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  • il y a 2 mois
Retrouvez Le 18/19 d'Hedwige Chevrillon en replay.

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00:00BFM Business et la Tribune présente
00:02Le 18-19 d'Edwis Chevrillon
00:07Voilà, le 18-19 ici sur BFM Business avec mon invité Philippe Dornano, co-président du Métis et patron de Sisley.
00:19Bonsoir Philippe Dornano.
00:20Bonsoir.
00:20Merci d'être avec nous, beaucoup de questions à vous poser.
00:22Évidemment je vous poserai les questions en tant que patron de Sisley, ça sera la deuxième casquette
00:27parce que vous avez lancé de nouveaux produits et puis l'impact éventuellement sur vos ventes
00:31puisque vous êtes évidemment une société internationale, même si vous produisez beaucoup en France,
00:36l'impact des droits de louane, des oucas de Donald Trump, mais peut-être aussi des Chinois.
00:42Mais tout d'abord le patron, co-président du Métis, dans quel état d'esprit vous êtes là ?
00:47Est-ce que vous avez entendu les déclarations ce matin chez le confrère de Radio Glacier du Christine Lagarde,
00:52présidente de la BCE, la Banque Centrale Européenne, qui dit qu'elle redoute
00:56qu'il y a un risque préoccupant en cas de chute du gouvernement de François Béraud ?
01:01Alors nous, les entreprises de taille intermédiaire, nous sommes d'abord des gens pragmatiques,
01:07on travaille pour essayer de développer nos entreprises, pas des politiciens.
01:12Par contre, il y a une vraie inquiétude que l'on ressent dans le tissu d'entreprises
01:17de taille intermédiaire en France pour des raisons qui sont à la fois des raisons externes,
01:20vous avez parlé des droits de douane, on a guerre dans une partie de l'Europe,
01:27on a une forte tension économique aussi sur les échanges avec l'Asie,
01:33et puis une situation en France qui est difficile, et pas seulement depuis les risques d'instabilité politique,
01:40mais également par le fait que la production en France reste largement défavorisée dans l'environnement européen,
01:45surtaxée, et que ça pénalise le développement des entreprises françaises ou des entreprises étrangères qui travaillent en France.
01:51Il y a des propositions évidemment un peu de tous bords, surtout devant la fragilité du gouvernement de François Béraud
01:58et sur les doutes sur sa pérennité, mais sur le climat des affaires tel que vous l'observez aujourd'hui,
02:04est-ce que vous voyez qu'il y a un coup de frein sur l'investissement ?
02:07Est-ce que vous-même, vous êtes en train de vous dire, oulala, au secours, je fais attention,
02:11il y a un attentisme ou pas de la part des chefs d'entreprise dont évidemment vous faites partie ?
02:15Clairement, à l'heure actuelle, il y a un attentisme, il y a aussi une croissance qui est très faible à l'heure actuelle.
02:21Cet attentisme, on ne peut pas le réduire à la peur devant l'instabilité politique, il est multiple,
02:27il est lié aussi au marché, il est lié au développement, à l'exportation et aux difficultés qu'on peut avoir aujourd'hui,
02:34comme vous l'avez dit, à accéder à certains marchés ou aux droits de douane, mais en tout cas il est réel, il est fort,
02:40il se traduit aussi par plus de faillites, il se traduit par beaucoup d'inquiétudes des chefs d'entreprise
02:44et clairement par un ralentissement de l'investissement.
02:46Oui, clairement un ralentissement de l'investissement.
02:50Vous, vous faites ce que vous faites chez vous ?
02:52On est des entreprises familiales, donc on se projette dans le long terme,
02:56mais on est aussi des entreprises pragmatiques, on dépend que de nous-mêmes,
02:59si personne ne viendra nous aider si on est en difficulté.
03:03On a comme responsabilité aussi de protéger nos équipes et donc on est effectivement prudents sur les investissements.
03:10Il faut arriver à la fois à avoir l'ambition, garder l'optimisme, mais en même temps être réaliste
03:15et donc adapter ces investissements aux situations.
