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Mercredi 24 septembre 2025, retrouvez Sylvain Reymond (Directeur Général, Les entreprises s'engagent), Laurent Butstraen (avocat spécialisé dans les organisations à but non lucratif), Caroline Duhesme (Directrice stratégie et innovation, ATIBT), Aurélien Sautière (Directeur exécutif, FSC) et Emmanuel Schalit (PDG, ceanWings) dans SMART IMPACT, une émission présentée par Thomas Hugues.
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00:00Bonjour à toutes et à tous, bienvenue, c'est Smart Impact, l'émission de celles et ceux qui font de la transformation environnementale et sociétale un axe fort de leur stratégie.
00:16Et voici le sommaire, c'est Sylvain Raymond, le directeur général de la communauté Les entreprises s'engage, qui sera l'invité du grand entretien tout à l'heure.
00:24Une trentaine des 70 000 adhérents viennent de publier une tribune sur l'égalité des chances et l'insertion professionnelle des jeunes de banlieue.
00:32Mais d'abord, je reçois Laurent Butstren, qui est avocat associé au cabinet d'Elsol, qui centre cette année son fonds de dotation sur la thématique de l'éducation.
00:41Dans notre débat, on va creuser ensemble les enjeux d'exploitation durable des forêts, notamment des bois tropicaux.
00:47Peut-on les gérer durablement ? Peuvent-ils devenir un pilier de la bioéconomie ? Réponse dans une dizaine de minutes.
00:55Et puis dans notre rubrique consacrée aux start-up éco-responsables, je vous présenterai Ocean Wigs, avec ses ailes rigides et semi-rigines destinées à décarboner le transport maritime.
01:06Voilà pour les titres, c'est l'heure de Smart Impact, tout de suite.
01:09L'invité de Smart Impact, c'est Laurent Butstren. Bonjour.
01:19Bonjour.
01:19Bienvenue, vous êtes avocat associé au cabinet d'Elsol. On va parler du fonds de dotation d'Elsol dans un instant, mais en quelques mots, le cabinet d'Elsol ?
01:27Écoutez, le cabinet d'Elsol, c'est un cabinet d'avocats de droit des affaires, essentiellement, avec cette particularité d'avoir développé depuis maintenant plus de 40 ans une spécificité dans le domaine des organisations non lucratives.
01:41Et aujourd'hui, notre équipe représente à peu près 5 associés, plus d'une trentaine de collaborateurs qui travaillent exclusivement dans ce domaine d'activité.
01:53Et donc, il y a une logique de créer un fonds de dotation, qui est le fonds de dotation d'Elsol, qui a été créé en 2009.
02:01Bref, c'était, je crois, l'un des premiers à avoir le jour en France.
02:05Absolument. Pour les raisons que je viens d'évoquer, il fallait qu'on soit un peu exemplaire et qu'on donne l'exemple.
02:10Et c'est vrai que, sur le plan pratique, je pense que ça a été l'un des premiers, ou le premier, qui a été enregistré à la préfecture de police de Paris.
02:22Et sur le plan technique, ça devait être le deuxième ou le troisième.
02:26Avec quel objectif ?
02:27Il y avait deux raisons.
02:30La première, c'était déjà cette exemplarité, de dire que c'était un outil qui était à la portée de tous, qui était facile à constituer,
02:38et que ça ouvrait un nouveau champ, un nouveau souffle à la philanthropie.
02:43Et puis, il y avait un objectif qui était plus personnel, plus personnel au cabinet, qui était de dire, soyons aussi exemplaires et organisons notre philanthropie.
02:55On faisait tous un peu de philanthropie, à droite, à gauche.
02:58On s'est dit, pourquoi pas…
02:59On va la structurer, en quelque sorte.
03:01Voilà, pourquoi pas le structurer.
03:03Et c'est en ça, le fonds de dotation, qui est simple à constituer, simple à faire fonctionner, était un bel outil.
03:10Avec des montants qui sont alloués chaque année.
03:14Vous avez attribué en 15 ans 400 000 euros de dons à 60 de lauréats.
03:19On va revenir un peu dans le détail de tout ça.
03:21Mais comment vous décidez de l'enveloppe, en quelque sorte ?
03:24C'est-à-dire, parce qu'on pourrait monter jusqu'au ciel dans un monde idéal, mais comment vous décidez de l'enveloppe ?
03:29Oui, alors c'est tout à fait ça.
03:33C'est une vraie question, ce n'est pas facile.
03:35Et je pense que c'est une question qui se pose aussi pour toutes les entreprises.
03:39C'est-à-dire, je veux faire de la philanthropie, c'est important de faire de la philanthropie, mais finalement, l'argent que vous donnez, vous le distrayez de la rémunération de vos salariés, de vos associés.
03:53Et en même temps, c'est important pour tout le monde.
03:55Donc, je pense qu'il y a un équilibre à trouver entre le fait d'associer tout le monde à cette démarche au sein d'une entreprise et de le faire à hauteur de ce qui est acceptable pour tous.
04:08Sachant qu'après, il n'y a pas de petits dons.
04:11Évidemment.
04:12Et puis, certains, souvent, vous devez avoir plein d'exemples, se rendent compte qu'un don qui peut paraître petit a eu un impact positif énorme pour l'association qui l'a récupéré.
04:23Absolument, absolument.
04:24Et c'est un peu aussi ce qu'on a essayé de faire à travers le fonds de dotation d'Elsol, parce que, comme vous l'avez compris, c'est un concours.
04:32Oui, on va rentrer dans le détail de celui qui est organisé cette année.
04:35Et donc, du coup, ce qu'on s'est dit, c'est qu'on n'avait pas des sommes colossales à donner, mais qu'il fallait donner à cette somme le plus d'impact possible.
04:45Alors, pourquoi le concours ? Parce qu'il y a une démarche où on est obligé de présenter un dossier,
04:50c'est-à-dire qu'on est obligé de se rendre séduisant, d'expliquer pourquoi on veut solliciter la générosité.
04:58Donc, c'est une démarche qui doit être construite et professionnelle.
05:02Et on s'est dit qu'à travers ce concours, on offrait déjà la possibilité à toutes ces personnes qui présentaient leur dossier de professionnaliser leur démarche.
05:12Oui, de se structurer aussi.
05:14Et souvent, c'est nécessaire ?
05:16Parce que dans le monde associatif, il y a des degrés de professionnalisation qui sont...
05:19C'est dingue, mais quoi qu'il en soit, oui, c'est nécessaire, parce que vous demandez quelque chose à quelqu'un, il faut savoir le demander.
05:29Et puis, il n'y a pas de petits projets, il n'y a pas de projets...
05:33Alors, cette année, c'est l'éducation.
05:35Oui.
05:35Pourquoi ce choix ?
05:37Alors, déjà, le fonds de dotation, globalement, son objet social, est tourné vers la dignité humaine, vers l'homme.
05:45C'est Jean Benin qui disait qu'il n'y a de richesse que d'hommes.
05:51Et c'est vrai à tout point de vue.
05:55Et l'éducation, aujourd'hui, je pense, nous pensons, le cabinet à Del Sol, l'ensemble de mes associés et collaborateurs, c'est la base de tout.
06:06C'est ce qui permet de progresser, de savoir vivre en société, etc.
06:11Et qu'il y a toujours un effort colossal à faire en la matière.
06:14Qui peut candidater et comment ?
06:16Alors, toutes les organisations non lucratives d'intérêt général, c'est-à-dire qui sont éligibles au régime fiscal de faveur du mécénat.
06:26C'est un peu technique, rébarbatif, mais c'est comme ça.
06:28Les associations se sont en parlant.
06:31Voilà.
06:31Et tout le monde peut candidater en envoyant un dossier au cabinet d'El Sol, sur notre adresse générique, pour le fonds de dotation, en tout cas.
06:43Et jusque, me semble-t-il, dans le courant de la semaine prochaine.
06:48Oui, 22 septembre.
06:49Oui, c'est ça, c'est bientôt, donc ceux qui nous entendent et rire.
06:53Si vous voyez l'interview là, il faut vous dépêcher.
06:55Les étapes ensuite, qu'est-ce qui se passe ?
06:58Alors, on reçoit les dossiers, on fait une présélection pour éliminer ceux qui se sont trompés, en fait, qui ne correspondent pas à la cible et à la thématique qu'on souhaite financer.
07:10Et puis, après, le conseil d'administration du fonds de dotation et l'ensemble des collaborateurs du cabinet d'El Sol vont faire une sélection d'un nombre plus réduit de dossiers.
07:25Enfin, le conseil d'administration, pardon, va faire une sélection d'un nombre plus réduit de dossiers.
07:29Et après, on va demander à l'ensemble des collaborateurs et des associés de faire vraiment la shortlist des trois structures qui seront amenées à présenter leur dossier à l'occasion du forum des associations.
07:45D'accord. Ces trois structures, un seul lauréat à chaque fois ?
07:48Oui, non. Alors, on donne un prix à tout le monde, il n'y a pas de vrais perdants.
07:52Ils n'ont juste pas la même somme.
07:54Je crois que c'est 20 000 euros pour le lauréat, 12 000 et 8 000.
08:01Pourquoi ? Parce qu'ils ont déjà fait une grande démarche.
08:03On leur demande d'aller jusqu'au bout, de se déplacer au forum, de faire leur présentation.
08:08Et on trouvait que c'était un peu rude.
08:11Je suis d'accord.
08:12On va, j'imagine, avoir des dossiers sur la promotion de l'apprentissage de la lecture, sur la lutte contre le décrochage scolaire, sur ces thématiques-là qu'on va avoir portées.
08:22Je ne peux pas vous dire quelles structures, il faudra qu'on revienne pour savoir qui sont les lauréats, évidemment.
08:29Alors là, vous avez parlé de l'aide financière, mais est-ce que ça va au-delà ?
08:32Est-ce qu'il y a une forme d'accompagnement des lauréats dans l'année qui suit la remise du prix du nombre d'entre eux ?
08:38Alors, ça participe un peu de ce que j'évoquais.
08:41Alors, il n'y a pas en tant que tel d'accompagnement, parce que nous, on reste un cabinet d'avocats, donc on ne peut pas aider les structures à développer leur collecte de fonds.
08:56Mais c'est bien quand même...
08:57Ce n'est pas du mécénat de compétences, parce qu'il y a aussi cette forme-là.
