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  • il y a 3 mois
Lundi 1 septembre 2025, retrouvez Grégory Lebourg (directeur environnemental monde, OVHcloud), Frédéric Samama (Chef du développement stratégique à Sustainable1, S&P; Global), Daphné Chamard-Teirlinck (Responsable Transition Écologique Juste, Secours Catholique-Caritas France), Dominique Versini (Adjointe, Mairie de Paris) et Gautier Dhaussy (Cofondateur, Delivrone) dans SMART IMPACT, une émission présentée par Thomas Hugues.

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Transcription
00:00Bonjour, bonjour à toutes et à tous, c'est Smart Impact, l'émission de la transformation environnementale et sociétale de notre économie.
00:16Une heure d'émission tous les jours pour parler de ces enjeux avec plusieurs rendez-vous.
00:20D'abord le grand entretien, 26 minutes d'interview avec une personnalité qui compte dans la société française.
00:25Ce sera dans une vingtaine de minutes, je recevrai la cofondatrice du SAMU Social, ancienne ministre Dominique Versigny.
00:31Elle publie « J'ai rêvé d'un monde plus juste », cette édition Flammarion.
00:35Mais d'abord mon premier invité, Grégory Lebourg qui est directeur environnemental Monde d'OVH Cloud.
00:40On verra comment mesurer et réduire l'empreinte carbone des data centers.
00:44Notre débat, il portera sur les conséquences et donc le coût de l'inaction selon le Boston Consulting Group
00:50jusqu'à 25% des bénéfices des entreprises à l'horizon 2050 sont menacés par les risques matériels du changement climatique.
00:59Et puis dans notre rubrique consacrée aux start-up éco-responsables,
01:02je vous présenterai Deliverone qui livre des produits par drone aux établissements de santé.
01:09Voilà pour les titres, c'est parti pour ce Smart Impact.
01:12Le premier invité de ce Smart Impact, c'est Grégory Lebourg. Bonjour.
01:23Bonjour Thomas.
01:24Bienvenue, vous êtes directeur environnemental Monde d'OVH Cloud.
01:27Tiens, directeur environnemental Monde, je vous avoue que je me suis demandé ce que ça a regroupé.
01:32Quelle est votre mission au sein d'OVH Cloud ?
01:34La mission est assez simple en fait, c'est d'abord de quantifier l'impact environnemental de nos activités.
01:38Clairement, on peut régler un problème que si on le mesure de manière fine et précise.
01:42Donc il y a un gros travail de ce qu'on appelle le reporting pour être capable d'analyser sous tous les fronts
01:47puisqu'en fait, l'impact environnemental d'une activité, elle est profondément multicritère.
01:51Donc ça va être l'usage de l'eau, l'usage des ressources naturelles, l'usage de l'énergie
01:55et de quantifier le plus précisément possible l'activité d'OVH Cloud aux banques de son activité mondiale.
02:01Puis après, bien sûr, l'idée, c'est de réduire cet impact environnemental,
02:03donc de définir une politique avec des trajectoires à court terme ou moyen terme
02:07où on va effectivement réduire l'impact environnemental de l'activité cloud
02:12et donc c'est de le transformer en programme précis en fait, en projet très précis.
02:16Avec un outil qui s'appelle l'impact tracker environnemental,
02:20comment ça fonctionne ? C'est quoi cet impact tracker ?
02:22Alors cet outil, en fait, c'est la deuxième génération
02:25qui fait suite en fait au lancement d'un outil qu'on avait appelé la calculatrice carbone.
02:29Donc on a lancé il y a à peu près deux ans.
02:32On parle souvent en fait de l'empreinte carbone des activités.
02:35Donc là, on est vraiment sur ce champ-là.
02:36Donc les émissions de gaz à effet de serre aux bornes de l'entreprise.
02:40Mais finalement, ces chiffres macro aux bornes de l'activité de l'entreprise
02:43sont assez abscons pour le client.
02:47Ce que le client veut savoir, c'est globalement l'usage des services cloud que j'ai souscrit,
02:51que ce soit des capacités de calcul, des capacités de stockage,
02:53quel est l'impact réellement, mensuellement, annuellement.
02:56Donc l'idée est de dériver ces gros chiffres à l'échelle des services utilisés par un client.
03:01Donc c'est plus fin ?
03:02C'est beaucoup plus fin.
03:03C'est beaucoup plus fin et c'est très intuitu personnel.
03:05C'est vraiment fonction des services qui ont été souscrits par les clients,
03:08de la fréquence avec laquelle ils les utilisent
03:10et du volume aussi de données qu'ils stockent,
03:12du volume de calculs qu'ils font.
03:14Donc c'est extrêmement précis.
03:16Et surtout, l'idée de l'impact tracker a été de faire évoluer cet outil
03:19pour le rendre justement multicritère.
03:21On s'est adressé à la mère des batailles,
03:23qui est le réchauffement climatique,
03:24en essayant d'objectiver les émissions de gaz à effet de serre.
03:27Mais il faut aussi traiter des sujets comme les ressources minérales,
03:30ce qu'on appelle les ressources abiotiques non vivantes,
03:32donc les minéraux, les métaux dont on a besoin dans notre industrie,
03:35mais également l'usage de l'eau.
03:36Est-ce que ces critères-là, les minéraux, l'eau par exemple,
03:39ils étaient déjà intégrés à la calculatrice carbone ou pas forcément ?
03:42Non, ils ne l'étaient pas.
03:43Et pourquoi ça se fait en deux temps ?
03:44C'est parce qu'encore une fois, l'idée,
03:46c'est quand on sort un outil de diagnostic comme ça,
03:48il faut se poser des questions de fonds méthodologiques
03:49pour qu'ils soient le plus précis possible,
03:51le plus robuste d'un point de vue scientifique.
03:53Et ça demande beaucoup de travail.
03:54Donc il y a toute une phase de maturation scientifique,
03:57à la fois pour modéliser l'impact
03:58et le dériver à l'échelle des services,
04:00mais aussi faire appel à des bases de données,
04:02de facteurs d'impact.
04:04Il y a eu les facteurs d'émission sur le front des gaz à effet de serre,
04:07il y a des facteurs d'impact sur les autres critères environnementaux
04:09et de s'assurer que ces bases sont les plus fiables possibles.
04:11Donc c'est clairement une demande de vos clients.
04:13C'est pour ça que vous avez upgradé la calculatrice précédente.
04:18Oui, c'est la conjonction de deux facteurs.
04:19C'est d'abord la volonté de l'entreprise d'être extrêmement transparente.
04:22Ça, c'est vraiment dans l'ADN de l'entreprise,
04:23d'avoir toujours été...
04:24Depuis le début ?
04:24Depuis le départ.
04:25C'est vraiment une marque de fabrique de l'entreprise
04:27depuis sa fondation il y a 25 ans.
04:30Et encore une fois, l'entreprise n'a pas entendu
04:31l'arrivée d'un directeur environnement
04:32pour se poser des questions de frugalité
04:34et de réduction de l'impact environnemental.
04:36Ça fait vraiment partie du travail de fond en fait.
04:38Et les choix technologiques de l'entreprise,
04:40notamment le fait de refroidir les serveurs à l'eau en boucle fermée,
04:44participent en fait de cet effort-là.
04:45On y reviendra là-dessus
04:46parce que l'enjeu de l'eau est très important.
04:48Il y a une cohérence d'ensemble vue d'entreprise.
04:50Mais il y avait quand même une pression de vos clients aussi.
04:52C'est ce que j'ai compris tout à l'heure.
04:53Ce n'est pas assez fin.
04:54Je veux savoir ce que moi, je consomme
04:57pour pouvoir l'intégrer
04:58et ce que je réduis pour pouvoir l'intégrer à mon propre bilan.
05:01Et ce qui montre aussi la maturité
05:02à laquelle on est confronté côté client
05:04qui vont se servir de ça.
05:06Alors, pour deux raisons.
05:07Bien évidemment, ils ont besoin de données
05:08aussi pour leur reporting.
05:10En tant qu'entreprise,
05:10ils ont aussi besoin de savoir
05:12quel est l'impact environnemental de leur activité
05:13et la partie informatique,
05:16la partie IT au sens large,
05:18fait partie des choses
05:18qu'ils doivent mettre dans leur bilan d'impact.
05:20Donc, ils en ont besoin
05:21pour des raisons de reporting,
05:23mais aussi besoin pour des raisons d'action.
05:25Et c'est là où on rentre vraiment
05:26dans une phase très intéressante
05:27où les clients vont se saisir de ces résultats-là
05:29pour faire des arbitrages.
05:31Choisir où mettre leur workload,
05:33ce qu'on appelle les workloads,
05:33donc où venir héberger leurs applications informatiques,
05:36voir aussi le type de services
05:38qu'ils doivent souscrire
05:39par rapport aux exigences d'applications
05:42dont ils ont besoin de performances applicatives.
05:44Et c'est vraiment très intéressant
05:45de les embarquer, encore une fois,
05:47en leur donnant des informations
05:48les plus fiables possibles
05:49pour qu'ils fassent ce travail-là.
05:50Avec un défi qui est général pour tout le secteur.
05:54Si on regarde l'impact carbone des data centers,
05:57on évalue à 2% des émissions mondiales
05:59de gaz à effet de serre,
06:006 à 10% de la consommation mondiale d'électricité.
06:03Alors, il y a les efforts qui sont faits.
06:05On réduit effectivement,
06:06et on pense aussi différemment
06:08le design de ces centres de données.
06:10mais à côté de ça, on développe l'IA générative.
06:13Donc, cette explosion de l'IA générative
06:15et de l'usage par les citoyens,
06:18les consommateurs de l'IA générative,
06:20est-ce que ça n'annule pas complètement
06:22les efforts faits par ailleurs ?
06:24Alors, ce que vous écrivez là,
06:25c'est ce qu'on appelle l'effet rebond,
06:26bien évidemment.
06:27Je crois qu'aujourd'hui,
06:28il faut être un petit peu humble.
06:30On ne sait pas quelle sera la trajectoire.
06:32Il y a eu beaucoup de prospectives
06:34qui ont été mises et publiées,
06:37notamment par l'Agence internationale de l'énergie.
06:38Et si vous regardez le dernier rapport
06:40qu'ils ont émis en avril de cette année,
06:43on estime que l'augmentation d'ici 2030
06:45sera de l'ordre de 500 TWh,
06:48donc d'énergie.
06:50Aujourd'hui, sur la partie,
06:51on va dire,
06:53data center au sens large,
06:54le cloud au sens large,
06:55on est globalement à 480 TWh.
06:58Ça correspond un petit peu
06:59à la consommation de la France annuellement,
07:01pour donner un peu une image.
07:02Mais cette même étude,
07:04il y a un an,
07:05disait qu'on serait à deux fois plus.
07:07Donc je crois qu'il y a beaucoup d'incertitudes
07:09dans ces trajectoires.
07:10Il y a beaucoup d'annonces,
07:10effectivement, de data centers,
07:12notamment de gros data centers,
07:13pour caler ces modèles d'intelligence artificielle
07:15que vous mentionniez,
07:17qui sont dans les tuyaux.
