- il y a 5 mois
Ce jeudi 7 août, Christian Parisot, conseiller économique pour Aurel BGC et président d'Altaïr Economics, et Laurent Saint-Aubin, directeur de la gestion actions de Sofidy, se sont penchés sur la menace de Donald Trump de surtaxer les puces à hauteur de 100%, l'éventuelle baisse de taux de la Fed à partir de septembre, les résultats des GAFAM, et le secteur des foncières cotées dans l'émission BFM Bourse présentée par Étienne Bracq. BFM Bourse est à voir ou écouter du lundi au vendredi sur BFM Business.
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00:00BFM Business, vos placements, nos conseils, BFM Bourse.
00:08Etienne Braque.
00:1017h30, de retour en direct, c'est BFM Bourse.
00:12BFM Bourse en mode estival, vous le savez, tout l'été de 17h30 à 17h55.
00:17Dans le 5 minutes, ça sera la clôture à la Bourse de Paris.
00:19La Bourse de Paris qui est bien orientée, une fois de plus, deuxième séance dans le vert avec un gain de 1%.
00:24L'indice parisien qui retrouve même les 7700 points sur des plus hauts d'une semaine à 7709 points.
00:30Accor plus 5% avec notamment des informations de Blumberg qui évoque qu'Accor réfléchit à mettre en bourse sa filiale Ennysmore en bourse à Wall Street.
00:40Le groupe ne commande pas, ça propulse la valeur au-delà des 45 euros.
00:44Arcelor, Téléperformance ou encore Stellantis gagne également plus de 3%.
00:48A l'inverse, Thalès ferme la marche avec un titre qui perd 3% à 231 euros.
00:53Dans le sillage de Rheinmetall qui perd plus de 5% du côté de Francfort.
00:57Rheinmetall qui a publié ses résultats ce matin, qui loupe de peu les attentes et surtout qui ne revoit pas à la hausse ses perspectives.
01:03Ça déçoit un petit peu le marché.
01:04Bon, néanmoins, malgré la baisse du jour, le titre gagne toujours plus de 170% depuis le début de l'année.
01:10Du côté de Wall Street, vous avez trois indices américains qui font une pause après une très belle surperformance hier.
01:15Vous avez le Dow Jones qui cède 0,6%, le S&P 500 qui est stable.
01:18Quand le Nasdaq de son côté prend 0,5%, le Nasdaq qui aujourd'hui est aidé par Apple qui prend plus de 3%.
01:26Après avoir déjà gagné 5% hier, Apple qui ne va pas investir 500 milliards mais 600 milliards aux Etats-Unis sur les quatre prochaines années.
01:34Dans un instant donc la clôture à la Bourse de Paris.
01:36Nous serons également dans quelques minutes avec Laurent Saint-Aubin qui est gérant chez Sofidi pour faire un point sur les foncières qui ont publié ces derniers jours.
01:44Mais juste avant, c'est Christian Parizeau qui est avec nous à distance, économiste et conseiller économique auprès de Aurel BGC.
01:50Bonjour Christian Parizeau, merci d'avoir répondu à l'appel de BFM Business en ce jeudi 7 août.
01:55Beaucoup d'actualité, l'été n'est pas calme une fois de plus avec Donald Trump notamment qui hier a décidé de mettre un tarif douanier de plus.
02:04Alors il faut s'y retrouver maintenant, notamment vis-à-vis des puces, le secteur des semi-conducteurs qui va subir 100% de droits de douane.
02:14Alors oui, c'est 100% de droits de douane mais attention, on n'a pas de délai, on ne sait pas ça sera quand.
02:19Et puis on a surtout plutôt retenu du côté des marchés le fait qu'on aura un moyen d'éviter ces droits de douane
02:26puisqu'il suffira d'investir une usine, de créer une usine aux Etats-Unis de semi-conducteurs pour ne pas être assujettis à ces droits de douane.
02:34Or on sait que les principaux acteurs dans ce secteur sont en train d'investir assez massivement aux Etats-Unis des unités de production.
02:41Donc c'est pour ça que les marchés ont pris cette nouvelle avec beaucoup de recul.
02:45Mais une fois de plus, le président américain mélange différentes choses.
