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  • il y a 2 jours
Ce vendredi 5 décembre, dans sa chronique USA Today, Jean-Louis Nakamura, responsable de la boutique Global Equities chez Vontobel, s'est penché sur le rachat de Warner Bros par Netflix pour 83 milliards de dollars, l'éventualité d'un risque sur les CapEx avec les hyperscalers US, la résilience des marchés face à l'incertitude, le choix de Trump sur le prochain président de la Fed, le soutien du budget US à l'activité en 2026, ainsi que le carton de la transition énergétique en 2025. Cette chronique est à voir ou écouter du lundi au vendredi dans l'émission BFM Bourse présentée par Antoine Larigaudrie sur BFM Business.

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00:00BFM Bourse commence, Wall Street ouvre. Soyez les bienvenus pour cette nouvelle édition de
00:08vendredi BFM Bourse en direct des marchés à mes côtés. Aude Kersulek, bonjour Aude.
00:14Bonjour. On va juste regarder comment ouvre Wall Street encore une fois on est dans le vert un
00:20petit peu partout, tout proche maintenant des records absolus sur le S&P 500 même si comme
00:25à Paris on avance à petit pas. Oui après la prudence d'hier avec les indices américains qui n'avaient pas
00:30fait grand chose, cette fois-ci les trois indices s'accordent pour ouvrir dans le vert c'est plus
00:350,17% pour le Dow Jones à 47 934 points, plus 0,3% pour le S&P 6 876 points et puis le Nasdaq plus 0,46% 23 613 points.
00:50Tandis qu'à Paris on montait quand même au cours de la séance, ça s'est réduit nos gardes puisqu'on est
00:54à plus 0,02%. Et la volatilité qui baisse aussi l'indice VIX du côté des 15 70. Aude juste on a
01:02quand même un méga deal du siècle sur le feu, il concerne les médias et c'est finalement Netflix
01:09qui remporte la mise autour de Warner Bros, c'est une date. Transactions à 72 milliards de dollars,
01:1627 75 dollars par action ça avait été annoncé au début 28 dollars par action donc on avait mis
01:2283 milliards ça a été réajusté à la baisse mais quand même elle avait clôturé hier à 24 50 donc il y a une vraie
01:29surprime d'achat, grande majorité de cash donc pour Netflix qui a remporté la bataille parce que
01:35Warner Bros était quand même convoité par Comcast, par Paramount aussi d'ailleurs et ce que disent les
01:41médias américains c'est que Paramount avait fait une offre supérieure à 30 dollars l'action donc ce
01:48sera à voir les raisons de pourquoi Netflix l'a emporté. C'est gros pour Netflix parce que
01:53évidemment Netflix empare du studio de production centenaire de Warner Bros mais aussi de la plateforme
01:59de streaming HBO donc ça veut devenir un gros catalogue Netflix. Ils m'ont notamment rajouté Harry Potter ou encore
02:06Game of Thrones alors on a les chaînes d'information CNN qui font partie du gros groupe Warner Bros normalement
02:12qui ne font pas partie de ce deal parce que ça va faire ce sera un spin-off qui sera fait Warner Discovery qui sera donc
02:20qui restera indépendant et puis évidemment sur un tel deal on attend le commentaire de l'administration
02:27américaine pour le moment ce qui est rapporté c'est que quand même il verrait ça d'un oeil plutôt sceptique mais on attend que
02:33Donald Trump s'écrime sur le sujet. Effectivement on attend plus Donald Trump que les autorités de concurrence quoi finalement c'est
02:39non mais c'est intéressant parce que c'est vraiment un deal du siècle là c'est pas souvent que ça arrive. Et ce qu'il va falloir regarder parce que là
02:45Netflix s'embaisse quand même de 3,4% c'est aussi l'impact sur les groupes de cinéma, les exploitants de cinéma parce que forcément
02:51Netflix va privilégier sa plateforme au détriment de ce qui va sortir en salle
02:55donc ça devrait pas être bon pour des groupes comme AMC ou Cinemark. Et Warner
02:59Petite hausse 3,4% donc on prend tout ça en compte mais effectivement c'est un deal très complexe et qui fera date
