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  • il y a 22 heures
Cyrille Pauthenier, cofondateur et PDG d'Abolis Biotechnologies, était l'invité de Laure Closier dans French Tech, ce lundi 17 novembre. Il nous fournit des solutions industrielles sur mesure basées sur les micro-organismes naturels ou modifiés, dans Good Morning Business. Retrouvez l'émission du lundi au vendredi et réécoutez la en podcast.

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Transcription
00:00Retour de la matinale de l'économie, objectif produire en France.
00:03Notre invité ce matin c'est Cyril Potenier, bonjour, vous êtes le cofondateur et PDG d'Abolis Biotechnologie,
00:08une pépite de la chimie verte, vous êtes basé dans l'Essonne, vous fournissez des solutions industrielles sur mesure,
00:15basées sur les micro-organismes naturels ou modifiés, vous allez nous expliquer tout ça avec des mots en français.
00:21Vous travaillez sur la production de principes actifs pour les corticoïdes, qu'est-ce que vous faites exactement ?
00:26Déjà pour comprendre le cœur du métier de ce qu'on fait, c'est de prendre un micro-organisme qui mange du sucre et éventuellement fait de l'alcool
00:35et le transformer pour qu'il mange du sucre et qu'il fasse le produit chimique qui nous intéresse.
00:39Ça c'est vraiment le cœur du métier et ce qu'on fait depuis 11 ans maintenant pour différents grands comptes.
00:45Et donc après la question c'est quel est le produit chimique qui nous intéresse ?
00:48Et donc en l'occurrence dans ce partenariat avec EuroAPI, on va se rebaser sur une longue expérience qu'a eu Sanofi
00:55avant de devenir EuroAPI, sur la production de corticostéroïdes à partir de levure
01:02et donc reprendre ce travail pour l'amener plus loin
01:05puisque les enjeux économiques aussi ont changé depuis que ce projet a démarré dans les années 90.
01:11Donc on vous commande un truc et après vous, vous essayez de faire travailler vos micro-organismes
01:16pour qu'ils arrivent à ce que vous voulez ?
01:18Oui, le cœur c'est d'arriver à comprendre comment les organismes vivants, naturels, les plantes, les champignons, les hommes
01:26transforment les molécules les unes derrière les autres, donc font de la synthèse,
01:31comme on fait de la synthèse chimique dans notre cellule, c'est ce qu'on appelle le métabolisme.
01:34Et le cœur du métier c'est de reprogrammer ce métabolisme pour qu'on fasse, pour qu'on fasse ce qu'on veut.
01:40Donc nous on va séquencer des plantes, on va séquencer des organismes vivants,
01:43on va récupérer ces gènes, ces gènes on va les mettre dans une levure et le but du jeu c'est de faire en sorte
01:47qu'elles produisent beaucoup du produit d'intérêt pour que ce soit économiquement viable.
01:50Et donc en partant de ces micro-organismes mangeurs de sucre et donc ils vont transformer le sucre en produit,
01:58on arrive à un anti-inflammatoire en fait, c'est ça l'idée ?
02:01Alors, ce que Sanofi avait démontré déjà, c'est qu'on était capable de faire de l'hydrocortisone.
02:08Donc c'est du cortisol, c'est ce que vous avez dans les crèmes.
02:10Donc ça, ça marchait déjà, mais industriellement ce n'était pas encore rentable.
02:17Nous on va repartir de ce travail-là, l'objectif n'est pas de faire directement la cortisone,
02:22c'est de faire un intermédiaire chimique avancé qui permet de faire une vingtaine de corticostéroïdes
02:27en un minimum d'étapes de chimie.
02:30Si vous regardez aujourd'hui comment un corticostéroïde est fait,
02:33il y a une première étape, on va faire une extraction d'une plante,
02:36ensuite il y a une conversion biotech pour faire un intermédiaire vraiment basique
02:40et cet intermédiaire, on va faire une 10-15 étapes de chimie dessus pour arriver au produit final.
02:45Nous ce qu'on va faire, c'est faire une coupe en fait dans cette chaîne
02:49et arriver à faire un intermédiaire beaucoup plus avancé
02:52pour qu'avec 2, 3, 4 étapes de chimie, on puisse faire une vingtaine de produits du quotidien.
02:57Tout ça en France, parce qu'il y a un enjeu de souveraineté européenne
03:01pour avoir des produits qui sont à proximité et pas en Chine ?
03:05Oui, en France, donc sur le site d'Elbeuf et de Vertolet, d'EuroAPI,
03:10et peut-être une partie en Allemagne sur la chimie.
03:16Oui, l'enjeu c'est d'arriver encore une fois à maîtriser la supply chain,
03:19donc la rendre plus simple et pouvoir se baser sur des matières premières
03:23qui sont 100% faites en France.
03:25Et ça, ça faisait partie du cahier des charges dès le départ.
03:27Et ce mode de production, par fermentation, on peut dire ça comme ça,
03:32c'est unique au monde ou c'est une technologie que vous avez affinée et peaufinée ?
03:37Et deuxième question, c'est quoi le potentiel derrière ?
03:40On parle des corticoïdes, mais est-ce que ça pourrait être adopté
03:43pour d'autres types de médicaments, par exemple ?
03:45Déjà, si on reprend la base, l'essentiel des antibiotiques
03:48qui sont aujourd'hui sur le marché, à quelques exceptions près,
03:50sont faits par fermentation.
03:52Après, certains sont modifiés chimiquement,
03:54mais la base est faite par fermentation.
03:59On avait des acteurs très très forts en Europe là-dessus.
04:02Malheureusement, une grosse partie de ces capacités sont parties en Inde ou en Chine.
04:05Il y a encore quelques petits acteurs en Europe qu'il faut préserver.
04:08Ensuite, on n'est pas les seuls à faire ce métier.
04:11Il y a des grosses compétences chez nous en France,
04:14d'une manière générale, à l'échelle de l'Europe, pas énormément.
04:18Ensuite, beaucoup aux États-Unis et surtout en Chine.
04:20Donc, on n'est pas les seuls, on est toujours dans une course.
04:22Maintenant, on se base sur 20 ans de travail qui ont été faits par Sanofi.
04:28On a aussi nos propres idées sur comment il faut faire les choses
04:30pour être capables d'amener un procédé en compétition en direct avec la Chine et l'Inde.
04:38Et puis surtout, c'est maîtriser la supply chain.
04:40Et puis c'est aussi en diminuant le nombre d'étapes de chimie.
04:43Au lieu d'avoir 12 à 18 mois entre le moment où on commence un batch
04:46et le moment où on est sur l'étagère du pharmacien,
04:48réduire ça à 3 à 6 mois.
04:50Et ça, c'est essentiel si on veut aussi réduire les fluctuations
04:54et les pénuries dans les pharmacies.
04:56Merci. Non, allez-y.
04:58Non, non, et c'est applicable.
05:00On va dire, si on regarde tous les médicaments aujourd'hui,
05:03c'est peut-être 10% sur le nombre.
05:06Mais si on regarde sur vraiment les médicaments du quotidien
05:08et les plus importants en cas de problème majeur,
05:11on va couvrir 40, 50, 60%.
05:14Merci beaucoup Cyril Potenier d'être venu ce matin
05:16dans la matinale de l'économie.

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