02:49On voit qu'on peut avoir des droits de douane, on peut être sanctionné parce qu'on achète du pétrole à la Russie.
02:54On voit qu'on peut avoir des droits de douane soi-disant pour rééquilibrer les échanges entre les Etats-Unis et le pays.
03:00Et puis on peut avoir des droits de douane sectoriels qui se rajoutent à tout ça
03:04suivant la volonté du président américain de vouloir produire soit des produits pharmaceutiques sur le sol américain, soit des semi-conducteurs.
03:12Donc on voit que cette arme des droits de douane, elle est utilisée dans beaucoup de choses.
03:15Mais ça crée une incertitude quelque part parce qu'on peut avoir un accord commercial avec M. Trump concernant finalement le rééquilibrage des échanges, des annonces.
03:26Et puis derrière, on a de nouveau des droits de douane.
03:28En tout cas, il y a un pays qui pour l'instant a du mal à faire baisser son taux de droits de douane, c'est la Suisse.
03:34On le verra dans le journal de 18h, la présidente de la Confédération suisse qui était hier à Washington,
03:39qui n'a pas réussi à faire baisser le taux qui est actuellement fixé à 39%.
03:44Néanmoins, les marchés boursiers quand même, que ce soit en Europe mais aussi et surtout aux Etats-Unis, encaissent quand même plutôt bien.
03:50Aujourd'hui, Christian Parizeau, ces droits de douane qui sont loin d'être neutres pour les entreprises, surtout les entreprises domestiques.
03:55Oui, alors c'est toujours le problème des marchés, c'est par rapport à ce qui était attendu, par rapport à toutes les craintes que l'on avait.
04:02Et puis j'ai le sentiment que les marchés maintenant attendent un petit peu de voir les conséquences de tout ça,
04:07de voir est-ce qu'on a véritablement une stabilisation dans ces droits de douane,
04:10comment ça va se traduire dans le comportement des entreprises,
04:14quel sera le retour des entreprises derrière tout ça.
04:16Et puis maintenant, on est passé peut-être à un deuxième cycle,
04:19qui est de savoir quelles sont les conséquences économiques de ces droits de douane.
04:23On a quasiment intégré que le président américain voulait utiliser ces droits de douane comme une recette supplémentaire.
04:29Mais est-ce que ça va impacter l'économie américaine ?
04:31Comment ça peut impacter l'économie américaine ?
04:34Et puis on est face à un double schéma.
04:36D'un côté, on se dit que c'est une taxe, c'est un choc, c'est un choc ponctuel sur l'économie.
04:41Donc ça peut affaiblir l'économie.
04:43Mais d'un autre côté, en affaiblissant l'économie, en affaiblissant le marché du travail,
04:47est-ce que ça ne va pas relancer ou obliger la Banque centrale américaine à baisser ses taux ?
04:51Et donc face à ça, est-ce que ce n'est pas forcément peut-être un élément plutôt porteur pour les prochains mois ?
04:57Et donc on voit que le marché hésite entre les deux.
04:59Est-ce que c'est réellement inflationniste, durablement inflationniste ?
05:03Ou est-ce que c'est un élément qu'il faut plutôt jouer, jouer une baisse des taux et jouer une reprise ensuite ?
05:08Vous restez avec nous, Christian Parizeau, dans la suite, dans un instant, la suite de nos échanges.
05:12Juste avant, un point sur la clôture à la Bourse de Paris.
05:15Plus 0,9% au fixing à 7707 points.
05:19Un mot des taux, parce que ça continue de se détendre, notamment sur le 10 ans français.
05:233,29 à l'instant, quand le Bund est à 2,63.
05:25Le 10 ans américain également, qui s'est toujours bien dégonflé depuis vendredi,
05:30et des chiffres de l'emploi qui, souvenez-vous, étaient ressortis bien inférieurs aux attentes.
05:334,22 pour le 10 ans américain.
05:35Ça, c'est un véritable booster pour Wall Street,
05:38qui anticipe désormais très largement une baisse des taux aux Etats-Unis à partir du mois de septembre.
05:42Le dollar également, qui continue de se reprendre face à l'euro.
05:451,1638 pour la parité euro-dollar,
05:47quand les cours du pétrole restent très largement sous les 70 dollars.
