Mardi 3 juin 2025, retrouvez Gatien Brault (Codirigeant, Solar Brother), Frédérique Chlous (Directrice générale déléguée à la recherche, l'expertise, la valorisation, l'enseignement, Muséum d'Histoire naturelle), Ludovic Brindejonc (Directeur général, Agri-Ethique France) et Olivier Canonne (Responsable RSE, Sysco France) dans SMART IMPACT, une émission présentée par Thomas Hugues.
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00:00Générique
00:00Bonjour à toutes et à tous, bienvenue dans ce Smart Impact, l'émission des entreprises à impact positif.
00:13Voici le sommaire du jour. Mon invité, c'est Frédérique Schlouz, directrice générale déléguée à la recherche, l'expertise, la valorisation et l'enseignement
00:20au Muséum d'Histoire Naturelle pour nous présenter la Corrigan, navire de recherche bas carbone.
00:27On parlera du sommet de l'océan. Dans notre débat, on fera un bilan de santé du commerce équitable.
00:32Son chiffre d'affaires est en hausse malgré une baisse générale de la consommation alimentaire.
00:36Et puis dans notre rubrique consacrée aux start-up éco-responsables, je vous présenterai Solar Border,
00:41ces produits qui fonctionnent à l'énergie solaire du briquet au four professionnel.
00:47Trois thèmes, 30 minutes pour les développer. C'est parti !
00:50L'invité de Smart Impact, c'est Frédérique Schlouz. Bonjour !
00:59Bonjour !
01:00Bienvenue ! Vous êtes la directrice générale déléguée à la recherche, l'expertise, la valorisation et l'enseignement
01:04au Muséum d'Histoire Naturelle.
01:07On va parler de préservation de l'océan à l'occasion de la conférence des Nations Unies sur l'océan
01:11qui se tient, qui démarre le 9 juin à Nice.
01:14Mais d'abord, vous allez nous présenter la Corrigan. C'est un navire de recherche bas carbone du Muséum.
01:22Ça veut dire que le Muséum d'Histoire Naturelle fait de la recherche, déjà. On peut commencer par dire ça. Et beaucoup !
01:28Oui, oui, bien sûr. Il y a 16 laboratoires mixtes qui sont associés au Muséum.
01:33Donc, on a effectivement beaucoup de chercheurs qui travaillent beaucoup, évidemment, sur la biogéodiversité passée, actuelle
01:41et sur tous les impacts, en fait, que la biodiversité subit aujourd'hui.
01:48Oui, effectivement. Comment, à travers ces expositions, le Muséum d'Histoire Naturelle joue un rôle de sensibilisation
01:55sur cette thématique-là, mais sur les autres thématiques en général ?
01:59Alors, en fait, toutes les expositions sont conçues avec des chercheurs. Il y a toujours un commissariat scientifique
02:03et donc des chercheurs du Muséum, mais pas forcément uniquement des chercheurs du Muséum.
02:08Et l'idée, c'est vraiment de transmettre les connaissances scientifiques, les dernières connaissances scientifiques,
02:13à l'ensemble des publics. Donc, il y a des expositions, mais il y a aussi des vidéos, il y a aussi des podcasts,
02:18il y a aussi des livres. Il y a beaucoup de choses, en fait. On essaye de toucher tous les publics.
02:22Oui, avec une volonté de vulgarisation, ce qui n'est pas forcément évident quand on part d'une recherche scientifique
02:29qui peut être complexe jusqu'au grand public.
02:32Effectivement, ce n'est pas toujours facile, mais on est aidé aussi par des professionnels,
02:35qui sont des professionnels de la muséologie pour faire ces expositions.
02:40Et donc, on essaye de s'adapter à un discours qui soit accessible à tous, mais toujours très rigoureux.
02:46Alors, cette Corrigan, ce bateau, déjà, est-ce que vous pouvez nous le décrire ?
02:51Alors, c'est un bateau qui fait 15 mètres environ, qui est chargé d'étudier les écosystèmes côtiers,
02:58qui est basé à Saint-Malo, puisque le muséum a aussi deux stations marines.
03:02Une station marine qui est à Dinard et la plus vieille station marine encore en activité qui est à Concarneau.
03:08Et donc, ce bateau est basé à Saint-Malo, à côté de la station marine de Dinard.
03:13Et il a pour objectif de pouvoir inventorier les écosystèmes, les espèces de cette côte qui est extrêmement fragile,
03:22puisqu'il y a beaucoup d'impact aujourd'hui que subissent ces écosystèmes côtiers.
03:27Donc, c'est un bateau qui cherche, qui sert à la recherche, à la sensibilisation aussi.
