- il y a 2 mois
- #hdpros
Pascal Praud et ses invités débattent des grands thèmes de l'actualité dans #HDPros
Catégorie
📺
TVTranscription
00:00:00Bonjour à tous et bienvenue à l'heure des pros ce matin sur Europe 1 jusqu'à 10h et sur CNew jusqu'à 10h30.
00:00:08La justice condamne qui elle veut, quand elle veut, comme elle veut.
00:00:13Et il n'est pas nécessaire d'apporter des preuves.
00:00:16Ne sous-estimez pas ce message qu'envoient les magistrats et qui va bien au-delà du cas Nicolas Sarkozy.
00:00:23Tremblez mesdames, messieurs, personne n'est à l'abri.
00:00:25On attend des preuves quand la justice condamne, sans quoi le soupçon de l'arbitraire plane sur un jugement.
00:00:33Depuis hier 13h, ce n'est plus un soupçon, c'est un sentiment qu'il fallait condamner Nicolas Sarkozy, quoi qu'il arrive.
00:00:40Afin de régler des comptes, afin aussi de justifier un travail de magistrat depuis des années.
00:00:46Vous imaginez une relaxe générale ?
00:00:48Mais alors quid de ces années passées à poursuivre l'ancien président de la République ?
00:00:52Il existe un esprit de corps de solidarité parmi ces gens.
00:00:56Qui en douterait ?
00:00:57Il fallait condamner Nicolas Sarkozy afin d'envoyer quelques messages à la classe politique, je l'ai dit, notamment à droite, disons-le.
00:01:06Nicolas Sarkozy est condamné à 5 ans de prison, non pas parce qu'il a commis des délits,
00:01:10mais parce que le tribunal suppose qu'il en a eu l'intention.
00:01:14C'est la deuxième fois qu'il est condamné selon ce principe.
00:01:18C'est la deuxième fois qu'il n'existe aucune preuve, sinon l'intime conviction d'un juge.
00:01:24Dans l'affaire du jour, la justice reconnaît qu'il n'y a pas eu de financement illégal de la campagne en 2007.
00:01:30Pas davantage d'enrichissement personnel.
00:01:32Nicolas Sarkozy est relaxé des faits de corruption et de détournement de fonds libyens.
00:01:37En revanche, le tribunal a retenu l'association de malfaiteurs qui est la voiture balai de la justice.
00:01:44On y met un peu ce qu'on veut.
00:01:46Nicolas Sarkozy est condamné à 5 ans de prison avec exécution provisoire de la peine
00:01:50quand il y a quelques jours, des jeunes voyous ressortaient libres après avoir lynché un policier à Tourcoing.
00:01:58Ainsi va la justice française, désormais cohérente dans ses jugements, ses verdicts,
00:02:03implacables avec les dirigeants, laxistes avec les racailles.
00:02:09Méfiez-vous des juges, disait François Mitterrand.
00:02:12Ils ont tué la monarchie, ils tueront la République.
00:02:17Il est 9h02, Alice Sommerer.
00:02:19Bonjour Pascal, bonjour à tous.
00:02:32Deuxième jour de mobilisation agricole.
00:02:34Les agriculteurs sont réunis à l'appel de la FNSEA et des jeunes agriculteurs.
00:02:39De nombreuses actions sont attendues partout en France.
00:02:41L'objectif est notamment de protester contre l'accord de libre-échange entre le Mercosur et l'Union Européenne.
00:02:46Nicolas Sarkozy s'est exprimé après sa condamnation sur ses réseaux sociaux.
00:02:51L'ancien président de la République a publié une lettre.
00:02:54Condamné à 5 ans de prison, il dénonce une situation d'une extrême gravité pour l'état de droit.
00:02:59Nicolas Sarkozy l'a annoncé.
00:03:00Il fera appel de sa condamnation et il se battra jusqu'au dernier souffle.
00:03:05Et puis la France propose son aide au Danemark.
00:03:07Hier, Copenhague a dénoncé des attaques hybrides après des survols de drones au-dessus d'aéroports civils et militaires.
00:03:13Emmanuel Macron a donc proposé l'aide de la France pour évaluer la situation et contribuer à la sécurité de l'espace aérien danois.
00:03:21La Russie a de son côté fermement démenti être impliquée dans ces survols.
00:03:25Merci beaucoup Alice Sommerer. On est ce matin avec Rachel Kahn, avec Richard Millet, avec Georges Fenech, avec Joseph Massescaron et Thomas Bonnet.
00:03:31On va évidemment beaucoup évoquer Nicolas Sarkozy et beaucoup de réactions.
00:03:36Je voulais immédiatement vous lire Jean-Paul Garraud qui est magistrat, que vous avez bien connu, qui est aujourd'hui député européen du Rassemblement.
00:03:43Il n'y a pas ensemble. Il est TLR et ensuite il est parti au RN. Il est député européen, mais il a été sous-directeur de l'école de la magistrature. Il a toute une carrière de magistrat.
00:03:52Bon, sa parole est crédit puisque c'est un ancien magistrat. Voilà ce qu'il écrit ce matin.
00:03:57Nicolas Sarkozy vient d'être condamné à 5 ans d'emprisonnement ferme avec mandat de dépôt et exécution provisoire.
00:04:01Alors qu'il est relaxé pour financement illégal de sa campagne, il est relaxé pour corruption, il est relaxé pour recel de corruption, il ne subsiste qu'une association de malfaiteurs.
00:04:11Mais association de quoi et pourquoi ? Puisque toutes les infractions principales ne sont pas constituées.
00:04:16Ayant exercé ce métier de magistrat pendant des dizaines d'années, ayant présidé de multiples audiences correctionnelles, je n'ai jamais rien vu de tel.
00:04:27Et incarcéré l'ancien président de la République avant qu'il ne soit jugé en appel alors qu'il est présumé innocent et alors même qu'il est innocenté pour 3 chefs de prévention sur 4, c'est en fait un endroit impensable.
00:04:41Voilà ce que dit un ancien magistrat. C'est intéressant cette parole.
00:04:46Je ne ferai pas un seul mot de ce qu'il a écrit.
00:04:48On aimerait d'ailleurs pour tout vous dire que la droite française, ces gens qui veulent diriger la France et que je lis depuis hier et qui sont incapables de parfois monter au créneau, ce n'est pas le cas d'ailleurs de tous.
00:05:02François-Xavier Bellamy, ce n'est pas son cas. Ce n'est pas le cas non plus de Gérard Larcher, Bruno Retailleau, Gérald Darmanin.
00:05:09Le reste c'est des services minimum.
00:05:10Exactement. Et ces gens veulent gouverner la France, ils n'ont même pas le courage de dire les choses.
00:05:17Mais c'est la nature humaine, sans doute.
00:05:20Écoutons M. Ingrin, qui est l'avocat de Nicolas Sarkozy, qui était sur notre plateau tout à l'heure et qui a parlé de la lourdeur de la peine.
00:05:28On ne comprend pas cette peine, la gravité, la lourdeur de cette peine, quand on la rapporte au fait que sur trois délits pour lesquels Nicolas Sarkozy avait été renvoyé devant le tribunal,
00:05:41on a sur quatre délits, on a trois relax et trois relax sur des délits qui sont très importants.
00:05:47C'est des délits qu'on lui reproche devant les juridictions, devant cette juridiction, mais aussi dans les journaux, dans certains journaux en tout cas depuis très longtemps.
00:05:54Le financement par la Libye de sa campagne électorale, ça fait 12 ans, 13 ans qu'on entend cette fable.
00:06:01Au cours de l'audience, on nous dit non, il n'y a pas eu de financement de la campagne électorale.
00:06:05Non, il n'y a pas eu de corruption par la Libye.
00:06:10Et au total, en dépit de tout ça, on a quand même une condamnation à cinq années d'emprisonnement.
00:06:15Il y a quelque chose qui est contradictoire, qui est d'une immense violence.
00:06:18Qui peut imaginer que Nicolas Sarkozy, qui a répondu toujours à toutes les convocations, qui ne s'est soustrait à rien,
00:06:25qui a participé, qui était présent aux audiences, enfin bref, qui pouvait imaginer qu'il prenne la fuite ?
00:06:31Mais c'est du délire.
00:06:33Qui peut imaginer qu'il renouvelle les faits qui lui sont reprochés, qu'il n'a pas commis, qu'il n'a jamais commis,
00:06:40mais qu'il se mette en contact avec une autorité étrangère pour financer une campagne électorale ?
00:06:44Puisque c'est ça ce qui lui est reproché, c'est totalement délirant.
00:06:48En réalité, il y a une volonté d'humilier et surtout, et ça c'est beaucoup plus grave,
00:06:53il y a une volonté que, quelle que soit la décision que prendra demain une cour d'appel,
00:07:00puisqu'on a fait appel et puisqu'une cour d'appel réexaminera le dossier,
00:07:04il est commencé à purger sa peine.
00:07:06Georges Fenech, quand je disais tout à l'heure, c'est un signal qui est envoyé à tout le monde,
00:07:10bien au-delà de Nicolas Sarkozy.
00:07:11C'est finalement ça aussi que je retiens.
00:07:14Pas à tout le monde.
00:07:15Ah si.
00:07:16Pas à tout le monde.
00:07:17Pas à tout le monde, mais moi je suis...
00:07:19Il y a un combat qui est mené depuis longtemps.
00:07:20Mais enfin la preuve quand même, contre lui, on est en droit d'exiger des preuves.
00:07:27Moi je reprends ce qu'a dit mot pour mot Jean-Paul Garraud.
00:07:30Une association de malfaiteurs, c'est fait pour quoi ?
00:07:33C'est fait pour commettre des méfaits.
00:07:35Malfaiteurs, méfaits.
00:07:37Quels sont les méfaits ici ?
00:07:39La corruption, le financement illégal, deux parties.
00:07:43Et le tribunal a dit, il n'y a ni l'un ni l'autre.
00:07:45Alors qu'est-ce qui reste ?
00:07:47Une association pour faire un tournoi de bolote, jouer à la pétanque, ça sert à quoi ?
00:07:52Vous comprenez ce que je veux dire ?
00:07:53Donc cette contradiction de motifs, à mon avis, va justifier un procès en appel
00:07:58qu'on va tous suivre avec beaucoup d'intérêt.
00:08:01Et je vous l'ai dit, la messe n'est pas dite.
00:08:02Je voudrais revenir à ce que vous avez dit, c'est-à-dire que cela concerne tout le monde.
00:08:08Moi je crois fondamentalement que cela concerne tout le monde.
00:08:11Parce que, pardonnez-moi, mais le fait que la charge de la preuve incombe désormais non pas à l'accusation,
00:08:18mais à la personne qui se trouve dans le banc des accusés, ça c'est une révolution.
00:08:23C'est une vraie révolution.
00:08:24C'est une émancipation des juges par rapport à ce qu'est le droit français,
00:08:28mais c'est une vraie révolution.
00:08:29C'est-à-dire que nous allons vers une américanisation qui est extrêmement grave.
00:08:34Parce qu'il y a une différence avec la situation aux Etats-Unis.
00:08:38C'est qu'aux Etats-Unis, les juges sont élus.
00:08:41Et la différence, elle est de taille.
00:08:42Alors que là, pardonnez-moi, mais les juges ne sont pas élus.
00:08:45Les juges ne sont pas révocables.
00:08:47Les juges ne rendent pas des comptes, contrairement aux Etats-Unis.
00:08:49Donc oui, vous avez raison, cela concerne exactement tout le monde.
00:08:54C'est une révolution juridique qui est en train de s'opérer.
00:08:57Ce n'est pas une révolution, justement, puisque les juges ont des privilèges
00:09:00de décider de la vie ou la mort, finalement, comme ça.
00:09:04C'est une révolution, à partir du moment où on inverse le charme.
00:09:08Parce que c'est le jeu de mots par rapport aux privilèges des juges.
00:09:12J'attends des preuves, c'est tout.
00:09:14Je veux bien être des condamnations, mais je veux des preuves.
00:09:16Mais je sais bien, et c'est ce que j'ai expliqué.
00:09:17Si on me dit qu'il n'y a pas de preuves...
00:09:19Ça fait deux fois qu'il n'y a pas de preuves, qu'il y a des soupçons,
00:09:23que c'est un pacte de corruption, que ce sont des mots qui sont employés comme ça.
00:09:27Moi, je veux des preuves.
00:09:28L'idée même d'intime conviction, extrêmement américaine.
00:09:32C'est la moindre des choses.
00:09:34Le document a été faux.
00:09:35Ils ont dit que le document, produit par Mediapart à l'origine,
00:09:38était probablement faux.
00:09:41Non, mais toute l'enquête du PNF est passée à la trappe.
00:09:44C'est ça qui est fascinant, d'ailleurs.
00:09:46Les douze ans d'enquête du PNF sont nuls et non admis.
00:09:49Nous sommes d'accord.
00:09:50C'est pour ça, d'ailleurs, que le PNF a pris l'initiative de faire un appel aussi.
00:09:55Je ne dis pas de bêtises.
00:09:56Et nous sommes d'accord.
00:09:57Qu'est-ce que le droit aux Etats-Unis, anglo-saxons ?
00:09:59C'est l'affrontement entre deux récits.
00:10:02Et c'est ce qui différencie le droit américain d'une autre.
00:10:07Et ça, pardonnez-moi, c'est quelque chose, c'est un vrai tremblement de terre juridique.
00:10:12Alors j'ai vu que David Lysnard quand même réagissait assez fortement.
00:10:16Et d'une certaine manière, il porte l'honneur de la droite.
00:10:19Parce que je vous assure, hier, quelques-uns ont porté l'honneur de la droite.
00:10:23Des gens qui ont travaillé avec Nicolas Sarkozy.
00:10:25Si j'étais eux, j'aurais honte.
00:10:27J'aurais honte de ce qu'ils ont écrit.
00:10:30Je ne les citerai pas.
00:10:31Je ne les citerai pas.
00:10:32Mais en revanche, certains, ils veulent gouverner la France.
00:10:35Ils n'ont même pas ce courage.
00:10:37Mais d'ailleurs, ils ne la gouverneront pas.
00:10:39Non, mais on est dans une insécurité.
00:10:41Ce que je voulais dire aujourd'hui, c'est que nous avons donc une peine.
00:10:45Et au fond, c'est ce que je tentais d'expliquer hier.
00:10:48C'est que c'est regarder votre peine.
00:10:50C'est bien la preuve que vous êtes coupable.
00:10:52C'est-à-dire qu'on est dans un monde totalement inversé.
00:10:55Regardez votre peine.
00:10:56On l'a martelée avec des médias.
00:10:57On a martelé de fausses vérités pour en faire une vérité.
00:11:00Vous êtes condamnés aujourd'hui.
00:11:02C'est bien la preuve que vous êtes coupable.
00:11:03C'est-à-dire qu'on est dans ce monde de privilèges à l'ancienne,
00:11:06avant notre révolution française.
00:11:07Alors, deuxième passage de Maître Ingrin.
00:11:09Je le répète, moi, je veux des preuves.
00:11:11Et je veux le double degré de juridiction.
00:11:15Je veux le double degré de juridiction.
00:11:17Ce qui est la base.
00:11:18Sur le fond, je ne veux pas me prononcer, bien évidemment.
00:11:21Mais il faut apporter des preuves.
00:11:24Donc, M. Ingrin dit, c'est sur une hypothèse qui a été condamné Nicolas Sarkozy.
00:11:30On a d'une part un dossier qui s'effondre, des accusations qui s'effondrent.
00:11:35Et en parallèle, une condamnation à de l'emprisonnement ferme.
00:11:40Et surtout, le fait que le même tribunal, il y a moins d'un an, relaxe François Bayrou au motif qu'une hypothèse,
00:11:49c'est ce qu'écrit le tribunal correctionnel, le même tribunal correctionnel,
00:11:52une hypothèse ne peut pas fonder une culpabilité.
00:11:55Ici, Nicolas Sarkozy est condamné sur le fondement d'une hypothèse.
00:11:59Et là, c'est le contraire.
00:12:00C'est exactement le fond de la culpabilité.
