Passer au playerPasser au contenu principal
  • il y a 2 jours
Ce mardi 9 décembre, Anthony Morlet-Lavidalie, économiste au sein de BSI Economics, a abordé la dynamique de l’emploi aux États-Unis selon les résultats de l’enquête JOLTS, les anticipations de baisse des taux par les marchés, et la déclaration d’Isabel Schnabel sur une éventuelle hausse des taux, dans l'émission BFM Bourse présentée par Guillaume Sommerer. BFM Bourse est à voir ou écouter du lundi au vendredi sur BFM Business.

Catégorie

📺
TV
Transcription
00:00BFM Bourse, l'écho du monde.
00:04Et des indicateurs américains, on en a d'autres aujourd'hui.
00:06Bien sûr, il y a la pink economy, mais pas que.
00:08Bien sûr, aussi des indicateurs officiels qu'on suit et dont on vous fait part chaque jour.
00:12Anthony Morlet de la Vidalie nous rejoint pour BSE Economics.
00:15Bonjour Anthony.
00:16Le chiffre concerne l'emploi, l'enquête JOLS du mois de septembre et du mois d'octobre.
00:21Voilà, on a deux mois qui sont compilés dans cette enquête qui vient d'être publiée.
00:24Que nous dit-elle, que nous apprend l'enquête JOLS sur la dynamique de l'emploi désormais ?
00:28Alors, les données publiées sont plutôt bonnes.
00:30On voit les offres d'emploi qui remontent nettement au-dessus de ce qu'on avait les mois précédents.
00:36Ça se tempère, en revanche, du côté des jobs quits.
00:40Donc, ce que l'on voit au fond, je pense qu'il faut aller un peu au-delà de la volatilité de court terme.
00:45C'est un marché du travail qui, dans sa globalité, ralentit.
00:49Néanmoins, on voit bien qu'au mois de mois, on peut quand même avoir des surprises positives,
00:52comme ça a été le cas en septembre, en octobre.
00:54Ça nous montre bien que, oui, probablement, il y a ralentissement.
00:58L'économie américaine, il ne faut néanmoins pas le surjouer.
01:01On a des fondamentaux qui restent très solides.
01:03Alors, tirés par certains secteurs, on sait bien que ce n'est pas toute l'économie américaine qui en profite.
01:07C'est essentiellement les secteurs des services et de la tech, notamment,
01:10qui font ces fameux gains de productivité et qui permettent à l'économie américaine
01:13de tourner toujours à des rythmes bien supérieurs à ce qu'on observe partout dans le reste de l'OCDE.
01:18Néanmoins, voilà, un marché du travail qui, en tendance, ralentit.
01:22Même si là, j'allais dire, les grandes inquiétudes qui pouvaient y avoir sur le marché du travail
01:26avec un retournement peut-être plus brutal qu'on pouvait le craindre,
01:31désormais sont un petit peu moins prégnants.
01:33Donc, un petit peu de moins de place pour la Fed pour baisser les taux,
01:36mais en même temps, une forme de… ça rassure quand même un petit peu sur l'état de l'économie américaine.
01:40Alors, demain, la Fed, justement, elle devrait annoncer une baisse de taux.
01:4489% de probabilité, c'est ce que nous dit l'outil FedWatch, là, à l'instant.
01:4789,4% de probabilité d'une baisse de taux demain.
01:50Mais la question, c'est plutôt 2026.
01:52Et là, sur 2026, on sent que le marché craint d'être déçu.
01:55Demain soir, les membres de la Fed publieront les dot plots,
01:58donc le nuage de points, les anticipations, les projections de baisse de taux
02:01de la part de chaque membre de la Fed pour l'an prochain.
02:03On imagine que peut-être plus que la baisse de taux déjà précée et attendue
02:07sont les dot plots qu'il faudra regarder, Anthony, demain soir ?
02:09– Je pense que le sujet, effectivement, c'est surtout 2026
02:13et ces fameux dot plots, parce qu'en réalité, on sent bien
02:16que le quart de points va être accordé à la prochaine réunion de la Fed.
02:21En revanche, ce qui va être annoncé pour 2026,
02:23comme il y a beaucoup de dissensus au sein du Conseil,
02:26peut là surprendre les marchés négativement.
02:28C'est-à-dire que les marchés ont quand même en tête
02:30et l'espoir d'avoir quatre baisses de taux en 2026,
02:34on pourrait en avoir moins.
02:35Donc là, il y a un vrai risque de déception des marchés,
02:37puisqu'il faut bien avoir en tête que les niveaux de cours aujourd'hui