03:34J'imagine que cet objectif-là existe aussi.
03:36Alors, beaucoup à la recherche, parce que c'est un bateau-laboratoire, un bateau-laboratoire bas carbone,
03:43parce qu'il fonctionne, c'est un prototype qui fonctionne sur un moteur hybride,
03:47donc avec électrique en grande partie.
03:51Et donc, il y a un laboratoire aussi qui a été installé, il a été conçu spécialement pour faire de la recherche.
03:57Et donc, on peut commencer à faire les premières études, les premiers inventaires de la biodiversité,
04:03et puis pour l'analyse aussi moléculaire des différentes espèces.
04:08On peut commencer, les scientifiques qui sont à bord peuvent commencer à travailler sur le bateau.
04:13C'est-à-dire, ce n'est pas seulement des échantillons qu'on emmène ensuite dans un labo, c'est ça l'idée ?
04:16Non, non, il y a des microscopes, il y a tout ce qu'il faut pour pouvoir travailler.
04:18Et puis le fait, en fait, qu'ils soient hybrides, fait qu'ils n'avancent pas très très vite.
04:24Et ça, c'est un atout ?
04:25Et c'est un atout parce que ça permet de travailler sur le bateau le plus rapidement possible,
04:29une fois que les spécimens ont été collectés.
04:32Je parlais de sensibilisation parce qu'il a fait un passage à Paris, ce bateau, cette Corrigan, c'était à la mi-mai.
04:41Dans quel cadre ?
04:42Alors, ce bateau est venu pendant trois jours à Paris, sur la Seine, au pied de la Tour Eiffel,
04:48en face du Musée de l'Homme, qui est aussi un site du Muséum National d'Histoire Naturelle.
04:52Et l'idée, c'était de sensibiliser aux questions de l'océan.
04:56Et donc, il y a eu conférences de presse, invitations aussi d'un certain nombre de personnalités.
05:02Des écoles sont venues aussi pour parler de ces grandes questions qui vont être abordées dans le cadre de l'UNOC,
05:08donc la conférence des Nations Unies sur l'océan à Nice en juin.
05:11Avec ce constat, c'est l'Office français de la biodiversité qui nous dit que 33% des récifs coralliens,
05:19des requins, des espèces associées et un tiers des magnifères mamins sont menacés.
05:23En 30 ans, on parle de la disparition de 50% des récifs coralliens.
05:28Est-ce que cette tendance, elle a tendance à s'aggraver ?
05:32Ou alors, parce qu'il y a quand même des efforts internationaux dont on parle notamment ici,
05:36ces efforts ont permis de stopper l'hémorragie ?
05:39Ça dépend. En fait, quand il y a des efforts réels qui sont faits,
05:44on voit qu'il y a une réapparition, une augmentation de cette biodiversité.
05:49On peut prendre l'exemple du thon rouge en Méditerranée,
05:52où il y a eu des interdictions de pêche pendant plusieurs années.
05:55Et là, on voit le thon rouge réapparaître en Méditerranée.
05:58Mais c'est vraiment lié à des programmes spécifiques.
06:02Et donc, globalement, ça a quand même tendance à décliner, la biodiversité.
06:06Mais ce qui est rassurant, c'est que quand on s'en occupe,
06:08en quelque sorte, la nature, je simplifie, mais la biodiversité reprend ses droits relativement vite.
06:14Il y a quand même une capacité de régénération qui est assez bluffante.
06:18Et donc, ça donne encore plus d'importance à ce rendez-vous du 9 au 13 juin à Nice,
06:25la France et la ville de Nice, qui accueille la 3e Conférence des Nations Unies sur l'océan.
06:29Pourquoi il est crucial, ce rendez-vous ?
06:31Oui, il est crucial, parce que l'océan, c'est quand même la vie, c'est l'origine de la vie.
06:34Déjà, nous sommes tous sortis de l'océan, la première faune et flore est sortie de l'océan.
06:41Et puis, parce que l'océan, c'est aussi indispensable dans le climat, absorbe le CO2, produit de l'oxygène,
06:47c'est une biodiversité extrêmement riche.
06:49Il y a quand même beaucoup de populations qui dépendent de cette ressource qu'est l'océan.
06:53Et puis, j'irai aussi, parce que l'océan, c'est plein d'émotions quand on regarde ce qui se passe sous l'eau,
07:00quand on voit du haut d'une falaise ces espaces maritimes.
07:05Donc, c'est indissociable de notre vie en tant qu'humain.
07:09Quelle place, quel rôle va jouer le Muséum d'Histoire Naturelle dans le cadre de cette conférence des Nations Unies ?
