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  • il y a 2 jours
Hadrien Canter, cofondateur et directeur général d'Alta Ares, était l'invité de Laure Closier dans French Tech, ce lundi 8 décembre. Il nous fait part de la présentation de son système anti-drone avec intelligence artificielle embarquée aux présidents Emmanuel Macron et Volodymyr Zelensky, dans Good Morning Business. Retrouvez l'émission du lundi au vendredi et réécoutez la en podcast.

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Transcription
00:00C'est l'une des entreprises les plus prometteuses de la lutte anti-drone,
00:02une entreprise lancée sur le terrain de guerre en Ukraine.
00:05Adrien Canter, bonjour, vous avez grandi en Ukraine, vous parlez ukrainien, vous parlez russe aussi,
00:09vous travaillez avec des dronistes ukrainiens depuis le début du conflit.
00:13Vous êtes le fondateur, le cofondateur et directeur général d'Alta Ares.
00:16Vous êtes venu nous voir il y a quelques mois lors d'une attaque de drones spectaculaire à l'intérieur de la Russie.
00:21On va parler défense européenne ensemble ce matin.
00:23Vous avez présenté au président Zelensky et Macron votre système anti-drone avec l'intelligence artificielle embarquée
00:29quels ont été les retours ?
00:31Bonjour, les retours ils sont de taille tout d'abord.
00:36Il y a une vraie volonté politique de renforcer les systèmes de lutte anti-aérienne,
00:41pas que les drones mais aussi d'autres types de menaces comme les missiles de croisière aussi.
00:45Et tout l'enjeu de la France ça va être de fournir plusieurs systèmes qu'on appelle multicouches
00:49qui ont chacun une zone ou un rayon d'action qui vont pouvoir essayer de traiter ces différentes menaces.
00:54Et dans le cas de la visite du président Zelensky il y a deux semaines et demie à Paris,
01:00Emmanuel Macron a souhaité réunir les acteurs historiques et émergents de la filière drone et de l'armement française
01:08pour pouvoir présenter au président Zelensky les différentes capacités qu'on pouvait mettre à leur disposition
01:14pour protéger le ciel ukrainien.
01:16Alors expliquez-nous un petit peu en quoi consistent vos drones anti-drone.
01:19Donc c'est des appareils incroyables qui volent à près de 600 km heure, c'est ça ?
01:24Et qui ont une IA pour pouvoir détecter et intercepter les drones ennemis, c'est ça ?
01:29Tout à fait.
01:30Aujourd'hui Altares a une brique logicielle comme une brique hardware.
01:34La brique logicielle va venir contrôler le drone de manière autonome.
01:38C'est-à-dire qu'avec l'IA on va venir détecter des pixels,
01:41puis faire du tracking et asservir les moteurs de ces drones-là.
01:44Ces drones-là, donc le hardware maintenant, il y en a deux types.
01:47Il y a pour la moyenne portée, donc ça va être des drones, on va dire qu'on appelle X-Wing,
01:52et d'autres affix-wings qu'on appelle le Blackbird,
01:56qui eux vont à 670 km à l'heure,
01:58qui sont faits en France avec une turbine qui est made in France
02:01par une entreprise qui est basée en Alsace.
02:04Et c'est le savoir-faire français finalement qu'on va venir proposer
02:07à des pays qui font face à ce type de menaces,
02:09qui vont de plus en plus vite, qui sont de plus en plus véloces,
02:12pour protéger finalement leurs infrastructures, mais aussi leurs villes.
02:15Donc on envoie quelque chose très vite sur le drone pour le détruire, quoi.
02:19C'est ça, on envoie une...
02:20Exactement.
02:21Il y a différents types de protections pour lutter contre les drones,
02:25et nommément les drones type Shed,
02:27qui sont ceux qui sont envoyés par la Russie chaque nuit sur les villes ukrainiennes.
02:30On a effectivement des missiles traditionnels anti-aériens
02:33que proposent des grosses sociétés françaises,
02:35qui sont très efficaces mais très chères.
02:36Et après, il y a finalement ce moyen de lutter face à un drone,
02:41avec un autre drone, qui sont beaucoup moins chers,
02:44et qui permettent finalement de répondre à cette menace
02:47où il y a une quantité qui devient une qualité intrinsèque,
02:50parce qu'il y a cette logique de saturation de l'espace anti-aérien.
02:55Mais du coup, le futur de la guerre, c'est des batailles IA contre IA,
02:59parce que là, votre drone, il est piloté par des algorithmes,
03:03mais les drones en face aussi.
03:05Moi, j'avais encore l'idée du pilote de drone,
03:07mais en fait, c'est même plus ça.
03:08La réalité, c'est que c'est des drones
03:09qui sont complètement autonomes aujourd'hui,
03:12et qui vont s'affronter et s'intercepter l'un l'autre, en réalité.
03:15Alors, il faut faire un constat,
03:17il y a effectivement une automatisation du champ de bataille.
03:20En revanche, et c'est un point très important,
03:23l'humain reste au cœur du processus décisionnel.
