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Mercredi 12 novembre 2025, retrouvez Layticia Audibert (Gandee), Yves Pucheral (Président, cofondateur, À Tour de Bras, Water Connect), Paul Watkinson (négociateur des COP) et Jean-Gabriel Vernet (Cofondateur et responsable communication, Annaïs Paris) dans SMART IMPACT, une émission présentée par Thomas Hugues.
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00:00Bonjour, bonjour à toutes et à tous, bienvenue, c'est Smart Impact, l'émission des entreprises à impact positif.
00:13Voici le sommaire, c'est Paul Watkinson qui sera l'invité du grand entretien tout à l'heure, facilitateur, négociateur des COP,
00:19notamment pour la France, il nous dira ce que l'on peut attendre de cette COP30 qui vient de s'ouvrir au Brésil.
00:27Auparavant, je reçois Laetitia Audiber, fondatrice de Bouge Ton Good, c'est une entreprise d'action solidaire ludique pour favoriser l'engagement des salariés et des clients.
00:37Dans notre Zoom, on parlera du défi de l'accessibilité des villes, notamment pour les personnes en situation de handicap,
00:43comment mettre les entrepreneurs à contribution, réponse dans une dizaine de minutes.
00:48Et puis dans notre rubrique consacrée aux startups éco-responsables, je vous présenterai Anaïs Paris,
00:53c'est une marque de soins et de compléments alimentaires responsables.
00:57Voilà pour les titres, c'est l'heure de Smart Impact.
01:06L'invité de Smart Impact, c'est Laetitia Audiber, bonjour.
01:10Bonjour.
01:11Bienvenue, vous êtes la fondatrice de Gandhi et de Bouge Ton Good.
01:14Alors je veux bien que vous nous expliquiez, parce qu'il y a une succession d'expériences.
01:18Déjà, comment vous avez créé Gandhi, pourquoi ?
01:21Alors ça, ça remonte à quand j'avais 6 ans, parce que j'ai fini de...
01:24Allons bon.
01:24Oui, oui, j'ai commencé très tôt l'entrepreneuriat.
01:27En fait, quand j'ai eu 6 ans, j'ai fini devant le juge pour enfants,
01:30parce que les dames de service donnaient plus à manger au fils du maire à la cantine
01:35qu'à des personnes pauvres dans l'école.
01:37Donc au début, j'ai donné mes repas, puis au bout d'un moment, j'ai eu faim.
01:40Et donc du coup, j'ai fait la révolution à la cantine, bataille de purée, etc.
01:45Et la maman du fils du maire m'a attrayée en justice.
01:47Donc je me suis retrouvée assisante devant un juge pour enfants.
01:51Qui vous a dit quoi ?
01:51Alors qu'il m'a dit, oui, mademoiselle Audiberg, vous ne pouvez pas faire justice vous-même.
01:56Et donc là, je me suis dit que ma carrière de justicière était fichue.
01:59Mais quand j'ai quitté son bureau, il m'a murmuré, mais vous avez eu raison.
02:03Vous êtes devenue avocate, c'est ça ?
02:04Je suis devenue avocate, mais ce besoin de justice, il était beaucoup plus fort que ça.
02:08Et je me suis dit, ok, comment je vais contribuer ?
02:10Et alors Gandhi, c'est quoi ?
02:11Eh bien Gandhi, il est né comme ça, en fait, en se disant, ok, moi je veux la justice, c'est bien,
02:15mais je veux une justice pour tous, c'est une justice globalisée.
02:18Et donc j'ai créé un système qui d'abord est un système de cagnotte solidaire,
02:22100% dédié aux associations, pour que les particuliers, comme les entreprises,
02:26puissent collecter des dons avec un processus de viralité.
02:29C'est-à-dire qu'on ne donne pas seul, on donne à plusieurs.
02:32On crée une communauté de donateurs.
02:34Et puis, fil en aiguille, on a été pas mal sollicité par les entreprises qui nous disaient,
02:40ben oui, nous, on veut embarquer nos clients, nos collaborateurs,
02:43avec des dons d'onboarding pour souhaiter bienvenue à un collaborateur
02:46quand il rentre dans une entreprise, les dons cadeaux pour les fêtes de fin d'année.
02:50Et puis on s'est dit, ok, on va construire un système qui va permettre aux entreprises
02:54qu'on a eu, qu'on a beaucoup fréquentées, de remplir tous leurs besoins.
02:58Donc on a créé ensuite, cette année d'ailleurs, on a lancé Gandhi Bouge ton Goude,
03:03qui a pour vocation d'être un outil 360.
03:07Comment ça fonctionne, Bouge ton Goude ?
03:09Alors, ça fonctionne de façon protéine uniforme.
03:12On va d'abord embarquer les collaborateurs autour de l'engagement solidaire,
03:17en les encourageant à faire du sport.
03:19Donc on couvre plus de 50 activités physiques.
03:22Donc chaque fois qu'ils vont bouger, que ce soit la marche, le yoga, le vélo,
03:25et bien leur activité physique va se transformer en Goude Karma,
03:29qui deviennent des dons pour des associations financées par l'entreprise.
03:33Et donc on touche à la fois le collaborateur, mais surtout on a une grande nouveauté là,
03:37qui est qu'on va toucher le consommateur final.
03:39C'est-à-dire que vous êtes le client d'une marque,
03:41vous allez aussi pouvoir bouger pour cette marque, par exemple pour Octobre Rose,
03:45prendre soin de votre santé tout en faisant du bien à une cause derrière.
03:48Mais on va beaucoup plus loin, parce que le sport c'est super.
03:52Aujourd'hui, 95% des Français sont sédentaires.
03:54Donc c'est un gros enjeu de santé publique, tout à fait.
04:00Et donc déjà, au-delà du sport, on va leur donner des conseils de diététique,
04:04de nutrition, sur la santé mentale, grande cause nationale 2025.
04:08Mais également, on va les former à l'ARSE.
04:11Pourquoi ? Parce qu'aujourd'hui, je pense que les entreprises ont toutes compris
04:14que l'ARSE est un impératif, qu'elles ne peuvent plus en faire l'économie.
04:19Mais pour le collaborateur, c'est quelque chose d'assez lointain,
04:21d'un petit peu nébuleux.
04:22Au mieux, ils pensent que c'est l'empreinte carbone.
04:25Et donc, par le biais de la gamification,
04:27on va leur donner la possibilité de se former.
04:31Comment ça marche alors ?
04:32La gamification, c'est quoi ?
04:37Je vous réagis parce que là, vous avez un peu tout déroulé.
04:40Si je reprends le sport, par exemple.
04:42Moi, je travaille dans une entreprise qui a décidé de s'associer,
04:46d'être partenaire de Bouches-Ton-Goudes.
04:47Je vais quoi ? Rentrer dans une appli ?
04:50Le nombre d'heures de sport que j'ai fait dans la semaine, c'est ça ?
04:54C'est ça.
04:54En fait, c'est une appli qui va être complètement aux couleurs de l'entreprise
04:57et qui va vous permettre de récupérer les calories.
05:02Donc, plus on brûle de calories, plus on fait grossir une assaut.
05:06Et donc, l'idée, c'est quand même cadré parce qu'on ne veut pas que les gens trichent.
05:11On a eu des gens qui ont mis leur montre connectée autour du collier de leur chien
05:15pour gagner absolument parce que, bien sûr, dans la gamification...
05:18Une compétition entre les équipes et entre collègues.
05:23Et donc, on peut gagner 50 gouttes karma par jour qui équivalent à 500 calories,
05:27ce qui est déjà pas mal.
05:28Et donc, techniquement, on est connecté aux applications de santé de Google,
05:33d'Android et de Apple.
05:35Et ensuite, ça devient un don à des associations, c'est ça ?
05:39En fait, l'entreprise arrive, on va déjà l'aider à choisir l'association
05:42qui va correspondre à ses valeurs, à son métier, à son ancrage territorial
05:46pour que ça fasse sens.
05:48Nous avons une sélection de 110 associations que nous avons vérifiées pour leur probité.
05:53Donc, on sait où va l'argent, à quoi il sert.
05:55Et nous avons même créé avec SGS un label,
05:58le SGS étant le leader mondial de la certification,
06:01qui va valoriser la probité des assos.
06:04Et déjà, dans un premier temps, on implique déjà les clients ou les collaborateurs
06:08parce qu'en général, on choisit 4-5 assos.
06:10Et ce sont les collaborateurs ou les clients qui votent pour l'association
06:14pour lesquelles ils veulent bouger.
06:16D'accord, on choisit la cause pour laquelle on fait du sport.
06:19L'implication, elle est délénativement.
06:22Et ensuite, l'entreprise me dit, voilà, moi, mon budget de don, c'est X
06:26et j'ai tant de collaborateurs ou de clients visés.
06:29Et donc, on calcule la valeur du goût de karma en fonction de ça.
06:32Et c'est financé.
06:33Donc, c'est en gros, fais du sport, fais un don, fais payer ton patron.
06:36Et lui, il défiscalise parce que, bien sûr, le don est défiscalisé.
06:40Ah donc, les clients sont aussi concernés ?
06:42Absolument, absolument.
06:44En fait, on s'est rendu compte que, bien sûr, la RSE, pour les collaborateurs,
06:48c'était une première étape nécessaire.
06:50Mais si on veut vraiment que le monde change,
06:51il faut aller toucher le grand public.
06:54Et donc, d'ailleurs, récemment, on a fait une très belle opération avec,
06:57je ne sais pas si je ne crois pas que je peux citer de marques, d'accord,
07:00avec Perle du Nord, par exemple,
07:02qui, pour Octobre Rose, a embarqué ses consommateurs
07:06à faire ce challenge et donc au profit de la lutte contre le cancer du sein.
07:11Et donc, on a fait des quiz de sensibilisation.
07:14Les consommateurs ont pu relever des défis de photos,
07:19ont lu des articles sur la thématique d'Octobre Rose.
07:23Et donc, on les a accompagnés pendant un mois.
07:25Les gens ont bougé, ils ont été hyper contents.
07:27Et l'idée, c'est que derrière, on se rappelle beaucoup plus de la marque.
07:31Parce que le sujet, c'est que 77% des Français veulent que les marques s'engagent,
07:36sauf qu'ils sont incapables de citer une action RSE d'une marque.
07:39Pourquoi ? Parce qu'ils ne le vivent pas.
07:41Donc, nous, on leur fait vivre la RSE de la marque.
07:44Et en plus, ça évite tout ce qui est greenwashing, social washing, derrière.