07:15Vous y serez ? Vous allez participer à des événements, des tables rondes ?
07:20Ce sera quoi le rôle du Muséum ?
07:21Alors, on va y être de plein de manières différentes.
07:24On va y être, vous parliez de diffusion tout à l'heure, il y a une exposition dans la gare de Nice.
07:28On va être très présents au niveau du grand public pendant toute cette période.
07:34On va aussi participer juste avant ce grand sommet des Nations Unies.
07:39Il y a une conférence internationale qui réunit des milliers de chercheurs.
07:42Donc, on va participer à cette conférence scientifique internationale qui va ensuite délivrer des messages adressés aux décideurs.
07:51On va être là aussi pendant le cadre de l'UNOC, de toutes ces grandes réflexions internationales.
07:58Parce qu'il y a des enjeux sur lesquels on travaille beaucoup.
08:01Voilà, qui sont cette pêche durable, qui sont la question des pollutions plastiques, qui sont la question des aires marines protégées.
08:09Donc, on va être... Et puis la place de la science, bien sûr, pour appuyer la décision.
08:12Oui, alors c'était la question que j'allais vous poser.
08:15Parce qu'il y a sans doute pas mal de frustrations chez les scientifiques.
08:20Je vois votre réaction. La réponse est oui.
08:25Qui sont là pour éclairer les scientifiques et qui ne sont pas forcément entendus.
08:28Et malheureusement, si on parle de réchauffement climatique, depuis des décennies, on peut remonter 50 ans en arrière.
08:35Oui, effectivement, on n'est pas vraiment entendus, mais on garde notre engagement pour pouvoir continuer à produire de la connaissance et des messages qui sont associés.
08:47Donc là, la science, avec ce grand congrès scientifique, elle est quand même au cœur de l'appui aux décisions politiques.
08:54Et puis, il va y avoir aussi, on l'espère, une plateforme intergouvernementale qui va faire le lien entre science et décideurs.
09:02Qui est un peu... Alors, c'est vraiment caricaturé l'équivalent du GIEC, mais qui serait un GIEC de l'océan.
09:08Qui s'appelle l'IPOS, ce panel international pour un océan soutenable.
09:13Et donc, voilà, si on pouvait arriver à ça aussi, ça nous permettrait de faire un lien qui puisse nous permettre de donner des messages, de délivrer des messages.
09:22Oui. Je reviens à la Corrigan qui est revenue et qui est repartie à Saint-Malo.
09:26Oui, qui est repartie et bien arrivée.
09:28Tout va bien, on est rassuré. Elle ne sera pas à Nice pour la conférence des Nations Unies.
09:33Mais je crois que ses premières missions d'envergure, c'était en novembre 2024, le long de la côte d'Emeraude.
09:39Alors, c'est sûrement trop tôt pour donner des résultats, mais il y avait combien de scientifiques à bord ?
09:43Comment on travaille sur ce bateau, en fait ?
09:45Alors, sur ce bateau, on travaille avec un nombre quand même restreint de scientifiques.
09:49Parce que c'est un bateau de 15 mètres, on peut accueillir 7-8 scientifiques.
09:54Il y a aussi des marins qui sont présents, évidemment, et qui connaissent leur travail.
09:59Parce qu'il faut avoir des marins expérimentés pour vous mettre au plus près des écosystèmes, au plus près de la côte.
10:05Il y a des plongeurs sous-marins aussi.
10:07Et ce travail qui avait été lancé au mois de novembre, ça fait partie d'un grand programme de recherche pour pouvoir inventorier la biodiversité et, en parallèle, faire un séquençage de l'ADN complet des espèces.
10:23Et donc, il fallait aller chercher des espèces et commencer à préparer les matériaux pour le séquençage complet qui est parti ensuite au Génoscope.
10:31– Merci beaucoup Frédéric Schluss et à bientôt sur Bsmart for Change.
10:37Bon sommet de l'océan à partir du 9 juin à Nice.
10:42On passe tout de suite à notre débat et cette question, comment se porte le commerce équitable ?
10:46– On parle du commerce équitable avec Ludovic Brun-le-Jean, bonjour.
10:56– Bonjour.
10:57– Vous êtes le directeur général d'Agrééthique et Olivier Cannon, bonjour.
11:00– Bonjour.
11:00– Responsable RSE de Cisco France.
11:03On va commencer par poser le décor, Agrééthique, c'est quoi ? C'est un label ?
11:06– Agréthique, c'est un label de commerce équitable sur les fières françaises.
11:11C'est-à-dire que quand vous retrouvez le petit logo Agrééthique sur les produits, notamment en GMS,
11:17vous avez l'assurance que le producteur est payé à un juste prix pendant trois ans.
