Passer au playerPasser au contenu principalPasser au pied de page
  • avant-hier
Jeudi 10 juillet 2025, retrouvez Nicolas Forest (Directeur des investissements, Candriam), Jean-Pierre Petit (Président, Cahiers Verts de l'Économie), Valentine Ainouz (Responsable Stratégie Fixed Income, Amundi Investment Institute) et Aymeric Diday (Directeur de la gestion, Pergam) dans SMART BOURSE, une émission présentée par Grégoire Favet.

Catégorie

🗞
News
Transcription
00:00Bienvenue dans Smart Bourse, votre émission quotidienne sur Bsmart for Change pour rester à l'écoute des marchés.
00:13Vous nous suivez tous les jours à 17h en direct à la télévision via vos box, vous nous suivez en direct également avec les réseaux sociaux et notamment via notre compte LinkedIn
00:22et vous nous retrouvez en rattrapage, en replay tous les jours sur bsmart.fr ou encore en podcast sur l'ensemble de vos plateformes préférées.
00:29Au sommaire de cette édition ce soir, les menaces tarifaires de Donald Trump ne semblent plus avoir d'impact sur les marchés, sur le moral des investisseurs.
00:38Pour quelle raison ? C'est toute la question qu'on posera à nos invités de Planète Marché dans un instant.
00:43Les marchés en tout cas ont une vision beaucoup plus constructive sur l'idée que ces menaces tarifaires ne seront pas pleinement mises en œuvre au 1er août prochain
00:52comme le laissent entendre Donald Trump et son administration.
00:55Le marché actions notamment envisage une fin heureuse à cette méthode tarifaire de Donald Trump
01:03qui s'exerce encore ces derniers jours avec des cibles très précises, le Brésil ou encore le métal industriel de la transition énergétique
01:14en l'occurrence qui est le cuivre. Discussion avec nos invités de Planète Marché dans un instant.
01:19Et puis les investisseurs se préparent également à la reprise des résultats d'entreprises
01:25qui monteront en puissance dès la semaine prochaine.
01:27Une saison de résultats toujours très concentrée à mi-parcours de l'année.
01:31En trois semaines, nous aurons quasiment la totalité des résultats du S&P 500.
01:35Delta Airlines a déjà publié aujourd'hui avec de bonnes surprises.
01:39Delta Airlines qui a rétabli sa guidance, ses prévisions financières pour l'ensemble de son exercice
01:45avec une direction qui confirme la stabilisation des réservations
01:49et donc un regain de visibilité pour la compagnie aérienne américaine
01:54qui voit son titre bondir de 10% à l'ouverture du marché américain.
01:58Pauline Grattel vous apportera plus de détails et plus de précisions sur cette séance en cours
02:03qui voit de nouveaux records boursiers.
02:06Et puis dans le dernier quart d'heure de Smart Bourse, nous resterons dans la thématique trumpienne et américaine
02:11pour dresser un premier bilan des six premiers mois de Donald Trump.
02:15Donald Trump, après le choc de Libération Day, a-t-il regagné en partie la confiance des marchés ?
02:21C'est la question qu'on posera à nos invités et à Jean-Pierre Petit qui sera l'invité du dernier quart d'heure,
02:25le président des Cahiers Verts de l'économie.
02:33Tendance mon ami, chaque soir en ouverture de Smart Bourse, les infos clés du jour avec Pauline Grattel.
02:43Bonsoir Pauline.
02:44Bonsoir.
02:44Et donc à la une de nouvelles menaces tarifaires de la part de Donald Trump.
02:48Oui, le président américain a envoyé d'autres courriers avec les nouveaux tarifs en vigueur
02:53à compter du 1er août à de nouveaux pays.
02:55Sont concernés le Brésil, on y revient, mais aussi les Philippines, la Moldavie, le Sri Lanka, l'Algérie, l'Irak et le Brunei.
03:01Le président Trump a également annoncé 50% de taxes supplémentaires à venir sur les importations de cuivre.
03:07Et donc le cas du Brésil qui mérite un peu plus de précision, Pauline.
03:11Le Brésil se retrouve bien loin des 10% prévus en avril puisque Donald Trump annonce des droits de douane de 50%
03:17qu'il justifie en raison des charges judiciaires retenues contre l'ancien président brésilien Bolsonaro.
03:23Par ailleurs, soutien historique de Donald Trump.
03:25Il est jugé pour tentative de coup d'État et Trump a qualifié le procès de chasse aux sorcières.
03:29Quels sont les tendances observées aujourd'hui sur les grands marchés d'action ?
03:33L'optimisme domine et les marchés restent insensibles aux dernières menaces de Donald Trump.
03:37Au lendemain d'un nouveau record pour le Nasdaq, l'indice ouvre à l'équilibre aujourd'hui.
03:41En Europe, le FTSE progresse à nouveau de 1% aujourd'hui, inscrivant un nouveau record historique.
03:46En France, le CAC 40 est dans le vert et dépasse largement le seuil de 7900 points au cours de la séance.
03:51Et puis quels sont les équilibres observés aujourd'hui sur les grands marchés obligataires, Pauline ?
03:55Le rendement américain à 10 ans s'établit autour de 4,35%.
03:59Le rendement à 30 ans évolue autour de 4,90%.
04:02Au Japon, où les taux s'étaient tendus, le rendement à 10 ans s'établit autour de 1,50%.
04:07Et le 30 ans reste au-delà de 3%.
04:10En Europe, le rendement allemand à 10 ans tourne autour de 2,65%.
04:13Et le gilt britannique de même échéance autour de 4,60%.
04:17A noter côté crypto que le Bitcoin est au plus haut et a dépassé les 112 000 dollars.
04:22Qu'en est-il aujourd'hui des mouvements observés sur les marchés de change ?
04:26Le dollar sera fermi encore et l'euro-dollar se traite autour de 1,17%.
04:30Le réel brésilien plonge de 3% face au dollar après les annonces de Donald Trump dont on parlait avant.
04:35Le président brésilien a dit dans un communiqué que toute mesure de hausse des droits de douane de manière unilatérale
04:40aura une réponse de réciprocité économique.
04:42Bon et puis c'était l'événement hier effectivement avec ce cap inédit franchi par Nvidia en bourse.
04:49Oui, le titre ouvre aujourd'hui à l'équilibre après que Nvidia est devenue la première entreprise à franchir le cap de 4 000 milliards de dollars de capitalisation boursière hier.
04:58Pas même Microsoft, Apple ou Google n'avaient franchi ce seuil de valorisation.
05:02Une grande première dans toute l'histoire de la bourse.
05:04Et puis je le disais en introduction, les premiers résultats ont été publiés aujourd'hui avec notamment ceux de Delta Airlines.
05:10Pour le deuxième trimestre, la compagnie aérienne fait état de résultats supérieurs aux attentes.
05:15D'avril à juin, le chiffre d'affaires s'établit à plus de 16 milliards de dollars et le bénéfice net bondit de plus de 60% sur un an, supérieur à 2 milliards de dollars.
05:23Le titre bondit de 10% dans les premiers échanges à Wall Street.
05:26Et puis un mot également du titre Eutelsat qui bondit de près de 10% aujourd'hui à Paris.
05:30Oui, dans le cadre du renforcement de la souveraineté européenne dans des domaines comme la défense ou les communications par satellite,
05:37le Royaume-Uni prévoit d'investir plus de 160 millions d'euros dans l'entreprise pour faire face à Starlink.
05:42Quel sera le programme de demain à l'agenda des marchés, Pauline ?
05:44Les investisseurs prendront connaissance demain du PIB britannique du mois de mai.
05:48Et on regardera également la seconde estimation de l'inflation française du mois de juin.
05:52Tendance mon ami, chaque soir en ouverture de Smart Bourse.
05:54Les infos clés du jour sur les marchés avec Pauline Grattel.
05:573 invités avec nous chaque soir pour décrypter les mouvements de la planète marché.
06:11Valentine Hennouz est avec nous, responsable de la stratégie Fixed Income chez Amundi Investment Institute.
06:16Bonsoir Valentine.
06:17Bonsoir.
06:17Nicolas Forrest est également à nos côtés, le directeur des investissements de Candryham.
06:21Bonsoir Nicolas.
06:22Bonsoir Trégoire.
06:22Et Emeric Didet qui nous accompagne, le directeur de la gestion de Pergam.
06:26Bonsoir Emeric.
06:27Est-ce qu'on a raison de dire que les marchés actions sont insensibles aux nouvelles ou aux dernières menaces tarifaires de Donald Trump ?
06:35Ou est-ce que simplement les marchés actions sont occupés à autre chose, Emeric ?
06:39Ils sont redevenus insensibles.
06:40Ils sont redevenus insensibles.
06:41C'est ça qui est assez intéressant, c'est que le premier mandat de Trump, il s'est passé un peu la même chose.
06:45Au bout d'un moment, Trump perd un peu de sa crédibilité quelque part dans la capacité à être toujours Monsieur Plus.
06:53Et donc au final, on sent quand même une envie, à chaque fois qu'il donne un nouveau taux de tarif avec un pays ou une matière première ou autre, à chaque fois, on rentre quand même à la table des négociations, on revient en arrière et on retrouve quand même pas forcément une issue favorable, mais une issue.
07:11Et donc on enlève de l'incertitude et donc on repart de l'avant.
07:14Et donc à chaque fois, c'est ce scénario-là quand même qui prévaut.
07:17Donc au moment où on arrive un peu aux échéances, puisque c'est le cas aujourd'hui notamment avec l'Europe ou avec d'autres pays, ça semble quand même un objectif pour un peu tout le monde de trouver des solutions, trouver des terrains d'entente, avoir toujours des arguments les uns et les autres pour se mettre d'accord, mais trouver une issue.
07:35Et c'est ça qui est important. À la limite qu'on ait évidemment un peu plus de tarifs, un peu plus...
07:39Bah beaucoup plus quand même, mais oui, c'est sûr.
07:43Oui, oui, mais en face, on va trouver des solutions et au final, ça va être la grande question, c'est quels sont les secteurs qui vont être les plus pénalisés, mais qu'est-ce que ça va donner au niveau économique ?
07:56Quels sont les atouts qu'ont chaque secteur et peuvent pas forcément profiter, mais en tout cas se défendre au maximum par rapport à l'impact que ça va avoir sur les chiffres des entreprises ?
08:06Et c'est ça aujourd'hui que les investisseurs évaluent de plus en plus finement et finalement ajustent leur modèle pour trouver les moins perdants de demain.
08:16Et c'est un peu là-dedans qu'on s'achemine aujourd'hui. Les marchés nous disent quand même, avec le tel rebond qu'on a eu en Europe, que ça sera peut-être pas si dramatique que ça.
08:26Que l'Europe a quand même quelques arguments à faire valoir, donc ne pas l'oublier quand même.
08:31Et qu'au final, je ne vais pas dire que ça va être une opportunité pour l'Europe, même si au final, en théorie, c'est une opportunité exceptionnelle pour l'Europe de montrer sa capacité à générer de la croissance,
08:42à générer de la puissance économique, tout en mettant en face un peu de quelques sujets en balance, comme l'armement et la défense.
08:50Pourquoi pas ? Mais au final, ça devrait quand même trouver des solutions et donc enlever de l'incertitude pour les marchés, ce que les marchés adorent et valorisent aujourd'hui.
