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  • il y a 5 heures
Ce jeudi 4 décembre 2025, Jérôme Tichit a reçu Benoît Derigny, président de ManpowerGroup France, Gino Balderacchi, DRH Compass Group France, Florence Mélique, senior vice-présidente du groupe Visa, et Olivier Girard, président d'Accenture France et directeur des opérations EMEA, dans l'émission La France a tout pour réussir sur BFM Business. Retrouvez l'émission le vendredi et le samedi et réécoutez la en podcast.

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00:00BFM Business, la France a tout pour réussir. Jérôme Tichit.
00:12Rebonjour, deuxième partie de la France a tout pour réussir. Nous sommes toujours en direct du CESE à Paris, le Conseil économique, social et environnemental à l'occasion de la 20e édition des Etats de la France, traditionnellement consacrée à l'attractivité de notre pays.
00:25Dans cette deuxième partie, on va continuer à parler des points forts et des points plus faibles de la France, donc aux yeux des groupes internationaux.
00:33Dans quelques minutes, on parlera notamment de l'innovation et la compétitivité avec Visa et Accenture.
00:38On met tout de suite un zoom notamment sur le recrutement et sur les politiques de formation avec mes deux premiers invités qui représentent Compass Group et Manpower Group.
00:46Messieurs, bonjour. Je vous présente rapidement Benoît Dorigny, président de Manpower Group France et à vos côtés Gino Balderaki. Je l'ai bien prononcé ?
00:55Absolument.
00:56DRH de Compass Group France. Je commence avec vous Benoît. D'abord une fiche d'identité comme je le fais avec tous nos invités.
01:04Manpower Group qui s'appelait Manpower, c'est à l'origine un groupe qui est né aux Etats-Unis juste après guerre sur le marché de l'intérim.
01:11En France, vous comptez plus de 9000 collaborateurs. Vous avez plus de 700 implantations dans tout le territoire. Quelques chiffres clés encore, 250 000 intérimaires en mission, 1,3 million de missions contractées chaque année et 35 000 formations dispensées chaque année.
01:27Est-ce que la fiche d'identité est à jour ?
01:30Quasiment tout est dit. Trois activités. Manpower, Expertise pour les services numériques et Talent Solutions pour tout ce qui est Conseil RH.
01:37Voilà pour Manpower Group puisque c'est la nouvelle appellation du groupe.
01:41Vous dites souvent qu'il faut changer de regard sur l'emploi. On commence cette émission en parlant des métiers manuels, des métiers techniques qui souffrent d'un trop fort déficit d'attractivité.
01:55Oui, parce qu'en fait, on est face à une transformation démographique majeure qui est déjà en cours et donc c'est une tendance de fond sur le marché du travail qui fait que ces métiers sont déjà en tension et ça ne va pas s'arranger.
02:07Juste un point de repère. La population active à partir de 2035 commence à décroître et dès cette année, on a plus de décès que de naissances en France.
02:15Absolument. Donc les tensions qu'on observe sur toute une série de métiers techniques et manuels ne vont que se raffirmer et c'est essentiel dans un contexte de volonté, de réindustrialisation et de souveraineté de la France.
02:27Donc ça, c'est le constat. Qu'est-ce qu'on fait ? Quelles sont les préconisations de Manpower Group ?
02:33Assez simplement, mais beaucoup plus compliqué à mettre en œuvre. La première, c'est qu'il faut changer de regard sur les métiers techniques.
02:37On est dans un pays auquel j'appartiens et dont je suis fier, mais sur lequel on valorise davantage les métiers dits intellectuels que les métiers dits manuels.
02:45Et je pense que là, il faut vraiment changer de regard. C'est des métiers qui ont du sens. C'est des métiers qui sont concrets.
02:50C'est des métiers sur lesquels on voit le résultat de ce que l'on fait et c'est souvent des métiers non délocalisables.
02:54Donc un, travailler sur l'attractivité et deux, du coup, travailler sur la formation pour faire en sorte de ramener le plus proche possible l'univers de la formation et de l'école avec le monde professionnel.
