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Michel Onfray passe en revue l’actualité de la semaine dans #FaceAMichelOnfray. Présenté par Laurence Ferrari.
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00:00Bonjour à tous et bonjour à toutes, bienvenue dans Face à Michel Onfray, aujourd'hui sur CNews et sur Europe 1.
00:04Bonjour Michel.
00:05Bonjour Laurence.
00:05Ravi de vous retrouver pour une heure d'échange autour de l'actualité.
00:08Cette semaine, Michel, c'est vers le siège de l'ONU à New York que se sont tournés tous les regards.
00:13D'abord avec le discours du président français qui a annoncé la reconnaissance d'un État de Palestine.
00:19Emmanuel Macron a estimé que le temps était venu de le faire pour, dit-il, la paix entre Israéliens et Palestiniens.
00:26On verra si vous pensez que c'était le bon moment pour le faire.
00:29On entendra aussi le président américain affirmer au contraire que cette reconnaissance, c'est une récompense donnée au Hamas deux ans après le pogrom du 7 octobre.
00:39Il ne faut pas céder aux exigences du Hamas.
00:42Donald Trump s'est aussi lancé dans une véritable remise en cause de l'ONU qui n'est pas à la hauteur.
00:48Selon lui, on se rappelle de De Gaulle qui parlait du machin.
00:51On l'entendra aujourd'hui le général.
00:53Donald Trump a aussi tensé les pays européens, accusés de se laisser envahir par une immigration massive.
00:58Selon lui, l'Europe va disparaître et aller en enfer.
01:02Personne ne fait rien pour l'empêcher.
01:05On entendra Donald Trump.
01:07En France, c'est la chasse aux riches qui est lancée.
01:09Entre les propositions les plus gauchistes de M. Zuckmann, qui veut taxer les plus hauts patrimoines,
01:14ou M. Thomas Piketty, qui affirme même qu'il faudra aller arrêter les milliardaires dans les aéroports.
01:19On se posera la question de notre rapport au libéralisme, au capitalisme,
01:24et de cette période qui honnêtement fleurbont leur évolution.
01:27Enfin, la Cour des comptes a rendu un rapport explosif concernant France Télévisions
01:31et la situation financière critique de cette structure financée par nos impôts
01:36et détenue à 100% par l'État.
01:37Frais de fonctionnement hallucinants.
01:39Salaire moyen brut à 70 000 euros par an.
01:42Frais de voiture de direction, de taxi.
01:44Frais de réception.
01:45La GAPJ France Télévisions, on va l'évoquer dans cette émission.
01:50Ça vous va pour le sommaire, Michel Onprès ?
01:52Allez, on va commencer par l'ONU.
01:54En début de semaine, Emmanuel Macron s'est rendu devant l'Assemblée Générale des Nations Unies
01:59pour y reconnaître officiellement l'État de Palestine.
02:02Un État sans dirigeant, sans frontières, sans réalité concrète.
02:04Mais c'était une étape, selon lui, nécessaire pour arriver à la paix dans la région.
02:09Écoutons Emmanuel Macron.
02:10Une solution existe pour briser le cycle de la guerre et de la destruction.
02:17C'est la reconnaissance de l'autre, de sa légitimité, de son humanité, de sa dignité.
02:26Il pèse donc sur nous une responsabilité historique.
02:31Nous devons tout faire pour préserver la possibilité même d'une solution à deux États,
02:40Israël et la Palestine, vivant côte à côte, en paix et en sécurité.
02:49Le temps est venu.
02:52Emmanuel Macron, Michel Onfray, la déclaration qu'il a faite a été soutenue par environ 140 pays sur les 193 de l'ONU.
03:00Qu'est-ce que vous en pensez ?
03:02D'abord que l'ONU est vraiment un machin et que c'est la démographie qui fait la loi.
03:06C'est-à-dire que ce n'est pas la vérité, ce n'est pas la justice, ce n'est pas la justesse.
03:09Quand vous êtes un pays musulman, vous avez intérêt à détester Israël et éventuellement même à éviter sa disparition.
03:15Je voudrais juste faire une parenthèse pour dire que j'ai découvert sur les antennes de CNews
03:19que le président de l'Indonésie, le plus grand pays musulman du monde, a tenu un discours sur Israël formidable.
03:25Preuve que quand on est musulman, on peut aussi ne pas vouloir égorger les Israéliens.
03:30Il a dit qu'il fallait absolument défendre l'État d'Israël.
03:33Absolument. Formidable ce président.
03:34Je ferme la parenthèse pour dire que quand Emmanuel Macron dit l'autre,
03:38on entend bien la majuscule quand il parle, reconnaître l'autre, respecter l'autre, etc.
03:43L'autre ça peut être aussi l'israélien.
03:45Et que le reconnaître et le respecter ce serait déjà pas mal.
03:48Je porte ostensiblement ce signe-là aujourd'hui.
03:50Alors je dis pour nos auditeurs, c'est le petit rebond jaune qui est le soutien aux otages,
03:54qui sont toujours aux mains du Hamas.
03:55À la libération des otages, c'est-à-dire qu'il a commencé par nous dire, M. Macron,
03:59qu'il y avait des conditions à la reconnaissance de l'État palestinien.
04:02J'étais pour.
04:03Vous auriez même pu m'entendre dire du bien d'Emmanuel Macron.
04:06Parce que ça, c'était une occasion de faire avancer la paix.
04:08Parmi les conditions, il y avait la libération des otages.
04:10Absolument.
04:11Et le démantèlement d'organisations terroristes.
04:13Du Hamas, la sécurisation, la possibilité d'être reconnue par l'État d'Israël.
04:18Je rappelle quand même que nombre d'États arabes ne reconnaissent pas l'existence de l'État d'Israël.
04:22Donc il y avait des conditions, et ça, ça s'appelle faire de la politique.
04:26Quand il n'y a plus de conditions, ça s'appelle une reddition.
04:28Et il y a une reddition chez Emmanuel Macron qui dit, bon, j'ai dit, on a l'habitude,
04:32il dit, puis il dit le contraire, il fait autre chose, et voilà.
04:34Il dit une chose, et ça, je dis, bon, après tout, ça peut faire avancer la paix, véritablement.
04:39Pas un projet de paix, mais de dire, voilà, on vous donne ceci, vous nous donnez cela,
04:43ça s'appelle de la diplomatie, ça s'appelle de la politique.
04:45Là, il dit, finalement, je vous ai demandé quelque chose, gardez tout, il n'y a pas de problème,
04:49notamment les otages, gardez-les, et puis je vous donne tout.
04:51– Ce n'est pas ce qu'il dit, exactement, il appelle à la libération des otages dans son discours.
04:56– Oui, d'accord, il appelle à la libération de bonhommes en salle aussi.
04:58Et puis il appelle à la faim de la méchanceté, il appelle à la suprématie du beau temps,
05:03il appelle à ce qu'en hiver il fasse très beau, etc., il appelle à plein de choses, Emmanuel Macron.
05:07Mais quand on est chef de l'État, on a des manettes, et on peut les utiliser,
05:10on doit même les utiliser.
05:11Donc tous ces gens, depuis Mitterrand, on a l'impression que tous les chefs d'État
05:15en exercice sont dans l'opposition.
05:18Il n'y a qu'à, il faudrait, on devrait, il y aurait envisagé que, etc.
05:21Ben, faites, faites, vous avez la possibilité de le faire.
05:25Et là, on a envie de lui dire un peu plus d'informations.
05:28C'est quoi cet État ? Il est où ?
05:30Quelles sont les frontières ?
05:32– Qui pour le diriger ?
05:33– Bien sûr, Mme Pannot, elle ne sait pas si c'est à l'est ou à l'ouest de la Jordanie,
05:37donc on voit bien que ces gens-là ne sont pas très au con.
05:39D'ailleurs, je rappelle que quand il y a eu des drapeaux palestiniens et israéliens
05:43sur la tour Eiffel, il y avait quelque chose de très intéressant.
05:48Vous savez, c'est toujours la sémantique, le sens des choses.
05:50Vous aviez un drapeau palestinien qui était mal dessiné.
05:53Ils ne savent même pas ce que c'est que la Palestine.
05:54Ils savent si peu ce qu'est la Palestine que le triangle qui est à gauche,
05:57le triangle rouge qui est à gauche, en fait, il tient le bord supérieur
06:00et le bord inférieur du drapeau en temps normal.
06:02Là, ce n'est pas le cas.
06:03Et autre chose intéressante, c'est qu'il y a une colombe de la paix
06:07qui va de la Palestine vers Israël.
06:10C'est-à-dire, en gros, ce sont les Palestiniens qui apportent la paix à Israël.
06:14Voilà la chose qui a été accrochée sur la tour Eiffel.
06:19Donc, on ne sait pas ce que c'est que cet État,
06:21on ne sait pas qui pourrait le diriger, mais surtout le territoire.
06:24Un État sans territoire, ce n'est pas un État.
06:27Donc, on reconnaît un État comme ça dans l'air, c'est l'État platonicien,
06:29l'idée d'État, mais où ?
