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  • il y a 22 heures
Ce samedi 11 octobre, François Lenglet, journaliste, éditorialiste TF1, RTL, Nicole Gnesotto, professeur émérite au CNAM, vice-présidente de l'Institut Jacques Delors, Christian Chavagneux, éditorialiste à Alternatives Économiques, Jean-Marc Daniel, professeur émérite à l'ESCP, Yann Algan, doyen de l'École d'Affaires Publiques et professeur d'économie à Sciences Po, et Hugo Babay, journaliste BFM Business, étaient les invités dans l'émission La librairie de l'éco présentée par Emmanuel Lechypre. La librairie de l'éco est à voir ou écouter le samedi sur BFM Business.

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Transcription
00:00BFM Business, la librairie de l'écho, Emmanuel Lechypre.
00:10Bienvenue dans la librairie de l'écho, l'émission de BFM Business qui vous offre chaque semaine le meilleur de la littérature économique.
00:17Alors évidemment pas d'émission sur les livres sans auteurs, ils seront nos invités dans la première partie de l'émission.
00:22Et puis vous retrouverez nos critiques attitrées, Jean-Marc Daniel, Christian Chamagneux pour leurs coups de cœur et leurs coups de gueule.
00:27Et puis après nos rubriques, le coup de cœur de la rédaction, une batterie d'études, deux chiffres, vous verrez toutes plus surprenantes les unes que les autres.
00:38N'oubliez pas nos comptes sur tous les réseaux sociaux, sur Instagram, sur X, Facebook, LinkedIn, YouTube, pour avoir les références complètes des livres que nous présentons dans l'émission.
00:50Tout de suite, place aux auteurs.
00:51Et on ausculte de près les mouvements tectoniques de l'économie et de la géopolitique mondiale aujourd'hui dans la librairie de l'écho,
01:03dans un monde rentré dans une logique de confrontation, voire d'intimidation, sur fond de révolution technologique, énergétique et démographique.
01:12Qui sera le prochain maître du monde ? C'est le titre de votre ouvrage, François Langlais.
01:19Bonjour, François.
01:19Bonjour.
01:19Vous êtes éditorialiste à TF1, LCI et RTL et votre bouquin est publié aux éditions Plomb.
01:26Et puis, quelle place l'Occident va-t-il prendre dans ce nouveau monde ?
01:30Ou pour être plus précis, quelle place les Occidents vont-ils prendre dans ce nouveau monde ?
01:35Occident qui marche aujourd'hui sur la tête, c'est vous qui le dites, Nicole Niesotto.
01:41Vous êtes la vice-présidente de l'Institut Jacques Delors et vous publiez donc « Fractures dans l'Occident ».
01:47C'est aux éditions Odile Jacob.
01:49On commence par le panorama mondial.
01:51François Langlais, nous sommes rentrés dans une nouvelle guerre des empires.
01:55Vous dites même « Les serpents de 2025 sont les mêmes que ceux de 1914.
02:02Impérialisme, nationalisme, désir de puissance ».
02:05Oui, ce qui m'a frappé, c'est la similitude entre, disons, la sortie de la Pax Americana que nous vivons,
02:14c'est-à-dire de cette période où l'Amérique surplombait tout,
02:17avec ce statut d'hyperpuissance, pour reprendre le mot du Bervédrine, qui est aujourd'hui révolu,
02:22et puis la sortie de la Pax Britannica.
02:25C'est-à-dire la même chose, 100 ans avant, dans les deux cas, deux empires qui, après avoir été au fait de leur puissance,
02:33ont décliné, en vertu d'un cycle décrit très bien par Paul Kennedy, cet historien britannique,
02:39qui dit finalement, au bout d'un moment, les empires dominants sont victimes de ce qu'il appelle la surexposition impériale.
02:46Ils sont fatigués d'aller garoyer aux quatre coins du monde.
02:49Ils n'ont plus les ressources, ni en hommes, ni en argent.
02:52Et du coup, eh bien c'est le bazar qui prévaut, parce que le maître du monde, il a une fonction très importante.
02:58D'abord, il fabrique de la loyauté vis-à-vis de ses alliés, et puis il fabrique de la crainte et du respect vis-à-vis de ses ennemis.
03:06Dès lors qu'il n'est plus en position de diriger le monde, la loyauté s'affaiblit,
03:11on le voit évidemment aujourd'hui avec le comportement de Trump vis-à-vis de l'Europe,
03:15et puis tous les méchants ressortent la tête, tous les méchants sortent de leur terrier,
03:20c'est les Poutines, les Kim et autres qui n'ont plus peur.
03:24Parce que de fait, le signal continue depuis 15 ans, de la part des présidents américains qui se succèdent,
03:30et on peut commencer avec Obama, c'est nous nous retirons quand même des affaires du monde.
03:35Oui, c'est ça, c'est-à-dire que, quand vous dites la fatigue des empires,
03:38mais c'est de la part des États-Unis, on est face à un retrait quasiment volontaire,
03:43face à l'émergence d'un nouvel espoir de la Chine,
03:48qui elle ne rêve que de reprendre finalement son rôle de grand empire qu'elle avait avant la révolution industrielle.
03:54Oui, les deux phénomènes sont concomitants,
03:58il y a la fatigue américaine après un siècle américain,
04:02et puis il y a évidemment l'émergence de la Chine, incroyable,
04:06c'est un rattrapage économique comme on n'en a jamais vu dans l'histoire à cette échelle-là.
04:10Vous savez, Angus Madison, cet économiste qui a reconstitué tous les pays du monde depuis l'an 1000,
04:17il montre bien que jusqu'en 1840, la Chine c'est de loin la première économie mondiale,
04:23et puis commence alors ce que les Chinois appellent le siècle de l'humiliation.
04:281842, le traité de Nankin jusqu'en 1949, la prise de pouvoir par Mao Zedong.
04:32Et pour les Chinois, c'est l'Occident justement qui leur a volé cette place,
04:38la place qui était la leur de suprématie.
04:40Alors ils ne l'exerçaient pas du tout comme les maîtres du monde occidentaux l'ont fait,
04:46mais il est temps pour eux de la récupérer.
04:49Sauf François que vous n'avez plus finalement une expertise aujourd'hui
04:56qui vous dit que la Chine parviendra à rattraper les États-Unis.
05:00C'est-à-dire qu'en gros, vous le dites très bien dans votre livre,
05:02ce choc démographique qui se profile, qui fait que la Chine sera sans doute vieille avant d'être...
05:07Je fais qu'elle ne rattrapera pas les États-Unis.
05:10Donc ça veut dire quoi ?
05:11Ça veut dire qu'on va finalement vers un nouvel ordre mondial sans mal-dominant, entre guillemets ?
05:17Je le crains. Je le crains et il n'y a rien de pire qu'un monde avec un maître que justement un monde sans maître.
05:25Sauf un monde sans maître.
05:27C'est-à-dire qu'un monde sans maître, c'est un monde qui est livré à la confrontation entre les blocs.
05:31Je partage tout à fait votre analyse.
05:33Je pense que la Chine ne parviendra pas à ça, à la fois pour des raisons démographiques que vous avez évoquées.
05:38Il y a aussi une impasse économique.
05:40Le moteur intérieur n'a pas pris le relais de la croissance,
05:44contrairement à ce qui s'est passé au Japon, en Corée du Sud et dans tous les dragons d'Asie du Sud-Est,
05:50pour des tas de raisons sur lesquelles on reviendra si vous voulez.
05:52Et puis surtout, au fond, la Chine n'a pas ce projet intégral de dominer le monde.
05:58Tout simplement parce qu'elle s'appelle l'Empire du Milieu.
06:02Quel intérêt y a-t-il à dominer un monde dès lors que vous le considérez d'ores et déjà comme les plus centraux ?
06:08Donc la Chine n'a jamais conduit de guerre, de conquête.
06:12Ce n'est pas une puissance expansionniste.
06:13Non, elle veut sécuriser ses banlieues.
06:15La mer de Chine, c'est son lac intérieur.
06:17Ça, on ne change rien.
06:18Et puis chaque année qui passe, elle consolide son emprise sur la navigation et les quelques îlots qui subsistent.
06:26Mais donc, de ce point de vue, bien sûr, la Chine n'y arrivera pas.
06:31Il est même possible que la Chine ne rattrape jamais, au plan économique, au moins à taux de change courant, les États-Unis.
06:38Si on fait en parité de pouvoir d'achat, on a des résultats un peu différents.
06:41Mais au taux de change courant, c'est tout à fait possible qu'elles n'y parviennent pas.
06:44Mais de l'autre côté, les États-Unis ne veulent plus non plus assumer un ordre mondial.
06:48Et c'est là où je trouve que la stratégie de Trump est très intelligente.
06:51C'est que finalement, il se dit, le rendement, le rapport qualité-prix de l'entretien d'un ordre mondial n'est plus suffisant.
06:58Et mieux vaut que j'utilise, moi, Trump, l'avance incontestable qu'ont les États-Unis dans tout un tas de domaines
07:05pour rançonner mes alliés et, au fond, exercer sans contrainte ma volonté prédatrice.
07:12Ce qui n'était pas le cas de ses prédécesseurs.
07:15Il y a eu un moment où l'Amérique considérait que ça valait le coup d'investir le plan Marshall pour le moyen terme.
07:21– Nicole Nizoto, vous rappelez dans votre livre les discours de George Bush, fils,
07:28qui, lui, c'est pas si lointain, plaide pour un multilatéralisme et une Amérique gendarme, mais bienveillante.
07:37– Oui, enfin, c'est surtout son père. C'était son père.
07:41– C'était George Bush père.
07:42– Oui, c'était pendant la période « bénie » de la mondialisation, où l'Amérique était seule au monde,
07:47puisque l'Union soviétique avait disparu et la Chine n'était pas encore la puissance
07:51qu'elle allait devenir. Donc, c'est les années entre 90 et 2000.