03:17Philippe Dornano, est-ce que vous dites aussi consterné par la classe politique comme l'est Patrick Martin,
03:25président du MEDEF ? En tout cas, c'est des déclarations qu'il a faites lors de son introduction
03:29pour les rencontres des entrepreneurs de France.
03:32Ce n'est pas un métier facile, et je me garderais de porter des jugements drastiques.
03:37Ce n'est pas un métier facile d'être politique ?
03:39D'être politique, mais par contre, moi ce que je regrette, je ne suis pas consterné,
03:43mais ce que je regrette, c'est qu'on manque dans notre pays de compréhension des mécanismes économiques.
03:49Et on manque dans notre pays de compréhension de ce qui peut faire une meilleure vie
03:54pour l'ensemble de nos concitoyens, c'est-à-dire de développer notre activité.
03:58Et ce développement de l'activité, on le freine en mettant, on parle beaucoup de Trump et ses droits de douane,
04:05mais en mettant des droits de douane à l'envers en France, c'est-à-dire en surtaxant les entreprises.
04:09Et on parle aujourd'hui, ce qui est encore plus anxiogène, d'augmenter encore ses taxations.
04:13Et ça, c'est véritablement une erreur économique grave qui va déboucher sur des conséquences sociales
04:21qui seront, dramatiques, c'est peut-être un peu fort, mais qui seront réelles.
04:25On a connu cette situation pendant 30 ans avec un chômage de douane.
04:29Et vous faites allusion exactement à quoi ?
04:31Je fais allusion très directement.
04:34On est en économie ouverte.
04:36En économie ouverte, on est donc en concurrence avec les pays étrangers.
04:39L'un des reproches qu'on peut faire à la classe politique, c'est de ne pas se comparer,
04:42de ne pas regarder ce qui se passe dans les pays étrangers.
04:46Si vous regardez ce qui se passe dans l'Union européenne,
04:48nous avons en France à peu près 140 milliards de taxes aides déduites,
04:52140 milliards de taxes de plus sur les entreprises françaises.
04:55Ça n'est pas viable.
04:57Ça veut dire que durablement, on perd des savoir-faire.
05:00On garde peut-être de la cosmétique, des avions, etc.
05:04Mais on perd énormément des savoir-faire.
05:06On s'est très fortement désindustrialisé.
05:08Cette situation, droite et gauche confondus,
05:11elle a été un peu modifiée depuis sept ans,
05:14avec la politique qu'on appelle un peu indûment la politique de l'offre.
05:17Mais en fait, avec une politique plutôt de réalignement compétitif,
05:20on a diminué de 20% l'écart entre la France et l'environnement européen.
05:25Et en faisant seulement ça, on a fait chuter le chômage,
05:29on a augmenté les recettes fiscales qui portaient sur les entreprises,
05:34et on a eu des résultats.
05:35Et nous, ce qui nous frustre, c'est de voir qu'on voit que cette politique marche
05:41et qu'on ne la poursuit pas.
05:43Elle est à l'arrêt pour de nombreuses raisons.
05:46Elle est à l'arrêt.
05:47Ça nous inquiète d'autre part de voir que, de surcroît,
05:50certains partis politiques maintenant annoncent que non seulement
05:52ils ne vont pas la poursuivre, mais ils vont revenir en pire
05:56aux erreurs qui ont été faites les 30 dernières années,
05:58avec les conséquences, non pas seulement pour les entreprises,
06:02mais sociales que ça a généré, c'est-à-dire un chômage de masse en France
06:04et une déstructuration de la société française,
06:07une perte d'emploi dans nos territoires.
06:09Il faudra aller expliquer après aux élus locaux,
06:12quel que soit leur bord, qu'on veut mettre en place une politique
06:15qui, de nouveau, va créer une paupérisation des territoires.
06:18– D'accord, Philippe Dornano, on a entendu votre plaidoyer
06:20pour la politique de l'offre.