07:18On ne sait pas lesquels vont vraiment se matérialiser,
07:20lesquels vont être vraiment financés,
07:21vont réalisés.
07:22Et puis, il y a le progrès aussi de l'algorithmie,
07:24le progrès des plateformes,
07:25des performances du matériel
07:27que l'on met dans les data centers.
07:28Donc il y a aussi des leviers technologiques,
07:31que ce soit software ou hardware,
07:32qui vont permettre de réduire l'impact.
07:34Les data centers,
07:36les centres de données d'aujourd'hui,
07:37sont complètement,
07:38les nouveaux,
07:39complètement différents
07:41de ceux qu'on construisait il y a 25 ans.
07:42C'est-à-dire,
07:43à quel point ils sont plus économes ?
07:45On va parler de l'eau dans un instant,
07:46mais déjà en matière de consommation d'énergie.
07:50Alors, oui,
07:51ils sont plus économes.
07:53C'est un fait.
07:53Aujourd'hui,
07:54un des indicateurs que notre industrie regarde,
07:56c'est un indicateur d'efficacité,
07:58un peu un indicateur de rendement,
07:59comme un rendement de moteur.
08:00Sauf que là,
08:01c'est un rendement inversé.
08:02C'est ce qu'on appelle le PUE,
08:03le Power Usage Effectiveness.
08:05Ça,
08:05c'est le ratio
08:06entre l'énergie consommée
08:07par le data center
08:07divisé par l'énergie réellement utile,
08:10c'est-à-dire celle consommée
08:11par les serveurs.
08:12C'est un ratio au-dessus de 1.
08:13Et il est vrai
08:14que si on regarde
08:15les chiffres mondiaux
08:16il y a encore 10 ans,
08:17on était entre 1,8 et 2,
08:19donc très, très inefficace.
08:20Aujourd'hui,
08:21on est plutôt à 1,55
08:22en moyenne mondiale.
08:23Par exemple,
08:24OVH,
08:24avec ses technologies
08:25de watercooling,
08:27est à 1,26.
08:28Donc on voit bien
08:29que certaines adoptions technologiques,
08:30notamment comme le refroidissement à l'eau,
08:32permettent d'aller gagner de l'efficacité.
08:34Et il se trouve
08:35qu'avec l'avènement
08:36de l'intelligence artificielle,
08:38on a à refroidir
08:39des systèmes
08:39qui sont très, très denses
08:41d'un point de vue énergétique,
08:42très énergivores.
08:43Et le refroidissement à l'air,
08:44traditionnel des data centers,
08:46par salle climatisée,
08:47ne fonctionne plus.
08:48Donc on voit une adoption
08:49assez massive
08:50de ces technologies
08:51de refroidissement à l'eau,
08:52en circuit fermé,
08:52encore une fois.
08:53Et ça,
08:54c'est très, très bien
08:54parce que ça va participer
08:55effectivement
08:56de l'optimisation globale du système.
08:58Comment ça marche,
08:58ce free cooling,
09:00pour reprendre le terme anglais ?
09:02Alors l'idée,
09:03c'est d'abord de capturer
09:04en fait la chaleur
09:05là où elle est émise,
09:06donc à sa source.
09:07Donc on va avoir
09:08dans un serveur,
09:09globalement,
09:10une grosse partie de la chaleur
09:11est émise
09:11par le CPU
09:12ou le GPU
09:13quand on parle notamment
09:14de plateformes
09:15pour l'intelligence artificielle.
09:17Donc là,
09:17on va mettre
09:17une sorte d'interface,
09:19de water block,
09:20c'est le terme anglais,
09:21qui va permettre en fait
09:22de faire circuler
09:23une petite boucle d'eau
09:24en circuit fermé
09:24qui va venir par conduction
09:26capter les calories
09:27émises par ce processeur.
09:28Puis après,
09:29il y a le reste en fait
09:30des composants
09:31qui vont aussi chauffer.
09:32Et là,
09:32on met un flux d'air
09:33à travers le serveur
09:33qui va être récupéré
09:35à l'arrière
09:35de la baie
09:36qui héberge les serveurs
09:37pour être échangé de nouveau
09:38avec une deuxième boucle d'eau.
09:40Et finalement,
09:41c'est un flux de caloporteur,
09:42l'eau qu'on utilise
09:43pour ramener
09:44toute cette énergie thermique
09:45à l'extérieur du bâtiment
09:46et après,
09:47soit la dissiper
09:47dans l'air ambiant
09:48ou soit venir
09:49la revaloriser
09:50par interconnexion
09:51sur un réseau
09:51de chaleur fatale.
09:52Mais alors justement,
09:53ces interconnexions,
09:54qu'est-ce qu'elles représentent
09:55aujourd'hui ?
09:56Est-ce qu'on est
09:56à un pourcentage infime
09:58parce que là,
09:59il y a un potentiel
10:00de synergie
10:03entre les data centers
10:04et leur environnement
10:05qui est quand même
10:05assez génial ?
10:06Oui, il y a un potentiel
10:07important
10:08et dans les faits,
10:10le raccordement
10:10au réseau de chaleur,
10:11par exemple,
10:11la valorisation
10:12de la chaleur fatale,
10:13comme on le dit
10:13dans notre industrie,
10:14est assez faible.
10:15Alors,
10:16il y a des contraintes
10:16réglementaires
10:17qui ont été mises en place
10:18notamment par la Commission européenne
10:19pour donner un certain nombre
10:20d'indicateurs
10:22et notamment le taux
10:23de réemploi de chaleur fatale
10:24fait partie des indicateurs
10:25que l'on doit suivre
10:25dans la filière
10:26et des objectifs aussi
10:28dans certains États membres
10:29pour augmenter
10:30ce taux de réemploi
10:30de chaleur fatale.
10:31Donc, déjà,
10:32il y a un cadre réglementaire
10:33qui va pousser la filière
10:34à y arriver.
10:35La grosse difficulté
10:36n'est pas la collecte
10:37de ces calories,
10:38la grosse difficulté
10:39est la température
10:40à laquelle on est capable
10:42d'échanger ces calories.
10:43C'est beaucoup
10:44d'énergie thermique
10:45mais à une température
10:46très faible.
10:48Donc,
10:48dans un usage
10:49de réseau de chaleur,
10:50il faut augmenter
10:50cette consigne de température
10:51et donc,
10:52entre les deux,
10:52il faut mettre
10:52ce qu'on appelle
10:53une pompe à chaleur
10:54qui est d'abord
10:54un investissement
10:55très important
10:56d'un point de vue financier
10:57mais également
10:58qui va avoir besoin
11:00d'énergie,
11:00d'électricité.
11:00Qui va elle-même
11:01consommer l'électricité.
11:02Donc,
11:02il y a tout ce bénéfice
11:03coût par rapport
11:04à la circularité
11:05que l'on recherche
11:06en réemployant cette énergie
11:07à regarder
11:08et force est de constater
11:09que la plupart des projets
11:10n'aboutissent pas.
11:11Mais c'est en train de changer.
11:12D'accord.
11:12Un dernier mot sur l'eau
11:14parce que le système
11:15de refroidissement,
11:16vous dites en circuit fermé,
11:17ça veut dire
11:17que vous réussissez
11:18à minimiser
11:20la consommation d'eau
11:21de vos data centers ?
11:23Alors,
11:23rappelez-vous,
11:23il y a deux phases
11:24dans cette histoire.
11:25Il y a la phase
11:25de capture,
11:26de collecte des calories
11:27qui là se fait en boucle,
11:29bien sûr,
11:29en circuit fermé.
11:30Et donc,
11:30le travail finalement
11:31d'un acteur comme nous
11:32est de maintenir
11:33la qualité de l'eau
11:33dans ces circuits
11:34pendant 15 ans,
11:35ses conditions physico-chimiques,
11:37etc.
11:38Et puis après,
11:38il y a la dissipation
11:39des calories
11:40avec l'air extérieur.
11:42Quand on va dissiper
11:43les calories
11:43avec l'air extérieur,
11:44pour justement gagner
11:45en efficacité énergétique,
11:47on va utiliser
11:48ce qu'on appelle
11:48du refroidissement évaporatif.
11:50Et c'est là
11:50qu'on va utiliser
11:51un peu d'eau
11:51en circuit ouvert.
11:53On va venir utiliser
11:54en fait l'évaporation
11:55de l'eau
11:56pour aller gagner
11:56en fait
11:57de l'efficacité énergétique.
11:58Et c'est là
11:59où notre filière
12:00utilise de l'eau.
12:01D'accord.
12:01Merci beaucoup Grégory Lebourg
12:03et à bientôt
12:03sur Bsmart4Change.
12:04On passe tout de suite
12:05à notre débat.
12:06Peut-on calculer le coût,
12:08les conséquences
12:09de l'inaction climatique ?
12:11Les conséquences,
12:18le coût
12:18de l'inaction climatique,
12:20voilà le thème
12:20de notre débat
12:21avec Frédéric Samama.
12:23Bonjour.
12:23Bonjour.
12:24Bienvenue.
12:24Vous êtes chef
12:25du développement stratégique
12:26chez Sustainable One,
12:27l'entité de SP Global
12:29dédiée à la durabilité
12:31et puis vous publiez
12:32Archéologie de l'inaction.
12:33C'est aux éditions
12:34Herman
12:35avec une édition
12:36en anglais
12:37à venir
12:38dans quelques semaines.
12:40On est également
12:40en duplex
12:41avec Daphné
12:42Chamart-Herling.
12:43Bonjour.
12:43Vous êtes responsable
12:45Transition écologique
12:46juste au secours catholique.
12:48Caritas France,
12:49bienvenue à vous aussi.
12:50Je voudrais commencer
12:51par une question
12:52vraiment simple,
12:53Frédéric Samama,
12:54l'inaction.
12:55Comment vous définissez
12:56l'inaction ?
12:57Parce que je vais être
12:57très honnête avec vous,
12:58moi j'ai l'impression
12:59que ça bouge quand même
13:00et que je reçois
13:01des entreprises,
13:02des représentants
13:03d'entreprises ici
13:04qui font évoluer
13:05leur modèle
13:05et qui ne sont pas
13:06dans l'inaction climatique.
13:08Et ils ont raison.
13:09Ils ont raison,
13:10c'est qu'il y a
13:11une action.
13:14S'il n'y avait pas d'action,
13:15on serait sur une trajectoire
13:16à 3,5,
13:174 degrés.
13:18et il y avait un rapport
13:21qui était sorti
13:22qui était que
13:22sur cette trajectoire-là,
13:25à la fin du siècle,
13:27il y avait 4 à 5 milliards
13:29de personnes
13:30qui étaient en danger de mort.
13:33En gros,
13:33les personnes qui étaient
13:34en Amérique du Sud,
13:36Amérique centrale,
13:37sud des États-Unis,
13:38l'Afrique,
13:39l'Inde,
13:40l'Indonésie,
13:41ainsi de suite,
13:414 à 5 milliards
13:43de personnes
13:43s'il y avait eu
13:45une trajectoire,
13:46j'allais dire,
13:48comme
13:48qui reflétait le passé.
13:51Donc ça,
13:52on n'y est pas.
13:53Donc oui,
13:54il y a une action.
