- il y a 4 heures
Ce vendredi 21 novembre, Jérôme Tichit a reçu Nicolas Bigot, directeur commercial de La Rochère, Philippe Dénecé, directeur général d'Intuis, Sébastien Zott, directeur général de Peugeot Saveurs, et Hugues Souparis, PDG de Pequignet, dans l'émission La France a tout pour réussir sur BFM Business. Retrouvez l'émission le vendredi et le samedi et réécoutez la en podcast.
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00:00BFM Business, la France a tout pour réussir. Jérôme Tichit.
00:10Bonjour, bonjour et bienvenue dans la France a tout pour réussir.
00:12Chaque semaine, vous le savez, un concentré d'économies positives sur BFM Business.
00:17Et cette semaine, vous le voyez, nous sommes au Palais de l'Elysée à l'occasion de la 5e édition de la grande exposition du Fabriqué en France.
00:24En France, 123 produits représentatifs du savoir-faire et de la diversité économique française sont mis à l'honneur cette année encore avec tous les départements concernés.
00:35On ira notamment sur le stand de deux entreprises iconiques du département du Doubs, Peugeot Saveur et ses célèbres moulins à poivre, ainsi que Pékinier et ses montres haut de gamme.
00:45Ensuite, avec le groupe Intuisse, on parlera également de produits de confort thermique fabriqués en France, bien sûr, des pompes à chaleur, des chauffe-eau et des radiateurs électriques,
00:55notamment un modèle premium en pierre de lave produit à FIM dans la Marne.
01:00Mais tout de suite, direction le stand de la Haute-Saône, où se trouve la plus ancienne entreprise privée de France.
01:05La verrerie La Rocher, qui produit bien sûr des verres, mais aussi des briques et des pavés de verres pour la construction, zoome donc sur une entreprise qui date de 1475.
01:17Et en effet, voilà 550 ans qu'existe l'entreprise La Rocher, à Passavant-La Rocher, en Haute-Saône, en région Franche-Comté.
01:29Bonjour Nicolas Bigot.
01:30Bonjour.
01:31Vous êtes directeur commercial de cette belle maison qui est née à l'époque.
01:35J'ai fait un petit peu de recherche historique à l'époque des Valois de Louis XI précisément.
01:39Donc c'est vraiment une entreprise très ancienne.
01:41Je le disais, la plus ancienne entreprise privée de France, c'était déjà une verrerie à cette époque.
01:46Oui, absolument, absolument.
01:48D'ailleurs, si elle s'est installée en Haute-Saône, c'est qu'elle y a trouvé tous les éléments pour sa production, le bois, l'eau, le sable, l'argile.
01:59Et donc, elle est toujours au même endroit depuis plus de 500 ans.
02:01Alors, on va donc évidemment simplifier cette histoire.
02:05Je vais simplement dire qu'il y a eu six générations de la famille Giraud de 1858 à 2021.
02:10Et puis, il y a quatre ans, la reprise par la holding Tour & Compagnie, qui détient également une autre verrerie en Normandie.
02:16spécialisée dans le luxe et les spiritueux.
02:19C'est d'ailleurs un axe de diversification dont on parlera dans un petit instant.
02:22Mais si on vient au présent, aujourd'hui, la recherche, c'est un groupe qui se porte comment et qui emploie combien de personnes ?
02:28Alors aujourd'hui, c'est une entreprise qui emploie à peu près 100 personnes, plus 10 à 15 intérimaires.
02:36Donc, l'entreprise est en croissance depuis 3-4 ans.
02:41On est en croissance cette année aussi.
02:43Et votre chiffre d'affaires, c'est de combien à peu près ?
02:4513 millions en 2024 et on devrait progresser de 5 à 10 % cette année.
02:49Alors, ce chiffre d'affaires, il se répartit en deux activités principales et une qui est en développement.
02:55Sur les principales, tout d'abord, ce sont les arbres de la table, celles dont vous vous occupez.
02:59On est là dans la production de la verrerie traditionnelle, des verres, des coupes à glace, etc., je crois.
03:06Oui, absolument.
03:07Donc, l'art de la table, ça représente à peu près 60 % de notre activité.