09:01C'est intéressant d'ailleurs, la communication de Delta Airlines, on verra, évidemment, ce n'est pas une communication d'entreprise qui va faire la tendance de ces résultats du ZM3S,
09:08mais l'idée, c'est quand même que le groupe retrouve de la visibilité, alors ils ne sont pas soumis aux tarifs douaniers, bien sûr,
09:14mais retrouve de la visibilité et le groupe est capable de redonner une guidance sur l'ensemble de l'année, ce qui n'avait pas été le cas au 1er 13,
09:25comme pour bon nombre d'entreprises qui publiaient, je n'ai plus le ratio ou le volume en tête,
09:30mais le nombre d'entreprises qui n'avaient pas pu produire de guidance était quand même un nombre très élevé.
09:35Et on est exactement dans ce cas-là, on enlève de l'incertitude, on donne de la visibilité, c'est tout ce que les investisseurs adorent.
09:40Historiquement, à chaque fois qu'on enlève de l'incertitude dans les marchés, ça permet au marché de se libérer et d'imaginer une suite favorable.
09:47Suite favorable, ça veut dire croissance, croissance des marchés actions, revalorisation, donc du coup, hausse des marchés pour les investisseurs.
09:56C'est ça qu'aujourd'hui met en avant les marchés, surtout qu'on arrive à un moment économique où, justement, il y a plein de données qui font que les États-Unis,
10:03pour le moment, face à cette incertitude, n'ont pas baissé les taux.
10:07Parce que Powell, pour le moment, il a été très clair sur le sujet, on a beaucoup de problématiques d'incertitude, ça peut générer de l'inflation, on ne baisse pas les taux.
10:13La meilleure chose à faire est de ne rien faire.
10:14On enlève les incertitudes, on essaie d'y voir un petit peu plus clair, on arrive proche des échéances.
10:21On peut avoir en face un peu d'assouplissement, un peu de soutien de la part des banquiers centraux et notamment de la réserve fédérale.
10:28Si les marchés, les entreprises retrouvent la visibilité, la réserve fédérale américaine aussi doit pouvoir retrouver un peu de visibilité.
10:34Exactement, ça ne sera peut-être pas forcément pour ce mois-ci ou pour ce trimestre, mais en tout cas, on aura peut-être plus de visibilité également dans le message de la Fed.
10:42Comme à chaque fois, on va attendre Jackson Hole avec impatience, fin août, pour donner le tempo de l'ambiance de la Fed.
10:51Mais Jackson Hole, c'est longtemps qu'on n'a pas eu de vraies grandes nouvelles.
10:54Oui, oui, oui.
10:54Ça a été il y a quelques années, évidemment, cette année.
10:57On s'en souvient tous, mais là, ces dernières années, pour le moment, ça a été un peu des non-events.
11:02Valentine, est-ce que le marché a raison de se montrer, de snobber presque d'une certaine manière les rendementades de Donald Trump sur le plan tarifaire,
11:12en l'occurrence, aujourd'hui ?
11:13Le marché, aujourd'hui, commence à intégrer l'outil droit de douane de Donald Trump pour négocier un peu tout et n'importe quoi, des décisions politiques.
11:20Sur le Brésil, c'est dingue.
11:22C'est magnifique, quand même.
11:23Je ne suis pas d'accord.
11:23Je fais ça.
11:24Hop, pas de problème.
11:25Je monte les droits de douane et vous vous exécutez.
11:27C'est énorme.
11:27Il n'y a aucune base légale.
11:28Je veux dire, là, on verra comment tout ça, ce que ça produit devant les tribunaux.
11:32C'est amusant.
11:33Enfin, c'est curieux, on va dire.
11:35Un outil de négociation.
11:36Donc là, c'est sûr qu'il y a peu de réaction, peu de crédibilité, évidemment, donnée à cela par les marchés.
11:42Le marché ne peut pas imaginer qu'il y aura 50% de tarifs sur le Brésil au 1er août.
11:47Non, je ne pense pas.
11:47Non, il ne l'imagine pas.
11:48Non, il ne l'imagine pas.
11:49Factuellement, il ne l'imagine pas.
11:50Ce qui est intéressant, aujourd'hui, pour expliquer ce soutien au marché, c'est déjà, on continue d'avoir une économie américaine relativement solide.
11:56C'est ça, quand même, un facteur de soutien.
11:58Alors, on parlait de cette incertitude, moi, la première.
12:00Ce niveau d'incertitude qui va peser sur les ménages, les ménages attendent une hausse de chômage, ils s'attendent à avoir une détérioration sur le marché des actions,
12:10les incertitudes aussi pour les entreprises qui devraient moins investir.
12:14Que nenni !
12:14Jusqu'à présent, on continue d'avoir une économie américaine relativement bien solide.
12:21Et surtout, exactement, pour moi, une marge de manœuvre, de soutien sur les marchés actions, c'est la marge de manœuvre que la Fed a pour baisser ses taux.
12:28Et donc ça, pour moi, tant qu'on est dans ce schéma-là, une économie américaine qui tient bien,
12:33et un marché qui est confiant dans le fait que la Fed puisse baisser de façon régulière ses taux, mais c'est la combative.
12:39Et on peut avoir les deux.
12:40On peut avoir une économie américaine qui tient bien, et une Fed qui...
12:43Donc c'est le Goldilocks, quoi.
12:44C'est ce qu'on a jusqu'à présent, d'être des chiffres très corrects à un marché qui anticipe un retour au tonneau à 3,25.
12:50Donc on ne verra pas l'inflation des tarifs.
12:52En tout cas, ce qui retient la Fed aujourd'hui est quelque chose qui va quand même s'enlever, disparaître au fur et à mesure.
12:59Ce qui est très intéressant, quand on regarde en détail les marchés de taux et les anticipations d'inflation,
13:04on voit, et c'est à peu près nos attentes à toutes, et à peu près celles des économistes aussi,
13:08c'est que l'impact des tarifs sur l'inflation va être modéré et très transitoire.
13:13Donc tant qu'on reste dans cette situation-là, évidemment, on reste sur un scénario où la Fed peut baisser ses taux,
13:18et un scénario très favorable aux actifs risqués et aux pontifications des courbes de taux.
13:24Mais si on bascule sur ce scénario, parce que l'impact de la politique de Trump sur l'économie américaine, il est quand même à venir.
13:30Oui, on va être encore à 2, 2,5% de croissance peut-être au deuxième trimestre aux Etats-Unis.
13:35On va voir cet été, début septembre, on a une rentrée qui va être quand même bien solide.
13:41Et donc, si le scénario économique valide ces anticipations de marché des économistes sur le fait que l'impact sur l'inflation soit modéré et temporaire,
13:54on reste dans un scénario très très positif.
13:56Après, si on bascule sur le fait, oula, pic d'inflation, et puis on redessine cette trajectoire d'anticipation de l'inflation,
14:03oui, ça c'est quelque chose qui pourrait...
14:06Le QI, ce n'est pas anodin quand même comme matière première.
14:08Alors, dans le CPI, ça ne pèsera peut-être pas beaucoup, mais bon...
14:12Bon, l'instant...
14:12Si l'aluminium, le cuivre, ça s'en pique toujours quand même.
14:16Et le dollar qui est dépressif.
14:16Avec un dollar qui baisse.
14:18Et le dollar qui est dépressif.
14:19Donc bon, tant qu'on reste dans ce scénario, pour moi, inflation, impact sur l'inflation modérée et transitoire,
14:24c'est quelque chose qui est positif pour les actifs risqués.
14:26Après, voir comment ces anticipations d'inflation vont se modifier courant août, courant septembre.
14:31Pour moi, ça c'est vraiment le point...
14:33L'enjeu de l'été, quoi.
14:34L'enjeu, oui, l'enjeu pour les marchés actions, pour les marchés du crédit, les marchés de taux aussi.
14:38Oui, les marchés de taux.
14:39Parce que ça veut dire quoi ?
14:40Ça veut dire que les marchés revoient complètement leurs anticipations de baisse de taux.
14:46Nicolas, baisse du risque commercial, baisse du risque géopolitique aussi, peut-être, dans la séquence.
14:53Il y a toujours un cessez-le-feu qui tient au Moyen-Orient pour l'instant.
14:56Et donc, regain de visibilité pour une partie du marché.
15:01Oui, alors, quand je vous écoute, avec tout le respect...
15:05Je sens qu'il va nous gâcher l'enjeu.
15:09Moi qui suis plutôt constructif actuellement, mais je suis assez effaré.
15:16Le scénario est trop rose.
15:17Mais non, mais...
15:18Allez, moi je vois au moins une triple leçon de cet épisode et des six premiers mois de l'année.
15:23Premièrement, une leçon d'humilité.
15:26Je me mets en premier dessus.
15:27Mais ce qui est quand même très rigolo, c'est qu'avec quasiment les mêmes tarifs qu'il y a 3-4 mois,
15:34maintenant on dit, il n'y a plus d'incertitude.
15:37Moi je rigole doucement.
15:38On est à un niveau de tarif qu'on n'a jamais vu depuis 1930, 1940.
15:43Si, mais tout en fait, on est à 10, c'est 8%.
15:4650%, 55% de tarifs contre la Chine, c'est rien.
15:50On est à 10%.
15:52Les 10% sur l'Europe, c'est rien.
15:53On était à combien il y a juste six mois ?
15:56Et potentiellement, on va aller à 20%.
15:57Les tarifs contre le cuivre, c'est rien.
16:00Donc moi je dis d'abord leçon d'humilité.
16:03Parce qu'une grande partie des économistes prévoyaient la récession.
16:08Certains d'ailleurs, en une semaine, ont prévu la récession, puis pas la récession, puis la récession, puis pas la récession.
16:13Non mais c'est ça.
16:14Et aujourd'hui, maintenant que les marchés sont au top, on a l'impression de dire que tout va bien.
16:20Moi je dis leçon d'humilité, parce que la situation, même si aujourd'hui elle est positive, pour moi elle est en trompe-l'œil.
16:28Elle est en trompe-l'œil.
16:31Et il me semble qu'il y a énormément de bonnes nouvelles qu'on peut accueillir, comme évidemment la volatilité qui est basse,
16:38il semble que le marché a l'air relativement peu inquiet des tarifs, qu'il y a la big beautiful bill qui est passée.
16:44Il me semble quand même qu'il y a beaucoup de poussière qui est mise sous le tapis.
16:48Beaucoup.
16:48Je pense que le commerce mondial est en train d'être complètement bouleversé.
16:51C'est un niveau de tarif qu'on n'a jamais vu depuis 50 ans.
16:54Il me semble que le niveau de dette aux États-Unis, on va être un déficit de quoi ?
16:577, 8 %, extrêmement préoccupant, avec des prolongations de baisse d'impôt, on ne sait pas comment ça sera financé.
17:04Donc à court terme, tout va bien, mais je pense quand même beaucoup d'humilité.
17:08Il y a une accumulation de choses quand même qui...
17:10Oui, et soyons clairs, la situation d'un point de vue tarif reste aujourd'hui extrêmement préoccupante.
17:17Et sur le plan économique, nous, ce que nous observons, c'est plutôt des ralentissements au niveau de la consommation américaine
17:22et des ralentissements de l'investissement.