09:01On n'est pas exactement dans cette logique-là.
09:03Oui, on peut le faire ponctuellement, mais ce n'est pas non plus notre raison d'être, on va dire, puisque c'est notre métier.
09:13Donc, si on commence à faire notre métier gratuitement...
09:15Ce n'est pas totalement faux, c'est vrai.
09:18Mais du coup, à l'occasion du forum, on essaie de donner le maximum de visibilité à nos trois lauréats,
09:30puisqu'ils ont l'obligation de présenter en public, finalement, leurs projets.
09:39Donc, c'est là encore où on leur demande, une fois de plus, de se professionnaliser, d'être capables de pitcher leurs projets en public
09:47et de rencontrer, effectivement, tout un tas de gens qui, après, pourront les accompagner.
09:52Un chapitre un peu plus général sur la philanthropie en France.
09:55Je propose ces chiffres.
09:56En 2024, le nombre de fondations et de fonds de dotation enregistrent une hausse, une hausse de 4% par rapport à 2023.
10:035 833 fondations et fonds de dotation recensés en activité.
10:10Alors, vous l'avez dit, le cabinet Adelson a été précurseur, pionnier en créant ce fonds de dotation en 2009.
10:18Vous en avez vu beaucoup d'autres se créer et ça, c'est très bien.
10:21Est-ce que vous avez le sentiment qu'on est dans une période où il y a quand même un souci de l'intérêt général
10:29et cette volonté des entreprises de se tourner vers la philanthropie ?
10:34Ou alors, au contraire, on est aussi dans une période d'égotisme, de repli sur soi ?
10:39Les deux payeurs peuvent cohabiter.
10:41Oui, probablement.
10:43Alors moi, ce que je vois, en tout cas, c'est qu'il y a une volonté indéfectible de s'engager, d'organiser sa philanthropie.
10:55J'ai vu, vous savez, les lois Iagon qui sont sur la fiscalité du mécénat, c'est 2003.
11:00Donc, ça commence à remonter un petit peu.
11:05Mais on a vu le formidable essor que ça a pris depuis ces années.
11:13Et nous, je vois aussi à travers notre clientèle, on a des grands philanthropes, des grandes entreprises,
11:20mais on a des gens qui sont dans une situation très modeste, qui s'organisent pour ça et qui font à hauteur de leurs moyens.
11:29Donc, non, je trouve que ça ne fléchit pas et tant mieux.
11:35Et ça donne aussi du sens, c'est ce que vous disiez en début de l'interview.
11:39Pour toute l'équipe dans une entreprise, ça donne aussi du sens à son activité.
11:43Oui.
11:43Ça peut même être un argument pour recruter des talents.
11:46Tout à fait, tout à fait.
11:47Alors ça, on l'a vu aussi plus récemment à travers le développement de la RSE.
11:52Et la démarche philanthropique des entreprises est une branche de la RSE des entreprises.
11:57Et c'est vrai que ça prend beaucoup de sens pour montrer que l'entreprise est au cœur de la cité,
12:04qu'elle a tout un tas de préoccupations sociétales qui ne sont pas liées uniquement à la réalisation de son objet social.
12:11Merci beaucoup, Laurent Butzren.
12:13On suivra évidemment les lauréats qui seront choisis en matière d'éducation par le fonds de dotation.
12:19Dès le sol, on ouvre tout de suite le débat de ce Smart Impact, la santé de nos forêts et puis la question des bois exotiques.
12:26C'est le débat de ce Smart Impact qu'il nous emmène.
12:36On vous emmène en forêt avec Caroline Duhaime.
12:38Bonjour.
12:39Bonjour, Thomas.
12:40Bienvenue.
12:40Vous êtes directrice stratégie et innovation de l'Association Technique Internationale des Bois Tropicaux.
12:46Et j'accueille Aurélien Sautier.
12:47Bonjour, bienvenue.
12:48Bonjour, merci.
12:49Bonjour, Thomas.
12:49Directeur exécutif de FSC France, c'est le Forest Stewardship Council que vous allez nous présenter.
12:56Chacun va présenter son organisme, l'ATIBT pour commencer.
13:01L'ATIBT, c'est une association qui regroupe tous les acteurs qui sont investis dans la gestion durable des forêts tropicales.
13:08On est une plateforme multi-acteurs avec du secteur privé, des gestionnaires forestiers, des metteurs en marché,
13:13mais aussi des institutionnels, des ONG, des centres de recherche pour travailler sur toutes les composantes de la gestion durable des forêts.
13:21On le verra.
13:21Le I est international.
13:23Il y a beaucoup d'entreprises françaises dans ce secteur-là ?
13:26Il y en a quelques-unes.
13:27Nous travaillons beaucoup sur le bassin du Congo et un peu sur l'Amérique latine.
13:32Et dans le bassin du Congo, il y a un peu d'acteurs français et aussi italien, enfin européens, suisses et aussi beaucoup d'acteurs asiatiques qu'on essaie de tirer un peu avec nous.
13:42Oui, vers des objectifs de durabilité dont on va parler.
13:47Le Forest Sea Warship Council, de quoi s'agit-il ?
13:50C'est une ONG qui a été créée en 1994, deux ans après la conférence de Rio de Janeiro.
13:55Et des acteurs environnementaux, sociaux, économiques, donc des ONG, des entreprises, des syndicats de travailleurs, des représentants de peuples autochtones,
14:02ont ensemble décidé de créer un outil qui a été cette certification, certification FSC,
14:07qui certifie la gestion responsable des forêts avec un ensemble de cahiers des charges.
14:12Et une certification de traçabilité qui vous permet, vous en tant que consommateur, quand vous allez au supermarché, de voir ce label
14:18et qui vous apporte des assurances sur la qualité de la gestion forestière qui est à l'origine finalement de ce produit bois, papier, carton.
14:25Cette certification, elle existe précisément depuis quand ? Et est-ce qu'elle a évolué ?
14:30C'est-à-dire, est-ce qu'au fil du temps, elle devient plus exigeante ?
14:34Alors, elle évolue parce que c'est une association finalement, vous voyez, je parlais d'ONG,
14:38donc c'est des organisations, encore une fois entreprises, syndicats, qui apportent leur souhait d'évolution dans le système.
14:45On a une assemblée générale de FSC International à Panama, fin octobre,
14:49où des motions vont être proposées par les membres environnementaux, sociaux, économiques, pour faire évoluer le système.
14:54Donc, c'est une évolution constante pour prendre en compte évidemment les enjeux du monde,
14:59mais aussi les enjeux territoriaux.
15:00On en parlera peut-être de notre référentiel de gestion forestière, par exemple,
15:04qu'on vient de valider pour la France et qui va donc pouvoir être utilisé par les gestionnaires forestiers
15:08qui prend en compte des évolutions, notamment du changement climatique,
15:10qui sont des enjeux assez, évidemment, centraux actuellement.
15:14Bien sûr, parce que notre forêt, elle souffre elle aussi évidemment des dérèglements et du réchauffement climatique.
15:18On va parler de la forêt française un peu plus tard,
15:21mais d'abord, je voudrais qu'on parle des bois tropiques.
15:22Est-ce qu'ils se sont toujours aussi demandés, ces bois tropicaux ou bois exotiques ?
15:25Je ne sais pas quel est le bon terme d'ailleurs.
15:27Alors, on dit bois tropicaux, parce que le bois exotique, c'est ce qui est à l'extérieur.
15:29Donc, pour un Africain, le chêne est un bois exotique.
15:32Oui, ne soyons pas ethno-centrés ou franco-centrés.
15:35Donc, c'est bois tropical, effectivement.
15:37Donc, c'est tous les bois qui proviennent des régions tropicales,
15:39donc Amérique latine, sud, bassin du Congo, donc en Afrique centrale, et Asie du sud-est.
15:45Les bois tropicaux, aujourd'hui, ils restent une formidable opportunité
15:51d'utiliser un matériau qui est durable, qui est techniquement unique.
15:55On a une variété d'essence bien plus importante que ce qu'on peut avoir dans les zones tempérées.
16:00Variété d'usage, usage esthétique.
16:03Donc, c'est un produit qui reste très demandé,
16:07mais sur des marchés de niche, de haute qualité.
16:10Et sa part, sur le marché européen, il faut le dire, décroît.
16:15On est passé de 15% il y a une dizaine d'années.
16:19Il n'y a pas de chiffre exact, mais on est entre 6 et 8% aujourd'hui.
16:22Pourquoi ? Parce qu'il y a, évidemment, je mets les pieds dans le plat,
16:25quand on dit bois tropical, on va dire déforestation,
16:29pourquoi faire venir un bois de l'autre bout de la planète, etc.
16:32Ces critiques-là, vous les entendez régulièrement.
16:34On les entend.
16:34Et c'est effectivement un problème du bois tropical, c'est l'image,
16:36qui est associé à ce bois.
16:38Effectivement, sur cette notion de déforestation,
16:40alors là, il faut vraiment vite casser les a priori.
16:44Selon la FAO, l'Organisation des Nations Unies de l'Agriculture et de l'Alimentation,
16:50près de 90% de la déforestation vient de l'agriculture et de l'élevage.
16:54Donc, les images qu'on a de terrain de foot par seconde,
16:57ou je ne sais plus, un terrain de foot par deux secondes,
16:58c'est de l'agriculture, c'est de l'élevage.
17:00C'est une réalité, mais ça vient de l'agriculture et de l'élevage.
17:02Et dans ces 90%, il y a une portion très faible de bois illégal
17:05qui amène à des déforestation.
17:07Parce qu'il y a une notion, la notion d'exploitation forestière durable.
17:12Je veux bien vous entendre là-dessus, Alexandre Sautière.
17:15Qu'est-ce qu'il y a derrière ces termes, en fait ?
17:18Ça veut dire quoi ?
17:19Notamment quand on parle de bois tropical.
17:21Alors, nous, à FSC, on définit un cahier des charges,
17:25avec ces acteurs qu'on met à jour régulièrement.
17:29Et on prend en compte des enjeux qui sont très systémiques, si vous voulez.
17:35Parce que la forêt, c'est un objet systémique.
17:37Alors qu'il faut prendre en compte toutes les dimensions environnementales,
17:39sociales, économiques en même temps, comme disait l'autre.
17:43Et donc, il faut qu'on prenne en compte les questions de biodiversité
17:46qui sont quand même les questions centrales, finalement, dans la forêt.