03:11C'est à la fois l'héritage.
03:13Donc, en fait, l'entreprise s'est mécanisée dans les années fin 70 pour aujourd'hui produire des produits de quotidien
03:21qui sont à la fois pour le grand public et à la fois pour les professionnels, donc l'autorerie et restauration.
03:25Donc, on fait des verres, on fait des coupes à glace, on fait des produits pour le thé café, on fait des assiettes en verre.
03:31On fait toute une panoplie de produits quotidiens.
03:35La deuxième part importante de votre activité, c'est l'architecture avec des briques en verre, des carreaux de verre.
03:41On était là il y a tout juste un an d'ailleurs pour ces fameux carreaux de verre qui avaient servi, entre autres, à fabriquer la station Châtelet-Léal.
03:50Ça, ça représente une part de combien de votre activité ?
03:53Alors, ça aussi, c'est une part historique puisque, en fait, on est à l'origine de la première tuile en verre pressée en 1860, quelque chose comme ça.
04:02Donc, en fait, on pressait des produits pour le bâtiment avant de se mécaniser.
04:06Et ça représente à peu près 30, 35 % de notre chiffre d'affaires aujourd'hui.
04:10Et puis, je le disais, une part montante dans votre activité, c'est le luxe. Qu'est-ce que vous mettez sous cette appellation ?
04:17En fait, oui. Donc, depuis le rachat de Tour et compagnie, il y a effectivement un projet de synergie pour développer, pour proposer notre outil de production aux marques de luxe pour faire des produits sur mesure.
04:30Des bouchons de bouteilles pour les spiritueux, par exemple ?
04:33Oui, absolument. Donc, on fait des bouchons pour des cognacs, pour des grandes marques. On fait des pots à bougies pour des grandes marques également que je ne peux pas citer probablement.
04:44Et la parfumerie aussi ?
04:45Et la parfumerie, ça, c'est un projet, effectivement, de produire des articles plus précis, plus petits pour développer du bouchon, de flacons de parfum, du capot en cosmétique.
04:58Donc, ça, c'est un projet qui est en mise au point, en développement, mais effectivement, on mise énormément à moyen terme sur ce développement.
05:07C'est important pour une entreprise de 550 ans de se diversifier encore et de continuer à innover.
05:13Oui, je crois que c'est vraiment une force de la recherche aujourd'hui, cette répartition de notre business sur trois axes différents qui sont tous en croissance et complémentaire,
05:27avec en plus cette idée d'exportation. Mais je crois qu'on va y venir. Voilà. Donc, on essaie vraiment de se répartir sur plusieurs marchés.
05:35Alors, avant de parler de l'exportation, un mot sur ce verre qui est donc ici mis à l'honneur pour les 550 ans et surtout pour cette exposition du Fabriqué en France.
05:44Les caractéristiques de ce verre, de ce gobelet des 550 ans ?
05:48Oui. Alors, ce verre-là, en fait, c'est une rencontre au départ avec une designeuse, donc Mathalie Crasset.
05:58Et c'est un projet qu'on a mûré ensemble pour célébrer ses 550 ans.
06:03550 ans, ça ne s'arrive pas tous les jours. Ça rend à la fois humble et fier.
06:06Et Mathalie a été très, très inspirée par ce sujet. Et donc, elle a été inspirée par la fusion du verre, d'où cette goutte qui est tout autour du verre,
06:19qui symbolise la goutte du verre en fusion, qui symbolise aussi l'eau puisqu'on a besoin d'eau pour le process de production.
06:26Et tout ça, c'est réparti autour du verre. Ça rappelle aussi les machines qui sont rotatives. Donc, c'est vraiment un beau symbole.
06:33Il est à quel prix de vente conseillée ? À 29 euros le 7 de 4. Le 7 de 4. On parlait de l'export.
06:40Donc, environ 50% de votre chiffre d'affaires se fait à l'export. Le Made in France, ça se vend bien ?
06:45Oui, au global. En art de la table, on est plutôt à 60. Donc, on exporte dans plus de 50 pays.
06:52On a une filiale aux Etats-Unis. On mise énormément sur l'export pour se développer aussi.