06:32Et avec qui ?
06:34Et avec qui comme chez l'État ?
06:36Et là, on va ressortir Mahmoud Abbas de son carton de naphtaline,
06:39en disant, voilà ce monsieur, qui, je le rappelle pour ceux qui le sauraient,
06:43ou je l'apprends peut-être à ceux qui ne le sauraient pas,
06:45a fait une thèse négationniste en Union soviétique.
06:48Voilà l'homme à qui on donnerait la destinée d'un territoire ou d'un État palestinien.
06:53Un homme qui dit qu'il n'y a pas eu de choix,
06:54et que c'est une invention des Juifs, juste pour se faire créer l'État d'Israël,
06:57pour se faire offrir ou donner l'État d'Israël.
06:59Voilà ce qu'est cet homme, un négationniste.
07:01Je veux dire, pour beaucoup moins que ça, vous allez en prison en France, aujourd'hui.
07:05Et voilà, on donne les clés à ce vieux monsieur, 90 ans passé,
07:09corruption qui est avérée, me semble-t-il,
07:11et on nous dit, voilà le chef d'État d'un lieu qui n'est pas encore déterminé.
07:16C'est terrible, l'image que la France donne au monde.
07:18Et Michel Enfray, ça a aussi des répercussions très concrètes sur le territoire français,
07:22puisqu'évidemment, ça exacerbe les tensions.
07:25On a vu les drapeaux palestiniens, certaines mairies socialistes, en fin de gauche,
07:29ont tenté de pas voiser le fronton de leur mairie de ce drapeau palestinien.
07:33Et puis, il y a la grande inquiétude de la communauté juive de France,
07:36qui fêtait Rechachana cette semaine, c'est-à-dire le nouvel an juif.
07:39On va écouter juste comment ils ont réagi dans plusieurs endroits de France,
07:42et on en parle ensuite.
07:44Le fait qu'Emmanuel Macron reconnaisse l'État palestinien,
07:47ça attise le feu plutôt que de l'éteindre.
07:50Et normalement, ça devrait être un rassembleur.
07:51Tous les présidents avant lui ont fait en sorte de rassembler les populations.
07:56Et bien là, on voit que la fraternité n'existe plus.
07:58On a une inquiétude, une inquiétude parce qu'on a peur que cette déclaration
08:02fasse augmenter les actes d'antismite à Marseille.
08:06On a eu une autre part depuis le 7 octobre.
08:10Il avait donné des barrières infranchissables du style
08:15« on libère les otages et on éradique le Hamas ».
08:20Aujourd'hui, ni l'une condition, ni l'une ni l'autre ne sont prises en considération.
08:28Vous comprenez, Michel Onfray, cette inquiétude de nos compatriotes juifs ?
08:31Bien sûr, la terreur même.
08:32Je pense que la terreur est voulue.
08:33On en a parlé de Marx la semaine dernière,
08:35mais la terreur est voulue par ces gens-là.
08:36Il faut terroriser les juifs pour qu'ils s'en aillent.
08:38Il faut terroriser pour qu'ils aient peur de sortir, d'aller dans la rue, d'aller au restaurant,
08:42de porter une kippa, d'exister, de mettre une mésouza à l'entrée de leur maison, etc.
08:47Partez, allez-vous-en.
08:49Sur notre plateau ou votre plateau, la semaine dernière, je vous ai dit,
08:52il y aura des maires qui pavoiseront et il ne se passera rien.
08:55Vous avez vu ? 80.
08:57Il va se passer quoi ? Dans la pire des hypothèses, le contribuable va payer.
09:00Il y aura une astreinte.
09:03Quelques centaines d'euros par jour, 140, 150.
09:06Oui, mais payé par le contribuable.
09:07C'est-à-dire que le contribuable donnera de l'argent pour qu'on puisse pavoiser une mairie avec un drapeau étranger.
09:13Je rappelle qu'un drapeau étranger sur un édifice de la République, c'est intelligence avec l'ennemi.
09:19J'ai dit qu'il y avait des pelotons d'exécution pour ce genre de choses.
09:21La dernière fois que ça s'est fait, c'était avec le drapeau nazi.
09:24Et je ne sache pas que nous ayons besoin d'un autre drapeau.
09:28On a vu beaucoup de drapeaux ukrainiens.
09:29Je suis contre les drapeaux israéliens, comme je suis contre le drapeau européen, si vous voulez, mon avis sur ce sujet-là.
09:38Le drapeau bleu-blanc-rouge, ça suffit bien.
09:40Et on n'a pas besoin de faire allégeance à d'autres États, à d'autres souverainetés.
09:44Si on s'en vient faire la publicité de je ne sais combien de pays, pourquoi pas le Tibet ?
09:49Je rappelle que le Tibet est occupé par la Chine depuis, je crois, 1959, mon âge.
09:53Et donc, ça ne gêne personne.
09:54Il n'y a pas de drapeau tibétain dans les rues.
09:57Parce que tous ces gens, tous les palestinistes, ne savent pas, d'ailleurs.
10:00Quand ils reproduisent un drapeau européen sur la tour Eiffel, ils sont incapables de le reproduire correctement.
10:06Et quand ils sont questionnés sur le fait de savoir si l'État palestinien doit être à l'est ou à l'ouest du Jourdain,
10:11on a Mathilde Panot qui dit « mais je ne comprends pas votre question ».
10:14Moi, je comprends son absence de réponse.
10:16On est dans face à Michel Onfray sur CNews et sur Europe 1.
10:19Michel, évidemment, Donald Trump a pris la parole aussi cette semaine.
10:23Il a clairement démenti, en tout cas, ce qu'a dit Emmanuel Macron.
10:27Il a dit qu'il ne fallait pas reconnaître l'État de la Palestine tant que les otages n'étaient pas libérés.
10:32Il dit que c'est une récompense au Hamas et qu'il ne fallait pas céder aux exigences du Hamas.
10:37Il veut libérer les otages, tous les otages, les 20 encore vivants.
10:39Il dit pas un, pas deux, tous, et les dépouillent aussi.
10:43Voilà pour ce qu'a dit le président américain.
10:44Mais ce qui est intéressant, c'est qu'il a lancé une charge lourde contre l'ONU.
10:48contre cette ONU qui l'exècre.
10:51D'ailleurs, l'Amérique est en défaut de paiement sur l'ONU.
10:53Elle n'a pas donné l'argent qu'elle devait donner.
10:56Écoutez ce qu'il a dit.
10:57Les Nations Unies ne sont pas là pour nous.
11:00Donald Trump.
11:00Hélas, j'ai dû mettre un terme à ces guerres alors que j'aurais préféré que l'ONU le fasse.
11:08Le fait est que, dans le cas de toutes ces guerres, les Nations Unies ne m'ont pas aidé à résoudre ces conflits.
11:14J'ai mis un terme à cette guerre.
11:16Je me suis entretenu avec les dirigeants de chacun de ces pays
11:18et je n'ai reçu aucun coup de téléphone de l'ONU me proposant peut-être de m'aider.
11:22L'ONU ne contribue pas à résoudre les problèmes et souvent l'ONU crée de nouveaux problèmes que nous devons ensuite résoudre.
11:37Alors, est-ce que vous adhérez à cette thèse sur l'inutilité ou l'inefficacité de l'ONU, Michel Onfray ?
11:44Oui, évidemment. Depuis que le général de Gaulle a dit que c'était un machin, il a trouvé la formule.
11:49Et vous avez vu le diable étant dans les détails...
11:50On va l'écouter dans un instant.
11:51Oui, tant mieux.
11:52Je sais que ça vous fera plaisir ce samedi.
11:54Mais le diable étant dans les détails, vous avez vu qu'on a saboté son escalator.
12:00Absolument. Et son prompteur.
12:01Et j'allais ajouter, et son prompteur.
12:03C'est-à-dire qu'on l'humilie, on voit bien que l'escalator à droite fonctionne
12:08et qu'il est bloqué avec son épouse et qu'il est obligé de grimper les escaliers.
12:12Et donc on le contraint à ça. Bravo l'ONU.
12:16Et surtout son prompteur.
12:17C'est-à-dire des gens dont le métier ne consiste pas à écrire leur discours.
12:20Ils ont autre chose à faire.
12:21Il y a des gens qui savent ce qu'il faut raconter et qui sont les plumes des chefs de l'État.
12:26Et donc vous avez... Aujourd'hui, on le sait très bien, vous parlez à droite, vous parlez à gauche, vous parlez en face.
12:30Vous avez des techniques qui vous permettent de lire un texte.
12:33C'est le fameux prompteur.
12:34Si vous coupez le prompteur, vous coupez la parole.
12:36Vous interdisez la parole.
12:37Donc vous interdisez le cheminement de cet homme pour aller jusqu'à la tribune
12:40et vous interdisez la possibilité de tenir un discours.
12:43Voilà les grands démocrates que sont l'ONU.
12:44C'est-à-dire que si on avait la preuve que c'est plus qu'un machin,
12:47plutôt même un sale machin,
12:49eh bien elle est donnée par ce genre d'anecdotes.