06:22Cela dit, lorsqu'on regarde les chiffres,
06:25vous parlez d'industrialisation, notamment de la France,
06:28on peut plutôt parler de désindustrialisation,
06:32parce que là, on est passé sous les 10%
06:35de taux d'industrialisation par rapport au PIB.
06:38Donc, ça ne peut pas dire que ça a beaucoup fonctionné.
06:41Lorsque vous voyez le niveau d'endettement,
06:443 300 milliards, donc une grande partie quand même imputable
06:48à Emmanuel Macron, justement, ça soulève des questions
06:52et peut-être justifiée de la part de l'opposition.
06:56– Je réponds à deux questions.
06:58Sur la désindustrialisation, il y a eu un coup d'arrêt
07:01à la désindustrialisation, mais la politique de réalignement,
07:03maintenant, elle est complètement arrêtée,
07:05on repart en arrière, et donc on a de nouveau
07:07une accélération des pertes de savoir-faire dans les territoires.
07:11Et ça, c'est un véritable problème.
07:13Les recettes fiscales, c'est factuellement inexact,
07:18les recettes fiscales des entreprises ont augmenté.
07:21L'impôt sur les sociétés a augmenté de 70%.
07:24Le PFU, la taxation des dividendes, a augmenté de 70%.
07:29Et les taxes de production, malgré la suppression de ces taxes,
07:33sont restées les mêmes.
07:33Pourquoi ? Parce que plus d'activités, c'est plus d'assiettes,
07:37plus d'entreprises qui payent des impôts,
07:38ou des entreprises plus grandes qui payent des impôts,
07:41et en le faisant, on a des recettes fiscales.
07:44Au contraire, on annonce aujourd'hui qu'on va générer,
07:48on va augmenter les impôts et que ça va générer des recettes fiscales.
07:50Il faut le dire, aux Français, c'est faux.
07:53Ça ne va pas générer de recettes fiscales.
07:56Ça va générer une perte d'activité.
07:58Et lorsque vous le regardez, le PFU,
08:00quand il était au niveau auquel on veut le remettre,
08:03la taxation des dividendes, il rapportait moins.
08:05Pour une raison évidente, c'est que s'il y a moins d'activités,
08:08il y a moins d'impôts.
08:09Oui, cela dit, est-ce que les patrons ne doivent pas participer
08:16quand même à l'effort national ?
08:18On voit la situation, le niveau d'endettement,
08:21on entend ça à longueur de journée,
08:233 300 milliards, 3 500 milliards,
08:25des intérêts à rembourser, 60, 65, 100 milliards.
08:31Est-ce que les patrons, est-ce que tout le monde doit faire un effort ?
08:33Je pense que tout le monde doit faire un effort.
08:38Et les chefs d'entreprise, les salariés des entreprises privées,
08:42les cadres qui développent ces entreprises,
08:44l'effort qu'ils font, c'est un effort en développant leur activité.
08:48En développant leur activité, ils développent,
08:51ils payent plus d'impôts, ils créent des emplois,
08:55et ils permettent à notre pays de sortir par le haut de cette crise.
08:57Le grand problème, c'est qu'on regarde uniquement
09:00comment on peut couper tel déficit,
09:02retirer un jour de congé, etc.
09:04Mais on ne donne pas aux Français de perspective.
09:06Il faut donner aux Français des perspectives.
09:08Et la perspective, elle passe par plus d'activités dans notre pays.
09:11Et notre pays est un pays formidable,
09:14plein d'inventeurs, d'ingénieurs.
09:15Comment est-ce qu'on va expliquer aux jeunes entrepreneurs
09:17qui ne vont plus trouver d'argent maintenant,
09:19parce que l'investisseur est tellement taxé
09:22qu'il ne veut plus investir maintenant dans le...
09:24Oui, mais il y a une question de justice sociale,
09:27justice fiscale, non, quand même, Philippe Dornano ?
