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  • il y a 4 mois
Deux heures pour vivre l’info. Loïc Besson donne les clés aux téléspectateurs pour mieux comprendre les grands enjeux de la journée.

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00:00— La France, donc, pousse pour que les vins et spiritueux soient exemptés des droits de douanes américains.
00:07C'est ce qu'assure le gouvernement. Une réunion se tenait hier après-midi à Bercy avec 10 référents représentant des filières professionnelles
00:15qui sont directement touchées par l'accord commercial avec les États-Unis. 15%, on le rappelle, sur toutes les exportations européennes
00:22et donc françaises vers les États-Unis. Le ministre de l'Économie promet donc des exemptions pour un certain nombre de secteurs.
00:29Bonjour, Brice Socol. — Bonjour. — Merci d'être notre invité. Vous êtes politologue, co-auteur du livre « Parlons-nous tous »,
00:34la même langue aux éditions de l'Aube. Est-ce que la France a raison de dire ça ? Est-ce que le gouvernement peut faire quelque chose, peser sur cet accord ?
00:44— La France, évidemment, a raison de dire ça. Aujourd'hui, pour rappel, les États-Unis représentent pour la filière française
00:49à peu près à l'export 24,5% des expéditions de vins spiritueux français. Pour nous, c'est une nécessité.
00:57Mais si vous permettez, moi, j'aimerais revenir. Ça fait six mois que les négociations, plus de six mois que les négociations ont commencé.
01:03Les Européens ont décidé volontairement de renforcer leur défense, de payer un petit peu plus cher leur budget à l'OTAN
01:11en disant « Nous allons avoir des conditions plus souples avec les États-Unis, des tarifs douaniers un peu plus bas ».
01:16Les Anglais ont négocié 10%. On a vu Mme van der Leyen sur le fond et sur la forme assez faible il y a trois jours.
01:28Certains parlent de compromis raisonnable. C'est très intéressant parce que les Européens parlent de compromis raisonnable.
01:33Certains, la Commission européenne, notre ministre du budget, d'autres, aux États-Unis, on parle de victoire écrasante.
01:40Donc deux poids, deux mesures. Et je pense que c'est très surprenant parce que, en fait, ça fait six mois qu'on négocie
01:47et le gouvernement français, on a le sentiment qu'il se réveille aujourd'hui.
01:51Alors soit c'est de la mauvaise foi parce que la France fait partie intégrante de ces négociations depuis le début,
01:57soit la France est devenue inaudible à Bruxelles. Enfin, c'est un vrai sujet.
02:02C'est-à-dire que les Allemands et les Italiens ont intérêt à ce que les relations transatlantiques se passent convenablement.
02:08Pour des tas de raisons. Voilà. Nous, les Français, j'ai encore une fois le sentiment qu'on se réveille un peu trop tard.
02:16C'est une nécessité pour nous de défendre, de protéger notre filière vingt et spiritueux.
02:23Alors est-ce qu'il est trop tard ? C'est bien sûr la question qui se pose. Sandrine Baran, bonjour.
02:26Vous êtes fondatrice et directrice générale de la marque Skinaptics, société française de cosmétiques distribuée en France et à l'international.
02:33Les cosmétiques qui sont aussi largement touchés par cet accord, qu'est-ce que vous attendez ? Qu'est-ce que vous espérez encore aujourd'hui ?
02:41Alors nous, ce qu'on dit dans le secteur cosmétique, donc ma société est membre de la Cosmétique Vallée
02:46qui représente plus de 6 000 sociétés cosmétiques françaises. Donc c'est un poids très important.
02:52Nous, ce qu'on dit, c'est 15 %, forcément c'est beaucoup trop parce qu'en janvier, jusqu'en janvier, on avait 0 % de taxes.
03:01Il n'y a pas de réciprocité avec les États-Unis, c'est-à-dire que les produits cosmétiques américains vont pouvoir entrer sur le territoire européen
03:07avec 0 % de taxes et nous, 15 %. 15 % même sur des produits sélectifs, voilà, c'est très important.
03:16Tout ce qu'on attend, c'est que le gouvernement français puisse renégocier à la baisse ses taxes
03:20et éventuellement aider aussi la filière cosmétique qui est un secteur très important au niveau des exportations françaises.
03:29Franck Chouane est également notre invité. Bonjour, vous êtes président de la Commission internationale de la CPME.
03:37Alors vous avez participé hier après-midi à cette fameuse réunion à Bercy.
