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  • il y a 4 mois
Deux heures pour vivre l’info. Loïc Besson donne les clés aux téléspectateurs pour mieux comprendre les grands enjeux de la journée.

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00:00Bonjour Cyril Lamourski, merci d'être sur le plateau du Live BFM, vous êtes journaliste correspondant en Ukraine.
00:06Ce qu'il faut comprendre de ces informations, c'est que 1. la Russie ne cherche pas forcément à se contenter de l'Ukraine
00:14et surtout qu'elle est partie pour durer.
00:18Bien sûr, mais ça on le voit de toute façon par exemple avec ces pourparlers qui ont eu lieu hier à Istanbul,
00:23c'était les troisièmes pourparlers, et on voit que la Russie n'aborde absolument pas le sujet du cessez-le-feu par exemple,
00:28donc encore moins le sujet de la paix.
00:30Donc quand on voit cela, quand on voit que la Russie augmente son budget de l'armée,
00:33quand on voit que la Russie menace directement, que ce soit par des responsables politiques comme par exemple Medvedev,
00:39ou bien à travers ses plateaux télé des pays comme les Pays-Bas par exemple, ou bien même des pays comme la France,
00:45en disant que nous allons utiliser la bombe nucléaire contre Paris ou bien Marseille,
00:48en se posant la question, en rigolant sur ces sujets,
00:51ça montre que la Russie a des ambitions qui sont beaucoup plus importantes que celles de l'Ukraine.
00:54Ils le disent assez ouvertement, parce que parfois on dit oui mais vous exagérez,
00:58vous donnez des prétentions à la Russie qu'elle n'a pas,
00:59c'est ce que disent les Russes eux-mêmes sur les plateaux télé du gouvernement,
01:03donc quand il y a ce genre d'informations qui passent, c'est forcément sanctionné par le gouvernement.
01:07Et quand on voit donc qu'il y a une augmentation drastique du budget militaire,
01:11ça montre que la Russie ne s'apprête absolument pas à s'arrêter,
01:14non pas seulement à s'arrêter donc en Ukraine,
01:16puisqu'on voit que cette guerre elle va continuer encore malheureusement longtemps,
01:19il n'y a absolument aucun signe qui montrerait que la Russie serait prête à négocier sur tel ou tel sujet,
01:23elle est toujours sur les mêmes bases qu'en 2022,
01:26à savoir la pseudo dénazification, la pseudo démilitarisation de l'Ukraine,
01:31en bref la fin de l'existence de l'Ukraine.
01:34Dans ce genre de conditions, on voit mal comment est-ce que la guerre pourrait s'arrêter aujourd'hui en Ukraine,
01:38et surtout qu'une fois de plus, on voit qu'il y a une préparation plus générale,
01:42non pas sur le sujet seulement de l'Ukraine, mais aussi des pays balques,
01:44comme vous l'avez mentionné, à minima.
01:46Ulrich Bounin, c'est un budget militaire qui est plus gros que ce de toute l'Europe réunie,
01:51est-ce qu'il faut s'inquiéter ?
01:52Il faut s'inquiéter, enfin il faut se préparer en tous les cas,
01:55effectivement la Russie restera hostile, quoi qu'il se passe en Ukraine,
01:58la Russie restera un pays hostile qui nous menace déjà directement.
02:03Alors effectivement on n'est pas au seuil du militaire avec des soldats russes
02:06qui envahiraient un pays européen,
02:08mais on a déjà quand même énormément de déstabilisation,
02:10ce qu'on appelle au sens large la guerre hybride,
02:13qui vise effectivement à déstabiliser nos sociétés,
02:15à montrer que la Russie est capable de, on va dire, avoir des actions malveillantes,
02:19par exemple sur les câbles en mer Baltique, etc.
02:22Donc il y a déjà en fait, on est sous le seuil de l'agression militaire,
02:25mais on a déjà quand même un pays hostile,
02:27et donc effectivement cette hostilité va probablement ne faire que croître.
02:31On est quand même sur un régime qui est un petit peu en bout de course,
02:36en fait soyons honnêtes,
02:36qui n'a plus grand chose à proposer à la population russe,
02:39qui donc effectivement est lancée dans une espèce de surenchère militaire.
02:41Et c'est d'autant plus frappant en fait ce chiffre qu'on est quand même dans une économie de guerre,
02:46mais on sent bien que ça commence à poser problème dans certaines autres parties de l'économie russe.
02:52Et lorsque Vladimir Poutine était au sommet de Saint-Pétersbourg il y a quelques semaines,
02:56il avait dit non mais le budget militaire de la Russie va quand même essayer de le réduire un petit peu,
02:59parce qu'effectivement ça a des conséquences sur le BTP et plein d'autres secteurs de l'économie.