06:59Et puis un mot pour finir sur le fait que vous êtes une entreprise du patrimoine vivant.
07:03C'est important depuis 2008. Mais surtout, vous avez la certification Origine France garantie depuis 2023.
07:09C'est une certification dont on parle dans toutes nos émissions sur le Made in France.
07:12Ça prouve bien que vraiment, vous sourcez vos matériaux et vous faites une grosse partie de la production en France.
07:19Oui, absolument. Donc, on source pratiquement 100% des matières premières en France.
07:24Tout ce qu'on vend est fait en France à 98%. On tient absolument à ce Made in France qu'on promeut en France et à l'export.
07:34Un mot pour finir sur le tourisme industriel. Vous êtes l'entreprise la plus visitée du département de Haute-Saône.
07:39Oui, avec environ 60 000 visiteurs par an. On est ouvert de début avril à fin décembre au public en visite libre qui peuvent donc venir admirer le travail artisanal de nos souffleurs et souffleuses qui est toujours assez magique à voir.
07:57Et c'est donc à Passavant-la-Rochère dans la Haute-Saône. Merci beaucoup, Nicolas Dicot, d'avoir été l'invité de cette émission en spéciale.
08:03Merci à BFM. Merci. On reparlera en fin d'émission de la Franche-Comté avec deux entreprises du Doubs, Peugeot Saveur et Pékinier.
08:08Mais tout de suite, on part à la rencontre d'Intuisse qui fabrique en France des pompes à chaleur, des radiateurs et des chauffe-eau.
08:18Et c'est le directeur général d'Intuisse qui est notre invité pour cette nouvelle séquence. Bonjour, Philippe Densey.
08:23Bonjour. Officiellement, vous représentez le département de la Marne.
08:27Mais on va voir dans un instant qu'Intuisse est présent dans bien d'autres départements en France.
08:31La Marne, donc, c'est votre usine de FIM. Et c'est là que vous produisez ce très beau, ce très design radiateur électrique qui s'appelle Naturey Native et qui a été retenu pour cette exposition du Fabriqué en France.
08:43Parlez-nous de ce magnifique produit.
08:45Alors effectivement, un magnifique produit avec un matériau naturel, la pierre de lave.
08:49Une pierre qui vient de la région du Puy-de-Sensy dans la Nauvergne et qui a la particularité d'avoir, en dehors de cette très belle esthétique, d'être un radiateur à inertie qui se met dans des beaux endroits, des beaux écrins, d'être pilotable, d'être connectable.
09:05Alors, il coûte combien ? Quel est le prix de vente conseillé ?
09:07Alors, le prix de vente conseillé auprès du public, c'est de l'ordre de 4 000 euros.
09:11Donc, il est fait à FIM, je le disais. Il est bien sûr certifié Origine France Garantie.
09:16Tout à fait.
09:16Comme la plupart de vos produits, parce que je rappelle que vous faites donc des radiateurs électriques, mais aussi des chauffe-eau thermodynamique et des pompes à chaleur.
09:24Tous vos produits sont certifiés Origine France Garantie ?
09:27Alors, pas la totalité des produits, mais une grande partie, notamment en chauffage électrique.
09:31La quasi-totalité est certifiée Origine France Garantie.
09:34Dans la partie thermodynamique, on a plus de 60% de nos produits de pompe à chaleur qui le sont également.
09:40La quasi-intégralité de nos chauffe-eau thermodynamique.
09:43Le groupe Intuisse, alors on va faire un petit peu d'historique.
09:47En fait, il faut qu'on se replonge en 1950.
09:49C'est une entreprise créée donc artisanale de rembobinage de moteurs électriques.
09:54Dix ans plus tard, en 60, l'entreprise prend le nom de Muller, qu'elle conserve jusqu'en 2022.
09:59Et 2022, c'est la création de cette marque Intuisse.
10:02Cette marque Chapeau, à quoi vous a-t-elle servi pour faire simple à mettre un peu d'ordre dans votre chambre, je crois ?
10:08On peut dire des choses comme ça.