03:04Et peut-être un troisième élément, c'est favoriser les passerelles. On peut démarrer par un métier technique et peut-être ensuite évoluer sur un métier dit plus intellectuel.
03:12Alors qu'en France, quand on a pris une filière, c'est compliqué d'en sortir ensuite.
03:15On est soit un col bleu, soit un col blanc, c'est ça ?
03:18C'est exactement ça.
03:18Voilà, nous sommes tous les trois en col blanc. Enfin, je crois, Gino, aussi.
03:22Difficile de le cacher.
03:24Absolument. Je le disais, vous êtes le DRH de Compass Group France.
03:29Compass Group, c'est un groupe britannique, leader mondial de la restauration sous contrat.
03:33Présent dans 30 pays, qui emploient dans le monde pas loin de 600 000 salariés.
03:38De grosses ambitions pour le groupe aux États-Unis et en Europe, avec de nombreuses acquisitions.
03:43En France, implantation depuis 1999.
03:47245 millions de repas servis chaque année.
03:50Vous avez 3 000 clients, entreprises, administrations, écoles, hôpitaux, EHPAD.
03:55Il y a aussi, je crois, une branche événementielle.
03:56Au total, plus de 10 marques.
03:59Parce qu'on parle de Compass Group, mais les salariés, les utilisateurs presque que nous sommes, on le connaît sous d'autres marques.
04:06C'est quoi les principales marques du groupe Compass en France ?
04:09Non, c'est tout à fait vrai.
04:10Si on parle de Compass, on n'est pas très connu.
04:13C'est pour cela qu'on a développé une nouvelle marque employeur et qui est subdivisée, évidemment, sur les différentes marques.
04:20Donc, les marques les plus connues en France, on a Eurest, marque emblématique de l'environnement français.
04:27On a également Popot.
04:31Oui, Popot, c'est de la livraison, je crois.
04:33Absolument.
04:34Et d'ailleurs, nous allons en profiter ce soir.
04:38Nous avons également...
04:39ScolaRest, MediRest, selon vous êtes en milieu scolaire, en milieu médical.
04:43Exactement.
04:43En fait, ce qui est très intéressant, c'est la diversité des métiers et la diversité des secteurs que nous pouvons servir.
04:50Puisqu'on est à la fois sur du médical, sur des entreprises, mais également du scolaire ou de l'événementiel.
04:58Et en France, donc, 16 300 collaborateurs.
05:00Le siège est à Châtillon, près de Paris, et un chiffre d'affaires de près de 1,6 milliard.
05:05Votre feuille de route, on va parler de votre feuille de route stratégique pour 2030.
05:10Elle s'appelle Care to Grow pour devenir le numéro 1 du marché en France.
05:15Alors, c'est passé par une acquisition du pont Restauration en 2024.
05:19Mais c'est quoi votre feuille de route ?
05:21Et on parlera ensuite de la politique de l'emploi pour y arriver.
05:23Parce que je crois qu'une de vos cibles, c'est vos collaborateurs, c'est l'humain.
05:28De mieux traiter l'humain.
05:30Absolument.
05:31Un des piliers de Care to Grow, c'est Care for People.
05:34En fait, on n'est pas une activité où il y a des process industriels qui sont extrêmement définis,
05:40avec des systèmes bien en place.
05:42On est au contraire une activité faite d'êtres humains, où l'important, c'est que l'ensemble des effectifs et l'ensemble des salariés se sentent bien dans leur métier.
05:53Donc, ce qui veut dire qu'à travers notre pilier Care for Grow et Care for People, l'idée, c'est de pouvoir proposer à nos salariés des formations importantes.
06:04On a doublé aujourd'hui le budget pour les formations.
06:08On était à 54 000 heures.
06:09Aujourd'hui, on vise 100 000 heures.
06:11On est aussi dans l'intégration, l'intégration sociale.
06:15On propose énormément de solutions pour à la fois faire venir des gens, mais surtout pour développer en interne le transfert de compétences.
06:24C'est ainsi qu'on a signé avec l'ensemble des organisations syndicales un accord qui vise à transférer pour les seniors leurs compétences vers les plus jeunes.