13:56Le problème,
13:56c'est que cette action,
13:57elle n'est pas du tout
13:58suffisante
13:59pour atteindre
14:00les 1,5 degrés
14:02d'augmentation
14:03des températures
14:04par rapport
14:04à l'ère pré-industrielle
14:05qui est l'objectif
14:07du GIEC.
14:09Pour garder
14:10cet objectif
14:11raisonnable,
14:13sachant que déjà
14:13les conditions
14:14ne seront pas sympathiques,
14:15on aura déjà
14:15des vagues de chaleur,
14:17un manque d'eau,
14:18des typhons
14:19et ainsi de suite,
14:21il nous reste
14:22actuellement
14:233 ans
14:24de budget carbone
14:26au rythme actuel.
14:29Voilà.
14:29Vous souriez ?
14:29Non, non, mais
14:31effectivement,
14:32et on va se poser la question
14:32des raisons
14:34pour lesquelles,
14:34c'est ce que vous analysez
14:35dans votre livre,
14:36on n'arrive pas
14:37collectivement
14:37à aller plus vite.
14:39Il y a cette COP30
14:40qui se prépare,
14:41qui se tiendra au Brésil
14:42à Belém
14:43à partir du 10 novembre.
14:45Daphné Chamart-Ternic,
14:46je me tourne vers vous
14:47parce que vous êtes
14:48en train de préparer
14:49votre participation
14:50à cette COP30.
14:52Est-ce que vous y croyez encore ?
14:54Vous en attendez quoi ?
14:56Bien sûr,
14:57on y croit encore
14:58puisqu'on sait
14:59que les États
15:00sont aussi capables
15:01de prendre
15:01des engagements.
15:03La COP30,
15:04on l'espère,
15:05c'est un tournant décisif
15:06puisque c'est les 10 ans
15:07de l'accord de Paris
15:08et donc les États
15:10sont attendus
15:10pour retravailler,
15:12pour présenter
15:13des copies justement
15:14qui sont suffisantes.
15:15C'est un peu
15:15un test de crédibilité.
15:17Est-ce qu'on va réussir
15:18à passer des promesses
15:20de l'accord de Paris
15:21en plan concret ?
15:22On y croit aussi
15:23parce que c'est aussi
15:25l'occasion
15:25de travailler
15:25sur l'adaptation.
15:28Ça a été dit,
15:28bien sûr,
15:29malheureusement,
15:29les conséquences
15:30du changement climatique
15:31sont là
15:31et on observe
15:32aux secours catholiques
15:33qui touchent en plus
15:34en priorité
15:34les plus précaires.
15:36Donc, bien sûr,
15:36l'atténuation,
15:37c'est la première mesure
15:38pour s'adapter
15:39mais il va falloir aussi
15:41qu'on finance
15:42l'adaptation
15:43au changement climatique,
15:44prendre en compte
15:45les pertes
15:45pour les personnes
15:46les plus vulnérables
15:47et donc on y croit
15:48parce que c'est l'occasion
15:49de travailler
15:50sur ces sujets-là.
15:51Et puis, rappelons-le,
15:52la COP30,
15:53vous l'avez dit,
15:53elle est à Belém.
15:54Belém,
15:55c'est les portes de l'Amazonie,
15:56c'est un lieu
15:56qui est hautement symbolique
15:57et donc c'est un lieu aussi
15:59où on a une société civile
16:00qui est forte
16:00et des acteurs en présence
16:02qui portent ces questions-là
16:03parce que la déforestation,
16:05les conflits sociaux
16:06autour des usages de la terre
16:08et bien sûr,
16:09les impacts du changement climatique
16:10sont très visibles
16:11et donc oui,
16:12on y croit encore
16:13et il faut,
16:14sinon on baisserait
16:15un peu tous les bras.
16:16Évidemment,
16:16personne ne veut baisser
16:17les bras ici.
16:18Vous allez d'ailleurs
16:19notamment porter
16:20la voix des peuples
16:21autochtones amérindiens
16:22de Guyane.
16:23Je vous demanderai
16:24de nous en dire
16:24un mot tout à l'heure.
16:25Quelques chiffres
16:27donnés par le
16:28Boston Consulting Group
16:29qui nous dit
16:29qu'entre 25 et 25%,
16:31alors la fourchette,
16:32elle est large,
16:32des bénéfices
16:33des entreprises
16:34d'ici 2050
16:36sont tout simplement
16:36menacées
16:37par les risques matériels
16:38du changement climatique.
16:40Sans action décisive,
16:41le produit intérieur
16:42au brut mondial
16:42pourrait perdre
16:43jusqu'à 22%
16:44de sa valeur.
16:45Alors là,
16:45on va plus loin d'ici 2100.
16:47Et pourtant,
16:47Frédéric Samama,
16:48c'est ce que vous dites
16:49dans votre livre,
16:50on n'agit pas suffisamment
16:52ou en tout cas
16:52pas assez vite,
16:53pas assez fort.
16:54Pourquoi ?
16:54Comment ça s'explique ?
16:56Oui,
16:56merci de ces questions
16:57parce que ce livre
16:58est parti de cette question.
17:01à laquelle Jean Jouzel
17:04fait écho aussi,
17:05comme vous l'avez rappelé,
17:05il a eu la gentillesse
17:06de faire la préface.
17:09Le livre pose
17:10cette question très simple
17:11qui est de dire
17:12sur le climat,
17:15on sait depuis 50 ans
17:16et de façon totalement
17:18évidente depuis une dizaine
17:20d'années,
17:21aussi bien pour les chefs
17:22d'État
17:23que pour les êtres humains.
17:24Il n'y a pas un être humain
17:25sur la planète
17:26qui n'a pas subi
17:27une vague de chaleur,
17:29un manque d'eau.
17:30Ok, alors le constat,
17:31on le connaît,
17:31on l'a déjà fait.
17:31Pourquoi on n'arrive pas
17:33nous, intellectuellement,
17:34collectivement,
17:34à faire brûler les choses ?
17:35Je réponds, mais...
17:36Mais je veux bien
17:36parce que le temps file vite.
17:37Je vais parler plus vite.
17:39Le constat,
17:40c'est une crise
17:42qu'on a créée nous-mêmes
17:44et c'est une crise
17:45qui nous menace.
17:46Et donc, en effet,
17:47c'est très étrange.
17:48C'est d'autant plus étrange
17:48que sur le Covid,
17:50on y est arrivé
17:50en deux ans.
17:52Le passage à l'an 2000,
17:53on s'en souvient,
17:54on nous annonçait
17:54les pires catastrophes,
17:55on s'est mis en ordre de marche,
17:56on y est arrivé.
17:57La couche d'ozone,
17:58on allait tous mourir
17:59d'un cancer de la peau,
18:00on y est arrivé.
18:01Donc, pourquoi sur ce problème-là,
18:04on cale
18:04et pas sur les autres ?
18:06C'est une question
18:07vraiment intéressante.
18:08Et la théorie du livre,
18:11c'est de dire
18:11allons chercher au plus profond
18:13des mécanismes des sociétés.
18:17Et pour cela,
18:18mobilisons les sciences cognitives
18:19les plus récentes.
18:21Et les plus récentes disent
18:22qu'en gros,
18:23on passe notre temps
18:24à faire des lois
18:26à partir d'observations.
18:28Je ne vais pas être trop long,
18:28mais quand vous étiez petit,
18:30vous aviez un yaourt
18:30et puis tout d'un coup,
18:31vous avez observé
18:32que quand la table était touchée,
18:34le yaourt se mettait en mouvement.
18:36Vous avez observé
18:36que c'était la même chose
18:37pour la tétine du chien,
18:38la balle,
18:39votre tétine,
18:40la balle du chien,
18:40et donc vous établissez
18:41des lois
18:42à partir d'observations.
18:45Vous mettez un rat,
18:46je ne vais pas être long,
18:46un rat dans un labyrinthe
18:48avec un morceau de fromage,
18:49il se perd,
18:51il ne sait pas
18:51où est le fromage,
18:53il écrit sa loi progressivement
18:55et puis tout d'un coup,
18:56il dit,
18:57tiens, droite, droite, gauche,
18:58il y a toujours du fromage.
18:59Et il devient certain
19:01de trouver le fromage
19:03à cet endroit.
19:05Et la théorie du livre
19:06dit qu'on aurait peut-être eu
19:07deux moments fromage
19:08dans l'histoire
19:09de l'humanité.
19:10Le premier
19:11avec l'agriculture
19:12et la science moderne
19:15où on accède
19:16aux ressources naturelles
19:18et avec le néolibéralisme
19:20et la fin de l'histoire
19:22et ainsi de suite
19:22où on dit
19:23on peut accéder
19:24aux ressources humaines,
19:25c'est-à-dire
19:26le salarié chinois
19:27sans protection sociale.
19:29Et comme les bulles financières,
19:31on est dans ces bulles
19:32de succès
19:33parce que ça a fonctionné
19:35mais le propre du succès,
19:38c'est comme le rat
19:38dans le labyrinthe,
19:40on arrête d'explorer,
19:42on arrête de mettre
19:43à jour nos modèles.
19:44Donc on reste sur un modèle
19:45qui est finalement ancien,
19:46qui a fonctionné
19:47mais qui ne fonctionne plus.
19:48Qui est le prix,
19:49exactement.
19:50Il a fonctionné
19:50et le prix à payer,
19:52c'est qu'on est dans la
19:53surconfiance
19:55et que là,
19:56on a un problème
19:57où le signal
19:58est encore assez faible,
19:59donc on a du mal
20:00à l'actualiser.
20:01Malgré les événements
20:02climatiques extrêmes ?
20:03Oui, parce que
20:03comme la bulle financière,
20:05vous savez,
20:05dans une bulle financière,
20:06il y a trois siècles,
20:07on pouvait avec une tulipe
20:08acheter deux maisons.
20:09On pouvait taper
20:10sur l'épaule de la personne
20:12et lui dire
20:12mais non, une tulipe,
20:13ça ne vaut pas des maisons.
20:16Il est pris dans sa bulle,
20:17il est pris dans sa bulle.
20:18Donc c'est vraiment
20:19un phénomène cognitif
20:20qui est effectivement
20:21intéressant à décrire
20:22et à détailler
20:24dans la lecture
20:25de votre livre
20:26dont je vais rappeler
20:26le titre
20:27Archéologie de l'inaction.
20:28Daphne Chamart-Terlink,
20:30il y a donc cette voix
20:32des peuples autochtones
20:34de l'Amérique du Vienne
20:35que vous allez porter.
20:36Au-delà d'eux,
20:37le constat,
20:38c'est que
20:39les conséquences
20:42de l'inaction climatique
20:43aggravent les injustices.
20:45C'est ce que vous portez
20:46comme idée ?
20:48Oui, bien sûr.
20:49D'une part,
20:49il est important
20:50de se rappeler
20:50que les plus précaires
20:52sont aujourd'hui
20:53ceux qui sont
20:53les plus touchés
20:54par les conséquences
20:55du dérèglement écologique.
20:57Ce sont eux
20:57qui vivent dans les logements
20:58mal isolés
20:59qui se transforment
21:00en bouilloire thermique
21:01pendant les canicules.