17:24Donc ça, c'est ma première leçon.
17:26La deuxième leçon, c'est quand même celle de la temporalité.
17:29C'est-à-dire qu'entre ce que dit Trump, effectivement, les gens disent on ne sait pas, etc.
17:35Et c'est très difficile.
17:37On ne va pas changer un scénario sur ce que dit Trump.
17:39Personne n'a sa psychologie.
17:41Mais néanmoins, la temporalité entre le moment de l'annonce et l'impact réel dans l'économie,
17:46on verra.
17:48Je pense que ces montants de tarifs dont on parle, ça fait juste quelques mois qu'ils sont en application.
17:55Donc l'impact, si les tarifs restent, vont être quand même, cet impact va être durable.
18:00Idem dito sur la baisse du dollar.
18:03Donc je pense quand même qu'on est dans un changement assez important avec Trump,
18:08sur sa gouvernance, sur la politique commerciale, sur l'immigration.
18:11Et que même si aujourd'hui, à court terme, ça va, à long terme, on va voir la couleur.
18:16Et avec les mêmes impacts, on aura des conclusions peut-être différentes.
18:20Il y a quand même des actifs qui praillent ça.
18:22Le dollar, vous l'avez dit.
18:24Peut-être que la volatilité obligataire est aussi le reflet.
18:27C'est calme ?
18:29Non, mais c'est très calme.
18:30On est en territoire connu, oui.
18:32Oui, mais à part le dollar qui a baissé, il faut le reste tout le moins bien, madame la marquise.
18:35Donc aujourd'hui, non, il n'y a pas vraiment, je pense, de stress.
18:39Et voilà, vous avez raison de dire, les gens disent que la Fed va baisser.
18:41Mais quand même.
18:43Si elle ne baisse pas, on change de compte.
18:44Non, mais quand même, même si elle baisse, si elle baisse avec, on parle de Scott Besson,
18:49qui pourrait être peut-être shadow et qui pourrait vite succéder.
18:52Si on a un nouveau chairman qui baisse les taux parce que Trump dit qu'il baisse les taux,
18:56parce que les taux d'intérêt sont trop élevés pour payer le déficit,
18:59c'est quand même une configuration qui est assez inquiétante d'un point de vue crédibilité.
19:02Donc, temporalité, regardons à long terme ce qui va se passer.
19:05On a reporté tous ces sujets-là et tous ces problèmes dans le temps.
19:09Exactement.
19:10Ils n'ont pas disparu pour autant.
19:11Exactement.
19:11Donc, ça ne nous empêche pas d'être positifs à court terme.
19:13Et troisième leçon, c'est une leçon de gestion.
19:16Pour moi, une gestion, puisque nous sommes gestionnaires,
19:19ce que je vois, c'est que je pense que ce serait une mauvaise stratégie
19:23de décider de votre stratégie sur base que dit Trump.
19:25Sinon, on change tout le temps.
19:27Je pense que la gestion fondamentale, elle est difficile.
19:29Et donc, il faut vraiment typiquement ici faire attention aux biais cognitifs et émotionnels.
19:34Nous, la gestion qui marche le mieux, c'est la gestion quant.
19:37Gestion très diversifiée, quant et sans trop de biais émotionnels.
19:41Et ça, je crois que c'est quand même la leçon.
19:44Parce que les gestions de grosses convictions maintenant,
19:47enfin, nous, ça me va.
19:48Moi, je suis positif sur les techs depuis trois mois, donc ça me va très bien.
19:51J'aime bien les États-Unis.
19:52Je dirais quand même que les convictions qui disent aujourd'hui, tout va bien,
19:56il n'y a pas d'incertitude, alors qu'on est à un niveau de tarif et une incertitude complète sur le commerce.
20:00Voilà.
20:01Désolé de gâcher un peu l'intérêt.
20:02Non, non, mais c'est intéressant.
20:04Les indices sont au top aussi du fait du retour de la tech et du retour des méga caps américaines.
20:10Il y a peut-être aussi une distinction à faire en regardant le marché avec la tech,
20:15les Mag 7 ou les Mag 6, si on enlève Tesla ou quelques autres,
20:19et le reste du marché.
20:21Sur ce retour de la tech, justement, Emmerich,
20:23et Nvidia à 4 000 milliards de dollars,
20:26est-ce que ça en fait une valeur chère pour autant ?
20:28C'est un peu la question qu'on se pose à chaque fois qu'Nvidia franchit de nouveaux paliers.
20:31Exactement, c'est jusqu'où ça va aller,
20:32jusqu'où on peut pricer les croissances à l'infini,
20:35notamment pour Nvidia.
20:37Et là-dessus, autant sur la tech en général,
20:40nous, on a plutôt tendance à être constructif et positif depuis assez longtemps.
20:43Et on voit que même avec un impact dollar,
20:45on arrive à générer de la performance sur les techs US.
20:49Ça fait 40-50%.
20:51Donc, au final, autant le Nvidia, il y a un vrai sujet de valo,
20:55parce que la croissance à l'infini, avec le pricing power à l'infini,
20:59aujourd'hui, on voit bien que ça a ses limites,
21:01on voit bien les géants autres de la tech qui ont besoin de ces technologies,
21:04dire qu'on va essayer de trouver un peu des solutions alternatives.
21:08DeepSync a montré que dans l'intelligence artificielle,
21:11on pouvait faire certaines choses avec moins de capacités,
21:13moins de besoins d'ultra-performance.
21:17Et c'est là où, aujourd'hui, nous, on a un peu plus de mal
21:19avec la valorisation d'NVIDIA.
21:21Mais aussi, je trouve que DeepSync s'est complètement passé,
21:24voilà, ça appartient désormais au passé.
21:27C'est-à-dire que le choc, la révélation que la tech chinoise
21:29pouvait être équivalente, voire peut-être jouer au coude à coude
21:34avec la tech américaine.
21:35Bon, quand on voit Nvidia aujourd'hui,
21:37on a l'impression que ce n'est plus un sujet d'inquiétude immédiate.
21:40Exactement, parce que pour le moment, les chiffres sont bons chez Nvidia.
21:43Donc, ça justifie.
21:45Les carrés de commande étaient pleins.
21:46C'est normal qu'ils délivrent.
21:47Maintenant, pour l'avenir, nous, c'est vrai qu'on aura plutôt tendance
21:49à sortir du dossier, ou en tout cas, en avoir moins que par le passé,
21:54pour aller plus diversifier dans la tech ou dans les softwares,
21:58sur lesquels il y a d'autres sujets,
21:59pour lesquels il y a plus de croissance,
22:01plus de visibilité dans la croissance de ce secteur-là,
22:04et qui peuvent justement prendre le relais de ces méga tech
22:09qui commencent à être très chères et très bien valorisées.
22:12Donc, il y a encore du potentiel sur ces sujets-là.
22:15Et c'est ce qui fait qu'on est encore positifs,
22:18parce que réellement, on a encore pas mal d'entreprises,
22:21plus de 20% de croissance du chiffre d'affaires attendu
22:23sur des sociétés rentables, notamment dans cet univers.
22:26Et c'est pour ça qu'on continue à être constructifs
22:29par rapport à l'environnement.
22:31C'est vrai que je vous rejoins sur le fait que c'est de l'incertitude,
22:34tout ça.
22:35Mais malheureusement, moi, j'appelle ça encore un peu du bruit,
22:38parce que oui, on va avoir des tarifs,
22:41oui, ça va impacter certains secteurs plus que d'autres,
22:43mais si on s'intéresse, c'est comme la géopolitique,
22:46si on s'intéresse à essayer d'être collé à la géopolitique
22:49ou au bruit que donne Donald Trump aujourd'hui,
22:53on n'investit jamais, on passe à côté de tous les rebonds
22:55et on loupe toutes les hausses de marché.
22:57NVIDIA et la tech en général,
22:59et les grandes valeurs tech américaines
23:01sont encore celles qui produisent le plus de bénéfices
23:03et de croissance bénéficiaire.
23:05Comparé au S&P 493,
23:07les Max 7 génèrent une croissance bénéficiaire supérieure.
23:11Exactement, et quand on regarde justement le S&P 493 ou 16,
23:15il est en dessous de sa moyenne historique,
23:18donc le marché américain n'est pas forcément extrêmement cher
23:21par rapport à ça.
23:22Il faut bien voir aussi que pour un investisseur américain
23:24qui investit à l'international,
23:25il fait une performance exceptionnelle avec le change.
23:28donc ce n'est pas une mauvaise année
23:30pour le consommateur américain non plus.
23:32Valentine, je regardais, alors effectivement,
23:33il y a ces poches de marché,
23:35alors il y a le Bitcoin aussi à 112 000 dollars,
23:38NVIDIA à 4 000 milliards,
23:40je ne sais pas si c'est des...
23:41Oui, c'est des marqueurs de l'air du temps,
23:43on va dire.
23:44À côté de ça, là, je regardais des données
23:46sur des ETF sur le marché obligataire,
23:51le fameux TLT de BlackRock,
23:53qui est l'ETF le plus tradé dans le monde obligataire,
23:55donc sur la dette à plus de 20 ans,
23:59vient de voir ces encours dépassés
24:00par des ETF de très courte maturité.
24:03Sur du 0,3 mois,
24:05je crois que les encours n'arrêtent pas
24:06de grossir encore aujourd'hui.
24:08Donc c'est le baromètre de la gestion passive,
24:10mais est-ce que vous l'observez aussi ?
24:11Et comment on explique qu'à la fois,
24:13on est NVIDIA à 4 000 milliards de dollars,
24:15le Bitcoin à 112 000 dollars aujourd'hui,
24:19et une masse d'investisseurs
24:20qui se ruent sur du cash à court terme,
24:23rémunérés à 4,20.
24:24Le fixed income, aujourd'hui,
24:26on a énormément de flux.
24:27Les niveaux de rendement sont attractifs
24:30pour les investisseurs,
24:32même si on regarde les spreads.
24:33Mais entre le 0,3 mois et le 20 ans,
24:35finalement, les gens sont très contents
24:37avec du 0,3 mois.
24:38Sur le 0,3 mois, déjà,
24:40on est extrêmement bien,
24:41encore très bien rémunérés.
24:44Et puis après, sur les parties longues,
24:46aujourd'hui, nous, on est un peu plus prudents
24:48parce qu'on est dans cet environnement
24:50où on voit que les besoins de financement
24:51des gouvernements,
24:52et pour moi, ça, c'est quelque chose,
24:53c'est vraiment une histoire globale,
24:55sont en train d'augmenter de façon très significative.
24:58On voit qu'ils sont absolument parvenus
24:59sur les niveaux qu'on avait avant le Covid.
25:01Ils augmentent parce qu'on a le vieillissement
25:03de la population,
25:04parce qu'on voit les besoins sur la défense
25:06qui augmentent,
25:07parce que la charge d'intérêt de la dette
25:09augmente aussi,
25:10et plus spécifiquement aux États-Unis,
25:11parce qu'il y a des bases d'impôts.
25:12Donc, on a des besoins de financement
25:14qui sont aujourd'hui impressionnants,
25:16dans un contexte où on a les banques centrales
25:19qui continuent de réduire leur bilan.