10:09C'est le résultant d'une grande transformation qu'on a opérée, effectivement, avec comme partie visible ou émergée de l'iceberg, la nécessité de rationaliser la politique de marque.
10:19On a historiquement des marques comme Noirot, RLEC, OER, Apimo qui ont fait effectivement l'histoire de l'entreprise.
10:28Et à un moment donné, il a été jugé nécessaire de rationaliser.
10:30C'est ainsi qu'est né en septembre 2022 le nom d'Intuisse.
10:33Et l'ADN, donc ça reste le fabriqué en France.
10:36Il y a six sites de production.
10:38On diffuse une carte à l'heure actuelle.
10:40Donc, il y en a trois en Picardie.
10:42Il y a donc la Marne avec FIM.
10:43Il y a aussi un site dans la Sarthe et dans la Mayenne.
10:46Au total, combien d'effectifs pour ces sites de production ?
10:49Il y a aussi des centres de recherche.
10:51Alors, en total, nous avons 1000 salariés dans l'entreprise Intuisse, dans le groupe Intuisse,
10:55dont à peu près 600 en production dans nos sites.
10:58En effectif R&D, il faut compter 70 personnes au total.
11:02Et la R&D qui est très importante, on le voit avec ce produit.
11:06Je crois que c'est environ 8% de votre chiffre d'affaires.
11:08Voilà, tout à fait.
11:09On est une entreprise qui a la caractéristique et la réputation d'être un innovateur permanent.
11:15Et ça fait effectivement partie de notre ADN dans ce métier-là.
11:17C'est extrêmement important.
11:18Et votre chiffre d'affaires, il est de combien ?
11:20Un peu plus de 200 millions de chiffre d'affaires.
11:22Tout est vendu en France, mais je crois que non.
11:25Il y a une grosse part quand même, enfin une part qui est à l'export.
11:28Exactement.
11:28On a à peu près 20% de notre chiffre d'affaires qui est réalisé à l'export.
11:30Alors d'abord en Europe, mais également dans des pays plus exotiques comme la Chine, l'Australie, le Canada, les Etats-Unis.
11:39On a aussi exporté au Japon.
11:43Et la particularité, c'est que ce sont tous des pays qui réclament le Made in France.
11:46Et le Made in France, ça se vend, ça se vend bien.
11:48Pourquoi ça se vend bien ? Ça s'exporte bien.
11:50Alors ça s'exporte bien parce qu'il y a une réputation du savoir-faire français,
11:53notamment de nos ingénieurs, nos travails, notre capacité d'innovation,
11:56notre capacité de différenciation aussi par rapport à des produits qui sont peut-être plus basiques sur ces pays-là.
12:03Et la reconnaissance de ce savoir-faire est vraiment valorisée dans les pays que j'ai cités tout à l'heure.
12:07Est-ce que de temps en temps, la tentation de la délocalisation au fil de ces plus de 70 ans d'histoire,
12:13ça vous a tenté ? Alors pas vous personnellement, mais est-ce que le groupe a été un peu tenté par la délocalisation ?
12:19Et pourquoi y avoir résisté ?
12:21Alors effectivement, je dirais, si on raisonnait d'un point de vue purement financier,
12:25je dirais l'intérêt direct d'un actionnaire, c'est évidemment de se délocaliser.
12:31La raison pour laquelle on est resté très accroché à notre savoir-faire local
12:35et à vouloir maintenir la production en France, c'est qu'on s'est dit que c'était d'abord un savoir-faire local,
12:42donc le besoin de rester des industriels français.
12:46Et je dirais qu'aujourd'hui, ce qui le justifie encore davantage, c'est que dans la qualité de nos produits,
12:52il y a aussi une démarche qualité service.
12:54Le service, la proximité, l'acheté local, ça fait partie vraiment de notre ADN.
12:58Je relisais une de vos tribunes dans les échos, c'était au mois de juin, je crois,
13:02parce que vous travaillez donc évidemment côté client avec de l'État, avec l'État, les administrations, les collectivités.
13:08Vous prôniez de privilégier quand même les fabricants français, voire européens dans les appels d'offres.