21:02On l'a vu aussi
21:03à Mayotte,
21:04tous les habitats informels
21:05qui ont été dévastés.
21:06On a aussi
21:07tous les paysans,
21:08que ce soit
21:09partout dans le monde,
21:09en Tunisie,
21:10au Brésil,
21:11qui ne peuvent plus
21:12cultiver leurs terres
21:13à cause de la sécheresse.
21:14Et donc,
21:14la pauvreté
21:15rend plus vulnérable
21:16au changement climatique.
21:17Ce qui fait aussi
21:18que même si on est
21:19tous concernés,
21:20les plus précaires
21:21auront plus de difficultés
21:23à s'adapter.
21:24Et puis,
21:25d'un autre côté,
21:25c'est un cercle vicieux
21:26parce qu'on voit
21:27que quand il y a
21:28un choc climatique,
21:29c'est le cas en Guyane
21:30mais pas que,
21:31eh bien,
21:33en fait,
21:33les personnes
21:33qui étaient sur un fil
21:34ou qui sont déjà
21:35dans la pauvreté
21:36basculent.
21:37Pourquoi ?
21:37Parce qu'on l'a vu
21:39dans le Pas-de-Calais
21:39des personnes
21:40que nous,
21:40on a accompagnées
21:41qui ont perdu leur maison
21:43avec les inondations
21:44et qui n'ont pas les moyens
21:45de s'en racheter une
21:46ou simplement,
21:47en fait,
21:48après un choc climatique,
21:49ce qu'on observe,
21:49c'est une augmentation
21:50des prix de la nourriture,
21:53des produits de base
21:54et une explosion des prix
21:56qui fait que les personnes
21:57peuvent plus les payer.
21:58Et donc,
21:59on est vraiment
21:59dans ce cercle vicieux
22:00où à la fois
22:01les changements climatiques
22:03touchent davantage
22:05les plus précaires
22:05et en plus,
22:06le changement climatique
22:07aggrave
22:08et peut même engendrer
22:09des nouvelles formes
22:10de précarité.
22:10Et donc,
22:12vous publiez,
22:12vous êtes en train
22:13de préparer
22:13un rapport d'entretien
22:14avec justement
22:15des citoyens
22:17d'un peu partout
22:18qui sont directement
22:19touchés par les impacts
22:20du dérèglement climatique
22:21à travers le monde.
22:24Quel est l'objectif ?
22:25Quel sera l'objectif
22:26de ce rapport ?
22:27Pour nous,
22:28le premier objectif,
22:29c'était déjà
22:30de montrer
22:30que le changement climatique,
22:32il est déjà là
22:33et qu'en fait,
22:34c'est un impact
22:34très concret
22:35dans la vie des personnes
22:36et que finalement,
22:38qu'on vive
22:40dans le Pas-de-Calais
22:40ou en Honduras,
22:42eh bien,
22:42quand on doit faire face
22:43à un choc climatique
22:44et qu'on n'est plus vulnérable,
22:47eh bien,
22:47ce sont forcément
22:49des conséquences.
22:50Pas simplement
22:50quand on a
22:52une inondation
22:53ou un cyclone,
22:54mais c'est vraiment
22:55des conséquences
22:55sur le long terme.
22:56Et c'est ça aussi
22:57qu'on veut montrer,
22:58ce besoin en fait
22:59d'accompagner
22:59les personnes
23:00tant quand il y a
23:03l'événement qui se passe,
23:04mais aussi en fait
23:05quand il s'agit
23:06d'accompagner
23:07les personnes
23:08dans l'accès au droit,
23:09dans essayer
23:10de retrouver
23:10une vie normale
23:11quand je ne peux plus
23:12exploiter la terre,
23:13quand ma maison
23:14a été dévastée.
23:15Et puisqu'on cherche aussi
23:16à mettre en évidence,
23:17parce qu'au Secours Catholique,
23:18ce qu'on veut vraiment,
23:18c'est partir
23:19de la parole des personnes,
23:20on a interrogé
23:21150 personnes,
23:22partout dans le monde
23:23et en France,
23:24et ce qui revient
23:25énormément aussi,
23:26c'est l'impact mental
23:27des changements climatiques
23:28et des chocs climatiques.
23:29Ça, on a un peu
23:30tendance à l'oublier,
23:31mais quand on subit
23:32un cyclone,
23:33mais aussi quand on doit
23:35vivre plusieurs semaines
23:36dans des logements
23:37en pleine canicule,
23:39eh bien,
23:39ça a un impact
23:40sur la santé mentale
23:41des personnes
23:41et ça,
23:42il va aussi falloir
23:43l'accompagner.
23:44Un dernier mot,
23:45Frédéric Sarama,
23:46c'est si on esquisse
23:47une solution,
23:48évidemment,
23:49en 1 minute 30,
23:49ça va être difficile,
23:50mais le premier levier
23:53à activer,
23:53c'est quoi pour vous ?
23:54En 1 minute 30,
23:55on a essayé plein de leviers,
23:56on a essayé le message
23:57catastrophique,
23:59l'ours sur le banquiste,
24:01ça ne marche pas,
24:02on a cherché l'homme
24:03d'État providentiel,
24:04on ne l'a pas trouvé.
24:05Ce qui esquisse ce livre,
24:07c'est de dire,
24:08essayons un signal,
24:10une représentation
24:11qui nous réveillerait,
24:12qui nous sortirait
24:13de notre bulle.
24:14Et là,
24:15ce qu'on observe,
24:16c'est que les astronautes,
24:18quand ils sont dans l'espace,
24:20et ce n'est pas des gens
24:21sélectionnés pour être
24:22des grands poètes,
24:23c'est des gens sélectionnés
24:23pour la tête en bas,
24:25sans oxygène,
24:26continuer à réagir correctement.
24:29Ils disent tous
24:30la même chose.
24:31Quand ils voient la planète
24:33depuis l'espace,
24:34ils disent,
24:36elle est belle,
24:37fragile et vivante.
24:39Et notamment sur la fragilité
24:41qui activerait un mécanisme
24:43de responsabilité,
24:45qui est ancré dans notre ADN,
24:48nous sommes la seule espèce
24:49animale qui avons une asymétrie
24:52par rapport aux plus vulnérables,
24:53c'est que nous devons
24:54nous en occuper.
24:55Parce que le bébé humain
24:56naît prématuré
24:57par rapport au bébé éléphant,
24:58girafe,
24:59et ainsi de suite.
25:00Et donc,
25:00on a codé ça en nous,
25:01nous devons nous occuper
25:02du plus fragile.
25:04Et donc,
25:06quelqu'un comme Pompidou
25:06disait aussi en 1970,
25:08quand je vois la planète
25:09depuis l'espace,
25:11elle est belle et fragile,
25:12et donc,
25:13je dois m'en occuper.
25:14Et l'idée,
25:16c'est en effet,
25:16d'activer ça à l'école,
25:19dans des tas de courroies
25:21de transmission,
25:23pour amener cette responsabilité,
25:26et de là,
25:26une sociabilisation avec la nature,
25:28et avec la sociabilisation
25:29avec la nature,
25:30redécouvrir aussi une sociabilisation
25:31entre nous,
25:32les êtres humains.
25:32Merci beaucoup,
25:34et merci de vous être adapté
25:35au format de ce débat.
25:37Je rappelle le titre
25:38de votre livre,
25:38Frédéric Samar,
25:39« Archéologie de l'inaction »,
25:40c'est aux éditions Herman.
25:42Merci également
25:43à Daphné Chamart-Terling
25:45qui était avec nous en duplex.
25:46À bientôt sur Bsmart for Change.
25:48On passe tout de suite
25:49à notre grand entretien,
25:51c'est la rubrique
25:51« Prêt pour l'impact ».
25:53C'est le grand entretien
25:58de ce Smart Impact
26:00avec Dominique Versigny.
26:01Bonjour.
26:01Bonjour.
26:01Je suis ravi de vous accueillir.
26:03Vous êtes cofondatrice
26:04du Samu Social,
26:05première défenseure des enfants,
26:07ancienne ministre de Jacques Chirac
26:08et aujourd'hui adjointe
26:09d'Anne Hidalgo
26:10à la mairie de Paris.
26:11Et vous publiez ce livre,
26:12« J'ai rêvé d'un monde plus juste »,
26:14c'est aux éditions Flammarion.
26:16On va évidemment s'appuyer
26:17sur les souvenirs.
26:19C'est un livre assez personnel
26:20que vous décidez de partager avec nous.
26:24Mais d'abord, l'actualité.
26:25L'actualité, ce sont ces chiffres
26:26donnés par l'UNICEF
26:29et la Fédération des acteurs
26:30de la solidarité.
26:32Ils ont été publiés
26:32il y a quelques jours
26:34à la toute fin de ce mois d'août.
26:35Au moins 2159 enfants,
26:38dont 503 enfants de moins de 3 ans
26:41ont dormi à la rue.
26:41Alors, c'est une nuit,
26:43la nuit du 18 au 19 août.
26:44En France,
26:45ce sont des chiffres qui s'aggravent,
26:46plus 6 % en un an.
26:48Déjà, une question générale,
26:50comment vous l'expliquez,
26:51la persistance
26:52ou l'aggravation de ce phénomène ?
26:54Alors, de deux manières.
26:56Comme vous le savez,
26:58historiquement,
26:59lorsqu'on a créé le Samu Social de Paris
27:01avec le docteur Xavier Emanuelli,
27:02c'était pour les grands clochards.
27:04Donc, c'était des hommes
27:05à la rue très clochardisés.
27:08Et puis, à partir des années 2000,
27:09ont commencé à arriver des familles
27:11venues d'ailleurs,
27:12des familles migrantes.
27:15Et ça s'est vraiment aggravé
27:16avec la crise de l'accueil des réfugiés
27:18en 2015.
27:19Et ça n'a pas cessé depuis.
27:22Alors, il faut dire que
27:24jusqu'à il y a à peu près
27:27un an ou deux,
27:29jusqu'à il y a deux ans,
27:31le Samu Social arrivait tous les soirs
27:33à mettre toutes les familles à l'abri.
27:35Parce que quand même,
27:36un enfant, c'est une urgence.
27:38Bien sûr.
27:38Et puis, c'est insupportable,
27:39collectivement,
27:40de se dire qu'il y a des enfants
27:41qui dorment à l'arbre.
27:41C'est insupportable,
27:41il faut mettre tout le monde à l'abri.
27:43Mais quand il y a des femmes enceintes
27:45et des enfants,
27:46et ces dernières années,
27:48parce que la mise à l'abri en urgence
27:53est une compétence de l'État,
27:55sauf pour les femmes enceintes isolées
27:57et les femmes isolées
27:59avec enfants de moins de 3 ans.
28:00C'est la loi.
28:01Les lois sont parfois absurdes,
28:03mais parce qu'elles étaient faites
28:04à une époque
28:05où il y avait des jeunes femmes
28:06qui étaient enceintes
28:07et qui étaient rejetées
28:10de leur famille, etc.
28:11Elles n'ont pas été construites
28:13à une époque
28:14où sont arrivées
28:15autant de flux
28:15de personnes de l'étranger.