07:48Et en plus de ça, pour la marque,
07:50c'est un double bénéfice de fidélisation émotionnelle.
07:54Mais également, c'est une façon de prouver ce qu'elle fait.
07:57Je fais ce que je dis et je dis ce que je fais.
08:00Et au-delà de ça, en termes de communication, c'est extrêmement puissant.
08:03Puisque dans l'application Bouchton Good,
08:06il y a la possibilité de faire de l'UGC.
08:08Donc, du User Generated Content.
08:11Ce n'est pas les cinémas.
08:13Et donc, c'est le consommateur lui-même
08:15qui va partager sur les réseaux sociaux,
08:18fier de marcher.
08:19Qui devient un ambassadeur.
08:20Qui devient un ambassadeur.
08:21On les fait passer de spectateur passif
08:23à ambassadeur actif
08:25qui va communiquer pour la marque.
08:27Donc, ça, c'est pour les clients et les consommateurs.
08:29Si on revient aux salariés
08:31qui participent comme ça
08:33au soutien d'une cause grâce à Bouchton Good,
08:37quel retour vous avez, justement,
08:40des collaborateurs,
08:42de ce que ça représente
08:43au sein des entreprises ?
08:44C'est des filles, on disait tout à l'heure,
08:45parfois, ils se tirent la boue entre eux.
08:48Il y a un petit côté compète.
08:49Il y a la compète et il y a surtout...
08:52Alors, beaucoup d'entreprises
08:53avec lesquelles on travaille
08:54font le point Bouchton Good
08:55de tous les lundis matin,
08:56de qu'est-ce que tu as appris.
08:58Donc, déjà, ça, c'est vraiment hyper important.
09:00Ça crée une énorme cohésion.
09:01Et surtout, dans un monde
09:02où il y a énormément de télétravail,
09:04où les gens ne se voient plus,
09:05ça crée un moment de lien.
09:08Par ailleurs, c'est aussi un énorme enjeu
09:10pour la marque employeur.
09:11C'est-à-dire que,
09:12quand on embauche un jeune talent,
09:14la jeune Z, aujourd'hui,
09:15elle a besoin et envie
09:17d'aller dans des entreprises engagées,
09:19elle va pouvoir faire du bien.
09:22Quand vous savez que chaque pas que vous faites,
09:23ça va aider un enfant malade,
09:26reforester quelque chose,
09:27déjà, ça ne vous donne vachement plus envie
09:28de faire du sport,
09:29parce que c'est un peu plus motivant, quand même.
09:32Et en plus, vous avez cette compétition
09:35avec les collègues, l'équipe, du coup,
09:37comme on peut s'affronter en équipe,
09:39on se pousse entre nous,
09:41donc c'est assez sympa.
09:42Alors, vous parliez de la génération étudiante.
09:45Votre actualité,
09:47c'est Students for Impact
09:48qui s'attaque à la précarité étudiante.
09:50On va regarder quelques chiffres
09:52sur ce Linky étude
09:54auprès de 20 000 étudiants.
09:5678 % d'entre eux
09:57qui vivent avec moins de 100 euros par mois
09:59après avoir payé leur loyer.
10:0162 % qui sautent régulièrement vers pas.
10:0225 % qui envisagent
10:04d'arrêter leurs études.
10:05Et puis, certains qui ont dû redoubler
10:07à cause d'un job étudiant
10:08qui leur prenait trop de temps, 12 %.
10:10C'est quoi, Students for Impact ?
10:12Qu'est-ce que vous proposez ?
10:12Alors, c'est notre nouveau programme
10:14qui sort début décembre.
10:15En fait, on a vu ce sujet.
10:18La précarité étudiante,
10:19c'est un sujet qui nous concerne tous.
10:21Et en face, on a des associations
10:23qui ont besoin de dons.
10:25Donc, on s'est dit,
10:26comment avec ces données,
10:28on arrive à créer un programme
10:29qui va encourager les étudiants
10:31à collecter pour des associations
10:34via nos cagnottes Gandy,
10:35mais avec un programme spécifique.
10:37Non seulement, on va leur proposer
10:40de collecter des dons,
10:41ils vont être formés via Discord
10:43parce que c'est une plateforme
10:44qui aime beaucoup les jeunes, etc.,
10:45avec aussi de la gamification.
10:47Et ils vont pouvoir toucher 30 %
10:51de ce qu'ils vont collecter.
10:52Du coup, payer leurs études,
10:54avoir une ligne sur leur CV
10:55qui, au lieu d'aller bosser
10:57dans un fast-food
10:58et avoir des horaires compliqués,
11:01là, ils peuvent s'organiser
11:02sur leur temps de travail.
11:03La ligne sur le CV,
11:04elle sera de fundraiser.
11:06Elle va également
11:07une expérience humanitaire enrichissante.
11:10Et en plus,
11:11elle va avoir un certificat Gandy
11:12qui va attester de sa formation.
11:15En face, les associations,
11:16elles vont avoir une armée
11:18d'influenceurs
11:19qui vont pouvoir collecter
11:22via les réseaux sociaux,
11:23via Twitch,
11:24via leur cercle proche
11:25et multiplier la collecte.
11:27Et donc, c'est un triple bénéfice.
11:29Les étudiants, les assos
11:30et la société
11:31qui, du coup,
11:32luttent contre la précarité,
11:34permet à ces jeunes
11:35de sortir de ça,
11:37de moins redoubler,
11:38de s'organiser
11:39comme ils veulent
11:39sur leur temps de travail.
11:40C'est important ce que vous dites
11:41parce que, effectivement,
11:42ces 12% qui ont dû redoubler
11:43à cause du job étudiant,
11:44il ne faut pas
11:45que ça vienne
11:46au détriment
11:47de leurs études.
11:49Exactement.
11:49Donc là,
11:50ils sont libres.
11:51En fait,
11:51plus ils collectent,
11:52plus ils touchent.
11:53Là, on ne peut pas faire plus...
11:54Oui, mais ça peut les inciter
11:56à y passer beaucoup de temps.
11:57Donc, il y a un petit risque quand même.
11:58C'est effectivement le risque.
12:00Après, le fundraising,
12:02ça reste un petit peu difficile.
12:03Et puis après,
12:03c'est peut-être une vocation
12:04qui se trouve
12:05et un métier
12:05qu'ils vont pouvoir exercer.
12:07C'est effectivement une limite
12:08que nous,
12:08on ne peut pas mettre derrière.
12:11Mais en tout cas,
12:11elle est moins réglementée
12:12qu'un job
12:13où vous devez faire des horaires
12:14de telle heure à telle heure.
12:15Il y a beaucoup plus de souplesse derrière.
12:18Et on croit beaucoup à ce projet
12:19parce que les jeunes
12:20sont très volontaires.
12:21Je pense qu'il y a un gros
12:22jeûne-washing
12:23ou bashing.
12:24Et en réalité,
12:25les enfants ou les jeunes,
12:27ils ont envie de bosser.
12:28Ils sont très concernés
12:30par le social et l'environnement.
12:32Et je pense que c'est pour eux
12:33une occasion de faire du bien
12:34tout en étant
12:36moins précaires
12:38et stabilisés dans leurs études.
12:40Merci beaucoup,
12:41Laetitia Odibert.
12:42Bon vent à Boustongoud.
12:44Voilà, on passe au Zoom
12:45de ce Smart Impact,
12:46l'accessibilité des villes
12:47en question.
12:51Le Zoom de ce Smart Impact,
12:57on va notamment beaucoup parler
12:58d'accessibilité des villes
13:00avec Yves Pucheral.
13:00Bonjour.
13:01Bonjour.
13:02Bienvenue.
13:02Vous êtes le cofondateur
13:04de Water Connect
13:04et président de l'association
13:06à Tour de Bras.
13:07Je vais commencer par cette activité
13:10d'entrepreneur.
13:11Water Connect,
13:12ce n'était pas votre première entreprise.
13:13Vous l'avez fondée en 2018.
13:15C'est quoi Water Connect ?
13:16Qu'est-ce que vous proposez ?
13:18Alors effectivement,
13:19Water Connect,
13:20on est fabricant de mobiles urbains
13:24pour rendre la ville plus confortable
13:28pendant les périodes de canicule.
13:30Donc des îlots de fraîcheur,
13:31des fontaines brumisantes,
13:35des kiosques brumisants.
13:38C'est vraiment, effectivement,
13:40notre fer de lance.
13:41Et avec une moto,
13:47en quelque sorte,
13:48une mantra qui dit
13:49rendre ces îlots de fraîcheur,
13:51ces fontaines à bois,
13:51accessible à tous.
13:52J'ai vu ça sur votre site
13:53et c'est quelque chose
13:55de très important pour vous.
13:57Qu'est-ce que vous avez fait
13:58pour les rendre
13:58les plus inclusives possibles,
14:01les plus inclusives possibles,
14:02ces lieux ?
14:03Alors effectivement,
14:05je vais remonter un petit peu
14:06en arrière sur la genèse
14:09en fait de l'entreprise Water Connect.
14:12C'est une rencontre
14:13entre deux associés.
14:16Donc mon associé,
14:20c'est Pascal Poncet,
14:21spécialiste dans les fontaines,
14:23dans la fontânerie.
14:24Et moi,
14:26j'ai travaillé longtemps
14:28dans le mobilier urbain.
14:30Donc on s'est associé
14:31autour de ce projet
14:33et le premier projet
14:36sur lequel on a travaillé,
14:38c'était comment lutter
14:40contre l'ouverture
14:41des bornes à incendie
14:43pendant l'été
14:43par les enfants.
14:45Ça s'appelle
14:46le street pooling.
14:47Ça vient des États-Unis.
14:48Bien sûr, bien sûr.
14:49Et là,
14:50voilà,
14:51on a été contacté
14:53par le cluster
14:54au milieu-sol
14:55qui est à Choisy-le-Roy
14:56et qui nous a demandé
14:58de travailler
14:58sur cette problématique.
15:01Et donc ça,
15:03ça a été le premier produit.
15:04Comment effectivement
15:06éviter l'ouverture
15:07des bornes à incendie ?
15:08Et on s'est dit
15:09si les bornes à incendie
15:10sont ouvertes
15:11pendant l'été
15:11et pendant les enfants,
15:13par les enfants,
15:14c'est qu'il y a
15:14un besoin de rafraîchissement.