17:49Ça reste quand même la biodiversité qui est la question centrale.
17:52Donc, ce qu'on appelle, nous, dans notre jargon,
17:54des hautes valeurs de conservation qu'il faut pouvoir identifier.
17:57Donc, il y a tout ce travail d'identification qui n'est pas si évident que ça.
18:00En fait, il y a peu de travail d'identification des enjeux dans les forêts.
18:04Donc, ça, je pense que c'est quelque chose de très important à faire en amont.
18:07Donc, ça, ça va être sur la biodiversité.
18:09Et puis, ça va être la protection des sols au moment des travaux, par exemple.
18:11La protection des cours d'eau aussi, qui est assez fondamentale dans la forêt.
18:15Vous savez que ça épure l'eau qu'on boit, la forêt.
18:17Donc, il faut aussi prendre en compte ces enjeux-là.
18:20Et puis, on oublie un grand pan, souvent, c'est le pan social,
18:22avec les droits des travailleurs, des travailleurs qui sont bien payés,
18:27qui ont des bons logements, auront tendance à faire…
18:30Mais ça, c'est le monde idéal que vous êtes en train de me décrire ?
18:32C'est le monde qu'on construit.
18:34Donc, c'est une utopie en construction, si vous voulez, à certification FSC.
18:37Mais elle est très concrète.
18:38Ce sont 60 millions d'hectares certifiés dans le monde,
18:40dans tous les types de forêts, tropicales, tempérées, boréales.
18:44Et c'est 60 000 entreprises de transformation et de négoces
18:48qui ont ces certifications FSC.
18:49Et je crois que quand on est, nous, particulièrement en Europe,
18:54il y a des exigences, en fait, de la société.
18:57Et les grandes entreprises qui utilisent ces produits
19:00doivent répondre à ces exigences du consommateur citoyen.
19:03Et alors, justement, c'est la question que j'allais vous poser.
19:05Est-ce que…
19:07Alors là, je me place du côté du citoyen
19:10ou de l'entreprise qui veut continuer de créer du design,
19:14de créer des produits à base de boîtes opicales.
19:16Est-ce qu'il n'est pas obligé d'aller chercher un label
19:21et de montrer pas de blanche, en quelque sorte,
19:24pour rester sur le marché aujourd'hui ?
19:26Alors, effectivement, à la TIBT, dans notre association,
19:29cette défense de la gestion durable,
19:31cette promotion de la gestion durable,
19:32on l'associe à la certification.
19:34Je peux être sûr, pardon de vous interrompre,
19:36je peux être sûr, moi, comme consommateur,
19:38que le bois tropical que je vais acheter,
19:41il a été produit dans les conditions un peu du monde idéal,
19:45dont on parlait à l'instant ?
19:47Oui, alors, si on parle du bassin du Congo, par exemple,
19:49il y a à peu près 10 millions d'hectares certifiés gestion durable,
19:52dont la certification FSC.
19:54Et ces certifications, aujourd'hui, dans des contextes tropicaux,
19:58sont les meilleurs outils pour garantir une gestion durable.
20:00Je m'explique.
20:01On est dans des contextes de pays du Sud, principalement,
20:04qui ont, si on prend le bassin du Congo,
20:06toujours un cadre réglementaire qui est plutôt performant,
20:09qui est plutôt bien pensé sur les aspects forêts,
20:10le principe même de gestion durable des forêts
20:13est dans les réglementations locales.
20:15Et j'expliquerai peut-être après ce que ça veut dire concrètement.
20:18Mais les aspects sociaux, les aspects environnementaux,
20:20même climatiques, comment ça y apparaît ?
20:22Le problème, c'est les moyens pour appliquer ces réglementations,
20:24les contrôler.
20:25Et donc, la certification, elle, elle vient apporter une garantie,
20:29puisque la certification, c'est un set d'exigences assez large.
20:32C'est des auditeurs tous les ans,
20:34des équipes d'audit pluridisciplinaires,
20:36sur le social, l'environnement,
20:37et qui vient vérifier la conformité à ces exigences.
20:41Et donc, l'association contexte réglementaire bien pensé
20:45et une certification indépendante des audits réguliers sur le terrain,
20:48ça apporte une vraie...
20:49Enfin, dans ces zones-là, c'est une vraie garantie, en tout cas pour...
20:51Donc, vous êtes en train de me dire que les contrôles existent ?
20:54Alors, les contrôles...
20:54Parce qu'il y a des contrôles régaliens, mais il y a des audits...
20:56On peut avoir un cadre réglementaire très strict,
20:58mais s'il n'y a aucun contrôle...
20:59Voilà.
21:00Non, alors, les contrôles régaliens existent,
21:01mais ils peuvent avoir des lacunes.
21:02En revanche, la certification,
21:04le principe de la certification, c'est des audits indépendants.
21:07Donc, une entreprise, un gestionnaire forestier,
21:10se lance volontairement dans la certification.
21:12Il accepte de recevoir des équipes d'audit régulièrement
21:14qui vont balayer l'ensemble des critères.
21:16Je reviens vers vous,
21:17mais vous dites même que c'est un levier de la bioéconomie.
21:20Pourquoi ?
21:21Oui, alors, ça, c'est vrai que...
21:22Là, c'est encore...
21:23On pousse le bouchon, enfin, ou l'ambition un peu plus loin encore.
21:25Je rejoins ce que vous disiez tout à l'heure.
21:27Est-ce que les bois tropicaux sont toujours demandés sur les marchés ?
21:30Oui.
21:31Il faut maintenir cette demande de bois tropicaux sur les marchés,
21:34même sur des niches ou des marchés haute valeur.
21:36L'idée n'est pas de remplacer des bois locaux, etc.
21:39Mais il faut maintenir.
21:40Pourquoi ?
21:41Parce que la gestion durable, quand elle est certifiée,
21:44c'est un vrai levier de développement local
21:45au niveau national, au niveau territorial,
21:48puisque ce sont des entreprises,
21:50ce sont des gestionnaires forestiers
21:51qui emploient des personnes.
21:53On parle de plusieurs centaines de milliers de personnes
21:55employées directement dans la foresterie
21:57et dans le bois dans cette région-là, par exemple.
22:00Je ne compte pas les emplois indirects
22:01et je ne compte pas les familles qui dépendent de ça.
22:03C'est la conservation de la biodiversité, etc.
22:05Et donc, c'est des populations qui sont ancrées,
22:08qui ont un outil de développement par l'activité forêt-bois,
22:11parce que c'est une activité qui utilise beaucoup de personnes
22:14parce qu'on reste sur de l'activité très manuelle.
22:17Et donc, c'est un vecteur de développement
22:18et d'ancrage des populations dans les pays du Sud.
22:21Ce critère social, il pèse autant que les autres
22:25dans le label que vous proposez
22:27ou est-ce qu'il y a une modulation en fonction des critères ?
22:31Nous, on a un label avec 10 principes et 70 critères.
22:34Oh, c'est beaucoup !
22:35Voilà, c'est beaucoup.
22:36Donc, c'est exigeant.
22:38C'est exigeant et il faut avoir rempli tous les critères.
22:41Ok.
22:42Ce n'est pas un au-dessus de l'autre, un à côté de l'autre,
22:45c'est en même temps.
22:46Je répète un petit peu ce phrase bien connu.
22:48Ce n'est pas grave, mais est-ce que ça veut dire…
22:50Je reviens sur les contrôles parce que vous avez donc aussi
22:53une responsabilité économique et sociale
22:57pour les pays ou les régions dans lesquelles vous menez ces contrôles.
23:02Est-ce que ça vous incite parfois à un peu plus de mensuétude ?
23:07Vous voyez ce que je veux dire ?
23:08Ok, si on leur retire le label,
23:10waouh, qu'est-ce qui va se passer derrière ?
23:12Alors, plusieurs choses peut-être avant
23:14et en lien avec ce que disait Caroline.
23:16Nous, on définit les règles à FSC.
23:17On définit ces règles-là et ces règles-là sont auditées
23:20par des organismes certificateurs extérieurs à FSC.
23:23D'accord.
23:23Ok.
23:24Indépendants de FSC.
23:25Donc, c'est eux qui vont avoir…
23:26C'est eux qui font les contrôles et nous,
23:27on n'a pas le droit d'être jugés partis de faire ces contrôles-là.
23:30Donc, ça, c'est une chose importante.
23:33Si on ne respecte pas les règles,
23:35effectivement, on perd sa certification.
23:36C'est le principe d'une crédibilité…
23:38Bien sûr, bien sûr.
23:39…qui est importante.
23:40On parlait du consommateur.
23:42À la fin, il veut cette crédibilité.
23:44Donc, ça, ça va être un élément important.
23:47Encore une fois, c'est défini par les parties prenantes environnementales,
23:51sociales et économiques, celles qui en profitent.
23:52Bon, je vous interromps parce qu'il nous reste une minute trente
23:54et je voudrais qu'on parle de la forêt française pour terminer.
23:5617,5 millions d'hectares, c'est le chiffre qu'on a trouvé,
23:59ça représente 32% de la superficie de l'Hexagone.
24:03On est en France métropolitaine.
24:06Vous avez un référentiel français.
24:08De quoi il s'agit ?
24:09Alors, on est une organisation internationale,
24:11mais on va s'adapter quand même aux réalités socio-économiques des territoires.
24:15On ne fait pas la gestion forestière de la même façon
24:16dans le bassin du Congo qu'en France ou au Canada.
24:20Et donc, on a pendant cinq ans dialogué avec les parties prenantes
24:23environnementales, sociales, économiques pour trouver le bon compromis,
24:29finalement, sur ce que doit être la gestion responsable des forêts.
24:32Et donc, on vient de définir une adaptation.
24:36Vous parliez d'évolution tout à l'heure.
24:37Donc, on a fait évoluer notre référentiel pour prendre en compte
24:39les enjeux, notamment, de changement climatique
24:42au regard des enjeux que nous apportent,
24:45y compris les producteurs, évidemment, forestiers français.
24:47Donc, il y a un label FSC France.
24:50C'est un label FSC.
24:51C'est un label FSC.
24:52Mais adapté aux réalités françaises.
24:54Comment il est reçu par les professionnels ?
24:56Ils se disent, oh là là, encore un label,
24:59ça va nous obliger encore des tracasseries
25:02ou alors, je ne sais pas, un aiguillon pour progresser.