05:5066 dollars pour le baril de Brenne, 64 dollars pour le WTI.
05:54Et donc le CAC 40 qui retrouve les 7700 points,
05:57avec 3,2 milliards d'euros négociés ce soir dans l'indice.
06:00BFM Bourse, on refait la séance.
06:05On refait la séance avec Christian Parizeau, économiste et conseiller économique auprès d'Aurel BGC
06:11et également président de Altair Economics.
06:14Que disent les entreprises américaines par rapport à la conjoncture Christian Parizeau ?
06:18On a eu beaucoup d'exemples ces derniers jours,
06:21avec notamment McDonald's hier qui a publié ses résultats.
06:25Il y a également Uber qui a publié des résultats meilleurs qu'attendus.
06:28Ce sont quand même des entreprises qui sont au contact direct du consommateur américain.
06:33Quels sont les messages envoyés par ces sociétés ?
06:37Globalement, c'est vrai qu'on est sur vraiment une dichotomie dans les résultats,
06:41avec des entreprises qui résistent plutôt bien, il faut le reconnaître globalement.
06:46Et on a surtout après deux types de discours face aux entreprises qui sont en face du consommateur américain.
06:52Vous avez d'une part certaines entreprises qui nous disent qu'ils ont la capacité à relever leur prix de vente.
06:58C'est très rare, c'est très limité.
07:00La majorité du temps, on a un retour qui est plutôt de dire qu'on a un réel problème,
07:05on a une réelle pression sur nos prix de vente liée aux droits de douane de M. Trump.
07:09Alors, les impacts sont différents selon les sociétés, selon les entreprises.
07:13Par exemple, McDonald's nous a indiqué que son problème, ce n'est pas les droits de douane.
07:17Son problème, c'est la classe moyenne américaine qui est aujourd'hui sous pression,
07:21qui subit une inflation qui reste relativement forte avec des salaires qui progressent moins vite.
07:28Et donc, la réussite de McDonald's, c'est de maintenir ses marges en proposant des menus à petit prix.
07:33Donc, eux, ils ont réussi, pas à monter les prix, mais à maintenir leurs marges
07:37en ayant une offre plus adaptée finalement à des consommateurs
07:41qui sont maintenant sous pression au niveau de leur pouvoir d'achat.
07:44Par contre, à l'inverse, on a certaines sociétés,
07:47notamment dans tout ce qui est bien de consommation courante,
07:50qui ont vraiment ses droits de douane à payer,
07:52qui ont des hausses de coûts de production,
07:54qui nous promettent des économies,
07:56ce qui dit économie, dit en général restructuration, réduction d'effectifs,
08:00mais qui nous promettent d'absorber une partie de ces économies
08:03parce qu'eux, ils n'arrivent pas à répercuter ça aux consommateurs,
08:06ou alors ils vont le répercuter, mais très doucement dans le temps.
08:10C'est-à-dire que, par exemple, Robert Hegelberg nous dit,
08:12on le répercutera en lançant des nouveaux produits.
08:14Et donc, en lançant un nouveau produit,
08:16on mettra une hausse de prix à ce moment-là,
08:18et à ce moment-là, peut-être que le consommateur acceptera ces hausses de prix.
08:21Mais on s'aperçoit qu'il y a vraiment pas mal de secteurs économiques aux États-Unis
08:25qui ont du mal à répercuter ces hausses de droits de douane sur leur prix de vente.
08:29Vous savez, il y a un gros débat entre les économistes.
08:31Qui va payer les droits de douane ?
08:33Alors là, on commence à avoir quelques études, quelques éléments.
08:35Grosso modo, il y a 60% qui va être supporté soit par les entreprises américaines,
08:41soit par le consommateur américain.
08:43Et on hésite encore en ce moment à savoir, dans ces 60%,
08:46qu'est-ce qui va aller aux consommateurs,
08:48et qu'est-ce qui va être supporté sur les marges des entreprises.
08:50Pour l'instant, c'est essentiellement les marges des entreprises
08:53qui semblent être plutôt pénalisées.
08:55Donc, ça explique les bons chiffres d'inflation qu'on a aux États-Unis.