15:16Et là,
15:16on a créé
15:17des îlots de fraîcheur,
15:19des kiosques brumisants
15:20qu'on installe
15:21pendant l'été
15:22dans les cités sensibles
15:24pour que les enfants
15:26puissent se rafraîchir.
15:28Et partout
15:29où on est installé
15:30en Ile-de-France,
15:30il n'y a plus
15:31d'ouverture
15:31de bornes à incendie.
15:32Donc ça marche.
15:32Ça, c'était
15:33le premier premier produit.
15:34Et suite à ça,
15:36eh bien,
15:36on a répondu
15:38à des appels
15:38à leur projet,
15:39notamment avec
15:40Haute-Paris.
15:41Et Haute-Paris
15:42lançait donc
15:44un appel à leur projet
15:46qui s'appelait
15:46pour les JO,
15:48les JO Olympiques,
15:49imaginer la fontaine
15:53du XXIe siècle.
15:54C'était le titre
15:55de l'appel à projet.
15:58Et alors,
15:58on s'est dit,
15:59bon,
16:00il faut effectivement
16:01que cette fontaine,
16:02elle soit inclusive.
16:04Inclusive,
16:05ça veut dire
16:05en accessibilité
16:06universelle
16:07pour tous.
16:09Mais ce n'est pas
16:09le cas systématiquement.
16:10Il y a des fontaines
16:12que si on est en fauteuil,
16:13on ne peut pas y accueillir.
16:14Il y a des super fontaines.
16:16Tout le monde connaît
16:17la fontaine Wallas
16:18avec les cariatides.
16:20Et il y a un petit filet
16:21d'eau qui coule
16:22donc au milieu
16:23mais qui est parfaitement
16:25inaccessible
16:26pour une personne
16:27qui est en fauteuil
16:28ou pour un enfant
16:29ou pour une personne âgée.
16:31C'est très compliqué.
16:33Et donc,
16:33on s'est dit,
16:34ben voilà,
16:35nous,
16:35on va faire
16:36une fontaine
16:37accessible à tous.
16:38Alors,
16:39ce n'est pas simplement
16:39les personnes handicapées,
16:41c'est tous les enfants,
16:42les personnes en fauteuil,
16:44les personnes âgées,
16:45les personnes valides.
16:47Et on a même
16:48travaillé avec
16:50l'APF,
16:51l'Association des Paralysés de France.
16:52On a présenté notre projet
16:54et ils nous ont même
16:55fait rajouter
16:55ce qui est amusant.
16:57Ils ont dit,
16:58mais pour les chiens d'aveugles,
16:59est-ce que vous avez pensé
17:00aux chiens d'aveugles ?
17:02Et donc,
17:02on a rajouté une option
17:04pour...
17:05Une mini gamelle
17:06pour les chiens.
17:06Avec un bouton poussoir
17:08et donc,
17:09ça déclenche
17:10une petite cascade
17:12pour les chiens.
17:13Pour les chiens,
17:13OK.
17:14Alors,
17:14ça rejoint en quelque sorte
17:16votre histoire personnelle,
17:18Yves Pucheral,
17:18parce qu'on va parler
17:20de cette association
17:21à tour de bras.
17:23Il faut dire
17:24que vous êtes vous-même
17:25en fauteuil roulant.
17:26Qu'est-ce qui vous est arrivé
17:27assez jeune, d'ailleurs ?
17:29Ben voilà,
17:29alors,
17:30c'est vrai que j'ai un parcours
17:31personnel et professionnel
17:34un petit peu atypique,
17:35c'est que je suis...
17:37Enfin,
17:37j'étais donc diplômé
17:39de l'ESTP.
17:40Le STP,
17:40c'est l'école spéciale
17:41des Trois-aux-Publics.
17:43Et donc,
17:44mon premier chantier
17:46a été en Afrique,
17:47en Afrique noire,
17:48en Haute-Divoire,
17:48pour construire
17:50des châteaux d'eau.
17:51Voilà.
17:52Et en revenant en France
17:53avec mes parents,
17:54on partait en vacances
17:54à Noël.
17:57La voiture a dérapé
17:59dans un virage
17:59sur du verglas.
18:00On est tombé
18:01dans le ravin.
18:03Huit mètres,
18:03on chute libre.
18:04On est tombé
18:04sur le toit.
18:05Et il n'y a pas eu
18:07de mort,
18:07heureusement.
18:08et d'un seul coup,
18:10je ne sentais plus
18:10mes jambes.
18:11Je ne savais pas
18:12ce qui m'était arrivé.
18:13Et j'ai découvert
18:14plus tard
18:15que j'étais devenu
18:16paraplégique.
18:18Donc,
18:19là,
18:20ça a été,
18:21je dirais,
18:23effectivement,
18:24un choc
18:24pour moi,
18:25pour la famille,
18:27pour tout le monde.
18:28Et j'avais 22 ans
18:30à l'époque.
18:31Et c'est donc
18:32il y a longtemps,
18:33parce que
18:33le temps a passé.
18:34Mais ça ne vous a pas
18:35empêché
18:36de faire une carrière,
18:37de devenir entrepreneur ?
18:38Et là,
18:39justement,
18:40il y a 40 ans,
18:41trouver du travail
18:42en tant que personne
18:43handicapée,
18:43c'était très difficile.
18:45Et donc,
18:46je me suis dit,
18:46je vais créer
18:47mon emploi.
18:48Et j'ai suivi
18:50des cours de gestion
18:51et j'ai créé
18:52ma première entreprise.
18:53Et ça a vraiment été
18:54une planche de salut.
18:57Se dire,
18:57ah,
18:57tiens,
18:58je suis capable
18:58de faire quelque chose.
19:00J'ai oublié
19:01ma différence.
19:02et donc,
19:03j'ai mené
19:04plusieurs entreprises,
19:06dont la première
19:06qui était grosse,
19:07puisque quand on a vendu
19:09au bout de 15 ans,
19:10je l'ai monté
19:10avec mon épouse,
19:12on était plus
19:13de 150 salariés.
19:15Donc,
19:15à chaque fois,
19:16je me suis dit,
19:16là,
19:16on oublie complètement
19:17son handicap,
19:19sa différence,
19:20il faut y aller.
19:21Et puis ensuite,
19:23je dirais,
19:26le hasard des rencontres
19:28et puis la passion
19:29qui m'a fait
19:30à chaque fois
19:30recréer
19:31des entreprises
19:33différentes.
19:34Et aussi créer,
19:35parce que le temps file,
19:36il nous reste 5 minutes
19:37et je voudrais
19:37qu'on y consacre du temps,
19:38cette association
19:39qui s'appelle
19:40À Tours de Bras.
19:41Alors,
19:41peut-être qu'il faut
19:42raconter l'histoire
19:44à l'origine
19:45de l'association
19:46À Tours de Bras.
19:47C'est un sacré défi,
19:47quand même.
19:48Oui,
19:48justement,
19:50parce que,
19:51comme je disais,
19:52au bout d'un moment,
19:53je garde souvent
19:54mes entreprises de 15 ans
19:55et puis,
19:56au bout d'un moment,
19:57je les vends.
19:59Et puis,
20:00la dernière,
20:01il a fallu,
20:03effectivement,
20:03quand je l'ai vendue,
20:04d'un seul coup,
20:04on se retrouve
20:05de 200 à l'heure
20:06à zéro,
20:07quoi.
20:08Et là,
20:09j'ai eu la chance
20:10de prendre
20:11ma retraite
20:12et donc,
20:15je me suis dit,
20:15comment faire
20:16pour passer
20:16de 200 à zéro
20:17et avec des amis,
20:19on faisait
20:20des tours de vélo
20:22et moi,
20:22on bike.
20:23Le bike,
20:23c'est un vélo couché
20:24et on pédale
20:25à la force des bras
20:26et on est parti
20:27de la mer Noire,
20:28de Roumanie,
20:29de la mer Noire.
20:30On a remonté
20:31le Danube,
20:32le Rhin
20:32et la Loire
20:33jusqu'à l'océan Atlantique.
20:35Et suite à ça,
20:35on s'est dit,
20:36mais il faut faire participer
20:39d'autres personnes,
20:40c'est quand même extraordinaire.
20:41Ce n'était pas
20:42de la compétition,
20:43mais c'était une victoire
20:44sur moi-même.
20:45Et donc,
20:47chaque année,
20:48depuis 2014,
20:51chaque année,
20:52on organise
20:53un grand périple.
20:54Quand je dis
20:54grand périple,
20:55c'est qu'on a fait
20:56les chemins de Saint-Jacques,
20:57on est parti de Vézelay
20:58jusqu'à Saint-Jacques-de-Compestel,
21:00toujours avec des nouveaux
21:01point de biker.
21:03À Tour de Brun.
21:03À Tour de Brun,
21:04toujours à Tour de Brun.
21:06On est allé à Rome,
21:07on a traversé la France
21:08dans tous les sens
21:09et à chaque fois,
21:11c'est une victoire.
21:12Tous ceux qui viennent
21:13avec nous,
21:14alors on est dix,
21:15pas plus,
21:16parce que c'est
21:16une grosse gestion,
21:18mais c'est à l'arrivée,
21:20tout le monde est heureux,
21:21c'est vraiment une victoire
21:23sur nous-mêmes.
21:24Le fait d'avoir traversé
21:25autant de villes,
21:26ça vous donne
21:26une bonne vigie
21:28en quelque sorte
21:29d'observation
21:29de l'accessibilité
21:31de ces villes.
21:32En préparant l'émission,
21:34on est tombé
21:34sur ce classement
21:35des métropoles
21:36les plus accessibles
21:37aux personnes
21:38en situation de handicap.
21:39Alors,
21:40c'est la proportion,
21:40regardez,
21:41d'habitants
21:41qui déclarent être
21:42rarement ou jamais
21:44gênés lors des déplacements.
21:46Et alors,
21:46c'est surprenant les chiffres.
21:48Le mieux,
21:49c'est Grenoble,
21:49Alpes-Métropole,
21:5030%,
21:51donc c'est 30%
21:52des habitants de la ville
21:53qui disent
21:53je suis rarement
21:54ou jamais gênés
21:54dans les déplacements.
21:55Ça veut dire que 70%
21:56sont gênés
21:57dans leurs déplacements
21:58et puis après,
21:58on déroule,
21:59c'est moins bien pour Rennes,
22:00même s'ils sont sur le podium,
22:0127%,
22:02Nantes 24,
22:03etc.
22:04Strasbourg,
22:04puis Montpellier,
22:05Paris et Marseille
22:06ferment la marche
22:08avec moins de 10%
22:09des personnes interrogées
22:10qui disent être rarement
22:11ou jamais gênés
22:12lors de leurs déplacements.