06:34en leur permettant de moins travailler tout en maintenant leur rémunération.
06:39Est-ce qu'il y a des embauches et à quel niveau chez Compass Group France ?
06:42En règle générale, on a à peu près 1 900, 2 000 embauches par an sur les employés et environ 450 à 500 embauches pour les cadres.
06:54Donc, vous voyez, on est un employeur très, très actif.
06:57Mais ça, c'est dû à deux événements essentiels.
07:00Le premier, c'est l'évolution de la pyramide des âges.
07:02Et vous en parliez, le vieillissement de la population et notre propre croissance dans un second temps,
07:07puisqu'on vise à doubler notre chiffre d'affaires d'ici à 2030.
07:10Les embauches, Benoît Dorigny, il y en aura.
07:14Selon votre baromètre, il y a, je crois, un tiers des entreprises françaises qui prévoient des embauches au premier trimestre 2026.
07:22Oui, effectivement.
07:23En fait, on fait une enquête tous les trimestres pour recueillir les intentions d'embauche.
07:27Et il se passe, il y a un vrai frémissement.
07:30Donc, il y a les intentions d'embauche pour le premier trimestre 2026 augmenteraient de 12 points par rapport au dernier trimestre 2025
07:39et de plus de 2 points par rapport au même trimestre l'année dernière.
07:42Donc, il y a incontestablement une conjoncture qui semble s'améliorer un peu,
07:47malgré le contexte ambiant et notamment la situation politique qui pourrait être un frein.
07:51Et après, il faut regarder par secteur.
07:53Ça, c'est intéressant aussi.
07:54Donc, on a un certain nombre de secteurs industriels assez dynamiques.
07:57On le sait, mais évidemment, la défense, l'aéro, d'autres qui sont peut-être un peu plus en retrait,
08:02l'automobile et l'agroalimentaire.
08:05On a la construction qui, malgré ce qu'on en dit, continue d'être plutôt offensif et plutôt dynamique.
08:11Et on a les services non marchands en particulier.
08:16Un mot sur l'IA, parce que l'IA, on en parle beaucoup, on en parle quotidiennement sur notre antenne.
08:21Vous en parlez-vous dans vos métiers.
08:24Est-ce que cette peur de l'IA, et notamment, je reviens à cette expression pour les cols blancs,
08:28comme la robotisation a fait peur aux cols bleus il y a une quarantaine d'années,
08:33est-ce qu'elle est justifiée ?
08:34Est-ce qu'il vaut mieux intégrer cet outil et ne pas le prendre comme un ennemi ?
08:38Quelle est la position de Manpower Group là-dessus ?
08:40Alors, ce qui est certain, c'est que c'est un des transformateurs du marché du travail
08:45ou du marché des compétences qui est en cours, incontestablement.
08:48Que deux, moi, toutes les entreprises que je peux rencontrer, c'est sur la table.
08:52L'enjeu est important.
08:53Que trois, il y a une dimension investissement significative.
08:57Et donc, forcément, une dimension retour sur investissement en termes de salariés.
09:01Et donc, moi, ma recommandation, c'est de dire qu'il faut faire en sorte que cet investissement
09:05et que cette innovation soient, pour un humain, amplifiés et non pas remplacés.
09:10Et l'histoire des innovations dans le monde du travail sur 150 ans va dans ce sens-là.
09:14C'est-à-dire qu'on sait que ça va créer des nouveaux jobs.
09:16C'est sûr, c'est sûr.
09:17Parce que ça crée des nouveaux produits.
09:19Ça crée des nouveaux services.
09:20Ça va permettre à certaines entreprises de vendre plus parce qu'elles vont produire moins cher.
09:23Ça transforme des métiers.
09:25Et c'est là où la dimension formation, accompagnement est décisive.
09:29Et ça a aussi un effet.
09:31Ça monte en qualification à un certain nombre de métiers.
09:33Donc, oui, ça transforme le monde du travail.