00:12:02Je comprends, je comprends que Nicolas Sarkozy puisse se demander s'il bénéficie d'un traitement spécial.
00:12:08Et puis, il y a quelque chose qui aura frappé hier, qu'on apprécie ou pas Nicolas Sarkozy,
00:12:13qu'on ait voté ou pas pour lui,
00:12:15c'est la dignité avec laquelle il a réagi, la force avec laquelle il a réagi,
00:12:22l'émotion qui était la sienne.
00:12:25Et nous étions tout à l'heure en régie avec l'avocat que vous venez d'entendre
00:12:29et il nous rapportait que quelques minutes simplement après ce jugement,
00:12:34Nicolas Sarkozy est allé vers ses avocats et leur a dit, bon, maintenant qu'est-ce qu'on fait ?
00:12:39Donc, sa demande, on dit souvent qu'on juge un homme dans l'adversité
00:12:44et évidemment, la manière dont il a réagi hier nous renvoie tous à nos vies à nous,
00:12:50comment nous aurions réagi, comment nous serions, dans quel état nous serions.
00:12:55Cet homme, qu'on l'aime ou qu'on ne l'aime pas, n'est pas fait du même bois que la plupart des autres hommes.
00:13:01Et cette force-là, cette dignité-là, elle est en parallèle avec les contempteurs de Nicolas Sarkozy,
00:13:10ces esprits médiocres qui se réjouissaient hier et qui bien souvent ne se réjouissent que du malheur des autres
00:13:17dans leur vie et parfois un échec et la joie mauvaise.
00:13:21Donc, je vous propose d'écouter ce que disait M. Ingrin sur cette force de Nicolas Sarkozy.
00:13:27Il a la force de ceux qui savent être innocents. Il est déterminé à démontrer son innocence et à l'obtenir.
00:13:35Démontrer, c'est ce qu'on a tenté de faire, mais à obtenir que son innocence soit reconnue par une juridiction.
00:13:41Vous savez, il nous dit souvent, ça prendra le temps qu'il faut, mais on réussira.
00:13:44Moi, j'en suis persuadé. Il est innocent. Il n'y avait pas de financement par la Libye de sa campagne électorale.
00:13:51Richard Millet, est-ce que vous diriez qu'il y a quelque chose de romanesque désormais dans cette trajectoire ?
00:13:56Le béotien, que je suis en matière judiciaire, se demande si, par exemple, les jeunes Français,
00:14:02très jeunes Français qui n'ont pas connu, si vous voulez, Nicolas Sarkozy en exercice,
00:14:06ne sont pas autorisés à se demander pourquoi tant de haine sur quelqu'un qui n'est plus président quand même depuis 2012.
00:14:12Pourquoi cette haine ? Nous avons tous la réponse ici.
00:14:15Deuxièmement, est-ce que si ce qu'on lui reproche est vrai, ce qui n'est pas prouvé, vous l'avez dit et répété,
00:14:22est-ce que tout ça a nuit à la démocratie ? Pas une seconde.
00:14:26Donc, je m'interroge, moi, sur la haine de ce qui se passe.
00:14:31Au-delà de la haine qui est possible, moi, ce que je vois surtout, ce que j'imagine en tout cas,
00:14:38c'est qu'il faut quand même justifier une enquête de 12 ans.
00:14:41Et l'esprit de corps, de solidarité des magistrats, c'est quand même très compliqué de dire à des magistrats,
00:14:48pendant 12 ans, tout ce que vous avez fait, l'argent que vous avez dépensé,
00:14:52les commissions rogatoires qui ont été mises en place, tout ça est par terre.
00:14:56C'est pourtant ce qui arrive dans le jugement, puisqu'il y a trois chefs d'inculpation sur quatre qui tombent.
00:15:01Enquête menée sur deux fronts, judiciaire et médiatique.
00:15:04Il faut le dire aussi parce que ça part quand même de la note de Mediapart qui est info.
00:15:07Alors, c'est rééquilibré tout ça en disant, bon, on vous fait la voiture balai, association de malfaiteurs.
00:15:13Et vous disiez hier qu'association de malfaiteurs, ça n'existe jamais.
00:15:15En fait, c'est pour les voyous. Maître Garbarini disait ça.
00:15:18Pendant 10 ans, c'était pour les trafignants de drogue, pour ceux qui commettaient des vols armés.
00:15:23On a organisé des filatures, des surveillances téléphoniques pour démontrer qu'il y avait une association.
00:15:29Mais le scandale, de mon point de vue, ce n'est pas tellement que le tribunal se soit trompé.
00:15:33Parce que ça, ça arrive tous les jours. C'est pour ça qu'il y a un appel.
00:15:37C'est au cas où le tribunal a une mauvaise appréciation des faits, il y a un double degré de juridiction
00:15:42qui est un droit absolument qui s'applique pour tout le monde.
00:15:44Sauf que là, avec le mandat de dépôt immédiat, même différé mais immédiat,
00:15:51on porte atteinte à la présomption d'innocence et on porte atteinte au double degré de juridiction.
00:15:56C'est avec ça qu'il faut en finir.
00:15:58Moi, ce qui m'étonne, c'est le climat d'aujourd'hui que symbolise la une de libération.
00:16:02Tout le monde devrait défendre ce double degré de juridiction.
00:16:07Tout le monde devrait, sur les principes intangibles du droit, devrait être d'accord.
00:16:11Et manifestement, ces joies mauvaises, cette manière de se réjouir que Nicolas Sarkozy soit en prison,
00:16:21je ne suis pas sûr que ce soit une bonne chose pour la...
00:16:23Je sais que ce n'est pas une bonne chose pour la...
00:16:24Ce n'est pas une bonne chose parce que ce que montre cette une,
00:16:27c'est qu'on veut faire de la condamnation de Nicolas Sarkozy un exemple.
00:16:31Or, un juge ne juge pas en fonction de faire ou pas un exemple.
00:16:36Il juge un cas.
00:16:38Et du coup, là, on voit que ce n'est pas un cas qui a été jugé.
00:16:41C'est un exemple.
00:16:42Et c'est totalement différent.
00:16:43J'ajouterais juste une chose sur l'expression employée,
00:16:47donc d'association de malfaiteurs.
00:16:49C'est curieux, une association de malfaiteurs,
00:16:51alors qu'à la fin du procès, on vous dit, par trois points,
00:16:54qu'il n'y a pas eu de méfait.
00:16:55Donc je m'interroge, c'était quoi ?
00:16:58Bon, le paradoxe, c'est que Nicolas Sarkozy a parfois été défendu davantage
00:17:02par le Rassemblement national que par des gens de son camp.
00:17:08Même si, je le répète, Gérard Larcher et François-Xavier Bellamy ont été très clairs,
00:17:15notamment François-Xavier Bellamy d'ailleurs.
00:17:16Donc on peut voir la réaction qui a ce courage.
00:17:19Il en faut sans doute de dire que cette décision de justice ne correspond pas à ce que je pense.
00:17:27Et lui n'a pas été ministre, on est Nicolas Sarkozy.
00:17:29Et lui ne doit pas tout à Nicolas Sarkozy.
00:17:31Exactement.
00:17:32Et David Lissnard me dit, et on voit ce texto à l'instant,
00:17:38les faux soutiens en avis de condoléances sont écœurants.
00:17:41« Et pour ma part, dit David Lissnard, je ne dois pas de poste ou d'élection à Nicolas Sarkozy.
00:17:46Notre démocratie est à l'agonie.
00:17:49Ce qui a nuit à la démocratie, dit le maire de Cannes,
00:17:52c'est le faux produit par Mediapart qui non seulement a conduit à une condamnation unique,
00:17:57mais avant cela a faussé l'entre-deux-tours de la présidentielle de 2012. »
00:18:03Je vous propose d'écouter Marine Le Pen.
00:18:04Au passage, David Lissnard a ce même courage pour la taxe du PAN.
00:18:07Oui.
00:18:07C'est le même.
00:18:09C'est un autre sujet, mais c'est le même.
00:18:10C'est une question de courage.
00:18:11En fait, David Lissnard a le courage de ses opinions.
00:18:15Et on peut demander aux uns et aux autres d'avoir le courage de leurs opinions.
00:18:19Mais je ne suis pas sûr que ceux qui parlent hier ont vraiment parfois des opinions, pour tout vous dire.
00:18:24Ce qui les intéresse, c'est autre chose.
00:18:26Écoutons Marine Le Pen.
00:18:29Je n'ai pas été extrêmement étonné.
00:18:31Parce que j'ai bien compris quand même qu'un certain nombre de magistrats ont une sorte de tableau de chasse
00:18:35où ils essayent d'épingler un maximum de politique.
00:18:40Alors vous imaginez bien un ancien président de la République.
00:18:43Il est tout en haut du tableau.
00:18:45En France, on a le droit à un double degré de juridiction.
00:18:48C'est dans notre état de droit.
00:18:49C'est-à-dire qu'on a le droit de faire appel.
00:18:51Et on est considéré comme présumé innocent jusqu'à ce qu'on soit condamné de manière définitive.
00:18:56Or, ils prennent des mesures, l'inéligibilité avec exécution provisoire en ce qui me concerne,
00:19:01le mandat de dépôt en ce qui concerne Nicolas Sarkozy,
00:19:05qui en réalité ont vocation à s'appliquer avant même que les magistrats d'appel,
00:19:11qui devraient commencer à en être agacés, prennent leurs décisions.
00:19:17Donc c'est parfaitement scandaleux.
00:19:19C'est parfaitement scandaleux.
00:19:21Je suis désolé de le dire et je m'étonne même.
00:19:23C'est pour ça que les politiques auraient dû réagir sur la manière dont on a foulé au pied
00:19:28des grands principes généraux de notre procédure.
00:19:33La charge de la preuve, comme l'a très bien dit Joseph, elle a été inversée.
00:19:36Prouvez que vous êtes innocent.
00:19:37Moi, je construis, j'ai une hypothèse.
00:19:38Elle tient la route, mon hypothèse.
00:19:40Je la motive et je l'argumente.
00:19:42Vous pouvez me prouver le contraire, mais qu'est-ce que vous voulez ?
00:19:44Je vous ramène une preuve négative, ça n'existe pas.
00:19:46Bien sûr.
00:19:46Donc, premier grand principe foulé, la présomption d'innocence.
00:19:50Parce qu'à partir du moment où vous incarcérez tout de suite, vous imaginez ce que devient
00:19:54la présomption d'innocence, le double degré de juridiction, le doute qui doit profiter
00:19:58aux prévenus.
00:19:59On a tout piétiné.
00:20:01La proportion avec une allégrette.
00:20:02Et là, je pense que les politiques auraient dû réagir.
00:20:05Il faut revoir notre procédure pénale.
00:20:06Au-delà de ça, Laurence Ferrari a fait un édito qui est absolument remarquable, qui a été
00:20:12repris d'ailleurs un peu partout, parce qu'elle soulignait, elle égrainait les affaires
00:20:18récentes où des jeunes gens, parfois, ont lâché des policiers et n'ont pas fait
00:20:25une journée de prison.
00:20:27Donc, les gens se rendent compte qu'il y a deux justices.
00:20:30Il y a une justice, effectivement, qui paraît incroyablement laxiste pour des voyous
00:20:36qui attaquent, par exemple, des policiers.
00:20:38Et une justice qui va au-delà de la sévérité, puisqu'il n'y a pas de preuves, je le répète.
00:20:43Moi, ce que je veux, si je suis un jour devant un juge, c'est qu'il apporte des preuves.
00:20:49Ils le disent qu'ils n'ont pas de preuves.
00:20:50Ils l'assument, les juges, ils disent qu'on a un indice, un faisceau d'indices.
00:20:54– Oui, mais là, ils le reconnaissent qu'il n'y a pas de preuves.
00:20:55– Oui, mais je suis d'accord avec vous, mais là, pardonnez-moi de dire comme ça.
00:20:58– C'est un peu ce problème.
00:20:58– Mais ça fait peur, surtout.
00:21:00– Mais il y a un peu ce problème.
00:21:00– Ça fait peur.
00:21:01Écoutez Marine Le Pen, les Français se posent des questions.
00:21:03– Les Français commencent à se poser des questions sur notre justice.
00:21:09Voilà, ils s'en posent, c'est de la faute de certains magistrats
00:21:13qui ont pris des positions politiques, de certains syndicats
00:21:17qui ont pris des positions politiques, parfois de manière très violente d'ailleurs,
00:21:22et s'attaquant personnellement à tel ou tel responsable politique.
00:21:27Et du coup, les Français s'interrogent sur la neutralité de notre justice.
00:21:31C'est les magistrats qui sont neutres, sont eux-mêmes victimes de leurs collègues
00:21:36qui se sont comportés ainsi et ont créé ce doute dans l'esprit des Français.
00:21:39– Florian Bachelier, qui était député de la Macronie, ancien caisseur,
00:21:43a écrit un président de la République n'est ni un sur, ni un sous-justiciable.
00:21:49L'exécution provisoire prononcée ce jour à l'encontre de M. Sarkozy
00:21:52signe éhontément le véritable objectif de cette procédure judiciaire.
00:21:56Tous les Français attachés aux grands principes de droit,
00:21:59notamment des droits de la défense, peuvent aujourd'hui être inquiets.
00:22:01C'est ça qu'on attend du politique ?
00:22:03C'est ça, une prise de pouvoir ?
00:22:06– Ça vous intéresse ?
00:22:07– Rapidement, j'ai retrouvé la réaction du syndicat de la magistrature
00:22:11lorsque Nicolas Sarkozy a été battu en 2012.
00:22:15Ils ont publié dans leur revue GSM, le 4 juin,
00:22:20« Ne dissimulons pas notre soulagement,
00:22:22celui qui n'a eu de cesse pendant 10 ans
00:22:24de ruiner le service public de la justice
00:22:27au détriment de ses usagers,
00:22:29mais aussi de maltraiter les libertés publiques
00:22:32et les principes même de l'État de droit,
00:22:35pour satisfaire son fantasme sécuritaire,
00:22:38a été mis hors jeu le 6 mai dernier.
00:22:40Alors, adieu et bon vent. »
00:22:42Voilà comment des juges, dans notre pays, dans notre démocratie,
00:22:46s'attaquent et ce n'est pas possible.
00:22:47– Je suis d'accord avec vous, mais vous connaissez mon analyse.
00:22:50Depuis 40 ans, vous n'avez que ce que vous méritez.
00:22:53La droite a été lamentable sur ces questions-là depuis 40 ans.
00:22:58Quand elle a été au pouvoir, elle n'a pas rétabli,
00:23:00elle s'est fait intoxiquer ou en tout cas influencé
00:23:03par les années badataires.
00:23:05Elle n'a pas voulu être de droite.
00:23:07Eh bien aujourd'hui, elle paye, selon l'expression favorite,
00:23:11toutes les factures en même temps.
00:23:13Toutes les factures en même temps.
00:23:14Donc c'est comme cela et c'est dommage.
00:23:16Et c'est dommage sans doute pour notre démocratie.
00:23:19Il est 9h23, nous marquons une pause.
00:23:21A tout de suite.
00:23:22– Somaïa, la midi à 9h29, on est en avance, exceptionnellement.
00:23:28Bonjour Somaïa, vous nous rappelez les titres.
00:23:32– Bonjour Pascal et bonjour à tous.
00:23:35À la une de l'actualité, deuxième journée de mobilisation des agriculteurs,
00:23:39convoi de tracteurs, radars bâchés, actions symboliques des opérations
00:23:43sont prévues dans toute la France à l'appel de la FNSEA,
00:23:46premier syndicat agricole au cœur de la colère paysanne,
00:23:49le Mercosur ou encore les nouveaux droits de douane.
00:23:52Le deuxième volet du procès de la fermatisse jeune tué au printemps 2024
00:23:56s'ouvre aujourd'hui devant le tribunal correctionnel de Châteauroux.
00:24:00Cette fois, c'est au tour de la mère du meurtrier d'être jugée.
00:24:04Elle comparaît pour violences volontaires sans ITT sur personnes vulnérables
00:24:08et risque une peine maximale de trois ans de prison.