22:13Ça veut dire
22:14qu'il y a une majorité
22:15de Français
22:15qui ne sont pas satisfaits
22:16de l'accessibilité
22:17des villes.
22:18Une grande majorité
22:19de Français.
22:21Alors,
22:21effectivement,
22:22sur l'accessibilité,
22:23moi,
22:24j'ai le recul
22:25de 40 ans
22:25puisqu'il y a eu
22:27quand même
22:28des progrès.
22:29Des progrès.
22:30Alors,
22:30la loi de février 2005
22:31a aidé,
22:32donc,
22:33donné 10 ans
22:34pour que tous les ERP
22:35soient accessibles
22:36tout handicap confondu,
22:38les handicaps moteurs,
22:40les handicaps visuels,
22:41auditifs et autres.
22:42Bon,
22:43on en est loin.
22:44Mais,
22:44il y a eu quand même
22:46de gros progrès
22:47dans ce sens.
22:49Également,
22:50dans les transports,
22:51quand on prend le train,
22:53alors,
22:53le métro à Paris,
22:54effectivement,
22:55c'est un mauvais exemple.
22:57Mais,
22:57mais vous voyez
22:59une amélioration quand même.
23:00Moi,
23:01je vois une amélioration.
23:02Mais je vois une amélioration,
23:04encore une fois,
23:04pour tous.
23:05Le handicap,
23:06c'est quelque chose,
23:07encore aujourd'hui,
23:08en France,
23:08qui fait peur.
23:09Le vieillissement de la population,
23:11si tout se passe bien,
23:12on sera tous vieux un jour.
23:14Et il faut adapter,
23:15effectivement,
23:16notre société pour tous.
23:18Et le fait de rendre accessibles
23:19les bus,
23:22les métros,
23:22ça profite à tout le monde.
23:25Au moment,
23:26avec une poussette,
23:27à tout le monde.
23:28Donc,
23:28si on élargit,
23:30en fait,
23:30le marché de personnes
23:34susceptibles,
23:35voilà,
23:36ça devient
23:37une obligation naturelle.
23:39Les entreprises,
23:40on va terminer là-dessus,
23:41elles ont un rôle à jouer,
23:44évidemment,
23:44mais comment elles peuvent
23:45participer à rendre,
23:47finalement,
23:48les villes,
23:49l'environnement professionnel,
23:51plus accessibles ?
23:53Déjà,
23:53il y a une obligation
23:54d'emploi de personnes
23:55handicapées
23:56dans les sociétés.
23:58Bon,
23:59alors,
23:59jusqu'à présent,
24:00effectivement,
24:01il y avait la crainte,
24:02« Ah,
24:03il faut que j'aménage
24:04mes locaux.
24:05Est-ce que la personne
24:06va être suffisamment formée ?
24:08Est-ce qu'elle ne va pas
24:09être plus absente
24:10qu'une autre ? »
24:12Alors,
24:13effectivement,
24:14il y a un gros travail
24:15parce que le taux de chômage
24:16des personnes handicapées
24:17est deux fois supérieur
24:18au taux de chômage
24:20des personnes valides.
24:23Alors que,
24:24quand une personne handicapée
24:25a la chance
24:26de trouver un travail,
24:29c'est une façon pour elle
24:30de se rendre utile,
24:33d'être...
24:33Non,
24:34elle se prive de talent,
24:35d'intelligence,
24:35c'est pas une désespérance.
24:37Et je peux vous dire
24:38qu'elle fait attention
24:39d'être présente
24:41pour ne pas perdre son poste,
24:42tellement c'est difficile
24:43à trouver.
24:44Donc,
24:44c'est l'inverse.
24:46Une personne handicapée
24:47est beaucoup plus présente
24:51qu'une autre.
24:53Donc,
24:54à partir du moment
24:55où l'accessibilité
24:56est faite,
24:59voilà,
24:59il n'y a pas de raison
25:00et je suis un exemple
25:02quand même
25:02dans le côté
25:04ça m'a permis moi
25:08d'aller au-delà
25:09de mon handicap
25:09c'est les entreprises.
25:11J'ai oublié
25:12par la force des choses.
25:13Voilà.
25:14Merci beaucoup
25:15Yves Pucheral
25:15et à bientôt
25:17sur
25:17Bsmart for Change.
25:18Voilà,
25:19on passe au grand entretien
25:20de ce Smart Impact
25:21au cœur des négociations
25:23de la COP30
25:24qui s'ouvre au Brésil.
25:25Prêt pour l'impact ?
25:32C'est la question
25:32que je pose chaque jour
25:33à une personnalité
25:34qui compte
25:35dans notre économie.
25:36Je reçois aujourd'hui
25:37Paul Watkinson.
25:38Bonjour.
25:39Bonjour.
25:39Facilitateur,
25:40négociateur multilatéral
25:42des COP.
25:42Évidemment,
25:43on va parler
25:43de la COP30,
25:44la 30e conférence
25:45des partis
25:46sur les changements climatiques
25:47qui vient de s'ouvrir
25:48au Brésil.
25:50Les chefs d'État
25:50sont arrivés hier
25:52au moment où on enregistre
25:53cette interview.
25:54Mais alors d'abord,
25:55j'ai vraiment une curiosité
25:56sur votre métier
25:57négociateur multilatéral
25:59des COP.
26:00Je comprends bien
26:00ce que ça veut dire
26:01mais en quoi ça consiste ?
26:03Alors,
26:03d'une certaine façon,
26:04je change de métier
26:06parce que je ne suis plus
26:07négociateur,
26:08je ne suis plus en charge
26:09de ces questions
26:10cette année.
26:11Mais pendant de longues années,
26:12je pilotais la délégation française.
26:14J'étais au ministère
26:14de la Transition écologique
26:16donc préparé la position
26:17en interne,
26:19en interministériel
26:20avec notamment nos collègues
26:21de l'Union européenne
26:22parce que c'est vraiment
26:23un travail où l'Europe
26:24parle d'une seule voix.
26:26C'était ça,
26:27c'était très important
26:28il y a quelques jours
26:28que l'Europe se mette d'accord
26:29sur sa contribution
26:31en amende de la COP.
26:33Mais j'ai également joué
26:34un rôle dans l'équipe
26:35de la COP21
26:36et j'ai par la suite
26:37présidé une des commissions
26:39si vous voulez
26:40de la COP,
26:41ce qui s'appelle
26:41un organe subsidiaire
26:42de conseils scientifiques
26:43et technologiques.
26:45C'est là où on fait
26:45une grande partie
26:46des travaux
26:47de préparation
26:48de textes
26:49et de décisions
26:50de la COP.
26:51Ça se joue beaucoup
26:52avant,
26:53pas seulement,
26:53mais ça se joue
26:54beaucoup avant.
26:54Il y a deux semaines
26:55de réunions
26:56qui ont lieu en juin,
26:57plutôt à Bonn,
26:58c'est le siège
26:59du secrétaire
27:00de la Convention climat.
27:01Et donc,
27:02on passe du temps
27:02à préparer tout ça.
27:04Et ce n'est pas simplement
27:05ces semaines
27:06où les partis
27:06se retrouvent,
27:07les 15 jours à Bonn,
27:09les 15 jours
27:10de la COP,
27:11où la pression monte
27:13pour vraiment arriver
27:14aux décisions.
27:14Oui, parce qu'il y a la présure
27:15médiatique aussi.
27:16Exactement.
27:16Et la pression politique.
27:18Bien sûr.
27:18Avec les chefs d'État
27:19qui arrivent,
27:20qui envoient le message
27:22d'attente de décision,
27:23etc.
27:24Mais c'est piloter ça,
27:26c'est aider les partis
27:27à se retrouver
27:29sur des pistes
27:31de compromis.
27:33Et c'est compliqué
27:34dans ce processus
27:35d'État,
27:36parce qu'on ne peut pas voter.
27:37On est presque 200 pays
27:39autour de la table
27:40de la Convention climat,
27:41et avec des intérêts
27:44très divergents,
27:45évidemment.
27:46Les petits États insulaires
27:47qui veulent
27:48le maximum d'ambition.
27:50Des pays comme
27:51l'Arabie saoudite
27:51qui défendent quand même
27:53le maintien
27:53de la production pétrolière.
27:55Donc, entre eux
27:56et les pays développés,
27:58les pays en développement,
27:58les différentes tensions
27:59géopolitiques
28:00jouent à plein.
28:01Et donc,
28:02faciliter les solutions,
28:05c'est surtout
28:06un travail d'écoute.
28:07C'est quelque chose
28:08que Laurent Fabius
28:08a fait surtout
28:09très très bien
28:10lors de la Côte de Paris.
28:13Créer la confiance
28:14des partis,
28:15chercher les compromis
28:16et guider les pays.
28:18Ne pas négocier
28:19avec chacun,
28:19parce que si on cherche
28:20à négocier avec chacun,
28:21on est perdu.
28:22Mais faire en sorte
28:23que les gens arrivent
28:24à un compromis,
28:26c'est ça qui est
28:26particulièrement difficile
28:28dans ce processus.
28:29Et évidemment,
28:30on va raconter
28:30comment ça s'est passé
28:31il y a dix ans
28:32pour ces accords de Paris.
28:33Aujourd'hui,
28:34vous êtes dans cet univers,
28:36vous y continuez
28:37d'y participer différemment,
28:38c'est quoi votre...
28:39Je deviens effectivement
28:40conseiller un consultant
28:42indépendant
28:43pour travailler
28:44avec les acteurs
28:45sur ces questions.
28:47Donc,
28:48je continue à écrire
28:48pas mal sur ces questions,
28:50participer aux différents
28:51événements,
28:53notamment sur comment
28:54on peut changer
28:55ce processus
28:56pour faire moins
28:57de négociations.
28:58J'ai passé
28:58vingtaine d'années
28:59à faire de la négociation.
29:01Mais on a négocié...
29:02Pourquoi il faut qu'il y en ait
29:02moins, en fait ?
29:03Parce qu'on a créé
29:04effectivement le cadre
29:05dont on a besoin.
29:06Avec l'accord de Paris,
29:07la communauté mondiale
29:08s'est dotée
29:09d'une boîte à outils.
29:10D'accord.
29:11De l'accord lui-même
29:13et de toute une série
29:14de décisions,
29:15d'applications.
29:16Maintenant,
29:17il faut vraiment
29:17passer à la mise en œuvre.
