00:00Et nous sommes, je vérifie, le 30 juillet à la mi-saison, donc c'est l'heure de faire un bilan des vacances, bilan au niveau du tourisme.
00:07Et les professionnels manifestement font grise mine.
00:10Anne Boisiz, on vous retrouve correspondante de BFM TV à Marseille pour les hôteliers, les restaurateurs.
00:17Les touristes manquent à l'appel, c'est assez clair.
00:22Oui, tout à fait. Le compte n'y est pas pour ce bilan de mi-saison.
00:25On est entre 15 à 30% de moins pour le mois de juillet, avec un fort ralentissement depuis le 14 juillet.
00:33C'est en tout cas ce que nous a expliqué le président de l'UMI en région Provence-Alpes-Côte d'Azur.
00:38Ce représentant des professionnels du milieu de la restauration et de l'hôtellerie explique cela par le surtourisme.
00:46A force d'en parler, cela finit par éloigner les touristes.
00:50Autre raison aussi qui pourrait expliquer cette saison décevante, c'est la météo ou encore la baisse du pouvoir d'achat.
00:57On va aller demander directement à Marc.
00:59Bonjour Marc, vous êtes le gérant du restaurant La Cachette à Marseille.
01:03Pour vous, comment est-ce que cela se passe depuis le début de la saison ?
01:06Pour le moment, cela s'est bien passé jusqu'au week-end du 14 juillet.
01:11Et là, depuis, on a une petite baisse de fréquentation.
01:14Et selon vous, elle est due à quoi cette baisse de fréquentation ?
01:17Déjà, il y a l'année saison sur Aix qui draine pas mal de monde.
01:20On a eu les incendies qui, je pense, ont effrayé un peu les touristes.
01:24Comme vous disiez, il y a le climat aussi, un peu la canicule.
01:27Ça refroidit un peu les gens.
01:32Cette année, il n'y a pas d'événements non plus.
01:35L'année dernière, on a eu les JO, on avait du rugby, on a eu pas mal d'événements.
01:38On a eu l'avenue du Pape, il y a eu pas mal d'événements qui ont fait que les gens avaient envie de venir.
01:43Mais là, cette année, malheureusement, il n'y a rien.
01:45Il n'y a rien.
01:46Et c'est vrai que le fait de faire des annonces de sur-tourisme, ça incite les gens à aller voir ailleurs.
01:51Merci beaucoup, Marc.
01:52Vous l'avez entendu.
01:53Donc, un peu d'inquiétude dans le milieu de la restauration.
01:56Même son de cloche du côté de l'hôtellerie, puisque des baisses de réservation ont été enregistrées jusqu'à 44% dans les hôtels en région provençale-peuque-Côte d'Azur.
02:05– Anne Boisiz avec Nordine Ali Saïd, merci à tous les deux en direct de Marseille pour BFM TV.
02:13Écoutez le bilan que tire la ministre du Tourisme ce matin.
02:16– Nous avons enregistré par rapport à 2024, qui était une année record, un record aussi entre janvier et avril de plus de 8%,
02:28tant sur la venue que sur les recettes internationales générées par cette venue.
02:34Nous avons enregistré des réservations de plus à long, selon les régions, de plus 5 à 16%.
02:39Donc, nous vérifierons.
02:42Mais nous avons, selon les territoires, de très bons retours.
02:46D'autres qui le sont un peu moins parce qu'impactés par cette météo caniculaire en début de vacances.
02:52Et puis là, un peu plus maussade.
02:55– Bonjour Adrien Lanotte, merci d'être sur le plateau de BFM TV.
02:57Vous êtes économiste, Franck Delvaux est également avec nous.
03:00Bonjour, vous êtes président de l'UMI-Ile-de-France, l'Union des métiers et des industries de l'hôtellerie.
03:07On est un an après les JO.
03:10Vous, quel bilan vous tirez l'an 1 post-JO 2024 ?
03:15– Alors, sur Paris-Ile-de-France, en termes d'hôtellerie, c'est excellent,
03:19puisqu'on surperforme les chiffres de 2023 qui étaient déjà bons,
03:23puisque 2024 n'a pas été une année record à Paris, en dehors des semaines de JO.
03:28Le taux d'occupation en hôtellerie en 2024 a été inférieur de 4% à 2023.
03:34Mais là, par exemple, j'avais ce matin un hôtelier parisien de Paris-Centre
03:37qui est, sur le mois de juillet, à 78% de taux d'occupation au-dessus de 2024 et au-dessus de 2023,
03:46parce que c'est vraiment l'année qu'il faut comparer, c'est 2023.
03:49Donc, on le voit, énormément de touristes à Paris, les nord-américains sont là.
03:52On a la vasque, on a l'effet rebond suite à l'effet d'évitement de la destination Paris l'année dernière.
03:59Notre-Dame de Paris, il y a déjà plus de 4 millions de visiteurs depuis sa réouverture.
