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  • il y a 4 mois
Ce jeudi 4 septembre, Antoine Larigaudrie a reçu François-Xavier Soeur, gestionnaire de patrimoine chez Terrae Patrimoine, dans l'émission Tout pour investir sur BFM Business. Retrouvez l'émission du lundi au vendredi et réécoutez la en podcast.

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Transcription
00:00BFM Business, tout pour investir. Antoine Larigauderie.
00:09Et on reprend avec l'actualité de votre patrimoine.
00:12On le disait il y a quelques minutes avec nos invités,
00:15on est quand même sur un climat de défiance de l'épargnant français
00:17qui reste sans précédent depuis 1980.
00:22Vous vous souvenez de tous ces fantasmes des chartes T-62
00:25qui allaient défiler sur les champs CXD
00:27avec l'arrivée au pouvoir de François Mitterrand.
00:30Alors on en parle de cette actu de votre patrimoine
00:32avec François-Xavier Seur de chez TerraE. Bonjour.
00:35Bonjour Antoine.
00:36Il y a un truc dont on parle qui infuse là doucement
00:39depuis quelques semaines, en gros depuis la dissolution,
00:42c'est la tentation chez les grandes fortunes,
00:45chez les détenteurs de gros capitaux,
00:47de prendre leurs sous et d'aller les placer en Belgique, en Suisse.
00:53On parle de plus en plus de l'Italie.
00:56Oui.
00:56Oui, avec les perspectives de croissance
00:58et puis une économie qui ne va quand même pas trop mal.
01:02Mais évidemment, tous les yeux sont braqués sur le Luxembourg.
01:06Traditionnellement, un de nos alliés en termes de finances
01:09et d'optimisation fiscale, tout doucement.
01:14Est-ce que c'est une opportunité dans le contexte actuel
01:18ou est-ce que c'est une fausse bonne idée ?
01:20On va essayer de répondre à cette question.
01:22Votre sentiment sur ce contexte général déjà ?
01:25Alors, il y a un contexte général qui est hyper inquiétant.
01:30On sent que sur le plan sociétal, aujourd'hui, on est quand même extrêmement stressé.
01:34Il y a des questions de déficit public, d'élections en fonction de gouvernement
01:40qui va être renversé très rapidement.
01:42On sent qu'aujourd'hui, sur le plan sociétal, il y a une vraie tension.
01:44Et cette tension, elle se retranscrit aussi au travers des placements.
01:49Et des gens qui, aujourd'hui, ont tout simplement peur pour leur patrimoine,
01:51parce qu'ils ont peur que si jamais demain, il y a un parti extrême
01:53qui arrive au pouvoir en France,
01:55ce qui, dans un contexte de bordélisation générale,
01:58passez-moi l'expression,
01:59est possible, pas probable, mais possible,
02:02c'est quelque chose où on a une inquiétude et des personnes qui se disent
02:05mon patrimoine, est-ce qu'il ne faut pas que je le mette à l'abri
02:07d'un risque géopolitique extrême ?
02:09Et c'est là qu'on ressort, justement, généralement, le Luxembourg,
02:12la Suisse également.
02:13Mais le Luxembourg, l'avantage, c'est que c'est de l'euro.
02:16Ce qui n'est pas...
02:17Zone euro.
02:17Ce qui n'est pas totalement...
02:19Ce n'est pas anodin.
02:20Voilà, ce n'est pas anodin.
02:21Alors qu'il y a 15 ans, 2010-2012,
02:24on a eu la crise des dettes souveraines dans les épisodes précédents,
02:27si on reprend ce qui s'est passé.
02:28Oui, mais là, je dirais que personne n'était à l'abri.
02:31Mais c'est ça.
02:31Parce qu'en 2010-2012, moi, les gens, ils me demandaient d'aller au Luxembourg
02:35parce qu'ils ne voulaient pas d'euros.
02:37Donc, on n'allait plus...
02:38Ah, c'est fou !
02:39Justement, voilà, c'est le parapluie contre la défiance.
02:42C'est ça.
02:43C'est le risque géopolitique extrême.
02:45Et moi, en 2010-2012, les gens, ils me disaient,
02:47je ne veux pas d'euros.
02:48Je veux du dollar, du franc suisse, même du Hong Kong dollar, du yen.
02:51Il y a tout qui est passé.
02:52Et ça, le Luxembourg permet de le faire.
02:53Oui.
02:55Et puis, il y a autre chose.
02:56Il y a eu, en 2013, il y a eu Chypre.
02:58Et Chypre, il y a eu ce moment où il y a eu le gouvernement
03:01qui a évoqué la saisie sur les comptes.
03:03C'est parce qu'à l'époque, ils voulaient prendre l'argent.