12:51De petits détails, oui.
12:52Ça lui a permis de faire un discours improvisé qui a duré trois quarts d'heure.
12:55Il faut trois fois plus que le temps imparti, Donald Trump.
12:58Oui, mais en même temps, il n'est pas terrible à l'improvisation.
13:00Moi, je me suis couché très tard pour écouter l'improvisation qui a été la sienne.
13:03Ça s'est terminé à plus d'une heure du matin.
13:06Parce que je pensais qu'on en parlerait.
13:07Et on en parle.
13:08Mais on en parle.
13:09Et c'était très décousu.
13:10À un moment donné, il s'est mis à parler de l'autisme.
13:12En disant qu'il allait faire une annonce.
13:13L'annonce, elle a été faite en disant, attention, paracétamol.
13:16Enfin, c'est un peu n'importe quoi.
13:18C'est-à-dire que c'est bien quand le discours est écrit, quand il est lu.
13:20Parce que, surtout quand vous parlez au monde entier,
13:23chaque mot compte.
13:24Chaque mot est important.
13:25Encore un mot sur l'ONU.
13:27On va écouter le général de Gaulle,
13:28qui avait lui aussi critiqué à l'époque, en 1961, l'organisation onusienne.
13:33Écoutez ce qu'il disait.
13:35Il y avait eu une discussion et le vote d'une motion
13:39par l'organisation des nations dites unies.
13:44Je ne crois pas nécessaire d'indiquer
13:49qu'étant donné la façon dont cette organisation est maintenant composée
13:54et aussi les courants haineux, frénétiques ou chimériques
14:01qu'il agite
14:02et aussi le fait
14:05qu'elle est en contradiction, en violation permanente de sa propre charte.
14:14Nous n'allons pas lui reconnaître aucune espèce de droit
14:17d'arbitrage ni de juridiction.
14:21Voilà, ça c'est dit.
14:22C'était vraiment à la mitraillette.
14:26Et quelle langue française !
14:28On n'a plus l'habitude de nos dirigeants.
14:31Tout est dit.
14:32J'ai toujours une pensée pour Pierre Chonu,
14:34qui est un grand historien
14:35qui a fait un travail à partir de la démographie.
14:39Et la démographie, elle, ne ment pas,
14:41si je peux me permettre ce trait d'humour,
14:43parce qu'elle enseigne ce qui va se passer.
14:45Vous avez fait des enfants, vous n'avez pas fait d'enfants.
14:46Vous avez des voisins qui en ont fait plus que vous,
14:48vous avez des gens qui en ont fait moins que vous, etc.
14:50Donc, évidemment, il a parlé en termes de démographie.
14:53Il a même parlé de peste blanche.
14:55Ce qui lui permettait d'ailleurs de tenir des propos sur l'avortement
14:57en disant que ces enfants qui ne seraient pas à naître
15:00sont des enfants qu'il faudrait remplacer,
15:02ce qui appelait de toute façon l'immigration massive.
15:04Donc, vous parlez de Pierre Chonu, là.
15:05De Pierre Chonu, qui disait ça.
15:07Et donc, on voit bien que l'ONU,
15:10elle est faite avec des pays qui, eux, démographiquement,
15:13sont majoritaires.
15:14Et quand vous êtes démographiquement majoritaire,
15:16ça ne veut pas dire que forcément, vous détenez la vérité.
15:19Ce n'est pas parce que la démographie fait que
15:21nombre de pays musulmans ont décidé qu'il fallait détruire Israël
15:23que c'est légitime de détruire Israël et de le penser.
15:27Et vous avez une carte du monde qui est assez incroyable.
15:30Vous avez l'expansionnisme musulman.
15:32Ça démarre à la Mecque et ça donne tout ça sur l'ensemble de la planète.
15:35Alors ça, ça s'appelle du colonialisme.
15:37Et puis, je rappelle que la dimitude,
15:40le statut des gens qui ne sont pas musulmans dans la charia,
15:43c'est extrêmement simple.
15:45Vous êtes un sous-citoyen et on peut vous décapiter.
15:47Ça, ça s'appelle des génocides aussi, par ailleurs.
15:50Et puis, vous avez les tout petits points d'Israël.
15:52Et on dit création d'État d'Israël, expansionnisme invisible
15:55à l'endroit de la planète.
15:56Oui, bien sûr, vous pouvez dire ici, là,
15:58il y a eu tant de mètres carrés, etc.
16:00Mais si on préfère la démographie à la justice,
16:05si on préfère le nombre de gens à la justice,
16:08à la raison, à la vérité, etc.
16:10Alors oui, bien sûr, Israël va disparaître.
16:12Mais il ne le faut pas.
16:13C'est autre chose que ça.
16:14C'est même plus qu'un symbole.
16:16Je vous dis, ce peuple est le navire amiral
16:18de notre civilisation judéo-chrétienne.
16:20De la même manière que le drapeau palestinien
16:22est le navire amiral des gens qui veulent installer le califat.
16:25Je rappelle que comme les drapeaux signifient toujours quelque chose,
16:27les couleurs du drapeau palestinien, qui sont les couleurs du Parti Basse,
16:31qui sont les couleurs de la Jordanie,
16:32c'est le drapeau de la Jordanie avec juste une étoile.
16:34Beaucoup de gens nous apprennent que
16:36s'il y a un lieu historique de la Palestine,
16:38ça s'appelle la Jordanie, ça existe déjà.
16:40Donc ça pourrait se faire, le partage des terres.
16:42C'est ce que nous disait Georges Mensoussan cette semaine.
16:44Mais il a raison.
16:45Il a raison de le dire parce que c'est vrai.
16:46Et donc c'est ainsi qu'il faudrait penser.
16:49Plutôt que de dire, on va faire voter la totalité des peuples
16:52et on a demandé à l'Iran ce que l'Iran a pensé.
16:54On a demandé à la Syrie ce que la Syrie a pensé.
16:56On a demandé à l'Irak, etc.
17:00De Saddam Hussein.
17:01Et encore, ce n'était pas le pire.
17:02On a demandé à la Libye sur ce sujet-là.
17:04Ce qu'elle a pensé, etc.
17:06Et ils nous ont dit qu'ils ne voulaient pas d'Israël.
17:08Ah ben c'est donc bien qu'il faut en finir avec Israël.
17:10Non, ce n'est pas la démographie qui doit triompher là-dessus.
17:14Et si Israël demeure alors que c'est un peuple vaillant,
17:19c'est parce qu'il y a les Etats-Unis.
17:21Imaginons un chef d'État américain qui ne soutiendrait pas Israël.
17:25C'était le cas de Biden, c'était le cas de Trump.
17:27L'affaire est réglée.
17:28Mais imaginez un chef d'État ou démocrate ou républicain
17:32qui dirait bon ça suffit maintenant Israël.
17:35Eh bien Israël serait tout seul sur la planète.
17:39Hélas.
17:39Michel Onfray, on va évoquer maintenant le volet immigration
17:42parce que Donald Trump s'en est pris vivement à l'Europe,
17:45la vieille Europe, l'Europe de l'Ouest qu'il dit aimée
17:47mais qui selon lui est en train de mourir
17:49parce qu'elle est envahie par les migrants.
17:50Écoutez ce qu'il a dit.
17:53Je ne vais pas citer le nom des pays
17:59mais le fait est que je pourrais citer le nom de vos pays.
18:02Vos pays sont en train d'être détruits.
18:04L'Europe se porte bien mal.
18:06L'Europe a été envahie par des migrants illégaux
18:09et ce n'est du jamais vu dans l'histoire.
18:11Des migrants illégaux affluent en Europe
18:13et personne ne fait rien.
18:18Personne ne fait rien pour les chasser
18:20alors que vos prisons sont remplies de soi-disant demandeurs d'asile
18:24qui vraiment, alors qu'on leur a ouvert la porte,
18:26se livrent à la criminalité.
18:28Il faut mettre un terme à la politique des frontières ouvertes.
18:31Et je peux vous le dire,
18:32je sais comment fermer les frontières.
18:33Vos pays sont voués à l'enfer si vous ne faites rien.
18:37Donald Trump, Michel Onfray qui dit aussi
18:40« Vous avez le droit de maîtriser vos frontières.
18:43Ce sont vos contribuables qui ont bâti votre nation. »
18:46Ça c'est un discours qui résonne pour vous ?
18:48Oui, c'est dommage qu'il soit aussi fantasque, délirant, extravagant
18:54parce qu'on aimerait compter sur quelqu'un
18:56qui puisse avoir une ligne claire en tout
18:57et qui soit un peu irréprochable moralement.
19:00Enfin bon, on ne va pas...
19:01Mais le discours est vrai.
19:03Tout discours civilisationnel est vrai.
19:05Et d'une certaine manière,
19:06il y a deux discours civilisationnels aujourd'hui en France.
19:08C'est celui d'Éric Zemmour
19:10et c'est celui de Jean-Luc Mélenchon.
19:11Ils sont opposés, évidemment,
19:14sur le fameux grand emplacement.
