
43:51l'observatoire
43:52en fait
43:52sur les tendances
43:53de la consommation
43:54première conclusion
43:55c'est que
43:56l'écart se creuse
43:57finalement
43:58entre les générations
43:59sur les comportements
44:00de consommation
44:01premier écart majeur
44:02sur les moyens
44:03de paiement
44:03près de 40%
44:05des paiements
44:05des moins de 35 ans
44:06sont réalisés
44:07aujourd'hui
44:08via smartphone
44:09contre 5% seulement
44:11pour les plus
44:11de 55 ans
44:13le recul
44:14des espèces
44:15se confirme
44:16avec une baisse
44:16des retraits
44:17presque divisée
44:18par 2 en 5 ans
44:19chez les moins
44:20de 25 ans
44:21et puis les différences
44:22se marquent aussi
44:23sur les comportements
44:24de consommation
44:25entre les générations
44:26très révélateurs
44:28ces différences
44:29des niveaux
44:31de vie
44:31pour les moins
44:32de 35 ans
44:32par exemple
44:33en matière d'alimentation
44:34le panier moyen
44:35a reculé en 4 ans
44:36de 28 à 22 euros
44:39alors que
44:40pour les plus
44:40de 55 ans
44:42il a augmenté
44:42de 32%
44:44l'alerte de la semaine
44:46ce sont
44:51les études
44:52publiées
44:53quasiment
44:54au même moment
44:54du cabinet
44:55Roland Berger
44:56et de l'OCDE
44:57sur l'impact
44:58de l'intelligence
44:59artificielle
44:59sur l'emploi
45:00dans les services
45:01publics
45:02alors tenez-vous bien
45:02ça va secouer
45:04Roland Berger
45:06nous dit
45:06que finalement
45:0736%
45:08des postes
45:09de fonctionnaires
45:09dans le monde entier
45:10il y a
45:11351 millions
45:12de fonctionnaires
45:12dans le monde entier
45:1336%
45:14pourraient être
45:14malmenés
45:15par l'intelligence
45:16artificielle
45:17générative
45:18par deux canaux
45:18l'assistance
45:20pour rendre
45:20les fonctionnaires
45:21plus performants
45:22et puis
45:23l'automatisation
45:24pour les remplacer
45:25sur des tâches
45:26peu complexes
45:26mais dans les deux cas
45:28tout ça aboutirait
45:29à des suppressions
45:30massives
45:31de postes
45:32alors évidemment
45:33c'est un big bang
45:34comment le gérer
45:36sans ce coup
45:37c'est bien là
45:37c'est l'OCDE
45:38qui publie
45:39quelques recommandations
45:40en disant
45:41qu'il faut éviter
45:41deux excès
45:43la confiance aveugle
45:44dans l'IA
45:44qui peut
45:45provoquer
45:46des résultats
45:47erronés
45:47des défaillances
45:47techniques
45:48des problèmes
45:49de protection
45:49des données
45:49etc
45:50et puis
45:51l'autre obstacle
45:51c'est le refus
45:52d'adopter
45:52cette intelligence
45:54artificielle
45:55au risque
45:56de ne plus être capable
45:56de répondre
45:57aux besoins
45:58des citoyens
45:59et donc
45:59que l'OCDE
46:00formule
46:01quelques préconisations
46:02mais avec cette idée
46:03qui est qu'il faut
46:05d'abord privilégier
46:06l'amélioration
46:07de la qualité
46:08du service public
46:09ça n'est que par ce biais
46:11qu'on rendra
46:11acceptables
46:12les gains de productivité
46:13dans l'administration
46:15BFM Business
46:17la librairie de l'écho
46:19le coup de coeur
46:20de la rédaction
46:21et c'est celui
46:24aujourd'hui
46:24de notre
46:25journaliste
46:27Mathieu Jolivet
46:28cher Mathieu
46:29bonjour
46:29bonjour Emmanuel
46:30Mathieu
46:30vous avez choisi
46:31de nous parler
46:33du livre
46:33de Laurent Godet
46:34Chien 51
46:36alors d'abord
46:37dites-nous
46:39qui est
46:40Laurent Godet
46:41et qu'est-ce qui
46:41vous a plu
46:42dans ce livre
46:43pourquoi ce choix ?