09:29Je pense que la justice fiscale, si vous me permettez,
09:34un investisseur en France,
09:35contrairement d'ailleurs à ce qui est propagé,
09:36parce que là aussi, il faut faire les bons constats,
09:38il paye à peu près 70% d'impôts.
09:41Il ne paye pas juste sa taxation des dividendes.
09:44On a créé une espèce de raisonnement totalement faux
09:46en disant qu'un investisseur qui investit dans une entreprise,
09:49il ne paye que l'impôt de distribution, qui est de 34%.
09:53Et c'est faux.
09:53Il paye à peu près 50% d'impôts entre les taxes de production
09:57et l'impôt sur les bénéfices dans l'entreprise.
10:00Cet impôt, c'est lui qui le paye.
10:02Il a créé son entreprise, payé ses salaires, investi,
10:05et sur ce qu'il crée comme richesse,
10:06il est déjà taxé dans l'entreprise.
10:08Quand on prend...
10:09Si on fait des mauvais calculs et des mauvais constats au départ,
10:14après, on a un raisonnement qui est faux.
10:15L'investisseur, aujourd'hui, c'est peut-être trop,
10:17c'est peut-être passé.
10:18Ce que vous appelez l'investisseur, c'est le chef d'entreprise ?
10:20C'est celui qui, aujourd'hui, prend de l'argent qu'il a gagné
10:23et l'investit dans une entreprise.
10:24Il va payer sur ce qu'il gagne à partir de cette...
10:27Il peut tout perdre.
10:28Il n'a pas de sécurité sociale.
10:31Mais s'il gagne de l'argent, s'il génère de la richesse,
10:34cette richesse va être taxée à plus de 70%.
10:36Donc, contrairement à ce qu'on entend partout,
10:39le capital est beaucoup plus taxé que le travail.
10:41En tout cas, que le travail en moyenne.
10:45Et ça, c'est un autre problème en France.
10:47Les salariés, d'un certain niveau, les bons salaires,
10:49sont aussi très fortement taxés,
10:50ce qui décourage aussi toute une série de talents en France.
10:54Mais en tout cas, c'est ça la situation.
10:56Donc, on participe.
10:58Les entrepreneurs, les cadres dirigeants,
11:00participent fortement à l'effort.
11:02La justice fiscale, il suffit de regarder la répartition
11:04de la fiscalité.
11:05On voit bien que 10% des Français
11:08payent une grande partie de la fiscalité française.
11:10La taxe sur le patrimoine des chefs d'entreprise,
11:15dont, à la limite, c'est une formidable entreprise familiale.
11:21Vous le redoutez, évidemment,
11:22le retour de la taxe sur le patrimoine ?
11:25D'abord, vous avez raison de me poser la question
11:26en tant que chef d'entreprise.
11:27Parce que ce qui pourrait être annoncé,
11:30c'est vraiment dirigé contre les entreprises.
11:32Parce qu'il y a déjà une taxation sur l'immobilier.
11:35Donc, c'est vraiment dirigé contre les entreprises.
11:37Et la taxation des investisseurs,
11:40la taxation des détenteurs de parts d'entreprise,
11:43ça a eu un résultat dramatique.
11:45Ça a déjà été fait, à des niveaux moindres,
11:47d'ailleurs, que ce qu'on propose,
11:49sans taxer l'outil de travail.
11:50Et ça a déjà eu des effets dévastateurs.
11:53Là, mise en place d'une taxation
11:54qui toucherait l'outil de travail,
11:56c'est la destruction,
11:58je le dis très soledèlement,
12:00de tout le tissu industriel français.
12:02Il faudra aller expliquer après dans les territoires
12:04aux députés, aux maires et aux Français
12:08qu'on a fait vendre toutes les entreprises familiales,
12:11qu'on perd toutes les ETI
12:12qui sont vendues à des entreprises étrangères.
12:14C'est ce qui s'est passé entre 80 et 2000
12:15avec le blocage des transmissions d'entreprises et l'ISF.
12:19Et c'est ce qui se passerait d'une manière encore plus forte,
12:21encore plus grave.