09:35Mais ça va avoir, si on l'anticipe, et je crois que c'est ça ma remarque finale là-dessus,
09:41c'est que le temps de la techno va plus vite que le temps de l'humain.
09:43Donc, il faut penser la dimension humaine en même temps que l'innovation.
09:47Et pas une fois qu'elle est en place, c'est trop tard.
09:49Est-ce que l'IA, ça va concerner les métiers de la restauration ?
09:52Vous parliez de métiers non délocalisables, d'humains non remplaçables.
09:57Est-ce que vous, l'IA, c'est quelque chose qui n'est pas forcément vu comme une menace dans votre secteur ?
10:02Oui, on a déjà commencé à travailler avec l'IA dans la partie production.
10:08C'est-à-dire qu'aujourd'hui, on analyse les flux à travers des capteurs.
10:12Et les datas sont analysées par une intelligence artificielle
10:15qui nous permet de mieux définir le flux des convives.
10:18Ça, c'est un premier pan.
10:20Le second pan, c'est l'accompagnement qu'on a sur l'ensemble de nos salariés,
10:25de nos cadres en particulier,
10:26puisque aujourd'hui, en fait, on est quelque part un peu obligé de travailler avec l'IA,
10:31que ce soit avec Copilot ou avec ChatGPT.
10:34C'est une partie intégrante de notre activité.
10:36Tous les jours, on l'utilise, je l'utilise.
10:38Ça nous permet de pouvoir mieux préparer certaines réunions,
10:42d'avoir plus d'informations.
10:44Et en fait, une formation est aujourd'hui disponible dans tout le groupe,
10:50justement pour former l'ensemble des cadres à ces nouvelles technologies.
10:53Il nous reste assez peu de temps.
10:55En quelques secondes, la stratégie de Compass Group vers les populations,
11:02les femmes, vers les personnes en situation de handicap, vers les migrants.
11:06C'est pour vous et surtout dans le domaine de la restauration fondamentale.
11:11C'est extrêmement important parce qu'on a un remplacement générationnel
11:15qui est massif chez Compass.
11:17En gros, dans les cinq prochaines années, on va avoir à peu près 20% de nos effectifs
11:23qui vont partir à la retraite.
11:25Donc, aller vers ces populations qui sont laissées sur le marché de l'emploi,
11:30c'est vraiment une priorité.
11:32Donc, ça veut dire qu'aujourd'hui, on a des programmes qui sont développés
11:35allant vers, par exemple, les personnels qui ont des difficultés
11:41pour s'intégrer au niveau social dans la société.
11:45Nous avons également un programme qui vise à aider les personnes
11:49en situation de handicap et on a signé un accord stratégique
11:53avec la société Affuté pour les intégrer chez Compass.
11:57Aujourd'hui, il faut savoir que chez Compass, nous avons plus de 8%
12:00de nos effectifs qui sont en situation de handicap.
12:03Donc, c'est plus que la règle.
12:06Absolument.
12:06Je pense que c'est un des chiffres les plus importants.
12:08Tout à fait.
12:09Absolument.
12:09Et puis, évidemment, aussi une opération qu'on appelle Refugee Foot
12:13qui vise à intégrer les migrants qui sont aujourd'hui présents en France.
12:17Merci beaucoup d'avoir été notre invité.
12:20Je termine ce plateau avec vous, Benoît Doreigny.
12:24La position de Manpower Group dans ce monde, on l'a dit,
12:27dans cette France un peu instable politiquement, budgétairement,
12:30est-ce que quand même, et là, je reviens au marché de l'emploi
12:32qui est votre cœur d'activité, est-ce qu'on a des raisons d'être confiants
12:35sur le marché de l'emploi, bien au-delà du baromètre,
12:39du premier trimestre 2026 ?
12:41Oui, parce que je pense qu'il y a des signes incontestables d'amélioration.
12:44Et moi, je trouve un truc extrêmement intéressant,
12:46c'est-à-dire qu'on voit qu'on a un contexte économique compliqué
12:48et pour autant, on voit qu'on a un taux du chômage qui reste contenu.