07:55C'est une décennie d'omnipotence solitaire des États-Unis,
07:59où, effectivement, le discours américain est le discours le plus démocratique,
08:03le plus bienveillant, le plus coopératif, le plus multilatéral qui soit sur la planète.
08:08Et tout ça change avec l'attentat, les attentats de 2001,
08:11où, là, l'Amérique devient folle pour la première fois.
08:14– François Langlais, le problème, vous dites, c'est que dans un monde sans maître,
08:19il n'y a pas de mondialisation économique possible.
08:23– Mais c'est une découverte empirique que j'ai faite, si vous voulez.
08:27Tous les points hauts de la mondialisation correspondent à une phase d'acmé
08:31du pouvoir du maître du monde de l'époque, toujours.
08:34Parce que, d'abord, justement, la présence d'un maître du monde
08:39supprime le risque géopolitique, puisqu'il est tellement prévalent
08:43que les autres n'osent pas s'exprimer.
08:45Et ensuite, parce qu'il a la capacité de définir des normes juridiques
08:50ou techniques internationales qui facilitent les échanges.
08:54Et puis, enfin, parce qu'il a la capacité d'émettre une monnaie mondiale.
08:58D'abord, à cause du respect qu'il inspire,
09:00de la puissance militaire qui le garantit, au fond, la puissance du dollar,
09:04c'est celle de la septième flotte américaine.
09:06Et puis aussi du fait que c'est un pays en déficit structurel
09:11qui achète la production de l'ensemble,
09:14qui joue le rôle du consommateur en dernier sort.
09:17Souvenez-vous, c'était une expression qu'on utilisait beaucoup
09:19dans les années 90 et 2000, justement, la période que vous évoquez.
09:22Donc, tout ça crée un contexte favorable à l'éclosion de la mondialisation.
09:29On l'a vu, justement, au Royaume-Uni, entre 1870,
09:32l'apogée du règne victorien et puis la guerre de 1914.
09:35On l'a vu auparavant avec une mondialisation qui était, disons,
09:39d'influence française, puis une mondialisation auparavant
09:42d'influence néerlandaise, une mondialisation même italienne
09:45ou espagnole et portugaise, le traité de Tordésias en 1494.
09:49À chaque fois qu'il y a un mètre du monde installé au fait de sa puissance,
09:53les entreprises s'élancent aux quatre coins du monde
09:55parce que le risque disparaît et elles vont planter leur drapeau.
09:59Qui ? Pour faire fabriquer. Qui ? Pour vendre ces produits.
10:02Cette période, elle est révolue.
10:03En 2022, la parenthèse s'est terminée et on retrouve le monde normal.
10:08Alors, la conclusion que vous tirez sur le plan économique
10:11de ce monde sans grand mètre, en fait, c'est qu'on va vers
10:18plus de protectionnisme, qu'on va vers un monde vraisemblablement
10:22plus inflationniste. Est-ce qu'on va aussi vers un monde
10:25avec moins de croissance ?
10:28Je ne suis pas sûr. Le protectionnisme permet tout à fait la croissance,
10:32contrairement à ce que nous avons entendu pendant des décennies.
10:35Il n'y a pas de lien entre protectionnisme et croissance
10:38négatif ni positif.
10:41Les déterminants de la croissance, ils sont tout autres.
10:45Ils sont de l'ordre de la productivité, donc de l'innovation
10:48et de la démographie. C'est ça, fondamentalement, la croissance.
10:52Le commerce international ne joue qu'à la marge pour certains pays.
10:55Donc, je pense qu'il faut se sortir cette idée de la tête.
10:59De ce point de vue, je pense quand même qu'on va vers un monde
11:02plus cloisonné, une terre hérissée d'obstacles.
11:05Mais, c'est la grande différence avec la grande parenthèse
11:08entre la chute du mur et la guerre d'Ukraine.
11:12C'est la grande différence avec le monde de cette grande parenthèse
11:14entre 89 et 2022.
11:16C'est qu'aujourd'hui, il va falloir commercer avec les pays amis
11:22parce que c'est la prévalence du politique sur l'économie qui revient.
11:28Or, quand il y a un maître du monde, on a beau jeu de se dire
11:31que c'est l'économie qui domine.
11:32Mais c'est lié à des facteurs conjoncturels.
11:36Et d'ailleurs, qui sont plutôt de nature géopolitique.
11:38Vous défendez l'idée qu'alternativement, c'est parfois la politique
11:43qui rythme la vie du monde et que parfois, c'est l'économie.
11:47C'est toujours la politique.
11:48Mais de temps en temps, on l'oublie parce qu'il y a un maître du monde
11:51qui permet à l'économie d'aller au-delà de sa sphère naturelle.
11:54Et justement, de s'élancer par-delà les frontières.
11:56Mais dès lors qu'il n'y a plus de maître du monde,
11:58c'est la confrontation qui reprend le dessus,
12:01c'est-à-dire les logiques de puissance, donc des logiques politiques.
12:03Et l'économie, elle fait toujours là où on lui dit de faire.
12:08Et pas plus loin.
12:09Sur le plan monétaire, François, ça fait quel ordre monétaire mondial ?
12:14Avec ces États-Unis qui se désengagent, ce dollar qui pourrait peut-être subir
12:19le sort de la livre un siècle plus tôt ?
12:21C'est le bazar.
12:23C'est vrai qu'on voit qu'il y a une crise de confiance du dollar,
12:25qui est un problème peut-être à moyen terme pour l'Amérique et le financement de sa dette,
12:29mais aussi pour le monde entier parce qu'il n'y a plus de socle.
12:31Donc, il va y avoir une compétition.
12:34Alors, ce qui sauve le dollar pour l'instant et pour, à mon avis, un bon moment encore,
12:37c'est qu'il n'y a pas d'alternative.
12:39Le yuan n'est pas convertible, l'euro n'est pas crédible,
12:42donc il reste, je ne sais pas quoi, la roupie de Sansonnet.
12:46Il y a pas mal de cryptoactifs.
12:48Alors, c'est ça.
12:49C'est probablement.
12:50Mais vous noterez qu'il y a une convergence entre le monde des monnaies,
12:54disons, nationales et le monde des monnaies virtuelles,
12:57avec les stable coins.
12:59À la base des stable coins, c'est probablement le pari de Trump,
13:02il y a les dollars, donc c'est peut-être, effectivement,
13:04une façon de prolonger la vie du dollar.
13:07Nicole Niesotto, la première ligne de votre livre,
13:12vous parlez d'effondrement de l'Occident.
13:14Et si je dois dire la vérité, le titre de travail de votre livre,
13:17quand on a reçu, vous savez, les calendriers de parution des éditeurs,
13:21c'était l'effondrement de l'Occident.
13:24Après, bon, vous avez appelé ça fracture dans l'Occident,
13:27peut-être pour faire un peu moins peur,
13:28mais la réalité, c'est que votre scénario,
13:30c'est quand même qu'on vit un effondrement de l'Occident.
13:33Oui, simplement, l'effondrement, c'est un singulier,
13:37et donc c'est trop simple.
13:38Je crois qu'il fallait un titre qui marque plus la complexité
13:42des révolutions qu'on est en train de vivre.
13:45Alors, ce sont des révolutions qui, pour les Occidentaux,
13:50c'est-à-dire, ce que j'appelle les Occidentaux,
13:52sont les démocraties représentatives qui ont gagné la Seconde Guerre mondiale,
13:56c'est-à-dire Europe, États-Unis, Australie, Canada,
13:58et puis après, on a mis le Japon dans cet Occident.
14:02Mais aujourd'hui, on a des lignes de fractures extrêmement violentes
14:06dans cet Occident, en premier lieu entre les États-Unis et les Européens,
14:12mais aussi aux États-Unis eux-mêmes.
14:14Et ce qui me paraît fondamental aujourd'hui,
14:17c'est que la révolution américaine,
14:19la contre-révolution américaine qui se met en place,
14:22est une idéologie dont le but est de détruire précisément
14:27le monde occidental tel que les pères américains
14:30l'ont créé en 1945, à la fin de la Seconde Guerre mondiale.
14:32Je m'explique.
14:33En 1945, les Américains créent le système international,
14:36puisque les autres, les communistes,
14:39n'existaient pas dans le système international,
14:42qui repose sur trois piliers.
14:44En économie, le libéralisme.
14:45En politique, la démocratie représentative.
14:48Et en relation internationale, le primat du droit.
14:50Le multilatéralisme, etc.
14:52Et puis, aujourd'hui, les idéologues américains autour de Trump
14:56essayent de transformer ces trois piliers en trois autres,
14:59qui sont le protectionnisme, l'autoritarisme,
15:02moi je crois beaucoup à la montée de l'autoritarisme
15:04dans l'Occident ex-démocratique,
15:07et le primat de la force sur le droit.
15:08C'est une tendance qui est lourde
15:10et qui est déjà à l'œuvre depuis longtemps,
15:12puisque je crois que pour la première fois,
15:14cette année, on a plus de régimes autoritaires
15:17que de démocraties dans le monde.
15:18Oui, mais ce qui est nouveau,
15:19ce qui est totalement nouveau,
15:20c'est que c'est la première démocratie du monde,
15:23c'est-à-dire les États-Unis numériques,
15:25le chef du monde libre,
15:26comme on le disait pendant la guerre froide.
15:28Ce sont les Américains qui mènent cette contre-révolution.
15:30C'est Donald Trump qui attaque la démocratie.
15:32Alors, justement, la lecture que vous faites
15:34de succès de Donald Trump.
15:39Un, on a l'impression que ce sont quand même
15:42des tendances lourdes qui travaillent
15:43la société américaine.
15:45Et moi, j'ai une question,
15:46c'est que je n'arrive pas à savoir
15:47si, dans ce lien,
15:49parce que vous accordez un rôle stratégique
15:53à ce qu'on peut appeler
15:53les milliardaires de la Silicon Valley,
15:55dont vous spécifiez bien
15:56que ce ne sont pas des milliardaires
15:56comme les autres.
15:57Mais est-ce que ce sont ces milliardaires
15:59qui sont à la manœuvre
16:01dans cette contre-révolution conservatrice
16:03et que Trump, quelque part,
16:05est un peu leur marionnette ?