03:05Il y a un secteur qui était hypertrophié
03:06dans le secteur bancaire à Chypre.
03:08Et le gouvernement a dit,
03:09on a besoin de 5 milliards pour répondre aux exégences de la Troïka.
03:12Donc, on va se servir.
03:14Et au final, ça ne s'est pas fait.
03:15On a laissé une banque, la Likibank, je crois, faire faillite,
03:18où il y a eu 60% de pertes pour les épargnants.
03:20Tout à fait, oui.
03:21Mais il n'y a pas eu cette saisie.
03:23Par contre, c'est resté...
03:23Mais la légende urbaine est restée.
03:25On est d'accord.
03:26Elle est restée très fortement.
03:27Et puis, il y a eu la loi Sapin 2.
03:29La loi Sapin 2, qui est une bonne loi.
03:31Il faut le dire.
03:32Quand il y a quelque chose qui marche, il faut le dire.
03:34Mais on voit des pubs sur Internet avec Michel Sapin,
03:36avec son doigt qui fait chute, des choses comme ça.
03:38Ça me fait toujours rire.
03:39Mais c'est effrayant.
03:40Parce qu'en fait, la loi Sapin 2,
03:42c'est comme la glissière de sécurité sur l'autoroute.
03:44C'est-à-dire qu'on ne veut pas la taper,
03:45mais on est content qu'elle soit là.
03:46Parce qu'en fait, ça donne une sécurité au secteur assuranciel en France,
03:50qui dit que si jamais il y a une crise extrême sur un assureur
03:54ou sur le secteur de l'assurance en général,
03:56on peut bloquer les retraits.
03:57Donc, ça existe.
03:58Et juste l'existence de cette règle permet de rassurer
04:01l'épargnant et le système en général.
04:05Mais effectivement, face à toutes ces inquiétudes
04:06qu'on a accumulées ces dernières années,
04:08avec la dissolution encore il y a un an,
04:09les gens disent, moi, je me dis,
04:11est-ce que la France, avec 135 % de dettes,
04:13enfin, j'arrive plus à compter,
04:15mais entre 110 et 130, on va dire,
04:18est-ce qu'au bout d'un moment,
04:19il ne faut pas aller dans un pays qui est plus sain
04:20sur le plan économique ?
04:21Alors, un des supports qui permet de mettre
04:25un petit peu ces économies à l'abri,
04:28c'est le contrat d'assurance-vie luxembourgeois.
04:30C'est ça.
04:31C'est un premier pas, en fait.
04:33Alors, c'est un gros premier pas.
04:34C'est un gros premier pas.
04:35Parce qu'en fait, il y a un ticket d'entrée qui est élevé.
04:38Oui, ça, on est d'accord.
04:39Et il faut le dire, c'est combien le ticket d'entrée ?
04:40C'est important.
04:41Le ticket minimum du minimum, c'est 250.
04:43D'accord.
04:45250 000 euros.
04:461 000 euros, pardon.
04:46Oui, c'est 250 000 euros.
04:49C'est 250 000 euros.
04:50Et pour vraiment avoir les mains libres, il faut mettre un million.
04:53Parce qu'à un million de dépôts sur une assurance-vie,
04:56plus 2 500 000 de patrimoine financier déclaré,
04:59on a accès à ce qu'on appelle au phase D,
05:00on ne va pas rentrer dans le détail,
05:01mais des fonds d'assurance spécialisée
05:02qui permettent de faire à peu près ce qu'on veut dans le contrat.
05:05Vous voulez avoir un contrat,
05:06vous allez référencer du non-coté,
05:08vous allez mettre des titres un peu particuliers,
05:10des choses comme ça,
05:10vous pouvez le faire, vous pouvez le demander.
05:12Là-dessus, sur l'ingénierie patrimoniale,
05:14ça peut être génial au Luxembourg,
05:15mais il faut avoir les moyens.
05:17Parce que le risque,
05:19et ça c'est un gros risque,
05:20et ça c'est vraiment quelque chose
05:22sur lequel je veux que les gens vraiment l'entendent.
05:25Quand on se précipite parce qu'on a peur,
05:27la peur est une mauvaise conseillère.
05:28Elle fait faire n'importe quoi.
05:30N'importe quoi.
05:30Et je l'ai vu, je l'ai vu chez des confrères,
05:33de dire à des gens,
05:35attention, les chars sont à l'entrée de Paris,
05:39vite, vite, vite, mettez votre argent au Luxembourg.
05:41Ils ont signé les gens tout et n'importe quoi sans regarder.
05:44Là, j'ai récupéré un contrat d'assurance-vie
05:46qui a été souscrit en 2008,
05:47après la crise, après les moins 40.
05:49La dame a mis 2 millions d'euros en 2008.