08:58Mais dans les prochains mois, il y a quand même une volonté des entreprises,
09:01petit à petit, de répercuter ces hausses de prix,
09:03notamment lorsqu'ils auront fini d'utiliser les stocks de précaution
09:06qu'ils ont constitués,
09:07qu'ils auront vraiment les coûts qui seront à plein,
09:10pleinement affectés par les hausses de droits de douane.
09:12Là, il y aura peut-être une inflation un tout petit peu plus forte.
09:15Mais vous voyez que la réponse n'est pas facile,
09:17et n'est pas immédiate.
09:18Et donc, ce n'est pas maintenant qu'on va voir une inflation rebondir,
09:21ce qui complexifie totalement le travail de la Banque centrale américaine,
09:24parce qu'elle pourrait être amenée à baisser ses taux
09:26pour tenir compte de l'impact sur l'emploi,
09:29de l'impact sur la conjoncture de ses droits de douane,
09:31à un moment où, ensuite, les prix pourraient accélérer.
09:35Donc, on voit qu'on est dans une situation très incertaine,
09:37finalement, sur l'effet de ses droits de douane,
09:39leur dirabilité,
09:41et puis sur la réaction que ça provoque
09:43sur le comportement de l'économie et sur les consommateurs.
09:46Donc, on a encore pas mal d'incertitudes pour mesurer un peu tout ça.
09:50Ce qui semble quand même assez probable,
09:52c'est que ça sera un mix des deux.
09:53On aura des entreprises qui, en partie,
09:55remonteront les ventes, les prix de vente,
09:57et, en partie, le supporteront sur leur marge.
10:01Et donc, vont restructurer, vont couper dans leurs effectifs
10:05pour limiter l'impact.
10:07Oui, c'est vrai que les coûts, c'est quand même l'un des maîtres mots
10:09des publications d'entreprises ces derniers jours.
10:13Alors, en dehors du secteur technologique,
10:15notamment les GAFAM, les sept magnifiques,
10:17qui ont très largement battu les attentes du consensus,
10:20qu'est-ce que vous retenez également de cette saison
10:22des résultats trimestriels ?
10:24Finalement, quand vous regardez les statistiques au niveau global
10:27en Europe et aux États-Unis,
10:28c'est quand même meilleur qu'attendu.
10:30Oui, ça reste meilleur qu'attendu.
10:32Il faut le reconnaître.
10:33On est encore sur des entreprises qui sont très résilientes,
10:36surtout des grandes entreprises.
10:38Et donc, ça, ça rejoint un peu l'idée qu'on se faisait.
10:41C'est-à-dire que s'il y a un retournement conjoncturel,
10:43ça ne se verra pas immédiatement et tout de suite
10:45sur les grandes entreprises cotées.
10:47Elles ont, d'une part, une capacité à absorber pas mal de chocs.
10:50Elles l'ont montré par le passé.
10:52Elles sont assez flexibles.
10:53Elles arrivent à absorber.
10:55Et finalement, peut-être que la fragilité proviendra
10:57plutôt des petites et moyennes entreprises.
11:00En tout cas, c'est ce qui semble un petit peu
11:02s'observer un petit peu aux États-Unis.
11:03On sent qu'il y a peut-être un retournement conjoncturel.
11:06Vous savez, on a beaucoup parlé de ces chiffres
11:08de l'emploi américain qui ont été nettement révisés.
11:11Mais ce n'est pas étonnant.
11:12Quand on est dans les périodes de rupture,
11:14de changement de rythme conjoncturel,
11:16les statistiques sont moins bonnes, tout simplement.
11:18Parce qu'on a souvent des ruptures qui se font
11:21plutôt au niveau des petites et moyennes entreprises.
11:24Et c'est très difficile de mesurer leur activité.
11:28Et on l'a souvent avec beaucoup de retard.
11:30Et donc, ce qu'on est en train de voir aujourd'hui,
11:32c'est des grandes entreprises qui réussissent quand même
11:34à absorber tous ces chocs.
11:35Il faut dire que tous les chocs n'étaient pas encore là.
11:37On verra aussi au troisième trimestre l'impact de ces droits de douane.
11:41Ils seront sûrement beaucoup plus importants.
11:42Mais au-delà de ça, ce qui semble souffrir aux États-Unis
11:45et ce qui semble le plus souffrir en Europe,
11:47ça reste encore les petites et moyennes entreprises.