28:17Et donc,
28:18c'est l'augmentation du flux
28:20qui fait qu'aujourd'hui,
28:21le SAMU social n'y arrive plus.
28:22Oui, parce que le SAMU social
28:23accueille par exemple
28:2450 000 personnes en famille
28:26qui sont des familles
28:27avec enfants
28:28à l'hôtel.
28:29donc l'État est en charge
28:32de cette mise à l'abri
28:33et jusque-là,
28:34l'État finançait
28:35les chambres d'hôtels.
28:37Le SAMU social
28:37est un peu arrivé au bout
28:38du nombre de places
28:39aussi possible
28:40et il envoie des gens
28:41à l'autre bout
28:41de l'île de France.
28:43Et donc,
28:43les services de l'État,
28:45préfecture de région,
28:46en charge de l'hébergement,
28:47ont donné comme consigne
28:49à l'État
28:49et c'est là que
28:50c'est un très grand problème,
28:52je dirais,
28:52moral,
28:53de ne prendre en charge
28:54des femmes enceintes
28:55que si elles sont
28:56dans le huitième mois.
28:58et de ne prendre en charge
29:00les familles avec enfants
29:01que si les bébés
29:03ont moins de trois mois.
29:05Ça veut dire
29:05qu'un bébé de quatre mois
29:06peut dormir dehors
29:07et il y a beaucoup d'enfants
29:09qui sont pris en charge,
29:11qui sont scolarisés
29:11et qui dorment dans la rue
29:13et pour cela,
29:15alors au niveau ville,
29:16on ouvre des gymnases.
29:18Alors un gymnase,
29:19ce n'est pas un lieu
29:19d'hébergement.
29:20Non mais c'est dur.
29:21C'est mis à l'abri.
29:22En urgence,
29:23on se dit...
29:23Mais ça ne règle pas le problème.
29:24Bien sûr.
29:25Mais alors,
29:25il y a quand même un lien
29:26que vous faites très clairement
29:28que je n'ai pas forcément
29:29toujours entendu
29:29dans les articles
29:31ou les papiers
29:31de mes confrères d'ailleurs
29:32quand ces six chiffres
29:34de l'UNICEF sont sortis,
29:36entre l'immigration irrégulière
29:40et l'absence de prise en charge.
29:44Ça ne retire rien
29:44à l'obligation morale,
29:48à mon avis,
29:48de prendre en charge
29:49ces familles.
29:50mais c'est parce qu'elles ne sont plus
29:51dans les radars
29:52du système,
29:55parce qu'elles sont
29:56en situation irrégulière,
29:57donc elles n'osent pas aller
29:59dans certaines structures.
30:00J'essaye de comprendre
30:01pourquoi ça marche moins bien.
30:02Il y a des familles
30:03qui sont demandeuses d'asile
30:04mais pour lesquelles
30:05il n'y a pas de place
30:06dans le dispositif
30:07de demande d'asile
30:08le temps que les démarchent
30:09pour savoir
30:10si elles relèvent
30:11du statut de réfugié
30:12ou pas.
30:13il y a des familles
30:14qui ont été déboutées
30:15de l'asile.
30:17Il y a des familles
30:18primo-arrivantes
30:20qui arrivent
30:20et qui essayent
30:21d'échapper à tous les radars
30:22mais c'est de plus en plus possible
30:23parce que,
30:24bon, ça c'est très bien connu,
30:26il y a une politique
30:27de lutte contre l'immigration
30:28irrégulière
30:29qui est de plus en plus forte
30:30mais jusque-là,
30:32malgré la politique
30:33de lutte contre
30:33l'immigration irrégulière,
30:36les familles
30:37et les enfants
30:38ont toujours épargné
30:39et maintenant,
30:41moi je trouve
30:42qu'on atteint le fond
30:42en laissant des enfants
30:44et des femmes enceintes
30:45à la rue.
30:46Avec une dimension politique
30:47qui est claire,
30:48qui est le discours ambiant
30:50sur l'immigration
30:53et les clandestins
30:54et donc,
30:56une sorte de quoi ?
30:57De frilosité,
30:58de manque de courage politique
30:59parce qu'on pourrait dire
31:00il faut les régulariser
31:01ces familles.
31:03Alors oui,
31:03moi c'est ma position.
31:05Vous voyez,
31:06même Nicolas Sarkozy,
31:08quand j'étais défenseur
31:09des enfants
31:09en 2006-2007,
31:11il a fait une grande opération
31:12de régularisation
31:13parce qu'il était pragmatique.
31:15En les régularisant,
31:17ça permet de les sortir
31:17d'hébergement d'urgence
31:18et ça leur permet
31:19de travailler
31:20et de rentrer
31:20dans le droit commun.
31:22Et tous les gens
31:23sont dans le droit commun
31:23maintenant,
31:24ils travaillent,
31:24les enfants.
31:26Ce discours-là
31:26ne passe plus du tout
31:27et moi quand je dis
31:28il y a une solution,
31:30c'est qu'il faut régulariser
31:31au moins par exemple,
31:32il y avait une circulaire
31:34vaste.
31:34Il n'y a pas d'ailleurs
31:34l'histoire de l'appel d'air,
31:35tiens,
31:35je veux bien vous entendre
31:36là-dessus parce que
31:37c'est l'argument
31:38qu'on doit vous opposer
31:40à chaque fois.
31:40Qu'est-ce que vous répondez
31:41à ça ?
31:42Si on dit
31:43on va régulariser
31:44les femmes
31:45avec enfants
31:46de moins de 3 ans,
31:47est-ce qu'il y aura
31:48un appel d'air ?
31:50Je ne sais pas,
31:51je sais que
31:51dans le monde entier,
31:53il y a des gens
31:53qui cherchent à fuir
31:54la guerre,
31:55la misère
31:56et donc alors
31:58la guerre,
31:59les tortures,
31:59etc.,
32:00ça rentre dans
32:00le dispositif
32:02statut réfugié
32:03mais il faut savoir
32:05qu'il y a des gens
32:05qui sont en attente
32:06du dispositif
32:07de statut de réfugié
32:08ou des gens
32:08qui ont le statut
32:09de réfugié
32:09et qui sont à la rue
32:10également.
32:11Puis il y a des gens
32:12qui arrivent
32:12dont on ne sait pas encore
32:13où est-ce qu'ils se trouvent.
32:15Donc il y a
32:15et il y aura toujours
32:16des mouvements de population.
32:18D'ailleurs la plupart
32:18sont au sein
32:20de l'Afrique
32:22par exemple en Afrique
32:22il y a des pays
32:23au Moyen-Orient
32:24partout
32:25qui quittent un pays
32:25qui vont dans un autre.
32:27Nous c'est très très peu
32:28ce que nous avons.
32:29Par exemple
32:29l'Allemagne en 2015
32:30a accueilli
32:31un million de personnes
32:32et on a gardé
32:33régularisé 750 000.
32:34Nous on a accueilli
32:35très très peu
32:36c'est 10%
32:37et ça a fait
32:38toute une montagne
32:40et aujourd'hui
32:41c'est vrai
32:41qu'il y a une parole
32:42assumée
32:44sur l'immigration
32:46irrégulière
32:46et que c'est
32:48très compliqué.
32:49alors voilà
32:51donc moi je pense
32:52qu'en tout cas
32:53il y a une chose
32:54qui s'appelle
32:55par exemple
32:55la Convention internationale
32:57des droits de l'enfant
32:57l'intérêt supérieur
32:58d'un enfant
32:59pour moi
33:00un enfant
33:00qui va à l'école
33:02et qui est scolarisé
33:02et qui dort
33:04dans la rue le soir
33:05c'est impossible.
33:06D'ailleurs
33:06les gens
33:07moi je parle de Paris
33:08parce que je suis parisienne
33:09mais les familles parisiennes
33:10dans les écoles
33:11elles se cotisent
33:12elles leur payent
33:12des chambres d'hôtel
33:13elles les accueillent
33:13chez eux
33:14le nombre de gens
33:15de la société civile
33:16qui se disent
33:17on ne peut pas laisser
33:18cette femme enceinte
33:19dans la rue
33:19ou cet enfant
33:21qui est le petit camarade
33:22du mien
33:22et quand le mien
33:23va goûter
33:25derrière la gare de l'Est
33:26ou la gare du Nord
33:27c'est intolérable
33:28moi je dis quand même
33:29que les enfants
33:30et c'est bien
33:30que la présidente
33:32de l'UNICEF
33:32ait pointé ça
33:33parce que
33:34comme c'est l'UNICEF
33:35ça a plus de force
33:36que quand c'est
33:37un politique qui le dit.
33:39Parce que je rappelle
33:40vous êtes adjointe
33:40à Anne Hidalgo
33:41à la mairie de Paris
33:41d'ailleurs vous ne vous représentez
33:42pas non plus
33:43aux prochaines élections ?
33:46Non parce que j'ai fait
33:47deux mandats
33:47donc douze années
33:48et je considère
33:50que j'ai apporté ma part
33:51et que c'est aux générations
33:52à venir de poursuivre.
33:53Parce que l'actu
33:55elle est aussi politique
33:56c'est la chute probable
33:57du gouvernement Bayrou
33:58le 8 septembre prochain
34:00tiens vous seriez députée
34:02vous voteriez
34:02la confiance
34:03ou pas ?