00:24:11Et puis de nombreux manifestants devant le siège de l'ONU à New York,
00:24:15certains pro-palestiniens, d'autres pro-israéliens,
00:24:17à quelques heures du discours de Benjamin Netanyahou,
00:24:20au discours durant lequel le premier ministre israélien devrait fustiger les pays
00:24:24qui, comme la France, ont récemment reconnu l'État palestinien.
00:24:28Merci beaucoup, Somaïa.
00:24:30Pierre Botton arrive.
00:24:32Merci, Pierre Botton, d'être avec nous.
00:24:35Et vous allez pouvoir nous parler notamment de la prison de la santé
00:24:40puisqu'on sait que Nicolas Sarkozy sera...
00:24:44Alors je ne sais pas si c'est... Est-ce qu'il sera forcément incarcéré
00:24:49ou est-ce qu'il existe encore des possibilités d'appel, de travail auprès de la justice ?
00:24:56J'ai le sentiment que les avocats vont chercher une possibilité.
00:25:00Il faut d'abord qu'il soit incarcéré avant de pouvoir demander sa mise en liberté.
00:25:07Donc les recours auront lieu une fois l'incarcération exacte.
00:25:10On avocat disait qu'il y avait un chemin ce matin, sans préciser,
00:25:13mais il disait qu'avant le 13 octobre, il y aurait possiblement des recours.
00:25:16Alors on ignore lesquels.
00:25:17Entre le moment, dans l'hypothèse que vous dites,
00:25:21la demande elle est faite donc, imaginons qu'il rentre par exemple le 13 octobre...
00:25:25Le 13 octobre, qui se prononce pour la remise en liberté ?
00:25:30C'est le juge d'application des peines ?
00:25:32Non, ce n'est pas encore le juge d'application des peines,
00:25:34puisque la peine n'a pas encore été définitive.
00:25:37Celui qui se prononcera, c'est le tribunal.
00:25:40C'est le tribunal d'appel.
00:25:42Oui.
00:25:43Le tribunal qui jugera dans les quatre mois et dans les six mois.
00:25:46Donc le tribunal ne se prononcera pas sur le fond, mais...
00:25:50Sur la mesure du mandat de dépôt.
00:25:51Sur la mesure du mandat de dépôt.
00:25:53Qui est valable quatre mois, à partir...
00:25:55Et là, ça peut être...
00:25:57Il y a un temps pour répondre à cela ?
00:25:59Ou le temps, c'est le tribunal fait ce qu'il veut ?
00:26:02Oui, non, je crois que c'est un délai de dix jours pour répondre.
00:26:04Mais ce qui implique donc qu'il y aura, d'après ce qu'on entend,
00:26:09un procès en appel, probablement au mois de janvier ou février.
00:26:13De façon, par esprit, qu'on paraisse détenu.
00:26:17Puisque le mandat de dépôt n'est valable que quatre mois.
00:26:19Donc si on veut absolument voir Nicolas Sarkozy arriver,
00:26:23menotte au poignet devant la cour d'appel,
00:26:25il faut audiencer dans les quatre mois.
00:26:27Si ce n'est pas le cas, l'appel aura lieu plus tard.
00:26:29Pierre Botton, qu'est-ce qu'il va se passer ?
00:26:31Alors, je veux juste dire, ce qu'il va se passer, il va rentrer.
00:26:36Il vit là même actuellement des moments difficiles.
00:26:39Je veux être honnête avec vos téléspectateurs.
00:26:41Nicolas et sa famille sont des gens que je connais et que j'aime beaucoup.
00:26:45Ils m'ont toujours soutenu.
00:26:46Donc ce n'est pas quelqu'un d'objectif qui parle.
00:26:51Voilà, c'est quelqu'un qui ne m'a jamais lâché
00:26:54et avec qui j'entretiens depuis plus de 40 ans une relation étroite, amicale.
00:26:59Je dis bien avec lui et ses enfants.
00:27:01Donc ce qui va se passer, c'est que déjà là,
00:27:06il vit des moments difficiles parce qu'il ne sait pas ce qui va arriver.
00:27:10Et ensuite, il va rentrer avec ses sacs, comme tout le monde.
00:27:14On va regarder s'il n'a pas de choses qui sont interdites,
00:27:20comme le parfum par exemple.
00:27:21Il y a de l'alcool, on ne peut pas.
00:27:24Les livres, je conseille d'emmener beaucoup de livres.
00:27:27Et les livres doivent avoir une couverture souple.
00:27:29Il ne peut pas avoir d'objet tranchant.
00:27:30Tous les objets de valeur sont enlevés.
00:27:34Et la première chose qu'il va faire, c'est qu'il va être fouillé.
00:27:39Sans doute pas à corps, mais il va être fouillé.
00:27:41C'est-à-dire mis en caleçon.
00:27:43Vous par exemple, vous avez été fouillé à corps ?
00:27:45Si il m'est arrivé, tu avais été fouillé à corps.
00:27:48Ce qu'on appelle être fouillé à corps,
00:27:50alors qu'Henri Guénaud arrive à l'instant
00:27:51et Henri va pouvoir s'asseoir.
00:27:54Bonjour M. Guénaud, merci d'être avec nous.
00:27:58Est-ce que la procédure est la même pour tout le monde ?
00:28:00Parfois, on voit effectivement ces séances qui peuvent apparaître humiliantes.
00:28:03Non, non, Pascal, c'est une des choses qu'il faut...
00:28:06Il faut vraiment, et merci de le dire, et c'est pour ça que j'essaye d'insister.
00:28:12La prison, c'est la même pour tout le monde.
00:28:14Il ne faut pas se tromper.
00:28:15C'est la même pour tout le monde.
00:28:17Moi, on m'a fait mettre à genoux, nu,
00:28:21de telle façon à vérifier que je n'avais rien dans ma cavité anale.
00:28:25Mais là, on n'imagine pas ce type de traitement pour Nicolas Sarkozy.
00:28:28Pourquoi ?
00:28:29Parce que c'est Nicolas Sarkozy.
00:28:30Malheureusement, si le surveillant le souhaite, ça dépendra du surveillant.
00:28:36Et si le surveillant...
00:28:37Non, non, non, non, Pascal.
00:28:38Si le surveillant a un ordre du gradé de le faire...
00:28:41Moi, je vais vous expliquer.
00:28:42À un moment, ma cellule a été fouillée tous les 15 jours,
00:28:46et j'ai été fouillé à corps toutes les semaines.
00:28:51Et les surveillants étaient tellement gênés,
00:28:53ils m'ont dit, M. Botton, on nous le demande,
00:28:56donc on le fait.
00:28:57Bien sûr, vous n'êtes pas dangereux, mais on le fait.
00:29:00Donc, non, non, il faut...
00:29:01Il entre directement dans une cellule qui sera la sienne pendant tout le temps,
00:29:06où il y a une sorte de...
00:29:07Non, non, il y a un quartier arrivant, d'ailleurs,
00:29:09que j'ai contribué à faire avec Michel Alliomari
00:29:11quand elle était garde des sceaux de Nicolas, en 2011.
00:29:15Et pendant 7 jours, il va rentrer dans ce quartier arrivant,
00:29:19dans une cellule, où il va rencontrer tout ce qui est dans la prison.
00:29:24Et ça, c'est vrai pour tous les nouveaux arrivants ?
00:29:26Oui, bien sûr, ça s'appelle...
00:29:27On évalue.
00:29:29On évalue le détenu pour savoir s'il y a un risque suicidaire,
00:29:34s'il a une addiction, voilà.
00:29:37Mais là, il n'est avec d'autres arrivants, forcément.
00:29:39Ce n'est pas un quartier à part.
00:29:40Mais il est seul dans sa cellule.
00:29:41Oui, mais ce n'est pas un quartier à part.
00:29:42C'est un quartier...
00:29:43Ce n'est pas le quartier dit des vulnérables, c'est bien cela.
00:29:46Alors, c'est juste au-dessus.
00:29:47C'est-à-dire que le quartier des vulnérables est au troisième étage.
00:29:50Je suis désolé, mais je connais très, très bien tout ça.
00:29:52Le quartier des vulnérables est au troisième étage.
00:29:54C'est 18 cellules.
00:29:55Et en dessous, vous avez deux étages de quartier arrivant.
00:29:58Voilà.
00:29:59Là, il sera seul en promenade.
00:30:01Il se promenera seul en promenade,
00:30:02mais avec tout un pan de la prison
00:30:06qui est à vue sur sa croix de promenade
00:30:08et où les détenus vont pouvoir...
00:30:10Et le régime carcéral, c'est 22 heures...
00:30:14Sur 24, oui.
00:30:15Donc 12 mètres carrés, c'est bien cela ?
00:30:17Non, c'est 8,64 mètres carrés.
00:30:21Là, la prison a été rénovée.
00:30:23Elle est déjà quand même abîmée.
00:30:26Et il aura une douche en cellules
00:30:28dont il ne peut pas régler la température.
00:30:30Il ne peut pas régler la température de l'eau.
00:30:32Il a un WC, il a une plaque chauffante.
00:30:35S'il paye, il a un frigo.
00:30:37S'il paye, il a la télévision.
00:30:38Et il a un lit de 70 centimètres.
00:30:42Et il a une fenêtre par laquelle,
00:30:44quand il fait froid, le vent rentre.
00:30:46Est-ce que vous avez été surpris hier
00:30:48par la force qu'il a manifestée,
00:30:50par le courage, par une réaction humaine
00:30:52qui peut nous renvoyer à nos réactions à nous, forcément,
00:30:57puisqu'on se dit comment on pourrait réagir dans ces cas-là.
00:30:59et chacun, qu'on l'apprécie ou qu'on ne l'apprécie pas,
00:31:04peut remarquer quelque chose qui est peu fréquent,
00:31:08quand même, dans une force et dignité de ce niveau-là.
00:31:12Alors, pour être très honnête, Pascal,
00:31:15là, il est encore dans la combativité,
00:31:18parce qu'il y a à combattre.
00:31:20Quand il va être enfermé dans sa cellule 22h sur 24,
00:31:23il ne faut pas savoir que ça a des conséquences, tout ça.
00:31:25Il y a des conséquences sur les procès à venir.
00:31:27Par exemple, il n'a pas le droit d'avoir son dossier dans la cellule.
00:31:31Il faut qu'il aille aux avocats pour consulter son dossier.
00:31:35Il ne peut pas emmener son dossier dans la cellule.
00:31:37Ensuite, pour aller aux avocats, il faut un surveillant.
00:31:41Et comme il y a la surpopulation carcérale,
00:31:43parfois, il n'y a souvent pas de surveillant.
00:31:45Donc, il faut que les avocats acceptent d'attendre.
00:31:47Les avocats viennent à la santé.
00:31:50Et souvent, les avocats...
00:31:51Première chose.
00:31:52Deuxième chose.
00:31:54Un procès en appel, moi, j'ai connu,
00:31:56alors que j'étais incarcéré.
00:31:58Il faut bien savoir ce que ça veut dire.
00:31:59Ça veut dire que pendant 4, 5, 6 semaines,
00:32:02vous êtes sortis à 7h du matin.
00:32:05Je dis bien sortis à 7h du matin.
00:32:07Vous attendez à la cour d'appel dans quelque chose
00:32:09qui s'appelle la souricière,
00:32:11qui est absolument odieux.
00:32:13Je ne comprends pas que notre pays,
00:32:15tous les gardes des sceaux, de gauche, de droite,
00:32:20font les droits de l'homme, le machin, le truc.
00:32:21C'est absolument horrible.
00:32:24Quand je vous dis que c'est horrible, c'est horrible.
00:32:26Vous êtes journaliste, vous avez une carte de presse,
00:32:29vous pouvez aller avec un député visité,
00:32:30vous verrez si je vous dis n'importe quoi.
00:32:33Et donc là, il est sorti à 6h du matin,
00:32:36normalement avec les pinces, avec les manottes.
00:32:38Il est fouillé.
00:32:41Ensuite, il est fouillé par l'équipe qui va le prendre en charge.
00:32:44Donc au sein de la prison, il est fouillé deux fois.
00:32:47Quand il arrive à la cour d'appel,
00:32:50une heure, une heure et demie avant,
00:32:52là, il est de nouveau fouillé.
00:32:56Et là, il monte dans des couloirs dessous.
00:32:59J'ai fait ce parcours-là avec les manottes
00:33:03qu'on lui enlève dans la salle.
00:33:07C'est-à-dire que vous rentrez avec les manottes dans la salle.
00:33:09Moi, je n'ai pas voulu que mes filles viennent à la cour d'appel
00:33:11parce que je ne voulais pas que mes filles me voient avec les manottes.
00:33:14Et effectivement, lorsqu'on est en prison,
00:33:15on pense aussi à sa famille, on pense à ses parents.
00:33:17Oui, mais Pascal, c'est horrible pour toutes les familles.
00:33:21Oui, pour toutes les familles, bien sûr.
00:33:22Mais là, c'est juste horrible.
00:33:24Et moi, j'ai vraiment une vraie, vraie pensée pour Pierre-Jean
00:33:26que je connais très, très bien,
00:33:28pour Julia, et puis pour Cécilia.
00:33:32Louis, je le connais moins bien.
00:33:34Et pour Carla.
00:33:36Et c'est juste absolument horrible.
00:33:38Je le dis.
00:33:40Si vous n'êtes pas à l'heure au parloir,
00:33:42et on vous demande de venir 45 minutes avant,
00:33:44si vous n'êtes pas à l'heure au parloir,
00:33:46on vous dira pas de parloir.
00:33:48Henri Guénaud nous a rejoint.
00:33:50Henri était évidemment aux côtés de Nicolas Sarkozy
00:33:53pour la campagne de 2007.
00:33:55C'est vous qui écriviez notamment les discours.
00:33:58Et puis vous étiez un conseiller proche de Nicolas Sarkozy.
00:34:01Je disais tout à l'heure que beaucoup d'amis
00:34:03ou d'anciens amis de Nicolas Sarkozy
00:34:05ont eu parfois des réactions hier
00:34:07qu'on peut traduire en disant le service minimum.
00:34:11Et nous soulignons qu'au-delà du cas de Nicolas Sarkozy,
00:34:15c'est nous tous qui sommes aujourd'hui concernés
00:34:19par des juges qui peuvent prendre des décisions sans preuve.
00:34:23C'était en tout cas une des analyses qui pouvait être dites
00:34:25autour de cette table.
00:34:27Est-ce que vous partagez cette analyse d'un jugement sans preuve ?
00:34:32Oui, alors juste avant de venir là-dessus,
00:34:35je voudrais rebondir sur ce que vient de dire Pierre Botton
00:34:37parce que je ne sais pas si Nicolas Sarkozy sera traité
00:34:41exactement de cette façon.
00:34:42Mais on voit bien que la décision de le faire obligatoirement
00:34:47passer par la case prison a de totalement humiliant.
00:34:51Je rappelle quand même qu'en France,
00:34:54deux chefs d'État seulement, à ma connaissance,
00:34:57ont été emprisonnés.
00:34:58Le premier s'appelait Louis XVI, emprisonné à la conciergerie.
00:35:03Et puis le second s'appelait Philippe Pétain
00:35:05pour haute trahison et fait de collaboration.
00:35:08Et le troisième s'appelle Nicolas Sarkozy.
00:35:12Il faut mesurer ce que ça signifie à la fois pour l'homme
00:35:15et pour la fonction, pour les institutions.
00:35:19Parce qu'il s'agit là d'une décision qui a une dimension symbolique,
00:35:24humaine d'abord, et symbolique considérable.
00:35:26Donc ce qui s'est passé hier est en réalité d'une extrême gravité
00:35:30pour l'homme, pour la fonction.
00:35:32Mais au-delà de ça, vous venez de soulever le sujet,
00:35:35sur l'ordre social, ce qu'on pourrait appeler l'ordre social en France,
00:35:40qui est déjà sérieusement ébranlé.
00:35:42Hier, c'est arrivé au maximum d'une évolution
00:35:53qui a commencé il y a longtemps
00:35:55et qui conduit effectivement de plus en plus
00:35:58à des jugements dans lesquels la part de subjectivité,
00:36:04le juge l'emporte sur tout le reste
00:36:07et la part des preuves s'est totalement réduite.