05:51Le contrat aujourd'hui, il fait 2 millions d'euros.
05:55Il y a ça.
05:57Deuxième chose,
05:58je serais tenté de dire,
05:59en cas d'instabilité politique,
06:01budgétaire et fiscale, etc.
06:05Courir, aller mettre ses sous à l'abri,
06:07ce n'est pas justement la fausse bonne idée,
06:09c'est-à-dire que vous allez attirer l'attention
06:11et vous serez au milieu de mesures potentiellement
06:13beaucoup plus dures dans le futur.
06:15Oui, alors, généralement,
06:16les premiers qui sortent sont ceux qui s'en sortent.
06:19Malheureusement, ce sont ceux qui...
06:20If you panic, panic first.
06:21C'est un adage de Wall Street.
06:23On est bien d'accord.
06:24Et c'est malheureusement ceux qui fuient en premier
06:26qui s'en sortent bien généralement dans les crises,
06:28même si ce sont eux qui font tomber le premier domino.
06:30Oui.
06:30Mais c'est vraiment une...
06:32Voilà, il faut faire attention,
06:33il faut faire attention au gros coup de barre
06:35en gestion de patrimoine,
06:36parce que c'est comme en bourse.
06:37Quand vous prenez des décisions radicales
06:39sur un portefeuille, c'est rarement bon.
06:41Et en gestion de patrimoine, c'est la même.
06:43Il faut aller au Luxembourg.
06:43Pourquoi ?
06:44Parce qu'on veut se profiter,
06:45on veut se protéger d'un risque géopolitique extrême.
06:47On veut avoir accès à des contrats en devise.
06:49On veut pouvoir avoir accès à la technicité.
06:52On veut avoir accès à ce qu'on appelle
06:53le super privilège luxembourgeois.
06:54Si l'assureur fait faillite,
06:55vous passez avant l'État.
06:56Si vous déposez vos actifs au Luxembourg
07:00chez un assureur,
07:01vos actifs ne sont pas déposés
07:02dans le bilan de l'assureur,
07:03mais sont déposés dans une banque dépositaire
07:05validée par le commissariat aux assurances.
07:07Donc vous avez des garanties complémentaires
07:08qui font que si vraiment c'est l'apocalypse,
07:11vous perdrez moins au Luxembourg qu'en France.
07:13Et ça, c'est quand même quelque chose,
07:14pas pour rien que les assureurs baissent
07:16aujourd'hui en bourse, en France.
07:17C'est parce qu'ils sont détenteurs
07:18de banques françaises, de dettes françaises.
07:20Et il faut faire attention aussi.
07:22Quand vous vous précipitez au Luxembourg,
07:23faites extrêmement attention à autre chose,
07:24faites attention aux faux contrats luxembourgeois.
07:27Parce qu'aujourd'hui, vous avez des contrats...
07:28Il y a des faux contrats luxembourgeois ?
07:30Parce que je pensais que c'était un produit
07:31vraiment codifié, carré.
07:32En fait, il y a des contrats français
07:34sous supervision luxembourgeoise.
07:36Ah oui, oui, oui, d'accord.
07:38Mais c'est ça, des faux contrats luxembourgeois.
07:39C'est qu'en fait, vous avez des contrats luxembourgeois,
07:41vous avez du fonds euro.
07:42Si vous avez un contrat luxembourgeois,
07:44vous avez du fonds euro,
07:45vous n'avez pas un vrai contrat luxembourgeois.
07:46Globalement, si vous avez le nom
07:47d'un assureur français ou d'une banque française
07:50avec marqué Luxembourg derrière,
07:52c'est peu probable que vous ayez
07:53un vrai contrat luxembourgeois
07:54et que vous soyez vraiment à l'abri, du coup,
07:56des risques géopolitiques extrêmes
07:57contre lesquels vous essayez de vous protéger.
08:00Oui, donc effectivement, de la technicité
08:02et puis vraiment bien se renseigner
08:04pour pouvoir profiter, effectivement,
08:06d'opportunités.
08:08Eh bien, merci beaucoup.
08:09Merci infiniment, François-Xavier Seur
08:11de chez TRM.
08:12Et on fera régulièrement des points là-dessus
08:14parce que c'est vrai que du côté des observateurs,
08:16on anticipe peut-être un mouvement de fonds
08:19qui serait à regarder de près.
08:20Aujourd'hui, moi, dans mon cabinet,
08:21un euro sur deux est investi au Luxembourg.
08:23Non, mais c'est fou.
08:24Voilà, je pense que c'est un chiffre-clé
08:26de l'émission d'aujourd'hui.
08:27C'est une vraie stat.
08:29Absolument, absolument.
08:30Merci beaucoup d'avoir été avec nous
08:32pour nous donner toutes ces informations.
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