03:42Est-ce que vous avez le sentiment que la messe n'est pas encore dite et que les lignes vont encore pouvoir bouger ?
03:49Bonjour, Loïc Huesson. Écoutez, le sentiment, c'est entre espoir et inquiétude.
03:56Espoir parce qu'en fait, on sait qu'aujourd'hui, il vaut mieux un mauvais accord que pas d'accord
04:02pour simplement la stabilité de nos entreprises, une visibilité.
04:07Il est clair qu'on a appris hier qu'il n'y avait pas de contrat et que tout était encore possible
04:12puisqu'en fait, ce qu'on a vu dimanche, c'était une poignée de main politique.
04:15Il y a beaucoup de secteurs, comme la cosmétique, qui demandent des exemptions de taxes
04:20puisqu'en fin de compte, c'est très sensible, 15%.
04:2315% de taxes, c'est sensible d'une part et en plus, nous avons la parité dollar-euro
04:29qui est très négative en ce moment, qui se rajoute à un autre 13%.
04:33Donc en fin de compte, on est dans une situation trop tendue pour pouvoir accepter cet accord en l'État.
04:42Et c'est pour ça que le gouvernement français, que je salue aujourd'hui,
04:45parce qu'il faut savoir qu'hier, nous étions tous réunis à Bercy
04:50et que cette réunion était très importante pour entendre toutes les filières,
04:55les attentes des filières et ainsi pour qu'ainsi le gouvernement continue la négociation
05:03à travers l'Union européenne.
05:05On n'est pas à la fin de cette négociation de toute façon.
05:10Donc là, c'est un petit peu trop tôt pour tirer des conclusions.
05:14Il y a eu des engagements, des promesses du gouvernement hier ?
05:17En disant ça, par exemple, sur tel point, ça ne sera jamais possible pour nous,
05:20on ne laissera pas passer ?
05:22Alors, il y a une certitude, c'est que le gouvernement est mobilisé.
05:27Il est mobilisé sur les secteurs clés.
05:29On sait que l'aéronautique est exemptée.
05:31On savait que les spiritus devaient être exemptés.
05:34Ce n'est pas encore tout à fait sûr.
05:35Ils vont continuer à insister pour que ce soit le cas.
05:38On sait que le vin, également, n'était pas dans l'accord très précisément
05:43ou en tout cas sur la table dimanche.
05:45C'est important que la viticulture soit également préservée
05:48parce que c'est des dizaines de milliers d'emplois qui sont en jeu.
05:56Nous avons, en général, apparemment aussi, le gouvernement a bien noté,
06:01puisqu'il y avait la présence de la ministre de l'Agriculture,
06:04que le secteur agricole et agroalimentaire pouvait être fortement touché
06:08puisqu'on exporte, par exemple, plus de 300 millions d'euros de produits laitiers aux États-Unis.
06:17Ça aussi, ce sont des marges très faibles, en fait.
06:20Il faut avoir plusieurs catégories de filières.
06:24Il y a des filières où les marges sont très tendues, c'est au centime près,
06:27et d'autres, comme le luxe, où on fait des marges plus importantes,
06:31où il y a plus de flexibilité.
06:32Donc, le gouvernement a bien pris note que chaque filière avait des attentes,
06:39on va dire quasiment unanimes, sur le fait que 15% c'est trop,
06:43et certaines demandent une exemption.
06:45Donc là, on a allongé la liste des exemptions.
06:48Le gouvernement a du travail.
06:50Johan Gillen nous a rejoint.
06:52Bonjour, député du GAR, porte-parole du Rassemblement national à l'Assemblée nationale.
06:57Bon, le gouvernement prend quand même des engagements sur cet accord.
07:02Pardon, mais le gouvernement a eu besoin de réunir hier les filières
07:05pour savoir ce que les filières voulaient et ce qui était bénéfique pour la France.
07:09Moi, je trouve ça juste hallucinant.
07:11Non, effectivement, on l'a dit, les négociations ont commencé il y a six mois
07:14et le gouvernement n'a strictement rien fait pendant six mois.
07:17Et c'est une fois qu'il y a une poignée de main entre Mme Van der Leyen et M. Trump
07:21que le gouvernement commence à réagir parce que, forcément, ça crée l'émoi
07:26et qu'on en parle dans les médias.
07:27Donc, c'est totalement scandaleux.
07:29Cet accord, il se fait au détriment de nos agriculteurs, il se fait au détriment de nos industriels.
07:36Voilà la réalité.