25:21Au plus, pour l'instant, on ne l'a pas vu,
25:22mais il y a quand même structurellement
25:23des choses qui changent.
25:24On peut s'interroger sur l'appétit
25:25des investisseurs japonais
25:27à venir,
25:28à venir,
25:29pour les actifs euros et dollars,
25:33quand on a un 10 ans, un 5 au Japon.
25:34Japonais, oui, bien sûr.
25:36Donc, on voit qu'il y a quand même aujourd'hui
25:37des équilibres,
25:38déjà des besoins de financement
25:39qui vont rester élevés,
25:40des équilibres entre l'offre et la demande
25:42qui peuvent se modifier.
25:45Donc, il faut quand même, pour moi,
25:46être assez prudent sur cette partie longue.
25:49Surtout comme aux États-Unis,
25:50on peut également voir des sujets
25:51sur la gouvernance de l'État américain
25:54et avec des investisseurs qui se disent
25:56« Oula, dans ce contexte
25:58où on a une gouvernance un peu plus approximative,
26:00on va quand même demander
26:01un peu plus de rendement
26:02pour aller acheter... »
26:03Mais l'histoire n'est pas finie.
26:04La reconstitution de ces primes de termes,
26:06la stabilisation des courbes obligataires,
26:08ce n'est pas encore là pour tout de suite.
26:10Pour moi, c'est le début.
26:11On est au début d'une histoire.
26:13Et ce qui pourrait limiter, pour moi,
26:15Trump dans sa volonté
26:16de demander à la Fed de baisser ses taux,
26:18c'est que si les investisseurs sentent
26:22que la Fed n'est plus indépendante,
26:23ça va faire des tensions sur les taux longs.
26:25Donc, pour moi,
26:26il n'y aura pas forcément...
26:27Le rappel qu'aura Trump,
26:28ce sera celui du marché.
26:29C'est obligataire.
26:30Comme on l'a vu à l'Iberation Day.
26:32Pour le UK ou pour d'autres gouvernements.
26:35Et le UK, oui, effectivement.
26:36Petite parenthèse, toujours intéressant.
26:37J'aime bien suivre le laboratoire britannique.
26:39Ah, c'est un vrai laboratoire.
26:40Oui.
26:41Mais donc, trois ans après le choc du mini-budget,
26:44là, c'est le mini-choc du gros budget.
26:47Je ne sais pas comment il faut le dire.
26:49Ça n'a pas duré très longtemps,
26:50mais c'est un reminder.
26:52Ce sont des petits rappels à l'ordre qu'on a.
26:56Nous, en Europe, on ne l'a pas encore.
26:57Mais il y a des petits rappels à l'ordre.
26:59Nous, en Europe, on a de la chance
27:00d'être sur PIB de l'Allemagne à 63%.
27:02Donc, on a une marge de manœuvre.
27:04En France, tout va bien.
27:05En France, oui.
27:06Marge de manœuvre considérable.
27:08Oui, oui.
27:09Il faut le rappeler que l'Allemagne,
27:10c'est quand même une des seules économies développées
27:13qui est de la marge de manœuvre budgétaire
27:15pour soutenir son économie.
27:16Ce qui peut nous faire avoir un avis
27:18plus positif sur l'Europe.
27:19Oui, sur la stabilisation des marchés obligataires,
27:24est-ce qu'on y est ou pas du tout ?
27:25Et puis, la baisse du dollar,
27:27ça a été le marqueur des six premiers mois.
27:29Est-ce qu'il y a encore des...
27:30Parce qu'à un moment,
27:31il y a aussi des mécaniques de marché.
27:32J'imagine que toutes les grandes institutions financières,
27:35des fonds de pension,
27:36les grands assureurs,
27:37tout le monde a commencé au moins
27:39à se couvrir sur le dollar.
27:41Enfin, les couvertures,
27:43j'imagine qu'en partie,
27:45elles sont mises en place aujourd'hui.
27:47Qu'est-ce qui peut, partant de là,
27:48continuer de faire baisser le dollar ?
27:49Et sur les taux, bien sûr.
27:52Alors, le fait d'être prudent sur le dollar,
27:54c'est maintenant...
27:55Consensuel.
27:57Consensuel.
27:57Et enfin, on se sent touché.
27:58Donc, la question qui se pose,
28:00si on regarde devant nous,
28:01c'est est-ce qu'on peut aller à 1,30
28:02pour parler de l'euro-dollar ?
28:04Il y a quand même des forces de rappel,
28:06vous avez raison.
28:07Néanmoins, quand même,
28:07cet épisode, il est intéressant
28:09parce que jusqu'ici,
28:09on a vu finalement la dépréciation du dollar,
28:12mais on n'a pas vu
28:12un fort décalage des taux américains.
28:15Donc, il y a quand même eu
28:15des acheteurs de dette américaines à la fin,
28:17sans doute plutôt des domestiques.
28:19qui ont acheté la dette américaine.
28:22Est-ce que cet épisode
28:23lié au risque de hausse de taux
28:25et à la baisse du dollar est fini ?
28:27Selon nous, non.
28:28Le risque est encore présent,
28:29vous l'avez mentionné.
28:31Le risque, comme je l'ai dit au début,
28:32pour moi, c'est plutôt une histoire
28:33de temporalité, un peu plus long terme.
28:35Qu'est-ce qui va nous inquiéter ?
28:37Franchement, c'est le remplacement de Jay Powell.
28:39Ça, c'est quand même un vrai...
28:40Sujet sérieux, quoi.
28:41Pour nous, c'est un sujet...
28:42Pas juste le carnet du jour.
28:43Non, ce n'est pas le carnet du jour.
28:44Ce n'est pas juste, c'est drôle,
28:45Trump remplace quelqu'un,
28:46il appelle M. Trottard.
28:48Ce n'est pas juste drôle.
28:50Un président des États-Unis
28:51qui, explicitement,
28:54va nommer un nouveau responsable de la Fed
28:55pour qu'il baisse les taux,
28:57pas pour simuler l'économie,
28:59baisser les taux
28:59parce que le niveau de déficit
29:01est trop élevé.
29:02Et comment le marché va faire
29:03les différences entre un mauvais banquier central
29:06nommé par Trump
29:06qui baissera les taux
29:08et un bon banquier central
29:10nommé par Trump
29:11qui, lui aussi,
29:12baissera les taux.
29:12C'est le bon et le mauvais chasseur.
29:13Les deux baisseront les taux,
29:14de toute façon, Nicolas.
29:15Oui, oui, les deux baisseront les taux.
29:17C'est dans sa capacité
29:18à montrer une forme d'indépendance
29:19vis-à-vis de l'administration américaine.
29:21C'est quand même un sujet sérieux.
29:23L'autre point qui a été dit,
29:26c'est que la situation,
29:27pourquoi elle est un peu préoccupante ?
29:28On va quand même sur 7% de déficit aux États-Unis.
29:31Certaines projections le voient jusqu'à neuf.
29:34Potentiellement jusqu'à neuf.
29:35Et en 2026,
29:36c'est le même combat.
29:37Donc, à niveau général.
29:38Et pourquoi c'est préoccupant ?
29:39C'est préoccupant parce que
29:40la charge de la dette,
29:41la charge d'intérêt,
29:42elle est très élevée.
29:42C'est le cas au Royaume-Uni.
29:45C'est le cas maintenant aux États-Unis.
29:47Donc, c'est un sujet sérieux.
29:49Et c'est vrai que
29:50est-ce qu'on a envie d'acheter
29:50des obligations d'État américaine ?
29:52Bon, ben non.
29:53Quand on est investisseur européen,
29:54on n'a pas envie.
29:55On connaît, on l'a déjà dit.
29:55Quand on a le choix de ne pas le faire,
29:57on n'a pas envie de s'y précipiter.
29:58Parce que si vous LG,
29:59ça vous coûte cher.
30:00Et si vous LG pas,
30:01vous avez un risque de devise.
30:02Et du côté de la devise,
30:03bon,
30:04alors le dollar ne sera pas mort.
30:05Je sais que vous avez dit
30:06que vous allez avoir
30:07Jean-Pierre Petit après.
30:08Donc, il va sans doute
30:10expliquer pourquoi
30:11il aime bien les États-Unis.
30:12Et effectivement,
30:13le dollar n'est pas mort.
30:14Il y a tout le débat
30:14sur la dédollarisation du monde.
30:16Vaste débat théoricien.
30:17Est-ce qu'on y est ?
30:18Est-ce qu'on n'y est pas ?
30:19Voilà.
30:20Je ne veux pas lancer ce débat-là.
30:22On le verra.
30:23Mais quelque part,
30:24il y a quand même
30:24beaucoup d'investisseurs
30:26qui sont un peu piqués au vif
30:27et qui se disent
30:28les investisseurs internationaux,
30:30est-ce que je reviens tout de suite
30:31sur les actifs américains ?
30:33Je ne pense pas
30:34qu'il faille enterrer tout de suite.
30:35Sur les actions,
30:36les flux sont en train de repartir.
30:37Les actions,
30:38les flux sont revus.
30:39Mais qui a acheté
30:39le plus d'actions américaines
30:40après que Trump ait dit
30:42buy ?
30:42Qui ?
30:43Les retails et les entreprises.
30:45Les retails américains.
30:46Donc, le bilan de Trump,
30:48dont vous parlerez tout à l'heure,
30:49il est très positif
30:49si vous êtes américain.
30:50Et si vous êtes électeur républicain,
30:52vous êtes content.
30:52Vous n'avez pas l'effet du dollar.
30:54Par contre,
30:54pour l'investisseur européen,
30:55investir sur les obligations
30:56d'État américain,
30:57non.
30:58Jouer le dollar,
31:01le rebond du dollar,
31:01pas vraiment.
31:02Et voilà,
31:03il faut suivre ça.
31:04C'est un risque.
31:05C'est un risque.
31:06Pour moi,
31:06c'est plutôt un risque moyen terme
31:08que court terme.
31:09Il y a sans doute
31:09des forces de rappel.
31:10On le voit à court terme
31:11qui arrivent.
31:12On ne va pas refaire
31:1310% de baisse comme ça.
31:14Enfin, toute chose est égale par ailleurs.
31:15On ne va pas enquiller
31:16un nouveau semestre
31:17avec 10% de baisse
31:18du taux de change
31:18effectif du dollar.
31:19Ce n'est pas notre scénario aujourd'hui,
31:22mais c'est un risque
31:23qu'on suit quand même
31:25avec attention.
31:27Nous, ce qui nous inquiète,
31:27c'est plutôt 2026,
31:29le remplacement de Powell,
31:31le déficit américain.
31:33Il nous semble
31:33que le déficit américain
31:34et le big beautiful deal,
31:37elles donnent finalement
31:38du soutien à l'économie.
31:40Elle est très déficitaire
31:43à court terme.
31:44Et toutes les mauvaises nouvelles
31:45de baisse de dépenses
31:47et tous les problèmes
31:48liés au financement de la dette,
31:50ils sont remis
31:50après les mi-termes.
31:51Donc, à mon avis,
31:52le réveil sera douloureux
31:53sur la dette américaine un jour.
31:54Sur le dollar,
31:55comment...
31:56Oui, alors ça,
31:56c'est des discours
31:57qu'on peut...