25:05Ça dépend où on se place.
25:06Si vous êtes en fin de chaîne,
25:07vous êtes une entreprise qui a besoin de crédibilité,
25:10vous avez besoin de FSC
25:12et ça surpasse très largement les petites tracasseries
25:14que vous pouvez avoir.
25:15Après, c'est vrai que quand on est gestionnaire forestier,
25:17ça apporte des exigences
25:18et il faut qu'on ait des bénéfices supérieurs au coût,
25:22en fait, pour que ça soit intéressant pour eux.
25:23Et donc, c'est tout le travail de faire en sorte
25:25que les bénéfices qui peuvent être des bénéfices externes,
25:27de mieux vendre son doigt, d'accéder à des marchés,
25:30même internes aussi d'ailleurs, d'organisation.
25:32Ça permet de s'organiser, finalement,
25:33la certification FSC, d'avoir des process.
25:36Il faut que ça soit supérieur au coût, effectivement,
25:38de vous parler de tracasserie administrative,
25:39je parlerais d'exigence,
25:41mais voilà, il faut que les bénéfices soient supérieurs au coût
25:44et clairement, vu le développement de la certification FSC dans le monde,
25:48il semblerait que les bénéfices soient supérieurs à ces coûts
25:49et tant mieux, j'allais dire, pour nos forêts.
25:51Merci beaucoup, merci à tous les deux d'avoir participé à ce débat.
25:56C'est l'heure tout de suite du grand entretien de ce Smart Impact.
25:59Les entreprises s'engagent.
26:05Prêt pour l'impact, c'est le grand entretien de l'émission.
26:08C'est la question que je pose chaque jour
26:10à une personnalité qui compte dans notre économie
26:13et je reçois Sylvain Raymond, bonjour.
26:14Bonjour.
26:15Bienvenue, vous êtes le directeur général du mouvement
26:17Les entreprises s'engagent,
26:18qui a été créé en 2018 à l'initiative de l'Élysée,
26:21à l'initiative d'Emmanuel Macron,
26:23soutenue par le ministère du Travail.
26:24Alors, c'est d'abord un projet politique ?
26:27C'est une nouvelle vision politique.
26:30C'est le fait de se dire que l'État
26:31ne peut plus seul prendre en charge
26:34toutes les urgences sociales, sociétales
26:37et environnementales du moment.
26:39Alors, en 2018, on commence à penser cela
26:42et en fait, on se rend compte que c'était plutôt bien vu
26:44parce que le temps passe et les crises s'enchaînent, effectivement.
26:48Donc, c'est cette vision que l'État et les entreprises
26:51doivent plus travailler ensemble
26:53à la résolution de ces problématiques.
26:54Donc, c'est plutôt une philosophie sociétale, j'ai envie de dire,
26:58qui, d'une certaine manière,
27:02rassemble des positionnements politiques de tous bords.
27:06C'est vraiment l'objet de la réconciliation entre ces mondes.
27:09Est-ce que les entreprises s'en sont très vite emparées ?
27:12Ou est-ce qu'il y a eu un peu de réticence ?
27:14C'est quoi cet objet politique-là qu'on nous propose ?
27:17Non, mais elles s'en sont emparées, justement,
27:19parce que très, très vite,
27:21le projet s'est ancré dans les territoires,
27:23sur une vision de société
27:25qui est que l'entreprise a un rôle à jouer pour la société
27:27et doit prendre toutes ses responsabilités
27:30aux côtés de la puissance publique.
27:32Et donc, très vite, se sont structurés
27:33à l'échelle des départements,
27:35des clubs départementaux
27:37qui sont animés par un référent de l'État
27:40et un dirigeant d'entreprise bénévole.
27:42Et ces coalitions locales,
27:44c'est vraiment l'ADN et l'ancrage de la communauté.
27:46Aujourd'hui, c'est plus de 700 personnes
27:48qui animent, qui coordonnent les 1 500,
27:522 000 actions de la communauté
27:53à l'échelle des territoires.
27:55On est passé, entre 2022 et 2024,
27:59de 30 000 à 104 000 entreprises,
28:01aujourd'hui, dans la communauté,
28:03les entreprises s'engagent.
28:03Donc, on voit qu'il y a un mouvement de...
28:04Je disais, dans les petites 70 000,
28:06j'avais des vieux chiffres.
28:06Ça progresse.
28:08Vous, vous êtes arrivé à la direction en 2022, c'est ça ?
28:11Exactement, avril 2020.
28:12Et alors, comment vous expliquez
28:13cette croissance rapide, en quelque sorte ?
28:16Ça correspondait à un besoin
28:18des entreprises pour lesquelles
28:21ces sujets d'impact,
28:23qu'elles y soient prêtes ou non, d'ailleurs,
28:25étaient relativement complexes.
28:28La responsabilité sociale, sociétale,
28:30environnementale des entreprises,
28:32c'est beaucoup d'obligations,
28:33beaucoup de contraintes,
28:34alors qu'en fait, en France,
28:35on a développé un champ de la proactivité
28:37qui est très intéressant
28:39et qui est vraiment vecteur de performance
28:40pour l'entreprise.
28:41C'est quelle taille d'entreprise ?
28:43C'est toute taille d'entreprise.
28:43Il y a des grands groupes,
28:45des grands comptes, des PME ?
28:4796% sont des TPE, PME.
28:49On a quasiment toutes les grandes entreprises
28:51de France dans cette communauté.
28:53Et puis, bien sûr, une surreprésentation
28:55des ETI, dont les partenariats
28:59qu'on peut nouer avec le mouvement
29:00des entreprises de taille intermédiaire,
29:02notamment.
29:02Mais toutes ces entreprises s'en sont emparées
29:04parce qu'on a simplement fait quelque chose
29:06qui est de l'ordre du bon sens,
29:07qui est de simplifier tous les dispositifs
29:10qui préexistaient ou qui existaient dans l'État
29:11et qui correspondaient aux besoins
29:13de ces entreprises.
29:14Donc, très vite, en simplifiant les choses,
29:16on a créé des effets, des mouvements
29:18de mobilisation autour de ces dispositifs.
29:20Ça rejoint la loi Pacte.
29:22Complètement.
29:23Ce sont deux objets qui se nourrissent,
29:26qui sont complémentaires, qui se marient
29:28avec des entreprises qui ont défini
29:31leur raison d'être, qui pour certaines
29:32sont devenues entreprises à mission.
29:34Ensuite, les deux initiatives étaient parallèles,
29:38étaient complémentaires ?
29:39Exactement. Au moment où on réfléchit
29:40justement à la loi Pacte et à consacrer
29:43le rôle de l'entreprise dans la société
29:45avec l'intérêt social, la raison d'être,
29:47l'entreprise à mission,
29:49c'est les prémices des entreprises s'engagent.
29:51Et je trouve que la complémentarité
29:52est très intéressante.
29:53C'est que la loi Pacte fixe le cap,
29:56la vision du pays sur l'entreprise
29:58avec un écosystème en France,
30:00un panel de dispositifs qui permet
30:02à tous les dirigeants d'entreprise,
30:03quelle que soit la taille,
30:04d'exprimer une responsabilité sociale,
30:06sociétale, environnementale
30:08la plus complète possible.
30:09Nous, on est simplement le véhicule
30:11en complément qui va accompagner l'entreprise
30:13d'où qu'elle vienne, d'où qu'elle parte
30:15en termes de maturité,
30:17le plus loin possible sur le chemin d'engagement.
30:18Mais c'est peut-être un peu moins contraignant.
30:19Enfin, quand on veut devenir
30:21entreprise à mission,
30:22ça veut dire qu'on inscrit,
30:23ça a la raison d'être dans ses statuts.
30:25Voilà.
30:25C'est peut-être un peu moins contraignant
30:26d'intégrer la communauté
30:28et les entreprises s'engagent.
30:30C'est pas du tout contraignant.
30:31C'est-à-dire que nous,
30:32quand on rejoint la communauté,
30:33à travers notamment la plateforme,
30:34on demande à ce que l'entreprise
30:36prenne au moins deux engagements
30:37parmi les douze, treize thématiques
30:39qu'on propose.
30:40D'accord.
30:40C'est les premières marches de l'escalier
30:42de l'entreprise engagée.
30:44Et puis, en fait, au fil des ans,
30:45on a des entreprises qui progressent.
30:47Et nous, notre vocation,
30:48c'est de faire en sorte que d'année en année,
30:49elles prennent de plus.
30:50On passe de deux à trois, à quatre, à dix.
30:52Exactement.
30:53Et on a effectivement des entreprises
30:55qui, des années après,
30:55vont se poser la question
30:56de mettre la raison d'être dans les statuts,
30:58voire de se transformer
31:00en entreprise à mission.
31:01On a pas mal de trajectoires comme celle-ci.
31:03On vient d'intégrer parmi
31:04nos entreprises mécènes
31:06la vice-présidence de l'association
31:08où les entreprises s'engagent.
31:09Par exemple, Cofidis,
31:10qui est une entreprise
31:11de la galaxie Crédit Mutuel Alliance Fédérale,
31:14on voit à quel point
31:15les engagements de Cofidis
31:17dans la communauté
31:17lui permettent d'exprimer, justement,
31:19et de remplir ses objectifs
31:21sociaux, sociétaux,
31:22notamment dans le cadre
31:23de sa mission d'entreprise.
31:24Oui, le Crédit Mutuel Alliance Fédérale
31:26qui a créé le dividende sociétal,
31:28qui consacre une partie
31:30de ses bénéfices annuels.
31:32Bon, on va pas rentrer dans le détail,
31:34mais on a vraiment une démarche d'entreprise
31:35qui correspond à l'engagement.
31:37Quand vous entendez le mot impact,
31:39j'aurais pu commencer l'interview par ça,
31:41mais spontanément,
31:42vous pensez à quoi ?
31:44Au sociétal ?
31:46Au S de RSE ?
31:48Nous, on considère
31:49qu'une entreprise
31:50qui va avoir
31:51un système d'engagement
31:52le plus complet,
31:53le plus performant,
31:55c'est une entreprise
31:56qui est cohérente,
31:56qui est à la fois très forte
31:58sur le volet social,
31:59sur le volet sociétal
32:00et sur le volet environnemental.