11:50Et je dirais que c'est plutôt là-dessus
11:51qu'il faut porter notre attention.
11:53Il faut porter notre attention sur la classe moyenne américaine,
11:55notamment, qui souffre beaucoup actuellement,
11:58mais aussi sur les petites et moyennes entreprises
12:00qui semblent être plutôt le talon d'Achille
12:03de l'économie américaine.
12:04Donc, dans les prochains mois, là aussi,
12:06c'est un élément qu'il va falloir surveiller
12:07avec potentiellement pas mal de statistiques
12:09qui pourraient être encore assez fluctuantes
12:12révisées de manière importante
12:13puisqu'on a toujours du mal à mesurer l'activité dans ce secteur.
12:17Et d'ailleurs, c'est assez intéressant de voir
12:18que le Russell 2000, depuis le début de l'année,
12:21ne fait rien, ou presque,
12:22puisqu'il perd 1% depuis le 1er janvier.
12:24Bon, dans les prochaines heures également,
12:25il faudra voir si le Kremlin confirme.
12:28En tout cas, il a annoncé aujourd'hui
12:30qu'une rencontre entre Vladimir Poutine et Donald Trump
12:32était prévue dans les prochains jours,
12:34sans plus, bien sûr, de détails.
12:35Il faudra voir si cette rencontre
12:38entre Donald Trump et Vladimir Poutine aura bien lieu.
12:40Un mot de la fin, qu'est-ce que vous allez suivre également
12:42dans les prochaines heures, dans cette période estivale,
12:44Christian Parizeau,
12:45les éléments importants à suivre sur les marchés ?
12:48On n'a pas fini avec M. Trump.
12:50Hélas, j'ai un peu peur que ce soit lui le market mover.
12:54Je pense qu'il va falloir quand même suivre de très près
12:56deux choses essentiellement.
12:58Tout ce qui touche à l'emploi aux États-Unis,
13:00ça joue directement sur les anticipations
13:02en termes de politique monétaire.
13:03Et ça reste l'élément central de soutien ou pas
13:07des indices américains.
13:09Et puis, d'autre part, il va falloir véritablement
13:11qu'on ait une estimation un peu de tous ces droits de douane,
13:15qu'on stabilise un petit peu les niveaux des droits de douane
13:18pour que nous, on puisse faire notre travail après,
13:20derrière, de voir une estimation,
13:22d'avoir une évaluation des impacts économiques potentiels.
13:26Donc, je dirais que ce mois d'août,
13:27il reste quand même important
13:28parce qu'il faut véritablement qu'on commence
13:31à avoir un peu de visibilité sur ce que sera
13:33le commerce mondial de demain
13:34avec ces nouveaux droits de douane
13:36instaurés par l'administration américaine.
13:38Merci beaucoup, Christian Parizeau,
13:40de nous avoir accompagnés ce soir.
13:41Économiste et donc conseiller économique
13:42auprès d'Aurel BGC et président d'Altaïr Economics
13:46d'avoir été avec nous en direct ce soir dans BFM Bourse.
13:49Tout de suite, on va parler des foncières côtés.
13:53BFM Bourse, vos placements, nos conseils sur BFM Business.
13:58Les foncières côtés qui ont publié leurs résultats trimestriels
14:01semestriels ces derniers jours.
14:02Et pour faire un point sur ce secteur,
14:04j'ai le plaisir d'accueillir ce soir en plateau
14:05Laurent Saint-Aubin.
14:06Bonsoir, Laurent Saint-Aubin.
14:08Vous êtes directeur de la gestion action de Sofidi.
14:11Vous connaissez par cœur ces foncières côtés.
14:14Des foncières qui vont un petit peu mieux en Bourse,
14:17même si elles n'ont pas retrouvé leur cours d'un manque Covid.
14:19C'est vrai que le contexte a totalement changé,
14:21notamment d'un point de vue des taux.
14:22Les taux zéro, c'est terminé.
14:24Même si les taux baissent, ça ne se répercute pas encore
14:27totalement dans la valeur des actifs.
14:29Comment aujourd'hui vous regardez les publications des foncières,
14:32sachant que le secteur est assez large en Europe,
14:34avec le bureau, mais aussi le secteur du résidentiel
14:39ou encore le secteur des centres commerciaux ?