29:19Bien sûr,
29:20on va réviser,
29:21on va revenir là-dessus.
29:23À ce moment-là,
29:23on revient sur la négociation.
29:25Mais de plus en plus,
29:26on est...
29:27Comment faciliter
29:28la mise en œuvre,
29:29comment travailler ensemble.
29:31Et ça,
29:32dans une optique
29:33de plus en plus concertée.
29:35Et cette consultation,
29:36c'est d'avoir
29:37une vision
29:38de comment bien travailler
29:40pour avoir des résultats.
29:41C'est ça qui compte.
29:42Dans cette interview,
29:43il y a plusieurs chapitres.
29:44Forcément,
29:45on va se poser la question
29:45de cette COP30
29:46et de ce qu'on peut en espérer.
29:48Mais alors,
29:48je voudrais quand même
29:48qu'on revienne
29:49puisque c'est les dix ans
29:49de l'accord de Paris.
29:52Vous étiez
29:53l'un des plus proches conseillers
29:54de Laurent Fabius.
29:56Dans quel état d'esprit
29:57vous êtes
29:57dans peut-être
29:59quinze jours
30:00avant que ça commence.
30:01Est-ce que c'est déjà gagné
30:02parce qu'il y a eu
30:03des négociations
30:03ou alors est-ce qu'au contraire,
30:05il y a un énorme travail
30:06qui vous attend encore ?
30:07Rien n'est gagné
30:08avant le dernier jour,
30:10avant le marteau
30:11qui tombe.
30:13C'est vrai que
30:13la présidence française
30:14en 2021
30:15avait fait un travail
30:17très en amont.
30:18On a parlé
30:19des quelques semaines
30:20de négociations
30:21au milieu de l'année,
30:22mais c'était
30:22toute une série
30:23de rencontres bilatérales,
30:25des ambassadeurs
30:26qui voyageaient,
30:27des ministres même
30:28qui voyageaient
30:29de rencontres
30:30pour préparer ce moment.
30:33Donc,
30:33tout ça,
30:33ça a déjà
30:34eu lieu.
30:38Donc,
30:39la préparation
30:40avait été faite,
30:41mais quand même,
30:42arriver au bout,
30:43c'était nécessaire
30:44de piloter
30:45les quinze jours
30:46de la conférence,
30:47travailler avec les parties
30:48sur l'élaboration
30:49d'un texte de base
30:50qui était toujours
30:51trouffé d'options,
30:52et surtout ensuite
30:53affiner les choix
30:56de la fin
30:57de la conférence,
30:58réduire le nombre
30:59d'options
30:59pour y parvenir.
31:01Et ça,
31:01c'était vraiment
31:02pas gagné d'avance.
31:03On aurait pu échouer,
31:04mais il y avait
31:05une vraie volonté
31:07de réussir.
31:08Les chefs d'État,
31:09les chefs de gouvernement
31:09qui sont venus
31:10le premier jour
31:11de la COP,
31:12nécessairement,
31:13on n'était pas convaincus
31:14de l'intérêt
31:15d'avoir un sommet
31:16lors de la COP,
31:16mais s'envoyaient
31:17un message très clair,
31:18que tout le monde
31:19attendait à ce que
31:20les ministres
31:20et les négociateurs
31:21produisent un résultat.
31:24Partir de Paris,
31:25sans résultat
31:26n'aurait pas été acceptable.
31:28Tout le monde
31:28avait cette pression.
31:29Et donc,
31:29c'était trouver
31:30ce compromis
31:31qui était non seulement
31:32un compromis,
31:33mais un bon compromis.
31:35Quelque chose
31:35qui était un texte
31:36à hauteur du défi.
31:37Quel bilan vous en faites
31:38dix ans après ?
31:39Bon, évidemment,
31:41ce qu'on a fait,
31:41comme je l'ai dit tout à l'heure,
31:42c'est faire une boîte à outils.
31:44La Côte de Paris
31:44n'a pas résolu
31:45le changement climatique.
31:47Et malheureusement,
31:48ça continue à grimper.
31:49Les émissions ont augmenté
31:51l'année dernière
31:52encore plus
31:52que les années précédentes,
31:53ce qui est inquiétant.
31:55Et on a dépassé
31:56pour la première fois
31:57les 1,5 degrés
31:58en 2024.
32:01Et donc,
32:01on n'est pas,
32:02pour l'instant,
32:02sur la bonne voie.
32:04Les partis sont en train
32:05de mettre sur la table
32:06un nouveau plan d'action,
32:08ce qu'on appelle
32:09les contributions déterminées
32:10au niveau national,
32:11les CDN.
32:12Tout le monde
32:13ne l'a pas fait,
32:13pour l'instant.
32:14Et évidemment,
32:14les États-Unis sont partis,
32:16ce qui est problématique.
32:18Lorsqu'on est totaliste,
32:20on n'est toujours
32:20pas sur la bonne voie.
32:22Le programme
32:23des Nations Unies
32:23de l'environnement
32:24vient de faire l'analyse
32:25il y a quelques jours.
32:26On est sur une voie
32:27qui nous mène
32:28à 2,3,
32:292,5 degrés
32:30de réchauffement
32:31d'ici la fin du siècle.
32:32Et chaque 0,1
32:33a son importance.
32:34Chaque fraction
32:35de degré compte.
32:37Donc,
32:37on a besoin
32:38de renforcer la force.
32:39Cela étant,
32:40on est mieux placé
32:41qu'avant Paris
32:42où c'était 4 degrés.
32:43Et on voit également
32:44d'autres changements.
32:45La baisse des coûts
32:46des technologies,
32:47notamment des énergies renouvelables,
32:49photovoltaïques,
32:50les batteries,
32:51les véhicules électriques.
32:52La technologie
32:53se met en place.
32:54L'investissement
32:55également va
32:56dans le bon sens.
32:57Il y a un moment
32:58de Paris,
32:59l'investissement
33:00dans les énergies fossiles
33:01était déjà
33:01beaucoup plus élevé
33:03que l'investissement
33:04dans les énergies renouvelables.
33:05Maintenant,
33:06ça s'est renversé.
33:07C'est deux fois plus
33:08d'investissements
33:09selon l'Agence internationale
33:10de l'énergie.
33:112 000 milliards
33:12qui vont vers
33:14les énergies renouvelables.
33:15C'est un bon signe.
33:16Encore une fois,
33:17ce n'est pas assez.
33:18La question,
33:18c'est comment maintenant
33:19renforcer ça,
33:21passer à l'acte
33:22et corriger le tiers.
33:24On va évidemment
33:25se concentrer
33:26sur cette COP30.
33:27Vous dites à propos
33:28de cette COP30
33:28au Brésil,
33:29c'est une occasion
33:30de réaffirmer l'engagement
33:31en faveur de l'action
33:32multilatérale
33:32pour le climat
33:34malgré les vents contraires
33:35significatifs.
33:36Évidemment,
33:37je vais vous parler
33:37de ces vents contraires
33:38qui viennent d'abord
33:39des États-Unis ?
33:40Pas seulement,
33:40mais d'abord des États-Unis ?
33:41Pas seulement.
33:42Clairement,
33:42la défection des États-Unis
33:44est une mauvaise nouvelle.
33:45Ce n'est pas la première fois.
33:47Ils ont quitté Kyoto,
33:48ils ont quitté
33:49la Côte de Paris
33:49une première fois.
33:50Là,
33:50c'est la troisième fois,
33:53ce qui est difficile.
33:56Mais la question,
33:57c'est l'Europe,
33:58la Chine,
33:59l'Inde,
33:59le Brésil,
34:00qui est très bien placé
34:02vraiment au centre
34:05de l'ensemble
34:06des groupes du monde.
34:08Il faut réaffirmer
34:09le soutien
34:11au multilatéralisme
34:12et à l'action
34:13sur le climat.
34:14C'est vraiment
34:14le rôle de la Réunion
34:16il y a quelques jours
34:17des chefs d'État,
34:18les chefs de gouvernement
34:18pour réaffirmer ça.
34:20Il faut des résultats
34:21lors de cette conférence
34:22et des résultats
34:23qui ne sont pas que
34:24encore quelques mots
34:25dans un texte.
34:26C'est vraiment
34:27passer à comment
34:27la collaboration concrète
34:29peut nous aider
34:31à avancer.
34:32Il y a un exemple
34:33intéressant,
34:34c'est sur la question
34:35du financement
34:36des pays
34:36en développement.
34:38On peut même parler
34:39d'un mur
34:40ou d'un Everest
34:40de financement
34:42auquel on est confronté.
34:45Est-ce que,
34:46alors vous,
34:47même si vous n'êtes plus
34:47au cœur des négociations,
34:48je pense que vous
34:49connaissez bien
34:50l'état d'esprit
34:51les uns et les autres,
34:52est-ce qu'on peut
34:53espérer un accord
34:53là-dessus
34:54ou est-ce que
34:54le fait que justement
34:55il n'y ait pas
34:56les États-Unis
34:57et d'autres pays,
34:58l'Argentine n'a pas
34:59envoyé de représentants
35:00non plus dans la foulée
35:01de la décision
35:02de la Nouvelle-État,
35:02est-ce que vous êtes
35:03plutôt optimiste
35:04là-dessus ou pas ?
35:05Je pense qu'il ne faut
35:06pas passer du temps
35:07à être optimiste
35:08ou pessimiste,
35:08il faut être déterminé.
35:09Il faut vraiment agir
35:11et pousser l'action.
35:13Et donc,
35:13vous dites quoi ?
35:13Il y en a qui sont déterminés
35:15à agir ?
35:16La détermination,
35:17je pense que c'est
35:17ce que cherche à faire
35:18la présidence brésilienne.
35:20Ils ont mis sur la table
35:21deux choses.
35:22Ils ont mobilisé
35:23des ministres des Finances
35:24en amont de la conférence,
35:25certes,
35:26des ministres des Finances.
35:27Ça, c'est quelque chose
35:27d'important parce que
35:28traditionnellement,
35:29la COP,
35:30ce sont des ministres
35:30de l'environnement,
35:31des ministres du climat.
35:32Si on veut vraiment
35:33mobiliser l'argent,
35:34si on veut transformer
35:35le système financier
35:36international,
35:37il faut des ministres
35:37des Finances également.
35:39Et ils ont préparé
35:40une feuille de route
35:41conjointement avec
35:42la dernière présidence
35:43de l'Azébaïdjan,
35:45de la COP 29,
35:46l'année dernière,
35:47qui commence à esquisser
35:49une série d'actions.