34:06Bon j'avoue
34:07vous êtes la première personne
34:09à me poser cette question
34:10mais je comprends
34:11que les partis
34:13ne veuillent pas voter
34:13la confiance
34:14en plus
34:14bon
34:15ils demandent la confiance
34:17mais il sait bien
34:18que c'est quand même
34:19un peu délicat
34:19donc c'est
34:20alors moi je connais bien
34:22François Bayrou
34:23c'est un centriste
34:25démocrate, chrétien
34:26etc
34:26il est porteur
34:28de beaucoup de valeurs
34:29mais je crois que
34:31pourtant c'est un grand
34:33connaisseur du monde politique
34:34mais là si on braque
34:36tous les partis politiques
34:37on ne peut pas avoir
34:37la confiance
34:38de l'Assemblée nationale
34:39mais il faut bien les faire
34:40ces économies
34:41oui il faut les faire
34:42mais vous voyez par exemple
34:43c'est très ciblé
34:44sur les questions sociales
34:46mais les questions sociales
34:48de tout temps
34:49ont été considérées
34:49comme accessoires
34:50mais maintenant
34:51on n'est plus dans l'accessoire
34:52on est dans l'essentiel
34:53quand on laisse des enfants
34:55dans la rue
34:55on est dans l'essentiel
34:56et ces budgets là
34:57on ne peut pas les savrer
34:58parce qu'en faisant ça
35:00ils perdent la confiance
35:01de tous les acteurs
35:02de la solidarité
35:03quels qu'ils soient
35:04ça va d'Emmaüs
35:04aux secours catholiques
35:05aux protestants
35:07enfin tous ceux
35:07qui accueillent
35:09historiquement
35:09les gens à la rue
35:10et si on leur coupe
35:11les moyens
35:12qu'est-ce qu'ils font
35:13vous voyez ça provoque
35:13une sorte de désespérance
35:15que vous sentez en ce moment
35:17oui
35:17parce qu'il y a déjà
35:18avant même ce budget là
35:20il y a déjà eu
35:20un certain nombre
35:21de coupes
35:22dans des subventions
35:24avec beaucoup d'associations
35:25qui s'ouvrent
35:25oui mais pas tant que ça
35:26en fait
35:26il y a des coupes
35:28et des rattrapages
35:29mais là c'est quand même
35:30très assumé
35:31et voilà
35:33donc je pense que
35:35dans ces conditions là
35:37c'est assez difficile
35:39de pouvoir s'en sortir
35:41je reconnais que
35:43diriger un pays
35:44c'est pas facile
35:44mais je crois
35:46qu'il faut s'accrocher
35:47à certaines valeurs
35:48qui sont plus là
35:49vous avez été
35:50secrétaire d'état
35:51chargée de la lutte
35:52contre la précarité
35:53et l'exclusion
35:54c'était après la réélection
35:55de Jacques Chirac
35:55en 2002
35:56c'est d'ailleurs
35:57la première personne
35:58que vous remerciez
35:59dans votre livre
36:01je voudrais bien savoir
36:02pourquoi
36:02parce que vous êtes
36:03plutôt une femme de gauche
36:04donc
36:04oui mais Jacques Chirac
36:07a énormément compté
36:08dans mon parcours
36:08d'abord
36:10lorsque Xavier Emanuelli
36:11avait cette idée
36:12du SAMU social
36:13tout le monde
36:14lui fermait la porte
36:15et nous sommes allés
36:16voir le maire de Paris
36:17c'était en 94
36:20vous savez
36:20quand Baladur
36:22voulait être président
36:23et qu'il était
36:24mis de côté
36:25et qu'il était tout seul
36:26dans l'hôtel de ville
36:27et il s'est lancé
36:28vous vous rappelez
36:30le caractère qu'il avait
36:30dans cette
36:32il n'y aurait pas eu
36:33le SAMU social
36:33sans Jacques Chirac
36:34non le SAMU social
36:35n'existerait pas
36:36sans Jacques Chirac
36:36Jacques Chirac
36:38déjà la ville de Paris
36:39a toujours eu
36:40une politique sociale
36:41sous Chirac
36:42c'était toujours
36:43très important
36:44et on n'était pas
36:45dans une époque
36:46où les questions
36:47d'immigration
36:47étaient aussi
36:48fortes et clivantes
36:50qu'aujourd'hui
36:50jamais
36:51par exemple
36:52moi quand je dirigeais
36:52le SAMU social
36:53à un moment
36:54je n'avais plus de place
36:55d'hébergement
36:55je prenais un micro
36:56vous m'auriez invité
36:57j'aurais dit
36:58il faut que Jacques Chirac
36:59sache que le SAMU social
37:00qu'il a créé
37:01laisse des gens dehors
37:02il m'aurait appelé
37:03trois minutes après
37:04Dominique
37:04qu'est-ce qui se passe
37:05et il aurait donné
37:05des ordres au préfet
37:06d'ouvrir des places
37:07en revanche en 2002
37:08c'était une vraie question
37:09c'est une autre époque
37:10en 2002
37:11donc dix années
37:11ou sept ou huit années
37:12après
37:13c'est une vraie question
37:14Jean-Marie Le Pen
37:14est au second tour
37:15de la présidentielle
37:16et à ce moment-là
37:18vous devenez secrétaire d'État
37:20est-ce qu'il y a eu
37:22vous diriez
37:23c'est quasiment deux ans
37:24à ce poste
37:26quel bilan vous en faites
37:27est-ce que vous vous dites
37:28tiens j'ai quand même réussi
37:29à faire bouger les lignes
37:30ou alors
37:31bon bah
37:32c'est quand même
37:33la structure
37:35l'administration
37:36ou les contingences politiques
37:40parce que
37:41ça peut être ça aussi
37:42font que j'ai pas réussi
37:44à faire tout ce que je voulais
37:45alors
37:45déjà vous le savez
37:47quand on est dans un gouvernement
37:48on fait pas tout ce qu'on veut
37:49et en deux ans
37:50si on arrive à faire des choses
37:52c'est formidable
37:53alors déjà
37:54moi j'ai pu mener
37:55tout ce que je voulais
37:57en matière
37:58de sans-abri
37:59à l'époque
37:59augmenter énormément
38:01les places d'hébergement
38:02enfin tout ce qu'il faut faire
38:03gérer les plans d'urgence
38:04j'ai pu
38:06j'ai développé
38:07tout le réseau
38:08des pensions de famille
38:09enfin j'ai toujours été soutenue
38:10par Chirac
38:12et par Jean-Pierre Raffarin
38:13d'ailleurs
38:14qui était un
38:14qui était le premier ministre
38:15voilà
38:15et qui était un humaniste
38:16un homme de droite
38:18humaniste
38:19centriste
38:20et j'ai même pu créer
38:21le dispositif d'accueil
38:23qui fait tant de bruit
38:24aujourd'hui
38:24pour les mineurs
38:25non accompagnés
38:26et j'avais été
38:27avec Jean-Pierre Raffarin
38:28visiter un centre
38:29on avait fait une maraude
38:30et je revois Raffarin
38:31assis sur un trottoir
38:32parlant à un clochard
38:33c'était complètement
38:34une autre époque
38:35les gens n'avaient pas peur
38:36d'exprimer
38:37de la sympathie
38:38ou de leur humanité
38:40voilà
38:41c'était pas aussi flagrant
38:43et ensuite
38:44moi Chirac
38:45il a créé le service social
38:47il a fait de moi
38:48qui venait de la société civile
38:50une secrétaire d'Etat
38:51d'abord Xavier Manuelli
38:52puis moi
38:52et il a toujours été
38:54par exemple
38:55à l'époque
38:56mon ministre de tutelle
38:58était François Fillon
38:59ah c'était pas si facile
39:00avec François Fillon
39:01si je me souviens bien
39:02voilà
39:02et il voulait
39:03supprimer
39:04ou réduire
39:05l'accès à l'aide médicale
39:06d'Etat
39:06pour les étrangers
39:07en situation irrégulière
39:08on en parlait déjà
39:09de l'aide médicale d'Etat
39:10il y avait un décret
39:11qui était en attente
39:12et moi je lui ai dit
39:12je suis désolée
39:13moi je suis contre
39:14si c'est ça
39:14je reste pas
39:15et donc
39:18et finalement
39:19Jean-Pierre Raffarin
39:20a annulé
39:21la publication
39:22du décret
39:23parce que j'ai dit
39:25voilà
39:25les gens
39:26de toute façon
39:27si on ne les soigne pas
39:28on les retrouve
39:29avec des pathologies
39:30aggravées
39:30ça coûte encore plus cher
39:31et vous voyez
39:32le débat sur l'aide médicale
39:33d'Etat
39:34il revient tout le temps
39:35c'est un marqueur
39:36sur la question
39:38des réfugiés
39:39et des migrants
39:39c'est leur santé
39:40voilà
39:41c'est
39:42et voilà
39:42donc c'est mon bilan
39:43au bout de 30 ans
39:44mais moi je trouve
39:45que j'ai pu faire
39:46beaucoup de choses
39:47j'ai été toujours soutenue
39:48par Chirac et Raffarin
39:50mais aussi parce que
39:52je venais de la société civile
39:54il y avait ce lien
39:55créé par le Samus Social
39:56mais Dominique Versigny
39:57vous avez aussi été
39:58défenseur des enfants
40:00la première défenseur
40:01des enfants
40:01et en préparant l'émission
40:03j'ai relu
40:04un certain nombre
40:05de témoignages
40:06ou d'interviews
40:07et il y en avait une
40:08notamment où vous disiez
40:09que vous étiez sorti
40:11de ces 5-6 années
40:13en parlant 5 années
40:14d'affrontement
40:15avec l'exécutif
40:16et vous dire
40:17j'en suis sorti
40:18lassé ou fatigué
40:20l'exécutif en l'occurrence
40:21c'était Nicolas Sarkozy
40:22François Fillon
40:23donc c'était quoi ?
40:24c'était une autre façon
40:25de penser la politique
40:26chez eux
40:26ou une autre façon
40:27de penser les questions
40:31de précarité
40:32ou de protection des enfants
40:34parce qu'on se dit
40:34c'est une cause
40:36c'est une cause générale
40:37oui Fillon
40:38c'était 2002-2004
40:39donc après
40:40j'ai été
40:40défenseur des enfants
40:43en 2006
40:43après Sarkozy
40:44autour de ces années-là
40:45a été président
40:46de la République
40:46et François Fillon
40:48premier ministre
40:49oui
40:49alors lui
40:50le problème était
40:51que Sarkozy
40:52on avait marre
40:53d'entendre
40:53toutes ses autorités
40:54indépendantes
40:55vous vous rappelez
40:55la HALDE
40:56la haute autorité
40:57la Ligue de Condition
40:57Défenseur des Enfants
40:58tout le monde disait
40:59mais vous ne respectez pas
41:00bien les enfants
41:01les droits des enfants
41:02handicapés
41:03les droits de ceux-ci
41:03les droits de ceux-là
41:04l'autre disait
41:05mais les discriminations
41:06vous ne faites pas assez
41:07il en avait ras-le-bol
41:08et donc il a dit
41:08je vais tous les supprimer
41:10je caricature
41:11et je vais créer
41:12le défenseur des droits
41:13qui c'est vrai
41:13aujourd'hui a pris sa place
41:14et vous comme défenseur
41:16des enfants
41:18là aussi
41:20est-ce qu'il y a
41:22des zones
41:24dans lesquelles
41:24vous n'avez pas pu intervenir
41:25je pense à ça
41:26avec l'affaire Bétarame
41:27Notre-Dame de Bétarame
41:28qui a marqué
41:30tout le début
41:31de cette année 2025
41:32et la question
41:34de l'enseignement privé
41:35des internats
41:36dans ces enseignements privés
41:38et tout ce que ce scandale révèle
41:40est-ce que c'était
41:41une zone inaccessible
41:42pour une défenseure
41:43des enfants ?
41:44Non c'est-à-dire qu'à l'époque
41:45les défenseurs des enfants
41:46ou la défenseure des droits
41:47aujourd'hui
41:48n'agissent qu'à partir
41:50des réclamations
41:51qu'ils reçoivent
41:51et sur ces questions
41:53de violence
41:53violence sexuelle
41:54etc.
41:55on recevait peu
41:56de réclamations
41:56à ce moment-là
41:57les principales réclamations
42:00qui arrivaient
42:01concernaient
42:02les mineurs d'un accompagné
42:03les mineurs isolés
42:04qui n'étaient déjà pas
42:05bien vus
42:06si je puis dire
42:07mais dont certains
42:09sont quand même
42:09des enfants
42:10et qu'il faut protéger
42:11les enfants handicapés
42:12là la France
42:13a fait beaucoup
42:13beaucoup de progrès
42:14et on n'avait pas du tout
42:17c'était quand même
42:18un tabou
42:19la question des violences
42:20des violences sexuelles
42:22et c'est très récent
42:23c'est avec le MeToo
42:24MeToo inceste
42:24plus récemment
42:26qu'on a eu accès
42:27à ça
42:27vous ne pouviez pas
42:28vous saisir
42:29parce que la parole
42:30ne s'était pas libérée
42:31si je comprends bien
42:31ou pas suffisamment libérée
42:33oui je pense que la parole
42:34était d'ailleurs
42:35elle explique très bien
42:35la fille de François Bayrou
42:38qui elle dit
42:39on n'osait pas dire
42:40à nos parents
42:41on avait peur
42:42et donc c'est très récemment
42:43c'est les combats féministes
42:45le MeToo
42:45le MeToo inceste
42:46etc.