11:22– D'accord. Et ça concerne à peu près toutes les filières de l'agriculture ?
11:26– En effet, ça concerne à la fois les filières végétales et animales et les produits finis.
11:30Ça peut être du pain, de la viennoiserie, ça peut être des galettes, des crêpes, ça peut être du sel, du pois chiche, du lait.
11:40– Oui, c'est vraiment très, très varié.
11:42– Exactement.
11:43– Cisco France, branche française d'un leader mondial de la distribution de produits alimentaires et non alimentaires
11:48pour les professionnels de la restauration, ça veut dire quoi ?
11:50Vous êtes un grossiste alimentaire en quelque sorte, c'est ça votre métier ?
11:54– Exactement. Alors, on est même en dit sourceur, parce qu'on va chercher des produits,
11:58producteur aussi en partie, et puis surtout distributeur de produits alimentaires pour les restaurants.
12:03Parce que les restaurants, en fait, il y a toute une diversité de restaurants,
12:06de la restauration commerciale classique, des restaurants du coin de rue,
12:10à la restauration collective, à toutes les écoles par exemple, ou les hôpitaux.
12:13– Producteur, parce que ça veut dire que vous produisez aussi à partir de matières premières, c'est ça ?
12:18– Tout à fait, on va en parler.
12:19Justement, on a trois ateliers qui fabriquent des produits, une partie de nos produits,
12:23que ce soit des salades, des produits à base de poisson, des plats cuisinés,
12:28mais aussi des tartes, des feuilletés, toute une gamme de produits qui sont exclusifs
12:33et qu'on distribue pour la restauration.
12:35– Et donc, si on vous a réunis, c'est parce que vous avez signé un partenariat avec Agriéthique.
12:41Je vais vous poser la même question avec tous les deux.
12:42Je commence avec vous, Olivier Canone.
12:43Dans quel but ? Pourquoi ce partenariat ?
12:45– Alors, il faut rendre à César ce qui est à César.
12:48C'est un de nos fournisseurs qui nous a contactés, enfin, avec qui on travaille depuis longtemps,
12:51c'est l'Atlantique Alimentaire, qui nous a dit,
12:54voilà, on lance des produits Agriéthique et ça pourrait vous intéresser,
12:58parce que, notamment pour des crêpes salées, ça pourrait tout à fait être pertinent.
13:02– Ça, c'était le premier produit, c'est ça ?
13:04– Exactement, les premiers produits.
13:05Donc, on a rencontré l'Edovic, Agriéthique, et on a trouvé ça super intéressant,
13:10parce que cette notion de juste rémunération des producteurs,
13:13d'engagement à plus long terme que ce qui se fait classiquement
13:16dans les filières de farine ou d'œufs ou des choses comme ça, nous a parlé.
13:22Donc, on a beaucoup travaillé pour arriver à trois, finalement,
13:26Agriéthique, Atlantique Alimentaire et Cisco, arriver à faire ces produits.
13:30Par contre, la petite particularité, c'est que ce ne sont pas des produits
13:33qu'on a créés, c'est finalement des produits que Atlantique Alimentaire
13:36fabriquait pour nous, qu'on a passés avec des matières premières agriéthiques.
13:40– D'accord.
13:40– Donc, c'était un challenge, parce que finalement,
13:42c'était des produits qui étaient déjà bien implantés,
13:44qu'on a fait passer agriéthiques, avec le discours de valeur qu'il y avait derrière,
13:48mais aussi un petit surcoût qu'il a fallu expliquer, bien sûr,
13:50à nos clients qui achetaient déjà ces produits.
13:52– Évidemment, Ludovic Brungeon, qu'est-ce que ça représente
13:54de signer un partenariat comme celui-là ?
13:56– Alors, c'est à la fois majeur et remarquable,
14:01c'est-à-dire qu'un acteur aussi important que Cisco s'engage
14:04dans le commerce équitable sur des contrats à trois ans
14:07pour mieux rémunérer les producteurs, c'est génial en fait.
14:11Et donc, l'intérêt, c'est que les œufs et le blé qui va permettre de fabriquer la farine
14:20pour les produits finis, la crêpe, vont être payés justement sur un prix rémunérateur
14:25pour les agriculteurs.
14:26Et l'engagement dans la durée est extrêmement important.
14:30– C'est ce que j'allais vous poser.
14:30Pourquoi trois ans, c'est important ?
14:32– Alors, pourquoi trois ans ?
14:34C'est que ça permet à l'agriculteur d'avoir plus de visibilité.