16:06Ou bien, est-ce que ce sont eux
16:08qui ont peur de Donald Trump
16:09et qui, par affairisme, entre guillemets,
16:12par intérêt, se sont ralliés à sa cause ?
16:14Alors, c'est ni l'un ni l'autre, bien sûr.
16:16C'est-à-dire qu'il y a une collusion,
16:17de fait, entre Trump,
16:20qui, dès son premier mandat,
16:23a eu l'intuition que la mondialisation économique
16:25ne jouait plus en faveur des États-Unis,
16:27qu'elle jouait complètement en faveur de la Chine,
16:29et que ça, ce n'était pas bon,
16:30il fallait l'arrêter,
16:31d'où le protectionnisme.
16:33Et puis, les milliardaires de la tech,
16:34qui ne sont pas les milliardaires
16:35comme les autres,
16:37parce que ce sont des milliardaires
16:38qui créent des algorithmes
16:40dont le but est de changer le cerveau humain.
16:43Quand on avait les milliardaires
16:44comme Ford ou Rockefeller,
16:46ils créaient des choses,
16:47le pétrole, les voitures,
16:48qui changeaient la société.
16:50Là, les milliardaires de la tech
16:51ont des algorithmes
16:53qui changent le cerveau humain.
16:54Et donc, ces milliardaires
16:56veulent une liberté totale.
16:58Une liberté totale,
16:59sans contraintes,
17:00sans règles, sans normes.
17:01C'est pour ça que l'Europe
17:02est leur ennemi privilégié.
17:04Et vous avez une collusion
17:05entre Trump qui considère
17:07que le libéralisme économique
17:09est devenu un problème
17:10pour la puissance américaine
17:11et ces milliardaires de la tech
17:13qui considèrent que la démocratie,
17:16avec ses règles,
17:17son encadrement contrôlé
17:18de la liberté,
17:20son encadrement démocratique
17:21de toutes les activités économiques
17:23et des activités humaines,
17:25que la démocratie est un ennemi
17:26de leur liberté.
17:28Ils veulent la liberté de financement,
17:30la liberté d'invention,
17:32la liberté de l'IA.
17:33Et donc, c'est cette collusion
17:34qui crée une remise en cause
17:36du libéralisme, tout simplement.
17:38Le libéralisme économique,
17:39le libéralisme politique
17:40et le multilatéralisme
17:41est remis en cause
17:42par la première puissance
17:44soi-disant démocratique du monde.
17:45C'est ça qui est nouveau.
17:46C'est quoi les racines
17:47de cette nouvelle idéologie ?
17:49Alors, il y a des courants anciens
17:53qu'on n'a peut-être pas vus venir.
17:55J'explique notamment dans ce livre
17:56qu'il y a énormément de signes
17:58qu'on n'a pas vus,
17:59des signes aux faibles.
18:00Mais en particulier, il y avait aux États-Unis,
18:02il y a 20 ans maintenant,
18:03le mouvement du Tea Party,
18:05qui était un mouvement
18:06qui se réclamait déjà,
18:08d'abord de refus de l'impôt total,
18:10refus de l'impôt,
18:11en référence à la Révolution américaine,
18:13et qui se réclamait déjà
18:15d'abord d'une force chrétienne,
18:19d'un ordre chrétien,
18:20d'un ordre moral chrétien,
18:21et du refus d'absolument
18:23toute réglementation,
18:24que ce soit en économie,
18:26en politique ou en quoi que ce soit.
18:29Donc il y a ça comme première racine idéologique.
18:33Et puis, la deuxième racine,
18:35si je peux dire,
18:36c'est la réalité.
18:37C'est-à-dire que, de facto,
18:39la mondialisation crée un malaise
18:43chez les classes moyennes américaines.
18:44– Oui, mais Nicole Nisoto,
18:45ce qui est intéressant,
18:46c'est de voir que,
18:47face à ce malaise
18:48qu'évoque aussi François Langlais,
18:50qui est provoqué par la mondialisation
18:53qui n'a pas du tout été aussi heureuse
18:54que ce qu'on a prétendu,
18:56c'est de voir la différence de réponse,
18:58en fait, entre les États-Unis et l'Europe.
19:00– Mais je ne suis pas sûre
19:01que la différence soit si grande.
19:03Aujourd'hui, aux États-Unis,
19:05on voit bien que l'électorat de Donald Trump,
19:08c'est au plus bas niveau,
19:09donc les classes moyennes,
19:10les petites classes moyennes,
19:12paupérisées par la désindustrialisation,
19:14elle-même fille de la mondialisation,
19:16et au plus haut niveau,
19:17les milliardaires de la tech
19:18et tous les idéologues autoritaires
19:20des États-Unis.
19:21En Europe,
19:23vous voyez exactement la même chose
19:25en Grande-Bretagne en 2016,
19:26c'est ça qui a créé le Brexit,
19:28l'alliance de la city et des milliardaires
19:30et le petit peuple britannique
19:32qui, lui, à l'époque,
19:33avait peur de l'immigration
19:34plus que de la paupérisation.
19:36Et en Europe,
19:37vous voyez monter le même malaise
19:39des classes moyennes.
19:40Alors en Europe,
19:40on n'a pas le côté milliardaire
19:42de la tech ou idéologue
19:44de l'extrême droite,
19:45mais on a toute une série,
19:47une grande minorité
19:48de nos classes moyennes
19:49qui se sentent paupérisées
19:51par la mondialisation
19:53et qui pensent
19:54que la démocratie
19:55est aujourd'hui
19:56un régime politique
19:57qui ne répond plus
19:58non seulement à leurs intérêts,
20:00mais surtout aux intérêts
20:02à venir de leurs propres enfants.
20:04C'est ça qui est important.
20:05Nous allons terminer
20:05sur l'Europe.
20:07Alors votre constat
20:07à tous les deux
20:08est quand même assez inquiétant.
20:11Nicole,
20:12vous dites
20:13l'Europe déçoit souvent,
20:15enthousiasme rarement,
20:16n'exalte jamais.
20:17Oui, mais je dis aussi...
20:18Et François dit
20:19l'Europe s'est auto-flinguée
20:21en quelque sorte.
20:22Mais je dis aussi
20:23s'il y a un seul endroit
20:24au monde
20:25où on peut tenter
20:26de sauver le libéralisme
20:28dans ses valeurs,
20:29c'est-à-dire
20:29l'ouverture économique,
20:32la démocratie représentative
20:34et le primat
20:34du droit sur la force,
20:36s'il y a
20:36une seule région au monde
20:38qui peut penser ça
20:39et essayer de porter
20:40cette résistance,
20:41là,
20:42c'est le continent européen.
20:43Ce qui peut vous donner raison,
20:45c'est...
20:45C'est pas bon.
20:46Alors, moi, j'avoue
20:46que j'ai du mal à y croire
20:47dans la mesure où,
20:48finalement,
20:49quand on regarde
20:49les 50 dernières années,
20:51on se dit,
20:52finalement,
20:52l'Europe,
20:53aujourd'hui,
20:54sans le parapluie américain
20:55et sans le gaz russe
20:56bon marché,
20:57qu'est-ce qu'il en reste ?
20:59Qu'est-ce qu'il en reste ?
21:00Et c'est pour ça que...
21:01Alors,
21:02si vous avez raison,
21:04vous êtes comme François,
21:05c'est-à-dire que vous pensez
21:06que la politique
21:06peut nous sauver quelque part.
21:07Et moi, je crains
21:08que la politique
21:09ne suffise pas
21:09à nous sauver.
21:10C'est-à-dire,
21:11moi, ce qui me...
21:12C'est plus la réflexion
21:13de l'observateur,
21:14disons,
21:15sur le souhait,
21:16je vous rejoindrai.
21:18Mais l'observateur
21:19dit quelque chose
21:21de différent
21:21et dit,
21:22au fond,
21:23le fait majeur
21:24politique
21:24de l'époque actuelle,
21:26c'est la demande
21:26d'autorité et d'ordre.
21:27Et que l'Europe
21:30est incapable
21:30d'y répondre
21:31parce qu'elle s'est construite
21:32sur des fondamentaux
21:34libéraux,
21:35à la fois au plan politique,
21:36au plan économique,
21:37au plan commercial,
21:39desquels elle ne veut pas
21:40se départir.
21:42Ça a une certaine noblesse,
21:43sauf quand c'est
21:44en décalage complet
21:45avec les attentes.
21:47Et de ce point de vue,
21:48alors,
21:49deux exemples,
21:50la gestion de la crise
21:51de l'immigration,
21:52calamiteuse,
21:53la gestion de la transition
21:54énergétique pour les voitures,
21:57calamiteuses,
21:58avec des coûts
21:59très élevés.
22:00Et c'est pour ça
22:01qu'il me semble
22:02que le destin de l'Europe,
22:03c'est d'être pris
22:04dans cette mâchoire
22:06politique
22:07et d'être remis en cause
22:08année après année
22:10avec la contagion
22:12progressive
22:12de l'autoritarisme
22:15au sein même
22:16de ces frontières.
22:17Alors,
22:17Nicole Nizotto,
22:18vous avez une phrase
22:19que j'adore.
22:20Vous dites,
22:20l'irréversibilité
22:21est une donnée
22:21qui n'existe pas
22:22dans les sciences dures.
22:24La fatalité politique
22:25a été abolie en 1789.
22:26Il me semble,
22:27c'est Dieu merci,
22:28je dirais presque,
22:29si ce n'est pas...
22:30Non, mais François Langlais,
22:32ce que je crois, moi,
22:35c'est qu'il y a en Europe
22:38effectivement tout ce que vous dites,
22:40l'habitude de la naïveté,
22:42de la passivité,
22:43de la dépendance,
22:44de la triple dépendance,
22:45etc.
22:46Mais il y a aussi en Europe
22:48des forces de résistance,
22:50des forces qui n'accepteront pas
22:53de devenir une Europe politique
22:58populiste,
22:59voire d'extrême droite.
