- il y a 3 jours
Ce samedi 4 octobre, Didier Cahen, délégué général d'Eurofi ; Bruno Colmant, économiste belge ; Julien Damont, professseur associé à Sciences-Po ; Christian Chavagneux, éditorialiste à Alternatives Économiques et Thierry Pech, directeur général de Terra Nova, étaient les invités dans l'émission La librairie de l'éco présentée par Emmanuel Lechypre. La librairie de l'éco est à voir ou écouter le samedi sur BFM Business.
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00:00BFM Business, la librairie de l'écho, Emmanuel Lechypre.
00:10Bienvenue dans la librairie de l'écho, l'émission de BFM Business qui vous offre chaque semaine le meilleur de la littérature économique.
00:17Alors évidemment, pas d'émission sur les livres sans auteurs, ils seront nos invités dans la première partie de l'émission.
00:22Et puis vous retrouverez nos critiques, Julien Damont, Christian Chavagneux pour leur coup de cœur et leur coup de gueule.
00:28Et puis notre batterie d'études, deux chiffres, toutes plus passionnantes les unes que les autres.
00:35N'oubliez pas tous nos comptes sur les réseaux sociaux, Instagram, X, Facebook, LinkedIn, Youtube, la librairie de l'écho
00:42pour retrouver les références précises de tous les livres dont on parle dans l'émission.
00:46Et tout de suite, place aux auteurs.
00:48C'est un débat qui devrait faire l'objet de toutes les attentions, comme ce fut le cas par le passé
00:58et qui pourtant n'a pas l'air d'intéresser grand monde.
01:03On pourrait appeler ça la nouvelle guerre des monnaies, sachant que les deux grandes monnaies du monde
01:09semblent aujourd'hui plus fragiles que jamais.
01:13Didier Cahen, bonjour.
01:14Bonjour.
01:15Didier, vous êtes économiste délégué général d'Eurofi, un think tank qui promeut l'unification des marchés financiers européens.
01:22Et vous publiez l'euro en danger avec une formidable préface, il faut le dire, de notre ami Jacques Delarosière.
01:29C'est chez Odile Jacob.
01:30Bruno Collement, bonjour.
01:33Bonjour.
01:33Bruno, vous avez fait une longue carrière dans la banque, la finance, le conseil.
01:39Vous présidez le groupe Bredrod à Luxembourg et vous publiez un livre assez audacieux.
01:44Donald Trump, le spectre du fascisme numérique.
01:47Et on reviendra aussi sur un de vos plus gros succès en librairie, l'euro, une utopie trahie,
01:53qui est sortie il y a quelques années, sachant qu'évidemment, dans votre livre sur les Etats-Unis,
01:59le dollar joue un rôle central.
02:01Mais on commence avec vous, Didier Cahen.
02:04Alors, on se rappelle le discours initial au moment du lancement de l'euro.
02:08Je m'en rappelle très bien, parce que j'écrivais déjà comme journaliste économique à l'époque.
02:11En gros, on nous disait, l'euro, ce sera l'épée dans le dos des gouvernements trop laxistes,
02:16puisqu'ils ne peuvent plus dévaluer.
02:18Voilà, s'ils ne gèrent pas bien leurs finances publiques,
02:21ils seront immédiatement sanctionnés par les marchés financiers.
02:24Donc l'euro, ce sera la discipline.
02:27Et puis l'euro, ce sera aussi l'instrument de la convergence économique entre pays.
02:30Or, rien de tout ça ne s'est produit, c'est même le contraire.
02:34C'est-à-dire que les économies européennes ont divergé et les déficits publics se sont creusés.
02:39Qu'est-ce qui a déconné, Didier Cahen ? Qu'est-ce qui n'a pas fonctionné ?
02:43En une seule phrase, Emmanuel, je vais vous répondre à votre question.
02:47Certains États, et en particulier fondateurs de l'Europe, n'ont pas respecté la discipline économique nécessaire au bon fonctionnement de l'union monétaire.
02:57Une union monétaire sans un minimum de discipline économique et budgétaire n'est pas soutenable.
03:02On croyait, comme on venait de le dire, que l'euro serait un vecteur d'unité économique,
03:08de progrès vers un marché financier européen, d'une meilleure organisation politique de l'Europe.
03:12Il n'en a rien été car certains États se sont affranchis de ces disciplines.
03:18Et nous avons au contraire maintenant une collection d'États désunis du fait de l'absence de discipline.
03:24Ce n'est pas l'Europe qui a dysfonctionné.
03:27C'est les États eux-mêmes qui se sont affranchis.
03:30Oui, mais pardon Didier, mais justement, ce qui n'a pas fonctionné, c'est que la force de rappel des marchés n'a pas joué non plus.
03:36La force de rappel...
03:37C'est-à-dire que pendant des années, les Grecs ont emprunté quasiment au même taux que les Allemands, les Français ?
03:41Vous avez tout à fait raison.
03:43Et je dirais qu'à l'absence de force de rappel, c'est tout à fait juste,
03:47puisque du temps du système monétaire européen, on avait la menace de la dévaluation.
03:51Et avec l'euro, cette menace s'est substituée la protection de l'euro.
03:55Et l'euro a masqué, tout en les accentuant, les disparités économiques au sein de la zone euro.
04:02Une question quand même, parce qu'on a tout entendu sur l'euro.
04:07Est-ce que l'euro a été créé pour nous obliger à aller plus loin dans l'union politique ?
04:14Ou bien est-ce qu'on a considéré qu'il y avait une forme d'Europe parachevée et qu'on pouvait y ajouter une monnaie unique ?
04:22Non, je crois que l'euro est une bonne chose, est toujours une bonne chose.
04:27Mais si vous voulez, il faut un minimum de discipline commune.
04:31Il faut au sein de la zone euro une confiance commune entre les États.
04:35Et pour que cette confiance existe entre les États au sein de l'Union européenne,
04:40il faut que les engagements qui sont pris par le traité, par ratification, par référendum, par les parlements,
04:46il faut que ces engagements soient effectifs.
04:48Et si ces engagements ne sont pas effectifs, qu'est-ce qui se passe ?
04:51Vous avez au contraire la défiance qui s'installe au sein du Conseil de l'Europe.
04:56Et cette défiance entraîne des politiques de chacun pour soi, un repli sur soi et, je dirais, un affaiblissement collectif.
05:03Et c'est ça qui s'est produit.
05:05Et donc, si vous voulez le mettre mot pour, je dirais, relancer la machine européenne,
05:10c'est de retrouver le chemin de la convergence.
05:11Et donc, la France, qui est l'homme aujourd'hui le plus malade de l'Europe, est en train de faire dérailler cet euro.
05:17Une monnaie sans souveraineté, c'est un cas unique, quasiment.
05:20C'est un cas unique que je développe dans le livre.
05:23Exactement.
05:24Mais donc, du coup, on se dit une monnaie, 27 politiques économiques, 27 politiques réglementaires, fiscales.
05:32Comment on pouvait espérer que ça marche ?
05:33Parce qu'on avait un pacte de stabilité.
05:35Ce pacte de stabilité, c'est la fameuse règle de 3% des déficits par rapport à la richesse nationale,
05:39et limiter l'endettement à 60% de l'endettement national par rapport à la richesse nationale.
05:44Or, ces règles de copropriété ne sont pas respectées.
05:48Imaginez-vous, dans une maison, si vous voulez, vous faites cohabiter plusieurs appartements,
05:52les uns ne veulent plus faire vider leur poubelle,
05:54les autres font la musique entre minuit et 4h du matin,
05:57les troisièmes, si vous voulez, font le cirque entre 10h et minuit.
06:02Si vous voulez cohabiter ensemble, il faut un minimum, si vous voulez, de respect des uns et des autres.
06:08Et donc, on avait des engagements qui étaient clairs et qui étaient des bons.
06:11Seulement, on s'en est affranchis.
06:12Et la Commission, qui était gardienne des traités, a été incapable de faire respecter les règles.
06:17Ça, c'est vrai.
06:18Pour poser la question simplement sur le bilan de l'euro,
06:21est-ce qu'on vivrait mieux aujourd'hui si on n'avait pas fait l'euro ?
06:24Est-ce que nos économies européennes seraient plus fortes si on n'avait pas fait l'euro ?
06:28Non, je ne le crois sincèrement pas.
06:32Et je dirais que...
06:33Mais il faut faire très attention aujourd'hui.
06:35Parce que si on ne règle pas les problèmes, les dysfonctionnements que nous avons au sein de l'usure monétaire,
06:41c'est l'euro lui-même qui va être en danger.
06:44Et c'est ça que j'essaye de développer dans le livre.
06:45C'est les solutions pour, je dirais, remédier au dysfonctionnement actuel.
06:50Et donc, le premier prérequis, c'est, je dirais, réduire l'endettement.
06:55Et donc, la solution, ce n'est pas comme on l'entend sur tous les plateaux aujourd'hui,
06:59dépenser plus, travailler moins, taxer plus, c'est dépenser moins, taxer moins, travailler plus et investir plus.
07:09Et le problème que nous avons eu depuis le début de la création de l'euro,
07:12c'est que les États qui se sont affranchis de cette discipline,
07:15croyez-vous qu'ils ont dépensé cet argent pour l'innovation, pour la recherche, pour préparer le futur ?
07:20Non, cet argent a été dépensé simplement pour la consommation immédiate et, je dirais, sans préparer l'avenir.
07:27Donc, on s'est mis nous-mêmes hors jeu.
07:29Donc, la première des choses qu'il faut faire, c'est remettre de l'ordre dans nos comptes.
07:33Et je dirais, en France, l'homme malade de l'Europe,
07:36l'équation existentielle pour notre pays qui devrait intéresser tous les téléspectateurs,
07:42c'est non seulement l'endettement et la charge d'intérêt qui va avec,
07:45mais c'est surtout la dépense publique qui, en France, était à 57% du PIB
07:50contre une moyenne de la zone euro, où on inclut la France, de 50%.