19:16L'un le dénonce en disant que c'est la catastrophe,
19:19Éric Zemmour, et l'autre dit
19:20« C'est formidable, ça s'appelle la créolisation et allons-y. »
19:24Et vivement le nouveau peuple.
19:25Et vive le nouveau peuple, nouvelle France, nouvelle gauche, etc.
19:27C'est-à-dire que moi qui suis resté de l'ancienne gauche,
19:29je suis un fasciste,
19:30mais la nouvelle gauche, elle,
19:31qui permet l'allocation des utérus,
19:32la vente des enfants, tout ça, c'est formidable.
19:34Et le fait qu'on puisse reprendre le drapeau de l'antisémitisme
19:38en disant « On n'est pas antisémite,
19:39on est juste antisioniste et ça n'a rien à voir.
19:41Effectivement, tout ça est catastrophique. »
19:43Mais ce que je retiens de ce discours,
19:45c'est que le problème n'est pas l'immigration,
19:47le problème c'est l'intégration.
19:48Moi, je n'ai rien contre des gens qui,
19:50arrivant en France, disent
19:51« C'est la patrie de Voltaire, c'est la patrie d'Hydro,
19:54c'est la patrie même de Rousseau,
19:56c'est la patrie, pourquoi pas, de la Révolution française,
19:57des droits de l'homme, etc. »
19:59Et je suis tellement heureux.
20:00J'apprends le français,
20:02et je suis heureux d'être français,
20:03et le jour où j'ai ma carte d'identité française,
20:05j'ai les larmes aux yeux et je pleure.
20:07Combien d'Italiens,
20:11d'or africains, de maghrébins,
20:14sont arrivés dans les années 50 en disant
20:16« Quel bonheur ! »
20:17Y compris pour les femmes,
20:19qui pouvaient porter la mini-jupe,
20:21qui pouvaient avoir recours à la pilule,
20:23qui pouvaient entrer dans la modernité
20:25en disant « Je laisse derrière moi
20:26une façon féodale de se comporter
20:28à l'endroit des femmes. »
20:30Mais donc, vive les migrants
20:32qui viennent de l'étranger en disant
20:34« Vive la France ! »
20:35Et il y a, on en a aujourd'hui,
20:37des gens formidables qui défendent cette idée-là.
20:40Ce n'est pas l'immigration qui est problématique,
20:42c'est la haine de la France.
20:44Et moi, je préfère un migrant
20:46qui vient d'Afrique noire
20:47et qui nous dit « J'ai eu les larmes aux yeux
20:49quand j'ai eu ma carte d'identité »
20:50à un crétin qui, aujourd'hui,
20:52à 20 ans, ne sait pas où est le Jourdain
20:54et s'en vient nous expliquer
20:55que l'Occident est détestable
20:56et que le drapeau palestinien,
20:57ça c'est formidable,
20:58ou de l'oglu,
20:59qui s'en vient embrasser le drapeau algérien
21:01en disant qu'il a une grande émotion
21:03et qui s'en vient cracher sur le drapeau français.
21:05Et mon problème n'est pas de savoir
21:07s'il est blanc de l'oglu
21:08et de savoir si le noir
21:09qui lui a sa carte d'identité est noir.
21:11Ce n'est pas mon problème.
21:11De savoir si l'un vient du Congo
21:13et l'autre de Marseille,
21:14ce n'est pas non plus mon problème.
21:15Et mon problème, c'est de dire
21:16« Mais aimer la France,
21:17elle est aimable au sens éthimé.
21:19Elle est digne d'être aimée.
21:21Peut-être qu'effectivement,
21:22il y a de l'esclavage,
21:22mais ce n'est pas la France
21:23qui a inventé l'esclavage.
21:24La France, elle a inventé
21:25la fin de l'esclavage,
21:27l'abolition de l'esclavage.
21:28Et nulle part ailleurs.
21:29Victor Schalcher,
21:30que je sache,
21:31il n'est pas né en Irak
21:33ou en Palestine,
21:35la Palestine d'aujourd'hui.
21:36Et tant d'autres.
21:38Toutes les critiques
21:38qui ont pu être faites,
21:39elles ont été faites
21:40par des blancs.
21:41De la critique de l'esclavage,
21:42de la critique...
21:43Même le code noir,
21:43d'une certaine manière,
21:44en son temps,
21:45est une codification
21:45pour empêcher
21:46que tout soit possible.
21:47Ceci dit,
21:48je ne défends pas le code noir,
21:49entendons-nous bien.
21:50Mais je veux dire
21:51qu'il y a une codification
21:52qui fait qu'on ne dit pas
21:53qu'ils ne sont rien,
21:54qu'ils sont des objets...
21:55Là, je ne parle plus du code noir.
21:57Mais pendant tout le XVIIIe,
21:58vous avez toute une philosophie
22:00qui défend les étrangers,
22:02les migrants,
22:03l'immigration, etc.
22:04Et on se trompe.
22:06Vous savez,
22:06le sage montre
22:07la lune et l'imbécile
22:09regardent le doigt.
22:10Eh bien,
22:10on se focalise trop
22:12sur la question de l'immigration.
22:13Vivez les immigrés
22:14si les immigrés aiment la France.
22:15Et s'il y a des Français
22:16de souche
22:17qui n'aiment pas la France,
22:18ce sont ces gens-là
22:18que je n'aime pas.
22:19Parce qu'on a le droit
22:21en France
22:21de défendre
22:22un tas de positions,
22:23un tas d'idées
22:23sans encore
22:25se prendre une balle dans la gorge.
22:26Je le sens encore.
22:27Vous avez raison.
22:27On va faire une petite pause,
22:28Michel Onfray.
22:29On se retrouve dans un instant
22:30sur CNews et sur Europe 1.
22:32On parlera de la chasse aux riches.
22:33Elle vient d'ouvrir.
22:34C'est la saison.
22:35Et puis de la Cour des comptes
22:36qui a rendu un rapport
22:37accablant
22:37sur la gestion de France Télévisions.
22:39A tout de suite.
22:41On se retrouve
22:41en face à Michel Onfray
22:42sur CNews et sur Europe 1.
22:44Michel,
22:45la chasse est ouverte.
22:45Pas celle que l'on pense.
22:46Parce que
22:47c'est la chasse aux riches
22:48qui est ouverte dans notre pays.
22:50Pléthore de propositions
22:51pour mettre à contribution
22:52ceux qui gagnent
22:53le plus d'argent
22:54dans notre société.
22:55On va les évoquer.
22:56Taxe Juppmann,
22:57M. Piketty
22:58qui estime qu'il faut aller
22:59attraper les millionnaires
23:01ou les millionnaires
23:01jusqu'à l'aéroport.
23:03Enfin, vraiment,
23:04c'est un air de révolution
23:05qui souffle.
23:07Et on a d'un côté
23:08les patrons,
23:09notamment le président du MEDEF
23:10qui dit
23:10mais arrêtez,
23:11il faut raison garder.
23:13Il demande qu'on écoute
23:14les chefs d'entreprise
23:15pour savoir
23:15ce que c'est eux
23:15qui créent la richesse
23:16et qui créent les emplois.
23:17Patrick Martin.
23:18Que veulent nos concitoyens ?
23:21Que veulent nos salariés ?
23:22Que voulons-nous nous-mêmes ?
23:23C'est ça notre vérité.
23:25Ce que nous voulons
23:25c'est de la croissance,
23:27c'est pouvoir distribuer
23:28du pouvoir d'achat,
23:29c'est de la prospérité.
23:32Je relève par ailleurs
23:32que nos concitoyens,
23:34c'est assez étonnant,
23:34j'en suis agréablement surpris,
23:36attendent de nous,
23:37entrepreneurs,
23:39que nous nous exprimions
23:40beaucoup plus
23:40dans ce débat public.
23:42C'est en lien, bien sûr,
23:43avec la cote de confiance
23:44qui nous est accordée.
23:46Moi, je vous invite à le faire.
23:47Il y a une forme d'urgence.
23:49Je glisse au passage
23:50que moi, je ne sais pas danser
23:51la Zucmania
23:52et je n'ai pas l'intention
23:54de m'y la donner.
23:55Nous organiserons
23:56toutes organisations patronales
23:57qui ont fondu
23:58un énorme meeting
23:59dans quelques jours
24:00pour dire positivement,
24:02pour dire joyeusement
24:03ce que nous sommes
24:04et ce que nous sommes fiers d'être.
24:07Voilà, pour les chefs d'entreprise,
24:08le patronat,
24:09il y a plein de questions.
24:10Il y a évidemment
24:11cette taxe sur les riches
24:12et puis après,
24:12on se posera la question
24:13de notre rapport au capitalisme
24:15et à l'entreprise finalement.
24:16Est-ce que tout n'est pas
24:17biaisé idéologiquement
24:18depuis le départ ?
24:20Si, si.
24:20Et nous allons parler
24:21de Proudhon
24:21dans la milieu de philo
24:23qui est une occasion
24:25d'en finir avec la lutte des classes.