42:47qui ont fait
42:48que pendant cette période
42:49du Covid
42:49on est tombé sur la tête
42:52avec tout ce qui est arrivé
42:53et pour parler
42:54de l'enseignement public
42:56enseignement privé
42:56tous les signalements
42:58arrivent
42:59par exemple
43:00pour les enfants
43:00victimes de maltraitance
43:01des établissements
43:04publics
43:06et les établissements privés
43:08ne font jamais
43:08de signalement
43:09vous voyez
43:11c'est quand même
43:11très intéressant
43:12et donc
43:14mais maintenant
43:16aujourd'hui
43:17et moi je travaille
43:18beaucoup
43:18sur
43:19je continue
43:20dans mes fonctions
43:21à diffuser
43:22la connaissance
43:22des droits des enfants
43:23en direct
43:24aux enfants eux-mêmes
43:25dans les écoles
43:26et commence à y avoir
43:27vous voyez
43:28ça je trouve ça intéressant
43:29parce que c'est
43:30l'un des leviers d'action
43:32pour vous
43:33le fait de devoir
43:34développer une culture
43:35des droits de l'enfant
43:36en France
43:37c'est quoi
43:38c'est des messages publics
43:41c'est de la formation
43:41des enseignants
43:42c'est des heures
43:44consacrées à ça
43:45auprès des enfants
43:46dans les écoles
43:47oui
43:47d'ailleurs
43:48je vais bientôt
43:49faire
43:50une intervention
43:52auprès des futurs
43:53enseignants
43:54de l'école nationale
43:56l'INSPE
43:56qui forme les futurs
43:57enseignants
43:58et je vais leur faire
43:59une formation
43:59sur
44:00qu'est-ce que
44:01la convention internationale
44:03des droits de l'enfant
44:03qu'ils en aient la connaissance
44:05qu'ils connaissent
44:06les numéros utiles
44:07auxquels ils peuvent
44:08s'adresser
44:08et les procédures
44:09en formant
44:11les adultes
44:12et les enfants
44:13on arrive
44:14à faire éclore
44:15la parole
44:15et la culture
44:17des droits de l'enfant
44:18alors pour le coup
44:18c'est vraiment
44:19une politique
44:20qui ne coûte pas cher
44:21et moi j'avais créé
44:23quand j'étais défenseur
44:24des enfants
44:25les ambassadeurs
44:26de la défenseur
44:26des enfants
44:27et le défenseur
44:29des droits
44:29a conservé
44:30et ils ont
44:31des bataillons
44:32de jeunes
44:33en service civique
44:34qui vont
44:34dans tous les départements
44:35dans les établissements
44:36scolaires
44:36et qui expliquent
44:37aux enfants
44:38de quoi on doit
44:39les protéger
44:40à qui ils peuvent
44:41s'adresser
44:41par exemple
44:42il y a le numéro
44:42119
44:43pour l'enfance
44:44protégée
44:45et il y a le 3018
44:46pour le harcèlement
44:47et le cyberharcèlement
44:48qui sont les mots
44:51qui touchent
44:51le plus les enfants
44:52à l'école
44:52harcèlement entre eux
44:54ça a toujours existé
44:56renforcé par le cyberharcèlement
44:58qui peut harceler
44:59les enfants
44:59jour et nuit
45:00voilà
45:01et donc
45:01il y a un numéro
45:02le 3018
45:03on appelle
45:04c'est gratuit
45:04c'est un numéro national
45:05etc
45:05et qu'ils connaissent
45:07aussi les procédures
45:08qu'ils sachent
45:09qu'un enseignant
45:10s'il sait
45:10qu'un enfant
45:11va pas bien
45:11etc
45:12a le devoir
45:13tout professionnel
45:14et tout citoyen
45:15doit faire un signalement
45:16pour si un enfant
45:18est victime de maltraitance
45:19et ce qui est très intéressant
45:21que je constate maintenant
45:22parce que je suis vraiment
45:23en charge des droits
45:24de l'enfant
45:24je voulais
45:25faire le focus
45:27sur ça
45:27c'est lorsque les enfants
45:28ont compris
45:29tout ça
45:30les violences physiques
45:31les violences psychologiques
45:32les violences sexuelles
45:33et bien on commence
45:34à avoir des paroles
45:35d'enfants qui émergent
45:36et donc on peut
45:37les protéger plus tôt
45:38et les accompagner plus tôt
45:40parce que vous voyez
45:41quand il y a eu
45:42la civise
45:42qui est cette commission
45:44avec le juge Durand
45:45que le président de la république
45:47a nommé d'ailleurs
45:47et puis qu'il y a eu
45:49la SIAZ
45:50que Jean-Marc Sauvé
45:50l'ancien président
45:51du conseil d'état
45:52a fait sur l'église
45:53et bien on a vu des gens
45:55mais de 50, 60, 70 ans
45:57qui racontaient
45:58ce qui leur était arrivé
45:59enfants, les viols
46:00les incestes
46:02ils n'en avaient jamais
46:02parlé à personne
46:03et ça je trouve
46:05qu'aujourd'hui
46:06on pourrait mieux
46:07protéger les enfants
46:07ça ne coûterait pas cher
46:08il faut des campagnes publiques
46:11ça ne coûte rien
46:12et puis parler directement
46:15aux enfants
46:16expliquer aux parents
46:17accompagner les parents
46:18dans l'éducation
46:19de leurs enfants
46:19non la violence
46:20n'est pas une méthode éducative
46:22la lutte contre la pauvreté
46:23contre la précarité
46:24la défense des droits
46:26de l'enfant
46:27les deux sont liés
46:28c'est-à-dire que
46:28quand il y a plus de précarité
46:30il y a moins de
46:30il y a plus de péril
46:32pour les enfants aussi
46:33ou moins de droits
46:33pour eux
46:34alors ça c'est très intéressant
46:35parce que justement
46:36c'est vraiment une question
46:37parmi les enfants
46:39qui sont placés
46:40confiés par les juges
46:42à l'aide sociale à l'enfance
46:43parce que victimes
46:44de maltraitance
46:45etc
46:45on constate que
46:47la plupart d'entre eux
46:48sont issus
46:49de familles
46:50migrantes
46:51ou pauvres
46:52très pauvres
46:53vivant dans les HLM
46:54etc
46:54alors est-ce que ça voudrait dire
46:56que dans les beaux quartiers
46:57les parents sont forcément parfaits
46:59en réalité
47:00les services sociaux
47:02ont plus le regard
47:02sur les plus pauvres
47:03pourquoi ?
47:04parce qu'ils reçoivent
47:05des aides sociales
47:06donc ils sont plus regardés
47:07et dans les familles
47:08plus aisées
47:09il y a d'abord
47:11plus de personnes autour
47:12il y a des grands-parents
47:13il y a des
47:14il y a des nounous
47:15il y a
47:16il y a des établissements
47:18ils sont souvent dans des établissements privés
47:20dans lesquels
47:21dès qu'elles n'émergent pas
47:23des signalements
47:24mais par contre
47:25ces familles-là
47:25on les retrouve
47:26au moment
47:27des situations
47:27de divorce conflictuel
47:29c'est à ce moment-là
47:31que ça sort ?
47:31oui parce que
47:32les divorces se passent
47:33devant le juge
47:34aux affaires familiales
47:35et le juge
47:36aux affaires familiales
47:37à un moment
47:37n'en peut plus
47:38de voir ses parents
47:39qui n'arrivent pas
47:39à s'entendre
47:40sur les droits de visite
47:41les droits de garde
47:42etc.
47:42et constate qu'il y a des violences
47:44et à ce moment-là
47:45transfère le dossier
47:46au juge des enfants
47:47pour dire
47:48là cet enfant
47:49il est en danger
47:49dans ce couple
47:50et là on retrouve
47:51des gens
47:52qui ne sont pas
47:52les gens habituels
47:53de l'aide sociale
47:54à l'enfance
47:54d'accord
47:55je vais citer
47:56et c'est lié évidemment
47:57à votre livre
47:58rêver d'un monde plus juste
48:01naïf
48:02c'est nécessaire
48:03pour que nos sociétés
48:04puissent tenir debout
48:05demain
48:06et je lis
48:07cette déclaration
48:09finalement
48:10à l'efficacité
48:11de l'action publique
48:13parce qu'il y a
48:13beaucoup d'argent public
48:14dépensé
48:16depuis longtemps
48:17pour essayer
48:18de réduire
48:18les inégalités
48:19qu'est-ce qui est efficace
48:22qu'est-ce qui n'est pas
48:22vous voyez ce que je veux dire
48:23parce que vous
48:23vous avez ce regard
48:24cette expérience
48:25pour dire
48:26il y a des choses
48:26qui marchent
48:27et d'autres moins bien
48:28qu'est-ce qui marche
48:29par exemple
48:29et qu'on pourrait dupliquer
48:30ou accentuer
48:32alors peut-être
48:33si vous me le permettez
48:34pour terminer
48:36sur les enfants
48:36en France
48:38un enfant meurt
48:39tous les 5 jours
48:40sous les coups
48:40de ses parents
48:41c'est énorme
48:42tous les 5 jours
48:43c'est insupportable
48:44moi quand j'étais défenseur
48:46des enfants
48:46je suis beaucoup allée
48:47dans les pays nordiques
48:48très tôt
48:49ils ont mis en place
48:50une politique
48:50d'accompagnement
48:51des familles
48:51parce que
48:52éduquer
48:53élever un enfant
48:54et tout
48:54c'est pas inné
48:55ça s'apprend aussi
48:57et ils ont interdit
48:58les violences
48:59c'est accompagner les parents
49:00en créant un service public
49:02après l'accouchement
49:03les parents peuvent aller
49:05dans les mairies
49:05c'est gratuit
49:06et en regardant un petit film
49:08bon par exemple
49:08qu'est-ce que je fais
49:09quand mon enfant
49:09fait une crise de nerfs
49:10c'est arrivé à tout le monde
49:11dans un supermarché
49:13dans la rue
49:14à la maison
49:14etc.
49:15comment je gère ça ?