07:547%, c'est la différence entre la vie et la mort.
07:57C'est ce qui explique les prélèvements obligatoires qui pèsent sur les ménages et les entreprises,
08:014 points de plus qu'en Allemagne, chez nous, et ce qui explique l'endettement.
08:05Donc, soit, et malheureusement, la trajectoire proposée par Bercier est fatale,
08:09parce qu'elle ne propose pas cette réduction.
08:10Vous pointez la responsabilité des gouvernements et des États.
08:15Quelle est, dans ce bilan mitigé, la responsabilité de la Banque Centrale Européenne ?
08:20La Banque Centrale Européenne est venue sauver la monnaie unique
08:23au moment de la crise des Lehman Brothers, puis au moment de la crise des dettes souveraines.
08:27Donc, la Banque Centrale a fait son travail, je dirais, de pompier.
08:31Ceci étant dit, elle a aussi favorisé pendant 20 ans des taux d'intérêt durablement bas, voire négatifs.
08:38Et ça, ça a eu des conséquences que l'on oublie.
08:40Donc, elle a fait son travail de pompier, mais pas son travail de médecin, quoi.
08:43Exactement. Et je dirais, pire que ça, ces taux d'intérêt durablement bas,
08:48eh bien, qu'est-ce qui s'est passé ?
08:49Ça a entraîné une mauvaise allocation des capitaux au sein de la zone euro,
08:52a entraîné une baisse de l'investissement productif,
08:55a détourné les épargnants, faute de rémunération de l'investissement long,
08:59et a découragé les entrepreneurs à investir, faute d'une véritable rémunération.
09:04Donc, je dirais, les taux d'intérêt durablement bas a été vraiment une catastrophe pour la zone euro.
09:10Est-ce qu'il y a eu certains pays qui ont été plus gagnants que d'autres,
09:14et d'autres plus perdants que d'autres ?
09:16Les pays les plus disciplinés en sont sortis, ils sont les grands gagnants.
09:20Parce qu'aujourd'hui, face aux changements climatiques,
09:23face à la digestion de l'économie, face aux problèmes structurels,
09:26ils ont des moyens financiers conséquents pour faire face à leurs problèmes.
09:30Ce qui n'est plus le cas de nous, de notre propre pays, ou de la Belgique, ou même de l'Italie.
09:33Alors, est-ce que l'euro est en danger aujourd'hui de mort ?
09:39L'euro est en danger dans la mesure où, encore une fois,
09:43si les pays les plus endettés, dont la France,
09:45ne remédient pas à leurs problèmes structurels,
09:48alors d'ici quelques années, quelques semestres,
09:52à un moment donné, l'endettement va devenir tel,
09:54et la charge d'intérêt va devenir telle,
09:55que nous ne pourrons même plus emprunter et faire face à nos engagements.
09:59À ce moment-là, l'euro va venir véritablement en danger.
10:02Alors, vous pourrez me dire, la Banque Centrale va arriver au secours
10:05et va recommencer à racheter le coup de papier.
10:07Je crois que c'est une illusion, parce qu'elle ne pourra intervenir avec ses instruments,
10:10que si la France met en place un véritable plan, je dirais,
10:13drastique de réduction de ses déficits et son endettement.
10:18Et je dis aujourd'hui, il est encore temps de prendre des médicaments,
10:21des antibiotiques, c'est-à-dire réduire progressivement notre dépense publique,
10:25revenir vers un excellent premier de notre budget,
10:28parce que si nous ne le faisons pas, d'ici deux ou trois ans,
10:30ça sera la chimiothérapie.
10:32Et alors là, ça sera vraiment une potion qui sera particulièrement lourde pour tous les Français.
10:37– Didier partons du principe qu'aucun gouvernement ne le fera de lui-même,
10:41comme tous les gouvernements depuis 40 ans.
10:44– Alors nous irons au désastre.
10:45– Alors, qu'est-ce qui pourrait nous y contraindre ?
10:47– Eh bien, à un moment donné, la charge de la dette, par exemple en France,
10:50va atteindre 3, 3,5, 4% de la richesse nationale,
10:53c'est-à-dire presque 120, 150 milliards d'euros par an,
10:56à ce moment-là, la moindre, je dirais, mauvaise nouvelle par les marchés
11:00peut remettre en question, je dirais, la crédibilité de la zone euro
11:04et attaquer, comme on l'a vu en 2011-2012,
11:06avoir une véritable crise des dettes, et de la France en particulier.
11:09– Pour sauver l'euro, vous avez deux chapitres à la fin du livre,
11:11vous dites « voilà ce qu'il faut faire et voilà ce qu'il ne faut pas faire ».
11:15Alors, vous avez commencé à esquisser ce qu'il fallait faire,
11:18mais surtout, quelles bêtises faut-il éviter ?
11:22– Continuer à s'endetter.
11:23– Oui.
11:25– Croire que la création monétaire va régler les problèmes structurels,
11:29il n'en est rien.
11:31L'inflation ne réglera pas non plus nos problèmes
11:34et ne fera qu'augmenter, je dirais, les problèmes sociaux dans notre pays.
11:39Enfin, croire qu'il y a un argent magique européen, il n'existe pas.
11:43– Et puis vous dites surtout, croire qu'il faudrait faire
11:46une espèce d'État supra-européen.
11:48– Oui, ça.
11:49– Non, parce que ça pourrait être la tentation de dire…
11:51– C'est le rapport de Raghi.
11:51Vous arrivez là au rapport de Raghi.
11:53Que dit M.
11:53Drahi au-delà du constat ?
11:54Il faut que l'Europe devienne un État et qu'il emprunte.
11:57Or, c'est là où je me sépare des préconisations du rapport de Raghi.
12:00Draghi, je me permets de vous le rappeler,
12:02ne dit pas un mot dans son rapport de 500 pages
12:04sur les vulnérabilités des États membres qu'il convient de remettre en question.
12:08Il considère qu'on ne peut rien faire, il faut maintenant passer à un seul État.
12:11D'abord, c'est une illusion, et ensuite, il dit, on va emprunter 800 milliards.
12:14Seconde illusion, ce dont nous avons besoin aujourd'hui,
12:17ça ne fait pas d'argent, la liquidité est là.
12:19Ce dont nous avons besoin aujourd'hui, c'est de projets d'investissement,
12:23c'est d'entrepreneurs qui soient encouragés et non pas découragés à investir,
12:27donc moins de normes, moins d'impôts, moins de charges,
12:30une rémunération avec des taux d'intérêt plus élevés des investisseurs, etc.
12:35Nous avons besoin de fonds de pension pour canaliser, je dirais,
12:39notre épargne vers les investissements longs, vers les fonds propres des entreprises,
12:43donc des fonds de pension, et il faut, je dirais, mettre une politique économique
12:47qui soit axée vers l'offre, c'est-à-dire vers l'innovation, vers la recherche,
12:51vers une flexibilité du marché de l'emploi, vers une refonte de notre protection sociale,
12:56orientée vers les entreprises.
12:58Tant qu'on ne fera pas ça, on n'avancera pas.
13:01Et on donne l'illusion en France qu'on fait une politique de l'offre,
13:04je ne dis pas qu'il n'y a pas eu aucune mesure en faveur de l'offre
13:06au cours de ces dix dernières années, mais elles ne sont que ponctuelles.
13:08Pensez à un détail, l'Allemagne aujourd'hui a 10 millions de personnes
13:14de plus dans sa population que nous,
13:17et nous avons un million de fonctionnaires en plus que les Allemands.
13:21Donc je veux dire, il faut absolument, là je reviens à ce qu'il faut faire,
13:25remettre l'ordre dans nos comptes publics,
13:27et je dirais réduire le poids de l'État dans notre économie.
13:31– Bruno Collement, vous qui avez publié il y a quelques années
13:37« L'euro, une utopie trahie »,
13:40qu'est-ce que vous changeriez dans votre raisonnement de l'époque
13:43sur cette utopie trahie ?
13:45Est-ce qu'on continue à trahir l'utopie de l'euro ?
13:48– Écoutez, je partage une grande partie de l'analyse qui vient d'être faite,
13:53mais l'euro a déjà 25 ans,
13:55et donc c'est solidifié depuis un quart de siècle.
13:58C'est vrai que c'est une monnaie qui est sous-optimale,
14:00qui est en fait trop forte pour les pays faibles,
14:03et trop faible pour les pays forts,
14:05et que quand on fait le déroulé des 25 années qui viennent de s'écouler,
14:09en fait la France a plutôt bénéficié de l'euro pour renforcer son secteur public,
14:13tandis que l'Allemagne l'a utilisée pour développer ses capacités d'exportation,
14:18même si elles sont un peu contrariées pour le moment.
14:19Et donc il y a un problème de monnaie et son gouvernement,
14:23il y a un problème de manque de synchronicité,
14:25il y a un problème de divergence politique.
14:26On a perdu Bruno Collement.
14:31Didier Cahen, par rapport à ce que dit Bruno Collement...
14:35Je suis tout à fait d'accord avec l'analyse de Bruno Collement,
14:40il a tout à fait raison,
14:42mais je pense qu'il est encore temps de remédier à tous ces dysfonctionnements.
14:48Et c'est vrai que pour l'Allemagne,
14:51l'Allemagne a beaucoup profité d'une monnaie sous-évaluée,
14:54d'autres pays ont profité d'une monnaie sur-évaluée,
14:57Bruno a tout à fait raison,
14:59mais je dirais qu'il n'appartenait aussi qu'à nous,
15:02je vais dire, de faire le nécessaire
15:03pour qu'on ait une monnaie qui corresponde à nos fondamentaux économiques.
15:11Alors Bruno, ça c'est pour l'euro.