23:01Et ça, je crois,
23:03alors c'est peut-être
23:03encore minoritaire,
23:05mais le choc américain,
23:06le choc que subissent
23:07les Européens aujourd'hui
23:08venant des États-Unis,
23:09c'est-à-dire à la fois
23:10une menace d'abandon stratégique,
23:12puisque Donald Trump dit
23:13que l'article 5 de l'OTAN,
23:15finalement, ce n'est pas automatique,
23:16et une menace de trahison politique.
23:18Il y a une menace
23:19d'abandon stratégique
23:20et une menace
23:20de trahison politique,
23:21puisque quand même,
23:22il finance,
23:23il faut bien voir
23:24qu'il finance l'extrême droite
23:25en Allemagne,
23:26qui fait aujourd'hui
23:2620% des voix,
23:28l'extrême droite
23:28en Grande-Bretagne,
23:29qui est aujourd'hui
23:30le premier parti
23:32en Grande-Bretagne.
23:34Donc, il ne finance
23:34peut-être pas encore
23:35l'ERN,
23:36mais ça peut venir.
23:37Et donc, l'Europe
23:38est tellement choquée
23:39par cette double trahison américaine
23:41qu'il ne faut pas exclure
23:43une espèce
23:44de résistance,
23:46de réveil.
23:46C'est de Donald Trump
23:46que viendra le sursaut.
23:48Je ne résiste pas
23:49à citer,
23:50vous citez la dernière phrase
23:52du livre de Francis Fukuyama.
23:54Oui,
23:54l'ennui démocratique.
23:55La fin de l'histoire,
23:57peut-être la perspective même
23:59des siècles d'ennui
24:00qui nous attendent.
24:01Après la fin de l'histoire,
24:03va-t-elle servir
24:03à remettre l'histoire en marche ?
24:05Parce que,
24:06j'ai aussi un chapitre,
24:07comme vous avez vu,
24:08qui s'appelle
24:08l'Europe mollusque
24:09ou mohican.
24:10Et je crois que c'est ça,
24:11effectivement.
24:12Les Européens,
24:13aujourd'hui,
24:13doivent choisir.
24:14Soit ils ont une stratégie
24:15de mollusque
24:16et on devient comme l'Amérique,
24:17une espèce d'appendice
24:18populiste
24:19ou autoritaire
24:20d'une Amérique
24:22qui devient un pays
24:23quand même
24:24d'extrême droite.
24:24La tendance,
24:26elle est très forte
24:26aux États-Unis.
24:28Soit,
24:28au contraire,
24:29l'Europe devient
24:30le dernier des mohicans
24:31de la démocratie
24:31et du libéralisme économique.
24:33Et c'est cette carte
24:34qu'il faut choisir.
24:34Un mot sur la France,
24:35François ?
24:36Sur la France,
24:37écoutez,
24:39la situation
24:40est confondante.
24:42C'est le mot sur la France.
24:43Je dirais,
24:44on cumule
24:45tous les handicaps
24:46que Nicole et moi
24:47venons d'évoquer
24:48puisque nous sommes
24:49Européens.
24:51Et puis,
24:52je dirais,
24:53l'asthénie
24:56consécutive
24:57à une présidence
24:58calamiteuse
24:59qui n'a pas traité
25:00les problèmes,
25:01qui les a plutôt aggravés.
25:03Et tout ça
25:04nous pousse
25:05dans une double crise
25:06budgétaire et politique.
25:08Alors que,
25:08sur le plan fondamental
25:09économique,
25:11là,
25:11je reviens
25:11à ma spécialité de base,
25:14on n'a pas bougé
25:15d'un iota
25:16notre problème
25:17qui est
25:18de ne pas avoir
25:19assez d'offres productives.
25:20donc de nous adresser
25:22aux producteurs
25:24étrangers
25:25sans pour autant
25:26avoir assez de revenus,
25:27donc en nous endettant.
25:28En clair,
25:29on fait tourner
25:30les usines
25:31chinoises
25:33et allemandes
25:34avec la dette française.
25:37On en est plus
25:37que jamais là.
25:39Alors,
25:40certains évoquent
25:40justement
25:42des moments
25:43de renaissance
25:4458,
25:45etc.
25:47Espérons-le.
25:48Il y a une seule chose
25:49qui est rassurante.
25:50Ce sera le dernier mot.
25:51C'est que finalement,
25:52dans l'entre-deux-guerres,
25:54De Gaulle était considéré
25:55comme un personnage secondaire
25:56et Churchill
25:57comme un has-been.
25:58Finalement,
25:58ce sont eux
25:59qui ont sauvé
25:59le monde libre.
26:00Donc peut-être
26:01De Gaulle et Churchill
26:02sont-ils déjà opérants,
26:03mais nous ne les voyons pas.
26:05Merci beaucoup
26:06à tous les deux.
26:06Je rappelle vos deux livres.
26:07François Langlais,
26:08qui sera
26:08le prochain maître du monde ?
26:10C'est aux éditions
26:11plomb.
26:12Nicole Niezotto,
26:13fracture dans l'Occident
26:15chez Odile Jacob.
26:18On se retrouve tout de suite
26:18pour la deuxième partie
26:19de l'émission.
26:30On se retrouve
26:33pour la deuxième partie
26:34de la librairie de l'écho.
26:36On la clôturera
26:37comme de coutume
26:37avec notre volet,
26:39notre batterie
26:40de chiffres
26:41d'études
26:42toutes plus passionnantes
26:44les unes
26:45que les autres.
26:45Le coup de cœur
26:46de la rédaction.
26:46Mais tout de suite,
26:47on retrouve
26:48nos critiques attitrés
26:49à main gauche.
26:50Christian Chavagneux,
26:51éditorialiste
26:52à alternativeéconomique.fr
26:53et puis grand animateur
26:55de la rubrique livre
26:56dans Alternative Économique,
26:57le magazine cette fois-ci.
26:59Et puis Jean-Marc Daniel,
27:00professeur émérite
27:01à l'ESCP Business School.
27:02Le critique attitré, lui,
27:03de la Société d'économie politique
27:06dont il est aussi
27:07le président.
27:09Allez,
27:10on commence avec
27:11votre choix,
27:12Christian Chavagneux,
27:14celui de Sarah Wynne-Williams
27:16qui nous parle des gens
27:17peu recommandables
27:18que sont les gens
27:19de Facebook.
27:20Exactement, Sarah Wynne-Williams.
27:22Donc, elle a été
27:22de 2011 à 2017
27:23la responsable
27:24des affaires publiques
27:25internationales.
27:26Donc, les relations
27:26entre Mark Zuckerberg,
27:28la direction de Facebook
27:29et puis les grands chefs d'État.
27:31Et elle y croit vraiment.
27:33Elle fait des pieds et des mains.
27:34Elle nous le dit
27:35au début du bouquin,
27:36mais je fais des pieds et des mains
27:36pour rentrer chez Facebook.
27:38Tout à fait.
27:38C'est pour rentrer chez Facebook
27:40parce que pour elle,
27:41ce n'est pas une entreprise
27:41comme les autres.
27:42Facebook, c'est vraiment
27:43l'entreprise qui va connecter
27:44les gens, qui va changer le monde,
27:45qui va faire du bien
27:46dans le monde.
27:47Et donc, elle fait tout ce
27:48qu'elle peut pour rentrer.
27:49C'est le genre de femme
27:50qui, au moment où elle est
27:51en train d'accoucher,
27:52envoie un mail professionnel
27:53pour que personne ne prenne
27:54de retard.
27:54Elle dit
27:54« J'ai été ce genre de femme,
27:56ce genre de salarié ultra motivé.
27:58Alors, on bosse tout le temps,
27:59le week-end,
28:00les vacances.
28:00Et ça m'allait.
28:02C'était vraiment super. »
28:04Et puis, là,
28:05elle nous livre
28:05un témoignage franchement simple
28:07à l'échelle humaine
28:08de l'intérieur
28:09du fonctionnement de Facebook.
28:11Et là, c'est un portrait
28:12au vitriol.
28:13Sheryl Sandberg,
28:14icône numéro 2
28:16de Facebook,
28:17la grande dame,
28:18la grande dirigeante internationale.
28:19Elle nous dit
28:19« C'est quelqu'un avide de célébrité.
28:22C'est un féminisme
28:23totalement de façade.
28:24Elle n'est pas du tout
28:24féministe au jour le jour.
28:26C'est quelqu'un
28:27qui prend des décisions
28:28de manière complètement autoritaire,
28:30sans jamais expliquer
28:31et qui est très violente.
28:33Mark Zuckerberg,
28:34alors lui,
28:34il prend tous les coups de fil
28:35des autocrates
28:37qui lui disent
28:37« Non, là,
28:38tu me supprimes la page
28:39de cet opposant,
28:39c'est fait tout de suite.
28:40Tu me supprimes ça,
28:41il le fait tout de suite.
28:42Il veut absolument rentrer
28:43sur le marché chinois.
28:44Il est prêt
28:45à tous les compromis.
28:46Elle nous dit plutôt
28:47toutes les compromissions
28:48pour entrer sur le marché chinois.
28:49On va tout donner,
28:50toutes les informations privées
28:51des gens qui iraient sur Facebook,
28:53on les donnera au gouvernement.
28:54Bref,
28:54c'est vraiment quelqu'un
28:56qui est prêt à tout
28:57pour gagner de l'argent.
28:59À un moment donné,
28:59ils sont dans les jets privés
29:00de Zuckerberg
29:01et il y a un gars qui dit
29:02« Mais tu sais que la victoire
29:03de Trump à l'élection,
29:04pas la dernière,
29:05la précédente,
29:06on l'a beaucoup aidé
29:07parce qu'on avait un gars
29:07dans la campagne de Trump,
29:08on lui a appris
29:09comment manipuler
29:10tous les algorithmes
29:10pour que les gens
29:11vraiment aient voté pour lui. »
29:13Les organes disent
29:13« Ah bon, vraiment,
29:14on a fait ça ? »
29:14Il s'arrête, il dit
29:14« Mais c'est génial,
29:16il faut qu'on le vende
29:17à d'autres. »
29:17Ce genre de comportement
29:19à la fin du livre
29:20nous explique comment
29:21Facebook va chercher
29:22les ados
29:24qui ont des problèmes
29:25un petit peu émotionnels
29:26lescibles
29:27et vont donner l'information
29:28à des annonceurs
29:29pour qu'ils puissent
29:29utiliser ça.