31:58Non, mais ça peut durer longtemps.
32:01Est-ce que ça peut durer longtemps ?
32:02J'en sais rien.
32:03Oui.
32:03Des discours alarmés
32:04sur le niveau d'endettement
32:05de certains États en Europe,
32:07c'est des discours qu'on...
32:08Enfin, on peut les dater.
32:09Je n'ai pas...
32:09Non, non, non, mais...
32:10C'est des discours
32:11qui peuvent remonter
32:11à très loin dans le temps.
32:12Moi, j'étais là,
32:13je me souviens,
32:13mais le seul truc...
32:14Non, mais les États-Unis,
32:15c'est parfaitement solvable.
32:18Il suffit de monter les impôts.
32:19Oui.
32:20Et ils ont de la place pour ça.
32:21Et ils ont de la place.
32:22Mais...
32:23Mais...
32:23Polidisation...
32:24Ça sera un autre impact
32:25sur les marchés d'action.
32:25Et les dépenses,
32:26c'est pour soutenir l'investissement
32:27et c'est des réductions d'impôts.
32:30Donc, ça va soutenir la croissance.
32:32Donc, 2026,
32:33ça peut être une année...
32:34Je le dis,
32:35ça peut être une année booming
32:36pour la croissance américaine.
32:38Dérégulation...
32:39C'est pas ce que je dis...
32:39Non, mais moi,
32:41je pose la question.
32:42C'est pas ce qui est
32:43dans le marché aujourd'hui.
32:44Non, mais la vraie incertitude,
32:45comme on a...
32:46C'est une inquiétude qu'on partage.
32:48C'est l'impact de la politique de Trump,
32:50de sa politique de hausse
32:51de droits de douane.
32:52Pour l'instant,
32:52on ne l'a pas vue
32:53et on a quand même
32:54beaucoup de mal à la mesurer.
32:55Donc, voilà.
32:55Et les antillations
32:56sur les revenus des droits de douane
32:58sont quand même assez élevées
32:59dans le budget.
33:00C'est pas sûr qu'il y arrive.
33:02Oui.
33:02Non.
33:03Mais après,
33:03il y a quand même une demande
33:04qui reste forte
33:05pour la dette américaine.
33:06Et après,
33:08petit bémol aussi,
33:09je trouve que la Fed
33:10a de la marge de manœuvre
33:11pour baisser ses taux.
33:11Oui, c'est ce que vous disiez.
33:12On est quand même...
33:13Au moins pour neutraliser.
33:14On est quand même
33:15sur aujourd'hui
33:15des taux qui sont assez restrictifs.
33:17Oui, oui.
33:17Si on regarde les taux de la Fed,
33:18ils sont 2% globalement
33:20au-dessus des niveaux d'inflation.
33:22Voilà.
33:22En Europe,
33:22on est au même niveau.
33:23Donc, il y a de la marge de manœuvre
33:25pour baisser les taux.
33:26La Fed, aujourd'hui,
33:27ne baisse pas ses taux
33:28parce qu'elle s'inquiète comme nous
33:29et qu'elle n'a pas une vision très claire
33:30de l'impact des tarifs
33:31sur l'inflation.
33:32Mais globalement,
33:33il y a de la marge de manœuvre
33:34pour baisser les taux.
33:34Enfin là,
33:34la Fed ne voulait pas
33:35parce que le 9 juillet,
33:37maintenant,
33:37ça va être le 1er août.
33:38Donc, la Fed va vouloir
33:39encore attendre
33:40pour avoir la preuve évidente
33:42que le choc sera bien transitant.
33:45Enfin,
33:45ça reporte à chaque fois
33:47un peu le mouvement.
33:48Et si les investisseurs
33:50ont après l'impression
33:51que la Fed baisse les taux
33:52à cause de Trump,
33:54ce n'est pas terrible non plus.
33:55Même si elles veulent faire
33:56de façon...
33:58Moi, j'ai très peur
33:58qu'effectivement,
33:59on constate
34:00et ce serait tant mieux
34:01qu'il n'y ait pas de choc
34:02inflationniste lié aux tarifs.
34:03Mais effectivement,
34:04quelle victoire pour Trump
34:05face à Powell
34:06dans ce contexte-là ?
34:07Même si Powell a pour mandat
34:08de gérer des risques
34:10de part et d'autre du mandat.
34:12Trump peut sacrément compliquer
34:14le job,
34:15même si c'est son allié
34:16du nouveau président de la Fed.
34:18Comment on gère le dollar
34:20dans des portefeuilles,
34:21dans des mandats
34:21et notamment sur la partie actions ?
34:23C'est-à-dire,
34:23se couvrir contre le risque de change
34:24sur l'obligataire,
34:25c'est assez naturel.
34:26Sur les actions,
34:27en dollars,
34:28c'est moins évident.
34:29C'est plus compliqué.
34:30C'est vrai qu'on a eu tendance
34:31à baisser les parts
34:32d'actions américaines
34:33pour ces raisons-là.
34:35Après, le change,
34:35il faut bien se rendre compte
34:36que c'est la chose
34:36la plus imprévisible au monde.
34:38C'est 99% d'échanges spéculatifs,
34:401% d'échanges physiques
34:41aujourd'hui sur le marché
34:42d'échanges.
34:43Donc, il suffit
34:44que les banquiers centraux
34:45décident quelque chose.
34:47Ça peut partir
34:48dans un sens
34:48ou dans l'autre.
34:50Que les grands patrons
34:51de JP Morgan,
34:52Bank of America
34:52et Goldman
34:53disent quelque chose
34:54dans le même sens
34:55et ça peut partir
34:55dans l'autre sens.
34:56Tout le monde nous disait
34:58que le dollar va monter,
34:58c'est inflationniste.
34:59Vous verrez,
35:00l'euro s'ajustera à la baisse
35:01et les tarifs,
35:01on n'en parlera plus.
35:02Trump avait clairement dit
35:03que pendant son premier mandat,
35:04tout ce qu'il avait fait
35:05au niveau des tarifs
35:05avait été effacé
35:06parce qu'il y avait eu
35:07un dollar beaucoup trop fort.
35:09Donc, on avait un peu
35:09d'anticipation
35:10comme quoi le dollar
35:10pouvait potentiellement baisser.
35:12Ça s'est passé.
35:13De là à dire
35:13qu'il va aller beaucoup plus loin,
35:14je ne suis pas sûr.
35:16Le dollar,
35:16je suis assez favorable
35:17au fait qu'à la fin de la journée,
35:19personne n'a intérêt
35:20à casser le joujou
35:26à arrêter de faire du commerce
35:27avec les États-Unis,
35:28à arrêter de faire du commerce
35:28avec le reste du monde.
35:30Tous ont intérêt à, oui,
35:31augmenter un peu de protectionnisme.
35:33C'est une réalité
35:34face aux enjeux
35:35que Trump inflige au monde entier.
35:38Donc, c'est des notions
35:40qui sont aujourd'hui
35:41au cœur de toutes ces négociations.
35:44Mais à la fin de la journée,
35:45personne n'a intérêt
35:46à casser le joujou.
35:47Donc, on continuera
35:48à faire du commerce,
35:50on continuera à avoir
35:51des marchés d'échange
35:52qui ne seront pas disloqués
35:53et potentiellement,
35:54le dollar restera
35:56la monnaie de réserve
35:57internationale du monde.
35:59Donc, ça l'empêche de,
36:00pour nous,
36:01en tout cas,
36:01c'est notre scénario,
36:02de dévisser très, très loin.
36:03Et c'est les forces de rappel
36:04qu'on a aujourd'hui
36:05dans le marché.
36:06L'autre question
36:06que je voulais vous poser,
36:07Emric,
36:08donc à l'issue du premier semestre,
36:09c'est une question
36:10sur les actions européennes
36:12et sur le segment
36:12des petites et moyennes
36:13de capitalisation européennes.
36:15Est-ce que c'est là
36:16que ça bouge ?
36:16Est-ce que c'est là
36:17que ça se passe ?
36:18Est-ce que c'est là
36:19qu'il faut être ?
36:20Ça va faire trois ou quatre ans
36:21maintenant qu'on se pose
36:21cette question
36:22avec quatre ans marqués
36:25par, je pense,
36:26une dizaine de faux départs.
36:29Il y a un moment
36:29où il va y avoir
36:30un vrai départ,
36:30ça c'est sûr.
36:32Il y a un potentiel
36:33assez important.
36:35On pourrait utiliser
36:36pas mal de superlatifs
36:37par rapport à ça
36:38en termes de valorisation
36:39sur la classe d'actifs.
36:40Donc, en avoir aujourd'hui,
36:42ça fait quand même du sens
36:42dans une allocation.
36:43Ça, c'est un vrai retour
36:45sur la classe d'actifs,
36:47notamment européenne,
36:48parce que c'est celle
36:49qui a le plus souffert.
36:50et un potentiel assez fort
36:52parce que les valorisations
36:53sont tout en bas.
36:53Alors, on a un accès
36:55aux liquidités
36:56un tout petit peu
36:57plus facile aujourd'hui
36:59avec des banques
37:01qui vont avoir
37:01un peu plus de souplesse.
37:03On sent une petite dérégulation
37:05qui arrive quand même
37:05dans le système bancaire
37:07prônée par les institutions
37:08pour faciliter finalement
37:11le financement
37:12des petites et moyennes entreprises.
37:13Donc, potentiellement,
37:15c'est aussi des bonnes nouvelles
37:17pour le segment
37:17des small caps en Europe.
37:19Donc, c'est vrai
37:19qu'on a plutôt tendance
37:20à espérer que cette fois
37:21ce ne soit pas un faux départ.
37:22Mais en tout cas,
37:23on va commencer à en remettre.
37:24Si on a loupé
37:25les 20 premiers...
37:26Oui, parce que ça a déjà bougé.
37:27Ça a déjà bougé.
37:28Il y a 20% cette année de hausse.
37:30Mais vous dites,
37:30au regard du potentiel
37:31de rattrapage,
37:32c'est pas...
37:33Je pense...
37:34Si c'est un vrai départ,
37:35c'est pas trop tard.
37:35Il y a encore une marge d'appréciation telle
37:40que ce n'est pas grave aujourd'hui
37:41d'aller sur cette classe d'actifs.
37:43Bon, sur les marchés de crédit
37:45que vous suivez de près,
37:47Valentine,
37:48alors les spreads sont serrés.
37:50On aime toujours.
37:50Vous aimez toujours.
37:51C'est toujours le moment
37:52d'être positionné sur le crédit.
37:54Je vois un marché primaire
37:55aussi ultra dynamique.
37:56Il est formidable.
37:57En zone euro,
37:58c'est...
37:59Tout le monde a accès au crédit, là.
38:00Ce qui est très drôle,
38:01c'est qu'après la Libération Day,
38:02il y a eu quand même
38:03un arrêt sur le marché.
38:05Donc là,
38:06chacun était un peu dans l'attente.
38:07Les entreprises,
38:08bon, est-ce que si j'ai mis maintenant,
38:09ça va bien se passer ?
38:10Les investisseurs,
38:11est-ce que je dois me positionner ?
38:12Et après,
38:12gros, gros rebond
38:13le mois d'après
38:14où il y a un effet
38:15de rattrapage de dingue.