15:15Maintenant, le dollar qui est au cœur de l'analyse de votre nouveau livre,
15:22vous dites aujourd'hui aussi,
15:24le dollar est aussi menacé presque que l'euro.
15:30Oui, je crois que le dollar est vraiment le facteur de risque principal de l'économie
15:34et sera le principal facteur de risque dans les prochaines années,
15:37voire même plus tôt et pour plusieurs raisons.
15:39Parce que d'abord, Donald Trump veut politiser la Federal Reserve
15:42avec un seul objectif, c'est de faire baisser les taux d'intérêt
15:45sans doute en dessous du taux d'inflation
15:47et peut-être même de contrôler toute la courbe des taux d'intérêt.
15:50Ce qui veut dire que ça va conduire à un dollar structurellement plus faible,
15:54un dollar inflationniste.
15:56Et donc, par la mécanique des fluides,
15:58ça veut dire qu'il y aura peut-être un jour un problème
16:01sur la valeur de la dette américaine.
16:02Donc, une monnaie américaine qui se déprécie fortement
16:05va mettre en péril le financement extérieur des États-Unis.
16:08Et je crois que ça pourrait être l'amorce d'un choc systémique
16:11extrêmement important.
16:13Je ne dis pas que je fais un parallèle avec ce qui s'est passé en 71 avec Nixon,
16:17mais on pourrait avoir ce qu'on appelle un Nixon-choc,
16:20c'est-à-dire un point de rupture dans la prévisibilité
16:23de la valeur du dollar, en tout cas des parités de change.
16:25– Alors, Bruno, vous faites aussi une analyse approfondie
16:29de la puissance économique de l'Amérique,
16:34des forces sociétales qui la travaillent.
16:38Est-ce que les États-Unis sont un pays fragile aujourd'hui,
16:42que ce soit sur le plan économique,
16:44sur le plan sociétal ou le plan financier ?
16:46– Les États-Unis ont toujours été un pays fragile,
16:50ce ne sont jamais que des États qui se sont unis.
16:53Et aujourd'hui, on vit un changement de régime politique
16:56tout à fait stupéfiant,
16:58avec un régime qui est quasiment paramilitaire
17:01ou qui va le devenir,
17:03et les patrons de la tech qui vont faire mettre en œuvre
17:06une sorte de surveillance de masse,
17:08c'est déjà le cas maintenant.
17:09Donc, c'est un pouvoir qui va se renforcer.
17:11Et en fait, paradoxalement,
17:12ça renforce le pouvoir intérieur des États-Unis,
17:15mais ça crée des ferments de dissension sociale
17:18au sein de ce même pays.
17:20Donc, c'est un pays qui reste, on va dire, incontournable,
17:23qui reste dominant,
17:24mais aujourd'hui, dont l'économie, si elle est forte,
17:27va conduire à des problèmes intérieurs,
17:30et je le répète,
17:31peut-être un jour à un isolationnisme financier
17:33qui va conduire à un problème sur le dollar
17:36et sur la dette américaine.
17:37Donc, on a un mélange de force et de faiblesse,
17:40et en fait, on a beaucoup de mal à appréhender
17:42quel est le tracé final de ce que Donald Trump va faire.
17:45Mais une chose est certaine,
17:46c'est que tout ce qu'il va mettre en œuvre
17:48se fera au détriment du reste du monde,
17:50et en particulier des Européens.
17:52Mais Bruno Collement, après tout,
17:53on pourrait se dire, finalement,
17:55Donald Trump, est-ce que ça n'est pas
17:57qu'une parenthèse dans cette histoire
18:00économique, sociétale et financière de l'Amérique,
18:04et que lorsqu'il ne sera plus président,
18:06j'ai envie de dire, la parenthèse se refermera,
18:08ou au contraire, est-ce que vous pensez
18:10qu'au-delà de Donald Trump,
18:12l'Amérique en est là aujourd'hui
18:14parce que ce sont des tendances lourdes
18:16qui la travaillent et qui vont perdurer,
18:18même lorsque Donald Trump ne sera plus président ?
18:21Oui, je crois que le trumpisme a des racines profondes
18:23qui vont jusqu'au 19e siècle,
18:25et finalement, Trump n'est jamais que l'aboutissement
18:28du néolibéralisme, de la globalisation.
18:32En fait, les Américains sont exténués
18:33d'une globalisation qui, maintenant,
18:35se fait à leur détriment,
18:36et donc le trumpisme va certainement
18:38survivre à Trump.
18:39Mais mon intuition la plus profonde,
18:41c'est que quand Trump dit
18:42« Trump 2028 ou 2032 »,
18:44qu'est-ce qu'il dit ?
18:45Il dit que c'est sans doute
18:46un de ses fils qui va lui succéder,
18:47et donc, en fait, il est en train
18:49de mettre en œuvre soigneusement une dynastie,
18:52ce qui est en fait tout à fait opposé
18:53à l'esprit de la Constitution américaine,
18:55qui ne voulait ni empire, ni monarchie,
18:57ni surtout pouvoir héréditaire.
18:59Donc, le changement, en fait,
19:00est tout à fait profond,
19:02et l'expulsion des démocrates
19:04de quasiment tous les cercles de décision
19:05montre bien qu'aujourd'hui,
19:07les républicains veulent asseoir leur pouvoir
19:09dans une forte tradition, on va dire,
19:12d'impérialisme économique
19:13et d'impérialisme social.
19:14Alors, Bruno Collement,
19:15vous parlez même d'un proto-fascisme
19:18conforté par une dictature technologique.
19:20Oui, ce sont des mots assez lourds.
19:24D'abord, en parler de fascisme,
19:26ça ne ramène pas exactement aux années 30,
19:28mais ça ramène à un pouvoir fort,
19:30à l'exaltation d'un passé mythique,
19:31à la censure,
19:32ça ramène à la négation de la science,
19:35même à, on va dire,
19:37à l'entretien permanent de contre-vérité,
19:39et finalement, le mensonge de la vérité
19:41se confond,
19:42et c'est le mensonge qui va s'imposer
19:43sur la vérité.
19:44Donc, on voit des attributs
19:45de choses qu'on a connues
19:46dans les années 30,
19:47même si on ne peut pas transposer
19:48exactement les mêmes réalités.
19:51Et d'autre part,
19:51on a aujourd'hui
19:52l'alignement des patrons de la tech
19:55qui ont fait complètement allégeance
19:57à Donald Trump,
19:57alors qu'en fait,
19:58originellement,
19:59ils étaient démocrates.
20:01Et en fait,
20:02certains patrons de la tech
20:03ou certains inspirateurs de la tech,
20:05je pense à Peter Thiel
20:07ou même Judy Vance,
20:08le vice-président par exemple,
20:09veulent finalement
20:10un changement anthropologique
20:12du monde,
20:13des États-Unis.
20:14Ils partent de l'idée
20:15que la machine,
20:16que l'intelligence artificielle
20:17étant plus efficiente,
20:19efficace,
20:20omnisciente,
20:21omnisciente,
20:22pardon,
20:23que les humains
20:23sera capable de gérer la société
20:25et que finalement,
20:26l'humain,
20:26dans sa finitude,
20:28dans sa mortalité,
20:29n'est jamais qu'une usance
20:30ou une nuisance.
20:30Donc, c'est un changement
20:31à la fois politique
20:32mais qui est conforté
20:33par ces technologies maintenant
20:36dont les puissances de calcul
20:38sont considérables
20:39et nous surpassent d'ailleurs tous.
20:41Bruno Collement,
20:42vous citez la doctrine Rosa,
20:45la doctrine de Robert Rosa
20:48qui consistait à vouloir faire du dollar
20:52la monnaie prééminente du monde.
20:54Est-ce qu'on est dans une stratégie monétaire
20:57anti-Rosa ?
20:59On est dans une stratégie monétaire
21:01qui est en fait la stratégie Rosa.
21:03Rosa avait dit,
21:04et d'ailleurs il avait fait des émules,
21:06il avait dit
21:06tout doit être fait
21:07pour instrumentaliser le dollar
21:09au profit des États-Unis
21:10et dans les théories
21:12des économistes de Trump,
21:14il y a l'idée que le dollar
21:15doit s'imposer,
21:17que le dollar
21:17doit être en fait utilisé
21:19par un grand nombre de pays
21:21et finalement,
21:22il voudrait même
21:22que des pays amis
21:23souscrivent à la dette américaine,
21:26souscrivent la dette américaine
21:27pour financer l'État américain,
21:29moyennant par exemple
21:30une protection militaire.
21:31Donc,
21:32on est dans un rapport de force
21:33qui est maintenant commercial,
21:35qui porte sur des domaines douaniers,
21:37mais bientôt,
21:38le rapport de force
21:38va porter vraiment
21:39sur la monnaie
21:40et le financement
21:41de l'État américain.
21:41Donc,
21:42je crois qu'on n'a pas encore tout vu,
21:43en fait,
21:44on n'a encore rien vu
21:45du déploiement
21:46de la force américaine
21:47dans le domaine financier monétaire.
21:49Bruno,
21:49est-ce qu'il n'y a pas
21:50une contradiction
21:51entre le fait
21:52de vouloir attirer
21:53aux États-Unis
21:54les capitaux du monde entier
21:56pour financer la dette
21:58et cette stratégie
22:00qui est quand même tout,
22:01sauf une stratégie
22:03de séduction
22:03des investisseurs étrangers ?
22:06Mais il y a évidemment
22:07une contradiction
22:07parce qu'investir aux États-Unis,
22:10ça repose sur l'espoir
22:12d'un dollar
22:12qui reste stable
22:13et ça repose aussi
22:15sur la capacité
22:15à rapatrier
22:16des plus-values,
22:17des bénéfices.
22:18Je crois que les gens
22:19qui investissent aux États-Unis
22:20aujourd'hui
22:21vont avoir de mauvaises surprises
22:22en quelques années.