46:44en fait Laurent Godet
46:45c'est un écrivain à succès
46:46qui est devenu
46:46totalement incontournable
46:48il s'est fait connaître
46:49en 2002 du grand public
46:50avec la mort du roi de Songor
46:52qui a reçu
46:52le grand prix Goncourt
46:54des lycéens
46:55et prix des libraires
46:56mais surtout
46:56deux ans plus tard
46:57ça a été la consécration
46:58avec le prix Goncourt
47:00pour le soleil d'Escorta
47:01qui a été traduit
47:02dans 30 pays
47:03où on suit
47:04une saga familiale
47:05avec une ambiance méditerranéenne
47:06sur fond d'héritage maudit
47:08etc
47:08mais c'est vraiment
47:09un écrivain incontournable
47:10et donc aujourd'hui
47:11j'ai voulu vous parler
47:12de Chien 51
47:13parce que c'est un polar
47:14qui m'a vraiment marqué
47:15c'est un polar dystopique
47:17on est dans un futur sombre
47:19un futur totalitaire
47:21un futur qui est proche
47:23il a été publié en 2022
47:25aux Actes Sud
47:27mais je vous en parle aujourd'hui
47:28parce que le réalisateur
47:29Cédric Jiménez
47:30vous savez celui qui a fait
47:31Novembre ou Back Nord
47:32et bien il en sort un film
47:34qui va arriver aux écrans
47:36là le 15 octobre
47:37avec Gilles Lelouch
47:38et Adèle Exarchopoulos
47:40et donc ce livre
47:42Chien 51
47:42le pitch en fait
47:44c'est que vous allez suivre
47:44une enquête policière
47:46qui va se passer en Grèce
47:48mais ce ne sera pas
47:49n'importe quelle Grèce
47:50c'est une Grèce
47:51dont une grande partie
47:52a été rachetée
47:53par une multinationale
47:54qui s'appelle Goldtex
47:56et dans cette société
47:58dans ce monde
47:59selon Goldtex
48:00nous devenons tous
48:01des silariés
48:03en fait on fusionne
48:04entre le citoyen
48:05et le salarié
48:06et dans le monde
48:07selon Goldtex
48:08la société elle va être divisée
48:09en trois zones
48:10vous allez avoir
48:11la zone 1
48:12alors là il faut vraiment
48:13y être dans cette zone
48:14parce que c'est là
48:14où vivent toutes les élites
48:15vous êtes ultra protégés
48:17vous gouvernez
48:18vous êtes tous greffés
48:19ça vous permet de vivre
48:20un peu plus longtemps
48:21vous vivez dans une bulle dorée
48:23sous un dôme d'ailleurs
48:25qui vous protège
48:25des plus acides
48:26donc c'est encore mieux
48:27un cran en dessous
48:28vous arrivez dans la zone 2
48:30donc là ça va encore
48:31vous êtes des silariés
48:33qui sont encore privilégiés
48:34ce sont ceux qui bénéficient
48:36de certaines protections sociales
48:38d'un statut social
48:39qui est correct
48:40avec des accès aux services
48:41avec un niveau de vie
48:42qui va être beaucoup plus élevé
48:44de ceux de la zone 3
48:45alors là
48:46zone 3
48:46c'est les rebuts
48:47la zone la plus pauvre
48:49qui est laissée à l'abandon
48:50qui est plein de misère
48:51si vous êtes dans la zone 3
48:52vous n'avez pas de dôme protecteur
48:54et vous êtes exposé
48:55à toutes les pluies acides
48:56on peut supposer que
48:57le héros du roman
48:59vit plutôt
49:00dans la zone
49:00la moins favorisée
49:02bah bravo
49:02c'est Zem Sparach
49:03Zem Sparach en fait
49:04c'est un flic désabusé
49:06qui vit dans la zone 3
49:07c'est un cinquantenaire