12:52Donc, ça signifie bien qu'il y a une transformation en cours
12:55sur le marché du travail qui fait qu'il ne réagit plus
12:58comme il réagissait il y a 10 ans.
12:59Au contraire, en revanche, ça nécessite que chacune de nos entreprises,
13:03et ça vient d'être rappelé, réfléchissent différemment
13:06pour trouver les profils dont on a besoin demain,
13:09c'est-à-dire changer de regard et aller chercher des profils
13:12totalement différents que ceux auxquels on avait l'habitude par le passé.
13:16Changer de regard, voilà.
13:17C'est votre baseline, c'est votre slogan.
13:19Messieurs, merci beaucoup d'avoir été les invités de la France à tout
13:22pour réussir ici, donc en direct du CESE.
13:24Je vais vous demander de libérer vos places pour les deux invités suivants
13:28qui vont nous rejoindre.
13:29Il y aura Florence Mélique du groupe Visa,
13:32mais aussi Olivier Girard d'Accenture.
13:34Ils vont prendre place dans quelques instants,
13:36tout au long de ces émissions spéciales.
13:38Donc, on essaie de voir évidemment les points forts,
13:41c'est le cœur de notre émission,
13:42mais aussi les points un peu plus faibles actuellement pour la France.
13:45Nos deux invités sont en train de s'installer.
13:48Madame, Monsieur, bonjour.
13:49Bonjour.
13:50Merci d'être les invités de cette émission spéciale.
13:52Je vous présente rapidement Olivier Girard.
13:54Vous êtes le président d'Accenture France
13:56et directeur des opérations de la zone Europe,
14:01Moyen-Orient, Afrique, comme on dit en bon français.
14:03Et Florence Mélique, bonjour.
14:04Bonjour.
14:05Vous êtes senior vice-présidente du groupe Visa
14:07et directrice générale de la zone France, Belgique et Luxembourg.
14:11Je commence avec vous, Florence.
14:12Un peu d'histoire et de contexte.
14:14Le visa qui ne s'appelait pas, donc encore comme ça,
14:17a été créé en 1958.
14:19C'était une des premières cartes de paiement avec Bank of America.
14:24Aujourd'hui, le groupe est mondial,
14:26avec 5 milliards de porteurs d'une carte dans le monde,
14:29150 millions de partenaires marchands,
14:31640 millions de transactions par jour
14:33et une des marques les plus connues dans le monde.
14:38En Europe et en France,
14:39vous comptez combien de collaborateurs à l'heure actuelle ?
14:42Alors, nous sommes 6 000 collaborateurs pour ce qui est de l'Europe,
14:46un peu plus de 20 000 à travers le monde.
14:48Et vous avez cette habitude, et c'est une belle phrase,
14:52nous sommes la première fintech du monde historiquement et encore.
14:56Félicitations.
14:56Oui, voilà.
14:57Tout à fait.
14:59Visa est sans doute la première fintech au monde,
15:01avant même que le mot soit usité.
15:05Aujourd'hui, on est la 10e marque à travers le monde,
15:08fort de nos 5 milliards de porteurs de cartes,
15:11d'utilisateurs et de nos 11 milliards de points d'acceptation.
15:15Ce qui fait de Visa, finalement, une vraie infrastructure,
15:18une vraie dorsale quand on parle de commerce mondial.
15:21Et vous investissez depuis très très longtemps dans l'intelligence artificielle.
15:25Le magazine Forbes vous a même classé deuxième dans le classement
15:28des entreprises les plus avancées, les plus matures en matière d'IA.
15:33On va parler des investissements.
15:34Quel est le montant des investissements technologiques dans un premier temps,
15:38puis ensuite de cybersécurité, que le groupe a mis en place au niveau monde ?
15:42Alors, pour nous, les investissements dans l'IA,
15:44on parle de 13 milliards sur les 5 dernières années,
15:47ce qui fait, nous, effectivement, deuxième dans ce classement,
15:50qui mesure la capacité, finalement, des entreprises à déployer l'IA à grande échelle.
15:55On parle pour Visa de 400 solutions que l'on propose,
16:00300 modèles qui tournent en temps réel
16:02et la capacité de protéger 630 millions de transactions chaque jour.