12:22J'ajoute à ça deux choses.
12:24Premièrement, ce sera encore accentué
12:26par le fait que ça n'existerait qu'en France.
12:28Et la deuxième chose, ça ne rapporterait pas d'argent.
12:30Dire que ça rapporterait 10, 15 milliards, etc.,
12:34c'est une vue de l'esprit.
12:35Ça coûterait plus cher que ça rapporterait.
12:37Et la fameuse taxe Zuckmann ?
12:38C'est de celle-là dont je parle,
12:41c'est-à-dire une taxation de 2% sur une entreprise.
12:44Le patrimoine notamment de 100 millions.
12:45Ce qui veut dire que, par exemple...
12:46Ça dépend si vous mettez l'outil de travail ou pas.
12:48Ce qui veut dire que, par exemple,
12:50c'est ce qui est proposé.
12:52Ceci étant dit, un investisseur
12:53dont ça n'est pas l'outil de travail
12:54mais qui bloque ses capitaux dans une entreprise,
12:56il a tout autant de mérite
12:57et on a intérêt à garder des capitaux français.
12:59Ce qu'on ferait en faisant ça,
13:02c'est une mesure qui serait le contraire
13:03de ce qui, d'ailleurs, est a priori le souhait
13:05de ceux qui proposent cette mesure.
13:07Ce serait, en fait, favoriser les fonds d'investissement
13:10et favoriser les entreprises étrangères
13:12qui racheteraient les entreprises françaises.
13:14Ce n'est pas une vue de l'esprit, ce que je dis.
13:15Ça a déjà été fait.
13:17Ça a déjà été constaté.
13:18On a perdu, entre 80 et 2000,
13:20un très grand nombre de nos ETI françaises.
13:21On avait autant d'ETI qu'en Allemagne de l'Ouest en 1980.
13:24On en a trois fois moins aujourd'hui.
13:26Et on fait cette erreur
13:28et on referait cette erreur à nouveau,
13:30en plus accentuée.
13:32Et on mettrait après quoi ?
13:3310 ans, 15 ans, 20 ans
13:34à reconstituer notre tissu d'entreprise ?
13:36C'est vraiment...
13:37On ne peut pas faire deux fois...
13:39C'est inexcusable de faire deux fois la même erreur.
13:42Est-ce que pour vous,
13:44comment est-ce que vous voyez,
13:45comment on peut redresser le pays ?
13:47Comment on sort de cette situation
13:49dans laquelle nous sommes ?
13:50C'est vraiment la question.
13:52Parce que c'est vraiment la question
13:54parce qu'il faut donner...
13:56Je me mets à la place de mes équipes,
13:58des Français.
13:59Tout le monde se dit
14:00mais pourquoi moi je ferais un effort
14:01puisque de toute façon c'est mal géré.
14:02Oui, parce que les jours salariés tiens.
14:03Ça ne marche pas.
14:04Vous aussi, les jours salariés,
14:06non payés.
14:08Qu'est-ce que vous en pensez ?
14:09Moi j'ai toujours été pour payer
14:10mes salariés pour leurs jours de travail.
14:13En tout cas, ce qui est vrai par contre,
14:14c'est qu'en France on travaille beaucoup moins
14:15pour les salariés,
14:17on travaille beaucoup moins
14:18que dans l'environnement.
14:19Pas pour les professions libérales
14:21où on travaille beaucoup plus en France
14:22mais pour les salariés,
14:23on a entre les RTT,
14:25les jours fériés,
14:26les jours fériés en plus,
14:29un nombre de jours de vacances
14:31qui est plus important
14:32que dans l'environnement.
14:33Après, si on fait travailler
14:34les Français plus,
14:34il faut les payer.
14:35Ça paraît être raisonnable.
14:39Pour revenir à votre question,
14:40parce que c'est ça la question intéressante,
14:42c'est comment on peut s'en sortir ?
14:45On peut s'en sortir par l'activité.
14:47On a des...