00:36:10Et là, on a un jugement où pour la première fois,
00:36:14le tribunal lui-même reconnaît qu'il n'a aucune preuve.
00:36:19Il est d'ailleurs relaxé sur trois chefs d'accusation
00:36:24qui sont les chefs d'accusation centraux dans cette affaire.
00:36:27Et c'est un peu comme si le juge s'était dit
00:36:30« Bon, je n'ai pas de preuves, il le dit, on ne trouve rien. »
00:36:34Alors, il n'y a pas de financement de campagne, on ne trouve rien.
00:36:38Le délit de détournement de fonds publics étrangers,
00:36:42c'est un peu compliqué en droit français quand même.
00:36:45Et puis, la corruption, on n'a rien.
00:36:51On n'a rien, mais au fond, le juge est convaincu,
00:36:55le tribunal est convaincu qu'il est coupable
00:36:57et donc, il faut trouver un moyen de le condamner.
00:36:59Le moyen, ça a été l'association de malfaiteurs.
00:37:04Alors déjà, les mots sont quand même extravagants.
00:37:07C'est-à-dire que quand il y a une telle distorsion
00:37:09entre les mots du juge et du code pénal
00:37:12et puis les mots de la langue ordinaire,
00:37:15là, on commence à avoir un vrai problème avec la justice.
00:37:18Parce que c'est incompréhensible.
00:37:20Ce jugement, il est incompréhensible sur sa cohérence
00:37:22et il est incompréhensible du fait des mots qui sont employés.
00:37:28Mais c'est la première fois qu'un tribunal reconnaît
00:37:31qu'il n'a pas de preuves.
00:37:33Ce n'est pas la première fois d'ailleurs parce que dans l'affaire Bismuth...
00:37:35Non, non, il n'a pas reconnu qu'il n'a pas de preuves dans l'affaire Bismuth.
00:37:37Dans l'affaire Bismuth, ce sont les commentateurs qui disaient,
00:37:40et les avocats qui disaient, ou tous ceux qui avaient suivi le procès,
00:37:43qu'il n'y avait pas de preuves, mais pas le tribunal.
00:37:44Là, c'est le tribunal pour la première fois qui dit,
00:37:48je n'ai pas de preuves, mais on le condamne avec une peine infamante.
00:37:53Et l'argument, c'est qu'il ne pouvait pas ne pas savoir.
00:37:56Et donc, c'est un chef de bande.
00:37:59C'est extraordinaire.
00:38:00On se demande d'ailleurs ce que cette association de malfaiteurs
00:38:03avait comme objectif finalement.
00:38:05Et quand on utilise cette incrimination en général,
00:38:09c'est pour des gens qui préparent un attentat,
00:38:11pour des gens qui préparent un casque, etc.
00:38:16Et il y a des preuves.
00:38:17C'est-à-dire qu'il y a des gens qui ont fourni des voitures,
00:38:20des plans, etc.
00:38:21Bon, des armes, ou bien des explosifs.
00:38:26Donc on a quand même des traces matérielles de cette préparation-là.
00:38:29Est-ce que les hommes politiques doivent dénoncer cela ?
00:38:33J'ai lu hier, effectivement, des interventions d'amis
00:38:37ou de gens qui font profession de lettres de Nicolas Sarkozy.
00:38:42Je citais François Gravier-Bellamy, qui est monté au créneau.
00:38:44J'entends ce que vous dites également.
00:38:46J'ai cité Gérard Larcher, David Lissnard, il y a quelques instants.
00:38:50Gérard Larcher a eu une intervention que j'ai trouvée assez intéressante
00:38:53sur l'exécution provisoire.
00:38:55Oui, alors ça, c'est...
00:38:56Mais en revanche...
00:38:56Un peu facile.
00:38:58Bon, je ne parle même pas des gens de gauche,
00:39:00qui se réjouissent et qui ricadent.
00:39:02Mais l'homme politique, est-ce qu'il doit monter au créneau, selon vous ?
00:39:07Oui, parce que je pense que ce qui s'est passé hier est très grave.
00:39:10C'est la fin d'un processus qui conduit à une dérive judiciaire
00:39:16qui ouvre une ère nouvelle.
00:39:20C'est-à-dire qu'il y a une guerre qui s'est déclarée,
00:39:23il y a déjà plusieurs années, plusieurs décennies,
00:39:26entre le monde judiciaire et le monde politique.
00:39:29Et pas simplement avec les partis, mais avec l'État lui-même,
00:39:35avec le pouvoir exécutif et le pouvoir législatif.
00:39:38Bon, cette guerre, elle est mortifère.
00:39:40Elle est mortifère pour tout le monde.
00:39:42Mortifère pour la démocratie, pour la République,
00:39:44pour l'État et pour la justice.
00:39:46Parce que la justice ne gagnera pas à la fin.
00:39:49À la fin, la justice, elle perd toujours dans ce combat qui est du fou
00:39:53et qui va conduire à un pouvoir politique
00:39:56qui n'aura peut-être pas une figure ni gentille ni démocratique.
00:40:00Regardez ce qui se passe aux États-Unis.
00:40:01À l'État-Unis, les juges ont essayé d'empêcher Donald Trump d'être candidat.
00:40:07Ils n'ont pas réussi, ils n'ont pas eu le temps.
00:40:09Le résultat, c'est que les électeurs ont marché sur la figure des juges.
00:40:14Et que maintenant, le président des États-Unis
00:40:15prend des libertés considérables, parfois sans limite.
00:40:19Donc c'est très grave, en fait, ce qui s'est passé hier.
00:40:21Alors qu'est-ce qu'on fait ?
00:40:23Une fois qu'on a dit ça.
00:40:24Alors après, est-ce que les hommes politiques doivent...
00:40:26Oui, il faut qu'ils aient le courage,
00:40:28non pas d'insulter les juges, non pas de...
00:40:30Mais de réclamer les principes généraux de droit.
00:40:35C'est-à-dire que l'exécution provisoire n'était pas adaptée.
00:40:37Non, mais ça, c'est déjà le cas sur beaucoup d'affaires.
00:40:41L'exécution provisoire, elle a sa nécessité dans le code pénal.
00:40:45Bon, il faut être une exécution provisoire
00:40:47parce que quelqu'un peut mettre en danger la société,
00:40:52parce que vous avez affaire à un pédophile, en série, etc.
00:40:55Donc ça, et puis la double juridiction, et puis les preuves.
00:40:59Alors les preuves, c'est ça, moi, je ne suis pas...
00:41:01Mais c'est le plus grave et là.
00:41:02Mais les preuves, oui, mais alors comment vous mettez en place un système judiciaire
00:41:06où celui qui est condamné doit être condamné avec des preuves
00:41:10et non pas l'intime conviction ou autre chose ?
00:41:12Au moins des éléments de preuves, au moins des éléments de preuves tangibles.
00:41:15Donc ça, ça peut être mis dans la loi ?
00:41:17L'intime conviction n'existe pas.
00:41:18Mais est-ce que ça peut être mis dans la loi ?
00:41:19En matière délectuelle, on ne parle pas d'intime conviction.
00:41:21Georges Fenech, est-ce que ça peut être mis dans la loi ?
00:41:23C'est déjà dans la loi.
00:41:24Et qu'il faut des preuves ?
00:41:25Et la charge de la preuve incombe à l'accusation.
00:41:28Sauf qu'on s'est assis sur ces principes.
00:41:30Je peux faire une remarque ?
00:41:33Très vite.
00:41:34Parce que vous avez vu, je ne vous ai pas coupé.
00:41:35Non, non, non, c'est très gentil à vous.
00:41:37Ça me permet, vous serez le premier à ne pas me couper.
00:41:39Je ne vous ai pas interrompu, plus exactement.
00:41:43Si vous voulez, cette histoire de preuves, il faut...
00:41:45En droit pénal, la preuve est libre.
00:41:47Et c'est le fait que la preuve soit libre, c'est que n'importe quel argument,
00:41:51n'importe quelle démonstration peut servir.
00:41:53Le juge, en faisant ce qu'il fait, ne transgresse pas réellement la loi.
00:41:57Mais il ne se met plus de limites.
00:41:59Et quand on ne se met plus de limites à la subjectivité du juge,
00:42:02eh bien ça ne peut plus fonctionner.
00:42:03D'ailleurs, quand plus personne ne se met de limites dans une société,
00:42:06indépendamment des limites institutionnelles,
00:42:07quand il n'y a plus de limites dans les têtes de ceux qui ont une parcelle de pouvoir,
00:42:11ça ne peut plus marcher.
00:42:12Ça ne peut plus fonctionner.
00:42:14Donc il y a effectivement une réforme, sans doute, de la justice à faire.
00:42:19Bon, on ne va pas en discuter maintenant.
00:42:21Il y a une attitude aussi des hommes politiques.
00:42:23Alors vous avez parlé de la gauche.
00:42:25Franchement, c'est misérable et c'est irresponsable ce qu'ils font.
00:42:28Même des gens pour qui j'ai plutôt de l'estime.
00:42:31Je trouve ça pathétique.
00:42:32C'est la caricature de la politique politicienne.
00:42:35Alors quant à la droite, pardon, mais oui, François Mélenchon a dit un mot au moins sur le procès.
00:42:43Après, se centrer sur l'exécution provisoire, c'est très important parce que cette exécution provisoire,
00:42:48le juge fait ce qu'il veut encore une fois, mais ne correspond à rien de ce qui exige une exécution provisoire.
00:42:53Mais c'est quand même qu'une partie du sujet.
00:42:56Et donc, s'il n'y a pas une prise de conscience et une forme de révolte contre cette dérive,
00:43:05on bat à la catastrophe, franchement.
00:43:07Et donc, elle doit être forcément portée par une parole politique.
00:43:10Ah mais bien sûr.
00:43:11Puisque ne comptez pas sur la parole médiatique pour vous élever contre le jugement de Nicolas Sarkozy.
00:43:16Non, mais c'est bon.
00:43:17On va dire que ce n'est pas forcément le rôle des médias.
00:43:20C'est leur rôle de donner la parole.
00:43:21Bien sûr.
00:43:22Mais en revanche, le politique, il est là pour ça.
00:43:25Alors, l'opinion publique, ça, moi, je ne la mesure pas.
00:43:27Le plus grand nombre aujourd'hui, que pense-t-il de cela ?
00:43:31Est-ce qu'il est choqué ?
00:43:32J'ai ce sentiment qu'il peut être choqué.
00:43:34Mais j'ai aussi le sentiment qu'il a une telle défiance des hommes politiques,
00:43:39c'est qu'il est capable de dire « tous pourris ».
00:43:41C'est aussi ça qu'il peut avoir comme sentiment.
00:43:46C'est exactement ce que nourrit ce genre de décision.
00:43:50« Tous pourris », dans une société qui est déjà complètement attrape,
00:43:54parce qu'elle est malade, elle crie « tous pourris », tout le temps.
00:43:57Bon.
00:43:57Est-ce que la droite, si vous nous écoutez régulièrement,
00:44:01je cible souvent la responsabilité de la droite depuis 40 ans,
00:44:04qui n'a pas fait le boulot, dans plein de domaines,
00:44:06et sur le plan culturel.
00:44:07Je parle de l'école, je parle de l'entreprise,
00:44:11je parle des valeurs qu'elle a finalement transigées.
00:44:14De mon sentiment.
00:44:15Avec l'espace médiatique.
00:44:17Je trouve qu'elle n'a pas fait...
00:44:18Alors je parle à un gaulliste, et pour vous suivre depuis de nombreuses années,
00:44:21je sais que vous n'êtes pas de cette droite-là, précisément.
00:44:25Mais non, c'est le jour où la droite a cessé d'être...
00:44:27Enfin, la droite, ce qui n'était pas la gauche,
00:44:29a cessé d'être gaulliste ou bonapartiste.
00:44:31Quels ont été les régimes d'autorité qui mêlaient à la fois l'autorité,
00:44:36le national, le social, etc.
00:44:38C'était le bonapartisme et le gaullisme.
00:44:40Et en fait, ce qui n'était pas la gauche et qui a gouverné pendant 200 ans,
00:44:46ça n'a pratiquement jamais été ce qu'on appelle aujourd'hui la droite.
00:44:49Et cette droite, elle a échoué parce qu'elle veut toujours l'autorité,
00:44:54mais elle ne l'incarne pas.
00:44:56Elle ne veut pas parler de la question sociale.
00:44:58Ça ne l'intéresse pas.
00:45:00Et la question culturelle, vous savez, ça a été longtemps,
00:45:02et c'est encore en partie vrai.
00:45:03C'est l'intelligence, la culture, tout ça, ça ne nous concerne pas.
00:45:06Quand j'entends le mot culture, je sors mon pistolet.
00:45:08Voilà, c'est à peu près ça.
00:45:09Et donc, moi j'ai entendu sur l'école, par exemple,
00:45:12la droite, elle a été...
00:45:13Ce que vous appelez la droite, qu'on appelle la droite aujourd'hui,
00:45:16elle a été utilitariste.
00:45:17Ça devait être une sorte de formation professionnelle.
00:45:18Eh bien non, l'école, ce n'est pas fait pour ça.
00:45:20L'école, c'est fait pour transmettre,
00:45:22c'est fait pour former des citoyens, des intelligences,
00:45:25les ouvrir au monde.
00:45:26Voilà, et donc on ne l'a pas fait.
00:45:27Vous m'avez invité un jour sur un plateau
00:45:29pour discuter d'une tribune que j'avais faite
00:45:30avec M. Bentolila, le linguiste,
00:45:34et vous m'avez dit, mais pourquoi vous parlez de ça ?
00:45:36Ça fait tellement longtemps qu'on en parle.
00:45:38Eh bien oui, il faut en parler, c'est absolument essentiel,
00:45:40parce qu'une société où les enfants n'ont plus de repères,
00:45:43où il n'y a plus de transmission,
00:45:44c'est plus une société.
00:45:45Et on paye le prix aujourd'hui.
00:45:46Mais j'ai l'impression que ce que vous dites là,
00:45:48si c'était incarné par une voix forte,
00:45:51c'est partagé par 60 ou 70%.
00:45:53Je suis d'accord, oui.
00:45:54Et qu'il n'y a pas cette incarnation.
00:45:56Mais non.
00:45:57Et c'est ce qui manque.
00:45:58Je pourrais poser une question.
00:45:58Peut-être à ce moment.
00:46:00Je vous en prie.
00:46:01Mais je trouve qu'il y a quelque chose
00:46:02de très émouvant à ce que vous dites.
00:46:04Pardonnez-moi de le dire comme ça.
00:46:05Je trouve que c'est très émouvant.
00:46:06Et effectivement, le recul de la France,
00:46:10il est parfois, on peut le voir,
00:46:12à la manière dont on enseigne Napoléon aujourd'hui.
00:46:15Et l'enfant que j'étais en 74,
00:46:17on ne lui disait pas la même chose.
00:46:19Aujourd'hui, pour un gosse de 15 ans,
00:46:21Napoléon, c'est un esclavagiste et c'est un misogyne.
00:46:24Quand on sait qui c'est.
00:46:25Quand on sait qui c'est, bien évidemment.
00:46:27Donc je retrouve dans ce que vous dites,
00:46:29mais je connais votre inspiration gaulliste,
00:46:31bien évidemment,
00:46:31et le gaullisme social, bien sûr.
00:46:36Et puis sur l'autorité,
00:46:37et puis sur les valeurs que vous défendez.
00:46:39Donc effectivement,
00:46:40j'ai le sentiment que beaucoup de gens
00:46:42pourraient se retrouver là-dedans.
00:46:43Il manque simplement une étincelle ou une incarnation.
00:46:45Il manque une épaisseur humaine aussi, si vous voulez.
00:46:47Bien sûr.
00:46:47Sarkozy, on peut critiquer Sarkozy sur tous les plans,
00:46:50mais moi, ce n'était pas ma tendance
00:46:53à l'intérieur du recul.