03:07Oui oui effectivement et puis un des plus gros dans le secteur des médias de ces dernières années. Franchement c'est
03:13c'est assez énorme et c'est le menu du jour de notre
03:18actualité parce que il reste pas mal de sujets sur le feu et on attend notamment dans une demi-heure maintenant
03:24les chiffres de l'inflation à travers la publication des revenus et dépenses des ménages
03:28le fameux
03:29PCE c'est la mesure
03:32de l'inflation préférée de la Fed
03:33évidemment tout sera
03:35décortiqué pour avoir un petit peu
03:38à l'oeil les impacts monétaires de tout cela
03:40pour en parler tiens on va
03:42on va se diriger vers Zurich avec
03:44Jean-Louis Nakamura de Vontobel. Bonjour
03:46Bonjour
03:47Merci d'être avec nous. Alors on va parler un petit peu
03:50de cette économie américaine on parle beaucoup de cette fameuse reprise en cas
03:56c'est-à-dire il y a une sorte de dichotomie qui est faite entre d'un côté l'IA qui dégage
04:05toujours plus de capex d'investissement et de l'autre côté des inquiétudes et des
04:11instabilités fondamentales sur les pans traditionnels de l'économie. Quel est votre regard là-dessus ?
04:17Alors cette évolution
04:19elle est stable. On peut résumer
04:20beaucoup de graphiques qui montreraient qu'effectivement on a
04:23une évolution phytophrénique
04:24de l'économie américaine depuis déjà de
04:27nombreux mois voire de plusieurs trimestres
04:28avec les retombées très positives
04:30des dépenses d'investissement des hyperscalers
04:33américains et de l'autre côté
04:34tout ce qui n'est pas relaté
04:36qui est connecté à la tech d'une manière ou d'une autre
04:38qui ne bénéficie pas des retombées de ces investissements
04:40monstrueux qui est plutôt dans une
04:42situation de vulnérabilité extrême avec un
04:44emploi qui se contracte et des indicateurs
04:46avancés qui sont plutôt dans le rouge déjà depuis un
04:48certain temps. Donc toutes les caractéristiques finalement
04:50d'une récession dans certains secteurs alors qu'on a
04:52plutôt une très forte contribution dans l'autre
04:54ce qui explique finalement au total
04:56l'effet net étant positif que l'économie américaine
04:58est plutôt mieux résistée cette année que ce qui était
05:00ici bien entendu. Alors la vraie question
05:02maintenant qu'on commence à se projeter sur 2026
05:04c'est lequel de
05:06deux segments du cas est-ce que c'est celui qui
05:08pointe vers le haut qui monte le capex des
05:10hyperscalers américains qui va s'affaiblir en 2026
05:13entraînant l'économie
05:14américaine plutôt vers un ralentissement ou à l'inverse
05:16est-ce que celui-ci va se maintenir et puis on a
05:19le segment qui était jusqu'à présent le plus faible
05:21des deux qui va atteindre une sorte de plancher et
05:24rebondir. Nous on est très clairement plutôt dans
05:26la deuxième catégorie des gens qui pensent qu'il n'y a
05:30pas de raison en tout cas certainement pas en 2026
05:32que les efforts d'investissement des
05:34hyperscalers américains ralentissent.
05:36On aura un léger tassement du taux de croissance
05:38ça c'est certain. En revanche on va rester sur des
05:40volumes extrêmement importants et ça va continuer à avoir des
05:44effets d'entraînement positifs sur l'économie
05:46américaine pendant que de l'autre côté les segments les plus
05:49traditionnels cycliques de consommation non
05:55discrétionnaire pourraient atteindre sous l'effet à la fois de la
05:58désinflation mais aussi de certains effets très indirects de la
06:02politique macroéconomique voire de déréglementation dans le secteur
06:05financier reprendre un peu de poil de la bête et ré-acceler dans le
06:09courant de l'année 2026. Donc au total plutôt un effet net positif qui
06:13réentraînerait la croissance américaine après un essoufflement
06:15en 2025 vers quelque chose de légèrement supérieur l'année prochaine.