07:38La réalité, c'est que le gouvernement a laissé faire Mme Van der Leyen pendant des mois
07:44qui n'a pas le souhait visiblement de défendre la France, l'intérêt des Français,
07:51pas plus qu'elle semble avoir l'envie de défendre l'intérêt de l'Union européenne en général.
07:56Donc, c'est proprement scandaleux.
07:58Il faut maintenant réaffirmer les choses et dire des vérités aux Français.
08:02Oui, le gouvernement aurait dû réellement prendre part aux négociations il y a six mois
08:06et surtout, cet accord, il est totalement en faveur des États-Unis.
08:12La France apprête avec cet accord à acheter 750 milliards d'euros d'énergie chaque année.
08:19Et il s'engage également à acheter 600 milliards de matériel militaire d'ici 2028.
08:26C'est proprement scandaleux ce qui se passe aujourd'hui.
08:30Et quand j'entends les uns, les autres reprendre ce que nous disons, nous, au Rassemblement national,
08:35depuis des mois, des années même, sur l'importance de la souveraineté de notre pays,
08:40moi, je suis juste... j'hallucine, quoi.
08:43Enfin, en même temps, on est aujourd'hui confrontés à une situation que l'on connaissait par avance.
08:48Et aujourd'hui, tout le monde fait mine de découvrir la situation.
08:51Donc, il faut que nos gouvernements se réveillent et il faut qu'ils prennent part réellement aux négociations
08:56et qu'ils se réveillent enfin et qu'ils admettent qu'ils ont eu tort et qu'ils se sont trompés
09:01et que, depuis six mois, ils n'ont pas travaillé.
09:03Frédéric Petit, bonjour. Vous êtes député Les Démocrates des Français de l'étranger.
09:07Le gouvernement se réveille un peu tard ?
09:10Non, non, pas du tout. On entend n'importe quoi.
09:13Je rappelle quand même à mon collègue du Rassemblement national qu'il a voté pour le Frexit il y a six mois.
09:17Enfin, dans le budget, vous avez voté pour le Frexit.
09:19Donc, vous déraillez complètement. Vous êtes complètement à revers.
09:23Non seulement c'est faux, mais en plus, je vous signale que le Royaume-Uni seul arrive à mieux s'en sortir que l'Union européenne à 27.
09:31Vous avez annulé le prélèvement sur E7 qui correspond à un Frexit.
09:34Tout le monde vous l'a dit. Il n'y a que les insoumis et vous qui avez voté.
09:37Heureusement que derrière, il y a des instituts soutiennes.
09:39Plus c'est gros que ça passe.
09:42Mais non, mais reprenez les votes. C'est tout. Vous avez voté pour ça.
09:45Bon, et alors, pour revenir à ma question, s'il vous plaît, Frédéric Petit.
09:48Sur l'article, pour revenir à la question, évidemment, que le gouvernement travaille, évidemment, sur les choses qu'il y a à faire aujourd'hui.
09:55Donc, il y a d'énormes contradictions. Je veux dire, le Rassemblement national nous dit de temps en temps qu'il faut moins d'Europe,
10:02de temps en temps que l'Europe n'est pas assez forte, il faudrait savoir.
10:04Donc, ce que je dis, moi, ce qu'il faut dire à nos concitoyens,
10:10un, nous avons devant nous des négociations de branches qui commencent et qui ont commencé il y a très longtemps.
10:16Parce que quand on parle des spiritueux, quand on parle des vins, quand on parle de l'aéronautique,
10:20ça prouve bien que ça a été fait avant, évidemment.
10:22Évidemment, le pays le plus affecté dans l'État actuel de ce qu'on sait, parce qu'on ne sait pas tout,
10:28c'est l'Allemagne, ce n'est pas la France. Donc, il faut être clair.
10:31Ce qui est important, contrairement à ce que l'on dit...
10:33Non, mais Frédéric Petit, il ne s'agit pas de se comparer.
10:37Évidemment, les Allemands sont aussi très touchés par ces droits d'oine, en l'occurrence, pour ce qui concerne la France,
10:41parce que c'est bien les filières françaises qui ont été reçues hier.
10:44Au niveau du gouvernement français à Bercy, vous dites, oui, ça fait des mois qu'il y a des négociations déjà avec les filières et tout.
10:51OK, d'accord. Bon, alors, ça n'a pas porté ses fruits, manifestement.
10:55Mais l'accord n'est pas fini. L'accord, en fait, c'est un début de négociation.