00:46:54Mais franchement, j'ai trouvé un homme
00:46:56qui avait une épaisseur humaine,
00:46:57qui ne se posait jamais la question
00:46:59quand il prenait une décision
00:47:00de savoir si elle était de droite ou de gauche,
00:47:02mais si elle était bonne pour le pays,
00:47:03à tort ou à raison.
00:47:04Il pouvait se tromper.
00:47:05Mais il y avait une vraie conscience
00:47:08de ce qu'était son rôle de chef d'État
00:47:10et une très grande indépendance
00:47:12par rapport aux cases idéologiques habituels.
00:47:14Vous avez entendu, je suis désolé.
00:47:16Oui, j'ai entendu.
00:47:17Vous avez entendu malheureusement.
00:47:18Je commence à être habitué.
00:47:19Mais non, mais c'est de ma faute.
00:47:20Je suis désolé parce que je vous ai interrompu.
00:47:23Thomas Hill est avec nous.
00:47:25Thomas Hill.
00:47:26Pierre Perret.
00:47:26Bonjour Pascal.
00:47:27Pierre Perret.
00:47:28Je suis bien accompagné aujourd'hui.
00:47:29Comment allez-vous, M. Perret ?
00:47:31M. Perret, comment ça va ?
00:47:35Eh bien, ça va très bien
00:47:37à partir du moment où...
00:47:38Moi, qui n'ai à faire qu'un des pros,
00:47:41ça me fait plaisir de vous.
00:47:42Mais j'entends bien.
00:47:43Vous n'avez pas fait
00:47:43beaucoup de chansons politiques,
00:47:45mais vous en avez fait quelques-unes
00:47:46qui ont quand même été très marquantes.
00:47:49Elle habitait...
00:47:51Lily, par exemple,
00:47:51c'est une chanson qui a marqué
00:47:53l'opinion...
00:47:54L'opinion, oui, publique.
00:47:57Légèrement, oui.
00:47:58Je crois.
00:47:59Elle arrivait de Somalie, Lily.
00:48:02C'est une très belle chanson.
00:48:03Il y a le téléphone de Pierre qui sonne.
00:48:05C'est notre carillon à nous.
00:48:07Bon, bah écoutez,
00:48:08merci M. Perret d'être avec nous
00:48:10parce que vous êtes dans nos vies
00:48:11depuis toujours.
00:48:13Imaginez 70 ans de chansons, quoi.
00:48:16Mais qui n'a pas chanté
00:48:17les jolies colonies de vacances,
00:48:20M. Perret ?
00:48:21Je suis sûr que ça vous êtes arrivé.
00:48:25Et c'est pour ça que je le dis.
00:48:27Manifestement,
00:48:28vous avez le téléphone qui sonne.
00:48:29Oui.
00:48:30C'est les gens qui vous voient
00:48:31sur CNews, là.
00:48:33On vous embrasse, Pascal.
00:48:34Bonne émission.
00:48:35Oui, on marque une pause.
00:48:38Restez avec nous
00:48:39parce que le moment que nous vivons...
00:48:42En fait, la hauteur de vue
00:48:43dont vous faites preuve,
00:48:45cet auteur aussi de ce regard
00:48:47que vous partez sur la société
00:48:48qui va bien au-delà des lois
00:48:51ou du quotidien qu'on peut vivre,
00:48:55il n'est pas toujours porté
00:48:57parmi la classe politique ?
00:48:59Non, il n'est plus.
00:49:00Moi, je suis rentré
00:49:01dans une famille politique
00:49:02dans laquelle il y avait
00:49:04des Mesmer, des Chabon,
00:49:06des Debré, etc.
00:49:08Et puis il y avait des Pasquois,
00:49:09des Ségans.
00:49:09Michel Debré.
00:49:10Oui, Michel Debré.
00:49:11Il y avait des Pasquois,
00:49:12des Séguins.
00:49:13Il y avait des hommes
00:49:13qui avaient une épaisseur
00:49:14intellectuelle et humaine
00:49:15qui n'est pas comparable
00:49:16à ce qu'on trouve aujourd'hui.
00:49:17Et aujourd'hui, il n'y a plus.
00:49:19On marque une pause.
00:49:20Mais oui, parce que...
00:49:21On va voir ce qu'on fait subir
00:49:21aux politiques.
00:49:22Voilà, c'est ce que j'allais vous dire
00:49:23parce qu'il y a des gens
00:49:24qui pourraient
00:49:24ou qui voudraient s'engager
00:49:25dans la politique
00:49:26mais si c'est pour terminer en prison,
00:49:29c'est aussi un signal
00:49:31qui est donné.
00:49:31C'est un vrai sujet ?
00:49:32Bien sûr, c'est un vrai sujet.
00:49:33C'est pour ça qu'on en parle.
00:49:34On ne parle que des vrais sujets ici.
00:49:36A tout de suite.
00:49:39Il est 10h02.
00:49:40Sommeil à la bidise
00:49:40nous rappelle les titres.
00:49:41Dernier jour du procès
00:49:46des viols de Claire Géronimie
00:49:48et de Mathilde
00:49:49par un homme sous OQTF
00:49:50au lourd passé judiciaire.
00:49:52Le verdict devrait être rendu
00:49:54dans la journée
00:49:54par la Cour criminelle de Paris.
00:49:57Le RN offre un sursis
00:49:58au nouveau Premier ministre.
00:49:59Marine Le Pen assure que son parti
00:50:01ne votera pas de censure
00:50:02avant le discours
00:50:03de politique générale
00:50:04de Sébastien Lecornu
00:50:05contrairement à la France insoumise
00:50:07qui entend déposer une motion
00:50:08dès la semaine prochaine.
00:50:10Et puis après le dévastateur
00:50:12supertif fonds Ragaza
00:50:13une tempête tropicale
00:50:15s'est abattue sur les Philippines.
00:50:17Les autorités font état
00:50:18de trois morts
00:50:19et 400 000 habitants
00:50:20ont dû être évacués
00:50:21de l'archipel.
00:50:23Merci beaucoup Somaïa.
00:50:25Vous vouliez poser une question.
00:50:26Vous avez raison
00:50:27pour ne pas faire la réforme
00:50:28de la justice aujourd'hui
00:50:29mais simplement deux petits points.
00:50:30Qu'est-ce que vous feriez
00:50:32en matière de recrutement
00:50:33des magistrats
00:50:34et de syndicats politiques
00:50:37dans la magistrature ?
00:50:38Qu'est-ce que vous en pensez ?
00:50:39Ça m'intéresserait
00:50:40d'avoir votre avis.
00:50:40Alors moi j'avais un programme
00:50:41très radical
00:50:44dont je sais très bien
00:50:45qu'il ne peut pas être mis
00:50:47en oeuvre en l'État.
00:50:49C'est-à-dire que
00:50:50il m'était dit à un moment donné
00:50:51plus de syndicats
00:50:53dans la magistrature
00:50:54et on supprime
00:50:56l'école de la magistrature.
00:50:58Alors la solution
00:50:58à mon avis la meilleure
00:51:00mais peut-être
00:51:01qu'on n'ira pas jusque-là
00:51:02il faut faire tout ça.
00:51:03il faut le faire
00:51:04dans la sérénité
00:51:06en essayant
00:51:07de réunir tout le monde
00:51:08de faire comprendre
00:51:09aux magistrats
00:51:10qu'ils sont contraints
00:51:11ils sont contraints
00:51:12de se mettre des limites
00:51:13sinon
00:51:13les institutions
00:51:15vont en mettre
00:51:16et même le risque
00:51:16que ces limites
00:51:18deviennent très nocives
00:51:19pour les libertés publiques
00:51:21est inscrit
00:51:23dans l'avenir.
00:51:26Donc simplement
00:51:27un modèle
00:51:29dont on pourrait peut-être
00:51:30s'inspirer
00:51:30c'est le modèle anglais
00:51:31moi je ne suis pas
00:51:32en général
00:51:32pour m'inspirer
00:51:34des modèles étrangers
00:51:34mais là
00:51:35il y en a un
00:51:35qui est plutôt intéressant
00:51:37donc il y a une commission
00:51:38indépendante
00:51:39qui recrute
00:51:41des candidatures
00:51:43de gens
00:51:44qui ont une expérience
00:51:45juridique
00:51:45et quand il y a
00:51:46un poste vacant
00:51:47la commission
00:51:49soumet une liste
00:51:51à l'équivalent
00:51:52du garde des Sceaux
00:51:53et le garde des Sceaux
00:51:54peut la refuser
00:51:55et à ce moment-là
00:51:56elle retourne à la commission
00:51:57qui en redonne
00:51:58quand ils ont fait
00:51:58la réforme
00:51:59ils ont tenu
00:51:59le dernier mot
00:52:00on est au coeur
00:52:02du sujet là
00:52:02le dernier mot
00:52:04mais vous avez raison
00:52:05c'est pas le moment
00:52:06on est un des rares pays
00:52:07en fait
00:52:08où le dernier mot
00:52:08n'appartient pas
00:52:09au pouvoir politique
00:52:10aux Etats-Unis
00:52:11il appartient au pouvoir politique
00:52:12pour les juges fédérales
00:52:14je suis d'accord avec vous
00:52:14on le répète
00:52:15moi je n'ai pas voté
00:52:16pour un juge
00:52:17jamais
00:52:18je vote
00:52:19pour un candidat
00:52:20qui me propose
00:52:21une politique pénale
00:52:23et j'entends
00:52:24que cette politique pénale
00:52:25qu'il a proposée
00:52:26aux français
00:52:26soit appliquée
00:52:27par des juges
00:52:28et je n'entends pas
00:52:29autre chose
00:52:30dans notre système
00:52:31et effectivement
00:52:32ce n'est plus le cas
00:52:33ça ça veut dire aussi
00:52:34qu'il faut peut-être
00:52:35revenir aux instructions
00:52:37individuelles
00:52:38versées au dossier
00:52:39rendues publiques
00:52:40c'est une contrainte
00:52:41pour la politique
00:52:42sinon il n'y a pas
00:52:43de politique pénale
00:52:44en réalité
00:52:44je suis d'accord
00:52:45et puis si on fait
00:52:47une réforme de la justice
00:52:48il faudra la faire
00:52:49par référendum
00:52:49on ne peut pas
00:52:50la faire autrement
00:52:51j'entends
00:52:52tout ça
00:52:54et le référendum
00:52:55est évidemment
00:52:56je vais vous faire
00:52:58entendre
00:52:59alors il y a
00:52:59beaucoup de réactions
00:53:00par exemple
00:53:00Pierre Moscovici
00:53:01qui est président
00:53:02de la cour des comptes
00:53:03pour quelques jours
00:53:04encore
00:53:04qu'a-t-il dit
00:53:05évidemment c'est un choc
00:53:08qui peut penser
00:53:09que ça ne l'est pas
00:53:10qui n'intervient
00:53:11pas dans un ciel
00:53:13serein
00:53:13sur le plan politique
00:53:15et démocratique
00:53:15donc je dirais
00:53:16que c'est quelque chose
00:53:16qui aussi participe
00:53:18de cette crise
00:53:19politique et démocratique
00:53:20et qui pose une question
00:53:21c'est comment on est capable
00:53:22de rendre aux citoyens
00:53:24la confiance
00:53:24dans les institutions
00:53:26dans la politique
00:53:27et ça c'est un sujet fondamental
00:53:29qui dépasse
00:53:31cette affaire
00:53:31et qu'on doit se poser
00:53:32parce que ça s'ajoute
00:53:33évidemment à une situation
00:53:35dont on voit bien
00:53:35que pour les français
00:53:36elle est anxiogène
00:53:38elle est mal perçue
00:53:39bon
00:53:40il ne dit pas grand chose
00:53:43au fond
00:53:43il dit c'est un choc
00:53:45mais il ne pointe pas
00:53:46les responsabilités
00:53:47des uns et des autres
00:53:48qu'a dit
00:53:49Florence Portelli
00:53:50qui est la présidente
00:53:51des républicains
00:53:52une des vice-présidentes
00:53:53oui bien sûr
00:53:55une des vice-présidentes
00:53:56des républicains
00:53:57et maire
00:53:57maire de Taverny
00:53:58vu l'état du pays
00:53:59un ancien président condamné
00:54:01c'est une image terrible
00:54:02pour la France
00:54:03en revanche
00:54:04je ne suis pas d'accord
00:54:05avec cette phrase
00:54:06parce que sinon
00:54:07ça veut dire quoi
00:54:08que quand une personne
00:54:10est justiciable
00:54:11et peut encourir une peine
00:54:12elle serait exonérée
00:54:14de la peine
00:54:14encourue
00:54:15parce que ça pourrait
00:54:17humilier le pays
00:54:17parce que ça a été
00:54:19une personnalité importante
00:54:20ou un président de la république
00:54:21donc je comprends
00:54:22un titre humain
00:54:23en revanche
00:54:24je ne partage pas
00:54:24c'est pas ma conception
00:54:25du droit
00:54:26moi je suis très attachée
00:54:27au fait que pendant
00:54:28le mandat du président
00:54:29de la république
00:54:29il puisse y avoir
00:54:30une sorte d'immunité
00:54:31pour ne pas affaiblir le pays
00:54:32mais quand on n'est plus
00:54:33président de la république
00:54:33on n'a pas de privilèges particuliers
00:54:35voilà
00:54:36parole
00:54:37paroles d'une vice-présidente
00:54:40des républicains
00:54:41c'est pas ma droite
00:54:41effectivement
00:54:42ils ont violé
00:54:43la séparation des pouvoirs
00:54:45on s'en fiche
00:54:46c'est à dire qu'on a mis
00:54:47au tribunal
00:54:47on a fait juger
00:54:48par le tribunal correctionnel
00:54:49la politique
00:54:49extérieure de la France
00:54:50il n'y a rien d'autre à dire
00:54:52je pense que ça me resseau tranqué
00:54:54je voudrais juste dire deux choses
00:54:56j'ai vu beaucoup de gens
00:54:57aller chez Nicolas
00:54:59pour l'écouter
00:55:01pour avoir parfois
00:55:02un avis
00:55:03pour dire
00:55:05je l'ai rencontré
00:55:06je ne les vois pas beaucoup
00:55:07sur les plateaux de télé
00:55:08et je trouve
00:55:09je trouve
00:55:10je trouve
00:55:11que c'est assez lamentable
00:55:12parce que
00:55:13si vous voulez
00:55:14en fait
00:55:14maintenant quand on a
00:55:16la nature humaine
00:55:17non non non
00:55:17mais il faut
00:55:18oui mais parce qu'il y a
00:55:19la nature humaine
00:55:20alors on accepte tout
00:55:21non je n'accepte pas
00:55:22je les connais tous
00:55:23non non ok
00:55:23je suis sans espoir
00:55:25oui mais
00:55:26mais Pascal
00:55:28certains comme Henri d'ailleurs
00:55:30ou comme François-Xavier Bellamy
00:55:32de la même manière
00:55:34qu'un homme sait
00:55:36qu'il est dans l'adversité
00:55:37on peut considérer
00:55:39qu'on voit ses amis
00:55:41ou ses soutiens
00:55:42quand effectivement
00:55:43on est à terre
00:55:43ou dans la joie aussi
00:55:45je crois que je peux vous en parler
00:55:47des gens qui ne se réjouissent pas
00:55:47de votre
00:55:48ah oui
00:55:49voilà
00:55:49je crois que vous parlez de ça
00:55:51et vous le savez mieux
00:55:52quiconque
00:55:52puisque vous êtes allé
00:55:53bien sûr
00:55:54et j'ai une phrase
00:55:55qui est celui qui n'est plus ton ami
00:55:56ne l'a jamais été
00:55:57ça c'est bon
00:55:58voilà
00:55:58mais je voudrais juste raconter
00:56:00une anecdote
00:56:00il manque de courage
00:56:01bien sûr
00:56:01tous ces gens
00:56:01bien sûr
00:56:02ils pensent à eux
00:56:02ils disent oh là là
00:56:03mais enfin il y a des gens courageux
00:56:04je voudrais juste
00:56:05s'adresser aux détenus
00:56:06qui regardent
00:56:08il y a des détenus
00:56:09qui vous regardent
00:56:10et voyez ça
00:56:11c'était
00:56:12ce que pouvaient faire rentrer
00:56:15les enfants
00:56:15moi quand j'étais incarcéré
00:56:17il y a 25 ans
00:56:17je ne pouvais pas signer
00:56:19le carnet de notes