22:23Non seulement le dollar
22:24va suivre une pente
22:25d'évaluation
22:26et donc la valeur
22:27de les investissements
22:28va baisser,
22:29mais rien ne dit
22:30que la mobilité
22:30des capitaux sera assurée
22:31et rien ne dit
22:32que Trump
22:33ne mettra pas en œuvre
22:34des barrières
22:34douanières ou financières
22:36qui empêcheront
22:37les bénéfices
22:38de socialité étrangère
22:39de revenir
22:40vers leur pays d'origine.
22:41Donc on est devant
22:42aujourd'hui
22:43un pouvoir discrétionnaire
22:44qui devient imprévisible
22:45et qui à mon avis,
22:46je le répète,
22:47s'exercera au détriment
22:48du reste du monde
22:50et en tout cas
22:51certainement
22:51des entreprises
22:52qui dans un premier temps
22:53investissent aux États-Unis.
22:55Alors Bruno,
22:57pour aller plus loin
22:58encore dans cette stratégie
23:00qui conforterait
23:01la suprématie du dollar,
23:03il y a toute la stratégie
23:04autour des monnaies numériques.
23:06Ça consiste en quoi ?
23:09Les monnaies numériques
23:10ça prend différentes formes
23:12que ce soit en Chine
23:13ou aux États-Unis
23:14ou bientôt en Europe
23:15parce que quelques banques
23:15se sont réunies.
23:17Mais l'idée finalement
23:17aux États-Unis
23:18c'est de développer
23:19ce qu'on appelle
23:19ces fameux stable coins.
23:20Ce sont des jetons
23:21qui sont émis
23:23par deux entreprises
23:23essentiellement privées
23:24et ces jetons
23:26sont garantis
23:27par la dette américaine.
23:28En fait,
23:28les stable coins américains
23:30c'est une révolution.
23:31Ce sont comme si
23:32de mini Federal Reserve
23:33étaient créés
23:34et permettaient en fait
23:35d'émettre de la monnaie
23:36dans une parité
23:37de 1 pour 1
23:38par rapport au dollar
23:38et donc détendre
23:40la suprématie du dollar.
23:41Mais bien sûr
23:42on sait que
23:42quand on émet
23:4330 dollars
23:44quelle que soit
23:45la forme du dollar
23:45que ce soit
23:46des stable coins
23:47ou ce soit
23:47des dollars traditionnels
23:48on crée l'abondance
23:50et donc la faiblesse
23:51de la monnaie qu'on crée.
23:52Et donc finalement
23:52ce qui se passe
23:53avec les stable coins
23:54c'est en fait
23:55l'amorce d'un courant
23:56ou la poursuite
23:57d'un courant
23:57dévaluationniste
23:58sur le dollar
23:59qui un jour
24:00entraînera bien sûr
24:00de l'inflation
24:01parce qu'on sait
24:02que toute dévaluation
24:02finit par générer
24:04de l'inflation importée.
24:05On avait connu
24:06dans les années 80
24:08Bruno
24:09des grands désajustements
24:10monétaires
24:12des grands désajustements
24:13des taux de change
24:14on se rappelle
24:14de la sous-évaluation
24:15du Yen
24:16il y avait eu
24:16des grands accords
24:17internationaux
24:18qui avaient donné lieu
24:19notamment après
24:20à une réévaluation
24:21massive du Yen
24:22qui avait corrigé
24:23un petit peu
24:23les écarts
24:24de compétitivité.
24:25Est-ce que ce genre
24:27de coopération
24:28aujourd'hui
24:28est envisageable
24:29ou pas du tout ?
24:31Oui, il y a eu
24:31effectivement dans les années 80
24:32les accords du Louvre
24:33les accords du Platza
24:35qui visaient
24:35une certaine synchronicité monétaire
24:37je crois que ce temps
24:39est complètement révolu
24:40et aujourd'hui
24:42les Américains
24:42n'ont plus de vision
24:43coopératrice du tout
24:44ils veulent gérer
24:45leur monnaie
24:46et je pense que
24:46la seule parité de change
24:47qui les intéresse
24:48c'est par rapport
24:49à la devise chinoise
24:50pas par rapport
24:52à l'euro
24:52et je crois que
24:54si vraiment
24:54ce scénario
24:55que j'anticipe
24:56que j'appréhende
24:56de dévaluation
24:57du dollar
24:58se présente
24:59l'euro sera en grande
25:00difficulté
25:01parce que nous devrons
25:01nous-mêmes
25:02ou bien
25:03faire baisser
25:04les taux d'intérêt
25:05baisser les taux d'intérêt
25:06pour affaiblir l'euro
25:07par rapport au dollar
25:08et suivre le dollar
25:10dans une sorte de guerre
25:11des monnaies
25:11mais si nous gardons
25:12un euro trop fort
25:13nous allons bien sûr
25:15obérer notre potentiel
25:16d'exportation
25:16et en fait
25:17peu de gens réalisent
25:18que les 15%
25:19de taxes douanières
25:20de Trump
25:20s'ajoutent à 10%
25:22de dépréciation du dollar
25:24par rapport à l'euro
25:24ce qui veut dire que
25:25par rapport au début
25:26de l'année 2025
25:27un exportateur européen
25:29subit une pression
25:31à la baisse
25:31de 25%
25:32de son chiffre d'affaires
25:33Mais ce que vous
25:34sous-entendez Bruno
25:35c'est que finalement
25:36les deux grandes monnaies
25:37le dollar
25:38et l'euro
25:39se lancent
25:40toutes les deux
25:40dans une espèce
25:41de bataille
25:43dans lesquelles
25:44ils pourraient être
25:45sérieusement malmenés
25:46tous les deux
25:47Oui
25:48la guerre
25:49la bataille
25:50va certainement
25:50être déclarée
25:51par les Etats-Unis
25:52nous serons
25:53en position
25:54défensive
25:55et il y aura
25:56bien sûr
25:56de grands débats
25:57au sein de la zone euro
25:57parce que si on doit
25:58baisser le taux d'intérêt
26:00pour affaiblir
26:01l'euro par rapport
26:02au dollar
26:02il y aura un schisme
26:03il y a des pays
26:04qui ne seront pas d'accord
26:05de baisser le taux d'intérêt
26:06d'autres qui le souhaiteront
26:08comme peut-être la France
26:09et donc il va y avoir
26:11des débats politiques
26:12extrêmement extrêmement aigus
26:13mais ce qui est clair
26:14c'est qu'on ne peut pas imaginer
26:15que dans un monde
26:16d'endettement public
26:17tellement gigantesque
26:19à un certain moment
26:20la monnaie
26:20ne serve pas
26:21de variable d'ajustement
26:22et donc je crois
26:23que l'aboutissement
26:24de cet excédent
26:25de dette publique
26:25ce sont des réajustements
26:27monétaires
26:28mais qui ne seront pas
26:29du tout coopératifs
26:29qui seront sans doute
26:30antagonistes
26:31Merci beaucoup
26:33à tous les deux
26:34je rappelle vos deux livres
26:35Didier Kahn
26:36L'euro en danger
26:37c'est aux éditions
26:38Odile Jacob
26:39Bruno Collman
26:40Donald Trump
26:41le spectre d'un fascisme numérique
26:43c'est aux éditions
26:44Antémis
26:45on se retrouve
26:46tout de suite
26:47pour la deuxième partie
26:48de l'émission
26:49BFM Business
26:53la librairie de l'écho
26:56Emmanuel Lechypre
26:57On se retrouve
26:59pour la deuxième partie
27:00de cette librairie de l'écho
27:02nous la clôturons
27:03avec notre batterie
27:05d'études
27:05de chiffres
27:06avec le coup de coeur
27:07de la rédaction
27:07mais tout de suite
27:08on retrouve nos critiques
27:10à ma gauche
27:11Christian Chamagneux
27:12éditorialiste
27:13à alternativeéconomique.fr
27:15et grand animateur
27:16de la rubrique livre
27:17dans alternativeéconomique
27:19le magazine
27:20et puis à ma droite
27:21Julien Damont
27:22enseignant
27:22aux ponts et chaussées
27:24et à HEC
27:25grand critique
27:27lui aussi
27:28allez
27:28on commence
27:29allez
27:30avec quoi
27:30avec le choix de Julien Damont
27:32l'intelligence artificielle
27:34et l'emploi
27:34le livre de Grégory Verdugo
27:36aux presse de Sciences Po
27:37je dirais
27:38enfin
27:39enfin un ouvrage
27:40de synthèse
27:41claire
27:41accessible à tout le monde
27:43faisant le point
27:43sur les études économiques
27:45sérieuses
27:45avec un propos
27:47nuancé
27:48sur l'impact de l'IA
27:49sur l'emploi
27:50parce qu'on a tout entendu
27:52d'ailleurs on entend tout
27:53avant même que l'on parle
27:54d'IA
27:54depuis l'informatisation
27:55jusqu'à la blockchain
27:57qu'on a un peu oubliée
27:58en passant par le méta
27:59la révolution numérique
28:00on nous explique
28:01que c'est un peu
28:02la fin du monde
28:03en matière d'emploi
28:04c'est-à-dire la disparition
28:05du travail
28:06ou sa polarisation
28:07on a tout le spectre
28:08ça on a tout
28:09alors qu'en l'espèce
28:10là on a 5 chapitres
28:12très synthétiques
28:13avec une bibliographie
28:15qui n'est pas considérable
28:16mais qui est la synthèse
28:17des savoirs
28:18sur ces questions
28:18du point de vue économique
28:20nous avons un auteur
28:21qui nous propose
28:22le constat clair
28:24sur les perspectives
28:25technoptimistes
28:27ou symétriquement
28:29techno-pessimistes
28:31sur l'impact
28:32qu'on n'arrive pas
28:33à mesurer encore
28:34sur la productivité
28:35l'impact
28:36sur les inégalités
28:37qui n'est pas
28:38l'explosion
28:39des inégalités
28:39mais qui est potentiellement
28:40même
28:40cet IA
28:42un outil favorable
28:43aux
28:44pour le moment
28:45moins expérimentés
28:47en la matière
28:47et ce qu'il montre aussi
28:49c'est qu'au-delà
28:49de se bagarrer
28:50quant à savoir
28:50si oui ou non
28:51ça va détruire
28:51plein d'emplois
28:52aujourd'hui
28:53concrètement
28:53ça a un impact
28:54sur notre emploi
28:55dans la vie quotidienne
28:56puisque l'IA
28:57c'est potentiellement
28:58de la discrimination