03:05Et donc finalement avec un chiffre pareil,
03:07on a vraiment le sentiment que pour le coup,
03:08cette fuite en avant de production militaire pour essayer de compenser les pertes
03:12et préparer la guerre d'après, effectivement elle va se poursuivre.
03:14Bonjour Guillaume Lascon-Jarias, merci d'être également avec nous.
03:17Bonjour.
03:17Vous êtes historien militaire, professeur à la Sorbonne Université,
03:20ancien chargé de recherche à la division de la recherche du collège de défense de l'OTAN.
03:25Alors il y a bien sûr ce budget de défense que prépare la Russie,
03:311100 milliards d'ici 2036.
03:34Et puis ce qu'avait déjà dit le Kremlin, c'est qu'au-delà de l'aspect matériel du budget de ce financement,
03:41il y a surtout une population des millions, dit le Kremlin, de civils qui soutiennent l'armée
03:46et qui font don de fournitures et d'équipements.
03:49Ça aussi c'est quelque chose à prendre en compte.
03:51Alors de toute façon, on est dans une économie qui est beaucoup plus englobante
03:57que simplement le terme d'économie de guerre ne le fait penser.
04:02Derrière l'histoire de l'augmentation du budget militaire,
04:06il faut bien comprendre que depuis plusieurs années,
04:09depuis que Poutine est arrivé au pouvoir,
04:11c'est toute la société qui s'est retrouvée un petit peu à marcher ou pas.
04:15Vous avez un embrigadement de la jeunesse et c'est cette même jeunesse d'ailleurs
04:20qui n'a connu que Poutine, qui n'a connu que le message du Kremlin
04:23qui est aujourd'hui aux premières loges.
04:26Cela avec un matraquage de l'opinion publique
04:30qui justement insiste sur à la fois l'Ouest globalement comme étant un adversaire
04:36et la nécessité de refonder une forme de communauté.
04:40Ce qui est intéressant, c'est que de voir dans les écoles,
04:44c'est que dans les cartes qui sont exposées,
04:47les cartes qui définissent la Russie,
04:49vous n'avez pas de limites géographiques,
04:50vous avez des limites simplement un petit peu beaucoup plus globales,
04:55c'est-à-dire c'est sur la terre russe
04:57et non pas sur tout simplement des limites physiques
05:00entre par exemple avec l'Estonie, avec la Finlande.
05:03Et donc c'est toute cette économie qui fonctionne,
05:06une économie aussi de préparation intellectuelle
05:09à poursuivre le combat global contre l'Occident.
05:13Juste un dernier mot rapidement s'il vous plaît.
05:16Zelensky a demandé un rendez-vous à Poutine
05:18qu'il espère en août après l'échec en quelque sorte des pourparlers d'hier.
05:23Oui, c'est tout à fait le cas
05:24et ce n'est pas la première fois d'ailleurs que le président ukrainien le propose.
05:27Après, est-ce que cela va se faire ?
05:28Je pense qu'avec Ulrich, on est plus ou moins d'accord sur ce sujet.
05:30Non, ça ne va pas se faire
05:31parce que la Russie n'a absolument aucun intérêt à participer
05:34à ce genre de dialogue, à ce genre de négociation.
05:37On le voit que là, pendant les pourparlers différents,
05:39rien ne se passe.
05:40Les Russes n'arrêtent pas de dire
05:42que le président ukrainien est illégitime,
05:43que c'est un clown,
05:44qu'il n'est même plus censé être président
05:46selon le mandat après lequel il a été élu en 2019.
05:50Donc, à mon avis, cela ne va pas se passer.
05:52Mais les Ukrainiens montrent aux partenaires européens
05:54et aux partenaires américains
05:55que ce n'est pas eux l'obstacle
05:56et qu'ils souhaitent participer à des négociations
05:58et que c'est la Russie qui pose problème en réalité.
06:00C'est ça, à mon avis, l'objectif.
06:01Merci beaucoup.
06:02Merci à tous les trois pour vos éclairages sur BFM TV
06:06puisqu'on parlait de la Russie.
06:08C'est cette information à vous donner.
06:09En bref, l'accident d'un avion de ligne
06:11avec à son bord 40 passagers.
06:14Ce crash d'un avion de ligne
06:15dont le fuselage a été retrouvé en flamme
06:17par des secouristes.
06:19Il s'agit d'un vieil avion de conception soviétique
06:22et selon les premiers éléments,
06:23la piste d'une erreur de l'équipage serait privilégiée.
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