35:50Ils ont même décliné
35:51ce qu'on devait faire
35:52en 2026, 2027
35:54pour avancer.
35:55Alors, ça,
35:55ça n'a pas besoin
35:56d'être accepté
35:57par tout le monde.
35:58Mais il faut avancer
35:59dans l'action.
36:00Et de plus en plus,
36:01ce dont on a besoin,
36:02c'est le leadership
36:03de la présidence de la COP,
36:05la capacité de mobilisation
36:07et de convocation,
36:08surtout de ces différents acteurs
36:10dans différents domaines,
36:11utiliser un peu
36:12le soft power de la COP
36:13qui ne peut pas
36:14prendre la décision
36:15sur les finances,
36:16mais qui peut impulser
36:16d'autres,
36:17les acteurs,
36:18les banques multilatérales
36:19de développement,
36:20les banques locales,
36:22et ensuite créer
36:24les conditions
36:25pour l'investissement privé
36:26d'être transformé.
36:27Vous parliez
36:28de multilatéralisme,
36:29c'est un des rares espaces
36:31où il existe encore
36:32à peu près
36:32le multilatéralisme.
36:34Le multilatéralisme
36:35est ce dont on dispose.
36:39On est dans un monde fragmenté.
36:40On a toujours été
36:41dans un monde fragmenté.
36:42La souveraineté nationale
36:43reste très importante
36:44pour la plupart des États,
36:46pour tous les États.
36:47On n'a pas de dictateur mondial
36:49qui est capable
36:50de dire quoi faire.
36:51Heureusement, peut-être,
36:52parce que...
36:53Donc, on a besoin
36:54de trouver des moyens
36:55de se mettre d'accord.
36:57Oui, mais encore faut-il
36:57que tout le monde
36:58vienne autour de la table
36:58quand les États-Unis
36:59ne sont pas là
37:00et que...
37:01Alors, ce n'est pas
37:01le premier Donald Trump.
37:03L'isolationnisme américain
37:04n'a pas attendu Donald Trump.
37:06Mais quand même,
37:07quand les États-Unis
37:08ne sont pas autour de la table
37:09et ont un discours
37:10clairement anti-multilatéralisme,
37:13ça complique la donne.
37:14Ça complique la donne,
37:15mais ça renforce
37:17la responsabilité des autres,
37:20notamment l'Europe,
37:21mais également la Chine.
37:23Nous avons besoin...
37:24Nous sommes dans un monde
37:25qui est multipolaire.
37:26On le dit souvent,
37:27ce n'est plus dans le monde
37:29uniquement unipolaire
37:31du Nord,
37:32dominé par les États-Unis.
37:33C'est ça,
37:34la complexité de l'équation.
37:35C'est un monde
37:36qui est en train de changer.
37:39Et ce changement,
37:40ce glissement
37:40n'est pas du tout arrivé au bout.
37:43Donc, ça fait partie
37:44de la complexité
37:45du traitement du climat
37:46où les pays du Nord
37:47ont le sentiment
37:48de perdre un peu
37:49le leadership
37:50qu'ils avaient
37:51de l'économie mondiale
37:52depuis deux siècles.
37:54C'est une bonne chose,
37:55mais c'est quand même
37:56douloureux.
37:57Effectivement,
37:58avec effectivement
37:58la Chine
38:00qui est en train
38:02de prendre
38:02un virage environnemental
38:04qui est quand même
38:05très intéressant.
38:06Quand on regarde
38:06les investissements
38:08dans les énergies renouvelables,
38:10je crois que la Chine
38:10investit plus à elle seule
38:12que tous les autres pays
38:13de la planète
38:13en énergie renouvelable.
38:15Alors,
38:16ça reste un pays
38:17très polluant,
38:18mais qui est en train
38:19de passer son pic de pollution,
38:21c'est ça ?
38:22On peut dire ça ?
38:22On espère que la Chine
38:23arrive maintenant
38:24à un pic des émissions.
38:26Elle garde une ambiguïté
38:27sur l'année précise,
38:29etc.
38:29Les annonces de la Chine
38:31ne sont pas extraordinaires.
38:33Elles pourraient faire plus.
38:35On est tous
38:35un peu de cet avis-là.
38:37En revanche,
38:37la Chine crée
38:38les bases industrielles
38:40pour diriger
38:41la transformation,
38:44dominer
38:44l'industrie propre
38:45de production
38:46de panneaux solaires,
38:47de voitures électriques.
38:48maintenant,
38:48c'est vraiment la Chine
38:49qui assume
38:50le leadership
38:51dans ce domaine.
38:53La question,
38:54c'est à quel moment
38:54la Chine commence
38:55vraiment à basculer
38:56entre l'infrastructure fossile
38:59qu'elle a mise en place,
39:02qui est énorme,
39:03la consommation de charbon,
39:05la consommation de pétrole,
39:07qui commence à baisser,
39:08mais pour l'instant,
39:09ne fait pas.
39:10Le charbon,
39:10ils sont toujours
39:11en train de construire.
39:12Est-ce qu'ils utilisent
39:13ces centrales ?
39:14Et à côté,
39:15ils construisent
39:16l'industrie de demain.
39:17et l'infrastructure énergétique
39:19de demain.
39:20Le moment où la Chine
39:21décide définitivement
39:23le point de bascule,
39:25c'est un moment
39:26très important.
39:27Jusqu'ici,
39:28elle garde l'ambiguïté.
39:29Elle est dans une forme
39:30d'ambiguïté.
39:31Elle garde un peu
39:31la possibilité.
39:32Et c'est là,
39:32d'autres,
39:33on doit travailler avec elle
39:34en disant
39:34c'est votre responsabilité.
39:36Face à la défection
39:38des Américains,
39:38c'est important.
39:39Oui, mais alors,
39:40on voit bien
39:40qu'elle en fait aussi
39:41un outil de géopolitique
39:43et de pression géopolitique.
39:45C'est plus complexe
39:47avec les terres rares
39:49et ce que la Chine
39:50a annoncé
39:50il y a quelques jours.
39:52Mais ça impacte
39:54notamment tout ce
39:55qui est énergie renouvelable.
39:56Pas seulement,
39:56puisque les terres rares,
39:58on les retrouve finalement
39:59au bout de la chaîne
39:59dans énormément
40:00de nos activités,
40:01de la défense
40:02à l'automobile
40:03en passant par les éoliennes,
40:04les robots médicaux,
40:06etc.
40:06Je ne vais pas faire
40:07toute la liste,
40:08mais soit on voit
40:10la bouteille à moitié pleine,
40:11soit à moitié vide.
40:12Soit on se dit
40:12la Chine a un levier
40:14d'action
40:16qui met en péril
40:18notre souveraineté
40:18ou alors on se dit
40:19ça peut l'inciter
40:21à aller encore plus loin
40:22dans la transition
40:22environnementale.
40:24Je pense que notre relation
40:24avec la Chine
40:25va être très complexe
40:26dans les destinées à venir.
40:28C'est à la fois
40:28un partenaire essentiel
40:30et un concurrent.
40:31et un concurrent
40:32qui joue
40:34du dur,
40:35qui est en train
40:36de gagner
40:37des parts de marché
40:38au niveau international
40:39et s'intéresse
40:42à l'avenir
40:42de son industrie,
40:43de sa compétitivité.
40:44Donc l'Europe,
40:45les autres pays
40:46ont également
40:47à s'intéresser
40:48à ce que nous faisons
40:49nous-mêmes.
40:51Mais néanmoins,
40:52il faut trouver
40:53les endroits
40:54où la coopération joue
40:55et dans le domaine
40:57de la défense
40:57du multilatéralisme,
40:59les synergies
41:00d'intérêts
41:00sont très fortes.
41:02Et c'est là
41:02qu'on doit travailler
41:03ensemble
41:04et trouver comment
41:05collaborer sur certains points,
41:07par exemple
41:07avec les pays du Sud.
41:09La Chine attire
41:10énormément d'investissements.
41:13Mais pour l'instant,
41:13encore une fois,
41:14je reviens sur les chiffres
41:15de l'Agence internationale
41:16de l'énergie.
41:17Il y a beaucoup
41:17d'investissements
41:18dans les énergies renouvelables,
41:19mais 85 %
41:20va aux pays du Nord
41:21et la Chine.
41:22Ça laisse 15 %
41:23pour le reste du monde.
41:25Ça, c'est pas acceptable.
41:26Ça doit changer.
41:27Et c'est cet élargissement
41:30au Sud
41:31qui est vraiment
41:32essentiel
41:33pour la question
41:34de justice,
41:36la question d'équité
41:36dans la lutte
41:39contre l'échange
41:39climatique.
41:40On va parler un peu
41:41du secteur des transports
41:43et du rôle
41:43du secteur des transports
41:44parce que l'un des principes
41:45de cet entretien,
41:47c'est que celui ou celle
41:49qui était à votre place
41:50la semaine dernière
41:50pose une question.
41:51Et donc,
41:51c'est en le courant
41:52Manuela Roca
41:53qui est la directrice
41:54générale adjointe
41:54de TELT.
41:55C'est le tunnel
41:56Lyon-TGV Lyon-Turin.
41:59Et alors,
41:59évidemment,
42:00elle vous a posé
42:00une question
42:00sur les transports.
42:02On l'écoute.
42:03Bonjour, Paul.
42:04J'ai une question
42:05pour vous.
42:06Quelle est la contribution
42:07que vous attendez
42:08du domaine
42:09des transports
42:10et notamment
42:10du réseau
42:12nouveau européen
42:13pour arriver
42:15aux objectifs
42:16de la COP ?
42:18Évidemment,
42:19elle va plaider
42:19pour le développement
42:20du rail
42:20et c'est normal
42:21mais quand on essaye
42:24de parler d'efficacité,
42:25vous disiez
42:26il faut être volontaire
42:27et il faut maintenant
42:28passer à l'acte
42:28et à l'efficacité.
42:30Le développement
42:30du rail,
42:31notamment en Europe,
42:32c'est un enjeu majeur ?
42:34Tout à fait.
42:35Il est évident
42:36qu'on doit totalement
42:37décarboner
42:38nos déplacements,
42:41que ce soit
42:41la voiture individuelle
42:42et les transports
42:43en commun.
42:45Et on sait bien
42:46que le rail
42:47est une excellente
42:48solution pour les transports
42:51sur 3, 4 heures,
42:526 heures même.
42:54Et en Europe,
42:55c'est le gros
42:55de nos déplacements.