32:02Maintenant,
32:04les entreprises s'engagent,
32:05c'est une émanation
32:06notamment du ministère du Travail,
32:09c'est lui qui a l'impulsion
32:10et elle est née
32:11sur le fait
32:12de relancer en France
32:13l'ascenseur social,
32:14de lutter contre les inégalités.
32:16Donc, on a encore
32:16un volet social
32:17qui est très puissant,
32:19mais progressivement,
32:19sur ces 13 thématiques
32:21que j'évoquais,
32:22on couvre tout le spectre
32:24de la responsabilité sociale
32:26et sociétale
32:26des entreprises.
32:28Nous, quand on pense
32:28d'impact,
32:29c'est qu'à un moment,
32:30il y a ce dispositif
32:32qui est né
32:32au cœur de l'État.
32:34C'est de savoir
32:35si cette vision initiale
32:36qui est que
32:37État entreprise ensemble
32:38vont plus vite
32:39et vont plus loin
32:40est vrai ou pas.
32:41C'est ça,
32:42notre enjeu.
32:43Mais alors,
32:43avec cette année de recul,
32:45qu'est-ce que vous dites ?
32:46Parce qu'effectivement,
32:47ça pouvait être,
32:48on parle souvent,
32:50même au sein des entreprises,
32:51du travail en silo,
32:52des directions
32:53qui ne se parlent pas
32:53les unes avec les autres.
32:55Donc là,
32:55c'était deux entités,
32:57le public et le privé,
32:58qui se regardaient
32:59en chien de faïence,
33:00qui commencent à travailler
33:01un peu mieux ensemble.
33:02C'était la même chose
33:03entre les différents ministères
33:04qui proposaient
33:05différentes initiatives.
33:06Nous, on est devenu
33:07le dispositif unique
33:08qui permet de réconcilier
33:09ces mondes
33:10autour de raisons d'être.
33:11Mais ça marche pas ?
33:12Déjà, premièrement,
33:14au moment où on cherche
33:15des économies,
33:17quand les entreprises
33:19s'engagent,
33:20son modèle économique,
33:20c'est un euro
33:21d'argent public,
33:22sept euros d'argent privé.
33:24Donc c'est assez innovant.
33:25C'est la première politique publique
33:26financée à 70%
33:28par les entreprises.
33:29Ça, c'est le premier point.
33:31Le deuxième point,
33:31c'est de savoir
33:32si les entreprises
33:32qui sont dans la communauté
33:33en font plus,
33:34moins que les autres.
33:36Donc là,
33:36il y a le rapport d'impact,
33:37effectivement,
33:37qui a été remis
33:39à la ministre
33:40à l'été,
33:41en juillet dernier.
33:43Et on observe,
33:44effectivement,
33:44que les entreprises
33:45de la communauté,
33:46sur typiquement le sujet
33:47qui nous intéresse le plus,
33:48qui sont le recrutement
33:49des publics
33:50les plus éloignés
33:51de l'emploi,
33:52recrutent en moyenne
33:5310% de publics
33:54en plus que celles
33:55qui n'y sont pas.
33:56Et on parlait tout à l'heure
33:57des coalitions locales,
34:00ces entreprises
34:00qui ont recours
34:01aux actions,
34:022000 actions
34:02qui sont mises en place
34:03par les clubs.
34:04Et on voit
34:05qu'effectivement,
34:06les entreprises
34:07qui agissent
34:08dans ces clubs
34:08recrutent jusqu'à
34:092,5 fois plus
34:10de publics éloignés
34:11de l'emploi.
34:11Donc,
34:12on a cette démonstration
34:13que ces actions,
34:16dès qu'elles sont mutualisées,
34:18ça permet d'aller
34:19beaucoup plus vite,
34:20y compris sur des publics
34:22très éloignés de l'emploi.
34:23Je pense aux bénéficiaires
34:24du RSA,
34:25je pense aux personnes
34:25en situation de handicap
34:26où ce sont là
34:27les écarts les plus importants
34:29en termes de retombées.
34:31Et puis,
34:31peut-être un dernier chiffre
34:33sur la performance
34:34parce que nous,
34:35à travers les entreprises
34:36s'engagent,
34:36dans la continuité
34:37de la loi PAC,
34:37notre enjeu,
34:38c'était de se dire
34:38on va réconcilier
34:39performance économique
34:41sociale,
34:42sociétale et environnementale.
34:43C'est bien de le dire,
34:44mais est-ce que dans les faits,
34:45c'est vrai ?
34:46Et de la même manière,
34:47alors c'est des instituts
34:48qui ont travaillé pour nous
34:49ces rapports,
34:51les entreprises de la communauté
34:52se disent beaucoup plus performantes
34:53que celles qui n'y sont pas.
34:54C'est 29% versus 19%.
34:57Les entreprises de la communauté
34:58ont plus de facilité
35:00à conserver les collaborateurs.
35:01Il y a des écarts de 25 points
35:03entre celles qui sont
35:04dans la communauté
35:04et celles qui...
35:05Donc, on arrive progressivement
35:06à relier ces deux enjeux.
35:08Et j'imagine que ces chiffres-là,
35:10vous les donnez
35:10quand il s'agit de convaincre.
35:11Parce que quand...
35:14C'est un peu un monde idéal
35:15dont on parle ensemble.
35:17Mais quand il y a
35:18crise énergétique,
35:20crise Covid,
35:22géopolitique,
35:24chaotique,
35:25sans parler du contexte politique
35:27aujourd'hui,
35:28il y a aussi beaucoup
35:29de chefs d'entreprise
35:30qui se disent
35:31« Attendez, ok,
35:31mais ma priorité,
35:32c'est d'abord
35:32de pérenniser ma boîte. »
35:33Exactement.
35:34Et nous,
35:35on leur dit
35:35« Ça, c'est la priorité
35:37qui apparaît à court terme. »
35:38Une entreprise
35:39qui cesse de s'engager
35:40à court terme,
35:41elle se met en danger
35:41sur le long terme.
35:42On a un mantra
35:43qui est l'entreprise
35:44sera engagée
35:44ou ne sera pas.
35:46Une entreprise
35:46qui va...
35:47C'est du bon sens absolu,
35:49mais à un moment
35:50cessé de se tourner
35:52vers des publics
35:53éloignés de l'emploi
35:54dans sa stratégie
35:55de recrutement,
35:56à court terme,
35:57elle va avoir
35:57moins de solutions
35:58et à long terme,
35:59ça ne sera plus
36:00aucune solution.
36:00Donc,
36:01l'idée de se dire
36:01que la meilleure manière
36:03d'investir l'avenir,
36:04y compris dans des périodes
36:05de crise,
36:06et là,
36:06je pense qu'on en a vraiment
36:07104 000 ambassadeurs
36:08dans la communauté.
36:09Mais quand on n'a plus
36:10les moyens d'investir...
36:12J'entends l'argument
36:13et nous,
36:14on le porte ici
36:14dans cette émission
36:15très régulièrement,
36:16mais est-ce que,
36:17finalement,
36:19cet argumentaire
36:21pour convaincre
36:21que vous portez
36:22avec conviction,
36:24il a plus de mal
36:25à passer en période
36:26de crise ?
36:27Je ne pense pas.
36:28Je pense qu'en période
36:29de crise...
36:30C'est pas un contre-intuitif.
36:30En période de crise ?
36:31Non,
36:31ce n'est pas contre-intuitif
36:32parce que les crises
36:33creusent les inégalités.
36:35Oui.
36:35Et quand on veut répondre
36:37à ces inégalités
36:37le plus rapidement possible
36:38pour sortir de la crise,
36:40quel est l'acteur
36:41dans les parties
36:43prenantes sociétales
36:44qui est la plus grande
36:45puissance de frappe,
36:46même fragilisée ?
36:47C'est l'entreprise.
36:48Qui a les compétences,
36:50qui a les moyens financiers,
36:51mais qui doit garder
36:52cet état d'esprit
36:53qui est de se dire
36:53que le dernier axe
36:55sur lequel je vais couper
36:56dans ces moments-là,
36:58c'est cet enjeu
36:58d'engagement
36:59qui est de l'investissement
37:00d'avenir.
37:01Alors, on vous a invité
37:01cette semaine
37:02parce qu'il y a
37:02plusieurs événements
37:03à venir.
37:05Ce 25 septembre,
37:06vous organisez
37:07Patron dans ma ville
37:07à Bagnolet.
37:09Alors, il y a une dizaine
37:09de dirigeants
37:10de la communauté
37:11des entreprises s'engagent.
37:12Je vais en citer quelques-uns.
37:14Le groupe ADP,
37:14BNP Paribas,
37:15Transdev,
37:16Crite Media One.
37:18Qu'est-ce qui va se passer ?
37:19À quoi on va assister,
37:20en fait ?
37:20Il y a un programme
37:21qui est,
37:22je l'évoquais tout à l'heure,
37:23dans les origines même
37:25de la communauté
37:25des entreprises s'engagent,
37:26qui est des entreprises s'engagent
37:27pour les habitants
37:28des quartiers prioritaires
37:29de la ville.
37:30Je disais qu'on avait fait
37:31en sorte de rassembler
37:33toutes les initiatives du genre
37:35au sein d'une même initiative.
37:36Le programme Pacte
37:37des entreprises s'engagent
37:38pour les quartiers
37:38de l'Agence nationale
37:40de la cohésion des territoires
37:40a été intégré
37:41dans les entreprises s'engagent.
37:42Ça représente aujourd'hui
37:4422 000 entreprises
37:45qui, dans cette communauté,
37:48passent à l'action
37:48à travers notamment
37:49des recrutements
37:50de jeunes éloignés de l'emploi.
37:52Il y a le pacte
37:53et puis il y a des expérimentations,
37:54il y a des actions
37:55que nous lançons nous-mêmes
37:56à l'échelle des entreprises s'engagent
37:57qui consistent
37:58à aller vers ces publics.
38:00En fait, les jeunes,
38:01notamment des quartiers prioritaires
38:03de la ville,
38:04ils ont beaucoup de talent
38:05mais ils ont très peu
38:06d'opportunités.
38:07Et du coup,
38:08on s'est dit,
38:08inventons une action
38:10qui permet à des dirigeants
38:11d'entreprises,
38:11ceux que vous avez cités
38:12et bien d'autres,
38:13d'aller au contact.