10:59Il y a un point dont personne ne parle, deux points dont personne ne parle qui sont très importants.
11:05Un, c'est les services. Les services ne sont pas dedans.
11:08Et le travail qu'il y a à faire maintenant, qui est devant nous, c'est de venir au service.
11:11Parce que M. Trump, qui est d'abord imprévisible, on ne sait pas ce qu'il va décider demain,
11:17il a refusé qu'on mette dans l'ensemble de la balance les services.
11:22Donc, quand M. Trump...
11:22Il est très prévisible, M. Trump, en réalité.
11:25Oui, très prévisible.
11:27M. Trump est très prévisible, si je peux me permettre.
11:28Mais, Yohann Givet, quand on vous entend, on a l'impression qu'en fait, c'est facile, ça aurait été facile de faire mieux, etc.
11:34Mais, on ne peut pas dire qu'il est imprévisible.
11:37Le président américain défend son pays, défend les intérêts de son pays.
11:40Nous le savions d'ores et déjà.
11:42Moi, je dis, pourquoi est-ce que la France laisse Mme Van der Leyen négocier pour la France ?
11:47En quoi Mme Van der Leyen est-elle à même de défendre les intérêts français ?
11:51C'est tout l'inverse qu'elle fait.
11:53Alors, on ne peut pas, aujourd'hui, j'entends certains dire que Mme Van der Leyen a mal négocié cet accord,
11:59y compris d'ailleurs des membres des LR.
12:01Je rigole doucement, puisque Mme Van der Leyen est, il faut le rappeler d'ailleurs, la leader du PPE,
12:06le parti européen dont est membre Les Républicains, dont sont membres Les Républicains.
12:11Donc, aujourd'hui, moi, je suis scandalisé d'entendre ceux qui travaillent au quotidien avec Mme Van der Leyen.
12:15En l'occurrence, ils n'ont pas voté pour elle, au niveau européen, à la droite française.
12:19À sa présidence, si.
12:20Pas à la dernière fois.
12:20Bien sûr.
12:21Ils n'ont pas voté la censure que nous, nous avons votée à l'Union européenne pour qu'elle soit censurée
12:26et qu'elle ne soit plus à la tête de la Commission européenne.
12:28Alors, juste pour rebondir sur un point, Frédéric Petit, on vous a bien entendu.
12:31Vous dites que les premières victimes, ça va être les consommateurs américains
12:34qui vont devoir payer leurs produits plus chers.
12:36Bien sûr.
12:37La question se pose.
12:38Mon propos, c'était pour les services.
12:40Mon propos, c'était pour les services.
12:42Mais je voudrais juste, pardon, qu'on s'arrête un instant sur ce point.
12:46Sur ce point avec vous, Sandrine Dahan.
12:48Est-ce que la question aujourd'hui, c'est de savoir si les entreprises
12:50qui exportent beaucoup vers les États-Unis,
12:53qui vont sûrement voir cette taxe leur être imposée,
12:57est-ce qu'elles vont faire le choix d'augmenter leurs prix pour le public américain
13:01ou est-ce qu'elles vont faire le choix de s'installer aux États-Unis
13:05parce que c'est l'objectif de Donald Trump ?
13:07Alors, s'installer aux États-Unis, toute entreprise ne peut pas le faire.
13:11Il va y avoir forcément un impact sur le consommateur américain,
13:14mais aussi sur les entreprises françaises.
13:16Parce que 15%, ce n'est pas négligeable sur des prix.
13:19Ma société est dans le secteur sélectif, par exemple.
13:21Vous rajoutez 10, 20 euros sur un produit, ce n'est pas négligeable.
13:27Ça veut dire qu'en fait, il y a plusieurs options.
13:30Soit les 15% vont être impactés directement sur le consommateur américain au final,
13:35mais aussi peut-être que la société française va prendre peut-être 7,5% à sa charge
13:41pour diminuer les marges.
13:437,5% seront à la charge du consommateur américain.
13:47Mais il y a aussi une discussion avec les distributeurs.
13:49Donc, il y a quand même une flexibilité.
13:52Et en milieu sélectif, comme vous le disiez, monsieur, tout à l'heure,
13:55on a des marges quand même plus importantes que dans le mass market.
13:58Donc, voilà, ça va nous permettre de négocier nos prix
14:04avec le milieu américain, mais nos distributeurs.
14:07Mais après, vous dites que les accords ne sont pas terminés,
14:12que les négociations ne sont pas terminées, pas ratifiées encore.