00:56:19de mes enfants
00:56:20je n'ai pas pu signer
00:56:21une autorisation
00:56:22pour une opération
00:56:23des yeux
00:56:23d'une de mes filles
00:56:24et je suis allé
00:56:26et Henri le sait
00:56:28puisqu'il a assisté
00:56:29dans le bureau
00:56:30de Nicolas Sarkozy
00:56:32parce que même
00:56:33le contrôleur général
00:56:34des lieux de privation
00:56:35de liberté
00:56:35qui s'appelait
00:56:36monsieur Delerru
00:56:36n'arrivait pas
00:56:37à faire cela
00:56:38et aujourd'hui
00:56:39je veux dire à tous
00:56:39les détenus
00:56:40qui vont
00:56:41le côtoyer
00:56:43si aujourd'hui
00:56:44vos gamins
00:56:45vos femmes
00:56:47peuvent rentrer
00:56:49des photos
00:56:49au cours des parloirs
00:56:51de cette dimension
00:56:5221-29-7
00:56:53si vous pouvez
00:56:55signer le carnet de notes
00:56:56de vos gosses
00:56:57si vous pouvez
00:56:58signer l'opération
00:57:00c'est-à-dire que
00:57:00si vous n'êtes pas déchu
00:57:01de tout cela
00:57:02les gars
00:57:04vous le devez
00:57:05à Nicolas Sarkozy
00:57:07alors accueillez-le
00:57:08correctement
00:57:09parce qu'il n'y a pas
00:57:10beaucoup de mecs
00:57:10pas beaucoup d'hommes politiques
00:57:12qui ont eu
00:57:13autant de couilles
00:57:14que lui
00:57:14pour nous
00:57:15les détenants
00:57:16il y avait une différence
00:57:18quand même
00:57:18Pierre Botton
00:57:18et j'espère que je ne vous choquerai
00:57:20en disant ça entre vous
00:57:21et Nicolas Sarkozy
00:57:21c'est que vous étiez coupable
00:57:23et reconnu coupable
00:57:24et vous même reconnaissiez
00:57:26les déliques
00:57:28et alors
00:57:29Nicolas Sarkozy
00:57:30se vit comme innocent
00:57:32mais il va vivre
00:57:33la même chose
00:57:33que vous soyez innocent
00:57:35ou coupable
00:57:36vous vivez la même chose
00:57:36non non attendez
00:57:37il y a 40%
00:57:40des gars
00:57:40qui sont en préventive
00:57:42ils sont présomés innocents
00:57:42il est possible
00:57:43que vous leur
00:57:44c'est à dire que
00:57:44non non Pascal
00:57:45je ne vous laisse pas passer ça
00:57:46je suis désolé
00:57:46c'est à dire que
00:57:47parce que je suis coupable
00:57:48je ne peux pas signer
00:57:49le carnet de notes
00:57:49de mes enfants
00:57:49vous savez une chose
00:57:50dans la décision
00:57:51qui a été prise
00:57:51vous savez qu'il a été privé
00:57:52de ses droits familiaux
00:57:53vous m'entendez
00:57:54oui
00:57:54mais il y a
00:57:56le président Sarkozy
00:57:58il y a un désir
00:57:59d'humiliation
00:58:00c'est un processus
00:58:01qui a été mis en place
00:58:02il ne fallait pas
00:58:05brûler les étapes
00:58:06donc il y a un processus
00:58:07qui a été mis en place
00:58:09pour l'humilier
00:58:10pour arriver jusqu'à
00:58:11la casse prison
00:58:11en tout cas
00:58:12c'est une thèse
00:58:13qu'on peut défendre
00:58:14ce que je veux dire
00:58:15ce n'est pas du tout
00:58:15vous n'avez pas compris
00:58:16vous n'avez pas compris
00:58:17ce que je veux dire
00:58:17c'est que vous
00:58:18quand vous étiez en prison
00:58:19vous pouviez dire
00:58:20au fond
00:58:20j'ai été
00:58:22sur des terrains
00:58:24délictuels
00:58:25et effectivement
00:58:26je peux mériter
00:58:28la sanction
00:58:29que je reçois
00:58:31même si les conditions
00:58:32de la prison
00:58:33sont très rudes
00:58:34c'est entendu
00:58:35mais c'est différent
00:58:37c'est à dire que
00:58:38vous avez joué
00:58:38vous avez perdu
00:58:39pardonnez-moi de le dire
00:58:41non non mais ça ne me dérange pas
00:58:42comme ça
00:58:42mais Pascal
00:58:43c'est différent
00:58:44me semble-t-il
00:58:45pour un dossier
00:58:46comme celui-là
00:58:47avec la personnalité
00:58:49de Nicolas Sarkozy
00:58:51avec ce qu'il y a
00:58:52dans ce dossier
00:58:53où chacun arrive
00:58:55à la conclusion
00:58:55qu'il est condamné
00:58:56sans preuve
00:58:57mais ce que je n'arrive pas
00:58:58à vous faire comprendre
00:58:59et ce que j'aimerais
00:59:00vous faire comprendre
00:59:01c'est que coupable
00:59:02ou pas
00:59:03quand vous êtes incarcéré
00:59:04vous vivez la même chose
00:59:06mais je sais bien
00:59:06mais pardonnez-moi
00:59:07vous vivez la même chose
00:59:08et que c'est grâce
00:59:12à Nicolas
00:59:13et Henri Guénaud l'a vu
00:59:14c'est grâce à Nicolas
00:59:16qu'aujourd'hui
00:59:17les détenus de France
00:59:18peuvent signer
00:59:18le carnet d'ordre
00:59:19de leurs enfants
00:59:20mais j'ai très bien compris
00:59:21et c'est juste ça
00:59:21que je dis
00:59:21j'ai très bien compris
00:59:22ils vivent la même chose
00:59:24mais pas forcément
00:59:25de la même manière
00:59:25j'ai très bien compris
00:59:26Richard Millet
00:59:28qui ne s'exprime pas
00:59:29alors c'est vrai
00:59:29que c'est une émission
00:59:30un peu particulière
00:59:31Joseph Sarkozy
00:59:31vous avez peut-être
00:59:32une remarque à faire
00:59:33sur nos débats
00:59:35la crise démocratique
00:59:38par exemple
00:59:38vous m'avez dit
00:59:40tout à l'heure
00:59:41dans l'édition
00:59:43la haine
00:59:44anti-Sarkozy
00:59:46était invraisemblable
00:59:47mais je pourrais dire
00:59:48la même chose
00:59:49dans le journalisme
00:59:49je l'ai vécu
00:59:52j'ai vécu
00:59:52effectivement
00:59:53dans ces années
00:59:532012-2013
00:59:55au moment
00:59:56où ces documents
00:59:56sortaient
00:59:57j'ai vu
00:59:58cette haine
00:59:59qui est invraisemblable
01:00:00d'ailleurs
01:00:00que j'avais même
01:00:01du mal
01:00:01à saisir
01:00:02une haine
01:00:03personnelle
01:00:04comme parce que
01:00:05Nicolas Sarkozy
01:00:06effectivement
01:00:07sa personnalité
01:00:08faisait que
01:00:09Chirac a échappé à ça
01:00:11Giscard a échappé à ça
01:00:13c'était pas de la même chose
01:00:14il y avait une sorte
01:00:15de violence personnelle
01:00:18et vous le disiez
01:00:19dans l'édition
01:00:20alors pourquoi ?
01:00:22parce que je pense
01:00:23qu'on a besoin
01:00:23de bouc émissaire
01:00:24c'est une vieille loi
01:00:25que vous connaissez tous
01:00:26je pense aussi
01:00:28qu'il y avait
01:00:28une espèce de mode
01:00:30Le Pen n'était pas
01:00:32assez important
01:00:32à l'époque
01:00:33et donc Sarkozy
01:00:34de ce coup
01:00:35incarnait quelqu'un
01:00:35qu'on pouvait détester
01:00:36plus facilement
01:00:37je me souviens
01:00:39d'une romancière
01:00:40qui plus tard
01:00:40je ne la nommerai pas
01:00:41qui est Oral-Goncourt
01:00:42un peu plus tard
01:00:43qui me disait
01:00:44non mais c'est insupportable
01:00:46je vais m'exiler
01:00:47en Allemagne
01:00:48parce que je ne peux plus
01:00:49vivre en France
01:00:50sous un tel régime
01:00:51on est hors sol
01:00:53je crois qu'il y avait
01:00:54Dan Franck aussi
01:00:55qui a pris la parole
01:00:56il y avait plein de gens
01:00:57comme ça
01:00:58qui étaient bien sûr
01:00:58un vrai semblable
01:00:59de Dan Franck
01:01:00et qui habitaient tous
01:01:01dans le 6ème
01:01:01et le 7ème arrondissement
01:01:02bien sûr
01:01:03voilà
01:01:03donc mais en dehors de ça
01:01:05je me disais
01:01:06que peut-être
01:01:07que Nicolas Sarkozy
01:01:08incarnait
01:01:09pour ces gens-là
01:01:10une sorte de Trump
01:01:11avant la lettre
01:01:12un Trump avant
01:01:14vous voyez l'histoire
01:01:15du Karcher
01:01:15des choses comme ça
01:01:17mais il y avait aussi
01:01:18le fait que
01:01:19moi ce qui me touchait
01:01:19c'est Nicolas Sarkozy
01:01:20c'est le seul
01:01:21que j'ai un président
01:01:22par Chirac
01:01:23à cause de la Corée
01:01:23j'ai rencontré
01:01:24quelques fois
01:01:25à chaque fois
01:01:26nous parlions de culture
01:01:27or il était
01:01:29il faut bien le dire
01:01:29assez maladroit au début
01:01:31mais il était touchant
01:01:32par la même
01:01:33je me souviens
01:01:33qu'il était fasciné
01:01:34par Céline
01:01:35et il expliquait
01:01:36pourquoi
01:01:36par exemple
01:01:37chez Gisbert
01:01:38nous avons vu
01:01:38une émission ensemble
01:01:39j'aimais beaucoup
01:01:40la façon dont il titubait
01:01:42en parlant de Céline
01:01:43et je pensais
01:01:45que c'était
01:01:45beaucoup plus intéressant
01:01:46d'entendre un homme
01:01:46comme lui
01:01:47parler de Céline
01:01:48qu'un agrégé
01:01:49qui faisait
01:01:50de la fine bouche
01:01:51devant Céline
01:01:51vous voyez
01:01:51des choses comme ça
01:01:52et donc cet homme
01:01:54me touchait
01:01:55par ce côté là
01:01:56et je me souviens
01:01:57d'une fois
01:01:57d'un voyage en avion
01:01:58on venait de Toul
01:01:59où il allait célébrer
01:02:00Jeanne d'Arc
01:02:01il m'avait dit
01:02:03j'ai regardé
01:02:04hier
01:02:05hors d'aide de Dreyer
01:02:06là je me suis quand même
01:02:08pincé
01:02:08parce que hors d'aide de Dreyer
01:02:09c'est quand même pas
01:02:10le film
01:02:10c'est pas Die Hard
01:02:12avec Bruce Willis
01:02:13vous voyez
01:02:13et j'ai trouvé ça
01:02:15alors j'ai essayé
01:02:15de le pousser un peu
01:02:16j'ai dit
01:02:16vous avez vraiment vu ce film
01:02:17je lui ai parlé
01:02:18et il m'a répondu
01:02:19des choses extraordinaires
01:02:20donc vous voyez
01:02:21c'est pas la caricature
01:02:23qu'on faisait
01:02:24et quand je suis rentré
01:02:25de ce voyage
01:02:26à Toul avec lui
01:02:27chez Gallimard
01:02:28et je dis ça
01:02:28mais comment tu as osé
01:02:29voyager avec Sarkozy
01:02:30quelle horreur mon Dieu
01:02:31il fallait presque
01:02:32que j'aille me faire désinfecter
01:02:33vous voyez
01:02:34on est quand même hors sol
01:02:35et ce qu'on voit aujourd'hui
01:02:36me semble-t-il
01:02:37est peut-être aussi
01:02:38l'incarnation
01:02:39de cette haine
01:02:40judiciaire
01:02:41contre lui
01:02:41voilà
01:02:42ce monde culturel
01:02:43est horrible
01:02:44horrible
01:02:45et personne n'ose le dire
01:02:46comme je le dis là
01:02:47je suis heureux
01:02:47d'en avoir été chassé
01:02:49croyez-moi
01:02:49voilà ce monde
01:02:50alors ça veut pas dire
01:02:51que les artistes sont horribles
01:02:53non non non
01:02:53parce que les artistes
01:02:55ils ont un talent personnel
01:02:57mais ce monde tel
01:02:59qu'il évolue aujourd'hui
01:03:00est souvent décevant
01:03:03intolérant
01:03:04voire totalitaire
01:03:05et ça m'ennuie tellement
01:03:07de dire ça
01:03:07nous qui défendons
01:03:09à la fois les livres
01:03:10les films
01:03:11les artistes
01:03:12qui aimerions
01:03:13défendre plus encore
01:03:15mais
01:03:16je veux pas dire
01:03:18qu'il l'a toujours été
01:03:19mais il y a quelque chose
01:03:20l'épuration en 45
01:03:21c'était
01:03:22qui est-ce qui signait
01:03:24c'était
01:03:24Polan
01:03:25qui signait
01:03:26ah non
01:03:27Polan au contraire
01:03:28défendait
01:03:29ceux qu'il a même défendu
01:03:30Brasillac
01:03:31et quelques autres
01:03:31exactement
01:03:32mais qui était
01:03:33celui qui défendait
01:03:34il y avait des communistes
01:03:35il y avait des
01:03:35tous les gens
01:03:36au moment de l'épuration
01:03:37mais il y a quelque chose
01:03:38il y a quelque chose
01:03:39de l'ordre de la jalousie
01:03:40et vous avez raison
01:03:41le bouc émissaire
01:03:42Nicolas Sarkozy
01:03:43c'est quelqu'un
01:03:43qui a une signature
01:03:44qui accompagne
01:03:45effectivement
01:03:46beaucoup de personnes
01:03:47qui reçoit
01:03:47beaucoup de personnes
01:03:48qui est véritablement
01:03:50humain
01:03:50avec un grand coeur
01:03:51et il ne faut pas oublier
01:03:52que c'est lui
01:03:52qui a ouvert la porte
01:03:54à toutes ces femmes
01:03:55Fadela Amara
01:03:56Ramayad
01:03:57Rachida Dati
01:03:58non mais
01:03:59ce n'est pas la gauche
01:04:00qui a fait ça
01:04:01et l'ouverture à gauche
01:04:02pardonnez-moi
01:04:03mais l'ouverture à gauche
01:04:04je sais
01:04:04je sais
01:04:06et qui lui a d'ailleurs
01:04:07été reproché bien souvent
01:04:08on fait juste une parenthèse
01:04:10parce que je voudrais
01:04:10qu'on parle de Delphine Ernot
01:04:11quand même
01:04:11parce que Delphine Ernot
01:04:12tous les jours
01:04:13elle nous attaque
01:04:13elle a été manifestement
01:04:14ce matin sur RTL
01:04:15donc c'est l'épisode
01:04:16Ernot
01:04:18tous les jours
01:04:18elle est présidente
01:04:19là aussi
01:04:19je veux dire que tout ça
01:04:21est un tout
01:04:23mais il y a quand même
01:04:24en Ringueno
01:04:25il y a beaucoup de passerelles
01:04:26dans les médias
01:04:28par exemple
01:04:28les charges
01:04:29sur les médias
01:04:30lorsqu'on parle
01:04:31d'une émission
01:04:32comme complément d'enquête
01:04:33qui a priori
01:04:34attaque toujours
01:04:35du même côté
01:04:37et lorsqu'on voit
01:04:38madame Ernot
01:04:39qui explique
01:04:40que CNews
01:04:40est une chaîne
01:04:42d'extrême droite
01:04:43alors écoutons
01:04:44ce qu'elle a dit ce matin
01:04:45c'était à Marc-Olivier Fogéen
01:04:46ça fait 4 ans
01:04:50d'accord
01:04:51ça fait 4 ans
01:04:52que CNews
01:04:53tape sur le service public
01:04:54matin, midi et soir
01:04:55ça fait 4 ans
01:04:57qu'on met
01:04:57des journalistes
01:04:59du service public
01:05:00à l'affiche
01:05:00sur CNews
01:05:01moi je suis là
01:05:02aujourd'hui
01:05:02pour défendre
01:05:04le travail
01:05:04de cette maison
01:05:05France Télévisions
01:05:06des journalistes
01:05:07en France
01:05:08il se trouve qu'on a
01:05:08une presse d'opinion
01:05:09et je trouve ça très bien
01:05:11il y a des journaux
01:05:12de gauche
01:05:12il y a des journaux
01:05:12de droite
01:05:13voilà
01:05:14il se trouve
01:05:15que je considère
01:05:17et je ne suis pas la seule
01:05:18que CNews
01:05:19est une chaîne d'opinion
01:05:20est-ce que ça me pose problème ?