38:14La première édition
38:15des patrons dans ma ville,
38:17elle a eu lieu
38:18le jour de la mort de Naël,
38:21l'après-midi même
38:22à Sartrouville,
38:22avec le patron de Carrefour,
38:24avec le patron de Gameloft,
38:25avec Demba Yatera
38:26qui est un patron issu
38:27des quartiers prioritaires
38:28de la ville à Trappes.
38:30Il y avait des jeunes
38:30qui sont arrivés
38:31avec la tête baissée,
38:32ils sont repartis
38:32avec des étoiles dans les yeux.
38:34Et donc,
38:34on est en train de faire en sorte
38:35que ces actions
38:37se déploient partout en France,
38:38notamment avec l'aide
38:38de France Travail.
38:40Et donc, le 25,
38:41dans deux jours,
38:41on aura une réplique
38:43de cette action
38:43qui permet à des dirigeants
38:44d'entreprises
38:45d'aller voir
38:45une dizaine,
38:46vingtaine de jeunes
38:47en contrat d'engagement jeune
38:48et de leur proposer
38:49des opportunités,
38:50d'avoir des discussions
38:51ouvertes,
38:52en rond,
38:52au même niveau
38:54et de faire en sorte
38:54que derrière,
38:55on puisse rétablir ce délai.
38:58Et juste avant,
38:59demain,
38:59vous signez
38:59avec une trentaine
39:01de chefs d'entreprise,
39:02membres de la communauté,
39:03une tribune
39:04sur les mêmes thématiques,
39:05quartier de banlieue,
39:06politique d'insertion professionnelle.
39:08Alors,
39:09ça fait des années
39:10que les politiques
39:12de la ville existent.
39:14Mais il y a des inégalités
39:16profondes qui demeurent.
39:17Ça veut dire quoi ?
39:18C'est-à-dire qu'on a jeté
39:18de l'argent par les fenêtres ?
39:20Alors,
39:20ce n'est pas à moi d'en juger,
39:21mais ça fait des années,
39:22effectivement,
39:23que les politiques publiques
39:24de la ville existent.
39:25Et à aucun moment,
39:26on s'est dit
39:27qu'on allait miser,
39:28là encore,
39:29sur la force de frappe
39:29de ces dirigeants d'entreprises
39:31qui pouvaient avoir
39:31une partie de la solution.
39:33Et nous,
39:33on n'est pas en train de dire
39:34que tout passera par l'entreprise
39:36comme certains acteurs économiques,
39:38qui considèrent
39:38que cette urgence sociale
39:40doit être seulement
39:41prise en charge
39:42par l'entreprise.
39:43On est dit
39:43que c'est le résultat,
39:44justement,
39:44d'une alliance entre les deux.
39:46Et donc,
39:46oui,
39:47faire en sorte
39:48que les entreprises
39:49puissent comprendre
39:49que dans ces quartiers-là,
39:51il y a des viviers
39:51de recrutement,
39:53qu'il y a un enjeu
39:53de formation,
39:55que travailler sur
39:55les inégalités
39:57qui demeurent
39:58au sein de ces quartiers,
39:59c'est préparer
40:00des écosystèmes
40:01qui sont plus stables
40:01et plus pérennes
40:02pour les entreprises elles-mêmes.
40:04Ce qui est certain,
40:05et il faut qu'on se dise
40:05les choses,
40:06c'est qu'il y a
40:07qui ont fait le choix
40:08de recruter,
40:10de former,
40:10de sensibiliser,
40:12d'acheter
40:12dans les quartiers prioritaires
40:13de la ville.
40:14Et donc là,
40:14avec la mobilisation
40:15de ces 100 chefs d'entreprise
40:17qui lancent le mouvement,
40:18déjà 10 000 entreprises
40:19qui nous ont rejoints,
40:20l'idée,
40:21c'est d'essayer
40:21d'aller beaucoup plus loin
40:22et de se dire
40:23que l'entreprise
40:23peut jouer un rôle.
40:24Et on va rester sur ce thème
40:25avec quelques chiffres
40:26sur le chômage
40:27dans les quartiers prioritaires.
40:29Il est 2,5 fois plus élevé
40:31qu'ailleurs.
40:32Plus d'un quart des jeunes
40:33de 16 à 25 ans
40:34ne sont ni en emploi,
40:35ni en études,
40:36ni en formation.
40:38Si on est très concret,
40:39alors moi,
40:39ce que je comprends,
40:40c'est qu'il faut déjà
40:42une volonté.
40:44Là,
40:44il y a une centaine
40:46de signataires.
40:50Il faut des dispositifs.
40:52Il faut simplement
40:53que les entreprises
40:54changent leur curseur
40:56et au lieu de regarder
40:56toujours là,
40:57se disent
40:57tiens,
40:58je vais regarder
40:58sur le côté.
41:00C'est quoi le...
41:01Si on est concret
41:02dans ce que vous proposez,
41:03vous,
41:03pour changer ces chiffres,
41:05quand même,
41:06c'est la tendance ?
41:07Ce que vous dites,
41:07il faut déjà
41:08une impulsion politique
41:09qui manquait,
41:10en toute transparence,
41:12jusqu'à maintenant
41:13et longtemps avant.
41:16Il faut un cadre
41:17et je pense que le pacte
41:18des entreprises
41:19s'engagent pour les quartiers
41:20qui a une mobilisation
41:21collective
41:22avec des objectifs
41:23à se fixer
41:23sur le mentorat
41:24des jeunes,
41:25sur le recrutement
41:26des jeunes,
41:27sur l'apprentissage,
41:29bien sûr,
41:30est un cadre.
41:31Et puis,
41:31les actions concrètes.
41:32Bien sûr,
41:33patron dans ma ville,
41:33c'en est une.
41:34On en faisait une trentaine
41:35l'année dernière.
41:36Là,
41:36on passe à plusieurs centaines,
41:38notamment avec
41:38l'appui de France Travail.
41:39On pourrait aller,
41:40si les mécènes
41:40nous font confiance,
41:41jusqu'à plusieurs milliers
41:42d'actions dans les quartiers
41:43prioritaires de la ville.
41:44Ça,
41:44c'est un premier point.
41:45Il y a d'autres expérimentations.
41:46Pardon,
41:46je vous interromps,
41:47mais on va parler
41:48des autres expérimentations après.
41:49Mais à chaque fois
41:50qu'il y a un patron
41:51dans ma ville,
41:52ça veut dire
41:53qu'il y a des jeunes
41:53qui trouvent du boulot
41:54ou à qui une formation
41:56est proposée,
41:56ou etc.
41:57La promesse d'un patron
41:58dans ma ville,
41:58c'est que chaque jeune
41:59repart avec une opportunité.
42:02Un minima,
42:03une immersion professionnelle,
42:04ces périodes
42:05d'un jour à un mois
42:06dans une entreprise,
42:08contrat d'apprentissage,
42:10voir,
42:10et on en a vu,
42:11je parle de Sartrouville,
42:12on l'avait expérimenté,
42:14où il y a trois personnes
42:14qui ont été directement recrutées
42:16par les patrons
42:16qui étaient présents.
42:17On parle des autres expérimentations.
42:18Autre expérimentation
42:20dans les quartiers
42:20prioritaires de la ville,
42:21c'est des opérations
42:22qu'on va mettre en place
42:23en pied d'immeuble,
42:24où on va au contact.
42:25C'est l'idée du aller vers,
42:26d'ailleurs,
42:26de France Travail.
42:27Et nous,
42:28on y va avec nos entreprises.
42:29Donc ça,
42:29c'est des actions
42:30qui se déploient aussi
42:31partout en France.
42:32Dans les expérimentations
42:33auxquelles on croit beaucoup,
42:34toujours dans cette idée
42:35du aller vers,
42:35il y a le tram de l'emploi
42:36qui se déploie
42:37dans toutes les villes
42:38où il y a un tram,
42:39bien sûr.
42:40C'est né à Nantes,
42:41Toulouse,
42:41Bordeaux,
42:42Marseille,
42:43Lyon.
42:44Ces actions,
42:44on part du cœur de ville
42:45et on va
42:46et on traverse
42:47avec le tram
42:47tous les quartiers
42:48prioritaires de la ville
42:49avec une cinquantaine
42:51de recruteurs à bord.
42:52Et pareil,
42:52sur toutes ces opérations
42:53qui sont des expérimentations
42:54du ré-recruiter autrement,
42:56notamment pour
42:56les opérateurs de l'emploi,
42:58systématiquement,
42:59on est sur des taux de sortie
43:00qui sont au-delà
43:01de 70-80%.
43:03Puis on utilise,
43:05et là,
43:05c'est des innovations croisées,
43:08le sport,
43:08de plus en plus.
43:10Thibaut Guilloui,
43:11directeur général
43:11de France Travail,
43:12disait qu'il avait augmenté
43:13la part des jeunes
43:14des quartiers prioritaires
43:15de la ville
43:16dans le contrat
43:16d'engagement jeune.
43:17Je crois que c'est
43:17plus 15 à 20%
43:18ces derniers temps.
43:19c'est simplement en utilisant
43:21les clubs sportifs engagés
43:22qui sont dans ces quartiers.
43:24Et on arrive,
43:24via le sport,
43:25à réorienter
43:26ces populations,
43:27ces jeunes,
43:28ces habitants
43:28vers les dispositifs
43:30qu'on propose.
43:31J'imagine là
43:32des téléspectateurs,
43:34des téléspectatrices,
43:35des jeunes qui vivent
43:35en zone rurale
43:36et qui sont en train
43:37de se dire
43:38« il est bien gentil
43:39ce monsieur Raymond,
43:40mais il n'y en a que
43:41pour les jeunes des bons lieux ».
43:42Maintenant,
43:43on a un programme
43:44des entreprises s'engagent
43:45pour la ruralité,
43:46bien sûr.
43:48Avec autant de moyens ?
43:49Non.
43:50Très clairement.
43:51Et ça,
43:51c'est intéressant.
43:52C'est que nous,
43:53aujourd'hui,
43:53l'action qui est la nôtre,
43:55je disais 70%
43:56de financement privé,
43:5710% de financement public.
43:59Le côté pervers
44:00de ce modèle économique,
44:01c'est que ça dépend
44:02du bon vouloir
44:02et de la volonté
44:03de nos décideurs,
44:05qui soient économiques
44:05et politiques.