14:36Alors, déjà visibilité sur son prix, donc ça va lui permettre d'investir,
14:42mais aussi plus de visibilité pour envisager éventuellement
14:45une transition environnementale derrière.
14:47– Oui, effectivement.
14:48Et alors, ce partenariat, c'est le point de départ ?
14:50C'est-à-dire qu'il y a d'autres produits que vous allez labelliser comme ça, agrééthique, c'est ça ?
14:54– Complètement.
14:54Donc, ça a été ce point de départ avec un autre fournisseur.
14:57Et c'est vrai que, comme nous, je le disais,
14:59dans un de nos ateliers, on fabrique des tartes et des feuilletés.
15:02Assez logiquement, on s'est dit que ça pourrait être intéressant de poursuivre la démarche.
15:07Ce n'était pas histoire de lancer quelques produits agrééthiques et puis de s'en arrêter là.
15:10L'idée, c'est de construire un effet de gamme, de pouvoir communiquer dessus,
15:13parce qu'il faut expliquer à nos commerciaux, qui eux-mêmes expliquent aux restaurateurs,
15:17cette logique de commerce équitable nord-nord.
15:20Donc, on va poursuivre le développement.
15:21Il y a des lancements qui sont prévus très prochainement sur d'autres produits.
15:24– Oui, le commerce équitable, vous dites nord-nord,
15:27parce que ça ne concerne pas seulement les produits qui viennent de très loin et des pays du sud.
15:31J'imagine que c'était ça la référence.
15:34Est-ce que, justement, c'est un argument que vos clients, c'est-à-dire les restaurateurs,
15:39utilisent de plus en plus, vous savez, de leurs propres clients ?
15:42Vous voyez ce que je veux dire ?
15:42Est-ce que le client final du restaurateur, il sait qu'il y a un label agrééthique quelque part ?
15:47– Vous pointez du doigt une des difficultés.
15:49C'est que quand on va manger au restaurant, on n'a pas les labels sous les yeux.
15:52On ne sait pas forcément d'où viennent les produits que l'on mange.
15:56Donc, c'est une des difficultés.
15:57Mais par contre, de pouvoir leur expliquer et qu'eux-mêmes, progressivement, puissent le mettre en avant,
16:02ça, c'est quelque chose qui est intéressant.
16:04Puis un autre argument, il ne faut pas le cacher,
16:06dans toute la restauration collective, ça les intéresse aussi,
16:09parce que vous savez qu'ils doivent servir un certain nombre de produits.
16:13– Oui, on va parler de l'aiguillon réglementaire.
16:15– Exactement, l'aiguillon réglementaire.
16:16– Et ça, c'est vrai que c'est un point intéressant pour ces produits issus du commerce équitable.
16:20– Est-ce que si on regarde un petit peu dans le rétroviseur, Ludovic Brindjon,
16:24les agriculteurs de 2025, ils gagnent mieux ou moins bien leur vie
16:29qu'on va remonter un quart de siècle en arrière, début du XXIe siècle ?
16:34Ça s'est amélioré, ça s'est aggravé ?
16:35– C'est compliqué.
16:36– Parce que ça dépend des métiers, ça dépend des…
16:38– C'est compliqué, ça dépend des métiers, ça dépend des exploitations,
16:41ça dépend des filières, ça dépend des territoires.
16:43C'est important, ça me permet de faire le lien avec le prix agrééthique.
16:49Notre prix, il est différent d'un territoire à l'autre pour une même matière première.
16:54Parce que vous avez ce qu'on appelle des exploitations qui sont 100% serralières,
16:59d'autres qui font de la polyculture élevage.
17:02Donc, obligatoirement, le prix qui est basé sur les coûts de production
17:06n'est pas le même d'un territoire à l'autre.
17:08Donc, la question en effet n'est pas simple.
17:10Par contre, ce qu'on constate, c'est que dans le cadre d'agrééthique,
17:13vous savez, les prix sont déconnectés des marchés financiers.
17:16Ça, c'est extrêmement important.
17:17C'est un peu technique, mais c'est extrêmement important.
17:19Parce que quand les marchés financiers,
17:21quand le prix sur les marchés financiers des matières premières est bas,
17:24l'agriculteur ne vit pas de son métier.
17:26Et quand ce prix est trop haut, c'est le consommateur qui est impacté.
17:30Dans le cadre d'agrééthique, c'est un modèle en parallèle.
17:33Comme on est sur un prix bas, un coût de production, plus une marge,
17:36on ne va pas être pénalisé par la volatilité, par la variation.
17:39– Ça lisse la volatilité.
17:41– Exactement, ça lisse la volatilité.