14:42Alors effectivement, le secteur va mieux en Bourse.
14:45Les foncières cotées en zone euro ont progressé de 15% cette année
14:51et on est à environ 13% de baisse depuis les plus hauts de début 2021.
14:58L'environnement économique est plutôt vers un ralentissement.
15:03La stabilisation des taux sont aussi un élément favorable.
15:06Alors les résultats des foncières donnent du relief à cette tendance favorable.
15:14Pour regarder une foncière, il faut regarder deux choses.
15:17Il faut regarder l'évolution de la valorisation de leur patrimoine
15:20et puis il faut regarder l'évolution des cash flows
15:25qui préfigurent l'évolution des dividendes.
15:28La création de valeur d'une foncière, c'est ces dividendes qui sont élevés.
15:33Le rendement moyen du secteur en termes de dividendes,
15:36il est supérieur à 5% et puis la hausse des patrimoines.
15:40Et sur ces deux éléments de lecture, on a des choses positives
15:45dans les résultats du premier semestre.
15:48En termes d'évolution de valeur, on est à peu près sur des hausses de valeur
15:55qui confirment ce qu'on avait vu en fin d'année dernière de 2%.
15:59Mais vous avez certaines sociétés, celles qui ont le pricing power
16:05et les actifs les plus rares qui font mieux.
16:07Ce matin, une foncière de logistique très favorablement impactée
16:13par la démondialisation qui s'appelle CTP,
16:16qui publie une hausse de son ANR par action de 7%.
16:20Donc c'est l'actif net réévalué, c'est la valeur un petit peu de leur bien.
16:24Donc ça, 7% sur 6 mois, c'est quand même considérable.
16:27Et cette reprise des valorisations, elle est confortée par un début de reprise
16:36du marché des transactions physiques.
16:38Donc il y a des acteurs qui sont prêts à acheter des actifs
16:41et qui donc crédibilisent les valorisations données par les experts.
16:46Les transactions en Europe ont progressé de 11% depuis le début de l'année
16:52par rapport à la même période de l'an dernier.
16:53Alors il y a un secteur dans le secteur immobilier qui ne va pas très bien,
16:56c'est le secteur du bureau.
16:58Alors ça dépend d'où, mais on le voit notamment dans le non-côté avec les SCPI.
17:02Est-ce que vous sentez que ça repart un petit peu du côté des foncières de bureaux ?
17:07Alors ça, il y a une bonne tendance sur les foncières
17:11qui ont un patrimoine dans les grands quartiers d'affaires.
17:16Par contre, la poursuite de la baisse est claire sur tout ce qui est bureaux périphériques.
17:24Le seul segment de bureaux périphériques qui ne l'est pas vraiment,
17:30qui pourrait rebondir parce qu'il a atteint des niveaux tellement faibles,
17:34c'est la défense à Paris.
17:37Donc il y a un écartement des performances et des valorisations
17:41entre le bureau qu'on appelle Prime en centre-ville et le bureau de périphérie.
17:48Cet écartement ne cesse de s'accroître.
17:51Et je ne vois pas tellement de raisons d'ailleurs que ça s'arrête à court terme,
17:55surtout dans un contexte économique qui est compliqué.
17:58Un contexte économique qui est compliqué.
18:00Néanmoins, les publications n'ont pas été mauvaises,
18:02loin de là pour le secteur des foncières,
18:06avec quand même des entreprises qui sont assez résilientes
18:08alors qu'elles sont en première ligne, puisque leurs locataires,
18:11ce sont des entreprises de commerce,
18:13ce sont des entreprises qui ont des bureaux,
18:15qui peuvent se séparer de plusieurs mètres carrés comme ça.
18:18Quels sont les messages quand même envoyés par les foncières
18:20par rapport au contexte actuel ?
18:22Ce que vous dites est très intéressant.
18:24Effectivement, ce qui est l'avantage d'une foncière cotée,
18:28c'est la visibilité de son activité.
18:30Quand vous avez un locataire qui a un bail,
18:33il va payer son loyer pendant la durée du bail,
18:35qui est une durée moyenne de 5 à 6 ans.
18:37Les cas de faillite sont quand même extrêmement rares.