44:07Il s'avère
44:07qu'on a un certain nombre
44:08d'acteurs,
44:09d'entrepreneurs
44:10qui commencent
44:11à miser sur la ruralité,
44:12mais je peux vous assurer
44:13que ce n'est que le début.
44:15Dans les projets
44:15emblématiques,
44:17il y a bien sûr
44:18toujours ces enjeux
44:19qui sont d'aller au contact,
44:20donc ça ne sera pas un tram,
44:21mais c'est des bus,
44:22avec un mécène
44:23comme Transdev,
44:24on va avec des bus
44:24vers des forums des métiers,
44:27vers des actions de recrutement,
44:28on emmène ces personnes
44:29issues des territoires
44:30isolées, reculées.
44:32Et puis,
44:32il y a tout un projet
44:33qui consiste à structurer
44:342000 épiceries
44:36solidaires et inclusives,
44:38qui sont à la fois
44:38des lieux,
44:39bien sûr,
44:40on recrée des lieux de vie
44:42dans des villages,
44:43souvent,
44:43où on en manquait,
44:45mais on va pouvoir là aussi
44:46savoir exactement
44:47quelles sont les offres d'emploi
44:48les plus proches,
44:50l'accès à un conseiller
44:50de France Travail,
44:51etc.
44:52Ça,
44:53c'est une action
44:53qui est très concrète,
44:54très symbolique,
44:55qui nous tient à cœur
44:56parce qu'on recrée
44:57du lien au cœur
44:58de ces territoires ruraux.
45:01Il y a un autre axe
45:02de votre engagement,
45:04c'est pour les seniors,
45:05vous avez rédigé
45:06un guide engagé
45:07sur l'entreprise
45:07pour l'emploi
45:08des 50 ans et plus.
45:09Est-ce que vous commencez
45:10à avoir des retours
45:12d'expérience,
45:13d'efficacité
45:15sur ce sujet ?
45:16Oui,
45:16alors,
45:17des retours assez simples
45:18qui sont que les dirigeants
45:20d'entreprises
45:20qui s'y mettent
45:21à recruter des seniors
45:23ont une réaction
45:25toute bête
45:26qui était
45:26« pourquoi j'y avais pas pensé
45:27avant ? »
45:28C'est aussi simple que ça.
45:31Ce qui est intéressant,
45:32c'est que c'est la première fois
45:32que pour les seniors,
45:34il y a une mobilisation collective,
45:35c'est-à-dire qu'on n'a pas fait
45:36les choses tout seul,
45:37c'est une impulsion
45:38de la ministre du Travail
45:38qui croit
45:39dur comme fer,
45:40Astrid Pano-Sciambouvé,
45:42qui nous a dit
45:43et qui nous a mis en responsabilité
45:44l'ensemble des opérateurs,
45:45je pense à l'APEC,
45:46à France Travail,
45:47bien sûr à la NDRH,
45:49au Club Landois,
45:50pour essayer de penser
45:50à un plan
45:51qui consistait
45:52dans un premier temps
45:53simplement
45:54à montrer
45:54que c'était possible,
45:56à rabattre
45:57tous les préjugés
45:58qu'on pouvait avoir
45:59sur le sujet des seniors,
46:01le manque d'ambition,
46:02le manque de dynamisme,
46:03etc.
46:04Et ça,
46:04dans un premier temps,
46:06ça a pu suffire.
46:07On voit que les chiffres
46:08progressivement augmentent,
46:09le taux d'emploi des seniors
46:10augmente considérablement,
46:12c'est une bonne chose,
46:13il faut aller plus loin.
46:14Et là,
46:14on arrive dans une phase
46:15de passage à l'action,
46:17ça j'engage
46:17toutes les entreprises
46:18qui nous écoutent
46:19à venir les expérimenter
46:21sur le terrain
46:21puisqu'il y a des centaines
46:22d'actions
46:23de recrutement
46:25des seniors,
46:26d'actions d'expérimentation
46:28à travers des dispositifs
46:29de reconversion
46:30plus courts,
46:31je pense aux dispositifs
46:31à tout senior
46:32qui est porté par
46:33également France Travail,
46:35IFOCOP,
46:36qui sont des expérimentations
46:37de terrain
46:37qu'on va accélérer
46:39en cette deuxième partie
46:40d'année,
46:41début d'année 2026.
46:42D'accord,
46:42mais donc,
46:43il y a quoi ?
46:43Il y a un a priori
46:45presque culturel
46:47contre lequel
46:47vous devez lutter ?
46:48On oublie souvent
46:50que les compétences
46:52n'ont pas d'âge,
46:54qu'elles ont seulement
46:54de la valeur
46:55et que dans nos entreprises,
46:58on oublie aussi
46:59que c'est tout le sujet
47:00de la transmission
47:01des compétences
47:02qui est en jeu
47:03et donc,
47:04effectivement,
47:04de manière très naturelle,
47:06un dirigeant d'entreprise
47:07a deux candidats égales.
47:08Il avait tendance
47:09à se tourner
47:10vers le plus jeune
47:11d'entre eux.
47:12Or,
47:12tous ceux qui s'y sont mis
47:13et là,
47:14il suffit d'être avec nous
47:15sur les déplacements
47:17des clubs,
47:17les entreprises s'engagent,
47:19vous disent
47:19non,
47:20il n'y a pas de problème
47:21de stabilité,
47:22il y a en plus
47:23des capitaux,
47:25des compétences
47:26qui peuvent être transmis
47:27de manière plus facilement
47:28et c'est là aussi
47:29une source de performance
47:30pour l'entreprise.
47:31Je vous écoutais tout à l'heure
47:33parler de la ministre actuelle,
47:34Astrid Panos-Yambouvé,
47:35mais des ministres du travail
47:37qui disent
47:38oh là là,
47:38moi je vais m'occuper
47:39de l'emploi des seniors,
47:40je ne sais pas,
47:41ça fait 30 ans
47:41que j'en entends.
47:44Moi,
47:44j'ai entendu des ministres
47:45et on en était,
47:46c'est pour ça que je le dis,
47:47s'occuper de l'emploi des jeunes.
47:49Je crois que la ministre
47:50Astrid Panos-Yambouvé
47:52avec Catherine Vautrin
47:53est l'une des premières
47:54à s'attaquer
47:54à l'emploi des seniors.
47:55C'est à mon sens...
47:57C'était bien cosmétique
47:57quand on l'entendait
47:58chez les autres.
47:59Je ne sais pas,
47:59mais en tout cas,
48:00c'est la première fois
48:01qu'un plan global,
48:03concret,
48:04et avec des premières réussites
48:05qui sont finalement
48:07assez intéressantes
48:10et déployées.
48:12Parce qu'on est en retard
48:12par rapport,
48:13pardon de vous interrompre,
48:13on est en retard encore
48:14par rapport à nos voisins européens
48:15sur l'emploi des seniors.
48:16On est très en retard
48:17sur ces sujets
48:18par rapport à l'Allemagne,
48:20au Danemark,
48:20où globalement
48:21les taux d'emploi des seniors
48:22sont effectivement
48:22beaucoup plus bas
48:23en France.
48:25Je crois qu'il doit être
48:25autour de 60% aujourd'hui,
48:27donc ça fait plus
48:27d'un senior sur trois
48:29qui est encore
48:29en recherche d'emploi.
48:32Mais je le dis,
48:33et c'est assez rare
48:34pour être souligné,
48:35ce qui s'est passé
48:36sur le sujet des seniors,
48:37c'est une mobilisation collective
48:39des opérateurs
48:41sans précédent.
48:43Quand vous dites
48:43les opérateurs...
48:45Les France Travail,
48:46l'opérateur public,
48:47les entreprises s'engagent
48:48et tous les acteurs
48:49qui sont bien sûr
48:50dans la société civile
48:51mobilisée,
48:52je pense au Club Landois,
48:53à Senior Force Plus.
48:55Et le fait d'avancer ensemble,
48:56c'est encore l'idée
48:57du bon sens
48:57qui est qu'ensemble
48:59on va beaucoup plus loin,
49:00nous permet quand même
49:01d'avoir aujourd'hui
49:02des premiers résultats
49:03et de l'optimisme
49:04pour la suite.
49:04Il nous reste deux minutes.
49:06Si on se projette,
49:06est-ce qu'il y a d'autres
49:07grandes causes comme ça ?
49:09Parce qu'on dirait
49:09que ce sont des grandes causes,
49:10l'emploi des seniors,
49:11l'emploi des jeunes,
49:12que ce soit en zone rurale
49:13ou en quartier prioritaire
49:15de la vie.
49:15Est-ce que vous,
49:15vous avez identifié
49:17comme ça
49:17un autre levier à activer
49:19en disant
49:20là on est en retard
49:20et avec ce mécanisme,
49:24la publique privée,
49:25on peut être efficace ?
49:26Oui,
49:26et il y en a un
49:27qui nous tient
49:27particulièrement à cœur
49:28quand on vient
49:29de cet ADN de la jeunesse,
49:32c'est la voie professionnelle.
49:33C'est qu'en France,
49:35il faut effectivement
49:36une voie d'excellence.
49:37Les lycées professionnelles,
49:39essayer de les promouvoir.
49:41Oui,
49:41parce qu'on considère encore
49:43c'est la voie pro
49:44comme une voie de garage
49:45et très honnêtement,
49:46pour faire des actions
49:48toutes les semaines
49:48avec ces jeunes.
49:51On n'est quand même
49:52pas loin de réussir
49:53en musclant le jeu
49:53là aussi,
49:55la mobilisation des entreprises,
49:56la découverte des métiers,
49:57du lien école-entreprise,
49:58le fait que des entreprises
49:59puissent rentrer
50:00dans les lycées.
50:01On aimerait lancer
50:02prochainement l'opération
50:03Pro dans mon lycée
50:04dans tous les lycées
50:05professionnels de France
50:06à la manière du duo day
50:07sur le handicap
50:08pour que les entreprises
50:09rentrent dans les lycées
50:10professionnels.
50:1140% des jeunes
50:13issus de ces filières
50:14ne trouvent pas de travail
50:15après six mois.
50:17Donc ça,
50:17c'est un vrai chiffre pour nous.
50:18Pourquoi ?
50:18Souvent parce qu'il y a
50:19un manque de lien
50:21avec l'entreprise.