14:49En France, contrairement à ce qu'on entend
14:51et des gens qui sont travailleurs,
14:54des gens qui sont entrepreneurs,
14:55des gens qui sont innovants,
14:57on a plein de jeunes qui veulent monter
14:58leurs entreprises,
14:59on a plein de gens qui ont des idées,
15:01qui ont envie de s'engager dans le travail
15:03et on a un très bon climat social
15:04dans nos entreprises.
15:05Ce qui nous manque,
15:07c'est juste d'être en mesure
15:09d'être en concurrence
15:10juste avec notre environnement immédiat,
15:12c'est-à-dire avec l'Europe.
15:13On a besoin aussi d'être défendu,
15:15on a besoin de ne pas avoir
15:16de surréglementation européenne,
15:18mais surtout,
15:18on a besoin de réaligner
15:19compétitivement la France.
15:21Est-ce que c'est impossible
15:22pour des raisons budgétaires ?
15:24Certainement pas,
15:25parce que ça rapporterait de l'argent.
15:27C'est ça la sortie par le haut,
15:28c'est ça la perspective,
15:29c'est ça l'horizon
15:30qu'on peut donner aux Français,
15:31c'est sur ce sujet-là
15:33qu'avec nos salariés,
15:35on se bat pour essayer
15:36de défendre cette idée
15:38qu'on peut, en France,
15:39être un pays d'industrie,
15:40un pays d'activité
15:41dans nos territoires
15:43et qu'on a le génie pour ça.
15:44Ça va être compliqué
15:45dans les semaines à venir,
15:46en tous les cas,
15:47lorsqu'on regarde
15:47le programme du Parti Socialiste,
15:50évidemment,
15:51la France Insoumise
15:51ou d'autres partis politiques.
15:54Mais c'est pas parce que
15:55c'est compliqué
15:55qu'il ne faut pas le dire
15:57et qu'il ne faut pas se battre.
15:58Et surtout,
15:58il ne faut pas le dire
15:59qu'il ne faut pas faire
15:59les constats justes
16:01et qu'il ne faut pas essayer
16:01de pousser les bonnes solutions
16:03parce qu'après,
16:04on n'aura que nos regrets.
16:06Il faut dire les choses,
16:07nous les disons,
16:08nous essayons de développer
16:09nos entreprises,
16:10en développant nos entreprises,
16:11nous sommes patriotes
16:12et nous servons l'intérêt général.
16:15Vous n'allez pas faire
16:15du nomadisme fiscal,
16:17Philippe Dornano ?
16:18Je produis en France,
16:20mon usine est en France,
16:21je suis très attaché
16:21à mes équipes.
16:24Par contre,
16:24mon entreprise,
16:25comme toute entreprise privée,
16:27elle peut se retrouver
16:27en difficulté.
16:29Alors justement,
16:30vous êtes donc
16:30le patron de Sisley,
16:31là vous devez lancer
16:33encore un nouveau masque
16:34avec votre marque
16:36que vous avez lancée
16:37aux Etats-Unis.
16:40Les droits de douane
16:41de Donald Trump,
16:44est-ce que ça vous pénalise
16:45beaucoup ?
16:46Est-ce que votre solution,
16:47vous l'avez déjà trouvée,
16:48c'est que par exemple,
16:49cette marque,
16:49vous la développez
16:50aux Etats-Unis ?
16:51Non,
16:53Nerae,
16:54notre nouvelle marque
16:55qui est basée sur
16:55les neurosciences
16:56et la cosmétique,
16:58elle est produite
16:58dans notre usine de bois,
17:00mais elle est vendue
17:01et elle est vendue
17:02dans...