49:17en Suède
49:18en Norvège
49:18et tout
49:19il y a zéro enfant
49:20qui décède
49:20et il n'y a pas
49:21d'enfant placé
49:22en France
49:24il y a un enfant
49:24qui meurt
49:25tous les 5 jours
49:25sous les coups de ses parents
49:26et il y a 300 à peu près
49:2750 000 enfants
49:28placés
49:29confiés
49:29protégés par la justice
49:31vous voyez
49:32là c'est
49:34c'est pas qu'il n'y a pas
49:35beaucoup de choses
49:36qui sont faites
49:36c'est qu'il manque
49:37des accompagnements
49:39parentaux
49:40des politiques éducatives
49:42en direction des parents
49:43parce que ça
49:44c'est de la prévention
49:44et la prévention
49:45ça coûte toujours moins cher
49:47que la réparation
49:48donc ça
49:49ça c'est ce qu'on
49:50pour moi c'est un grand manque
49:51ce qu'on pourrait mettre en place
49:53est-ce qu'à l'inverse
49:54il y a eu
49:55des systèmes mis en place
49:58qui ne servent à rien
49:59et dans lesquels
50:01on a perdu beaucoup d'argent
50:01vous voyez ce que je veux dire
50:02ou est-ce que vous vous dites
50:03bah non c'est toujours
50:04non
50:04il y a beaucoup de choses
50:05qui sont faites
50:06mais pour moi
50:07c'est pas assez ciblé
50:08parce que la prévention
50:10n'est pas prise
50:11en compte
50:12comme une priorité
50:12or c'est comme dans le domaine
50:14de la santé
50:14la prévention
50:15coûte toujours moins cher
50:17que la prise en charge
50:18de la santé
50:19qui peut coûter
50:20extrêmement cher
50:21donc je pense que ça
50:22c'est un maillon faible
50:24de nos politiques
50:25et il suffit d'aller
50:26dans les pays nordiques
50:27pour comprendre
50:28que ce qui est insupportable
50:30ne peut plus
50:30alors ils ont mis 20 ans
50:32pour y arriver
50:32mais ils y sont arrivés
50:34donc c'est possible
50:35d'avoir une société apaisée
50:36c'est possible
50:38qu'il n'y ait pas d'enfants
50:39qui décèdent
50:40c'est possible
50:40qu'il n'y ait pas d'enfants
50:41qui révèlent
50:42ou des gens qui révèlent
50:43à 60 ans
50:43en pleurant comme un enfant
50:45l'inceste
50:46ou les violences subies
50:47c'est possible
50:49donc
50:49c'est ni de droite
50:51ni de gauche
50:51ça c'est universel
50:53on termine là-dessus
50:54merci beaucoup Dominique
50:56merci beaucoup
50:56votre livre
50:57j'ai rêvé d'un monde
50:58plus juste
50:59et publié
51:00aux éditions
51:01flammarion
51:02ce Smart Impact
51:03continue avec notre rubrique
51:04consacrée
51:05aux start-up éco-responsables
51:07Smart Ideas
51:15avec Gautier Dossy
51:16bonjour
51:16bonjour
51:17bienvenue
51:17vous êtes le co-fondateur
51:18de Deliverone
51:19vous l'avez créé en octobre 2021
51:20avec Pierre Lebel
51:22et avec quelle idée
51:23c'est quoi le point de départ
51:24racontez-moi
51:24point de départ
51:25on est au Covid
51:26donc début 2021
51:28on travaille sur la livraison
51:30à domicile
51:31à ce moment-là
51:31on a une étude Amazon
51:33dit
51:3360 à 70%
51:35des colis dans le monde
51:36font moins de 3 kilos
51:36ok
51:37on se dit
51:38mais c'est pas
51:39voilà
51:39il faut trouver d'autres solutions
51:40que d'utiliser des véhicules
51:42plusieurs tonnes
51:42pour transporter 3 kilos
51:43donc on arrive au drone
51:45assez rapidement
51:45on met un démo
51:47on met en place une démo
51:48et ce qui se passe
51:49c'est
51:50on pensait que
51:51ce serait les restaurants
51:52les chaînes de distribution rapide
51:54enfin les grandes distributions
51:56qui nous contactent
51:57pas du tout
51:58en fait c'est un hôpital
51:58le CHU de Rouen
51:59secteur de santé
52:00exactement
52:00qui nous appelle
52:01et qui nous dit
52:01ben voilà nous
52:02si vous voulez mettre
52:03transporter des burgers
52:04ça nous intéresse pas
52:05par contre
52:05si vous voulez sauver des vies
52:06appelez-nous
52:06génial
52:07génial
52:08et donc vous vous concentrez
52:10sur les établissements de santé
52:12concentré sur les établissements de santé
52:13on comprend les enjeux logistiques
52:15ils nous expliquent
52:16les enjeux d'urgence
52:17les enjeux logistiques
52:18et donc on se dit
52:19ben voilà
52:19oui bien sûr
52:20c'est parti
52:21on va utiliser les drones
52:22pour la santé
52:23alors vous en avez tout
52:24il y a eu une levée de fonds
52:25annoncée de 4 millions d'euros
52:27on est 5 ans
52:294 ans après la création
52:31vous travaillez avec qui
52:33est-ce qu'on livre déjà
52:35ces médicaments par drone
52:36aujourd'hui en France
52:37on transporte des prélèvements biologiques
52:39d'accord
52:40et des médicaments
52:40inter-hospitaliers
52:42en fait on s'est rendu compte que
52:43quand on fluidifie une partie
52:45de la chaîne hospitalière
52:46ça bénéficie
52:48sur l'ensemble de la chaîne
52:49c'est-à-dire que ça permet
52:50de réduire
52:50le temps d'attente aux urgences
52:52ça permet de redonner
52:52du temps patient
52:53ça permet de fluidifier
52:55et de faire en sorte
52:56qu'il y ait une efficacité
52:57plus globale
52:57au niveau de la santé
52:58et d'avoir des rendus
53:00pour le patient
53:00plus rapides
53:01du coup
53:02ça fait
53:03on a mis 3 ans
53:05de recherche-développement
53:05d'accord
53:0650 000 kilomètres
53:07déjà réalisés en drone
53:08en France
53:09on est le pays
53:10le plus avancé en Europe
53:11ok
53:12et donc quand vous dites
53:13inter-hospitalier
53:14c'est à l'intérieur
53:16du périmètre
53:18d'un centre hospitalier
53:19ou c'est entre
53:20centres hospitaliers
53:21encore mieux
53:22entre centres hospitaliers
53:23entre centres hospitaliers
53:25je vais vous donner un exemple
53:26on travaille notamment
53:26avec le GHT
53:27Somme littoral sud
53:28c'est un groupement
53:29de territoire
53:30qui travaille avec le CHU
53:30d'Amiens
53:31en hôpital support
53:31on a créé un couloir aérien
53:33qui fait 100 kilomètres
53:35entre Montreuil-sur-Mer
53:36à Ville et Amiens
53:37pour justement
53:38transporter les prélèvements
53:39biologiques plus rapidement
53:40entre les différents sites
53:41alors effectivement
53:42ça répond en partie
53:43à la question que j'allais vous poser
53:44sur les autorisations
53:46parce qu'on ne fait pas
53:47voler des drones comme ça
53:47n'importe où
53:48n'importe comment
53:49non non
53:49c'est le préalable
53:51en quelque temps
53:52non mais vous
53:52vous arrivez avec une idée
53:53de business
53:54et puis ensuite
53:54il y a la réglementation
53:55donc comment vous jonglez
53:57avec les deux
53:58alors la réglementation
53:59elle existe
53:59il faut montrer
54:00que ce qu'on fait
54:01est respecte
54:03un la réglementation
54:04et deux
54:04qu'on opère
54:04en toute sécurité
54:05on a mis trois ans
54:07pour y arriver
54:07et c'est ce qu'on a réussi
54:09à démontrer
54:09et donc aujourd'hui
54:11on opère
54:11tous les jours
54:12des transports
54:13donc ce qu'on appelle
54:13les prélèvements biologiques
54:14c'est principalement
54:15des prises de sang
54:15c'est ça qu'on transporte
54:17tous les jours
54:18et donc ça suppose
54:20d'avoir ce couloir aérien
54:21pour obtenir l'autorisation
54:22ça suppose
54:23de demander
54:24la création du couloir
54:25d'accord
54:25et après le drone est autonome
54:27supervisé bien sûr
54:28mais autonome
54:29sur son parcours
54:30et capable de faire
54:30des allers-retours
54:31toute la journée
54:31vous avez plusieurs pilotes
54:32de drones alors
54:33ça fait partie des métiers
54:34que vous avez intégrés
54:36à l'entreprise
54:36exactement
54:37on a des superviseurs
54:39télépilotes de drones
54:41c'est aussi pour
54:42donc là aujourd'hui
54:42on travaille 15 GHT
54:44aujourd'hui
54:44donc 15 centres hospitaliers
54:45il y en a 135 en France
54:47donc il y a encore
54:48beaucoup de chemin
54:49à parcourir
54:49et effectivement
54:51on a levé des fonds
54:53pour accélérer
54:55le développement
54:56de l'entreprise
54:57et faire en sorte
54:57qu'on puisse servir
54:58le plus grand nombre
54:59possible
55:00d'établissements
55:01et de patients
55:01alors on est en plein
55:03dans l'impact sociétal
55:05ça fait partie
55:06évidemment des thèmes
55:07dont on parle souvent
55:07et environnemental
55:08alors vous vous êtes posé
55:09la question de votre impact
55:10environnemental
55:11on s'est posé très tôt
55:12l'impact environnemental
55:14en fait à la base
55:14c'est quasiment l'idée
55:15de départ
55:16comment est-ce qu'on va
55:17rendre la livraison
55:18plus verte
55:19moins de camions
55:20sur les routes
55:20exactement
55:21et du coup
55:22le drone
55:22donc on l'a fait chiffrer
55:23on a utilisé
55:24un institut indépendant
55:25pour le faire chiffrer
55:26et le drone
55:27parce qu'il pèse 25 kilos
55:29versus une tonne
55:30et des brouettes
55:31pour une voiture
55:32en fait on a un impact
55:33de 95%
55:34de moins de CO2
55:35versus une voiture
55:35sur l'intégralité
55:37de la chaîne
55:37avec des perspectives
55:39de développement
55:39on l'a bien compris
55:40comment vous voyez
55:41vous voyez où
55:41dans 5 ans là
55:42toujours en France
55:44ou partout en Europe
55:45en Europe
55:46effectivement
55:47notre bassin
55:48effectivement
55:48notre premier
55:49territoire
55:50c'est la France
55:51effectivement
55:52on travaille avec
55:53beaucoup de groupements
55:54hospitaliers
55:54de territoire
55:54mais on commence déjà
55:56à avoir des bonnes pistes
55:59sur d'autres pays européens
56:00on se focus sur l'Europe
56:01c'est vraiment
56:02notre focus
56:03mais effectivement
56:04on commence à
56:05ouvrir des portes
56:06on vous le souhaite
56:07vous le souhaitez
56:08de si bon vent
56:08à Deliverone
56:10voilà c'est la fin
56:11de ce Smart Impact
56:12je voudrais remercier
56:14et accueillir
56:15Nathalie Croizet
56:16qui est la nouvelle
56:16coordinatrice éditoriale
56:17de l'émission
56:18et qui va travailler
56:20à côté d'Alexis Mathieu
56:21à la préparation
56:22à la programmation
56:24de ce Smart Impact
56:26merci et bienvenue
56:27et merci à vous
56:28de votre fidélité
56:29à la chaîne des affaires
56:31à Be Smart for Change
56:32salut
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