16:07Et l'impact sur, puisqu'on est sur un petit quart d'heure
16:11où on parle de l'innovation et de la compétitivité,
16:13l'impact sur la compétitivité, il est fort, vous le voyez ?
16:18Tout à fait. Nous, on pense que l'IA est un vrai vecteur de compétitivité,
16:22mais aussi de création de richesse nationale.
16:27Alors, ça m'amène à Olivier Girard.
16:30Juste quelques mots de présentation, évidemment, d'Accenture.
16:35Près de 800 000 collaborateurs dans le monde,
16:37d'un chiffre d'affaires global de près de 65 milliards de dollars,
16:41120 000 collaborateurs en Europe dans 27 pays.
16:44En France, vous êtes présent depuis près de 30 ans.
16:4710 000 collaborateurs, des équipes à Paris, à Toulouse, à Clermont-Ferrand,
16:50à Lille, à Nantes, à Brest et à Sofia Antipolis.
16:54Voilà donc un peu pour la présentation.
16:57L'IA, vous avez fait des annonces fortes lors du sommet de Choose France.
17:02Parlez-nous de ces annonces.
17:03Alors, on a créé deux laboratoires d'IA pour concevoir avec nos clients des agents
17:09pour être capables d'amener la productivité et l'innovation au bon niveau.
17:13Ce qui me frappe aujourd'hui, moi, dans l'IA, c'est le fait qu'il y a une très grande appétence.
17:16Il y a un bon exemple à côté de moi, mais il y a une très grande appétence des dirigeants,
17:19des conseils d'administration pour aller très vite dans l'IA.
17:23Pas uniquement pour la productivité.
17:25Je trouve intéressant de voir que la plaque américaine regarde beaucoup l'IA
17:28comme un vecteur d'innovation et de productivité.
17:31De temps en temps, la plaque européenne se concentre un peu sur la productivité.
17:35Je pense que c'est important de regarder les deux dimensions.
17:38L'essentiel de nos investissements dans l'IA, je trouve,
17:43ça mérite d'être signalé, c'est à l'attention de nos collaborateurs.
17:46D'habitude, il nous faut 4 à 5 ans pour reformer l'intégralité des presque 800 000, vous l'avez dit.
17:52Aujourd'hui, on a multiplié par 2 ce temps, c'est-à-dire qu'on le fait en 2 ans, 2 ans et demi.
17:56On reforme l'intégralité des collaborateurs.
17:58Donc, vous avez fait l'annonce de 2 millions d'euros investis, c'est ça ?
18:033 milliards.
18:043 milliards, pardon.
18:07Sur les 3 dernières années.
18:08Et effectivement, l'essentiel est dans la formation.
18:11Et ce que j'aime souvent citer, c'est qu'il y a un catalogue de formation assez riche,
18:15mais il y a un jour, tous les collaborateurs d'Accenture passeront une journée
18:20pour se former à ce que c'est qu'un agent, à construire un agent et à travailler avec un agent.
18:25Parmi vos clients, les grands groupes sont peut-être ceux qui intègrent mieux
18:31toutes les techniques de l'IA et l'IA et la formation.
18:34Mais vous dites qu'il y a, et là on revient donc à la France, un retard pris par les PME.
18:40Est-ce que ce retard, il est massif ? Et surtout, est-ce qu'il pourrait être rattrapable ?
18:46Alors d'abord, vous avez raison de souligner le côté positif, c'est-à-dire les grands groupes s'en sortent
18:50et s'en sortiront très bien.
18:51Ils sont souvent des leaders dans leur marché.
18:53Et donc, ils seront des leaders dans l'utilisation de l'AI et du GenEI dans leur métier.
18:58Il y a un risque qui est presque un sujet un peu structurel en France,
19:04c'est-à-dire que le tiers-deux et le tiers-trois de l'économie est moins digital
19:07ou à l'occasion se tourne moins le digital.
19:09Je pense que les gens le savent et il y a des actions qui ont été menées.