17:44Et c'est vrai que j'aime bien dire,
17:46quand Trump fait des annonces sur les taxes douanières,
17:49nous, ça n'a aucun impact sur les prix payés aux agriculteurs
17:53qui sont engagés en agrééthique.
17:54– Et là, vous faites rêver beaucoup d'entrepreneurs
17:56qui ne sont pas dans ce cas aujourd'hui,
17:59avec les incertitudes commerciales liées au retour de Donald Trump à la Maison Blanche.
18:03Quelques chiffres.
18:03L'Observatoire du commerce équitable nous dit que le chiffre d'affaires 2023
18:08pour l'ensemble des produits équitables est en hausse de 1,8%
18:11malgré une baisse générale de la consommation alimentaire de près de 5%.
18:15C'est une relative bonne santé.
18:18Relative, mais comment vous l'expliquez ?
18:19– Même si je me permets de faire le parallèle avec l'agrééthique,
18:23parce qu'on a dévoilé nos chiffres dernièrement.
18:25Nous, on a une augmentation de plus 75% de notre chiffre d'affaires.
18:28– On l'a ce chiffre, chiffre d'affaires, 911 millions de milliards.
18:31– On est passé de 520 millions d'euros à 911 millions de CA de vente conso.
18:37Alors, il y a plusieurs raisons.
18:39D'une part, parce que le consommateur, je dirais,
18:43est sensible à cette problématique de juste rémunération des agriculteurs.
18:47Et l'autre point important, c'est que les acteurs qui s'engagent en agrééthique,
18:52c'est des engagements de marques ou des engagements d'entreprises,
18:55des engagements stratégiques.
18:56Donc, tout de suite, ça brasse des volumes importants.
18:59– Je ne sais pas si on l'a vu, ce chiffre.
19:01Donc, 911 millions d'euros 2024, hausse de 75%.
19:06Vous travaillez, Olivier Cannon, avec les exploitants
19:10sur le concept d'indice de régénération.
19:13De quoi il s'agit et pourquoi c'est important ?
19:14– Alors, c'est intéressant parce que justement,
19:16au-delà de ces notions de commerce équitable,
19:17donc de juste rémunération, c'est vrai qu'on se dit,
19:19bon ben, on permet à l'agriculteur de mieux en vivre,
19:22mais aussi, c'est important, c'est d'avoir des éléments
19:24pour se développer, pour investir.
19:27Et notamment sur ces aspects d'investissement,
19:29ce qui nous semblait hyper intéressant dans la démarche agrééthique,
19:31c'est qu'ils ne se sont pas arrêtés à l'aspect, entre guillemets,
19:33social et économique.
19:34C'est qu'ils ont dit aussi, on va accompagner les agriculteurs
19:37pour financer la transition écologique
19:39vers d'autres pratiques agroécologiques.
19:42Et notamment, cet indice de régénération
19:44est un des éléments vers lesquels
19:46agrééthique accompagne les agriculteurs.
19:49Donc ça, c'est un point aussi qui est important pour nous,
19:50c'est que c'est le triptyque du développement durable,
19:53le social, l'économique,
19:54mais aussi les questions environnementales.
19:56– Est-ce que vous essayez d'appliquer aussi ces principes
19:58à des produits qui viennent de beaucoup plus loin ?
20:01– Alors, c'est plus compliqué,
20:03parce que c'est la source des informations.
20:05Tous ces éléments-là se basent sur des données,
20:08et c'est vrai que plus les produits viennent de loin,
20:10globalement, plus c'est compliqué d'obtenir des données
20:12sur les modes de production, etc.
20:15Par exemple, le label bio, par exemple,
20:17existe partout dans le monde, le organic,
20:19mais c'est vrai que les critères, les principes sont les mêmes.
20:23Dans certains pays où il n'y a pas forcément les contrôles
20:25derrière ces réglementations,
20:28ça fait en effet des labels qui ont parfois des géométries variables,
20:31même si globalement, on va dire que ça va dans le bon sens,
20:33mais il faut quand même être attentif à cette notion
20:35d'écart parfois entre les critères.
20:38– Il nous reste 2 minutes 30 pour conclure ce débat.
20:42On va effectivement ouvrir ce chapitre que vous évoquiez tout à l'heure
20:44sur la réglementation, il y a les lois EGALIM,
20:48il y a la loi Climat et Résilience, Ludovic Brun de Jean.
20:53À quel point ça a été un accélérateur ou pas,
20:56ou insuffisant pour le commerce équitable,
20:59pour la rémunération notamment des prévisions ?