24:27Il y a une lutte des classes
24:28mais il faut abolir
24:29la lutte des classes
24:29et on n'abolit pas
24:30la lutte des classes
24:31en détruisant une classe
24:33et surtout
24:33en la détruisant physiquement.
24:35Il y a des gens
24:36dont le métier consiste
24:37à produire des richesses.
24:38Ils le savent.
24:38Ils savent le faire.
24:39Moi, je ne sais pas.
24:40Donc, les chefs d'entreprise.
24:41Chefs d'entreprise.
24:41Les patrons
24:42et les artisans,
24:44les commerçants,
24:45les gens qui sont capables
24:46en vendant du pain
24:47et en travaillant
24:47à partir de 3h
24:49ou 2h du matin
24:50de faire de telle sorte
24:51qu'en fin d'année
24:52il y a un exercice positif
24:54et qui permet aux gens
24:55en plus de ça
24:55de manger du pain.
24:57Donc, moi,
24:58je ne suis pas
25:00dans la haine
25:00de ceux qui produisent
25:01les richesses.
25:02La question,
25:03elle est dans la répartition
25:05des richesses.
25:06Et on ne peut pas
25:06en permanence dire
25:07on prend tout
25:07ou on prend beaucoup
25:08ou on prend tout.
25:10On peut prendre beaucoup.
25:11Moi, je défends aussi
25:11les impôts.
25:12Mais pourquoi faire ?
25:13La question est
25:14laissons le MEDEF
25:15faire ce qu'il sait faire
25:16et bien faire.
25:17C'est-à-dire défendre
25:17les entreprises
25:18et permettre aux entreprises
25:19d'entreprendre.
25:20Et puis après,
25:21pensons autrement
25:22et différemment
25:23plutôt que de dire
25:25qu'on a la tête des riches
25:26et ça nous enrichira
25:27nous-mêmes.
25:28Et là, je renvoie
25:28au général de Gaulle.
25:29Le dernier général de Gaulle
25:30qui, lui, théorise
25:31la participation.
25:32C'est-à-dire
25:33l'association du capital
25:34et du travail.
25:35Il faut cesser de dire
25:37le capital,
25:38c'est la droite
25:39et c'est le patronat
25:39et c'est le MEDEF
25:40et c'est formidable.
25:41Donc la gauche,
25:41c'est pas bien.
25:42Et la gauche,
25:43c'est le travail
25:43et c'est formidable
25:45parce qu'il n'y a que le travail.
25:47La richesse n'est produite
25:47que par les travailleurs.
25:48C'est les deux.
25:49Il faut les deux.
25:50Il faut associer
25:51le capital et le travail.
25:52Vous avez des gens
25:52qui ont de l'argent
25:53et qui investissent cet argent.
25:55Vous avez des gens
25:55qui font prospérer l'argent.
25:57Vous avez des gens
25:57qui fabriquent des richesses.
25:59C'est bien,
25:59ils savent le faire.
26:00Moi, je ne le sais pas.
26:01Et donc,
26:01il faut les laisser faire
26:02parce que si vous voulez répartir,
26:04c'est de l'évidence,
26:05c'est de la science économique
26:07pour classe de collège.
26:10Voilà, pour les nuls.
26:11Quand vous aurez les richesses,
26:12vous les répartirez.
26:13Mais là,
26:13on ne va pas dire juste
26:14je prends cet argent
26:15que je vais répartir
26:16puisque de toute façon,
26:17c'est une gabgie totale.
26:18On va parler tout à l'heure
26:18de l'usage de l'argent public
26:20dans le service public.
26:22Moi, je suis pour le fait
26:23qu'il y ait un service public.
26:23Je suis pour le fait
26:24qu'on le finance,
26:25mais pour qu'il y ait des résultats.
26:26Il faut des obligations de résultats.
26:28Donc, il faut changer de logiciel
26:30en pensant que la révolution française,
26:32c'est fini.
26:32Il faut trouver autre chose.
26:33On ne peut pas...
26:34On est en plein dedans, Michel.
26:35On ne peut pas imaginer
26:36que l'horizon indépassable
26:37de la politique,
26:38c'est de décapiter physiquement
26:40ce que certains,
26:41comme M. Delogu,
26:42veulent le faire
26:43et quelques autres.
26:44Et puis d'autres
26:45veulent le faire
26:45en disant,
26:46comme M. Piketty,
26:48chassons-les à la frontière
26:50et quand ils seront à la frontière,
26:51on les attrapera.
26:52On les attrape
26:52et on les amène en prison.
26:53Oui, absolument.
26:54Mais c'est un air de révolution.
26:55qui flotte.
26:56Mais oui,
26:57mais c'est le fameux
26:58du passé faisant table rase
26:59et l'idée que la propriété
27:01est détestable
27:02quelle que soit la propriété.
27:03Alors, écoutons Manon Aubry,
27:04justement,
27:05de la France Insoumise.
27:05Elle était notre invitée
27:06cette semaine.
27:07Elle demande plus
27:08d'égalité fiscale.
27:09Écoutons ses arguments.
27:11Est-ce que vous savez
27:12pourquoi notre pays
27:13n'est pas à l'équilibre budgétaire
27:14depuis qu'Emmanuel Macron
27:15est au pouvoir ?
27:16Parce qu'il a fait
27:1660 milliards d'euros
27:18de cadeaux fiscaux
27:18chaque année aux plus riches.
27:20Non pas parce qu'il a augmenté
27:21les dépenses.
27:22Ce n'est pas vrai.
27:22elles n'ont pas augmenté.
27:23C'est les recettes fiscales
27:24qui ont baissé
27:25parce que des cadeaux fiscaux
27:26ont été faits.
27:27Et par ailleurs,
27:28quand vous avez
27:28les 500 plus grandes fortunes
27:29dans notre pays
27:30qui ont doublé leur patrimoine,
27:32doublé depuis 2017
27:33qu'Emmanuel Macron est au pouvoir,
27:35est-ce que votre salaire,
27:36à vous,
27:36à ceux qui nous écoutent,
27:37ont doublé depuis 2017 ?
27:39Non, absolument pas.
27:40Donc l'enjeu dans notre pays,
27:41c'est de rétablir
27:41un minimum de justice fiscale,
27:43de faire en sorte
27:44que les plus riches
27:45ne payent pas moins d'impôts
27:46que n'importe lequel
27:47des Françaises et des Français,
27:48que n'importe lequel
27:49des petites entreprises.
27:50Et ça, je pense
27:50que tout le monde
27:51peut le comprendre.
27:52Manon Aubry
27:52de la France Insoumise,
27:54Michel Onfray,
27:55qu'est-ce que vous comprenez
27:55à travers ça ?
27:56C'est un nombre
27:57de justice fiscale.
27:58Oui, qui peut être con.
27:59On sait déjà
27:59qu'un Français sur deux
28:00ne paye pas l'impôt.
28:01Non, moi je ne suis pas d'accord
28:02avec ça.
28:02Tout le monde paye l'impôt
28:03avec la TVA.
28:04Oui, voilà.
28:05C'est-à-dire qu'il y a des gens
28:06pour lesquels
28:07c'est plus douloureux
28:08que d'autres.
28:09Moi, j'aime bien
28:09le système suisse
28:10qui fait que
28:11quand vous avez franchi,
28:13vous avez traversé
28:15un village à 60 à l'heure
28:16alors que c'est 50,
28:17vous n'avez pas une amende
28:18qui est forfaitaire,
28:19vous avez une amende
28:20en fonction de vos revenus.
28:21Et ça peut monter
28:21très très haut.
28:22Ça peut monter très haut.
28:23Et moi, je suis pour.
28:24De fait, il y a des gens
28:25pour lesquels on dit
28:26135 euros,
28:28ben oui,
28:28135 euros,
28:29il n'y a aucun problème.
28:29On voit de temps en temps
28:30à la télévision des gens
28:31qui passent avec des voitures
28:32de sport et à qui on dit
28:34ben voilà,
28:34vous avez la possibilité
28:35de ne pas avoir d'ennui
28:36à la police française.
28:37Vous me faites un chèque
28:37de 2500 euros.
28:38Le type, il sort l'argent
28:39et puis il dit
28:40l'affaire est réglée, etc.
28:41Et puis des gens
28:41pour lesquels 135 euros,
28:43c'est beaucoup,
28:43ça fait un gros trou
28:44sur le budget mensuel.
28:46Donc je suis pour la justice fiscale,
28:48je suis pour plus
28:49d'égalité fiscale,
28:49je suis pour qu'on puisse
28:51aussi penser aux impôts
28:53que paient les gens
28:53qui achètent
28:55leur petit déjeuner.
28:55Vous payez des impôts
28:57sur le beurre,
28:57des impôts sur le pain,
28:58des impôts sur le café,
28:59des impôts sur le thé,
29:00des impôts sur la tasse
29:01que vous avez acheté,
29:02des impôts...
29:02Donc ces gens-là,
29:03c'est coûteux pour eux.
29:05Et j'aimerais bien
29:06qu'il y ait de la justice fiscale
29:07pour ces gens-là.
29:08Pas seulement dans la haine des riches.