28:58l'IA c'est
28:59objectivement
29:00de la sursubordination
29:01qui fait qu'on est
29:02sous surveillance générale
29:04mais je prends presque
29:04un ton engagé
29:05en disant cela
29:06alors que l'intérêt
29:06de cet ouvrage
29:07de mon petit point de vue
29:08c'est qu'il fait le point
29:10de manière très mesurée
29:11sur ce sujet
29:12que généralement
29:13les technoprophètes
29:14nous mettent en avant
29:14en expliquant
29:15que tout va changer
29:16et d'ailleurs
29:16j'ai commencé à être
29:17piqué de curiosité
29:18en lisant ce petit ouvrage
29:20qui est très
29:20académique
29:21mais extrêmement accessible
29:22par une remarque
29:23qui est très importante
29:24je pense que Christian
29:25a dû apprécier
29:26c'est quand il nous dit
29:27qu'une partie
29:28des prophéties apocalyptiques
29:30sont quand même liées
29:30à des études
29:31qui ont été financées
29:32par les entreprises
29:33qui ont intérêt
29:34à trouver encore
29:35des milliards
29:36et des dizaines
29:37voire des centaines
29:37de milliards d'investissements
29:38pour dire combien
29:39leur sujet est important
29:40et il termine
29:41en expliquant quand même
29:42que nous sommes
29:44dans une période
29:44un rien exubérante
29:45sur ces affaires d'IA
29:46il y a de la réalité
29:47il y a de la transformation
29:48en cours
29:48il y a des transformations
29:49pour l'avenir
29:51parce que c'est une technologie
29:52dite d'usage général
29:53mais nous sommes face
29:54à un emballement
29:55et peut-être face
29:56à une bulle
29:56qu'il faudrait dégonfler
29:57donc vraiment
29:58je conseille
29:59un peu de mesure
30:00donc Christian Chavagne
30:01C'est l'avis de Julien
30:03il n'y a rien de révolutionnaire
30:04mais c'est une bonne
30:05petite synthèse
30:06sur ce que les économistes
30:07ont à dire aujourd'hui
30:08sur l'IA
30:08avec le premier appel
30:10qui est de dire
30:10il n'y a pas beaucoup
30:11dans l'histoire
30:12de ces innovations
30:14technologiques
30:14à usage général
30:15quand vous inventez
30:16l'imprimerie
30:16c'est juste pour imprimer
30:17des choses
30:18par contre
30:18la machine à vapeur
30:20l'électricité
30:21l'informatique
30:21et l'IA
30:22sont des inventions
30:23des révolutions technologiques
30:25à usage général
30:25ce que vous pouvez inventer
30:27d'un côté
30:27va pouvoir se répandre
30:29dans beaucoup de secteurs
30:30est-ce que ça va booster
30:31la productivité
30:32ou pas ?
30:32pour l'instant
30:33les économistes
30:34nous disent
30:34pas grand chose
30:35lui nous dit
30:35il est quand même
30:36plutôt globalement
30:37dans l'IA
30:38j'ai trouvé plutôt
30:38du côté des technoptimistes
30:40que des technopessimistes
30:42oui peut-être
30:43que ça va remettre en cause
30:45certains emplois
30:45déjà certains emplois
30:46sont pris
30:48des traducteurs
30:49des relations clients
30:50mais en même temps
30:50ça crée des nouveaux emplois
30:51dans la cybersécurité
30:52sur la productivité
30:54Julien l'a dit
30:55aujourd'hui
30:56ça va être plutôt
30:56les moins qualifiés
30:57à mieux s'en sortir
30:58est-ce que ça va mettre
31:00beaucoup de temps
31:00ou pas
31:01pour que les gains
31:02de productivité viennent
31:03on se rappelle
31:03la fameuse phrase de Solo
31:04l'informatique
31:05je vois des gains
31:06de productivité
31:07partout dans l'économie
31:08et bien là
31:09peut-être que ça va aller
31:10un peu plus vite
31:10que d'habitude
31:11parce que l'accès
31:12est plutôt facile
31:13et que ça aide
31:15encore une fois
31:16les moins qualifiés
31:17donc ce qu'il dit
31:17c'est que cette fois-ci
31:18ça n'est pas si différent
31:19que ça
31:19les grandes ruptures
31:21technologiques du passé
31:21c'est pas si différent
31:22en plus ça pourrait aller
31:23plus vite
31:23pour gagner des gains
31:24de productivité
31:25et il finit en disant
31:25attention l'Europe
31:26on essaie nous
31:27d'être les régulateurs
31:28de l'IA
31:28mais ça va
31:29là pour le coup
31:30il prend vraiment
31:30le point de vue
31:31des économistes pro-IA
31:33en disant
31:33oui mais attention
31:34cette régulation européenne
31:35elle va plutôt
31:37casser l'innovation
31:37réduire la concurrence
31:38et l'Europe de toute façon
31:39est complètement en retard
31:40sur le reste du monde
31:41dans le sujet
31:42bonne petite synthèse
31:43pédagogie
31:44je suis d'accord avec Julien
31:44vu le nombre d'études
31:46qui sont publiées
31:48toutes les semaines
31:49sur le sujet
31:50c'est vrai que
31:51ça fait du bien
31:52d'avoir une petite synthèse
31:54assez ramassée
31:56on passe à votre choix
31:57on prend les airs
31:59Christian Chabagneux
32:00on s'envole
32:01avec vous
32:02de Blériot
32:03à Airbus
32:04une histoire
32:05des industries
32:05aéronautiques européennes
32:071910-2024
32:09c'est un livre
32:10de Claire Juillet
32:11et Jean-Marc Olivier
32:12chez Duneau
32:13je crois que c'est
32:14chez Armand Colin
32:15mais non c'est chez Duneau
32:16ah oui mais c'est la même maison
32:17je crois maintenant
32:18mais bon c'est signé Armand Colin
32:19c'est signé Armand Colin
32:20alors Armand Colin
32:21il n'y a pas beaucoup de secteurs
32:23je me suis trompé de compagnie
32:25désolé
32:26je n'étais pas au bon guide
32:28comptoir d'embarquement
32:29il n'y a pas beaucoup de secteurs
32:31dans l'économie mondiale
32:32pour lesquels la France
32:33joue un rôle vraiment important
32:34et tient sa place
32:35dans la concurrence mondiale
32:36l'aéronautique
32:36ça fait partie
32:37de ces secteurs
32:38et on s'aperçoit
32:38en lisant ce livre
32:39en remontant fin 19ème
32:41début 20ème
32:41que ça fait très longtemps
32:42en fait
32:42que la France joue un rôle clé
32:44et on apprend
32:46qu'à cette période
32:47donc on est au tout début 20ème
32:48même s'il y a des innovateurs
32:49un peu partout
32:50le cluster mondial
32:52de l'aéronautique
32:52ça se passe en France
32:53tout le monde vient en France
32:54pour essayer
32:55de voir
32:57ce qui se passe
32:57en matière de développement
32:59de l'aviation
32:59ce qui fait qu'avant
33:00la première guerre mondiale
33:01la France
33:01c'est la première flotte
33:02aéronautique mondiale
33:03pendant la première guerre mondiale
33:04la France
33:05c'est le premier producteur
33:06d'avions de combat
33:06on a des gens
33:09évidemment
33:09qui sont
33:10comme Blériot
33:11qui est cité
33:12sur la couverture
33:13qui au début
33:13sont des pilotes
33:14puis qui montent leur compagnie
33:15c'est quand même
33:15un petit peu risqué
33:16donc ils vont chercher
33:17plutôt des aviateurs
33:18Roland-Garros par exemple
33:19qui est un de ces aviateurs
33:20un de ces pionniers
33:21de l'aviation
33:22la TECOER
33:23lui il se dit
33:24oulala
33:24ce cluster
33:25il est plutôt autour de Paris
33:28attention si des fois
33:28les allemands débarquent
33:29on est un peu trop près
33:31de la ligne de front
33:31donc s'il est le premier
33:32qui va dire
33:33on pourrait peut-être
33:34s'installer
33:34tiens peut-être
33:35autour de Toulouse
33:36et c'est là
33:36que va naître déjà
33:37dès l'entre-deux-guerres
33:38ce moment
33:41ce district industriel
33:43autour de l'aéronautique
33:43sur Toulouse
33:44la TECOER
33:46il ne va pas réussir
33:47à bien s'en sortir
33:48ça va être fusionné
33:48ça va donner
33:49l'aéropostale
33:50l'aéropostale
33:51avec des gens
33:52comme Mermoz
33:53avec Saint-Exupéry
33:54comme pilote
33:54et puis
33:55l'aéropostale
33:56ne va pas réussir
33:57et donc
33:57tout ça va fusionner
33:58en 1933
33:59pour donner
34:00Air France
34:00la compagnie nationale
34:02la deuxième guerre mondiale
34:03comme toujours
34:03les guerres
34:03grande innovation
34:05et tout le reste
34:06toute la fin du livre
34:07c'est pour nous raconter
34:08l'épopée concorde
34:09oui peut-être échec commercial
34:11à la fin
34:12mais
34:12grand succès
34:14technologique
34:15et puis bien sûr
34:16toute l'épopée
34:16Airbus
34:17qui fait qu'aujourd'hui
34:17la première compagnie du monde
34:19c'est quand même
34:19Airbus qui est passé devant Boeing
34:21donc moi je ne suis pas du tout
34:22un fan de l'aviation
34:23je ne suis pas du tout un fan
34:24des aéronautiques
34:25mais j'ai trouvé
34:25cette perspective longue
34:27historique
34:28et bien documentée
34:29et bien expliquée
34:30et surtout l'auteur
34:31n'hésite pas
34:32et n'oublie pas
34:32de nous dire
34:33attention à partir des années 60
34:34il y a des contestations écologiques
34:35et puis elles ne vont pas
34:36arrêter de monter
34:37et attention
34:38nous dit aussi l'auteur
34:38l'avion c'est quand même
34:40réservé
34:40une toute petite partie
34:41de la population mondiale
34:42c'est quand même
34:43un moyen de transport
34:43de privilégier
34:44il n'y a pas beaucoup de monde
34:45qui prend l'avion
34:45belle petite synthèse
34:46belle grande synthèse historique
34:48Julien
34:50votre avis ?