38:17En fait,
38:17ce qui est vraiment amusant,
38:18c'est que si on regarde l'environnement,
38:19c'est positif pour le crédit.
38:20Une croissance, certes,
38:22qui ralentit,
38:22mais des baisses de taux
38:23des banques centrales
38:24et des bilans,
38:25des bilans des ménages
38:28qui sont bons,
38:28des bilans des entreprises
38:29qui sont bons,
38:30que ce soit aux Etats-Unis
38:31ou en Europe.
38:32Le vrai sujet aujourd'hui,
38:33c'est la dette des États.
38:34Les bilans du secteur privé
38:35sont bons.
38:36Après,
38:36si on regarde
38:36les facteurs techniques,
38:37il y a toujours des flux.
38:39Les investisseurs,
38:40ils veulent acheter du rendement.
38:41Ils se disent que peut-être
38:41que dans un an, deux ans,
38:43ils seront peut-être
38:43au même niveau.
38:44Donc, ils achètent toujours du rendement.
38:45Donc, même en portage,
38:46là, ça reste intéressant.
38:47Ça reste intéressant.
38:48Et les fondamentaux sont bons.
38:51Comme je l'ai dit,
38:52les entreprises,
38:52depuis le Covid,
38:53sont extrêmement prudentes
38:54dans la gestion de leur bilan.
38:55Elles ont des liquidités.
38:57Elles gèrent
38:58dans un environnement
38:59avec incertitude.
39:00Résultat des courses,
39:01on a des entreprises
39:02qui font attention.
39:04Et puis,
39:04le fait d'avoir
39:05un marché primaire
39:06très, très dynamique,
39:07ça fait qu'il n'y a pas
39:09de murs de dettes
39:10à refinancer.
39:11On a repensé
39:11toutes ces grandes échéances.
39:12Les échéances
39:13ont pu être refinancées facilement.
39:16On se retrouve,
39:16c'est vrai,
39:17qu'on n'est pas
39:17dans ce scénario
39:17de dette américaine
39:18avec 30% de dette
39:19à refinancer
39:20à très court terme.
39:21Il n'y a pas ce scénario,
39:22ce genre de profil
39:23d'échéance de dette
39:24que l'on observe
39:25pour les entreprises.
39:27Et donc,
39:27on préfère la signature
39:28des entreprises
39:28à celle des États
39:29dans une certaine mesure.
39:31Pour l'instant,
39:32oui.
39:32En tout cas,
39:32on reste vraiment
39:34positif sur le crédit.
39:36Un mot
39:36de la stratégie d'investissement.
39:39C'est quoi le message
39:39chez vous,
39:40Candria ?
39:41Je suis d'accord
39:42avec ma voisine.
39:43On est positif,
39:44évidemment,
39:44sur le crédit.
39:44Nous le sommes stratégiquement
39:46depuis déjà.
39:46Ça reste un sweet spot, quoi.
39:48Oui,
39:48toutes les raisons,
39:49tous les apports
39:50ont été évoqués.
39:51Autant,
39:51moi,
39:52je mets quelques bémols
39:54sur l'environnement économique
39:56et autant pour le crédit,
39:59surtout le crédit européen,
40:00une banque centrale
40:00qui a baissé les taux,
40:01qui nous semble
40:02peut encore baisser les taux,
40:04une croissance
40:04qui ne sera pas récessive
40:06et néanmoins,
40:07une inflation qui baisse,
40:08les entreprises
40:09qui ont des bilans solides,
40:10les techniques
40:10qui sont positives,
40:11un yield to maturity élevé.
40:13Il faut bien comprendre
40:14que ce n'est pas la même chose
40:16d'avoir des niveaux
40:17de spread aussi tight
40:18quand on a un niveau général
40:19de taux de 3
40:20que quand les taux
40:21étaient à 1.
40:22Les gens raisonnent
40:23en taux en absolu.
40:24Et quand vous avez
40:25du livret A
40:27ou des taux
40:27qui sont à 0,5,
40:28à 1 ou à 1,5,
40:30mais que de l'autre côté
40:30vous pouvez avoir du 4,
40:32vous êtes content,
40:32vous avez du 4.
40:33Donc ça,
40:34c'est notre point de vue.
40:35Nous,
40:35on est encore positif
40:36sur la tech américaine.
40:38Il y a des incertitudes
40:39et il nous semble
40:40par rapport
40:41au marché action
40:42que c'est compliqué
40:44d'être super positif
40:44sur le marché européen.
40:45Je me rappelle,
40:46on avait discuté
40:46quand on disait
40:47« Ah, ça y est,
40:48c'est le grand soir,
40:48l'Europe est repartie,
40:50c'est super,
40:51tout le monde était très positif. »
40:51C'est le premier trimestre, quoi !
40:52Oui, nous,
40:52on était un peu plus prudents
40:55et on reste encore
40:56un peu plus prudents.
40:58On aimerait bien.
40:58On aimerait bien
40:59croire à ce que vous dites.
41:01On le suit.
41:02On aimerait bien.
41:03C'est une question
41:04de gouvernance,
41:06c'est l'euro.
41:07Qu'est-ce qui a bien marché
41:10dans les...
41:10Il faut regarder...
41:11Oui, la défense
41:11et les bancaires.
41:12Voilà.
41:12Oui.
41:13Et après,
41:14dans les small caps,
41:14c'est le DAX,
41:15c'est les entreprises
41:16allemandes.
41:18Voilà, c'est ça.
41:18Donc, il faut avoir
41:19la bonne sélection.
41:20Si vous avez
41:20une bonne gestion active,
41:21tant mieux.
41:22Pour le reste,
41:23je crois,
41:23il faut être très raisonnable,
41:24très prudent,
41:25très diversifié.
41:26Et voilà,
41:26nous, d'un point de vue
41:27régional,
41:27on est assez équilibré
41:28et la stratégie qu'on aime,
41:30c'est la tech américaine encore.
41:31Merci beaucoup.
41:32Merci à vous trois
41:32d'avoir été
41:37Le dernier quart d'heure
41:51de Smartbourg,
41:51chaque soir,
41:52c'est le quart d'heure
41:52thématique.
41:53Le thème ce soir,
41:54c'est celui du bilan
41:55des six premiers mois
41:56de Donald Trump
41:56depuis son investiture
41:58le 20 janvier dernier.
41:59Et c'est Jean-Pierre Petit
42:00qui est avec nous
42:01pour dresser ce bilan,
42:02le président des Cahiers Verts
42:02de l'économie.
42:03Bonsoir Jean-Pierre.
42:04Bonsoir Grégoire.
42:05La question étant,
42:06comment Trump a-t-il
42:07regagné la confiance
42:08des marchés ?
42:08Après le choc
42:09de Libération Day,
42:10on a vu fin de semestre,
42:12les clôtures semestrielles,
42:13les indices d'action américains
42:14au top emmenés par la tech,
42:16des marchés obligataires,
42:17alors toujours volatiles,
42:19mais finalement,
42:19les parties longues
42:20restent en territoire connu.
42:22Et puis,
42:22il y a le sujet du dollar,
42:23mais après un mouvement
42:24de 10% de baisse,
42:25on peut peut-être imaginer
42:26ou espérer
42:27une forme de stabilisation.
42:28Est-ce que c'est ça
42:29le regain de confiance
42:31des marchés ?
42:33Alors,
42:33je ne dirais pas
42:34que le regain
42:34de confiance des marchés
42:36s'appuie sur Trump
42:37uniquement.
42:38Parce que déjà,
42:40si je prends le dollar,
42:41il y a eu d'autres éléments,
42:43les éléments liés
42:45au déficit public,
42:46la dégradation de Moody's
42:47par exemple,
42:48voilà.
42:48Et puis souvent,
42:50quand il y a un faisceau
42:52d'indicateurs,
42:52un faisceau d'événements
42:53qui pousse quand même
42:54les investisseurs
42:55à dévaloriser
42:57un certain nombre d'actifs,
42:58ils trouvent toujours
42:59des arguments.
43:00Ils découvrent que,
43:01par exemple,
43:01ils ont découvert
43:02depuis le début de l'année
43:02que le dollar
43:03était suravélu,
43:04mais ils auraient pu le dire
43:05il y a deux ans,
43:06il y a trois ans,
43:06et pourtant,
43:07voilà.
43:08Donc,
43:08en fait,
43:08c'est un peu comme
43:09le marché action.
43:09c'est rare que la valorisation
43:11absolue,
43:11par exemple,
43:12sauf si on est dans
43:13des sommets de bulles
43:14comme le 3 septembre 1929,
43:16comme le 10 mars 2000,
43:17où là,
43:17les gens commencent
43:18à réaliser qu'il y a
43:19un peu de folie là-dedans,
43:20c'est rare que ce soit
43:21un catalyseur de baisse.
43:22Par contre,
43:23là,
43:23après le 19 février,
43:25on a découvert
43:25qu'il y avait des problèmes
43:26sur les droits de douane,
43:28la croissance qui ne serait
43:29pas si terrible que ça,
43:30ceci,
43:30cela,
43:31voilà.
43:31Et donc,
43:32c'est un faisceau de facteurs
43:33qui explique la consolidation.
43:36Alors,
43:36tu disais juste avant
43:37la confiance des marchés.
43:39Alors,
43:40la confiance des marchés,
43:40elle est revenue
43:41sur le marché action,
43:42mais sur le marché action,
43:44ce n'est pas seulement
43:45les non-résidents,
43:45c'est aussi les résidents
43:47qui ont fait ça.
43:48Là où la défiance
43:49à l'égard de l'Amérique,
43:50on va dire,
43:51ce qu'on appelle
43:52la fin de l'exceptionnalisme
43:53américain,
43:54elle s'est réalisée
43:56principalement sur le dollar.
43:57C'est normal,
43:57puisque par définition,
43:59la devise,
44:00ça fait intervenir
44:01beaucoup de résidents
44:01et de non-résidents.
44:02Alors que le marché action,
44:04le marché obligataire,
44:04lui,
44:05c'est retail.
44:05Voilà,
44:06exactement.
44:06Beaucoup plus que chez nous.
44:08Donc,
44:08c'est moins le cas.
44:09Et d'ailleurs,
44:09on le voit sur le dollar
44:10encore aujourd'hui.
44:11Je ne dirais pas
44:12que ça se creuse,
44:12mais ça se maintient.
44:14Il y a un exemple,
44:15enfin,
44:15nous,
44:15il y a une illustration
44:16particulièrement frappante,
44:19c'est que,
44:19bon,
44:19si je prends sur 10 ans
44:20ou sur 20 ans,
44:21on a une corrélation correcte
44:23de 0,6-0,7
44:24entre l'écart de taux de 2 ans
44:26entre les États-Unis
44:28et l'Allemagne
44:28et l'euro-dollar.
44:31Là,
44:31ça ne marche plus.
44:32Non,
44:32ça ne marche plus,
44:33parce que l'écart de taux de 2 ans,
44:34il suggérait un euro-dollar
44:37à 1,08,
44:381,09,
44:391,07,
44:39dans ces eaux-là.
44:41Alors,
44:41on est bien installé
44:42à 1,17 aujourd'hui,
44:43autour de 1,17.