06:19La question qu'on peut se poser également du côté de la réaction de la
06:24FED, de la réserve fédérale américaine à propos de cette situation un
06:29petit peu bipolaire de l'économie américaine. Est-ce que vous ne trouvez
06:34pas que le marché en ce moment a tendance à être extrêmement extrêmement
06:39alors on dit complaisant mais voilà intégré peut-être un peu trop de la
06:44souplesse monétaire et est-ce que tout ça ne serait pas lié aussi à une
06:48mauvaise évaluation du rôle que pourrait jouer Kevin Assett. Il est donné
06:54comme nouveau patron de la FED, homme très fidèle évidemment à Donald Trump
06:59mais enfin on se souvient que lors du premier mandat de Donald Trump il avait
07:02imposé à la tête de la FED un candidat dont pas grand monde voulait qui
07:06s'appelait Jérôme Powell et qui a fait le job. Est-ce que finalement on
07:10pourrait pas avoir une FED qui reste un petit peu plus orthodoxe
07:14concernant la politique monétaire que prévu ?
07:17Alors je vous rejoins sur un point puis peut-être que j'en tirerai pas tout à
07:20fait les mêmes conclusions. Je vous rejoins sur un point c'est que rien n'est
07:22enfin s'agissant de Kevin Assett comme futur possible voire probable
07:26président de la FED, rien ne garantit qu'une fois nommé effectivement il ne
07:31devienne pas un nouveau Jérôme Powell lui-même puisqu'on attendait
07:34le président Trump durant son premier mandat attendait sans doute beaucoup de
07:37Jérôme Powell et puis peut-être qu'il a été sans doute un peu déçu et
07:40effectivement on pourrait tout à fait s'inscrire dans cette dynamique là une
07:43fois qu'il est nommé il est a priori inamovible et il va devoir tenir compte
07:47d'une pluralité d'opinions au sein du FOMC et devra composer avec une réalité
07:53les conseils et aussi le cadrage des économistes de la FED et donc rien ne
07:57garantit qu'on va lâcher les vannes monétaires grand ouvert. Mais je pense
08:00qu'on n'a même pas besoin de ça c'est là où je diffère un petit peu avec
08:02votre sentiment de complaisance des marchés. Je crois que les marchés
08:06ils restent suspendus à la FED. J'ai eu l'occasion dans un Good Morning Market
08:10il y a quelques semaines juste la veille des résultats de Nvidia de commenter la
08:14énervosité à l'époque des marchés vis-à-vis des hyperscalaires américains
08:17puisqu'on était au bout de deux semaines déjà de consolidation assez
08:19importante et je faisais remarquer que c'était peut-être complètement un hasard
08:22si cette consolidation avait débuté au moment où Jérôme Powell avait
08:27initialement émis l'idée que peut-être une baisse des taux en décembre n'était
08:30pas acquise. Il a fallu finalement attendre les résultats de Nvidia mais
08:34surtout derrière un commentaire je crois que c'est John Williams pour dire si je
08:37pense que compte tenu de l'évolution du marché du travail on va devoir le faire
08:40pour que le marché repart de l'avant. Pas tout à fait sur la même dynamique
08:44qu'auparavant mais repart de l'avant. Donc ça veut dire que le marché a besoin
08:48d'avoir une certaine visibilité sur l'évolution des taux pour rester
08:53suffisamment confiant sur le fait que la dynamique des hyperscalaires va
08:56rester et va être suffisamment forte pour plus que compenser le côté fragile
09:00et vulnérable qu'on évoquait sur le reste de l'économie américaine. Et cette
09:03fenêtre de visibilité moi je pense qu'on l'a au moins jusqu'au printemps.