19:13Éduquer les dirigeants, mettre en place des moyens de former les collaborateurs.
19:19Je pense que peut-être ce qui manque en France sur ce sujet-là,
19:21c'est une économie en face des ETI et des PME pour les servir sur ces sujets-là.
19:26Dans une étude que vous avez faite, vous avez chiffré les effets de l'IA sur la productivité
19:33et notamment secteur par secteur.
19:36Est-ce que vous pouvez nous donner les résultats chiffrés de cette étude ?
19:40Alors, je citerai un chiffre.
19:44Le premier, c'est sur une partie des métiers régaliens et des fonctions-support,
19:49les niveaux de productivité qu'on peut atteindre sont impressionnants.
19:52C'est 50% de productivité en trois ans.
19:54Donc, c'est très considérable.
19:57On estime que 50% des heures travaillées vont être impactées par l'IA.
20:01Elles seront impactées de deux façons.
20:02Soit elles sont augmentées, soit elles sont automatisées.
20:06Après, ça pose la question de la réorganisation du travail.
20:09Et la vraie opportunité de l'IA pour aller chercher ces gains-là,
20:12ce n'est pas uniquement de la déployer en rien changeant,
20:14en rien changeant dans l'organisation du travail, dans les processus, dans les modèles.
20:17C'est en vraiment prenant ce levier-là pour complètement réorganiser le travail et l'entreprise.
20:22Et c'est comme ça qu'on ira chercher ces gains-là.
20:25Mais les chiffres sont très importants et vont complètement restructurer le marché du travail
20:29dans les trois à cinq années qui viennent.
20:30On reste sur la thématique de l'IA avec vous, Florence,
20:33puisque historiquement, cette IA, ça vous a servi à mettre en place des outils de cybersécurité
20:40et à lutter contre la fraude.
20:42Je crois que depuis 2018, vous avez investi plus de 8,5 milliards de dollars dans ces thématiques-là.
20:50C'est un axe important, évidemment, la lutte contre la fraude pour le groupe Visa.
20:55Alors, effectivement, c'est un axe central quand on parle de paiements
20:58qui doivent être sûrs, simples et sécurisés.
21:02Chez nous, l'IA, ce n'est pas une affaire nouvelle.
21:04Nous investissons dans l'IA depuis 30 ans,
21:06ce qui nous permet aujourd'hui, par exemple, d'analyser en temps réel 65 000 transactions à la seconde,
21:14les passer sous le filtre de quelques 500 paramètres
21:17et de pouvoir identifier au travers de ces modèles prédictifs et d'analyse comportementale
21:23les transactions qui peuvent être suspectes,
21:26tout en maintenant un très fort taux de résilience de notre réseau,
21:31puisque 99,9999% des transactions aboutissent.
21:36On parle de 6 chiffres dans notre métier.
21:39Chaque transaction, d'ailleurs, pouvant être routée selon 27 chemins différents.
21:44Et donc, au-delà de notre technologie, au-delà de notre infrastructure,
21:48nous bénéficions de 1 000 experts en cybersécurité présents à travers le monde,
21:53y compris en France et en Europe, qui surveillent notre réseau 24 heures sur 24, 7 jours sur 7,
22:00et qui ont permis de déjouer quelques 37 milliards de fraudes l'année passée,
22:0427 milliards uniquement grâce à l'IA.
22:07On parle de l'IA générative.
22:10Si on se met du côté des utilisateurs,
22:12de plus en plus les modes de paiement vont être révolutionnés par l'IA agentique.
22:18Ça, c'est votre prochain grand défi chez Visa.
22:21Alors, effectivement, quand on regarde notre métier du paiement,
22:24il a plus évolué quelque part les 5 dernières années que les 50 années précédentes,
22:28puisqu'on est passé du commerce physique au commerce digital, Internet, au commerce mobile.
22:35Et on pense que nous, la prochaine ère, c'est celle du commerce agentique,
22:38pour lequel, en fait, un agent pourra effectuer un certain nombre de tâches pour vous,
22:44un peu comme votre assistant ou votre concierge.