18:41Donc, quelle que soit la conjoncture immédiate,
18:44vous avez une perspective de loyer
18:46et une perspective de loyer indexée sur l'inflation.
18:50Donc, on est sur le semestre,
18:53sur des hausses moyennes de l'ordre de 4%.
18:56Ça, c'est le premier point.
18:57Donc, il n'y a pas plus de vacances locatives,
18:59malgré le contexte ?
19:01Vous ne le voyez pas ?
19:02Le plus grand segment de l'immobilier coté aujourd'hui,
19:06c'est le segment résidentiel, en particulier en Allemagne.
19:10Le taux de vacances en résidentiel, il est nul.
19:14Les grands centres commerciaux, c'est 3 ou 4%.
19:18Et en face de ça, en plus, vous avez un coût de la dette
19:22qui commence à baisser.
19:23Donc, ça produit finalement des progressions bénéficiaires
19:27tout à fait correctes,
19:31meilleures qu'elles ne l'étaient.
19:35Et voilà.
19:38Du côté des valeurs,
19:40parce que vous avez un fonds,
19:41bien sûr, un fonds de placement
19:43dans lequel vous êtes investi dans plusieurs valeurs
19:46des foncières, bien sûr.
19:47Quelle est aujourd'hui votre meilleure conviction ?
19:50Quelles sont aujourd'hui les lignes principales
19:52que vous avez dans votre fonds chez Sofidi ?
19:55Quels sont vos valeurs préférés ?
19:56Alors, mes meilleures convictions,
19:59elles sont basées sur deux choses.
20:01Les sociétés qui ont les bilans les plus solides,
20:04c'est-à-dire qui se sont désendettées
20:05et qui peuvent recommencer à acheter les actifs à bon compte.
20:09Le meilleur exemple, c'est une foncière
20:11de grands centres commerciaux qui s'appelle Clépierre,
20:14qui a acheté deux centres dans des conditions
20:16tout à fait exceptionnelles l'an dernier.
20:19L'un à Aulnay-sous-Bois qui s'appelle Haut-Paris-Nord
20:22et l'autre à Rome qui s'appelle Roma-Est
20:24et donc qui créent beaucoup de valeurs avec ça.
20:27La deuxième chose, c'est les foncières
20:29qui, au-delà de l'indexation,
20:31et l'indexation, elle est en train de disparaître
20:32puisqu'il n'y a plus d'inflation,
20:34sont capables d'augmenter leur loyer.
20:38Et ça, on trouve ça chez certains acteurs de logistique.
20:42La logistique fait l'objet d'une demande
20:46qui est plus soutenue
20:48parce que les clients restockent leurs marchandises,
20:52parce que vous avez des implantations étrangères,
20:55en particulier en Europe de l'Est,
20:57d'usines qui sont aussi des entrepôts
21:00pour échapper à des droits de douane.
21:03Et donc, il y a une demande logistique
21:05et une capacité à augmenter les prix.
21:07Et puis, dans les centres commerciaux,
21:09vous avez les meilleurs centres commerciaux,
21:11c'est-à-dire ceux sur lesquels il y a le plus de visiteurs,
21:14sont capables de faire tourner leur loyer.
21:17On l'a bien vu avec les résultats d'Unibay,
21:20qui est capable d'avoir une réversion,
21:22c'est-à-dire une hausse de loyer
21:23quand le locataire s'en va
21:25et est remplacé par un autre,
21:26supérieur à 10% au rythme actuel,
21:29ce qui est tout à fait considérable.
21:31Merci beaucoup, Laurent Saint-Dobain,
21:33ce soir, de nous avoir accompagnés.
21:35Je rappelle que vous êtes directeur
21:36de la gestion action chez Sofidi.
21:38Merci pour ce petit regard
21:41sur notamment le secteur des foncières
21:43qui a publié ses résultats ces derniers jours.
21:46On fait une petite pause,
21:47on se retrouve dans un instant
21:48pour la suite de ce programme.
21:50Dans un instant, bien sûr,
21:51ce sera le 18h éco.
21:53On reviendra bien sûr sur les droits de douane
21:55avec encore des annonces de Donald Trump
21:57ces derniers jours.
21:58A tout de suite.
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