04:04Par contre, là où ça va nettement moins bien, c'est la restauration,
04:08puisque en restauration traditionnelle, on est plutôt sur une baisse de l'ordre de 20%.
04:11C'est dû à quoi ?
04:13C'est dû à quoi ?
04:15Trop d'ouvertures dans notre territoire de street food, de fast food, au pays de la gastronomie.
04:20Il va falloir un moment que la ministre s'interroge sur ces ouvertures de street food, de fast food.
04:25Et puis, un changement de consommation des touristes,
04:30parce qu'une fois qu'ils ont payé le voyage, une fois qu'ils ont payé la chambre d'hôtel,
04:33une fois qu'ils ont payé les entrées dans les musées,
04:35eh bien, l'arbitrage se fait sur la restauration.
04:37Et de nombreux hôteliers nous disent qu'on n'a jamais vu dans les chambres autant d'emballages,
04:42parce qu'ils ont été dans ces street food, acheter un sandwich.
04:46Donc, l'arbitrage se fait sur la restauration.
04:48C'est la variable, justement, parce qu'il faut bien tenir un budget.
04:51C'est d'ailleurs ce qui explique, notamment dans le sud,
04:54que les professionnels du tourisme font grise mine.
04:56Les Français préfèrent partir en Espagne, par exemple,
04:59où ça fait des vacances beaucoup moins chères que dans le sud de la France.
05:02Oui, c'est ça. En fait, le bilan est contrasté.
05:04C'est-à-dire, vous avez des territoires qui montent, d'autres qui baissent.
05:08Effectivement, vous avez ce fondamental de...
05:10En fait, les territoires qui sont dynamiques sont ceux qui bénéficient
05:12de cette demande internationale qui vient en France
05:16et qui bénéficient notamment au haut de gamme, au luxe, à Paris, à la Côte d'Azur, etc.
05:22À l'inverse, vous avez effectivement les territoires,
05:24soit qui ont bénéficié de manière exceptionnelle l'an dernier,
05:26effectivement, des JO comme Marseille,
05:28où cette année est plus difficile,
05:30mais le point de comparaison pertinent va plutôt être il y a deux ans.
05:33Et si on regarde là, dans ce cas-là,
05:35on est plutôt sur une situation qui va être correcte.
05:38Mais le facteur numéro un,
05:39et ce qui est la source des difficultés en France,
05:43c'est qu'effectivement, on sent bien qu'au niveau de la clientèle domestique
05:46et européenne, plus largement,
05:48il y a des sujets de pouvoir d'achat
05:50qui font qu'il y a des arbitrages qui se font entre destinations.
05:53On voit effectivement, par exemple, la Corse,
05:54qui a un peu plus de mal,
05:56différents territoires,
05:58ou gammes aussi,
05:59sur tout ce qui va être plus budget économique,
06:02où vous allez avoir moins de dynamique en ce moment.
06:07Et donc, en fait, on voit bien qu'effectivement,
06:09les gens font des arbitrages.
06:10La bonne nouvelle, c'est qu'ils n'arbitrent pas complètement sur les vacances
06:13et ils font des choix qui sont parfois différents.
06:16Par exemple, à l'inverse,
06:17on a le secteur nord, la Manche en ce moment,
06:20qui fonctionne très bien.
06:21Donc voilà, c'est très différent selon les régions.
06:22– La Manche, qui est d'ailleurs actuellement plus chaude
06:24que la Méditerranée, je dis ça au passage,
06:26on en parlera peut-être tout à l'heure,
06:27restez avec nous.
06:28Vous parlez de la restauration, de la difficulté,
06:30il y en a qui mettent la clé sous la porte, on a des chiffres ?
06:32– Oui, aujourd'hui, il y a 23, alors on se parle,
06:3523 restaurants ferment tous les jours sur le territoire.
06:38Et si vous me permettez, l'année dernière,
06:40sur vos plateaux, on avait beaucoup parlé,
06:42pendant les JO, de la difficulté de la restauration traditionnelle
06:44et de la mise en place de la commission d'indemnisation
06:46des Jeux olympiques.
06:48Nous, on participe depuis le début à cette commission,
06:50qui était une mascarade,
06:51puisque chaque dossier nous est refusé.
06:54Donc la restauration traditionnelle à Paris
06:56a commencé ses difficultés pendant les JO,
06:59avec des baisses de fréquentation.
07:00J'étais encore ce matin avec un restaurateur
07:02qui est vers la rue des Rosiers,
07:04donc il n'y a pas plus touristique à Paris
07:06que tout le centre, en plein Paris-Centre.
07:08Il est à moins 20%, moins 20% restauration traditionnelle
07:11de fréquentation, avec une commission des JO
07:14qui nous dit non, non, vous ne serez pas indemnisés.
07:16Donc oui, il y a danger pour la restauration traditionnelle
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