17:02On commence,
17:03donc on a commencé
17:04dans quelques pays,
17:04elle est vendue en France,
17:05elle est vendue en Italie,
17:06on vient d'ouvrir
17:07de quelques autres pays,
17:08l'Allemagne,
17:09la Belgique,
17:10elle réussit très bien
17:10aux Etats-Unis par contre
17:11et quant aux droits de douane,
17:14écoutez,
17:15l'ouverture des frontières
17:18à partir du moment
17:18où la concurrence est juste,
17:20elle a permis le développement,
17:21moi je voyage 90 jours par an
17:23dans le monde entier
17:24et j'ai vu des pays
17:25qui étaient des pays
17:26qui étaient moins riches,
17:28moins développés,
17:29se développer dans ma période
17:31d'activité professionnelle
17:32d'une manière incroyable.
17:33L'Asie,
17:34l'Europe centrale,
17:35une partie de l'Amérique du Sud
17:37et ça a apporté,
17:39ça a apporté vraiment quelque chose.
17:41Aujourd'hui,
17:42on repart en arrière
17:44s'il y a eu des grandes tendances économiques
17:46vers plus d'ouverture,
17:47moins d'ouverture,
17:47je pense que ça n'est pas
17:49à l'avantage
17:49ni des Français,
17:51ni de nos entreprises,
17:52mais ni des Américains
17:53qui vont connaître
17:54plus d'inflation,
17:56qui vont connaître
17:57une inflation
17:57pas seulement de produits
17:58que les Français vendent,
18:00nous fabriquons en France
18:03mais avec des ingrédients,
18:05des actifs
18:06qui viennent du monde entier.
18:07C'est la même chose
18:07dans quasiment
18:08toutes les industries.
18:09Les Américains vont donc
18:10payer plus cher leurs produits.
18:11Est-ce que c'est une bonne chose ?
18:13Je ne pense pas.
18:14Nous espérons
18:15qu'on en revienne
18:16à la raison
18:17et à un commerce
18:18qui soit plus...
18:18Vous pensez que ça va freiner ?
18:20Est-ce que vous vendez moins ?
18:21Bien évidemment
18:22puisqu'on va devoir
18:23augmenter nos prix
18:23et ça va donc réduire.
18:25C'est difficile de le dire
18:26à ce stade
18:27et puis surtout
18:27on ne sait pas encore
18:28comment les choses vont évoluer
18:29parce que ça change tout le temps.
18:31Mais effectivement
18:32plus vous vendez cher
18:33plus vous réduisez votre marché.
18:36Vous êtes dans un secteur
18:37qui a connu pas mal
18:39de turbulences
18:39même si le luxe
18:40a connu des turbulences.
18:42Alors je vous ai déjà
18:42posé la question
18:43Philippe Dandaneau
18:43c'était avant les vacances
18:44on avait dit
18:45attention moi je ne suis pas luxe
18:46je suis plus la cosmétique.
18:47Enfin vu le prix
18:48d'une crème de Sisley
18:50vous êtes quand même
18:52vous êtes du
18:53une cosmétique de luxe
18:55on peut dire.
18:57On est
18:58particulièrement fort
18:59dans les soins
19:00dans les produits de beauté
19:01et les produits de beauté
19:03sont particulièrement appréciés
19:04en Asie
19:04et particulièrement appréciés
19:06en Chine.
19:07Donc le ralentissement
19:08de l'économie chinoise
19:09les difficultés
19:10aussi plus grandes
19:11à exporter en Chine
19:12rendent notre
19:14notre activité
19:16impact directement
19:17notre activité.
19:19La nôtre
19:19est celle de toutes
19:20les marques de cosmétiques.
19:22Bon la Chine reste
19:22un marché qui est très important
19:23un pays qui est fascinant
19:25un pays qui a beaucoup
19:26de valeur de travail
19:27qui est industriel
19:28mais effectivement
19:30c'était un pays
19:32dans lequel on connaissait
19:33toutes marques confondues
19:34d'ailleurs
19:35une forte croissance
19:36et qui est en réel
19:37Et là par exemple
19:37c'est moins combien là ?
19:39Là on est aux alentours
19:40autour d'entre 10 et 15%
19:43de baisse
19:43qui pour un pays
19:44qui est très gros
19:44pour nous
19:45a un impact.