29:31Donc tout ça,
29:32elle dit les gens,
29:32les dirigeants de Facebook,
29:33ils le savent
29:34mais ils n'en ont rien à faire
29:35parce qu'après un an,
29:36on touche des stocks options
29:37et si on s'enrichit,
29:39ça enrichit la boîte,
29:39ça m'enrichit,
29:40ça va très bien.
29:41Juste la fin,
29:42elle dit
29:42« Je me suis fait virer
29:43parce que j'ai dénoncé
29:44un comportement
29:45de harcèlement sexuel
29:46contesté par son boss,
29:47contesté par la boîte. »
29:49Mais voilà,
29:49elle raconte ça à la fin.
29:50C'est juste un témoignage
29:51à l'échelle humaine
29:52de l'intérieur
29:52des pratiques de Facebook.
29:54Jean-Marc,
29:54vous avez pensé quoi de celui-là ?
29:55Parce qu'après,
29:56la suspicion,
29:56c'est de se dire
29:57« Bon ben,
29:57voilà,
29:58si elle s'est fait virer,
29:59il y a peut-être quand même
29:59une forme de rancœur
30:01qui nuit peut-être un peu
30:03à l'objectivité du bouquin,
30:04non ? »
30:05Oui,
30:05je crains qu'il y ait
30:06un peu de rancœur.
30:07Quand Christian dit
30:08que c'est un livre,
30:09un témoignage simple,
30:10je dirais que c'est
30:11un témoignage simpliste.
30:12Alors effectivement,
30:13elle s'est bourrée d'anecdotes
30:14et qui,
30:15avec énormément de digression,
30:16on assiste à la visite
30:18du Premier ministre
30:18néo-zélandais
30:19parce qu'elle est néo-zélandaise
30:20et donc,
30:21alors avec un débat
30:22sur le fait que,
30:23comme le prédécesseur
30:24de ce Premier ministre
30:25qui était une femme travailliste,
30:26arrivait à vélo,
30:27est-ce que le nouveau
30:27va arriver à vélo aussi ?
30:29Bon,
30:29au tout début,
30:30on commence avec
30:31des considérations
30:32sur le fait
30:32qu'elle a été attaquée
30:33par un requin
30:33quand elle était gamine
30:35et tout ça.
30:35Bon,
30:35il y a énormément d'anecdotes
30:37dont certaines d'ailleurs
30:38peuvent être assez intéressantes
30:39et ça.
30:40Et ça conduit
30:42à quelque chose
30:42qui n'est pas très bien structuré
30:44à mon avis
30:44et surtout alors
30:46une vision,
30:47mais alors c'est des monstres,
30:48même les méchants
30:48dans James Bond
30:49sont beaucoup moins caricaturaux
30:51que ceux qu'elle décrit là.
30:52C'est-à-dire,
30:53ils n'ont rien pour eux,
30:54c'est-à-dire,
30:55ils n'ont aucun sentiment humain,
30:56ils sont en permanence
30:57dans l'avidité,
30:59la volonté d'humiliation,
31:01l'incapacité
31:02à avoir le même...
31:05Et elle présente ça.
31:06Par exemple,
31:07le tout premier mail
31:09qu'elle reçoit,
31:10c'est de Zuckerberg,
31:11elle dit voilà,
31:12j'essayais d'être en contact
31:13avec lui,
31:14il finit par m'envoyer
31:15un mail,
31:17c'est je rejette ta proposition.
31:18D'ailleurs,
31:19je ne sais pas comment
31:19les gens qui traduisent
31:20traduisent le fait
31:21qu'en anglais,
31:22c'est je rejette votre proposition
31:23ou je rejette ta proposition,
31:25est la même.
31:25Et je pense que
31:26le type de relation
31:28qu'elle décrit
31:28ne justifie pas
31:29ce tutoiement
31:30dans l'interdiction,
31:31mais c'est anecdotique.
31:32Et donc,
31:33je me suis sorti de là
31:34en disant
31:35on apprend beaucoup de choses
31:36sur une entreprise
31:37qui est très récente.
31:38Je n'avais pas réalisé
31:38que ça a à peine 20 ans
31:39Facebook,
31:40elle raconte,
31:41c'est né en 2004,
31:43ça a à peine 20 ans.
31:44Et donc,
31:45sur cette entreprise,
31:46ça finit par ne plus être crédible.
31:49Il y a une espèce de...
31:50Alors, il faut que ce n'est pas
31:50la seule quand même non plus.
31:52Oui, oui, non,
31:52mais je ne dis pas que les gens...
31:53J'ai un trou lamentable,
31:55mais on avait reçu
31:56il y a 4-5 ans de ça
31:58un ancien dirigeant de Facebook
31:59dans la librairie de l'écho
32:01qui décrivait déjà,
32:03finalement,
32:03et lui,
32:04il décrivait très bien
32:05le moment de la bascule,
32:08en fait,
32:08parce que ça n'a pas toujours été
32:09comme...
32:10Ça n'a pas toujours été
32:11comme ça au début.
32:12Mais après,
32:12il y a un moment
32:12où le cynisme...
32:14Oui, mais ils sont...
32:16Je comprends bien
32:17que...
32:18Effectivement,
32:18je ne pense pas
32:19que ce soit des anges
32:21et que ce soit
32:21des enfants de cœur,
32:22mais une telle systématisation
32:25dans la description
32:26de la méchanceté,
32:27de la prétention,
32:28de l'avidité,
32:30finit par être
32:31peu crédible.
32:33Et vous avez du mal
32:33à accepter l'idée
32:34que l'avidité
32:35n'a pas de limite.
32:35Non,
32:36pas du tout.
32:37Je pense que l'avidité
32:38n'a pas de limite
32:38et que la méchanceté,
32:40hélas,
32:41peut être aussi très grande.
32:42Mais ce n'est pas non plus
32:44l'apanage des dirigeants
32:45de Facebook,
32:46ça peut être aussi
32:46l'apanage des gens
32:47qui critiquent
32:47les dirigeants de Facebook.
32:49Bon,
32:49allez,
32:50alors vous,
32:50vous avez choisi,
32:51Jean-Marc,
32:51le livre de Christine Cardellan,
32:53notre confrère journaliste,
32:55consacré au prix Nobel,
32:57alors pareil,
32:58le prestige
32:58et l'imposture.
33:00c'est aux éditions
33:00de l'Observatoire.
33:01Alors,
33:02là aussi,
33:02c'est un livre,
33:03comme dirait Christian,
33:04vitriol.
33:04C'est une attaque
33:06sur les prix Nobel.
33:07Donc,
33:07les deux auteurs,
33:08il y a Christine Cardellan,
33:09qui en connaît.
33:09Alors,
33:09prix Nobel de toutes les catégories.
33:11De toutes les catégories.
33:13Et puis,
33:13Daniel Temam,
33:14qui est un économiste,
33:15un de mes anciens collègues.
33:17Et donc,
33:18sur cette histoire
33:19des prix Nobel.
33:20Le livre est en trois parties,
33:21grosso modo.
33:22Une première partie
33:22qui est une biographie
33:23de Nobel.
33:26Alors,
33:26lui aussi,
33:26c'est un monstre.
33:27mais bon,
33:31la description,
33:31elle est faite
33:32de façon un peu plus subtile
33:33que sur les gens
33:34qui dirigent Facebook.
33:35Ensuite,
33:35il y a une analyse
33:36des prix Nobel
33:37les uns après les autres,
33:38y compris celui d'Economie,
33:39qui,
33:40le rappel des auteurs,
33:41est une pièce rapportée.
33:43Donc,
33:43ils disent bien,
33:44comme le dirait Christian,
33:46que ce n'est pas un prix
33:46d'avant-de-faire.
33:49Et puis ensuite,
33:50à la fin,
33:51il y a une troisième partie
33:52qui décrit
33:53les conséquences
33:54pour les gens
33:56qui ont reçu
33:56le prix Nobel
33:57de cette récompense
33:59et puis les conséquences
34:00sur le comportement
34:01des maisons d'édition
34:02sur la littérature,
34:03les associations
34:04sur le prix Nobel
34:05de la paix.
34:06Et donc,
34:06le livre se veut
34:07un livre à charge.
34:07Donc,
34:08il va prendre
34:09dans tous les cas
34:10les exemples
34:10où le prix Nobel
34:12qui a été attribué
34:12est bizarre,
34:13le prix Nobel
34:14qui a été attribué
34:15semble passer à côté
34:17d'autres personnes
34:17qui ont été plus importantes
34:18sur la paix.
34:19Il rappelle que Gandhi
34:20n'a pas eu
34:20le prix Nobel de la paix.
34:22Sur la littérature,
34:22ça commence avec une charge
34:24sur Claude Simon.
34:24Alors,
34:26oui,
34:27c'est totalement subjectif.
34:30Ils n'aiment pas
34:30Claude Simon.
34:31Pourquoi on l'a donné ?
34:32Moi,
34:33j'ai lu du Claude Simon,
34:34j'ai trouvé ça
34:35assez artificiel
34:37dans la charge
34:38sur Claude Simon.
34:39Simplement,
34:39ils disent
34:39qu'il y a quelqu'un
34:40qui a envoyé
34:41à des éditeurs
34:42un texte
34:43de Claude Simon
34:43en disant
34:44est-ce que vous êtes
34:44prêt à éditer ça
34:45et aucun éditeur
34:46n'a accepté
34:47de l'éditer
34:47en disant
34:47c'est illisible.
34:48Bon,
34:48alors c'est un gag,
34:49bon,
34:50très bien.