22:47effectuer vos courses, payer vos factures d'électricité,
22:52mais aussi concevoir, comme le ferait un concierge,
22:55un voyage sur mesure de bout en bout pour vous,
22:58ce qui vous permet de gagner, évidemment, du temps,
23:01de gagner du pouvoir d'achat, tout en gardant le contrôle.
23:04Et ça, c'est un élément important.
23:06Et dans le mode des moyens de paiement,
23:08donc vraiment, on va faire tous ces services au-delà du simple acte de paiement.
23:13C'est de plus en plus ça, vraiment, la réalité ?
23:15C'est de vous offrir, effectivement, une approche bout en bout,
23:19sachant que Visa offre la couche, en fait, de paiement,
23:23qui doit être sécurisée,
23:25qui doit continuer à garder les standards que l'on connaît aujourd'hui,
23:29mais qu'on donne accès aujourd'hui à notre architecture de façon ouverte,
23:34à l'ensemble de nos partenaires,
23:36comme Mistral AI ou OpenAI ou Perplexity,
23:39pour créer ces agents de demain.
23:42Et donc, leurs développeurs ont accès, en fait, à notre plateforme
23:45pour co-créer ensemble ce nouvel écosystème
23:48sur lequel Visa doit être aussi le garant de certaines règles importantes,
23:53que ce soit le consentement qui doit être explicite,
23:55que ce soit le maintien de la protection de vos données personnelles,
24:01entre autres,
24:04et puis le stockage, évidemment, sécurisé de vos données.
24:06Donc, de grandes ambitions pour le groupe Visa.
24:09Il nous reste, Olivier Girard, une minute.
24:12Les atouts de la France, si elle veut réussir à être une grande nation européenne de l'IA ?
24:17Alors, moi, je suis sûr que la France peut réussir.
24:20Le sujet, il est autant européen que français.
24:22On cite souvent des atouts bien connus,
24:24les talents, les infrastructures,
24:26celles des paiements notamment, mais plein d'autres.
24:28Moi, il y a un atout que je trouve formidable,
24:29c'est les Français eux-mêmes,
24:30parce qu'on a l'esprit critique en France.
24:32Il y a 24 millions de Français qui ont un dossier médical
24:34dans l'espace numérique de santé.
24:36Il y a un million qui se connectent toutes les semaines
24:38pour avoir une interaction avec ça.
24:40Il y a 40 millions de Français qui utilisent France Connect.
24:42Il y a 3 millions de Français qui ont une identité digitale numérique.
24:46Donc, la France, c'est un pays qui a une bonne maturité digitale,
24:49un bon niveau d'usage.
24:51Ça, je trouve que c'est un avantage.
24:52Le deuxième sujet, c'est que je pense que la souveraineté
24:54est un avantage compétitif.
24:56C'est beaucoup vécu comme une contrainte
24:57ou comme une obligation d'autonomie stratégique.
25:00Moi, je pense que ça peut être un élément différenciant,
25:02parce que ça contribue à la confiance digitale.
25:04Et une économie digitale a besoin de confiance digitale.
25:07Eh bien, voilà.
25:07Donc, c'est sur cette note positive que s'achève cette émission.
25:10Florence, Olivier, merci beaucoup d'en avoir été les invités.
25:14Émission spéciale que vous retrouvez, bien sûr, en télé, en replay,
25:17en radio, sur le site et l'appli de BFM Business.
25:20Cette semaine, ne manquez pas également l'émission spéciale
25:23qui revient sur les BFM Awards
25:24qui ont eu lieu ce mardi 2 décembre à la Pyramide du Louvre.
25:27L'occasion de revivre cette belle mise en lumière
25:30de quelques-unes des plus belles réussites de notre économie.
25:32Je vous souhaite une très belle journée.
25:34Il y avait un peu de bruit, pardon.
25:35On a essayé quand même d'être présent sur le fond,
25:37malgré tout le bruit ambiant.
25:39Les États de la France continuent donc ici, au CESE, à Paris.
25:42Très belle journée et à très bientôt sur BFM Business.
25:44La France a tout pour réussir sur BFM Business.
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