14:15Oui, mais le 1er août, c'est demain.
14:16Donc, demain, on fait importer nos produits, on a 15%.
14:20Donc, voilà.
14:22Et combien de temps vont durer encore ces négociations,
14:24puisque ça fait déjà six mois que c'est en cours ?
14:27Franck Chouane, c'est la question.
14:30Les entreprises veulent aussi de la stabilité, y voir clair,
14:33et surtout que s'il doit y avoir encore des négociations,
14:35que ça aille vite, parce qu'en effet, le 1er août, c'est demain.
14:38Pour l'instant, on a évité d'avoir 30%.
14:40On a 15%.
14:41Ce n'est pas satisfaisant, mais on sait déjà où on s'en va.
14:43Et ensuite, on sait que les négociations continuent.
14:46Donc, en effet, ce n'était pas terminé.
14:47Mais moi, je peux ajouter qu'il y a eu des négociations de fait
14:53entre la Commission européenne et le gouvernement américain,
14:57bien avant, qui ont été du zéro pour zéro,
15:00qui ont été conclus de part et d'autre,
15:03et qui ont été refusés par Donald Trump.
15:04Il ne faut pas oublier que c'est Donald Trump qui décide en dernier lieu.
15:07On a beau trouver des accords entre nous,
15:10si Donald Trump dit non au dernier moment,
15:12on travaille dans le ventre.
15:13Donc, on est quand même face à quelqu'un
15:15qui peut changer de la vie très vite.
15:17Et par rapport aux 750 milliards d'achats d'hydrocarbures,
15:22ce n'est pas apparent, c'est sur plusieurs années,
15:24puisque déjà, on ne consomme pas plus de 250 milliards par an.
15:28Donc, on ne peut pas acheter 750 en une année.
15:30Ce serait quasiment acheter au-delà de la production américaine.
15:33Donc, c'est absolument impossible.
15:35Et enfin, je voudrais rajouter que les négociations,
15:40certes, on pourrait dire,
15:43mais pourquoi elles ne sont pas prises plus tôt ?
15:45Elles ont été prises plus tôt.
15:46Le gouvernement s'en occupe depuis des mois.
15:49Je le sais, puisqu'on est en contact, nous,
15:51avec différents ministres,
15:53notamment Laurent Saint-Martin,
15:54qui a beaucoup œuvré dans ce sens
15:57pour justement préserver certains secteurs,
15:59enfin, tous les secteurs possibles,
16:00mais entre autres, les vins et spiritueux.
16:02Je sais qu'il a beaucoup œuvré dans ce sens.
16:04Il ne lâchera rien, je le sais.
16:07Alors, on parlait du calendrier,
16:09parce que le 1er août, donc, c'est demain.
16:12À partir de demain, c'est donc 15%.
16:14Alors, OK, les négociations vont se poursuivre,
16:15mais enfin, elles peuvent durer très longtemps.
16:17Surtout qu'à la limite, Donald Trump n'aura peut-être pas forcément
16:19d'intérêt à ce qu'il y ait un nouvel accord tout de suite.
16:21Le problème, si vous le permettez, si je prends un peu de recul,
16:24c'est que l'Union européenne n'est pas en état, j'allais dire,
16:28de négocier.
16:30Pourquoi ?
16:31Paradoxalement, on est la première puissance commerciale du monde.
16:33On a un marché de 450 millions d'habitants.
16:35C'est extraordinaire.
16:36C'est 17% du PIB mondial.
16:38L'Europe est le premier investisseur international.
16:45Et malgré ça, parce qu'on n'a pas fait l'Europe politique,
16:47parce qu'on s'est arrêté à mi-chemin,
16:49en fait, on a des difficultés.
16:52Parce que parallèlement à ces négociations commerciales
16:53avec les États-Unis,
16:55nous devons continuer à sécuriser le soutien des États-Unis à l'Ukraine,
17:00premièrement.
17:01Et deuxièmement, nous devons nous assurer
17:03de la contribution américaine à la défense européenne.
17:07Donc, c'est une négociation qui est très complexe
17:10pour les Européens,
17:12parce qu'elle a plusieurs visages.
17:13Elle a à la fois la défense,
17:16elle a le commerce,
17:17et nous ne sommes pas dans une situation,
17:18si vous voulez,
17:19gagnant-gagnant en ce moment avec les États-Unis.
17:22Beaucoup d'éléments qui entrent en compte.
17:24D'autres éléments qui entrent en compte.