29:10Cette façon de ne voir
29:11de l'argent que là où il est,
29:13en disant la justice fiscale,
29:14c'est juste décapiter les riches,
29:16suppose que les riches,
29:18ce sont des animaux de terriers
29:20et qu'ils ne vivent
29:21que là où ils sont.
29:23Mais l'argent est planétaire,
29:25le capital est fluctuant
29:26et le capital,
29:27vous appuyez sur un bouton,
29:28il est passé ailleurs.
29:29Il est en Suisse.
29:31Et qu'est-ce qu'on fait
29:31quand le capital a quitté le pays ?
29:34Donc ces gens qui sont
29:35pour l'abolition des frontières,
29:36d'un seul coup,
29:36ils trouvent ça formidable
29:37quand ça permet d'arrêter
29:38les patrons pour les emmener en prison.
29:39Tous ces gens qui nous disent
29:40que toute frontière est fasciste
29:41estiment que tiens,
29:42à l'aéroport,
29:43on pourrait arrêter des gens
29:43et leur mettre des menottes.
29:45Non, je ne pense pas
29:45qu'on peut résoudre le problème
29:46de la justice fiscale
29:47et de l'équité fiscale.
29:48Je défends justice et l'équité fiscale,
29:50mais pas dans ces logiques terroristes.
29:52Michel Onfray,
29:53on va parler maintenant
29:53de la Cour des comptes
29:54qui a rendu un rapport explosif
29:56cette semaine
29:56sur la situation critique,
29:58c'est les mots employés,
30:00des finances de la France Télévisions,
30:03une structure publique
30:04financée par nos impôts
30:05et qui a reçu 2,6 milliards d'euros
30:08de dotation en 2024,
30:10avec à la clé
30:11des dépenses salariales
30:12très importantes,
30:13un salaire brut moyen
30:14d'environ 74 000 euros par an
30:17pour certains collaborateurs,
30:20400 000 euros pour Mme Ernotte,
30:22des dépenses de taxi
30:23qui ont explosé,
30:24des dépenses de véhicules de fonction,
30:261,7 million d'euros
30:27pour une cinquantaine de cadres,
30:29des frais de réception hallucinants.
30:31On va écouter Françoise Laborde
30:32qui connaît bien,
30:33qui est ancien membre du CSA
30:35et qui connaît bien France Télévisions.
30:38Le service public en France
30:40a de plus en plus de mal
30:42à remplir ses missions.
30:45Je ne parle même pas des polémiques
30:46pour savoir de droite, de gauche, etc.
30:49Mais si vous comparez par exemple
30:50avec notre équivalent britannique
30:53et la BBC,
30:54la BBC c'est vraiment un outil
30:56auquel tous les Britanniques
30:57s'associent.
30:59Je trouve que ce qui est dommage
31:00en service public,
31:01c'est qu'aujourd'hui,
31:03le service public a sans doute
31:04de la difficulté à faire ça.
31:06Voilà, on a du mal
31:07à avoir un service public
31:08vraiment au service du public
31:10pour vous Michel ?
31:11Oui, il est au service d'un public,
31:12d'un service public walkiste.
31:14Et ce n'est pas un service national,
31:16si je puis me permettre l'expression.
31:17C'est-à-dire que l'ORTF du général de Gaulle
31:19qu'on attend,
31:20Willy Pandé,
31:21permettait à des gens
31:22comme Santelli, Barma,
31:24Bluval,
31:25qui étaient tous des gens de Gaulle,
31:26certains étaient même
31:26franchement communistes,
31:28de faire de magnifiques œuvres.
31:30Il y a des œuvres
31:31qui sont extraordinaires.
31:33Le donjon de Molière,
31:34par exemple,
31:34avec Michel Piccoli,
31:37etc.
31:37Enfin,
31:38avec un respect du texte.
31:40C'est une conception de la culture
31:41qui n'était pas la même.
31:44Je veux dire,
31:44à l'époque,
31:44quand Malraux,
31:45qui vient de la gauche,
31:46nous dit que la culture,
31:47il faut monter les gens
31:48jusqu'à la culture,
31:49avec un Jacques Lang
31:50qui lui nous dira
31:51baissons la culture
31:51jusqu'aux gens.
31:52Ce n'est pas exactement
31:53dans la même chose.
31:54Donc,
31:54on dit,
31:55il y a des chefs-d'œuvre
31:56et les chefs-d'œuvre,
31:56on va vous permettre
31:57d'y accéder.
31:58Ce que faisait le général de Gaulle,
31:59ce que faisait André Malraux
32:00et ce que faisaient
32:01les communistes
32:01qui étaient Bluval,
32:02etc.
32:02Et quand on le disait
32:03au général de Gaulle,
32:04ils sont communistes,
32:04ils font bien leur travail.
32:05Ce n'est pas mon problème
32:06qu'ils soient communistes.
32:07Aujourd'hui,
32:08d'abord,
32:08il faut avoir la carte wokiste.
32:09Et si vous avez la carte wokiste,
32:11vous avez la possibilité
32:12d'avoir les finances
32:12qui vous permettent,
32:13avec des voitures de fonction,
32:15avec des repas de fonction,
32:15avec de l'argent de fonction,
32:16etc.,
32:17de fabriquer des trucs
32:18où on va vous faire,
32:19je ne sais pas,
32:19un concours de drag queen.
32:20Très bien,
32:20pourquoi pas ?
32:21Mais pas que ça.
32:23Il y a autre chose aussi
32:24dans la vie
32:24que ce genre de concours.
32:26Il y a aujourd'hui
32:27des vrais dramaturges,
32:29il y a aujourd'hui
32:30des vrais écrivains,
32:31il y a vraiment aujourd'hui
32:32des vrais compositeurs,
32:33vous ne le savez plus qu'une autre.
32:35Et on pourrait très bien dire
32:37qu'il y a effectivement
32:37beaucoup d'argent de dépensé,
32:39mais il y a l'équivalent
32:40d'Apostrophe,
32:40il y a l'équivalent
32:41du Grand Échiquier,
32:42il y a l'équivalent
32:43de Bluval,
32:44de Santelli,
32:44de Barma,
32:45etc.
32:46Mais non,
32:47cet argent est au service
32:48d'une idéologie
32:49qui est une idéologie sectaire
32:50et qui déteste
32:50ceux qui ne pensent pas comme ça.
32:52Moi, j'ai eu l'occasion,
32:52je ne donnerai pas des noms,
32:53mais de rencontrer quelqu'un
32:54qui me dit
32:54« Ah, mais moi,
32:55j'en connais des gens
32:56qui sont à la tête
32:58du navire wokiste
32:59et qui, dans le privé,
33:00défendent complètement l'inverse. »
33:02Je dis « Mais qui ? »
33:02Et on m'a donné des noms
33:03qui m'ont fait tomber
33:04de ma chaise.
33:05Des gens qui travaillent
33:05à France Culture,
33:06des gens qui travaillent
33:07à Radio France,
33:09des gens qui travaillent
33:10à France Inter,
33:10des gens qui travaillent
33:11même sur la télévision
33:12du service public
33:12et qui, dans le privé,
33:14disent « Bah ouais,
33:15c'est vrai,
33:15vous avez raison,
33:16mais nous,
33:16on est des croutards. »
33:18Des croutards,
33:19c'est-à-dire ?
33:20On veut gagner sa croute.
33:21On a appris ce mot-là,
33:22des croutards,
33:23des gens qui veulent gagner
33:24leur croute.
33:24Il m'avait donné un nom,
33:25d'ailleurs,
33:25que je vous donnerai hors antenne.
33:27C'est comme ça
33:28que j'ai appris
33:28que M. Machin
33:29était un croutard.
33:31Et donc, moi,
33:31je suis pour le service public,
33:32je suis pour le fait
33:33que les impôts
33:33aillent au service public,
33:34mais avec une mission
33:35de service public,
33:36pas une mission militante.
33:37Moi, je n'ai pas envie
33:38que les minoritaires
33:40fassent la loi
33:40et que les minorités sexuelles,
33:43les minorités ethniques
33:43ou je ne sais quoi,
33:44deviennent majoritaires.
33:45Je ne veux pas
33:45qu'on évince les minorités.
33:47Je veux que les minoritaires
33:48restent minoritaires
33:49et qu'on ne va pas faire
33:51non plus des quotas.
33:52Mais il y a plein d'autres endroits
33:53où on fait des quotas.
33:54C'est-à-dire, tiens,
33:55il faut 50% de femmes
33:56et puis, je ne sais pas,
33:57ou 50%.
33:57D'accord, très bien,
33:58mais si on faisait des quotas,
33:59par exemple,
34:00sur les questions sexuelles,
34:03il y a des gens
34:04qui prennent beaucoup de place
34:05et qui devraient en tenir
34:06un peu moins
34:07si on tenait compte
34:08des quotas pour le coup.
34:09Moi, je suis pour
34:10un grand service public
34:11où la culture fasse la loi
34:12et où on soit
34:13dans la logique
34:13du général de Gaulle
34:14et de Malraux.