34:50Et puis,
34:50il y a celui
34:51évidemment sur
34:52les sciences plus dures,
34:55c'est plus difficile
34:56et puis il y a celui
34:57sur l'économie
34:58qui est effectivement
34:59très important.
35:00D'abord parce que
35:00Christian est cité
35:02et donc,
35:04comme étant quelqu'un
35:04qui a vraiment
35:05compris le dispositif
35:06et donc,
35:07c'est les idées,
35:08les critiques traditionnelles
35:09en disant
35:10c'est toujours
35:11le même courant économique
35:12qui est récompensé,
35:13ce n'est pas un vrai prix Nobel
35:14et c'est assez tendancieux
35:16parce que quand on regarde
35:17les statistiques,
35:17ce n'est pas aussi
35:18orienté qu'ils le disent
35:20et le véritable problème
35:22derrière tout ça,
35:23c'est qu'ils disent
35:23mais est-ce que l'économie
35:24justifie
35:25au même titre
35:26que la physique,
35:28la médecine,
35:28la chimie,
35:30un prix Nobel ?
35:31Est-ce que c'est
35:31le caractère scientifique ?
35:33Et donc,
35:33on peut dire effectivement
35:34qu'à la limite,
35:35c'est intermédiaire
35:36entre la physique
35:37et la littérature
35:39mais après tout,
35:41il se pose la question aussi
35:42dans la science dure.
35:44Est-ce que le prix Nobel
35:45de la paix,
35:45ils disent,
35:46écoutez,
35:46même par principe,
35:47au départ,
35:48est-ce que Nobel a bien réalisé
35:49que ce qu'il allait mettre
35:50en avant
35:50était forcément contestable ?
35:52Est-ce qu'il y a vraiment
35:53de l'imposture dans tout ça ?
35:54Parce que Christian,
35:55on peut critiquer le fait
35:56que certains Nobel
35:57n'aient pas été récompensés,
35:59enfin que certains
35:59n'aient pas eu le prix Nobel,
36:00mais est-ce que ceux
36:00qui l'ont eu
36:01ne le méritaient pas ?
36:02Déjà,
36:03ce qui est bien,
36:04c'est que le bouquin
36:04commence par nous rappeler
36:05un petit peu les faits.
36:06Alfred Nobel,
36:07qui ne voulait pas rester
36:12la dynamite,
36:13et la dynamite stable,
36:14celle qu'on peut transporter,
36:15ils nous disent,
36:16mais il a quand même
36:16laissé l'équivalent
36:18de 200 millions d'euros
36:19pour faire le prix,
36:20le capital,
36:21c'est quand même beaucoup,
36:22et donc ce capital est placé,
36:23alors il est placé en plus
36:24dans les actions
36:25d'entreprises d'armement,
36:26de tabac,
36:26tout ça n'est pas très clean
36:27pour des pays nordiques surtout,
36:29et une partie
36:30de ce que ça rapporte
36:31est donc distribué
36:32chaque année
36:33aux bienfaiteurs
36:34de l'humanité quand même.
36:35C'était ça
36:36que voulait Nobel.
36:36Est-ce que,
36:37alors je vais directement
36:38au chapitre sur l'économie,
36:39et je pense c'est écrit
36:39par Daniel Tebam
36:40qui est l'économiste
36:41des deux auteurs,
36:42est-ce que vraiment
36:42les économistes
36:43sont des bienfaiteurs
36:44de l'humanité ?
36:45Bon, je pense qu'on peut
36:45en douter.
36:46Ils disent bien
36:47que c'est une supercherie,
36:49que c'est un détournement
36:50de capital symbolique,
36:51parce que les prix Nobel
36:52existaient,
36:53et en 69
36:53quand la Banque de Suède
36:54le crée,
36:55elle détourne
36:55ce capital symbolique
36:56pour récompenser
36:57des gens dont ils nous disent
36:58vous l'avez dit tous les deux,
37:00est-ce que ce sont vraiment
37:00des scientifiques ?
37:01Il y a vraiment
37:02une dimension politique
37:03très forte dans l'économie ?
37:05Si on pensait que
37:06Jean-Marc dit
37:07c'est entre la littérature
37:08et la physique,
37:08si vraiment on pense
37:09que ça se rapproche
37:10de la physique,
37:10c'est-à-dire qu'on est
37:11dans le summum
37:12de la qualité
37:12de la réflexion économique,
37:15comment vous pouvez avoir
37:15la même année
37:16Hayek et Myrdal
37:17qui sont récompensés
37:18alors que c'est deux approches
37:19totalement différentes
37:19dans l'économie ?
37:20Comment vous pouvez avoir
37:21la même année
37:21Eugène Fama qui vous dit
37:22les bulles financières ?
37:23Mais bon,
37:24pauvre monsieur,
37:24ça n'existe pas.
37:25Et la même année,
37:26Robert Schiller qui vous dit
37:27les bulles financières ?
37:28Mais c'est tout le temps
37:29le fonctionnement de la finance
37:35après ils nous disent
37:37pourtant en littérature
37:38et pour le prix Nobel
37:38de la paix,
37:39ils nous disent
37:39alors c'est complètement opaque,
37:41la sélection n'est pas
37:42très rigoureuse
37:42et c'est très politique.
37:43Pourquoi est-ce que
37:44Gandhi ne l'a pas eu ?
37:45Parce qu'il ne fallait pas
37:46mécontenter la puissance
37:48coloniale.
37:49Pourquoi est-ce que
37:49les auteurs anti-nazis
37:51dans les années 30
37:52n'ont pas eu le prix Nobel
37:52de la littérature ?
37:53Parce qu'il ne fallait pas
37:53embêter Hitler.
37:54Donc ils nous disent
37:54c'est vraiment
37:55la sélection est peu rigoureuse,
37:57c'est très politique,
37:58c'est opaque
37:59et puis derrière
38:00il n'y a pas beaucoup de femmes,
38:01il y a vraiment eu
38:05le prix Nobel
38:05donc c'est quand même
38:06les petites élites
38:06qui récompensent
38:07les petites élites
38:08et puis aujourd'hui
38:09ils nous disent
38:09en matière scientifique
38:11ça va mieux
38:11les prix Nobel scientifiques
38:12ils disent
38:13c'est quand même
38:13un peu plus rigoureux
38:14mais aujourd'hui
38:15qu'est-ce que c'est
38:16le grand développement
38:16de la science ?
38:17C'est l'IA !
38:18Est-ce que tous les prix Nobel
38:19vont être concentrés
38:21chez les chercheurs
38:21qui travaillent pour Google,
38:22pour Meta,
38:23pour OpenAI
38:23parce que c'est là
38:24que ça se passe ?
38:25Alors on pourrait même se dire
38:27est-ce que demain
38:28ce n'est pas une intelligence
38:29artificielle qui va avoir
38:30le prix Nobel ?
38:30Alors les deux auteurs
38:31disent l'inverse
38:32ils concluent
38:32à la fin du bouquin
38:33en disant
38:33plutôt que des hommes
38:35il faudrait mettre une IA
38:35pour sélectionner
38:36les prix Nobel
38:37parce qu'elle au moins
38:37l'IA serait plus neutre
38:40et moins subjective
38:41voilà c'est un petit livre
38:43franchement
38:43qui se lit très bien
38:44Oui oui
38:44surtout on n'a pas
38:45énormément d'anecdotes
38:46là aussi il y a des anecdotes
38:47et elles sont mieux traitées
38:48à mon avis
38:48que dans le livre précédent
38:50Merci à tous les deux
38:51allez on retrouve
38:52notre étude de la semaine
38:54BFM Business
38:57la librairie de l'écho
38:58l'étude de la semaine
39:01Et une étude absolument
39:04passionnante cette semaine
39:06alors comme toutes les semaines
39:07vous allez me dire
39:07mais là
39:08qui est particulièrement opportune
39:10pour offrir des clés de lecture
39:12absolument
39:12vraiment clés
39:14sur ce qui se passe
39:16aujourd'hui en France
39:17l'instabilité politique
39:18le comportement
39:20des hommes politiques
39:21de l'Assemblée
39:22c'est une étude
39:23qui a été réalisée
39:23par le CEPREMAP
39:25ça s'appelle
39:26La fièvre parlementaire
39:28ce monde où l'on catch
39:29et Yann Algan
39:31est avec nous
39:32Yann Algan
39:32bonjour
39:33Bonjour Emmanuel
39:34bonjour à tous
39:35Yann vous avez piloté
39:37cette étude
39:37du CEPREMAP
39:38alors le principe
39:39c'est que vous avez analysé
39:412 millions
39:42de discours
39:43prononcés
39:43entre 2007
39:44et 2024
39:45à l'Assemblée Nationale
39:46quelle conclusion
39:48vous tirez
39:49de l'analyse
39:49de ces discours
39:50exactement
39:52donc c'est une étude
39:53qu'on a fait
39:53avec Hugo Sultil
39:54et Thomas Renaud
39:55je pense
39:56qu'il y a
39:57deux grandes conclusions
39:58tout d'abord
39:59en étudiant
40:00ces 2 millions
40:01de discours
40:01depuis les années 2010
40:03on s'aperçoit
40:05que la rhétorique
40:06émotionnelle
40:07a vraiment monté
40:08en flèche
40:09l'essentiel des discours
40:10sont surtout
40:11empreintes de colère
40:12surtout du côté
40:13de la gauche radicale
40:14et du RN
40:16donc c'est vraiment
40:17très émotionnel
40:18très sur la colère
40:19beaucoup plus
40:20que sur des débats
40:21scientifiques
40:21ou des chiffres
40:22des faits
40:23et deuxième chose
40:24on constate aussi
40:25vraiment un appauvrissement
40:26des interventions
40:28les interventions
40:29si vous voulez
40:30se réduisent maintenant
40:31à des discours
40:33très courts
40:33d'une minute
40:34pas plus
40:35et ce qu'on en conclut
40:37c'est qu'en fait
40:38c'est des formats
40:39typiques
40:40pour pouvoir passer
40:42ensuite
40:42sur TikTok
40:43sur les réseaux sociaux
40:44et donc que les réseaux sociaux
40:45ont pénétré
40:47dans l'entremême
40:48de l'Assemblée
40:48avec tous les effets pervers
40:51Yann
40:51des réseaux sociaux