42:58On peut continuer
42:59à améliorer
42:59le transport,
43:02les trains
43:03à grande vitesse,
43:04les trains de nuit
43:04également,
43:05en tout potentiel
43:06pour les voyages
43:07un peu plus longs.
43:08Malheureusement,
43:09on ne voit pas
43:10tout à fait
43:10dans le bon sens
43:11en ce moment.
43:12Il y a des hauts
43:13et des bas
43:13et on entend
43:14que ça s'arrête
43:15encore une fois.
43:17Mais c'est une solution
43:18décarbonée
43:19par excellence.
43:21Dans un monde
43:21où on décarbone
43:23notre production
43:23d'électricité,
43:25les trains,
43:26c'est ça
43:26dont on a besoin
43:27pour une grande partie
43:28de nos déplacements
43:29entre villes,
43:30en Europe,
43:31c'est vraiment
43:31ce qu'il faut
43:32renforcer encore.
43:34Oui,
43:34mais alors,
43:34au niveau mondial,
43:35le secteur aérien,
43:37là,
43:38prévoit une croissance
43:40des déplacements
43:41et c'est vrai
43:42que c'est compliqué
43:44pour nous
43:45qui avons profité
43:45de l'avion
43:46pour découvrir
43:47le monde
43:47et d'autres cultures
43:48pendant des décennies
43:49de se dire
43:49on ne va pas interdire
43:50aux pays émergents
43:51qui,
43:51au fur et à mesure
43:52qu'ils gagnent
43:54en croissance,
43:54voient leur classe moyenne
43:55vouloir prendre l'avion.
43:57C'est un défi compliqué
43:58quand même,
43:58un débat compliqué.
44:00La question était
44:00plus particulièrement
44:01par rapport à l'Europe
44:02et là,
44:04c'est très adapté.
44:05C'est sûr,
44:05il y a beaucoup de pays
44:06où la construction
44:07de tout un réseau,
44:08de toute l'infrastructure
44:09de trains
44:11est compliquée
44:13à cause des distances,
44:14à cause de trains
44:17et autres choses.
44:19Donc,
44:19l'avion,
44:20c'est taillé
44:22vraiment une part
44:22très importante.
44:23La question,
44:24c'est qu'est-ce qu'on fait
44:24pour décarboner l'aviation ?
44:27C'est un des défis
44:28les plus difficiles.
44:29Il y a un intérêt
44:29dans les carburants
44:30décarbonés
44:33d'une certaine façon,
44:34mais compensés.
44:35Tout le monde en veut,
44:36il n'y en aura pas assez,
44:37il coûte beaucoup plus cher,
44:38c'est compliqué quand même.
44:39Et de temps en temps,
44:40on entend parler
44:41de l'avion électrique,
44:42mais le problème
44:43d'un avion électrique,
44:44les batteries,
44:45c'est lourd.
44:45Oui,
44:46on ne peut pas
44:46transporter
44:47500 personnes
44:48dans un avion électrique.
44:48Ce n'est pas du tout
44:48la même chose
44:49pour passer
44:52à la voiture électrique
44:52où on augmente
44:54maintenant l'autonomie
44:55pour arriver à quelque chose
44:56qui est tout à fait acceptable.
44:58Donc,
44:58le défi pour les transports,
44:59c'est un des défis
45:00qui va être
45:01le plus difficile à relever.
45:03Mais on ne devait pas
45:03s'arrêter là.
45:04On devait décarboner
45:05tout le reste,
45:06décarboner déjà
45:07l'ensemble du système électrique,
45:08décarboner les transports
45:10de quotidien,
45:11que ce soit
45:11les transports en commun,
45:13que ce soit
45:13la voiture individuelle
45:14ou des solutions
45:15intermédiaires,
45:16partager
45:16les transports,
45:19etc.
45:21L'avion,
45:22je ne dis pas
45:23qu'on laisse ça à la fin,
45:24il faut avancer là-dessus,
45:25mais se pose la question
45:26de nos choix,
45:27de nos comportements également.
45:30Et là,
45:30c'est un choix politique
45:31très difficile.
45:32Est-ce qu'on commence
45:32à dire qu'on fait
45:33un peu moins ?
45:35Alors,
45:36puisqu'on vous a invité
45:38pour parler des COP,
45:39on est évidemment
45:40au cœur de l'action
45:41des États
45:42et de ce pouvoir réel
45:45qu'ont les États.
45:46Je voudrais quand même
45:46qu'on parle un peu
45:47du rôle des entreprises.
45:49On s'adresse
45:50à des chefs d'entreprise,
45:52à des cadres d'entreprise,
45:53à des salariés d'entreprise
45:55dans nos émissions.
45:57Quel rôle
45:58vous voyez
45:58les entreprises jouer
45:59dans cette transition
46:01et dans la capacité
46:03à atteindre,
46:04peut-être un peu tardivement,
46:06ce qu'on s'était donné
46:07comme objectif
46:08aux accords de Paris ?
46:09Je disais tout à l'heure,
46:11avec l'accord de Paris,
46:12on s'est doté
46:13d'une boîte à outils.
46:14On a la boîte à outils.
46:15Une boîte à outils
46:15pour les États.
46:17On met en place
46:18des plans d'action,
46:19on fait du reporting,
46:20un suivi, etc.
46:22Mais la mise en œuvre,
46:24c'est toute une série
46:25d'acteurs
46:25qu'il faut être mobilisés.
46:26Il faut que ça se décline
46:28au niveau territorial
46:30avec les collectivités
46:31et au niveau
46:32des acteurs économiques.
46:34Le rôle des entreprises
46:34est vraiment critique
46:36dans la transition.
46:37On sait ça
46:38sur le plan national,
46:39mais au niveau international,
46:40c'est encore plus vrai.
46:42L'investissement
46:43se fait en grande partie
46:44par les entreprises.
46:47L'innovation
46:48se fait également
46:49avec les entreprises.
46:50Un travail parfois conjoint
46:51entre les États
46:52et les entreprises.
46:53Il faut que les États
46:54leur donnent un cadre facilitateur
46:57pour investir
46:57dans la décarbonation.
46:59Ce dont on a besoin,
46:59c'est le signal.
47:00Le signal qui vient
47:01des États.
47:03C'est pourquoi
47:03un certain flottement
47:05ce dernier temps
47:06au niveau européen
47:06n'est pas le bon signe.
47:08Il faut garder le cap
47:09de net zéro
47:12en 2050
47:13pour l'Europe,
47:1490% en 2040.
47:17Et surtout,
47:19ça envoie un signal
47:19aux entreprises
47:20pour investir
47:21dans ce domaine.
47:21Là où on a besoin
47:23d'une vraie réflexion
47:25maintenant,
47:26c'est réconcilier
47:27le débat
47:27sur la compétitivité
47:28et sur la transition.
47:30Ça nous renvoie
47:31sur les questions
47:31de comment imaginer
47:33une véritable politique
47:35industrielle,
47:35quelque chose
47:36qui manquait.
47:38C'était presque tabou
47:39depuis quelques décennies
47:40de parler
47:40de politique industrielle.
47:42Mais dans la transition
47:43devant nous,
47:44la Chine agit,
47:45l'Europe a besoin
47:46d'agir
47:47avec son industrie,
47:48avec ses entreprises,
47:49et on a besoin
47:51de réfléchir
47:51à l'articulation
47:52entre ça,
47:53nos politiques commerciales
47:54qui sont également
47:55bafouées par la politique
47:57de Trump
47:57et des États-Unis
47:58et faire en sorte
47:59que ça crée
47:59les conditions
48:00favorables
48:01au changement.
48:02Sauf que,
48:03vous l'avez dit
48:03tout à l'heure,
48:04on est plutôt
48:05dans une période
48:06de,
48:07alors on parle
48:08de backlash,
48:09de retour de bâton
48:09ou de coup de frein,
48:11quand on entend
48:11Donald Trump,
48:12alors là,
48:13c'était dans le temple
48:14du multilatéralisme
48:15à l'Assemblée générale
48:16des Nations Unies
48:17dire que le changement
48:19climatique
48:19est l'arnaque du siècle,
48:20il envoie un signal
48:21aussi aux entreprises
48:23et notamment
48:24aux entreprises européennes
48:26qui font du business
48:26aux États-Unis,
48:27donc est-ce que ça ne va pas
48:28les inciter à se dire
48:29bon,
48:30finalement,
48:31c'est moins notre priorité
48:32ou on va moins
48:33en tout cas communiquer
48:34sur le fait que
48:35les investissements
48:36de décarbonation
48:37soient une priorité ?
48:38Il y a effectivement
48:39un changement en cours,
48:41un changement entre
48:42tout le système industriel,
48:44économique,
48:46mis en place
48:46au 19e,
48:4720e siècle
48:48et un système
48:48qui est vraiment
48:49pour le 21e siècle
48:50et pas la suite.
48:51C'est naturel
48:52qu'on trouve
48:53de la résistance.
48:54C'est difficile maintenant
48:55parce qu'on s'attaque
48:56au sérieux.
48:58Au début
48:59de la période
49:00Kyoto,
49:01il y a 10,
49:0220 ans même,
49:04on était dans
49:05une réduction marginale,
49:07on commençait à dire
49:07voilà,
49:08on améliore des choses.
49:09Maintenant,
49:10il faut transformer,
49:11il faut transformer
49:11en profondeur.
49:13C'est pour ça
49:13que ça devient difficile
49:14pour les entreprises,
49:16pour les individus.
49:17Difficile ne veut pas dire
49:18impossible,
49:19mais il faut trouver
49:21comment associer
49:23ou rendre audibles
49:24les voix des entreprises
49:26qui agissent
49:27et qui voient l'opportunité
49:28dans la transformation.
49:29et non seulement
49:31la voix
49:32qui est portée
49:33par Trump,
49:34qui est portée
49:34par d'autres.
49:36Qui ont fait un combat
49:36presque culturel.
49:38C'est un changement
49:39qu'il faut gagner.
49:40Mais il faut associer
49:41les gens.
49:42Il ne faut pas
49:42que ça soit cassé
49:43quelque chose,
49:44mais il faut que ça marche
49:45pour les gens,
49:46y compris les citoyens,
49:47qu'il ne faut pas oublier
49:49dans cette équation.
49:50Et parfois,
49:51les politiques climatiques
49:51n'ont pas suffisamment
49:53associé les citoyens
49:54en amont
49:54et on voit ça
49:55qui est exploité
49:56dans ce backlash
49:57et ce populisme.