34:16C'est-à-dire,
34:16il y a des chefs-d'oeuvre
34:17et allons-y pour les classiques
34:18si on ne veut pas choisir
34:19les chefs-d'oeuvre
34:20qui sont les occasions
34:20de choisir les copains
34:21aujourd'hui,
34:22les copains et les coquins,
34:23mais juste de dire
34:23de toute façon,
34:24on ne se trompera jamais
34:25quand on permettra
34:26aux gens d'accéder
34:27à Molière,
34:28à Mozart,
34:30à Bach
34:30et à quelques autres,
34:31à Rimbaud.
34:32Michel Onfray,
34:33on est dans votre émission
34:33sur CNews et sur Europe 1.
34:35Ça nous amène à parler
34:36de votre dernier livre,
34:37Déambulation dans les ruines,
34:39aux sources de notre civilisation
34:41chez Albain Michel.
34:42Vous décrivez,
34:43dans ce livre très complet,
34:45qui évoque
34:45beaucoup de notions fondamentales,
34:47un Occident qui s'effondre.
34:49C'est ça que vous nous décrivez
34:50dans ce livre,
34:50Michel Onfray ?
34:51Oui, j'ai voulu écrire
34:52l'histoire de l'Occident
34:54dont on nous dit
34:54qu'il n'existe pas.
34:55C'est une haine de l'Occident,
34:56c'est ça d'ailleurs le bleu.
34:58Que veut dire
34:58le drapeau palestinien ?
35:00La haine de l'Occident.
35:02Et l'éloge du califat.
35:03Je me rappelle
35:03que quand on arbore ce drapeau,
35:05on fait l'éloge
35:06des martyrs,
35:07du djihad
35:08et du califat.
35:09Bon, si on veut faire ça,
35:10on le fait,
35:10on le dit,
35:11on le montre.
35:11Et puis,
35:12quand on a 20 ans
35:13et qu'on agit de ce drapeau,
35:14on dit plutôt le califat
35:15que la République,
35:16plutôt le djihad islamique
35:17que le dialogue républicain
35:19et plutôt,
35:20effectivement,
35:24est anti-homosexuel
35:28homophobe
35:29que la possibilité
35:30de faire ce qu'on fait aujourd'hui.
35:32C'est-à-dire de changer de sexe
35:33si on veut,
35:34de faire des gay pride,
35:38c'est-à-dire de se montrer
35:39dans la rue
35:39attaché comme des chiens
35:41avec une laisse
35:42et puis des gens
35:43qui vous frappent,
35:43etc.
35:44Ça, c'est la démocratie.
35:45Donc,
35:46ce sont ces choses-là
35:47qui constituent l'Occident
35:49et que je voudrais défendre.
35:50On nous dit
35:50qu'il n'y a pas d'Occident
35:50sauf qu'aller dans l'Orient
35:52qui existe,
35:53contrairement à ce que dit
35:54Ouar Saïd,
35:54vous verrez que ce n'est pas
35:55exactement la même chose.
35:56Et essayer de faire une gay pride,
35:58par exemple,
35:59dans les rues de Téhéran,
36:00vous allez voir
36:00que ça ne va pas durer longtemps.
36:02Essayer de vous grimer en femmes
36:03et de traverser en transsexuel
36:05les rues d'Alger,
36:09par exemple,
36:09ça ne va pas durer longtemps.
36:11Donc,
36:11il faut être cohérent.
36:12Et je dis,
36:12cet Occident,
36:13je l'ai vu
36:14et je le vois mourir
36:14et j'en raconte
36:15l'histoire philosophique.
36:16C'est-à-dire que
36:17je ne suis pas historien,
36:18je ne vais pas raconter
36:19l'histoire de l'Occident,
36:21mais en philosophie,
36:22je pense que je peux m'atteler
36:22à ce projet-là.
36:24Et j'essaie de montrer
36:25comment les grandes notions
36:26s'articulent.
36:27Le célibat, par exemple,
36:29ou le libertinage,
36:30le végétarisme
36:31ou le fait d'être carnivore,
36:33le communisme
36:33ou le libéralisme,
36:34enfin,
36:34toutes ces questions-là,
36:35elles sont déjà
36:35dans l'Antiquité.
36:37Donc là,
36:37les racines de notre France
36:39sont gréco-romaines,
36:40ensuite,
36:40elles seront judéo-chrétiennes
36:41et c'est une façon
36:43de répondre à ceux
36:43qui pensent que
36:44la Révolution française,
36:45c'est la date de naissance
36:46de la France.
36:47Non,
36:47la France,
36:48elle procède
36:49des Grecs et des Romains,
36:50elle procède
36:50des Juifs et des Chrétiens
36:51et je voudrais raconter ça.
36:53Alors,
36:54j'ai laissé croire
36:54à mon éditeur
36:55que je ferai quatre volumes
36:55mais bon,
36:56peut-être qu'il y en aura plus.
36:57Peut-être qu'il y en aura plus
36:58parce qu'il y a beaucoup
36:59de notions fondamentales
37:00que vous évoquez
37:00dans ce livre
37:01aux éditions Albain Michel.
37:03On va évoquer maintenant
37:04notre point philo
37:05parce qu'il est l'heure,
37:06mon cher Michel.
37:08On va parler de
37:09Pierre-Joseph Proudhon
37:09que vous aimez,
37:10je crois que vous écrivez aussi
37:11sur lui,
37:12sans trahir de secret d'État.
37:13Son livre,
37:19lui, selon lui,
37:20la propriété,
37:21c'est simple,
37:21c'est le vol.
37:22C'est ça ?
37:22Oui.
37:23C'est assez simpliste
37:24comme notion.
37:24Mais justement,
37:25c'est une réputation fautive
37:27parce qu'il faut savoir
37:28ce qu'est le vol véritablement
37:29pour Proudhon.
37:32Lui, c'est un anticommuniste.
37:33C'est un homme de gauche
37:34qui est anticommuniste
37:35et comme moi.
37:36C'est-à-dire qu'il nous dit
37:37on n'a pas besoin
37:37de dictature du prolétariat,
37:38on n'a pas besoin de Marx,
37:39on n'a pas besoin de goulag,
37:40on n'a pas besoin de répression
37:42comme moi
37:43et comme d'autres.
37:44Il y a un lignage.
37:45Orwell, Kessler, Camus
37:48sont dans ce lignage-là.
37:50Alors, il explique
37:51ce que c'est que le fameux vol.
37:53Lui, il est pour la propriété privée.
37:54Il pense que c'est ce qui garantit
37:58la liberté.
37:59Donc, il n'est pas du tout
38:00pour une collectivisation des biens.
38:03Il est contre Marx.
38:04Marx vient le voir.
38:05D'abord, il lui pique des idées.
38:06Marx pique des idées à Proudhon
38:07en disant que c'est un grand socialiste,
38:09que c'est un homme,
38:10un prolétaire
38:10et qu'il connaît la classe ouvrière
38:12et il trouve qu'il est formidable.
38:14Puis, il vient le voir un jour à Paris.
38:15Et il lui dit
38:16« Vous ne voudriez pas être mon correspondant ? »
38:17Et Proudhon, il ne dit pas ça comme ça.
38:19Il dit en gros
38:20« Moi, je suis proudhonien,
38:21je ne suis pas marxiste,
38:22je ne défends pas la dictature du proletariat
38:23donc je ne peux pas rouler pour vous. »
38:25Et il écrit un livre
38:26qui s'appelle
38:27« Système des contradictions économiques »
38:28mais qui est plutôt connu
38:29comme « Philosophie de la misère ».
38:31Et donc, il analyse véritablement la misère.
38:33C'est un peu lourd,
38:34c'est un peu laborieux
38:35mais enfin, il analyse vraiment
38:36ce texte-là de manière formidable.
38:38Et Marx se moque de lui,
38:39le déteste
38:40et se met à écrire un pamphlet
38:42qui s'appelle
38:42« Misère de la philosophie ».
38:44Et à partir de ce moment-là,
38:45le logiciel marxiste
38:46fait encore la loi,
38:47aujourd'hui,
38:48on estime que, bon,
38:49Marx a gagné le combat,
38:50il a plié le combat
38:51et qu'il a raison
38:52et que Proudhon,
38:54c'est un petit bourgeois,
38:55un petit con.
38:57Donc, il dit
38:58« Imaginez l'obélisque
39:00sur la place de la Concorde
39:01quand elle est arrivée de Luxor,
39:02on l'a apportée ici,
39:03il a fallu la mettre debout. »
39:04Il dit
39:05« On a fait travailler 130 grenadiers
39:06pendant une heure.
39:07Pendant une heure,
39:08130 personnes ont permis
39:09l'érection de l'obélisque.
39:12de l'obélisque de Luxor. »
39:13Il dit
39:13« Imaginez qu'on n'est pas
39:15130 personnes
39:16qui travaillent une heure,
39:17mais une heure,
39:18une personne qui travaille
39:19130 heures.