03:26Pourquoi ?
03:27C'est lui qui va faire décoller le drone,
03:30et c'est lui qui va venir faire déclencher la charge explosive,
03:32quand le drone se rapproche de manière autonome face à l'autre cible.
03:36Donc, l'humain reste vraiment au cœur de ce processus décisionnel,
03:39et j'irais même plus, malgré cette automatisation de la guerre,
03:43finalement, il y a plus de visibilité pour l'humain,
03:45parce qu'auparavant, lorsqu'on tirait un missile
03:47pour intercepter une cible en l'air,
03:50on ne pouvait pas le faire revenir,
03:51parce qu'il n'y avait pas de flux vidéo.
03:52Sur un drone, il y a un flux vidéo qui permet d'être récupéré.
03:55Donc, finalement, l'humain voit ce qui se passe tout le long,
03:57et même si, effectivement, il ne pilote plus,
04:00donc on appelle ça un opérateur,
04:02il peut toujours avoir la main et annuler la frappe,
04:05parce qu'il y a un retour vidéo en permanence,
04:07environ 33 millisecondes de latence.
04:10Donc, c'est un point important qui permet de montrer
04:11que l'IA, finalement, et l'automatisation avec la technologie,
04:15permet d'avoir quand même l'humain au cœur du processus décisionnel,
04:18et éviter des tirs fratricides.
04:20Vous disiez, la qualité, c'est aussi la quantité,
04:23aujourd'hui, en saturant le ciel.
04:25Dans vos drones intercepteurs,
04:27vous voulez en fabriquer 4000 par an,
04:29dans une usine, qui est un endroit secret,
04:32mais on a les capacités industrielles pour arriver à faire ça ?
04:37La France a vraiment un bassin technologique et industriel formidable.
04:42Il y a de nombreuses entreprises qui ont les capacités
04:44de passer à l'échelle.
04:46Des industriels plus historiques,
04:48qui peuvent, effectivement, aider des entreprises,
04:51la BITD, donc la Base Industrielle Technologique de Défense,
04:54à passer à l'échelle.
04:55L'enjeu pour cela reste des commandes.
04:57Nous, Altares, on s'est mis en disposition
05:00pour répondre à ces commandes,
05:02aussi bien du côté ukrainien, mais dans toute l'Europe.
05:04Mais vous ne les avez pas, les commandes, là, pour l'instant ?
05:06C'est un processus contractuel qui est assez long,
05:09mais il y a un intérêt très, très fort,
05:10de la part, non seulement de l'Ukraine,
05:12mais de l'ensemble des pays qui sont sur le flanc oriental
05:15de l'alliance atlantique nord.
05:16Et tous ces pays-là vont chercher à s'armer
05:19de ce type de dispositifs qui sont combat proven,
05:22parce qu'ils sont aussi recommandés par l'OTAN.
05:25Nous avons un appui important de la part de l'OTAN
05:27qui pousse nos systèmes,
05:29parce que c'est ceux qui ont été testés
05:31par l'OTAN, aussi bien en Pologne qu'en France,
05:34et qui sont aujourd'hui efficaces,
05:35parce qu'on a plusieurs chahed abattus avec nos systèmes.
05:38Mais jusqu'à quel point on a ces capacités industrielles
05:40et surtout technologiques ?
05:41C'est-à-dire quel pourcentage de composants
05:43sont made in France ou made in Europe ?
05:45Parce qu'il y a un vrai sujet de souveraineté, évidemment.
05:48Ça peut être fabriqué en France,
05:49mais on peut imaginer que les composants,
05:51que les puces, que les caméras soient américains ou chinois.
05:53Est-ce qu'on risque pas un scénario à la F-35,
05:55vous savez, où on a beaucoup dit que finalement,
05:57on était très dépendant en termes de mise à jour logicielle
05:59des Américains, et qu'au final,
06:01même si on achète des équipements américains,
06:04on n'en est jamais vraiment le propriétaire ?
06:05Est-ce que c'est pas le même problème, finalement ?
06:07C'est le même problème, je vous le confesse.
06:10Il y a cependant des points de référence à avoir.
06:14L'exemple de Dassault et du Rafale,
06:16qui est finalement souverain à 100%,
06:18illustre que même sur des systèmes très compliqués,
06:21comme des avions de chasse qui ont des milliers
06:24de composants à l'intérieur,
06:25on est souverain de bout en bout.
06:27Et tout l'enjeu aussi pour Altares aujourd'hui,
06:29c'est d'avoir une supply chain qui est européenne.
06:31Parce que la plupart des drones intercepteurs
06:33qui sont utilisés en Ukraine,
06:34dans lesquels notre IA est intégrée,
06:36ont des composants principalement asiatiques.
06:39L'enjeu pour Altares,
06:40c'est d'avoir finalement des lignes de production en France
06:43qui intègrent des composants européens.
06:45Et on a, là encore, des sociétés en Europe,
06:48pas que en France,
06:49qui fournissent les matériaux premiers
06:52pour pouvoir avoir cette supply chain
06:54finalement européenne et souveraine.
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