17:25Mais moi, je tiens quand même à rappeler
17:26que ces négociations,
17:28ça fait plus de six mois qu'elles ont commencé
17:30et qu'on ne doit pas se réveiller aujourd'hui.
17:32Franchement, on aurait dû anticiper,
17:35filière par filière,
17:36les négociations avec la Commission européenne.
17:38Le fond du problème, pour être libre,
17:40il faut être craint.
17:41Nous n'avons pas été assez craints.
17:42C'est ce qu'a dit Emmanuel Macron hier.
17:45Oui, mais si on laisse Mme von der Leyen,
17:47qui n'a aucune légitimité pour négocier,
17:50forcément, on n'en arrive pas.
17:51Alors, qui aurait dû négocier
17:51si ce n'était pas une représentante de l'Europe ?
17:53Mais le gouvernement français
17:55aurait dû participer activement aux négociations.
17:58Nous l'avons dit.
17:58C'était le cas.
17:58C'est le cas.
17:59Non, ils ne l'ont...
18:00Sur le pays, il y a un représentant.
18:01Ils ne l'ont pas fait.
18:02Ils ont été aux abonnés absents.
18:03Ils font mine de découvrir aujourd'hui la situation.
18:06Encore une fois, on sait pertinemment
18:08que cet accord, il est au détriment de la France.
18:10Et aujourd'hui, alors même que demain,
18:12les 15% vont s'appliquer,
18:15vouloir renégocier petit bout par petit bout,
18:16on sait très bien que ça va forcément
18:18être négatif pour notre pays.
18:20Il fallait négocier quelque chose dans son ensemble.
18:24Il fallait le faire il y a bien longtemps.
18:27Et là, avoir attendu aussi longtemps,
18:29on sait pertinemment que ça va faire très mal.
18:31Et que c'est au détriment, encore une fois,
18:33de nos agriculteurs et de nos industriels.
18:36On est face, tout simplement, à des gouvernements,
18:39à un gouvernement français qui a démissionné,
18:42un gouvernement de fainéant, pardon,
18:44mais ils n'ont rien fait depuis six mois.
18:46S'ils étaient impliqués depuis six mois,
18:48nous n'en serions pas là.
18:49Frédéric Petit, sans vouloir reprendre le terme de fainéant,
18:53est-ce que quand même, il n'y a pas un problème
18:55dans le calendrier ?
18:56Parce que oui, le gouvernement dit,
18:58les négociations se poursuivent.
18:59Il n'empêche qu'à partir de demain, c'est 15 %.
19:02Oui. Alors, je voudrais revenir à ce que j'étais en train de dire.
19:07D'abord, il y a la négociation sur les services
19:09qui fait partie de ce qu'on dit
19:10et qui est où M. Trump est en défense.
19:13Deuxièmement, nous avons un bazooka
19:15que Mme von der Leyen a refusé d'utiliser,
19:17mais qui est prêt.
19:18C'est les 93 milliards de sanctions immédiates
19:22que la France voulait mettre sur la table tout de suite,
19:26que Mme von der Leyen a dit, je ne mets pas la bombe atomique
19:29sur la table tout de suite.
19:30Mais M. Trump sait très bien que nous avons ces 97 milliards
19:33à disposition pour taper fort.
19:35Et troisièmement, il y a quelque chose qu'on ne dit pas,
19:38et je suis complètement déstabilisé par le fait
19:43que mon collègue du Rassemblement national oublie complètement ça.
19:46Il faudrait savoir, vous êtes contre les accords commerciaux
19:50et vous êtes contre les droits de douane.
19:52Mais s'il n'y a pas d'accord commercial,
19:53chaque fois qu'on parle d'un accord commercial,
19:55il ne faut pas.
19:56Et après, forcément, on a des droits de douane.
19:59Vous êtes complètement illogique.
20:01On est contre les accords au détriment de la France.
20:04Excusez-moi, vous ne pouvez pas dire
20:05qu'on est contre les accords commerciaux.
20:06On est contre les accords commerciaux
20:08quand ils sont négatifs pour notre pays.
20:10En l'occurrence, celui-ci l'est,
20:12comme le Mercosur, par exemple.
20:13Un accord commercial, il avantage...
20:17C'est gagnant-gagnant, ce n'est pas gagnant-perdant.
20:19Oui, il faut convaincre en Europe et pas s'isoler.
20:22Nous devons convaincre nos amis européens
20:24et pas nous isoler ce que vous voulez faire, vous.
20:27Merci beaucoup, merci à tous les cinq.
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