01:05:21Non
01:05:21Vous êtes allé plus loin
01:05:22vous dites que c'est une chaîne
01:05:23d'extrême droite
01:05:23ça ne me pose pas de problème
01:05:25je dis juste
01:05:26qu'il ne faut pas
01:05:27avancer masqué
01:05:29c'est tout ce que je dis
01:05:30Donc vous redites ce matin
01:05:30sur Erdell
01:05:31CNews est une chaîne
01:05:32d'extrême droite
01:05:33J'assume tout ce que j'ai dit
01:05:34Donc une chaîne d'extrême droite
01:05:35J'assume tout ce que j'ai dit Marco
01:05:37Est-ce que ça ne vous place pas
01:05:39de fait
01:05:39à gauche
01:05:40en dénonçant
01:05:41une chaîne d'extrême droite ?
01:05:43Je ne vois pas pourquoi
01:05:45mais bon
01:05:45Vous savez ça fait
01:05:46je vous disais que ça faisait
01:05:484 ans qu'on se fait taper dessus
01:05:49Les dernières semaines
01:05:50dites-vous bien quand même
01:05:51que le service public
01:05:53sur CNews
01:05:53a été plus discuté
01:05:55que la nomination
01:05:57du nouveau Premier ministre
01:05:58donc c'est vous dire quand même
01:05:59Donc moi je suis là
01:06:00pour défendre mes journalistes
01:06:01Bon
01:06:02en tout cas
01:06:04ce n'est pas matin
01:06:04midi et soir
01:06:05depuis 4 ans
01:06:05Ce qu'elle dit est faux
01:06:07Ce qu'elle dit est faux
01:06:08mais de toute façon
01:06:09on défait
01:06:09elle se moque
01:06:12Moi je rappelle
01:06:15donc la phrase
01:06:16que je vous l'ai déjà dit
01:06:17on ne tue pas quelqu'un
01:06:18parce qu'il est d'extrême droite
01:06:20mais on considère
01:06:22qu'il est d'extrême droite
01:06:23pour pouvoir le tuer
01:06:24voilà
01:06:24et ça c'est exactement
01:06:25le type de démarche
01:06:27et le type d'état d'esprit
01:06:28de Mme Hermann
01:06:28Le jour où Mme Hermann
01:06:30recevra Richard Millet
01:06:31Parce que
01:06:31pardonnez-moi
01:06:32être critique
01:06:32être critique
01:06:33par rapport
01:06:34à un journaliste
01:06:36et même
01:06:36on l'est par rapport
01:06:37à nous-mêmes
01:06:38critique
01:06:38on peut très bien
01:06:39être critique
01:06:39la seule chose
01:06:40c'est que
01:06:41étiqueter
01:06:41de termes
01:06:42de facho
01:06:43ou d'extrême droite
01:06:44dans ce pays
01:06:45dans cette situation
01:06:46que vous décrivez
01:06:47ça pardonnez-moi
01:06:48mais c'est une responsabilité
01:06:49et de cette responsabilité
01:06:51Mme Hermann
01:06:51devra rendre des comptes
01:06:53Bon
01:06:53elle recule légèrement
01:06:54dans le sens que
01:06:55je connais bien
01:06:56Marc-Olivier Fogiel
01:06:57il aimerait lui faire dire
01:06:59de nouveau
01:07:00CNews est une chaîne
01:07:02d'extrême droite
01:07:03elle ne le dit pas
01:07:04elle ne peut pas
01:07:05non plus se renier
01:07:06elle dit
01:07:06je persiste
01:07:07et je signe
01:07:08mais manifestement
01:07:09à la question
01:07:10il aurait aimé
01:07:11qu'elle le redise
01:07:13elle ne le redit pas
01:07:14une chaîne d'opinion
01:07:15Juste une question
01:07:15qui peut croire
01:07:16une seule seconde
01:07:17que les sorties
01:07:18ou les sotties
01:07:19au sens moyen âge
01:07:20du terme
01:07:20les sotties de Mme Hermann
01:07:22n'ont rien à voir
01:07:24avec le rapport
01:07:25de la Cour des comptes
01:07:26qui vient d'être rendu
01:07:27qui peut croire
01:07:28une seule seconde ça
01:07:28en tout cas
01:07:29ce qui est sûr
01:07:29c'est qu'elle joue
01:07:30contre son camp
01:07:31parce que les audiences
01:07:32de France Télévisions
01:07:33sont en chute libre
01:07:35je pense qu'il y a
01:07:36un mouvement
01:07:36de gens
01:07:37qui se détournent
01:07:38peut-être
01:07:39de France Télévisions
01:07:40je le vois
01:07:41sur des émissions
01:07:41comme le 20h
01:07:42sur C'est à vous
01:07:43des émissions comme ça
01:07:44qui sont en baisse
01:07:46et un prime time
01:07:47samedi soir
01:07:47donc elle joue
01:07:48contre son camp
01:07:49parce qu'il est possible
01:07:50qu'il y ait un mouvement
01:07:51de boycott
01:07:53boycott en tout cas
01:07:55de défiance
01:07:55sur France Télévisions
01:07:56mais je pourrais dire
01:07:57la même chose
01:07:58aux hommes politiques
01:07:58vous y allez
01:07:59vous êtes bien gentil
01:08:00d'y aller
01:08:01sur des émissions
01:08:02du service public
01:08:02parce que je veux parler
01:08:03à tout le monde
01:08:04oui
01:08:04mais vous pourriez souligner
01:08:06de temps en temps
01:08:06qu'il y a un traitement
01:08:09il y a un traitement
01:08:10qui est
01:08:11je dirais
01:08:12de parti pris
01:08:13notamment dans certaines émissions
01:08:15dont on cite souvent
01:08:16c'est ce soir
01:08:17je crois
01:08:17l'émission
01:08:18où c'est politique
01:08:19le dimanche
01:08:19c'est des émissions
01:08:20du service public
01:08:21où le pluralisme
01:08:22vous êtes invité par exemple
01:08:24à une émission
01:08:25de Karim Rissouli
01:08:26ou de monsieur Snégarov
01:08:27vous êtes déjà allé ?
01:08:28je ne me souviens pas
01:08:30je crois que j'y suis déjà allé
01:08:31a priori
01:08:32j'attends du service public
01:08:34un débat pluraliste
01:08:35moi j'y suis allé
01:08:36quand vous êtes deux personnes
01:08:37de droite
01:08:38par rapport à six personnes
01:08:39de gauche
01:08:39pardonnez-moi
01:08:40mais au contraire
01:08:41ça c'est bien
01:08:42oui c'est bien
01:08:43surtout que c'était
01:08:44pardonnez-moi
01:08:44vous pouvez défendre
01:08:45votre position
01:08:46surtout que c'était
01:08:47avec Catherine Ney
01:08:47donc on partait
01:08:48est-ce qu'on peut écouter
01:08:49un deuxième passage
01:08:50de madame Ernot
01:08:51sur quel sujet
01:08:52cette fois-ci
01:08:52Marine Lançon
01:08:53la diversité
01:08:55des opinions
01:08:55sur le service public
01:08:57demandez à Richard Millet
01:08:58ce qu'il en prend
01:08:59je dis qu'aujourd'hui
01:09:02à l'heure où on voit
01:09:04quand même
01:09:04on observe
01:09:05que les médias privés
01:09:06se concentrent
01:09:07dans les mains
01:09:08de quelques-uns
01:09:09est-ce que vraiment
01:09:10c'est le moment
01:09:11d'aller réduire
01:09:12la voilure
01:09:13de cette maison commune
01:09:15qu'est France Télévisions
01:09:15cette maison
01:09:16qui s'adresse à tous
01:09:17qui accueille tout le monde
01:09:19la diversité des opinions
01:09:20est représentée
01:09:21et d'ailleurs
01:09:22la meilleure preuve
01:09:23Marc-Olivier Fogel
01:09:24c'est que tout le monde
01:09:25nous regarde
01:09:26on n'exclut personne
01:09:28tout le monde regarde
01:09:30on n'a pas le choix
01:09:30bien souvent
01:09:32de regarder
01:09:32heureusement
01:09:33d'ailleurs
01:09:34que tout le monde regarde
01:09:35mais c'est vrai
01:09:36que c'est un débat
01:09:37qui existe
01:09:37et en plus
01:09:38qui n'existait pas
01:09:39le service public
01:09:40n'était pas comme ça
01:09:41dans les 70-80
01:09:41c'est pour ça que moi
01:09:42je le défends
01:09:43le service public
01:09:43il en faut un service public
01:09:44au contraire
01:09:46un service public
01:09:47qui au contraire
01:09:50propose des programmes
01:09:51que le privé
01:09:52ne proposera pas
01:09:53parce qu'il n'y aura pas
01:09:55une audience folle
01:09:56et je pense effectivement
01:09:57au théâtre
01:09:58parfois à de la littérature
01:09:59à des émissions
01:10:00comme celle-là
01:10:00ou l'opéra
01:10:02des choses qui peuvent être
01:10:03un peu plus intéressantes
01:10:03sur le service public
01:10:04là on parle de France Télévisions
01:10:06parce que sur Radio France
01:10:08moi je pourrais défendre
01:10:09Radio France
01:10:09pardonnez-moi
01:10:10France Culture
01:10:11et autres même France Inter
01:10:12pardonnez-moi
01:10:13ce sont deux choses différentes
01:10:14moi je voudrais défendre
01:10:16le RTL
01:10:17pas pour
01:10:19non mais
01:10:19ce que je veux dire
01:10:20c'est que là c'était
01:10:20pour le futur
01:10:21il n'y avait pas de pluralité
01:10:23mais il y avait une qualité
01:10:24extraordinaire
01:10:25de la télévision
01:10:27et on passait
01:10:28du théâtre bouvard
01:10:29à la tragédie grecque
01:10:31passant par
01:10:32rendez-nous
01:10:33Marcel Julien
01:10:33Jean-Christophe Averti
01:10:35voilà
01:10:35il y avait
01:10:36des gens qui étaient
01:10:37partout
01:10:37Jacques Chancel
01:10:38c'est souvent de gauche
01:10:39Bluval
01:10:40c'était Léo Lorenzi
01:10:42tous ces
01:10:42oui ça c'est pas un critère
01:10:43mais les instituteurs
01:10:44moi ils étaient tous de gauche
01:10:45mes instituteurs
01:10:47ils étaient tous socialistes
01:10:48c'était des gens admirables
01:10:49mais c'était pas la même gauche
01:10:51c'était la gauche de Victor Hugo
01:10:53oui c'est la gauche de Victor Hugo
01:10:54il y avait une échelle de valeurs
01:10:55à laquelle
01:10:55voilà c'était des gens
01:10:56qui avaient une vocation
01:10:57un sens du devoir
01:10:58il n'y a qu'un seul juge
01:11:01c'est le téléspectateur
01:11:02mais il y en a sans doute encore
01:11:03avec un seul juge
01:11:04c'est le mot qui convient
01:11:05c'est le téléspectateur
01:11:07oui je suis d'accord
01:11:08je suis d'accord avec vous
01:11:09de là à parler
01:11:10de la maison commune
01:11:12c'est quand même un peu fort
01:11:13elle nous prend un peu
01:11:14pour des imbéciles
01:11:15bon il est 10h24
01:11:17vous savez que le vendredi
01:11:18nous aimons un petit pas de côté
01:11:22avec davantage de légèreté
01:11:24et nous allons voir notre ami
01:11:25Jacques Vendroux
01:11:26qui est lui-même un gaulliste historique
01:11:28mais c'est un gaulliste familial lui
01:11:30il a eu la chance de voir le général en pyjama
01:11:33il était enfant
01:11:35nous sommes peu nombreux
01:11:37à avoir vu le général en pyjama
01:11:40puisque je rappelle que Jacques Vendroux
01:11:42ça ça ça ça
01:11:44comment dire
01:11:44madame Vendroux était mariée à monsieur de Gaulle
01:11:47et madame Vendroux était la soeur de grand-père de Jacques
01:11:51je crois
01:11:51est-ce qu'il est avec nous Jacques Vendroux
01:11:54en tout cas nous faisons le générique
01:11:56il a le gabarit
01:12:06manifestement
01:12:08votre penchant américain
01:12:10et vous allez nous faire passer
01:12:12pour des trumpistes
01:12:13cher Jacques Vendroux
01:12:14non sauf Pascal
01:12:16que je suis à Saint-Ouen
01:12:17à l'aumône
01:12:18pour vous montrer ce qu'on appelle
01:12:20le football américain
01:12:21c'est un sport qui est très connu
01:12:23vous le savez
01:12:23aux Etats-Unis
01:12:24vous venez de faire allusion
01:12:25mais beaucoup moins en France
01:12:27il y a une fédération française
01:12:29et bien de football américain
01:12:31il y a 30 000 licenciés
01:12:33il y a 220 clubs en France
01:12:35les joueurs ne sont pas professionnels
01:12:37les règles c'est simple
01:12:38enfin il faut un bac plus 17 pour comprendre
01:12:41le match dure 4 cartons
01:12:45de 15 minutes
01:12:46le but est de marquer
01:12:48le plus de points que l'adversaire
01:12:50ça me semble logique
01:12:51en mettant soit des touchdowns
01:12:54soit des transformations
01:12:56comme le rugby
01:12:57touchdown
01:12:59des touchdowns
01:13:00non mais je sais Pascal
01:13:02moi j'ai un américain
01:13:04je parle américain comme ça
01:13:05le touchdown
01:13:06voilà on va dire comme ça
01:13:07et là je suis avec l'équipe des Cougars
01:13:09qui est la meilleure équipe de France
01:13:11croyez-moi
01:13:12ils sont tous levés
01:13:14tous ce matin
01:13:14pour ces news
01:13:15pour vous faire plaisir
01:13:16et je remercie surtout
01:13:18le président
01:13:19le dirigeant
01:13:20le joueur
01:13:21Adil Ben Kemoun
01:13:22qui a réquisitionné
01:13:24tout le monde
01:13:24Saint-Oilomone
01:13:26c'est le plus grand club de foot américain
01:13:28de France
01:13:29voilà
01:13:29et ils m'ont prêté une tenue
01:13:31voilà mon Pascal
01:13:32vous pouvez faire une petite démonstration
01:13:34parce que là il y a des gens
01:13:34ils sont figés
01:13:36les gens derrière
01:13:36j'ai l'impression que c'est
01:13:37j'ai l'impression que c'est le musée Tussaud
01:13:40le musée Grévin
01:13:42donc
01:13:42j'étais quand même très très inquiet
01:13:44regardez
01:13:46allez-y
01:13:46allez-y messieurs
01:13:47allez-y
01:13:49voilà
01:13:49regardez Pascal pour vous
01:13:50voilà
01:13:51petite démonstration à 10h du matin
01:13:53à côté le rugby est un sport
01:13:58doux
01:14:00parce que c'est très violent
01:14:02le football américain
01:14:03alors c'est amusant
01:14:04parce que
01:14:04ce qui est vraiment drôle
01:14:06c'est que le sport
01:14:07Henri Guénaud
01:14:08et en fait tout fait sens
01:14:10bien évidemment
01:14:10mais on s'aperçoit que
01:14:12il y a très peu
01:14:13de nouveaux sports
01:14:14qui se sont imposés