40:52notamment
40:52sur la polarisation
40:54des débats
40:56sur la violence politique
40:58et sur l'incapacité
41:00finalement
41:00à discuter
41:02pour dégager
41:02des consensus
41:04Oui tout à fait
41:06on montre en fait
41:07que justement
41:07cette rhétorique
41:08émotionnelle
41:09elle est choisie
41:10de façon stratégique
41:11la rhétorique
41:12de la colère
41:13c'est une rhétorique
41:14qui engage
41:15beaucoup plus
41:15d'une certaine façon
41:16les retweets
41:18et ça on le montre
41:19dans cette étude
41:20mais c'est aussi
41:21une logique
41:22qui laisse plus
41:23beaucoup de place
41:24au dialogue
41:24et ça a vraiment
41:26une conséquence
41:27délétère
41:28c'est qu'on montre
41:29à quel point
41:29effectivement
41:30les débats
41:31se sont polarisés
41:31à quel point
41:33ça devient
41:33de plus en plus violent
41:34mais aussi
41:35à quel point
41:36on est incapable
41:37de développer
41:38des arguments
41:39du dialogue
41:39et c'est là
41:41où l'Assemblée
41:41a complètement changé
41:42elle s'est vidée
41:44de sa substance
41:44c'est devenu
41:46une assemblée spectacle
41:47mais les spectateurs
41:48c'est plus les autres députés
41:50ou c'est plus les journalistes
41:52c'est les followers
41:53sur TikTok
41:54et ça
41:55ça comprend
41:55Yann
41:56la conclusion
41:57quand même
41:58que vous tirez
41:59de cette étude
41:59elle fait froid
42:00dans le dos
42:01vous dites
42:02ce qui se passe
42:03à l'Assemblée
42:04reflète
42:05une désinstitutionnalisation
42:07profonde
42:08de cette Assemblée
42:09et interroge
42:11le caractère
42:11encore gouvernable
42:13de notre pays
42:14y compris
42:14avec des réformes
42:15institutionnelles
42:16par exemple
42:17la proportionnelle
42:18donc vous dites
42:18on pourrait changer
42:19de système
42:20on nous dit là
42:21on va peut-être
42:22rentrer dans un régime
42:23un peu plus parlementaire
42:24ça ne résoudra
42:25aucun problème
42:25Exactement
42:27s'il n'y a pas un sens
42:28vraiment de responsabilisation
42:30des députés
42:30ça ne changera
42:31strictement rien
42:32d'une certaine façon
42:33on est déjà
42:33en proportionnel
42:34on voit bien
42:35personne
42:35n'a de majorité
42:36absolue
42:36ça serait justement
42:38le moment
42:38où on devrait
42:39justement
42:40retrouver
42:41une place
42:41pour l'Assemblée
42:42et enfin
42:43chacun a un peu
42:44du pouvoir
42:44pour dialoguer
42:45créer du consensus
42:46avant ce qui se passait
42:47si vous voulez
42:48c'est que
42:48les députés
42:49parlaient aux
42:50autres députés
42:51ou parlaient aux
42:51journalistes
42:52donc il fallait
42:52quand même
42:53avoir bossé
42:54son dossier
42:54maintenant
42:55comme vous parlez
42:56juste à vos followers
42:58sur une rhétorique
42:58de la colère
42:59et bien malheureusement
43:00vous avez vidé de sa substance
43:02l'Assemblée Nationale
43:03Merci beaucoup
43:04Yann Algan
43:05qui a mené
43:07cette étude
43:08pour le CEPREMAP
43:10sur l'Assemblée Nationale
43:13Merci Yann
43:13Allez c'est l'heure
43:14de retrouver
43:14nos multiples
43:16études
43:17et chiffres
43:18de la semaine
43:18Et on commence
43:27avec un coup de projecteur
43:28sur une étude
43:29des économistes
43:30du crédit agricole
43:32sur la Chine
43:33pour mettre en avant
43:34le concept
43:35d'involution
43:36L'étude s'appelle
43:37Derrière l'involution
43:39des déséquilibres
43:40économiques profonds
43:41Les économistes
43:43du crédit agricole
43:43font le constat
43:44que ce nouveau terme
43:45s'est imposé
43:46dans le lexique
43:47économique chinois
43:49Ce mot désigne
43:50un contexte économique
43:51de croissance
43:52sans évolution
43:53et de prendre
43:54un exemple
43:55imaginez
43:56un théâtre
43:57rempli
43:57dans lequel
43:58tout le monde
43:58est assis
43:59jusqu'à ce qu'une personne
44:00se lève
44:01pour mieux voir
44:01forçant rapidement
44:02l'intégralité
44:03de la salle
44:04à en faire de même
44:04A la fin
44:05tous les spectateurs
44:06sont de nouveau
44:07égaux
44:08voient la même chose
44:08mais debout
44:10en Chine
44:10la manifestation
44:11la plus visible
44:12de cette involution
44:14c'est le climat
44:15de guerre des prix
44:15dans laquelle
44:16se sont lancées
44:17les entreprises
44:17de plusieurs secteurs
44:18avec le risque
44:19de toutes
44:20s'affaiblir
44:21le cas du secteur
44:22automobile
44:23est peut-être
44:23le plus symptomatique
44:25du phénomène
44:25d'involution
44:26puisqu'entre 2017
44:28et 2024
44:28les profits
44:29des constructeurs
44:30ont chuté
44:31de 33%
44:32alors que les ventes
44:33augmentaient
44:33de plus de 20%
44:35les marges
44:36se sont effondrées
44:37et donc c'est une véritable
44:38déflation
44:39qui traverse
44:40l'industrie chinoise
44:41et dont il sera
44:41difficile de sortir
44:43parce que réduire
44:44les surcapacités
44:45de production
44:46est compliqué
44:47quand les investissements
44:48sont récents
44:49et qu'ils sont en grande
44:50majorité privée
44:52donc attention
44:52aux difficultés
44:53d'ajustement
44:55de l'économie
44:56chinoise
44:56qui seront plus grandes
44:57que par le passé
44:59le chiffre de la semaine
45:00et ce chiffre
45:03c'est celui
45:03des abonnements
45:04fantômes
45:05un français sur trois
45:07paie pour un service
45:08qu'il n'utilise pas
45:09c'est ce que montre
45:10l'étude de Split
45:12le spécialiste
45:13de la gestion
45:14d'abonnements
45:15alors la grande majorité
45:15des français
45:16a aujourd'hui recours
45:17à des abonnements numériques
45:18trois en moyenne
45:19par personne
45:20près d'un répondant
45:21sur deux
45:22à cette étude
45:23déclare en posséder
45:24trois à quatre
45:25et près d'un tiers
45:26en utilisent
45:26un et deux
45:27près d'un français sur deux
45:28dépense plus de 25 euros
45:30par mois
45:30pour ses abonnements numériques
45:3113% dépense
45:34même plus de 50 euros
45:36et derrière cet engouement
45:37se cache
45:37beaucoup
45:38donc d'abonnements
45:39fantômes
45:40payés
45:41mais peu ou pas
45:41utilisés
45:42un français sur trois
45:43reconnaît avoir déjà payé
45:45pour un abonnement
45:46oublié
45:46et alors
45:47ce qui est étonnant
45:48c'est que lorsqu'ils s'en aperçoivent
45:49et bien les français
45:50ont des comportements
45:51qui varient
45:5230% résilient rapidement
45:53en moins d'un mois
45:54plus d'un quart
45:55attend entre un mois
45:56et trois mois
45:57et 8%
45:57conservent leur abonnement
45:58inutile
45:59plus de six mois
46:01au cas où
46:02ils en auraient besoin
46:05l'alerte de la semaine
46:06et l'alerte
46:08c'est celle
46:09lancée par
46:10la fédération
46:11des acteurs
46:11de la solidarité
46:12qui révèle
46:14une fragilisation
46:14croissante
46:15du secteur
46:16des solidarités
46:18un quart
46:19des associations
46:20seraient menacées
46:20de disparaître
46:22aujourd'hui
46:23c'est une enquête
46:24qui met en lumière
46:25cette situation
46:26alarmante
46:26une association
46:27sur quatre
46:28donc est menacée
46:29de disparition
46:30et une sur deux
46:31voit sa situation
46:32financière
46:33se dégrader
46:34dangereusement
46:34le secteur
46:35est fragilisé
46:36par des difficultés
46:37structurelles
46:38profondes
46:39la trésorerie
46:40de ces associations
46:41est sous pression
46:42un quart d'entre elles
46:44disposent de moins
46:45de deux mois
46:46de liquidité
46:47mettant leur continuité
46:49d'activité
46:50en danger
46:50immédiat
46:51à cela s'ajoute
46:52la précarité
46:53des financements
46:54puisque six associations
46:56sur dix
46:56n'ont aucune visibilité
46:58au-delà
46:59de douze mois
47:00rappelons que
47:01les associations
47:03ça représente
47:043,6%
47:06du PIB
47:07et plus de
47:072 millions
47:08de salariés
47:09enquête
47:09qui met aussi
47:10en lumière
47:11une crise du travail
47:12social
47:13avec 60%
47:14des associations
47:15qui constatent
47:16une hausse
47:16du turnover
47:17ces dernières années
47:19parmi leurs effectifs
47:20BFM Business
47:23la librairie
47:24de l'écho
47:24le coup de coeur
47:25de la rédaction
47:26et le coup de coeur
47:29cette semaine
47:30c'est celui
47:31de notre journaliste
47:33Hugo Babet
47:34notre spécialiste
47:36de la macroéconomie
47:37et des politiques économiques
47:38à la réaction
47:39de la rédaction
47:40de BFM Business
47:41Hugo
47:42vous avez choisi
47:42cette semaine
47:43de nous parler
47:43d'un livre
47:44qui est un peu
47:44un ovni
47:44est-ce que c'est
47:45un livre de chercheurs
47:46est-ce que c'est
47:46un livre d'économistes
47:47est-ce que c'est un livre
47:48qui définit
47:51un programme politique
47:52c'est quoi ce livre ?