02:40sont quand même assis sur l'idée qu'on va avoir de la détente monétaire
02:44aux États-Unis, qui va permettre justement d'éviter
02:46un ralentissement trop brutal de l'économie américaine.
02:49Donc, effectivement, prudence et à suivre de très près.
02:51Faisons un peu d'économie fiction.
02:56Admettons que l'année prochaine suivent certaines tendances
02:59qu'on a pu observer ces dernières semaines,
03:01c'est-à-dire de la croissance, oui,
03:03mais un emploi qui ne s'améliore pas
03:05et une situation d'inflation qui recule.
03:08J'en veux pour preuve quand même les derniers chiffres
03:11qui ont prouvé que l'intelligence artificielle
03:13commençait à avoir un impact sur les emplois.
03:16Qu'est-ce qui se passe en 2026 si ce cas de figure se présente ?
03:20Alors, c'est un cas de figure qui est déjà complètement probable
03:22et c'est assez difficile d'en estimer les impacts.
03:26Pourquoi ? Parce que d'une part, ça laisserait
03:27beaucoup moins de place pour la Fed
03:29pour baisser davantage ses taux,
03:31donc probablement une détente monétaire moins forte que prévu.
03:34Mais en même temps, si on a de la croissance et peu d'emplois,
03:37ça veut dire qu'on fait des gains de productivité très élevés
03:40et ça veut dire que les marges des entreprises
03:42seraient également plutôt très bonnes.
03:44Donc, c'est un petit peu le double paradoxe.
03:46C'est-à-dire qu'on aurait des fondamentaux
03:47du côté des entreprises plutôt positifs
03:49avec des surprises à venir du côté des profits
03:52et des résultats délivrés
03:53et en même temps, moins d'espace
03:55pour assouplir la politique monétaire.
03:58Donc, ça serait une espèce de contrepoids
04:00et savoir où le marché se positionnerait
04:01reste très difficile à ce stade.
04:03Isabelle Schnabel, elle, pour la BCE,
04:05alors là, nous surprend totalement,
04:08ou pas d'ailleurs.
04:09Isabelle Schnabel, c'est une voix forte,
04:11mais allemande au sein de la BCE
04:12et il se trouve qu'Isabelle Schnabel,
04:14plutôt que de parler d'une possible baisse de taux
04:16de la Banque Centrale Européenne en 2026,
04:17parle d'une possible hausse de taux.
04:19Elle dit, Isabelle Schnabel,
04:20qui est candidate en plus à la succession
04:22de Christine Lagarde,
04:23elle dit que quand la BCE bougera,
04:25quand elle sortira de son statut coût actuel,
04:27ce sera peut-être par une hausse de taux
04:29plutôt que par une baisse de taux.
04:30Pourquoi dit-elle ça ?
04:33Alors effectivement, ça c'est un petit peu
04:34l'éternel débat désormais qu'on a en zone euro,
04:37de voir qu'on a une Banque Centrale Européenne
04:39qui est absolument focalisée sur son objectif d'inflation
04:43et rien d'autre,
04:44et qui dès lors qu'on a une inflation
04:46qui ne dépasse, ne serait-ce que d'un cheveu,
04:48son objectif est prête presque à tout,
04:51en quelque sorte, pour la ramener proche,
04:54mais inférieure à 2%.
04:55Et là, on reconnaît bien le caractère très faux
04:57d'Isabelle Schnabel qui nous montre en quelque sorte
05:00les prémices de ce qu'on pourrait connaître
05:02si elle était la prochaine gouverneure
05:04de la Banque Centrale Européenne.
05:06C'est une Banque Centrale en réalité
05:07beaucoup plus orthodoxe
05:09et très peu en soutien de la croissance.
05:11Et ça interroge quand même très honnêtement
05:13dans un monde où une Fed pourrait être
05:14beaucoup plus proche du pouvoir politique
05:16et de l'autre côté, côté chinois,
05:18une PBOC qui elle aussi agit
05:21pour soutenir la croissance économique.
05:23À suivre, Isabelle Schnabel qui a donc déclaré
05:25qu'elle se tenait prête
05:26pour éventuellement succéder à Christine Lagarde.
05:29Ce sera en 2027, la fin du mandat de Christine Lagarde.
05:32Et celui de Jérôme Powell, vous le savez,
05:33dès le mois de mai prochain pour la Fed.
05:34Merci beaucoup de nous avoir accompagnés aujourd'hui.
05:36Anthony Morley-Lavidali pour BSI Economics.
05:38BSI Economics.
05:39BSI Economics.
Écris le tout premier commentaire
Ajoute ton commentaire

Recommandations