09:07C'est-à-dire que tant qu'on reste dans ce côté très à tonne de l'économie
09:10traditionnelle avec un marché du temps pour l'emploi qui non seulement ne
09:13crée plus d'emplois mais voire en détruit, en net et avec une désinflation
09:17on verra avec le PCE dans un instant ce qu'il en est mais qui devrait plutôt
09:20continuer. La fenêtre de visibilité est assez claire, la Fed devrait continuer à
09:25baisser ses taux au moins tant qu'on n'a pas un redressement des indicateurs
09:28avancés sur la partie la plus traditionnelle notamment dans sa composante.
09:32Très bien très bien. Aude Kersulek vous aviez des informations.
09:36Oui parce qu'en fait Kevin Assett s'est exprimé il y a peu sur Fox News et c'est
09:40vrai qu'il a l'air d'être quand même très pro-croissance. Il disait qu'un taux de
09:44croissance de 3% pour le premier et deuxième trimestre serait décevant et alors sur la
09:52baisse de taux de décembre il dit qu'il votera 25 si c'est proposé mais qu'évidemment
09:57il faudra aller beaucoup plus bas. Et d'ailleurs Bank of America dit que les
10:02marchés vont commencer à presser une coupe aussi pour janvier.
10:06Oui et ça explique d'ailleurs les chiffres très élevés de probabilité c'est à dire
10:09que non seulement on price quelque chose qui est déjà fait déjà dans les cours mais
10:13on price peut-être que l'action sera supérieure. Maintenant il va falloir délivrer.
10:19Et Jean-Louis Nakamura du côté des allocations d'actifs, évidemment on voit que toute la
10:25tension s'est portée autour de l'intelligence artificielle mais pas que. Il y a certains
10:31secteurs à regarder de plus près en cette fin d'année.
10:35Oui alors effectivement tout le monde a regardé encore une fois les performances des
10:41hyperscalers américains mais dans d'autres secteurs, parfois des secteurs qui n'étaient
10:45pas forcément attendus par le consensus en tout début d'année, notamment certains segments
10:48de la transition énergétique contre toute attente et contre finalement l'idée que
10:52M. Trump allait finalement très peu favoriser ces sous-secteurs-là. On fait très très
10:57bien cette année et on continue de penser qu'ils vont continuer à faire très très
11:00bien l'année prochaine parce que ce sont une des variables aussi de progrès, de
11:04déploiement des capacités en intelligence artificielle, pas que d'ailleurs. Et on voit
11:08qu'aujourd'hui les opérateurs qui sont les mieux positionnés, qui paradoxalement
11:12vont bénéficier de certaines mesures restrictives de M. Trump vis-à-vis des énergies renouvelables
11:15qui augmentent le pouvoir de marché des opérateurs déjà existants et leur capacité
11:19à marger, on fait très bien en 2005 et on continue de penser qu'elles vont
11:22faire très bien en 2026. Donc voilà, c'est important de se focaliser sur
11:28l'IPS Scalaure mais derrière il y a toute une chaîne qui peut indirectement
11:30en bénéficier. Il y a aussi les valeurs financières qui ont bien fait et qui
11:35sans doute par anticipation d'un plan de déréglementation bancaire qui pourra
11:38intervenir sur la première moitié de l'année prochaine. Nous on pense que c'est
11:42quelque chose qu'il faut continuer à jouer. Et puis il est peut-être un petit
11:44peu tôt mais si je suis cohérent avec ce que je vous racontais tout à l'heure,
11:47il va falloir peut-être penser à jouer un petit peu les cycliques en toute fin d'année
11:51voire en début d'année prochaine dans l'espoir peut-être d'un possible
11:55rebond de la partie la plus traditionnelle de l'économie américaine.
11:58Merci infiniment Jean-Louis Nakamura de Vintobel d'avoir été avec nous en direct
12:02de Zurich. Merci d'avoir commenté cette actualité macro et micro américaine
12:08évidemment très très abondante.
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