47:53en fait c'est le troisième livre
47:54de l'Institut Labo-Essi
47:55qui est affilié
47:56à la France Insoumise
47:57le parti de Jean-Luc Mélenchon
47:59et cette fois-ci
48:00l'Institut Labo-Essi
48:02a travaillé sur le travail
48:03et tous les modèles économiques
48:04toutes les thématiques
48:07qui structurent
48:08le monde du travail
48:09le monde des classes populaires
48:11des classes ouvrières
48:12en France
48:12ça s'appelle
48:13Nouveau Peuple
48:13Nouvelle Gauche
48:14et c'est aux éditions
48:15Amsterdam
48:16alors est-ce que c'est
48:17Hugo
48:18est-ce que c'est
48:19ce livre
48:19un programme politique ?
48:21en fait c'est pas vraiment
48:22un programme politique
48:23et c'est pas vraiment
48:24totalement un manuel
48:25de chercheurs
48:26c'est pas un tract
48:26de la France Insoumise
48:27mais une contribution
48:28de 14 chercheurs
48:30qui ont analysé
48:31tour à tour
48:31les classes populaires
48:32le monde du travail
48:33l'exploitation des ouvriers
48:34les rapports entre
48:36campagne et cité
48:37le poids des syndicats
48:38et tout ça entouré
48:39d'une préface
48:40un entretien
48:41entre Jean-Luc Mélenchon
48:42le chef de file
48:43de la France Insoumise
48:44et Nancy Fraser
48:46qui est une philosophe
48:47spécialiste du féminisme
48:48et de la justice sociale
48:50et enfin
48:51une petite partie politique
48:54pour terminer ce livre
48:55fait par la députée
48:57Clémence Guettet
48:57députée Insoumise
48:58il y a un point
48:59qu'on avait déjà exploré
49:00avec certains de nos invités
49:01de la librairie de l'écho
49:02c'était cette espèce
49:03de convergence des luttes
49:04qui n'existe pas
49:05entre les villes
49:07et les banlieues
49:07notamment
49:08et les campagnes
49:08Oui en fait
49:10ce manuel
49:11un peu
49:12ce manuel
49:13de théorie politique
49:14théorie politique économique
49:16pose plusieurs questions
49:18notamment le fait
49:19qu'il n'y aurait pas
49:20selon ce livre
49:21une classe ouvrière
49:22mais plusieurs classes populaires
49:24qui se regroupent
49:25sur des thématiques
49:26par exemple
49:27il n'est plus question
49:28de parler d'oppression
49:29des travailleurs
49:30par le fordisme
49:31à l'époque
49:32une obsession
49:32pour la productivité
49:34mais de nouvelles thématiques
49:35comme le numérique
49:36par exemple
49:36qui ont fragilisé l'emploi
49:38selon les auteurs
49:40et qui n'ont pas
49:41réduit la pénibilité
49:42du travail
49:43c'est aussi
49:43l'emploi de travailleurs
49:44immigrés
49:45qui a longtemps été critiqué
49:47par cette partie
49:48de la gauche
49:49Donc c'est pas un programme
49:50mais c'est plutôt
49:51un manuel
49:52de réactualisation
49:53de la lutte des classes
49:54C'est ça
49:54en fait on réactualise
49:55les différentes théories
49:56de la lutte des classes
49:57en utilisant
49:58le numérique
49:59l'ubérisation
50:00par exemple
50:01les chauffeurs Uber
50:01sont décrits
50:03dans ce livre
50:03c'est aussi
50:04de la sociologie politique
50:06avec le rassemblement national
50:08par exemple
50:09qui aurait attiré
50:10une partie
50:10de la classe ouvrière
50:11et bien ce livre
50:12va analyser
50:13toutes ces théories là
50:15Ils partagent ce constat
50:16que la classe ouvrière
50:18est partie
50:19à l'extrême droite ?
50:21En fait eux
50:21ils disent
50:22que ce n'est pas
50:23que la classe ouvrière
50:24est partie
50:24au rassemblement national
50:25parce que foncièrement
50:26ils partagent
50:27les idées du rassemblement national
50:28mais parce qu'il y a
50:29je cite
50:30une grande démission
50:32de la politique
50:33et des partis politiques
50:34il faut leur proposer
50:35en gros
50:36une grosse rupture
50:37Hugo
50:38même si on n'adhère pas
50:39à la vision
50:40de la France insoumise
50:42est-ce qu'on apprend
50:44quand même
50:44beaucoup de choses
50:45dans ce livre ?
50:45Oui moi-même
50:46j'ai appris beaucoup de choses
50:47c'est 250 pages
50:48d'analyse
50:48de recherche
50:49de travail
50:50et c'est d'ailleurs
50:50pour ça que je vous le propose
50:51en coup de cœur
50:52aujourd'hui
50:52parce qu'on a besoin
50:53de partis politiques
50:54qui travaillent
50:55qui proposent
50:56des idées nouvelles
50:56parce que c'est un peu ça
50:57le principe au final
50:58d'un parti politique
50:59donc vraiment Emmanuel
51:01j'aimerais dire un peu
51:02à tous les partis politiques
51:03proposez-nous des idées
51:05des livres
51:05comme celui
51:06que j'ai aujourd'hui
51:07et on en parlera
51:09on essaiera
51:10d'expliquer
51:11en quoi ça a de l'intérêt
51:13pour plus tard
51:14Enfin
51:14enfin du débat d'idées
51:15merci
51:17merci beaucoup
51:18Hugo
51:18pour ce coup de cœur
51:19j'étais ravi de vous accueillir
51:21pour la première fois
51:22dans la librairie
51:22et vous reviendrez
51:23souvent nous voir
51:24j'espère
51:25allez c'est l'heure
51:26de nos ultimes choix
51:26Christian Chavagneux
51:36quelle est votre ultime sélection
51:37pour aujourd'hui ?
51:38Il n'y a pas beaucoup de livres
51:39sur les femmes entrepreneurs
51:40il n'y a pas beaucoup de livres
51:41sur l'économie
51:42l'histoire de l'économie sociale
51:43et solidaire
51:44alors il y a encore moins de livres
51:45sur les femmes entrepreneurs
51:46de l'économie sociale et solidaire
51:47et là
51:48deux volumes
51:49qui s'appellent
51:49le matrimoine
51:50vraiment excellent
51:51qui nous fait
51:52du début du 19ème siècle
51:53jusqu'à la fin du 20ème
51:55un petit peu
51:55la liste
51:56alors c'est vrai
51:57que le bouquin
51:57c'est un peu
51:58une suite de portraits
51:58pour l'essentiel
51:59mais la liste
52:00de toutes ces femmes
52:00qui ont agi
52:01dans l'économie sociale et solidaire
52:02qui étaient des vrais chefs d'entreprise
52:04et qui ont plutôt réussi
52:05un petit peu
52:06un petit peu
52:07d'éclairage historique
52:08sur ces femmes
52:08et sur l'économie sociale et solidaire
52:10dont on parle assez peu
52:11Jean-Marc Daniel
52:12alors je recommande
52:14un livre de Nicolas Baverez
52:15qui n'est pas une nouveauté
52:17puisqu'il a déjà été publié
52:19il y a un peu plus d'un an
52:19mais il vient de sortir
52:20en version poche
52:21donc c'est chez Humaine 6
52:23la collection de poche
52:24qui s'appelle Alpha chez Humaine 6
52:25et c'est une réaction
52:26de Nicolas Baverez
52:28à ce qu'il écrivait
52:29il y a 20 ans
52:30il y a 20 ans
52:31il écrivait
52:31La France qui tombe
52:32et donc il a fait
52:33l'année dernière
52:34un livre qui s'appelle
52:34Le sursaut
52:35sursaut tout court d'ailleurs
52:37pour savoir
52:38est-ce que 20 ans après
52:39au moins
52:39après ce constat
52:41d'une France qui tombe
52:41la France s'était redressée
52:43alors non
52:43pas vraiment
52:44et au travers du livre
52:46est-ce qu'elle pouvait tomber
52:47encore plus bas
52:48voilà
52:48le livre de poche
52:49accentue encore le truc
52:51donc à la fin
52:52on se dit
52:52mais où est le fond
52:54jusqu'où
52:55jusqu'où
52:56quand est-ce qu'on va
52:56enfin toucher le fond
52:57et moi
52:59je termine
53:00avec
53:00mon choix de la semaine
53:02puisque
53:03Robert Badinter
53:05va entrer
53:06au Panthéon
53:07c'est
53:07le très beau livre
53:09de Jean Garrigue
53:10les avocats de la République
53:11ceux qui l'ont construit
53:12ceux qui l'ont
53:13défendu
53:14et là
53:15Jean Garrigue
53:15il nous propose
53:16une histoire
53:16de la République
53:17vue à travers
53:19les grands discours
53:20de ces grands hommes politiques
53:22qui pour beaucoup
53:23ont été
53:24effectivement
53:24de très grands avocats
53:25Danton
53:26Robespierre
53:26Gambetta
53:27Jules Ferry
53:28Aristide Briand
53:29Léon Blum
53:30Pierre Mendes France
53:31et Robert Badinter
53:33bien sûr
53:34si vous aimez
53:35les belles idées
53:36et si vous aimez
53:36le beau verbe
53:37et bien
53:37ce livre
53:38vous comblera
53:40Jean Garrigue
53:41les avocats de la République
53:42c'est chez
53:43Odile Jacob
53:44voilà
53:44c'est la fin de cette
53:45librairie de l'écho
53:46on se retrouve la semaine prochaine
53:47et d'ici là
53:48bonne lecture
53:49Sous-titrage Société Radio-Canada
53:51Sous-titrage Société Radio-Canada

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