34:51On apprend beaucoup de choses
34:52on sent que c'est signé
34:53de passionné
34:55alors on a comme ça
34:57les vertus d'un Roland-Garros
34:58par exemple
34:59qui est un diplômé d'HEC
35:00on oublie tout ça
35:01il n'a pas fait qu'HEC
35:02qui en fait
35:03était un pilote civil majeur
35:04on a
35:06surtout
35:06je trouve
35:07à travers
35:08j'aurais une petite critique
35:10moi c'est que c'est bardé de chiffres
35:12pas forcément toujours
35:13extrêmement accessible
35:15de détails
35:16sur les différents modèles
35:17d'avions
35:17etc.
35:18mais ça
35:18c'est la passion des auteurs
35:19mais on apprend beaucoup de choses
35:21sur un mouvement général
35:23d'innovation
35:23quelle transformation
35:24internationale
35:26de concentration
35:27économique
35:28parce que
35:28c'est assez rigolo
35:29c'est le début finalement
35:30de l'ouvrage
35:30où on a
35:31de multiples petites entreprises
35:33un peu partout
35:33des artisans
35:34et qui composent
35:35cette révolution extraordinaire
35:37donc on a innovation
35:38concentration
35:39coopération
35:40coopération internationale
35:41enfin
35:41Querbus va incarner
35:43on a aussi
35:44ces formidables
35:45réussites technologiques
35:46qui à chaque fois
35:47quand même
35:48deviennent des échecs commerciaux
35:49ça commence par la caravel
35:50c'est le cas du Concorde
35:51et c'est aussi le cas
35:52de la 380
35:53puisque c'est bien
35:54ce qu'ils nous décrivent
35:55pour aboutir
35:55c'est vrai quand même
35:56à cette réussite européenne
35:58après moult
35:58Pourquoi ça n'avait pas marqué
35:59la caravel ?
36:00Ah bah pareil
36:01parce que globalement
36:02ils n'avaient pas réussi
36:02à en vendre assez
36:03et puis ça ne pénétrait pas
36:05les autres marchés internationaux
36:08comme le Concorde
36:09après il y a peut-être eu
36:10et là ils n'insistent pas
36:13sur les difficultés technologiques
36:15ou le dépassement
36:16par d'autres appareils
36:18mais enfin
36:18caravel qui est marqué
36:19je pense dans l'histoire française
36:20eux nous disent bien
36:21que formidable réussite technologique
36:24mais aboutissant
36:25à des difficultés commerciales
36:26même chose pour le Concorde
36:27même chose pour la 380
36:29ce qui n'empêche pas
36:30Airbus d'être aujourd'hui
36:32loin devant Boeing
36:34donc on apprend plein de choses
36:35on apprend plein de choses
36:36par les différentes périodes
36:38Cocorico vive la France
36:39au tout départ
36:40présence
36:41alors Christian l'a bien dit
36:42extraordinaire
36:43de l'industrie française
36:44pendant la première guerre mondiale
36:45dépassement par les américains
36:47pendant la seconde guerre mondiale
36:48et puis construction européenne
36:50lente
36:51de ce qui fait aujourd'hui
36:53un champion formidable
36:54de l'industrie moderne
36:58ceci dit
36:58ce que j'ai préféré moi
36:59c'est le début de l'ouvrage
37:00ou la moitié de l'ouvrage
37:01c'est sur l'histoire
37:02où on nous fait
37:03d'ailleurs un truc assez rigolo
37:04que je ne connaissais pas
37:04c'est le passage
37:06des plus légers clairs
37:08c'est-à-dire
37:09les dirigeables
37:09les ballons
37:10au plus lourd que l'air
37:11qui transforme tout
37:12et un chiffre
37:13moi m'a marqué
37:13comme Christian ne l'a pas donné
37:14je le donne
37:15qui est le chiffre
37:15de la non-démocratisation
37:17il faut le dire
37:17mais de l'extension
37:18c'est qu'au début des années 20
37:19il y avait 5000 passagers
37:21civils par an
37:21aujourd'hui c'est 5 milliards
37:23ça a été multiplié
37:24par 1 million
37:25mais ça concerne
37:26qu'une toute petite partie
37:27de l'humanité
37:27mais en tout cas
37:28oui
37:28pour ceux qui aiment ce sujet
37:30c'est très intéressant
37:31pour ceux qui veulent
37:32comprendre quelque chose
37:33à une industrie centrale
37:34il faut se plonger dedans
37:35malgré quelques mini lourdeurs
37:37voilà
37:375 milliards de passagers
37:38mais souvent les mêmes
37:39c'est le sujet bien sûr
37:41et oui
37:41merci
37:42allez
37:43c'est l'heure
37:43de notre étude
37:45de la semaine
37:46BFM Business
37:48la librairie de l'écho
37:50l'étude de la semaine
37:51et il s'agit
37:54de la passionnante
37:56enquête
37:57sur la perception
37:58des rémunérations
37:59par les salariés
38:00du secteur privé
38:01réalisé par le think tank
38:02Terra Nova
38:04dont nous accueillons
38:05le directeur général
38:06Thierry Peige
38:07bonjour Thierry
38:07bonjour
38:08alors Thierry
38:10dans cette étude
38:12d'abord un constat inquiétant
38:13les français
38:15ne croient plus
38:16à l'augmentation
38:16de leur niveau de vie
38:17grâce à leur salaire
38:19oui c'est
38:21un des constats
38:23les plus troublants
38:23de cette étude
38:24quand on leur demande
38:25qui peut agir
38:26en faveur de leur pouvoir d'achat
38:27et de leur niveau de vie
38:28ils ne répondent pas
38:30en premier lieu
38:30l'entreprise
38:32mon employeur
38:33ils répondent
38:35les pouvoirs publics
38:36alors les cadres
38:37répondent encore
38:37l'entreprise
38:38mais tous les autres
38:39les professions intermédiaires
38:40les ouvriers
38:41les employés
38:41disent
38:41les pouvoirs publics
38:43et à un niveau
38:44relativement élevé
38:45et pour les employés
38:47les ouvriers
38:48les professions intermédiaires
38:49l'entreprise
38:50n'arrive même
38:50qu'en troisième position
38:51donc voilà
38:52quand on a des problèmes
38:53de achat dans ce pays
38:54on manifeste pas
38:55sous les frais
38:56alors ce qui est
38:58quand même intéressant
38:59c'est que
38:59pour autant
39:00on a l'impression
39:01que les salariés
39:02n'en veulent pas
39:04à l'entreprise
39:05ils sont un peu
39:06sur le mode
39:07l'entreprise
39:08fait ce qu'elle peut
39:08oui en effet
39:11ils donnent le sentiment
39:12d'être un peu découragés
39:13de ce point de vue
39:14de considérer
39:15que beaucoup
39:16considèrent que leur entreprise
39:17fait ce qu'elle peut
39:18compte tenu de ses marges
39:19de manœuvre
39:20singulièrement
39:21dans les petites entreprises
39:22les PME
39:23parce que dans les grandes entreprises
39:24il y a quand même
39:24encore une majorité de gens
39:25qui disent
39:26si mon entreprise
39:27pourrait faire mieux
39:28mais dans l'ensemble
39:30les gens sont assez
39:31assez résignés
39:33sur ce que pourrait faire
39:35leur entreprise
39:35en faveur de leur rémunération
39:37alors ce qui est
39:39en même temps
39:40troublant
39:41c'est qu'il y a
39:41d'un côté
39:42on n'en veut pas
39:43à l'entreprise
39:44mais on a l'impression
39:46qu'il y a quand même
39:46beaucoup de malentendus
39:48beaucoup de manque
39:50de dialogue
39:51de manque de transparence
39:52entre le salarié
39:53et l'entreprise
39:55sur tout un tas de sujets
39:56par exemple
39:56le décalage
39:59entre
39:59la contribution
40:01qu'ils ont
40:01le sentiment
40:02d'apporter
40:02à l'entreprise
40:03et
40:04leur rémunération
40:05Oui c'est ça
40:08c'est à dire que
40:08la plupart
40:09une grosse majorité
40:11de salariés
40:12aujourd'hui
40:12pensent qu'ils n'en ont pas
40:14pour leur argent
40:15ils pensent qu'ils font
40:17des efforts
40:17qu'ils s'investissent
40:20dans le travail
40:21mais qu'en retour
40:22ils ont une rémunération
40:23qui n'est pas à la hauteur
40:24ça c'est vrai
40:26de presque
40:26toutes les catégories sociales
40:27mais ça n'est plus encore
40:29des petites classes moyennes
40:30c'est à dire
40:31des professions intermédiaires
40:32du privé
40:33c'est qui les professions
40:34intermédiaires du privé
40:35c'est toujours un peu difficile
40:36à dire
40:36parce que c'est une catégorie
40:37hybride
40:37mais vous avez
40:38là-dedans