21:00– C'est très clair, la loi Climat et Résilience
21:03et notamment la loi Pacte 2019 est venue protéger le terme équitable
21:08pour éviter ces démarches de greenwashing,
21:11de juste rémunération, où il n'y a pas de garantie apportée par un label.
21:16Et la loi EGALIM est venue envoyer un signal quand même positif,
21:20même si on sait qu'il y a encore des améliorations apportées.
21:22L'intérêt c'est d'inciter les acteurs de la restauration hors foyer
21:28à acheter des matières premières sur le principe notamment du commerce équitable agritique.
21:34Donc ces deux voies, deux axes réglementaires qui sont extrêmement positifs
21:38et qui sont venus en effet développer notre label agritique sur le territoire.
21:42– Vous voyez l'effet d'accélération Olivier Cannon ?
21:45– Ah oui très clairement, parce que cette loi EGALIM
21:48qui s'applique à toute la restauration collective
21:50est un incitatif à toute la restauration collective
21:54pour acheter des produits de qualité supérieure.
21:57Après la difficulté c'est qu'on parle de la Belle Rouge,
22:00on parle de bio, c'est un surcoût qui est parfois très élevé
22:03et pour certaines restaurations c'est un peu compliqué.
22:05Et donc notamment le commerce équitable ou d'autres approches
22:08peuvent permettre d'avoir ces produits EGALIM
22:11avec un moindre surcoût on va dire que les produits vraiment de qualité premium
22:15qui sont couverts par EGALIM.
22:17Donc finalement oui c'est un vrai élément de développement d'agritique
22:22et d'autres labels comme ça qui sérieusement en effet
22:25basés sur des critères, labels, certifications
22:28permettent d'avoir ces produits accessibles pour EGALIM.
22:32– Dernier mot au moment où on enregistre cette émission
22:35et des agriculteurs qui manifestent devant l'Assemblée nationale
22:38pour que le texte du plomb, la loi du plomb soit bien votée.
22:46Je ne vais pas rentrer dans le détail de la bagarre parlementaire
22:49mais ça vous semble un mouvement justifié ?
22:53– Alors de toute façon les agriculteurs ont besoin de se faire entendre.
22:57Le problème qu'on a, je l'évoquais tout à l'heure avec Olivier,
22:59c'est qu'en tant que consommateurs et citoyens
23:03on veut manger local, on veut la souveraineté alimentaire,
23:08on veut la transition, on veut rémunérer au juste prix l'agriculteur.
23:17Et de l'autre côté on importe des produits qui ne respectent pas les mêmes règles.
23:22Ça ne peut pas fonctionner.
23:24Donc nous ce qu'on préconise, et c'est ce que disait notamment Olivier,
23:28ce qu'on préconise déjà c'est de se mettre d'accord sur le pilier économique,
23:31sur la juste rémunération, une fois que tous les acteurs seront en accord
23:35sur des contrats à 3 ans, à 5 ans, on a même des contrats à 10 ans nous
23:38dans les filières poule-pondeuses.
23:41Après on pourra parler d'environnement et envisager la transition.
23:45– Merci beaucoup, merci à tous les deux et à bientôt sur Be Smart for Change.
23:49On passe tout de suite à notre rubrique Smart Ideas.
23:51Smart Ideas, la bonne idée du jour, elle est signée Gastien Brault, bonjour.
24:02– Bonjour.
24:02– Je suis le cofondateur de Solar Brother que vous avez créé en 2016 avec Gilles Gallot.
24:07Et avec quelle idée, c'est quoi Solar Brother ?
24:09– Alors chez Solar Brother, nous concevons, produisons et diffusons des produits
24:14qui utilisent l'énergie solaire thermique, afin de la mettre à la disposition du plus grand nombre.
24:18On veut faire découvrir en fait cette énergie octonome et économe au plus grand nombre.
24:22– Ça va du briquet au four, c'est ça ?
24:25– Oui, c'est ça, on développe des produits à travers différents usages,
24:28que ce soit dans l'habitat, avec des barbecues solaires ou des séchoirs solaires
24:32pour déshydrater les fruits et légumes, et un chauffage solaire plus récemment,
24:36ou dans l'outdoor, avec des briquets solaires, des allume-feux solaires, des fours solaires portables.
24:41– Alors on va prendre le tout dernier exemple, c'est une marmite solaire qui s'appelle Cosmo, c'est ça ?
24:46Quelles sont ses caractéristiques ?
24:48– Alors cette marmite solaire, on l'a lancée officiellement il y a quelques jours sur une campagne Ulule
24:52qui a connu un énorme succès au lancement, puisqu'on a fait plus de 500% en moins de 24 heures.
24:57– Ok.