44:43Et cette corrélation,
44:44elle est cassée définitivement
44:45ou pour longtemps ?
44:46On ne peut pas dire définitivement,
44:48d'autant qu'on l'a déjà vu
44:49dans le passé.
44:50Moi,
44:50je le signale souvent,
44:51les gens qui me disent
44:52c'est la fin,
44:53il faut revenir sur l'Europe,
44:54c'est la fin des États-Unis,
44:55ce n'est plus une démocratie,
44:56c'est la mort.
44:57Enfin,
44:57voilà.
44:58Les grands discours prophétiques,
44:59ça,
45:00là,
45:00je me méfie,
45:04Léonie a été élu
45:06en octobre 2002.
45:07Entre l'exceptionnalisme
45:07et le misérabilisme américain,
45:09il y a un entre-deux quand même.
45:10Oui, oui.
45:11On l'a connu en 87.
45:12Moi,
45:12je l'ai bien connu
45:13parce qu'il y a eu
45:14une triple correction,
45:15alors,
45:16dans des temps différents,
45:17mais à la fois
45:18sur le compartiment obligataire,
45:20alors,
45:20d'abord sur le dollar,
45:21parce qu'il y avait déjà
45:21un mouvement de baisse du dollar
45:22qui avait été entamé en 85.
45:25Sur l'obligataire,
45:25il y a eu un krach obligataire
45:26en 87,
45:27il faut le savoir,
45:28avant le krach boursier,
45:29le fameux krach boursier d'octobre.
45:30Donc,
45:31on a déjà vu ça.
45:32Puis,
45:32au fur et à mesure que,
45:33parce que le principal driver,
45:35c'est quand même
45:36la guerre commerciale,
45:37au fur et à mesure
45:38que la thématique
45:41de la guerre commerciale
45:42va s'épuiser dans le temps,
45:43parce qu'elle va forcément
45:44s'épuiser,
45:45je pense qu'on peut dire,
45:47sans trop prendre de risques,
45:48que le point haut,
45:49c'était le 2 avril.
45:50Oui.
45:51Alors,
45:51après,
45:51il y a eu le 9 avril,
45:52et là,
45:53ensuite,
45:53le climax de la menace,
45:54c'était le 2 avril.
45:55D'accord.
45:56Alors,
45:56là,
45:56ce qu'on voit,
45:59qu'on l'appelle taco,
46:00manifestement,
46:02donc là,
46:02ça,
46:02il n'a pas aimé.
46:03Donc,
46:03l'éditorialiste du Financial Times,
46:06il aurait mieux fait
46:07de garder son idée pour plus tard,
46:09à l'occasion d'un bouquin
46:11sur sa biographie,
46:12parce que,
46:13là,
46:13il n'aime pas.
46:13Et il l'a montré en Iran,
46:14par exemple,
46:15quand on disait,
46:17jamais les Américains
46:18oseront déclencher
46:21leur fameux bombardier
46:22pour déclencher
46:24leur fameuse bombe,
46:25notamment sur les 3 installations.
46:26Ben non,
46:27il l'a fait.
46:28Et c'est pour la première fois.
46:29Et donc,
46:29sur le cuivre,
46:30là,
46:30c'est pareil ?
46:31Ah ben sûr.
46:31Ah ben,
46:32il n'y a pas que le cuivre,
46:32il y a Lula qui s'est fait avoir aussi.
46:34Lula,
46:35il n'a pas trouvé mieux
46:36que de sortir une déclaration
46:38totalement standard,
46:40si je puis dire,
46:41contre Trump.
46:42Ben là,
46:42il s'est pris 50%.
46:43Et c'est normal que le marché...
46:46Pourquoi le marché ne bouge pas ?
46:49Est-ce que c'est que le marché
46:50ne croit plus Trump,
46:51qu'il y a une vraie démonétisation
46:53totale de sa parole,
46:54ou est-ce que le marché action,
46:55notamment,
46:55est occupé à autre chose ?
46:57Non, non.
46:58Alors,
46:58ce qui est extraordinaire,
46:59c'est que le marché
47:00a un peu surréagi,
47:01quand même,
47:01par rapport au 9 avril,
47:02puisqu'il a retracé
47:04la chute,
47:05la baisse,
47:06entre le 19 février
47:07et le 8 avril,
47:08quand même,
47:08qui était de 19%.
47:09C'est un quasi-bair market.
47:12Retracer un marché
47:13baissier de 20%,
47:15ah non,
47:16ça n'existe pas,
47:17j'en ai vu aucun.
47:18La moyenne,
47:19c'est 14 mois,
47:19donc déjà,
47:20c'est...
47:20Alors que l'environnement
47:21n'était déjà pas extraordinaire
47:23au niveau macro,
47:24croissance.
47:25Alors,
47:25il n'y a pas de récession,
47:26ça c'est...
47:27Enfin,
47:27c'est sûr.
47:28C'est probable,
47:29on va dire très probable
47:29qu'il n'y ait pas de récession,
47:30mais la croissance,
47:32elle va tourner autour
47:32de 1,5% environ.
47:35Donc,
47:35si je prends la moyenne
47:36du premier semestre,
47:37on avait un léger négatif.
47:39Oui.
47:39Au T1,
47:40on va...
47:40On va rattraper au T2.
47:41Voilà,
47:41mais on va tourner autour
47:42de 1,5% sur la console,
47:44t'as 1,5% max.
47:44Donc,
47:45on ralentit quand même.
47:46On ralentit quand même.
47:46D'accord.
47:47Donc,
47:47t'as pas tellement
47:47de soutien de la macro.
47:49Les BPA ont été corrects,
47:50mais c'est pas non plus extraordinaire.
47:52La Fed,
47:52alors les gens,
47:54je dis price,
47:55deux baisses de taux,
47:55c'est presque un peu ambitieux.
47:58Donc,
47:58il risque pas d'y avoir
47:59beaucoup de soutien
48:00du point de vue de la Fed.
48:01La Valo,
48:01alors si je prends
48:07le PER,
48:08les machins comme ça,
48:09on est quand même
48:10à 1,8 écart-type
48:11au-dessus de la moyenne.
48:12On peut pas dire
48:13qu'on est dans...
48:13La prime de risque est basse
48:15puisque finalement,
48:16les taux ont un peu baissé,
48:17mais pas énormément.
48:18Donc,
48:18on n'a pas...
48:19C'est pas streaming buy,
48:20non ?
48:20Oui.
48:20Et puis là,
48:21maintenant,
48:21on a les droits de douaneurs.
48:22Pourquoi le marché bouge pas ?
48:24Parce qu'il est certain,
48:25il est à peu près certain
48:26qu'il va y avoir des concessions.
48:27D'accord.
48:28Alors après,
48:29le problème,
48:30c'est que les conséquences
48:31des droits de douane
48:32sur la macro réelle
48:33et sur l'inflation,
48:34on les a pratiquement pas vues.
48:37Et ça va mettre
48:37encore plus de temps
48:38que ce qu'on imagine
48:39si la date d'application,
48:40c'est le 1er août.
48:41On va encore attendre
48:42où les entreprises
48:43ont continué
48:44de faire les stocks,
48:45d'anticiper.
48:46Non,
48:46beaucoup moins qu'OT1.
48:47Beaucoup moins.
48:48Beaucoup moins qu'OT1
48:48parce qu'on est déjà habitué.
48:50Il y a l'effet d'accoutumance.
48:52Et puis,
48:52alors,
48:52il y a plein de dossiers.
48:53Il y a des dossiers,
48:54par exemple,
48:55tous les produits
48:56sous l'empire
48:56de la section 232
48:58comme la pharmacie.
48:59Là,
48:59pour l'instant,
49:00il a annoncé 200%.
49:00Semi-conducteurs aussi,
49:01je crois.
49:01Oui,
49:02semi-conducteurs,
49:02le bois,
49:04un certain nombre de produits.
49:05On va attendre.
49:06Sur la Chine,
49:06la deadline,
49:07c'est au mois d'août.
49:08Ce n'est pas le 1er août.
49:10C'est à la mi-août.
49:10Oui,
49:11oui,
49:11pour les 90 jours
49:12pour la Chine.
49:13Ça tombe mille.
49:15Et puis,
49:16il y aura 13,
49:17probablement.
49:18Même le 1er août,
49:18on n'aura pas tout résolu.
49:20Mais c'est un risque en baisse.
49:22Le risque commercial
49:23partant du climax
49:24de l'avril
49:25est quand même en baisse.
49:26Mais le marché
49:26n'a rien vu
49:27du point de vue
49:27des conséquences macro et micro,
49:29je pense.
49:30Et donc,
49:30c'est pour ça
49:30qu'il faut rester prudent
49:31compte tenu de ce que j'ai dit
49:32tout à l'heure.
49:32En plus,
49:32la saisonnalité n'est pas terrible.
49:34Donc,
49:34il va falloir remettre à prix
49:35à un moment
49:36sur la réalité de ces tarifs.
49:38Et je le pense.
49:38Et à 6300 points
49:39sur le S&P,
49:40ce n'est pas ce qu'on est
49:40en train de faire.
49:43Ça me paraît un peu difficile
49:44compte tenu de tous
49:45les fondamentaux
49:46avant qu'on ait des bonnes surprises.
49:47Alors,
49:48il y a le géopolitique
49:48qui vient...
49:49Alors,
49:49est-ce que le risque géopolitique
49:50baisse aussi
49:51à la fin
49:51de ces six premiers mois
49:52de Donald Trump ?
49:53Je pense que oui,
49:54quand même,
49:55dans l'ensemble.
49:56Bon,
49:57sur l'Iran,
49:57on va revenir d'abord
49:58parce que sur l'Iran,
49:59on ne sait même pas
50:00quel est le degré
50:01de dommage
50:02véritablement subi
50:03par les installations nucléaires.
50:05On ne sait même pas
50:06qui gouverne l'Iran aujourd'hui
50:07compte tenu du fait
50:08que très certainement
50:09le guide suprême
50:09est affaibli.
50:10Déjà,
50:11il a 86 ans.
50:12Il a mis en place
50:13sa propre succession.
50:14Il est totalement
50:14décrédibilisé
50:15sur les dernières années
50:17depuis le 7 octobre
50:182023.
50:19On va négocier,
50:21mais négocier quoi ?
50:22Parce que le problème,
50:23c'est que la question,
50:24ce n'est plus
50:24l'enrichissement
50:25de l'uranium.
50:27La question,
50:27Israël va probablement
50:29demander beaucoup plus
50:30et pourquoi pas
50:30la reconnaissance
50:31de l'État d'Israël
50:32par la République islamique.
50:34Donc, il faut voir ça
50:35comme une pause pour l'instant.
50:36Oui, pour l'instant,
50:36je le vois comme une pause.
50:38Sur l'Ukraine,
50:39on va voir,
50:39parce qu'il y a eu
50:40des hauts et des bas,
50:41etc.
50:41Alors, Gaza,
50:42je pense que raisonnablement
50:43ça peut s'améliorer.
50:46Est-ce que ça suffit
50:47pour faire remonter
50:47un socle de confiance,
50:50de nature à contrer
50:51tous les éléments négatifs ?
50:52Franchement,
50:53ça m'étonnerait.
50:54On parlait aussi du budget.
50:55La loi de finances
50:56a été votée.