40:39des préparateurs
40:40en pharmacie
40:41vous avez des techniciens
40:42des services comptables
40:43juridiques
40:44financiers
40:44des entreprises
40:45donc une assez grande
40:47diversité de gens
40:48qui ont en commun
40:49d'avoir
40:49une petite formation
40:51enfin une formation
40:52un diplôme
40:52du supérieur cours
40:53BTS
40:54DUT
40:55etc
40:56d'avoir très vite
40:57accédé à la propriété
40:58d'être allé chercher
40:59son logement
41:00assez loin
41:00de son lieu de travail
41:01d'avoir une vie
41:02où on fait
41:03des déplacements
41:04en voiture
41:04assez longs
41:05chaque jour
41:05vous avez reconnu
41:06cette France
41:08des petites classes moyennes
41:09qui aujourd'hui
41:10considère
41:11qu'au regard
41:11de ses diplômes
41:12de ses compétences
41:13de ses responsabilités
41:14de son investissement
41:15et bien
41:16elle n'est pas
41:17justement
41:17rémunérée
41:19c'est à dire
41:19qu'ils ont le sentiment
41:20qu'il n'y a pas
41:22de méritocratie
41:22aujourd'hui
41:23dans l'entreprise
41:24et dans le secteur privé
41:25Merci Thierry Pech
41:27directeur général
41:28de Terra Nova
41:29pour cette étude
41:31sur la perception
41:32des rémunérations
41:32par les salariés
41:33du privé
41:34Allez
41:35encore plus d'études
41:36encore plus de chiffres
41:37c'est maintenant
41:38dans la librairie de l'écho
41:39BFM Business
41:42la librairie de l'écho
41:43des idées
41:44et des chiffres
41:45Et on démarre
41:47avec ce
41:48World Risk Report
41:492025
41:50d'un institut allemand
41:52le Bundesentwinklug
41:53Ilft
41:54qui s'intéresse
41:56à l'impact
41:57des ouragans
41:59sur l'économie mondiale
42:01sachant que
42:01les ouragans
42:02sont
42:03un des principaux
42:05événements climatiques
42:06qui perturbent
42:08l'activité économique
42:09notamment
42:10entre 2000 et 2019
42:11nous dit ce rapport
42:13et bien
42:14les ouragans
42:15ont représenté
42:1744%
42:18de tous les désastres
42:19naturels
42:20ils ont affecté
42:22plus de
42:221,6
42:23milliards
42:24d'habitants
42:25sur la planète
42:26avec des pertes économiques
42:27qui ont atteint
42:28les 650 milliards
42:30de dollars
42:31Alors quel est
42:31ce classement
42:32aujourd'hui
42:33des pays
42:33les plus menacés
42:34par ces ouragans
42:36et bien
42:36les pays
42:37les plus menacés
42:38se concentrent
42:39en Asie
42:40et en Amérique
42:41avec
42:42effectivement
42:43l'Afrique
42:44aussi
42:44qui continue
42:45à afficher
42:46un certain
42:47niveau
42:47de vulnérabilité
42:48les Philippines
42:49sont le pays
42:51qui sont
42:51en top
42:52de ce classement
42:53des pays
42:54les plus menacés
42:55devant l'Inde
42:57l'Indonésie
42:58la Colombie
42:59et le Mexique
42:59parmi les pays
43:00les moins menacés
43:01et qui sont pourtant
43:02des pays
43:03qui se situent
43:04au bord de l'eau
43:05le Luxembourg
43:05sans marin
43:06Andorre
43:07Monaco
43:08sachant que
43:09Luxembourg
43:09n'est pas au bord
43:09de la mer
43:10bien évidemment
43:11mais c'est le cas
43:12de Monaco
43:13par exemple
43:14Le chiffre de la semaine
43:16On enchaîne
43:19avec un autre
43:20rapport
43:21important
43:21sur l'économie mondiale
43:23et c'est
43:24le World Robotic
43:26Report
43:272025
43:28qui fait le point
43:29finalement
43:30sur
43:30les ventes
43:31de robots
43:32dans le monde
43:33alors on apprend
43:34qu'il y a
43:35exactement
43:364 664 000
43:39robots
43:40aujourd'hui
43:41en service
43:41dans les usines
43:42du monde entier
43:44avec
43:45une proportion
43:46de robots vendus
43:47qui a doublé
43:48au cours des 10 dernières années
43:49c'est
43:51le niveau
43:51de 2024
43:52le deuxième niveau
43:53le plus élevé
43:54de l'histoire
43:55en matière
43:55de vente de robots
43:56ça fait 5 ans
43:57que ces ventes
43:58sont supérieures
43:59à 500 000
44:00unités
44:01chaque année
44:01alors tenez-vous bien
44:03l'Asie compte
44:03pour 74%
44:05de ses nouvelles ventes
44:07de robots
44:0716% seulement
44:09pour l'Europe
44:099%
44:10pour l'Amérique
44:11la Chine
44:12est évidemment
44:13de loin
44:13le pays
44:14qui en installe
44:15le plus
44:1654%
44:17de la demande
44:18le Japon
44:19maintient
44:20son deuxième rang
44:21mondial
44:22et si on regarde
44:23l'Europe
44:24chiffre très significatif
44:26pardon
44:27et bien
44:27les installations
44:28de robots
44:28sont en baisse
44:29de 8%
44:30sur l'année
44:33sachant que
44:34c'est l'Allemagne
44:35qui est le marché
44:35le plus important
44:36devant l'Italie
44:38et c'est l'Espagne
44:39qui est désormais
44:40troisième
44:41qui a ravi
44:42sa troisième place
44:42à la France
44:43qui est donc
44:43quatrième
44:45L'Alerte de la Semaine
44:47L'Alerte de la Semaine
44:50c'est presque
44:52la riposte
44:53j'ai envie
44:53de dire
44:54des grandes entreprises
44:55françaises
44:56face à toutes les perspectives
44:57de taxation
44:58de l'entreprise
45:01et c'est donc
45:01l'AFEP
45:02l'Association Française
45:03des Grandes Entreprises
45:04qui publie
45:05un état des lieux
45:06de ce que pèsent
45:07les grandes entreprises
45:08dans le paysage
45:10économique français
45:11pour rappeler
45:12qu'effectivement
45:13les entreprises
45:14sont créatrices
45:14de richesse
45:16distribuent
45:17des revenus
45:17pour leurs salariés
45:18et payent
45:20énormément d'impôts
45:21pour être plus précis
45:22117 entreprises
45:23donc membres
45:24de l'AFEP
45:25dont une cinquantaine
45:26d'entreprises familiales
45:27qui représentent
45:2813% du PIB
45:2912% de l'emploi privé
45:3019%
45:32de l'ensemble
45:33des prélèvements
45:34obligatoires
45:3415%
45:35de la masse salariale
45:36et 50%
45:37de la R&D privée
45:3985 milliards
45:41de prélèvements
45:42ça représente
45:4331%
45:44de la valeur
45:45ajoutée
45:46et en y ajoutant
45:47les nouvelles mesures
45:48fiscales 2025
45:49à périmètre égal
45:51ce serait même
45:5195 milliards
45:53de prélèvements
45:54la FEP
45:55insiste aussi
45:55sur la répartition
45:56finalement
45:57de cette richesse
45:58créée
45:59272 milliards
46:00d'euros
46:00de valeur ajoutée
46:0160%
46:03sont dirigés
46:04vers les salariés
46:0520%
46:06vers l'investissement
46:075%
46:08vers les actionnaires
46:09répartition
46:11stable
46:11nous dit la FEP
46:12avertissement
46:13que tous ces chiffres
46:14à ceux qui manipulent
46:16la nitroglycérine
46:17fiscale
46:18comme de l'eau
46:20BFM Business
46:22la librairie de l'écho
46:23le coup de coeur
46:24de la rédaction
46:25et cette semaine
46:28c'est le coup de coeur
46:29de notre grand reporter
46:30Mathieu Pechberti
46:31à BFM Business
46:33ça va Mathieu ?
46:34ça va Emmanuel ?
46:35Mathieu
46:35vous avez choisi
46:37cette semaine
46:38de nous parler
46:39d'un livre
46:39qui est un peu
46:40considéré
46:41comme un brûlot
46:41il faut le spécifier
46:43c'est le livre
46:44du journaliste
46:44Laurent Mauduit
46:45Collaboration
46:46enquête sur les milieux
46:47d'affaires
46:48et l'extrême droite
46:48c'est aux éditions
46:49La Découverte
46:51Mathieu
46:51peut-être un mot
46:52sur l'auteur
46:53Laurent Mauduit ?
46:54Oui Laurent Mauduit
46:54qui est assez connu
46:55à la fois dans le monde
46:56des affaires
46:57et dans le milieu journalistique
46:58il a été journaliste
47:00à Mediapart
47:00depuis sa création
47:01c'est un même
47:03des fondateurs
47:04de Mediapart
47:04avec Edouard Plenel
47:05il était auparavant
47:06journaliste au monde
47:07et spécialisé
47:08depuis maintenant
47:08près de 40 ans
47:09sur l'économie
47:11les milieux économiques
47:12et les affaires financières
47:13Alors qu'est-ce qu'il nous décrit
47:15qu'est-ce qu'il nous explique
47:17dans ce livre
47:18Mathieu ?
