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Mortiers d'artifice : nouvelle arme des délinquants - 24/07
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il y a 4 mois
Deux heures pour vivre l’info. Loïc Besson donne les clés aux téléspectateurs pour mieux comprendre les grands enjeux de la journée.
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00:00
Paris, bonjour Boris Ravignon. Merci d'être avec nous. Vous êtes maire Les Républicains de Charleville-Mézières, dans les Ardennes.
00:08
C'est un fléau auquel vous êtes confrontés ?
00:10
Oui, c'est un fléau auquel nous sommes effectivement confrontés, et pas simplement au moment de la fête nationale ou du 31 décembre.
00:19
Désormais, la facilité qui existe de se procurer ce type d'armes par destination,
00:25
c'est naturellement au départ un moyen de faire la fête, d'agrémenter une soirée, mais c'est détourné.
00:36
Et effectivement, on a quand même certains de ces mortiers qui classiquement tirent 8 à 10 fusées,
00:42
et qui pour les plus gros peuvent monter jusqu'à 380.
00:46
Et donc on est quand même sur des instruments qui, de mon point de vue, devraient être vraiment réservés aux professionnels.
00:53
Et c'est quelque chose auquel vous êtes confrontés régulièrement ?
00:57
Alors on y a été confrontés régulièrement.
01:00
On a eu à Charleville-Mézières un commissaire de la République, un commissaire de police blessé par une fusée justement dans son casque,
01:09
et gravement brûlé.
01:11
Et puis j'ai moi-même récemment été l'objet de tirs à l'occasion de la fermeture de ce qui était un point de deal dans un quartier de la ville.
01:20
Donc c'est utilisé aujourd'hui comme une arme, c'est détourné.
01:24
Et moi je suis un peu surpris.
01:26
L'État prend tous les ans, autour du 14 juillet, un décret d'interdiction de la vente de ces produits,
01:32
qui est parfaitement inopérant, puisque vous fermez, interdisez la vente deux jours de ces produits.
01:38
Ils ont été stockés avant, et ils sont utilisés pendant cette période.
01:43
Donc je crois qu'il faudrait qu'on comprenne vraiment les choses au sérieux.
01:46
On n'a pas de tradition, comme ça existe dans d'autres pays, d'utilisation massive de feux d'artifice.
01:51
Donc ceux qui s'en procurent, les particuliers qui s'en procurent, le font avec bien souvent l'idée de détourner cet instrument,
02:00
finalement pour en faire une arme contre les forces de l'ordre.
02:03
On va en parler dans un instant, Boris Ravignon, mais vous nous dites que vous avez vous-même été confronté à des tirs contre vous directement ?
02:10
Oui, bien sûr. Il y a la semaine dernière, à l'occasion de la fermeture de ce qui était un café soi-disant associatif,
02:18
qui n'accueillait pas de clients et qui était toujours fermé, notamment aux forces de l'ordre,
02:23
et qui était en réalité dans l'équilibre du trafic, dans l'écosystème du trafic local,
02:29
en installant des fermetures sur ce bâtiment.
02:33
En pleine journée, deux individus sont arrivés et ont tiré sur moi et mes collègues et collaborateurs de la ville
02:41
aux mortiers de feux d'artifice.
02:43
Ils nous ont manqué, mais l'intention de nous intimider et peut-être de nous blesser était là.
02:49
Jean-Marie Godard, bonjour. Vous êtes journaliste spécialiste des questions de sécurité et auteur de Parole de flic aux éditions Fayard.
02:57
C'est vrai que la question de savoir comment on se procure ces mortiers d'artifice,
03:01
alors manifestement, tous les témoignages nous disent qu'on s'en procure très facilement.
03:07
Oui, oui, oui. Pas plus tard qu'hier soir, j'ai fait le test sur Internet.
03:11
Sur Internet, sur un site normal ?
03:13
Oui, mais juste en allant sur un moteur de recherche, en tapant mortier d'artifice, achat,
03:19
et en moins de trois minutes, je pouvais acquérir l'un des mortiers dont M. le maire parlait,
03:27
c'est-à-dire ce qu'on appelle une chandelle romaine, qui est un bâton cylindrique tirant 380 fusées en 50 secondes.
03:35
Et sans aucun contrôle, il suffisait que je paye en ligne.
03:37
Alors que c'est interdit ?
03:38
C'est envoyé, oui.
03:39
Officiellement, c'est interdit.
03:40
Officiellement, c'est interdit.
03:41
La loi a même été durcie en 2021, lors du vote de la loi Sécurité globale.
03:49
Mais de fait, ça circule.
03:51
Et puis, il y a aussi, vous pouvez le trouver dans certains commerces qui ne sont pas trop regardants, sous le comptoir.
03:56
Ça se vend sans problème.
03:58
Ça vient, il y a un énorme trafic autour de ces produits,
04:02
avec beaucoup de produits, d'ailleurs, qui ne sont pas du tout aux normes, en tout cas françaises,
04:08
qui viennent de certains pays de l'Est, Roumanie, Pologne, et qui sont importés de là-bas.
04:13
C'est un phénomène en évolution ?
04:15
Ce que disent les policiers, en tout cas, tous ceux que je connais sur le terrain,
04:18
disent qu'ils y sont de plus en plus confrontés,
04:20
y compris en dehors de périodes de violences urbaines ou d'émeutes.
04:24
Pour s'amuser, on va tirer sur le commissariat de police municipale du coin.