39:20On va pouvoir tirer
39:21à un moment,
39:22jamais le travail
39:23ne sera effectué. »
39:24Proudhon dit
39:25« Il y a donc
39:26une force de travail
39:27qui, elle,
39:27n'est pas payée. »
39:29Et il appelle ça
39:29« L'aubaine ».
39:30Il dit
39:30« C'est l'aubaine.
39:31Ce qui est possible
39:32par la force du travailleur
39:33n'est jamais payé
39:34au travailleur. »
39:34Et il dit
39:35« Ça s'appelle l'aubaine,
39:36ça constitue le capital
39:37et l'aubaine,
39:38c'est le vol. »
39:40Donc quand il dit
39:40« La propriété,
39:41c'est le vol »,
39:41il ne dit pas
39:42« Vous avez une petite maison,
39:43c'est le propriétaire,
39:45ça c'est le communisme. »
39:46Mais le proudhonisme,
39:47ce n'est pas ça.
39:48Il défend
39:48les petits artisans,
39:49les petits commerçants,
39:50les petits paysans,
39:51les ouvriers.
39:52Et puis il défend
39:53surtout un système
39:54qui est anti-marxiste,
39:55c'est-à-dire
39:55pas de dictature du prolétarien,
39:57pas d'avant-garde
39:58déclarée du prolétarien,
39:59pas de détestation
40:00des paysans,
40:00ce qui était le cas
40:01de Marx,
40:02mais une organisation
40:03coopérative,
40:04mutualiste,
40:05qui permette
40:06de gérer
40:07les problèmes
40:08de lutte des classes
40:08pour aller au-delà
40:09de la lutte des classes.
40:11Et je vais peut-être
40:12apprendre à nos auditeurs
40:13des choses
40:14qu'ils ne sauront pas
40:15parce que j'ai découvert ça.
40:17Il y a un proudhonien
40:18extrêmement célèbre
40:19qui s'appelle
40:20le général de Gaulle.
40:21Et la grand-mère
40:22du général de Gaulle
40:23avait fait un éloge
40:24de Proudhon
40:25quand il est mort.
40:26Et donc Proudhon,
40:28il propose
40:29l'association
40:29du capital travail.
40:30Et le dernier
40:31général de Gaulle,
40:32quand il souhaite ça,
40:33l'association
40:34du capital travail,
40:35il ne fait jamais
40:35que proposer
40:36une idée de Proudhon
40:37que Napoléon III
40:39voudra d'ailleurs
40:39à un moment donné
40:40réaliser,
40:40mais qu'un certain
40:41nombre d'extrémistes,
40:43les marxistes de l'époque
40:44si vous voulez,
40:45comme Auguste Blanqui,
40:46refuseront.
40:47Alors qu'il y a
40:47la possibilité aujourd'hui
40:48d'inventer
40:50des nouvelles formules
40:50de production,
40:51de distribution,
40:52de diffusion,
40:53en allant par-dessus
40:54la tête,
40:54en passant par-dessus
40:55la tête des grands groupes,
40:57des gens qui aujourd'hui
40:58sont à la tête
41:00de supermarchés
41:00sans venir nous expliquer
41:01qu'ils sont là
41:02pour défendre le petit peuple
41:03et la petite consommation.
41:04Alors qu'ils ont détruit
41:05le petit commerce
41:06et les petits artisans.
41:08Proudhon est un personnage
41:09extrêmement concret.
41:11C'est-à-dire,
41:11il dit voilà
41:12comment on doit pouvoir
41:12faire une banque du peuple.
41:14On le sait aujourd'hui,
41:15les banquiers,
41:15ils prêtent de l'argent aux riches,
41:16ils ne prêtent pas de l'argent
41:17aux pauvres,
41:17ça se saurait sinon.
41:18Et bien là,
41:18lui, il dit
41:19on va faire une vraie banque du peuple.
41:20Les pauvres vont donner de l'argent
41:21et puis cet argent
41:22ira aux pauvres.
41:23C'est un peu le micro-crédit
41:24si vous voulez.
41:25Et puis les coopérations,
41:26les coopératives,
41:27les mutualisations,
41:27c'est ça la forme politique
41:28de demain.
41:29Et donc on doit pouvoir
41:30aujourd'hui intéresser
41:31les gens.
41:33Ça, ça existe.
41:33C'est les scopes.
41:34Ça, ça existe.
41:34Ça existe.
41:35Et ça existait à un moment donné
41:36très concrètement
41:37et c'était l'IP.
41:39C'était l'expérience de l'IP.
41:40Vous vous souvenez,
41:41ils fabriquaient des montres
41:41à Besançon
41:42et puis à un moment donné,
41:43ils ont pris le stock,
41:44ils ont dit
41:44allez, on produit,
41:45on diffuse,
41:46on distribue, etc.
41:46Ça a été une expérience
41:47extraordinaire
41:48qui a d'ailleurs choqué
41:49des gens comme Benny Lévy,
41:50secrétaire de Jean-Paul Sartre,
41:52très marxiste,
41:53très jacobin,
41:54très révolution prolétarienne,
41:55etc.
41:55Puis ils se sont dit
41:56on peut faire une révolution
41:57concrète
41:58en étant mutualiste,
41:59coopératif,
42:00sans couper la tête des gens,
42:01sans les mettre
42:02dans des goulags
42:03et Benny Lévy a arrêté
42:04d'être marxiste-léniniste,
42:08d'être maoïste
42:09et c'est à ce moment-là
42:09qu'il rentre
42:10dans une espèce
42:11de millénarisme juif
42:12en disant
42:12mais le judaïsme
42:13et la gauche
42:13c'est vraiment,
42:14alors c'est autre chose
42:15mais je veux dire
42:16ça a converti quelqu'un
42:17comme Benny Lévy
42:17qui nous a dit
42:18ça c'est une expérience
42:19extrêmement intéressante.
42:20Et il y a un deuxième personnage
42:21qui lui a vu ça
42:22d'un très mauvais oeil
42:23c'était François Mitterrand
42:24parce que d'un seul coup
42:25l'IPP faisait la démonstration
42:27que les ouvriers
42:27pouvaient gérer eux-mêmes
42:29par la coopérative
42:30la production
42:31en compagnie
42:32des patrons
42:33des investisseurs
42:34des ingénieurs
42:35des dames
42:35ou des messieurs
42:36qui font le ménage
42:37etc.
42:37en disant
42:37association du capital travail
42:39et quand le général de Gaulle
42:40dit je réponds
42:41à la crise de mai 68
42:42en proposant
42:43l'association du capital travail
42:45c'est toute la droite
42:46qui dit
42:46il ne faut surtout pas
42:47de cette réforme de gauche
42:48certains Pompidou
42:50fait le geste
42:50en disant
42:51il est devenu fou
42:51c'est Jean Lacouture
42:52qui raconte ça
42:52dans la biographie du général
42:53on dit qu'il est titiste
42:55il défend le maréchal Tito
42:56alors que c'est une hypothèse
42:58c'est une solution
42:59aujourd'hui
42:59il ne s'agit pas
43:00d'aller arrêter
43:01en compagnie de monsieur Piketty
43:02les patrons
43:03à l'aéroport
43:04de ceux qui partent
43:05en direction de Genève
43:06en disant
43:06c'est ça la solution
43:07alors voler tout leur argent
43:08c'est juste de dire
43:09ce que souhaite Manon Aubry
43:11équité sociale
43:13juste répartition
43:14et une entente
43:15entre les talents
43:17des gens ont le talent
43:18du capital
43:19d'autres ont le talent
43:19de la production
43:20d'autres ont le talent
43:21du travail
43:21n'oubliez jamais
43:22qu'une obélisque
43:24ne permet pas
43:25enfin ne peut pas
43:27être érigée
43:28avec un individu
43:28qui va travailler
43:29130 heures
43:30mais 130 qui travaillent
43:31une heure
43:31et bien il faut
43:32repenser les salaires
43:33repenser le travail
43:34et d'une certaine manière
43:35les gens travailleraient
43:36autrement et différemment
43:37s'ils n'avaient pas
43:37l'impression
43:38que l'aubaine
43:40ils la vivent
43:40eux dans leur chair
43:41au quotidien
43:42c'est passionnant
43:42j'ai hâte de lire
43:43votre livre sur Proudhon
43:44oui il est fait
43:45il est fait
43:46mais il sortira
43:46je pense dans les mois prochains
43:47merci
43:48j'appelle l'anarchie positive
43:49parce que c'est une expression
43:50de Proudhon
43:50qui explique
43:51qu'il y a une anarchie négative
43:52l'anarchie de la destruction
43:53puis une anarchie positive
43:54et il défend
43:55coopération
43:56mutualisation
43:56etc
43:57éducation populaire
43:58et un certain nombre
44:00du bon sens
44:00de sujets
44:00qui sont les miens
44:01merci Michel Onfray
44:02c'était passionnant
44:03on se retrouve la semaine prochaine
44:04sur CNews et sur Europe 1
44:06dans Face à Michel Onfray
44:07on se retrouve la semaine prochaine
44:08on se retrouve la semaine prochaine
44:09Sous-titrage Société Radio-Canada
44:10Sous-titrage Société Radio-Canada
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