24:58– Cette marmite en fait, elle a une double peau, donc en fait on va pouvoir conserver la chaleur à l'intérieur du plat,
25:05c'est une double peau en verre qui permet de laisser passer les rayons du soleil d'un côté,
25:08et à l'intérieur vous captez les rayons du soleil et vous les transformez en chaleur,
25:12et donc ça permet d'optimiser la cuisson solaire qui jusqu'à aujourd'hui était un peu de la cuisson douce on va dire,
25:17et donc il fallait vraiment s'adapter à ce mode de cuisson, là on veut vraiment rendre le produit grand public
25:22grâce à un produit qui est simple d'utilisation et beaucoup plus performant.
25:27– Allez on prend un autre exemple, ça s'appelle Sun Aero, médaille d'or au concours l'épine,
25:32mais je ne peux pas faire la liste de toutes les médailles que vous avez eues au concours l'épine,
25:34parce qu'il y en a eu quelques-unes, alors c'est quoi Sun Aero ?
25:37– Sun Aero tout à fait, c'est un chauffage solaire, un chauffage solaire c'est un produit qu'on installe en façade de maison,
25:43il va capter l'air extérieur, la filtrer, chauffer cet air grâce à un système de panneaux solaires aérothermiques,
25:52et totalement, de manière totalement autonome, il va permettre de ventiler et d'injecter l'air chaud à l'intérieur de la maison.
25:58– Et c'est même réversible, j'ai lu ça en préparant l'émission, ça marche l'été et l'hiver c'est ça ?
26:02– Alors ça marche l'hiver pour chauffer l'air, et l'été ça marche en rafraîchisseur nocturne,
26:07c'est-à-dire que si l'air extérieur est plus frais la nuit que l'air dans votre habitation,
26:12et bien on va tout simplement injecter de l'air frais dans votre habitat pour vous rafraîchir pendant la nuit.
26:16– Et autant de clims utilisés en moins et d'électricité non utilisée.
26:21Vous êtes une entreprise solidaire d'utilité sociale, pourquoi vous avez fait ce choix de l'économie sociale et solidaire ?
26:28– Alors c'est un choix qui, en fait, part notre action, notre volonté de diffuser cette énergie solaire thermique auprès de tous,
26:35en fait on le fait par un double objectif.
26:37Alors déjà on conçoit, développe et produit, comme je disais, des produits solaires simples, innovants et performants,
26:43mais on met aussi à disposition nos plans.
26:46– Ils sont en open source.
26:46– Ils sont en open source, tout à fait, et donc ça permet à tout un chacun,
26:49soit de prendre du temps qu'on a et de développer cette énergie et de se fabriquer soi-même nos produits,
26:56soit de les acheter déjà tout fait.
26:59Et c'est par ce biais-là qu'on a obtenu l'agrément Aesius en 2022,
27:03et plus récemment le label mondial Bicorp.
27:07– Oui, vous avez obtenu le label Bicorp, bravo.
27:10– Et l'étape pour nous aussi.
27:12– Effectivement, c'est une étape importante.
27:14Vos produits sont éco-conçus, c'est-à-dire que vous essayez, si vous êtes dans cette logique-là,
27:19d'avoir le moins d'impact possible ?
27:21– Oui, tout à fait.
27:21Alors on développe avec des fournisseurs les plus locaux possibles.
27:25On a notre atelier de production dans le Var,
27:28donc c'est nous-mêmes qui concevons et assemblons nos produits sur site.
27:32On est d'ailleurs actuellement en recherche de financement pour agrandir ce centre de production
27:38qui est situé proche de Carnoul,
27:41donc on est beaucoup aidé aussi par la région Sud.
27:44Et donc oui, on cherche déjà dans la conception à avoir des produits
27:49et des matières premières qui soient propres,
27:52mais aussi dans la conception à minimiser l'ensemble des impacts qu'il pourrait y avoir.
27:56Et notamment le chauffage Sun Aero,
27:58son brevet tient majoritairement sur le fait qu'il soit réparable et démontable,
28:02c'est-à-dire qu'on n'utilise pas de joint, rien.
28:04Et donc avec deux, trois tournevis, on peut le réparer autant de fois qu'on veut,
28:07si c'est nécessaire, il est garanti 25 ans quand même.
28:09– Bon, ben merci et bravo, Gatien Brou, bon vent ou plutôt bon soleil à Solar Brother.
28:16Voilà, c'est la fin de ce Smart Impact.
28:19Merci à toutes et à tous de votre fidélité.
28:21Abysmart for Change, je vous dis à demain.
28:24Salut !
28:25– Sous-titrage ST' 20th
28:38–
28:39– Sous-titrage ST' 501
28:40–