19:47Après nous
19:47ce que nous essayons en Chine
19:48c'est surtout de vendre
19:49dans des bonnes conditions
19:50dans un bon réseau
19:51de distribution
19:52avec un bon conseil
19:53et donc on voit
19:55disons notre développement
19:56à long terme
19:56on essaye de faire en sorte
19:58ça c'est de nouveau
19:59un peu la caractéristique
20:00des entreprises familiales
20:02d'avoir une vision
20:04de moyen long terme
20:05et de faire des bons produits.
20:08Puisque par les entreprises
20:10familiales
20:10je ne vous ai pas
20:11spécifiquement posé
20:12la question
20:12le priorité socialiste
20:13dit tiens
20:14je vais faire la d'hier
20:15il faut revoir
20:17certaines niches fiscales
20:18dans le pacte du treil
20:20vous lui répondez quoi ?
20:22que l'erreur
20:23comme pour l'ISF
20:25ou la taxe Zuckman
20:26l'erreur a été faite
20:27elle a été dramatique
20:28pour notre économie
20:29malheureusement
20:29pas suffisamment étudiée
20:30d'ailleurs
20:31c'est-à-dire qu'on a provoqué
20:32entre 80 et 2000
20:33la vente massive
20:34d'entreprises
20:35ces entreprises
20:36c'est précieux pour nous
20:37c'est des savoir-faire
20:38c'est des gens
20:38qui les ont montés
20:40des équipes
20:40vendre
20:42c'est souvent aussi
20:43les grandes entreprises
20:43des territoires
20:44si on
20:45à nouveau
20:46on provoque
20:48par une taxation
20:48mal pensée
20:49et ce
20:50d'autant plus
20:51que dans l'Union Européenne
20:52on a très bien compris
20:53maintenant
20:53la taxation moyenne
20:54sur la transmission
20:55d'entreprises
20:55c'est 5%
20:56on a très bien compris
20:57que la transmission
20:59d'entreprises
20:59devait être préservée
21:00si on touche à ça
21:01c'est les 20 prochaines années
21:03de développement
21:04de l'économie
21:05de notre pays
21:06qui vont être obérées
21:07parce qu'une entreprise
21:07quand elle s'est vendue
21:08il faut après 20 ou 25 ans
21:10pour redévelopper
21:11des entreprises
21:11de même type
21:12donc ce serait
21:12une profonde erreur
21:13de nouveau
21:14la faire une fois
21:15c'était déjà
21:16un problème
21:17mais la refaire
21:18une deuxième fois
21:19ce serait
21:20incroyable
21:21j'ajouterais à ça
21:23que le pacte d'Utrecht
21:24originellement
21:24il a été négocié
21:26et décidé
21:27par un gouvernement
21:28socialiste
21:29ce serait donc aussi
21:30d'une certaine manière
21:31un reniement
21:32voilà
21:32au moins c'est dit
21:33merci beaucoup
21:34merci beaucoup
21:35Philippe Dantin
21:35d'avoir été avec nous
21:36donc le co-président
21:37du métier
21:37qui s'inquiète quand même
21:39de cette situation
21:40et puis qui renvoie un peu
21:41notamment les socialistes
21:43quand même
21:43alors ça veut dire
21:44qu'ils n'ont vraiment
21:45rien compris
21:45en tout cas
21:46c'est le message
21:47que vous nous faites passer
21:48merci beaucoup
21:50le patron
21:50le métier
21:51donc
21:51et le patron de 6 sept
21:52tout de suite
21:52on va parler
21:53du 8 septembre
21:54du 10 septembre
21:55l'inter-syndical
21:56de régime
21:57des retraites
21:59avec toutes les propositions
22:00qui sont sur la table
22:01on va en parler
22:01avec Antoine Fouché
22:02le président de Quintet
22:03Jean-Claude Bailly
22:04qui est l'ancien secrétaire général
22:06bien sûr
22:06de France Ouvrière
22:07et Caroline Morisseau
22:08à tout de suite
22:09le 18-19
22:12d'Edwish Chevrillon
22:13sur BFM Business

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