50:58Donc, directement,
50:59elle impulse à peu près
51:000,6, 0,7, 0,8
51:01pour cent de croissance
51:02sur un an.
51:02Mais si on tient compte
51:03des droits de douane,
51:04on élimine presque tout,
51:05pas tout.
51:07Tout se neutralise,
51:08au final.
51:08Oui, c'est pour ça
51:09qu'au total,
51:10on va se retourner.
51:10Alors, il y a des croissances
51:11de BPA,
51:12compte tenu de la valorisation,
51:14le manque de soutien monétaire,
51:16à mon avis,
51:16le manque de soutien monétaire.
51:19Moi, ce qu'il faut jouer,
51:20c'est...
51:20Enfin, aujourd'hui,
51:21nous, on est revenus
51:22sur la tech il y a deux mois
51:22parce que c'est des grands gagnants.
51:24C'est des grands gagnants
51:24à la baisse du dollar,
51:25c'est des grands gagnants
51:26au projet de loi de finances,
51:27à la loi de finances.
51:28Donc, c'est légitime
51:29de voir la tech américaine
51:30revenue à ce niveau-là ?
51:31Oui, alors,
51:32ça a été un peu rapide aussi.
51:34Le problème,
51:35c'est que les marchés
51:35vont très vite.
51:36En termes de valo,
51:37on ne revient pas
51:37au niveau de décembre.
51:38Enfin, on n'est plus
51:39très, très loin,
51:40donc, il faut quand même
51:40un peu délivrer.
51:42Mais c'était une bonne idée
51:43de revenir.
51:43Maintenant,
51:44je conseillerais
51:44d'un petit peu d'alléger.
51:45Mais voilà,
51:47tous les marchés émergents
51:50ont aussi gagné
51:50parce que, finalement,
51:52la baisse du dollar,
51:53un certain nombre
51:54de marchés émergents
51:56sont très gagnants
51:57à la baisse du dollar.
51:58Pas seulement les coûties,
51:59aussi la dette émergente
52:00également,
52:01qui a bien performé.
52:04Donc, il faut jouer
52:05ses opportunités, quoi,
52:06à chaque fois.
52:07Et puis, en Europe,
52:08c'est autre chose.
52:09Small Cap ?
52:10Ah, ben voilà,
52:10parce qu'il faut jouer.
52:11Ah, ben oui,
52:12nous on joue depuis...
52:13C'est parti,
52:13c'est un vrai départ, là.
52:14Ah, vrai,
52:14on ne sait pas jamais
52:15combien de temps.
52:16Il y a eu beaucoup
52:16de faux départs.
52:17Mais là,
52:18on a quand même
52:18depuis fin février,
52:19je crois,
52:20la surperformance.
52:21Donc, ça commence
52:21à devenir sérieux.
52:22Et puis, surtout,
52:22ça a des fondamentaux.
52:23On a déjà encore
52:24une décote moyenne,
52:25alors qu'historiquement,
52:26on a une prime de 15%.
52:27Voilà, alors,
52:28les décotes se réduisent un peu,
52:29mais enfin, quand même,
52:30il reste beaucoup à faire.
52:32Et puis, surtout,
52:33les Small Cap,
52:34c'est plus immune
52:36à la hausse de l'euro
52:39et aux droits de douane.
52:41Donc, par définition,
52:42tu peux gagner là-dessus.
52:42Surtout,
52:43les Small Cap
52:43du Sud,
52:44que nous,
52:44on avait préconisé,
52:45l'Italie et l'espace.
52:46C'est la grande revanche du Sud
52:47quand on l'écoutique
52:48sur la dette.
52:49Là, c'est assez manifeste.
52:51Peut-être qu'il faudra
52:52commencer à regarder
52:53à nouveau
52:53les Small Cap allemandes,
52:55parce qu'il se passe
52:55des choses quand même
52:56plutôt sympas
52:56au plan budgétaire.
52:58Voilà, donc,
52:59oui, il faut...
53:01Il y a des poches
53:01d'opportunités quand même
53:02encore à exploiter
53:03dans ces marchés-là, c'est ça ?
53:04Ils craignent un peu partout.
53:04D'accord, ok.
53:05Mais acheter de l'ETF
53:06et SCI World All-Camp 2...
53:08C'est plus la bonne stratégie
53:09aujourd'hui.
53:09Franchement,
53:10ça me paraît un peu
53:11trop risqué
53:13par rapport à l'espérance
53:14objective de rentabilité.
53:15Un dernier mot.
53:16Il nous reste deux minutes,
53:17Jean-Pierre.
53:18Stabilisation des marchés
53:19obligataires.
53:20Alors, il y a les Etats-Unis,
53:21il y a la France.
53:21Moi, ce qui m'intéressait,
53:22c'est le moment Reeves
53:23au Royaume-Uni.
53:25Trois ans après
53:26la crise du mini-budget,
53:27le départ en une semaine
53:28ou huit jours
53:29de l'East-Russ.
53:30Dès qu'un gouvernement
53:31laisse penser
53:33qu'il s'écarte un peu
53:35de son narratif macro
53:36d'orthodoxie budgétaire,
53:38en l'occurrence
53:38concernant le gouvernement
53:39travailliste de Kirsten,
53:40ça peut très vite
53:41partir en vrille.
53:42Ah oui, bien sûr.
53:43Nous, la grande chance
53:44qu'on a par rapport
53:45au Royaume-Uni,
53:45c'est qu'on a la protection
53:46allemande.
53:47Voilà, c'est ça qui fait
53:48la grande différence.
53:49Sinon, ça fait, je pense,
53:50belle lurette
53:51qu'on serait retrouvés
53:53en grosse difficulté.
53:54D'ailleurs, les Etats-Unis
53:55aussi, ça commence un petit peu
53:56dans l'exceptionnel
53:57et dans la fin provisoire
53:59de l'exceptionnalisme américain.
54:01Il y a un peu de ça aussi.
54:02D'ailleurs, je pense,
54:04si on se projette
54:06sur le moyen terme
54:07à 5 ans, 10 ans,
54:09je pense que s'il y a bien
54:10un pays qui devra
54:11remonter les impôts,
54:12et pourtant,
54:13je ne suis pas un grand fan
54:13des impôts,
54:14mais ils ont de la place.
54:14Mais ils ont de la place.
54:16Recette publique
54:17en pourcentage du PIB,
54:1732%.
54:18C'est après Trump
54:19qu'on fera ça.
54:20Oui, mais voilà,
54:21on attendra un petit peu.
54:22En général,
54:23c'est les administrations
54:23démocrates qui comptent.
54:24Mais ça veut dire
54:25que dans cet intervalle,
54:26la découverte des prix
54:28est encore en cours
54:29sur ces marchés.
54:29Les primes de termes,
54:31notamment,
54:31ce phénomène-là
54:32de reconstitution
54:32des primes de termes
54:33n'est pas totalement terminé
54:35encore aujourd'hui ?
54:36En fait,
54:37ce qui monte,
54:37c'est le taux réel,
54:38fondamentalement,
54:39à cause des besoins
54:40de financement
54:40qui explosent.
54:41Et ça,
54:42c'est un sujet
54:42pour la Banque centrale.
54:43Et je pense,
54:45parce que finalement,
54:45même si tu mets
54:46les taux directeurs à zéro,
54:48je pense que les taux longs
54:49resteront assez élevés.
54:50Donc,
54:50le mouvement de pontification
54:52n'est probablement pas terminé,
54:53notamment en Europe,
54:54puisque la BCE va certainement
54:55baisser plus les taux
54:57que l'on le pense généralement,
54:58notamment à cause
54:59de la dégradation
54:59des conditions financières.
55:01Donc,
55:02après,
55:03est-ce que les taux réels actuels
55:04sont soutenables
55:04avec non seulement
55:05la croissance potentielle,
55:06mais également
55:07l'explosion
55:08des besoins de financement
55:09liés à la transition énergétique,
55:11géopolitique,
55:12numérique,
55:13démographique ?
55:13Je connais la réponse
55:14que tu apportes depuis longtemps.
55:16Voilà,
55:16les taux réels
55:17devront rebaisser.
55:19Et le seul acteur
55:20qui soit à mesure
55:20de faire baisser
55:21durablement les taux réels
55:22et les faire éventuellement
55:24passer en territoire négatif,
55:25c'est la Banque Centrale.
55:26La répression financière
55:27est encore là
55:27et nous accompagnera encore.
55:28Je n'ai pas le terme répression,
55:30je n'ai pas une répression.
55:31Enfin,
55:32c'est de la politique.
55:34Politique monétaire,
55:35parce qu'on en a besoin.
55:36Donc,
55:36on va arrêter
55:36les resserrements de bilan,
55:37là, déjà ?
55:38C'est sur la feuille de route ?
55:39Il y a des petits trucs
55:40qui se passent.
55:41Par exemple,
55:41je ne vais pas rentrer
55:42trop dans la technique,
55:42mais la réforme
55:43de l'USLR
55:45aux Etats-Unis,
55:46ça ressemble un petit peu
55:48à ce qu'on voyait
55:48après les mânes.
55:49Mais une banque américaine,
55:50ça reste une banque privée.
55:51Si elle n'a pas envie
55:53d'acheter de Treasuries,
55:54est-ce qu'elle ira quand même
55:54le faire ?
55:55Parce qu'on lui a donné
55:56la possibilité de le faire ?
55:57Elle a incité
55:57quand même à le faire.
55:59Enfin,
56:00il y a deux incitations
56:01dans la réforme.
56:01À la fois,
56:02libérer un peu de capital.
56:03L'espace.
56:04Il faut aller vers
56:05les crédits risqués
56:06parce que ça rapporte plus.
56:07Mais le buffer
56:08était relativement...
56:11ne favorisait pas
56:12en soi directement
56:13les Treasuries,
56:14les actifs non risqués.
56:15Là,
56:15on neutralise un peu plus
56:16le truc.
56:16Il y a une incitation
56:18quand même à y aller.
56:18Il y a une incitation
56:18mais ils ont d'autres idées.
56:21Si jamais ça ne marche pas.
56:23Et ça veut bien dire
56:24ce que ça veut dire.
56:25C'est-à-dire qu'il y a
56:25une prise de conscience
56:26chez les élites
56:27qu'il faut faire,
56:28qu'il faut commencer
56:28à réfléchir à la question.
56:29Il va falloir trouver
56:30de nouveaux acheteurs
56:31marginaux de Treasuries
56:33aujourd'hui.
56:34Surtout que sur les banques,
56:35ça avait beaucoup progressé
56:36après les mânes.
56:37Mais depuis 5 ans,
56:37ça stagne.
56:38Ça peut être 13%
56:40dans le bilan des banques américaines.
56:41Dans le bilan des GSIB,
56:42parce que c'est les GSIB,
56:43les banques systémiques
56:45qui vont être touchées
56:45et elles représentent,
56:46elles pratiquent presque
56:47les deux tiers
56:48des actifs bancaires.
56:48Merci Jean-Pierre.
56:49Jean-Pierre Petit
56:50qui était avec nous
56:50pour conclure
56:51ces six premiers mois
56:52de Donald Trump
56:54à la Maison Blanche,
56:54le président des Cahiers Verts
56:55de l'économie.

Recommandations