47:19Alors Laurent Mauduit
47:19il nous décrit
47:20une nouvelle réalité
47:21depuis un an
47:22qui est le rapprochement
47:23du Rassemblement National
47:24et des milieux économiques
47:26Alors vous vous souvenez
47:26que lors de la dissolution
47:28à l'été 2024
47:29le Rassemblement National
47:30a lancé une offensive
47:31sur le patronat
47:32dans la perspective
47:33de 2027
47:35parce qu'ils se sont bien
47:36rendus compte
47:36que l'économie
47:38et on le sait
47:38à BFM Business
47:39ce n'est pas
47:39leur point fort
47:40alors le journaliste
47:41le journaliste de Mediapart
47:42raconte les coulisses
47:43souvent connus
47:44des liens entre le RN
47:45et certains patrons
47:46l'ancien PDG d'EDF
47:47évidemment Henri Proglio
47:49par exemple
47:49ou son ami Eric Trappier
47:51le patron de Dassault Aviation
47:52qui rencontre régulièrement
47:54Marine Le Pen
47:54mais aussi
47:55et c'est nouveau
47:56des liens entre le RN
47:57et les organisations patronales
47:58au premier rang desquelles
47:59le MEDEF
48:00il y a d'ailleurs
48:01un entretien très intéressant
48:03entre Laurent Mauduit
48:03et Patrick Martin
48:04mais ce qui est intéressant
48:05ce n'est pas que ce soit
48:06Marine Le Pen
48:07qui n'est pas à la manœuvre
48:08mais c'est son fidèle lieutenant
48:10Jordan Bardella
48:11porteur de cette nouvelle
48:13ligne politique du RN
48:14la ligne politique pro-business
48:15c'est un passage
48:16qui est quand même
48:17un peu court dans le bouquin
48:18et qui est
48:18on va dire occulté
48:20en tout cas
48:21par les cas systématiques
48:22de Vincent Bolloré
48:23évidemment
48:24et de Pierre-Edouard Sterrin
48:25cet ultra-catholique
48:26qui parle à quelques patrons
48:28deux exemples
48:29évidemment
48:30qui sont bien réels
48:31et on en parle souvent
48:32notamment de Vincent Bolloré
48:33mais un peu trop présent dans ce livre
48:34parce que Mathieu
48:34après tout
48:35c'est quand même
48:36le rôle aussi des patrons
48:37de se rapprocher
48:38et de discuter
48:39avec les partis
48:40qui deviennent
48:41parce que c'est une réalité
48:42les partis majoritaires
48:43dans l'opinion publique
48:44et dans les votes
48:46oui oui
48:46en tout cas
48:46c'est l'argument des patrons
48:48de dire qu'il faut
48:48s'adapter
48:49on va dire
48:50au pouvoir en place
48:50et on connaît
48:51l'opportunisme bien connu
48:53du patron
48:54des patrons en général
48:55alors Laurent Mauduit
48:57il nous parle d'aujourd'hui
48:58il se replonge aussi
48:58dans l'histoire
48:59des relations
49:00entre l'extrême droite
49:01et les patrons
49:02oui alors ça
49:03c'est vraiment très intéressant
49:04parce que ce livre raconte
49:05effectivement
49:05pour le coup
49:06la véritable collaboration
49:08c'est le titre de son livre
49:09qui est à mon sens
49:10un peu exagéré
49:10mais là la véritable collaboration
49:11de certains patrons
49:13notamment pendant
49:14la seconde guerre mondiale
49:14alors il y a quelques exemples
49:16on va dire
49:16assez connus
49:17notamment autour de Renault
49:18ou du fondateur de L'Oréal
49:20Eugène Schuller
49:21et puis il y a aussi
49:22un parallèle saisissant
49:23qui est fait dans le bouquin
49:24avec la mairie de Trump
49:26évidemment
49:26et l'ère du libertarianisme
49:28ce que Laurent Mauduit appelle
49:30le capitalisme
49:31sans démocratie
49:32ce mouvement
49:32évidemment porté
49:33par Elon Musk
49:34se propage
49:35chez certains
49:36entrepreneurs français
49:37écrit-il
49:38alors c'est vrai
49:39beaucoup de patrons
49:40ont été séduits
49:40par Donald Trump
49:41même publiquement
49:42on l'a vu en France
49:43et la volonté de Trump
49:44de casser les réglementations
49:46de relancer
49:46les vagues de libéralisation
49:47mais Laurent Mauduit
49:49s'emballe un peu
49:50quand même
49:50disons-le
49:51en comparant
49:52ce qui se passe en France
49:53ce mouvement
49:53qu'il décrit
49:54qu'il compare
49:55avec l'Argentine
49:56de Milley
49:56ou même l'ancien Chili
49:58de Pinochet
49:59vous savez
50:00cette vague
50:00d'ultra-libéralisation
50:01lancée par Milton Friedman
50:03et ses Chicago Boys
50:05dans les années 70
50:05Merci Mathieu Pechberti
50:08pour ce décryptage
50:10du livre
50:11de Laurent Mauduit
50:12donc allez
50:13c'est l'heure
50:14de nos ultimes choix
50:14BFM Business
50:16La librairie de l'écho
50:19Les livres
50:20de la dernière minute
50:21Christian Chavagneux
50:26quelle est votre
50:27dernière sélection
50:27pour aujourd'hui ?
50:28Un petit livre
50:29d'initiation
50:30à la méso-économie
50:31alors la méso-économie
50:32c'est pas juste
50:33le bouche-trou
50:33entre la micro-économie
50:34et la macro-économie
50:35c'est le fait
50:36de dire que même
50:37quand on est dans un régime
50:38d'accumulation
50:39très spécifique
50:39historiquement situé
50:40dans un pays
50:41il y a des secteurs
50:42des filières
50:42des territoires
50:43qui ne se comportent pas
50:44comme le modèle général
50:45donc il faut aller regarder
50:45un petit peu partout
50:46quand on veut bien comprendre
50:47comment fonctionne une économie
50:48il y a un chapitre
50:49sur les liens
50:50entre la méso et la micro
50:51entre la méso et la macro
50:53entre le chapitre
50:54le plus intéressant pour moi
50:55entre la méso-économie
50:56et l'école de la régulation
50:57et l'approche régulationniste
50:58et puis le livre se termine
51:00par comment bien faire
51:01son étude de méso-économie
51:03Mais vous définissez ça
51:04comment la méso-économie ?
51:05C'est tout ce qui est
51:06les territoires
51:07les filières
51:08les secteurs
51:09qui ne sont pas
51:10ni de la micro
51:11au niveau de l'entreprise
51:11ni de la macro
51:12au niveau du pays
51:12c'est ce qu'il y a un petit peu
51:13entre les deux
51:14et analyse des rapports
51:16de forces particuliers
51:17des dynamiques particulières
51:18qui montrent qu'il n'y a pas
51:18jamais un seul capitaliste
51:20dans un pays
51:20mais plusieurs petites formes
51:21le bouquin est assez théorique
51:23mais voilà une belle introduction
51:24à cette nouvelle discipline
51:25Parfait
51:26Julien, votre dernier choix ?
51:28Moi, un ouvrage
51:28qui a trait à la rentrée scolaire
51:30même si c'est un marronnier
51:31une querelle
51:32qui revient tout le temps
51:33un ouvrage sur l'uniforme scolaire
51:35signé d'un sociologue
51:36Jean-Claude Kaufmann
51:37connu pour passage
51:38à la télévision
51:39avec ses belles moustaches
51:40connu pour être un spécialiste
51:41de la sociologie de la famille
51:44et entre autres
51:44pour une étude
51:45qui avait fait date
51:45sur les seins nus
51:47là c'est sur un habit
51:48donc sur l'uniforme scolaire
51:49qui est le lieu
51:50de mille disputes
51:52à la française
51:52de querelles de nombril
51:53entre conservateurs
51:54et progressistes
51:55ce qui est assez intéressant
51:56c'est qu'il pèse
51:56tous les arguments
51:57favorables ou défavorables
51:58et surtout il fait
51:59un tour du monde
51:59en la matière
52:00pour souligner
52:01non pas la spécificité française
52:02mais la spécificité européenne
52:05et plus précisément
52:06européenne continentale
52:07parce que les Britanniques
52:08sont singuliers
52:09nous sommes dans le monde
52:11très différent
52:12puisque dans le reste du monde
52:13notamment dans le monde pauvre
52:14et bien il y a des uniformes
52:16alors lui
52:16à l'école
52:17lui ne plaide pas
52:18pour l'uniforme
52:19mais il dit quand même
52:20qu'on devrait cesser
52:22nos querelles picro-collines
52:23à la française
52:23et qu'on regarde un peu le monde
52:24sur les avantages
52:25et des avantages
52:26de cette uniformisation
52:28de la vie des jeunes
52:29c'est vrai que
52:30c'est quand même
52:31la majorité des pays
52:32qui adoptent
52:33absolument
52:34allez alors moi
52:35je vous emmène
52:35dans un autre monde
52:36dans une autre époque
52:37je vous fais voyager
52:38bon on est en octobre
52:39on est encore un peu loin
52:40de Noël
52:40mais on commence à recevoir
52:41des très beaux livres
52:43et celui que je vais vous montrer
52:44est vraiment magnifique
52:46ça s'appelle
52:47« Là où le temps
52:48et la glace
52:49sont les seuls maîtres »
52:52un très beau livre
52:53c'est un livre
52:54d'Hubert Sagnère
52:55qui est un grand spécialiste
52:56de l'exploration
52:57et qui nous raconte
52:58finalement
52:59l'épopée fascinante
53:01de ces grandes expéditions
53:02du 19ème siècle
53:04à travers donc
53:05l'article
53:05des récits captivants
53:07du grand air
53:07les glaces
53:08enfin bref
53:09c'est un livre
53:09absolument fabuleux
53:11je crois qu'il y a
53:11380 illustrations
53:12et gravures d'époque
53:1310 cartes inédites
53:15c'est chez Flammarion
53:16voilà
53:16si vous voulez commencer
53:17à faire vos cadeaux de Noël
53:18en avance
53:19ce livre magnifique
53:20sur les explorations
53:22dans les glaces
53:23voilà
53:23c'est la fin
53:24de cette librairie
53:25de l'écho
53:25on se retrouve
53:26la semaine prochaine
53:26et d'ici là
53:27bonne lecture
53:28on se retrouve
53:30à la prochaine
53:30on se retrouve
53:32à la prochaine
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