49:08alors lui Zem Sparach
49:10il fouille la boue
49:11il fouille la saleté
49:12il fouille la souffrance humaine
49:14et il est très attachant
49:15Zem Sparach
49:16parce que
49:16il a la cinquantaine
49:18et en fait
49:19il a connu
49:20dans son enfance
49:21la graisse natale
49:21avant qu'elle n'ait été rachetée
49:23par Goldtex
49:25et donc il va mener une enquête
49:26sur un trafic de drogue
49:27en duo avec une jeune flic
49:28de la zone 2
49:29ils vont papillonner
49:30entre les trois zones ensemble
49:31et il est assez touchant
49:33parce qu'il va même
49:33un peu sombrer
49:34dans l'Okios
49:35l'Okios
49:36c'est l'Opium 2.0
49:38c'est une technologie
49:39de Goldtex
49:39qui vous permet
49:40en vous shootant
49:41de raviver des souvenirs
49:43qui vous manquaient
49:44mais vous devenez
49:45totalement addict
49:45et lui
49:46il veut absolument
49:47se rappeler
49:47de sa graisse d'enfance
49:49mais c'est quoi
49:49le but de cette entreprise
49:52qui rachète la graisse
49:54le but de cette entreprise
49:55c'est de tout contrôler
49:56c'est
49:57c'est une philosophie
50:00où ils estiment
50:02que nos démocraties
50:03telles qu'elles ont évolué
50:04jusqu'à aujourd'hui
50:05sont arrivées à bout de souffle
50:06et que le seul pouvoir
50:07qui vaille
50:07est un pouvoir
50:09qui est digital
50:10et contrôlé
50:11c'est un polar
50:11qui est haletant
50:12parce qu'il surf
50:13sur les thèmes
50:14du pouvoir
50:15des multinationales
50:16de la répartition
50:17des richesses
50:18de l'organisation
50:19des classes
50:19ou même encore
50:20du rôle
50:21de la sphère publique
50:22c'est passionnant
50:23passionnant Mathieu
50:24merci de nous avoir
50:25donné envie
50:26de lire donc
50:27chien 51
50:29et à défaut de le lire
50:30d'aller le voir bientôt
50:31au cinéma
50:32pour la petite anecdote
50:34Emmanuel
50:35je ne sais pas si vous vous rappelez
50:36il y a quelques jours
50:36vous avez eu Xi Jinping
50:37et Vladimir Poutine
50:38qui étaient ensemble en Chine
50:39pour le défilé militaire
50:41la démonstration de force
50:42et bien à ce moment là
50:43les médias américains
50:44ont rapporté une anecdote
50:45assez hallucinante
50:47ça a été rapporté
50:48par le Washington Post
50:49avec Poutine et Xi Jinping
50:51qui discutent ensemble
50:52devant le défilé militaire
50:54de l'opportunité
50:55de bénéficier
50:57de greffes
50:58qui leur feront vivre
50:59jusqu'à 151
51:00et là on est clairement
51:01dans la zone 1
51:01de Chien 51
51:02la dystopie
51:03la dystopie
51:04ne reste pas toujours
51:05une dystopie
51:06exactement
51:07merci
51:08cher Mathieu
51:09allez c'est l'heure
51:10de nos ultimes choix
51:11BFM Business
51:12la librairie de l'écho
51:15les livres
51:16de la dernière minute
51:17Jean-Marc Daniel
51:19quelle est votre
51:20dernière sélection
51:21pour aujourd'hui
51:21alors j'ai choisi
51:22un livre d'un diplomate
51:23qu'on voit assez souvent
51:24en ce moment sur les écrans
51:25qui est Claude Blanche Maison
51:26qui a fait toute une carrière
51:28de diplomate
51:29au Quai d'Orsay
51:30qui a été dans plusieurs
51:31ambassades
51:31en Asie
51:34ce qui fait que ce livre