01:14:15en France
01:14:16on vient vous revoir tout à l'heure
01:14:19il y a très peu de sports
01:14:21qui se sont imposés en France
01:14:22depuis 80 ans
01:14:23c'est-à-dire qu'il y a 80 ans
01:14:25le cyclisme existait déjà fortement
01:14:27il existe fortement
01:14:28il y avait 80 000 personnes à Colombes
01:14:30pour le foot et le rugby
01:14:31et il y en a toujours aujourd'hui
01:14:34on a tenté avec le basket
01:14:35le handball
01:14:36le volley
01:14:37etc
01:14:37ça n'a pas pris
01:14:39comme ça peut prendre
01:14:40aux Etats-Unis
01:14:40je pense au basket
01:14:41en fait il n'y a qu'un sport
01:14:42qui est vraiment sorti
01:14:44sur les 50 dernières années
01:14:45qui était parfaitement confidentiel
01:14:47et qui est devenu un sport majeur
01:14:49à un moment
01:14:49c'est le tennis
01:14:50c'est le seul
01:14:51dans les années 70
01:14:51c'est le seul
01:14:53qui est devenu
01:14:53qui est sorti
01:14:54c'est un sport ultra confidentiel
01:14:56vous avez donné 80
01:14:57si vous prenez 80 ans
01:14:58moi je dirais le judo
01:14:59parce qu'au départ
01:14:59pardonnez-moi
01:15:00c'est le judo
01:15:01le judo n'est pas un sport
01:15:02il n'y a pas de retransmission de judo
01:15:06le soir à 20h30
01:15:07non mais il n'y a pas de retransmission
01:15:08parce qu'on s'assoit
01:15:09sur les centaines de milliers
01:15:09de licenciés
01:15:10ça n'intéresse personne le judo
01:15:11sauf au moment des Jeux Olympiques
01:15:13c'est ce que je suis en train de vous dire
01:15:14il n'y a pas de sport
01:15:17sur 80 ans
01:15:19tu t'aperçois
01:15:20que ce qui marchait
01:15:21il y a 80 ans
01:15:22marche aujourd'hui
01:15:23il y a très peu de nouveaux sports
01:15:24qui se sont imposés dans l'espace médiatique
01:15:26donc c'est cette permanence-là culturelle
01:15:29parce qu'évidemment
01:15:30le foot ou le foot américain
01:15:31ça dit beaucoup des peuples
01:15:32oui alors
01:15:34d'abord avant ces 80 ans
01:15:36il n'y avait pas beaucoup de médias
01:15:37qui permettaient de regarder
01:15:39le sport le soir
01:15:39il y avait le radio
01:15:40oui mais la radio
01:15:41le sport ça
01:15:41la radio, la télé
01:15:42l'équipe
01:15:44François
01:15:44François c'était 2 millions de gens
01:15:46on pouvait lire
01:15:47les comptes rendus
01:15:48mais le tennis a eu
01:15:49ses heures de gloire
01:15:51avant la guerre aussi
01:15:51alors c'était pas un sport populaire
01:15:53c'était un sport
01:15:54un sport assez élitiste
01:15:55mais dans l'histoire
01:15:57c'est assez normal
01:15:58ce sont des marqueurs culturels
01:16:00très forts
01:16:00et ça met très longtemps
01:16:02à apparaître
01:16:03à s'imposer
01:16:04pendant très longtemps
01:16:07on n'a pas eu
01:16:08d'innovation majeure
01:16:10dans les sports
01:16:11pendant des siècles
01:16:12docteur Millau
01:16:15demain
01:16:15docteur Millau va nous parler
01:16:16je crois
01:16:17du microbiote
01:16:19si j'ai bien compris
01:16:20et de ceux qui
01:16:21mangent toujours la même chose
01:16:22je ne sais pas si vous
01:16:23on dit souvent
01:16:24dis-moi ce que tu manges
01:16:26je te dirais
01:16:26qui tu es
01:16:27je ne sais pas ce que vous mangez
01:16:29les uns les autres
01:16:29comment tu manges
01:16:30comment tu manges
01:16:31alors vous êtes une ancienne sportive
01:16:32de haut niveau
01:16:32donc vous faites
01:16:33sans doute peut-être
01:16:34plus attention qu'une autre
01:16:35ou qu'un autre
01:16:36peut-être
01:16:36peut-être
01:16:37c'est vrai
01:16:38mais par contre
01:16:39je mange un peu
01:16:39toujours la même chose
01:16:40c'est vrai
01:16:41et par exemple
01:16:42beaucoup de légumes
01:16:45je ne sais pas
01:16:46si c'est très intéressant
01:16:47pour les gens
01:16:48mais au contraire
01:16:50c'est passionnant
01:16:51moi j'adore les légumes
01:16:53voilà
01:16:53je sais que certains
01:16:55ne me font moins bon
01:16:56que des légumes
01:16:56j'adore ça
01:16:57des légumes de saison
01:16:58l'artichaut
01:16:59donc en ce moment
01:17:00par exemple
01:17:00c'est quels légumes
01:17:01j'adore tout ce qui est salade
01:17:04là on va rentrer
01:17:04dans l'endive
01:17:05par exemple
01:17:05on rentre dans l'endive
01:17:06vous faites peur
01:17:09c'est un truc
01:17:12que je n'ai jamais mangé
01:17:13de ma vie
01:17:13et là
01:17:14on a des fruits
01:17:16aussi
01:17:16les fruits
01:17:17les pommes
01:17:19la grenade
01:17:21la grenade
01:17:22la châtaigne
01:17:24la châtaigne
01:17:24la châtaigne
01:17:25c'est un fruit
01:17:26la châtaigne
01:17:27le marron
01:17:29c'est un légume
01:17:32c'est un fruit
01:17:33c'est un fruit
01:17:35c'est pas de la viande
01:17:36franchement
01:17:37c'est un fruit
01:17:38la châtaigne
01:17:39écoutons
01:17:40Brigitte Millot
01:17:42jusqu'à 60 ans
01:17:4470 ans
01:17:4580 ans
01:17:4590 ans
01:17:46on peut agir
01:17:47sur notre microbiote
01:17:48alors comment
01:17:49qu'est-ce qu'il faut faire
01:17:50quand on répète
01:17:52alimentation
01:17:53variée
01:17:54c'est pas
01:17:56pour vous embêter
01:17:57quand on dit variée
01:17:58même si on mange
01:17:59quelque chose de très sain
01:18:00il ne faut pas manger
01:18:00la même chose
01:18:01tous les jours
01:18:01tous les repas
01:18:02imaginez que là-dedans
01:18:04vous avez
01:18:04comme je vous l'ai dit
01:18:05des centaines
01:18:06de familles
01:18:07de bactéries
01:18:08de levures
01:18:09de virus différents
01:18:10ils ne se nourrissent pas
01:18:12tous de la même manière
01:18:13c'est-à-dire qu'en fait
01:18:14si tu manges que des pâtes
01:18:15tu vas donner à manger
01:18:17à une famille
01:18:18de bactéries
01:18:19et les autres
01:18:20elles vont s'approvir
01:18:21or chacune
01:18:23a un rôle
01:18:24très important
01:18:24donc il va falloir
01:18:26donner à manger
01:18:27des choses différentes
01:18:28pour nourrir
01:18:29toutes les colonies
01:18:30de bactéries
01:18:31de virus
01:18:31et de levures
01:18:32que tu as
01:18:32dans ton
01:18:33oui c'est pas pour nous embêter
01:18:35qu'on nous dise
01:18:35d'avoir une alimentation
01:18:36variée
01:18:37c'est formidable l'alimentation
01:18:38parce qu'on peut en parler
01:18:39pendant des heures
01:18:39quelqu'un qui mangerait
01:18:40tous les jours
01:18:41la même chose
01:18:41depuis 60 ans
01:18:42tous les jours
01:18:43par exemple
01:18:44vous croyez
01:18:445 plats
01:18:45simplement
01:18:46comment le qualifierait-on
01:18:48que dirait-on de lui
01:18:49obsessionnel
01:18:50obsessionnel
01:18:51sommeil à la midi
01:18:52c'est à vous
01:18:53le deuxième volet
01:18:59du procès
01:19:00de l'affirmatiste
01:19:00jeune
01:19:01fait au printemps
01:19:022014
01:19:02s'est ouvert aujourd'hui
01:19:04devant le tribunal
01:19:04correctionnel de Châteauroux
01:19:06cette fois
01:19:07c'est au tour de la mère
01:19:08du meurtrier
01:19:09d'être jugé
01:19:10elle compare
01:19:10pour violences volontaires
01:19:12sans y d'été sûr
01:19:13personne vulnérable
01:19:14et risque une peine maximale
01:19:15de 3 ans de prison
01:19:16Paris offre son aide
01:19:18à Copenhague
01:19:19la France se dit prête
01:19:20à contribuer
01:19:21à la sécurité
01:19:22de l'espace aérien danois
01:19:23une initiative
01:19:24après plusieurs survols
01:19:26de drones
01:19:26au-dessus
01:19:27d'aéroports civils
01:19:28et militaires
01:19:28au Danemark
01:19:29cette semaine
01:19:29et puis de nombreux
01:19:31manifestants
01:19:32devant l'hôtel
01:19:32de Benjamin Netanyahou
01:19:34à New York
01:19:34certains pro-palestiniens
01:19:36d'autres pro-israéliens
01:19:37à quelques heures
01:19:38de son discours
01:19:39à la tribune de l'ONU
01:19:40discours durant lequel
01:19:42le premier ministre israélien
01:19:43devrait fustiger
01:19:44les pays qui
01:19:45comme la France
01:19:45sont récemment reconnus
01:19:46l'état de Palestine
01:19:47merci
01:19:48on sourit
01:19:49mais Richard Migny
01:19:50on a tous conscience
01:19:51qu'on vit un moment
01:19:53particulier
01:19:54d'une sorte de fin
01:19:56de cycle
01:19:56en ne sachant pas
01:19:58ce que sera demain
01:19:59alors Michel Onfray
01:20:00pense que c'est fini
01:20:01Eric Nolo
01:20:02dit c'est foutu
01:20:03oui je pense
01:20:03je pense que c'est fini
01:20:04je vous remercie
01:20:05et on a le monde
01:20:08dans lequel on a grandi
01:20:09le mien en tout cas
01:20:10moi j'ai 60 ans
01:20:11ce monde là
01:20:13d'intelligence
01:20:15de tolérance
01:20:16d'esprit critique
01:20:17de discussion
01:20:18qui pouvait exister
01:20:20d'harmonie sociale
01:20:22entre 60
01:20:25entre 1950
01:20:26que ce monde là
01:20:27effectivement
01:20:28s'en va
01:20:29et le monde de demain
01:20:31on ne sait pas
01:20:32on peut le deviner
01:20:33ce monde de demain
01:20:34intelligence artificielle
01:20:36on le voit déjà
01:20:36dans les livres
01:20:38qui paraissent
01:20:39par exemple
01:20:39on voit qu'ils sont
01:20:40plus ou moins
01:20:40travaillés déjà
01:20:41certains articles
01:20:42sont déjà travaillés
01:20:43uniquement
01:20:44sont écrits
01:20:45par l'intelligence artificielle
01:20:46on voit un certain
01:20:48nombre de choses
01:20:48on voit l'absence
01:20:49par exemple
01:20:49des relations sociales
01:20:51on voit l'absence
01:20:51de politesse
01:20:52à tous les sens du mot
01:20:53je réfléchissais
01:20:55par exemple
01:20:55on ne peut plus
01:20:55ouvrir un mail
01:20:57ou une lettre
01:20:57sans qu'on se trouve
01:20:58bonjour
01:20:59mais cher monsieur
01:21:00chère mademoiselle
01:21:01chère madame
01:21:01ça c'est fini
01:21:02donc
01:21:02depuis que Finkielkraut
01:21:04a dit ça sur un plateau
01:21:05je ne dis plus jamais
01:21:06bonjour
01:21:07et je dis toujours
01:21:08cher bidule
01:21:08cher machin
01:21:09ah mais moi aussi
01:21:10même à la sécurité
01:21:11mais je ne m'en étais pas
01:21:12rendu compte pour tout vous dire
01:21:13c'est Alain Finkielkraut
01:21:14un jour qui est venu
01:21:14dire bonjour
01:21:15c'est horrible
01:21:16et je lui ai dit
01:21:17mais il a raison
01:21:17donc je ne dis plus jamais
01:21:19bonjour
01:21:19donc alors
01:21:20quelle civilisation
01:21:21je pense une civilisation
01:21:22comme dirait Leibniz
01:21:23pardon je fais un peu
01:21:24mon intello
01:21:24de monade
01:21:25c'est à dire de gens
01:21:26auto-centrés
01:21:27qui rencontrent d'autres
01:21:29gens auto-centrés
01:21:30ça marche ça marche pas
01:21:31c'est une espèce de guerre
01:21:32de tous contre tous
01:21:33plus ou moins larvée
01:21:34voilà
01:21:34bon il est 10h34
01:21:36Jean-Marc Morandini
01:21:37ça va être à vous
01:21:39dans quelques secondes
01:21:39effectivement
01:21:40on va revenir bien évidemment
01:21:41sur le jugement d'hier
01:21:42et on sera avec
01:21:45Claude Butin
01:21:45qui est un ancien magistrat
01:21:47qui a été juge d'instruction
01:21:48qui a également été
01:21:49vice-président
01:21:50du tribunal de Rouen
01:21:50et Claude Butin
01:21:52va nous dire
01:21:52ne faites jamais confiance
01:21:53à la justice de votre pays
01:21:54ah bon
01:21:55ben oui
01:21:56un ancien magistrat
01:21:56qui dit ça
01:21:57donc ça mérite
01:21:57d'être entendu à mon avis
01:21:58moi je ne dirais pas
01:21:59ne faites jamais confiance
01:22:00je dirais
01:22:01faites tout
01:22:02pour ne jamais
01:22:03avoir affaire à elle
01:22:04ça revient au même
01:22:05oui c'est une nuance
01:22:07c'est une nuance
01:22:09c'est une nuance
01:22:09c'est comme vous le savez
01:22:09Jean-Marc Morandini a raison
01:22:10c'est à dire cette phrase
01:22:11je fais confiance à la justice
01:22:13de mon pays
01:22:14combien de fois on l'a entendu
01:22:14c'est
01:22:15exactement
01:22:16on ne conteste jamais
01:22:18une décision de justice
01:22:19aussi
01:22:19on ne la critique pas
01:22:21c'est simplement une nuance
01:22:23et comme vous savez
01:22:23je ne suis qu'un être de nuance
01:22:25Virginie Leblanc
01:22:26était à la réalisation
01:22:27Christian Leguilladère
01:22:29était à la vision
01:22:29merci à Grégory Possidalo
01:22:31Marine Lançon
01:22:31Pauline Trevzer
01:22:32toute la programmation
01:22:33Magdalena Dervich
01:22:34et Nicolas Nissim
01:22:36bien sûr
01:22:36toutes ces émissions
01:22:37sont retrouvées sur
01:22:38cnews.fr
01:22:39merci à tous
01:22:40et rendez-vous
01:22:42ce soir c'est Eliott Deval
01:22:44également
01:22:44Philippe De Villiers
01:22:46et je vous donne
01:22:47rendez-vous l'année
Recommandations
47:50
|
À suivre
1:12:54
1:30:32
1:06:24
49:56
56:59
45:54
1:22:54
1:10:07
45:52
45:39
44:10
49:52
43:39
2:29:19
1:31:47
1:22:19
1:22:22
50:38
1:00:07
1:23:27
1:28:37
Écris le tout premier commentaire