50:22On parle de lycées
50:23professionnels
50:24et vous nous dites
50:24que les entreprises
50:25n'y rentraient pas.
50:26Exactement.
50:27Et donc nous,
50:27ce qu'on est en train
50:28de faire,
50:28c'est quelque chose
50:28d'assez simple,
50:29c'est de maintenir
50:30les ambitions passées
50:31d'ailleurs du gouvernement
50:34sur le sujet
50:35avec des mécènes privés.
50:36C'est toute l'originalité
50:37qui va déployer
50:38toutes les solutions
50:39technologiques
50:40qui permettent
50:40de connecter
50:41nos entreprises
50:42à ces lycées
50:42professionnelles,
50:44de faire en sorte
50:44que nos clubs,
50:45ces 600-700 personnes
50:46dont je parlais tout à l'heure,
50:48mettent en priorité
50:48en place
50:49des actions de découverte
50:50des métiers.
50:50On a besoin pour ça
50:51de déverrouiller encore
50:53un peu les portes
50:53des écoles
50:54d'éducation nationale,
50:55mais on y parvient,
50:56il y a des grandes avancées
50:57sur le sujet,
50:58puis de faire en sorte
50:59qu'il y ait de plus en plus
51:00d'entreprises
51:00dans tous les formats
51:02de politique publique
51:02qui sont opérés,
51:03je pense notamment
51:04au programme Avenir Pro
51:05des France Travail
51:06et de Mission Locale
51:07où il manque encore
51:09des entreprises
51:09qui viennent au contact
51:11de ces jeunes.
51:11Donc il y a plus de 8 taxes,
51:13je ne vais pas les détailler ici,
51:14mais c'est vrai que ça,
51:15c'est une ambition
51:16qui nous tient beaucoup à cœur.
51:17La jeunesse,
51:17pour le coup,
51:18c'est aussi un investissement
51:19d'avenir
51:20et si on n'aide pas ces jeunes,
51:22on n'y arrivera pas.
51:23Merci beaucoup,
51:24Sylvain Raymond
51:24et à bientôt
51:25sur Bsmart for Change.
51:26On passe à notre rubrique
51:27Startup tout de suite.
51:28Smart Ideas,
51:35c'est notre rubrique
51:36Startup et Innovation
51:37et j'accueille Aménoël Chalit.
51:38Bonjour.
51:39Bonjour.
51:39Bienvenue.
51:40Vous êtes le président
51:41d'Ocean Wings,
51:42entreprise française
51:43qui a été créée en 2018.
51:44Avec quelle idée ?
51:46Une idée simple.
51:48Tout ce qu'on consomme
51:49transite un jour ou l'autre
51:50par des navires.
51:51C'est 50 000 navires
51:53de la flotte mondiale.
51:54C'est 2 milliards de tonnes
51:55d'émissions de CO2 par an
51:57et on a une solution
51:58très simple
51:59qui est d'utiliser le vent.
52:00Une solution
52:00qui est vieille
52:01de plusieurs milliers d'années
52:02mais que la technologie
52:03permet de remettre
52:04au goût du jour
52:05avec beaucoup d'efficacité.
52:06Avec des ailes,
52:08c'est ça ?
52:08Qui sont rigides
52:09ou semi-rigides ?
52:10Absolument.
52:11Vous imaginez la même chose
52:12qu'une aile d'avion,
52:13une quarantaine de mètres
52:14d'envergure
52:15mais on les met
52:15à la verticale
52:17sur le pont
52:17des grands navires de commerce
52:18et ça leur permet
52:19d'économiser jusqu'à
52:2030 ou 40 %
52:21de leur carburant
52:22et donc de réduire
52:24leurs émissions d'autant.
52:25Oui.
52:25Et de faire des économies
52:27aussi, évidemment.
52:28Les deux objectifs
52:29sont liés.
52:30Donc, sept ans
52:31après la création,
52:32vous en êtes où
52:32du développement
52:33d'Ocean Mix ?
52:33Alors, Ocean Mix
52:34est une entreprise
52:34aujourd'hui
52:35d'un petit peu
52:36moins de 60 personnes
52:37fortement tournée
52:40vers l'export
52:40parce que la construction
52:41maritime,
52:42c'est essentiellement
52:43un business mondial.
52:45L'essentiel des navires
52:46sont construits
52:47en Chine,
52:47en Corée et au Japon.
52:49Et donc,
52:50aujourd'hui,
52:50on en est à une phase
52:51d'accélération
52:52du développement
52:53industriel
52:54et commercial.
52:56On pense que
52:57sur les six
52:59ou huit prochains mois,
53:00on vendra
53:01entre une dizaine
53:02et une quarantaine
53:04de systèmes
53:05destinés à être installés
53:06sur des grands navires.
53:07Le prochain qu'on installe
53:08va être installé
53:09au Japon
53:10sur un navire européen
53:13mais dont le rétrofit
53:14se fait au Japon.
53:15Alors le rétrofit,
53:16c'est intéressant
53:17parce que j'allais vous poser
53:18la question,
53:18est-ce que c'est forcément
53:19sur des navires neufs ?
53:22Et donc,
53:22vous avez répondu
53:23à la question,
53:23si c'est du rétrofit,
53:24ça veut dire qu'on peut
53:25installer vos ailes
53:25sur des navires existants ?
53:27Absolument.
53:27Et c'est essentiel
53:28parce que vu la taille
53:29de la flotte mondiale,
53:3050 000 navires,
53:32on ne construira pas
53:3350 000 navires
53:34aussi vite que ça.
53:35On pense que le marché
53:36sera à peu près
53:36moitié-moitié.
53:38Les économies seront
53:38plus importantes
53:39sur les navires neufs
53:40mais il n'y a pas
53:41d'obstacle
53:42sur la plupart des navires
53:45d'un investissement lourd
53:46et quel retour
53:47sur investissement ?
53:49Alors, lourd,
53:50ça dépend par rapport
53:51à quoi on compare.
53:51Un grand navire de commerce,
53:52ça coûte très cher.
53:54Aujourd'hui,
53:54on est sur des retours
53:55sur investissement
53:56qui sont de l'ordre
53:59de 4 à 5 ans
54:00mais qui vont baisser
54:01sous l'effet de deux choses.
54:02Une réglementation
54:03dans le transport maritime
54:04qui augmente les pénalités
54:07pour des émissions
54:07et aussi le fait
54:08que les carburants alternatifs
54:10que peuvent utiliser
54:11les armateurs
54:12coûtent beaucoup plus cher
54:13que le fioul normal.
54:14Donc, on se dirige
54:15vers un payback
54:16de l'ordre de 2 ans
54:17et demi, 3 ans
54:17d'ici pas très longtemps.
54:19La réglementation,
54:20à quel point
54:21elle accélère
54:23la mutation du secteur,
54:24la décarbonation
54:24du transport maritime ?
54:26Considérablement.
54:27Le transport maritime
54:28est régulé au niveau mondial
54:29par l'OMI,
54:30l'Organisation Maritime
54:31Internationale
54:32et ça va être
54:34la première industrie
54:36qui aura voté
54:37d'elle-même
54:37finalement
54:38une taxation
54:39de ses émissions
54:40parce que c'est
54:41la seule solution
54:42pour accélérer
54:43la décarbonation
54:44faire adopter
54:45les équipements
54:45de décarbonation
54:46par les armateurs
54:46et faire adopter
54:47les nouveaux carburants.
54:49Vos ailes,
54:49vous les fabriquez
54:50en France ?
54:51Alors, on en fabrique
54:52une part importante
54:53en France
54:53dans notre usine
54:54qui est située
54:54à Caen
54:55dans le Calvados
54:55mais on en fabrique
54:58aussi une part importante
54:59notamment
55:00les plus grosses pièces
55:01en Chine
55:02pour des raisons
55:03liées à la décarbonation
55:04notamment
55:05qui est que
55:05comme la plupart
55:06des installations
55:06qu'on fait
55:07sont en Asie
55:08Chine, Corée, Japon
55:09et qu'on parle
55:11de gros objets
55:12qui font une quarantaine
55:12de mètres, une quarantaine
55:13de tonnes
55:14ce ne serait pas intelligent
55:15de les fabriquer en Europe
55:17pour les envoyer en Chine
55:18et donc on essaie
55:18d'optimiser notre empreinte
55:19carbone de cette manière.
55:21Il y a eu plusieurs levées
55:21de fonds dans votre histoire
55:23je crois 10 millions
55:23d'euros annoncés
55:24en 2021
55:25pas de 20 millions
55:26d'euros annoncés
55:27en 2023
55:27il y a encore
55:28des levées de fonds
55:28en prévision
55:30avec quelle logique
55:33quelle stratégie
55:33derrière tout ça ?
55:34Le premier élément
55:36c'est qu'on parle
55:37d'un marché énorme
55:3850 000 navires équipés
55:39c'est un marché
55:40en valeur
55:40de 200 milliards de dollars
55:42c'est une compétition
55:43internationale
55:44tous nos grands concurrents
55:45sont européens
55:46mais non français
55:48il faut les moyens
55:49de développer
55:50l'infrastructure industrielle
55:51il faut les moyens
55:51de développer
55:52le réseau commercial
55:53notre prochaine levée
55:55de fonds en 2026
55:56qui sera
55:57entre 30 et 40 millions
55:59d'euros
55:59sera la dernière
55:59puisqu'elle nous permettra
56:01d'atteindre
56:01un cash flow positif
56:03à partir de fin 2028
56:05Merci beaucoup
56:07Emmanuel Chalide Bonvent
56:07Merci à vous
56:08C'est le cas de le dire
56:09à Ocean Wings
56:10Voilà c'est la fin
56:11de ce Smart Impact
56:13Merci à toutes et à tous
56:14de votre fidélité
56:15à Be Smart for Change
56:16à la chaîne des affaires
56:17Je voudrais remercier
56:18Nathalie Croizet
56:19la coordinatrice éditoriale
56:20et Alexis Mathieu
56:22qui s'occupe
56:22de la production
56:24de l'émission
56:24à la réalisation
56:25Fabien Bouknog
56:26et au son
56:27C'était Paul Sanchez
56:29Belle fin de journée
56:30à demain
56:33Sous-titrage Société Radio-Canada
56:37Sous-titrage Société Radio-Canada
56:39Sous-titrage Société Radio-Canada
56:40Sous-titrage Société Radio-Canada
56:41...
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