51:35est un peu
51:35consacré
51:36à ce monde
51:37qui devient de plus en plus
51:38important dans notre histoire
51:40ce livre s'appelle
51:41Fragments d'un discours aventureux
51:43qui est une référence explicite
51:44à un autre livre
51:45et c'est un livre
51:47qui est écrit
51:47à la fois avec
51:48la qualité d'écriture
51:49que s'imposent les diplomates
51:50et avec beaucoup d'informations
51:52donc c'est un livre
51:53qui est à la fois
51:54utile et agréable
51:55Un livre très qu'est d'Orsay
51:57Absolument
51:58Christian Chavagneux
51:59Moi je reste sur l'international
52:00la dernière édition
52:02d'économie mondiale
52:03du CEPI
52:03donc économie mondiale
52:042026
52:05évidemment beaucoup de chapitres
52:06consacrés à la guerre économique
52:07la guerre pour les investissements directs
52:09la guerre pour l'épargne
52:10la guerre pour les métaux précieux
52:11la guerre pour l'IA
52:12j'avoue
52:13c'est mon chapitre préféré
52:14celui sur l'IA
52:15parce qu'on a toutes les choses
52:16que nous disent
52:17les économistes sur l'IA
52:18mais il y a aussi
52:19une longue partie sur
52:20et si ceux qui nous disent
52:22qu'il y a une IA générale
52:23plus intelligente
52:23que les humains
52:24qui arrivaient demain
52:25qu'est-ce qui se passerait
52:26et on s'aperçoit
52:26qu'il y a une littérature
52:27sur le sujet
52:28et le chapitre nous a revu
52:29une synthèse sur cette littérature
52:31et c'est fascinant
52:32écoutez Christian
52:33vous avez cité
52:34Fernand Brodel
52:35tout à l'heure
52:36et bien
52:37puisque nous célébrons
52:39les 40 ans
52:39de la disparition
52:40de Fernand Brodel
52:41je voulais vous inciter
52:43à relire
52:44ces nombreux livres
52:45mais puisqu'on parlait
52:46de la France
52:46l'identité de la France
52:48qui a été une des grandes oeuvres
52:49sur justement
52:50la France et les Français
52:51et pour lui faire écho
52:52figurez-vous
52:53que je voulais vous présenter
52:55puisque nous sommes
52:55dans la librairie
52:56de toutes les épopées
52:58et de tous les grands livres
52:59cette somme
53:00assez monumentale
53:01qui pèse à peu près
53:025 kilos
53:03je pense
53:04ce livre
53:06que viennent de publier
53:07Yann Arthus Bertrand
53:09et le démographe
53:10Hervé Lebras
53:11ça s'appelle
53:12France
53:13un album de famille
53:14plus de
53:15800 photos
53:17de la France
53:18dans toute sa diversité
53:19culturelle
53:20géographique
53:21sportive
53:21professionnelle
53:22c'est émouvant
53:24et alors il y a même
53:24il y a même
53:26à la dernière page
53:27une place
53:27pour que vous mettiez
53:29la photo
53:29de votre famille
53:31à vous
53:32au milieu
53:33de toutes ces
53:34familles
53:36catégories
53:36de français
53:38je vous retrouve
53:39la page
53:40si j'arrive
53:41voilà
53:42complétez
53:43l'album
53:44avec
53:44votre photo
53:45de famille
53:46c'est un ouvrage
53:47assez spectaculaire
53:50formidable
53:50passionnant
53:51émouvant
53:52voilà
53:52c'est la fin
53:53de cette librairie
53:53de l'écho
53:53on se retrouve
53:54la semaine prochaine
53:54et d'ici là
53:55bonne lecture
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