49:59Un dernier mot
50:00sur cette COP30.
50:02Est-ce que c'est une COP
50:03dont on attend
50:04une grande annonce
50:04ou pas forcément ?
50:06Je pense que les sujets
50:07à l'autre jour
50:08ne sont pas les sujets
50:10qui donneront
50:10la grande annonce
50:11en tant que telle.
50:12C'est plutôt la façon
50:13qu'on fait vraiment
50:14le pivot
50:15vers la mise en œuvre.
50:16Ce que je voudrais bien voir,
50:18depuis dix ans,
50:19on fait toute une série
50:20d'annonces
50:21et d'initiatives
50:22qui sont lancées.
50:23Mais il n'y a pas eu
50:24de service après-vente.
50:25On a besoin
50:25que la présidence
50:26fasse
50:27un packaging
50:28de tout ça
50:29avec vraiment
50:30un suivi
50:31service après-vente.
50:33Qu'est-ce qu'on fait
50:33en 2026 ?
50:34Ils ont déjà commencé
50:35à esquisser ça
50:36sur la partie finance.
50:36Qu'est-ce que vous attendez
50:37de la présidence brésilienne
50:38de cette COP ?
50:38Exactement.
50:39Et comment on avance ?
50:42Qui fait quoi ?
50:43À quel moment ?
50:45Réunir les gens
50:46l'année prochaine
50:47à quelques moments
50:48pour vraiment faire le point
50:49sur l'avancement.
50:50Et c'est ça,
50:51mettre la pression.
50:52Parce que si on se contente
50:54d'avoir une photo,
50:55une belle photo
50:56du président de la COP
50:57avec quelques ministres,
51:00PDG,
51:00une vedette de cinéma
51:01parce que ça passe bien
51:02sur les réseaux sociaux,
51:04l'initiative n'a
51:05de durée de vie
51:05que celle de la photo.
51:07Il faut vraiment maintenant
51:08passer
51:09vraiment dans cette logique
51:11de service après-vente.
51:12Merci beaucoup,
51:13Paul Watkinson.
51:14On va se souhaiter
51:15une bonne COP30
51:17au Brésil.
51:18À bientôt sur
51:19Bismarck.
51:20On passe à notre rubrique
51:21start-up tout de suite.
51:28Smart Ideas,
51:29c'est notre rubrique
51:30consacrée aux start-up
51:31éco-responsables
51:32en étant duplex
51:33avec Jean-Gabriel Vernet
51:34qui est le cofondateur
51:35de la marque
51:36Anaïs Paris.
51:37Bonjour,
51:38bienvenue.
51:39Vous l'avez créée,
51:41vous travaillez dessus
51:41depuis un peu plus de deux ans
51:43et la marque est disponible
51:45depuis juin de cette année.
51:46Vous l'avez créée
51:47avec Romy Chilet.
51:48Pourquoi vous l'avez créée ?
51:49C'est quoi Anaïs Paris ?
51:50Racontez-moi.
51:52Alors,
51:52Anaïs Paris,
51:53c'est une marque
51:53de cosmétiques intégrales.
51:55Alors pour nous,
51:56la beauté,
51:57ça va au-delà
51:57de la simple apparence
51:59et en fait,
52:00on avait sur le marché
52:01beaucoup de marques
52:01qui s'occupaient
52:02principalement
52:03d'un côté du soin de la peau
52:05et d'un autre côté
52:06du soin du corps
52:07avec des compléments alimentaires
52:08et nous,
52:08on a voulu créer
52:09des synergies,
52:11des produits
52:11qui travaillent ensemble
52:13pour améliorer
52:15la beauté,
52:17l'apparence
52:17mais aussi la santé
52:18de la personne.
52:20Qu'est-ce qu'on trouve
52:21comme gamme de produits ?
52:24Expliquez-nous des crèmes
52:24d'un côté,
52:25des compléments alimentaires
52:26de l'autre.
52:28Alors,
52:28en fait,
52:29on a travaillé par promesse.
52:30Donc,
52:31on a trois promesses
52:31pour l'instant.
52:32On a une promesse détox,
52:34on a une promesse hydratation
52:35et on a une promesse anti-âge.
52:37Et pour chaque promesse,
52:39on a créé
52:39des synergies
52:40de compléments alimentaires
52:41qui vont venir travailler
52:43avec des soins topiques.
52:44Donc,
52:44pour l'instant,
52:45comme soins topiques,
52:45on a des sérums
52:46et des crèmes.
52:48Et dans chaque promesse
52:50et dans chaque produit,
52:52on a mis des ingrédients
52:53qui vont venir travailler
52:53en synergie.
52:55Donc,
52:56le complément alimentaire,
52:56par exemple,
52:57détox,
52:57va venir aider
52:58à une détox globale
53:00et en produit,
53:02en soins topiques,
53:03donc le sérum
53:03et la crème,
53:04on va avoir des ingrédients
53:05qui vont venir
53:05apporter un soin détox
53:08à la peau
53:08de l'extérieur.
53:09À partir de quelles matières premières
53:12qu'est-ce que vous avez choisi
53:13pour fabriquer ces produits ?
53:16Alors,
53:16on a différents types
53:18d'ingrédients
53:18en fonction des promesses
53:20qu'on va vouloir adresser.
53:23Donc,
53:23par exemple,
53:24pour l'anti-âge,
53:25on travaille avec
53:25des ingrédients
53:26qui sont assez connus
53:28comme le bacuchiol
53:28qui est vraiment
53:29l'ingrédient beauté 2025.
53:32On a les peptides
53:32et en fait,
53:33tous les ingrédients
53:34qui vont venir
53:34à chaque fois
53:35travailler
53:37et nous assurer
53:41que de l'efficacité
53:42du produit.
53:43Et en fait,
53:43ça,
53:43c'est quelque chose
53:43qui est très important
53:44pour nous.
53:45Donc,
53:46on a effectivement,
53:46comme vous l'avez dit
53:47au début,
53:48des produits qui sont
53:49pensés éco-responsables
53:50et pour nous,
53:50c'est vraiment la base
53:51maintenant
53:51quand on lance
53:52une start-up.
53:52On doit respecter
53:56au mieux
53:57l'environnement
53:59et ça,
54:01c'est vraiment
54:02une mode,
54:02une tendance
54:02qu'il y a eu
54:03depuis les 15 dernières années
54:04de marques cosmétiques
54:06naturelles
54:06éco-responsables
54:07et en fait,
54:08nous,
54:08on a voulu,
54:09en plus du côté holistique
54:10de la cosmétique
54:12in and out,
54:12on a voulu
54:13que nos produits
54:13soient vraiment efficaces
54:15et en fait,
54:16on travaille à chaque fois
54:16avec des ingrédients
54:17qui sont avec une efficacité
54:19reconnue
54:19et dans des concentrations
54:21importantes.
54:21Et donc,
54:21sur tous nos packs,
54:22vous voyez qu'à chaque fois,
54:23on utilise 2%
54:25d'acide hyaluronique,
54:262% de vacu-chol,
54:273% de niacinamide
54:28pour vraiment
54:30affirmer
54:32et rendre transparente
54:34notre volonté
54:36d'avoir des produits efficaces.
54:37Cette dimension
54:38des co-responsabilités,
54:41ça passe par quoi ?
54:42Le choix des emballages,
54:43le fait de produire
54:44en France
54:45ou en Europe,
54:46quel choix vous avez fait ?
54:48Oui,
54:48alors,
54:49il faut le voir
54:50de manière globale,
54:52en effet,
54:53il y a de tout,
54:54il y a la production,
54:54il y a les produits
54:56qu'on utilise,
54:56les ingrédients,
54:57il y a les cartons,
54:58donc de notre côté,
54:59on a voulu
55:00essayer de faire au maximum
55:02pour que tout soit écologique
55:04en ayant des produits attractifs,
55:05d'accord ?
55:06Donc,
55:06qu'ils soient désirables.
55:08Donc,
55:08on a du coup
55:09des emballages
55:11tels que les tubes
55:12en plastique,
55:13qui sont en plastique recyclé
55:13à 75%,
55:14pareil pour les flacons en verre.
55:18Donc,
55:18en fait,
55:18on va essayer
55:19que tous les emballages
55:20soient au maximum recyclés
55:21et évidemment recyclables.
55:23Ensuite,
55:24on va utiliser
55:24des ingrédients
55:25qui sont le moins contaminants
55:26possible
55:27pour l'environnement.
55:28on ne va pas utiliser
55:28de plastique,
55:29de dimethicone,
55:30on ne va pas utiliser
55:30de paraffines,
55:32etc.,
55:33qu'on retrouve beaucoup
55:33dans la cosmétique classique,
55:36mais qu'on ne retrouve
55:37évidemment pas
55:37dans la cosmétique naturelle.
55:40Ensuite,
55:40on va essayer
55:41d'avoir des entrepôts
55:42qui sont logiquement
55:43distribués
55:44par rapport à nos lieux
55:45de commercialisation.
55:47Donc,
55:47on commercialise en France
55:48et en Espagne.
55:48Donc,
55:48on va avoir
55:49des vieux logistiques
55:53entre les deux.
55:55Ensuite,
55:55après,
55:56on va travailler
55:56avec des entreprises
55:57qui sont extrêmement sensibles
56:00à ça.
56:00Donc,
56:01typiquement,
56:01les façonniers
56:02avec qui on travaille
56:03sont des façonniers
56:04qui sont habitués
56:05à tout ce qui est
56:07co-responsabilité.
56:07Donc,
56:08ils vont avoir
56:08une énergie gérée,
56:11qui vont utiliser
56:12des ingrédients
56:13sourcés
56:14et le moins contaminants
56:16possibles.
56:16c'est finalement
56:17voir toute la chaîne
56:18de la production
56:20jusqu'à la distribution
56:21et à chaque fois,
56:22à chaque étape,
56:23réfléchir
56:23sur ce qu'il faut
56:24qu'on fasse de mieux
56:25pour que ce soit
56:26le moins contaminant possible
56:27tout en gardant
56:28l'efficacité
56:30et la désirabilité.
56:31Merci beaucoup
56:32Jean-Gabriel Vernet,
56:33bon vent à Anaïs Paris.
56:35Voilà,
56:35c'est la fin
56:36de ce Smart Impact.
56:37Merci à toutes et à tous
56:39de votre fidélité
56:40à la chaîne des affaires
56:42à Bsmart4Change.
56:43Salut !
56:44Sous-titrage Société Radio-Canada
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