04:31
Comme ça s'est produit le 16 juillet dernier, à Renis-sous-Bois,
04:34
les policiers ont été appelés police nationale
04:36
parce qu'il y avait des tirs sur le commissariat de police municipale.
04:41
Quand ils arrivent, ils sont eux-mêmes la cible
04:42
et ils interpellent quatre personnes qui ont encore cinq mortiers sur eux.
04:46
Le soir de la victoire du PSG à la Ligue des champions,
04:50
il y a eu un...
04:51
Ça, c'est des policiers que je connais qui étaient sur place.
04:55
Une voiture contrôlée, 70 mortiers de feux d'artifice à l'intérieur, dans le 12e,
05:00
et la personne interpellée leur explique que c'est destiné
05:02
à tirer sur le commissariat des Lilas.
05:04
C'est vrai que c'est devenu des images presque communes
05:07
dès lors qu'il y a des violences, des affrontements,
05:10
même de simples manifestations.
05:12
Axel Ronde, bonjour.
05:12
Bonjour.
05:13
Merci d'être avec nous, porte-parole du syndicat CFTC Police.
05:15
C'est quelque chose auquel les forces de l'ordre sont régulièrement confrontées ?
05:19
Oui, tous les jours.
05:20
Il y a tous les jours des tirs de mortiers d'artifices,
05:23
soit sur les commissariats, soit sur les véhicules de police,
05:26
soit sur mes collègues, soit sur les sapeurs-pompiers.
05:28
Donc, on a affaire à un véritable fléau.
05:31
Il va falloir que les pouvoirs publics prennent ça à bras-le-corps.
05:36
En tous les cas, nous, ce qu'on réclame,
05:37
que ce soit une classification comme une arme, au final,
05:40
comme les cocktails Molotov, c'est une arme de guerre,
05:43
c'est prévu dans le code pénal.
05:46
Il va falloir faire évoluer cela, parce que ce n'est plus possible.
05:49
On ne peut plus intervenir tranquillement
05:52
ou faire nos opérations de police dans certaines zones,
05:56
parce qu'on est tout de suite pris à partie,
05:58
et ils arrivent à nous tenir à distance.
06:00
Ça veut dire que le rôle s'est inversé.
06:01
Si vous voulez, dans le maintien de l'ordre,
06:03
quand on faisait sur des violences urbaines,
06:04
on essayait de maintenir à distance en utilisant des moyens lacrymogènes.
06:08
Maintenant, ces individus nous tirent dessus directement
06:10
avec des mortiers qui tirent jusqu'à 380 fusées en quelques secondes.
06:15
C'est un déluge de feu.
06:17
Depuis le mois de juillet, il y a une trentaine de collègues
06:19
qui ont déjà été blessés par ces tirs de mortiers d'artifice.
06:22
Qu'est-ce que vous attendez du ministre de l'Intérieur ?
06:24
On attend justement une évolution de la loi.
06:27
Enfin, la loi existe déjà, cet interdit.
06:28
Oui, mais que ça soit considéré comme une arme, je vous le dis clairement,
06:32
et non plus comme une arme par destination.
06:35
Il va falloir aussi que les procureurs, si vous voulez,
06:39
fassent évoluer leur jugement,
06:41
en tout cas leur demande sur quand il y a les juges qui vont juger,
06:46
si vous voulez,
06:46
qu'ils puissent réellement regarder cette circonstance aggravante,
06:51
dans tous les cas, quand on utilise cela sur les forces de l'ordre.
06:54
Nous, ce qu'on demande, c'est réellement une réponse pénale à la hauteur
06:59
quand on fait usage de ces artifices sur les fonctionnaires de police.
07:03
Parce que je vous ai dit, ça blesse gravement.
07:05
Il y a eu un appartement qui a pris feu à Nîmes.
07:09
Donc on est à Béziers.
07:09
Avec une femme qui a dû sortir avec ses enfants, en effet,
07:13
dans cet appartement qui a été pris pour cible.
07:15
Mais c'est ça le problème,
07:17
c'est que ces armes par destination, comme on les appelle,
07:19
ces mortiers d'artifices sont sous-estimés,
07:22
notamment par la justice.
07:24
Oui, oui.
07:25
En fait, quand je disais, on a durci la loi,
07:27
avant il n'y avait quasiment rien.
07:28
Maintenant, la loi, c'est en fonction des conditions
07:31
dans lesquelles vous le vendez
07:32
ou des conditions dans lesquelles vous les utilisez,
07:34
sans avoir l'âge requis
07:37
ou les autorisations pour le faire,
07:40
ça va à une peine maximum
07:42
qui peut aller jusqu'à un an de prison
07:43
et 15 000 euros d'amende.
07:45
Un an de prison, 15 000 euros d'amende,
07:47
déjà, c'est rarement appliqué
07:48
et en plus, de toute façon,
07:51
c'est une peine maximum
07:52
et vous n'allez pas en prison.
07:53
Si vous prenez six mois, vous n'allez pas en prison.
07:56
Merci beaucoup.
07:56
Merci à tous les deux d'être venus sur le plateau de BFM TV.
07:58
Merci également à vous, Boris Ravignon,
08:00
pour votre témoignage en direct dans le live BFM.
08:02
Merci à tous les deux d'être venus sur le plateau de BFM TV.
08:12
Merci à tous les deux d'être venus sur le plateau de BFM TV.
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