13:16Est-ce que cet appel a été entendu ? Est-ce que vous le renouvelez aujourd'hui ?
13:19Alors, on continue. C'est un exercice permanent.
13:21C'est difficile d'avoir un effet immédiat des revendications.
13:25Il est vrai que je pars d'un constat, moi, c'est que seulement à peine 20% des commandes publiques
13:31sont orientées ou fléchées vers les entreprises françaises, là où nos voisins allemands, par exemple, c'est 80%.
13:36Donc, je dirais la nécessité, évidemment, notamment par rapport aux enjeux dont on parle beaucoup aujourd'hui,
13:42les problématiques d'endettement, les problématiques de déficit, les problématiques de financement,
13:46de tout ce qui fait notre protection sociale, notre modèle social, bien sûr.
13:51Ça passe évidemment par des achats et le modèle doit venir de l'État.
13:54Donc, il n'y a pas de raison, effectivement, de ne pas avoir des pourcentages bien plus élevés sur la commande publique vis-à-vis des entreprises françaises.
13:59Et nous sommes ici au cœur de l'État. J'espère que le message sera entendu.
14:02Merci beaucoup, Philippe Densey, d'avoir été l'invité de cette émission spéciale ici au Palais de l'Élysée.
14:08Et après, donc, ce crochet à la fois dans la Marne, en Picardie, dans la Mayenay, dans la Sarthe,
14:13eh bien, on retourne en Franche-Comté.
14:19Direction en effet le Doubs pour les deux dernières séquences de cette émission spéciale fabriquée en France ici à l'Élysée.
14:24Et une des entreprises emblématiques du Doubs, eh bien, c'est bien sûr Peugeot.
14:27Mais on ne va pas parler automobile, on va parler notamment moulin à poivre.
14:30Bonjour Sébastien Zotte.
14:32Bonjour Jérôme.
14:33Vous êtes le directeur général de Peugeot Saveur.
14:35On va reparler avec vous dans un instant de ce trio de moulins bleu, blanc, rouge.
14:39Mais tout d'abord, quelques mots sur Peugeot Saveur.
14:41Où êtes-vous situé dans le département du Doubs ?
14:43Alors nous, on est juste au sud de Besançon, à une heure de la Suisse, dans une très belle région,
14:48avec beaucoup de vaches et beaucoup de comtés forcément.
14:50Et le vin jaune pour les amateurs.
14:51Et sur la commune de Quingé, Peugeot Saveur, c'est détenu à presque 95% par la famille Peugeot,
14:59via Peugeot Frères Industrie.
15:02Peugeot, on l'oublie peut-être parfois, ce n'est pas que de l'automobile,
15:05c'est beaucoup d'industries, notamment au 19e siècle.
15:07Il y a eu des outils, des scies, des ressorts pour l'horlogerie,
15:11puis des moulins à café, des moulins à poivre.
15:13À un moment, je crois même des corsets, des cages de crinoline pour les femmes.
15:17Mais donc, un des héritages de tout cela, c'est Peugeot Saveur.
15:20Parlez-nous un peu de votre entreprise située dans le Doubs.
15:23Comme vous le dites, on est les héritiers d'une longue épopée industrielle,
15:27une famille d'entrepreneurs qui a marqué le Doubs d'ailleurs.
15:30Et aujourd'hui, ça fait 550 ans qu'on fabrique des moulins à poivre,
15:34qui font d'ailleurs la réputation de la marque dans le monde entier.
15:37Alors l'usine que nous avons au sud de Besançon,
15:40c'est 160 personnes qui travaillent tous les jours avec passion.
15:43On va tourner le bois, on va le peindre ou le vernir ou le laquer.
15:48On fabrique nos mécanismes, on assemble.
15:50Et on a ces fabuleux moulins made in France, 100% made in France.
15:55Et c'est de la tradition, mais c'est aussi de l'innovation.
15:58Parce que je crois qu'il y a une innovation qui s'appelle le Zirlion.
16:01Tout à fait.
16:02Et c'est quoi et ça sert à quoi le Zirlion ?
16:04Alors ici, vous avez le traditionnel mécanisme à poivre
16:07qui fait la réputation, encore une fois, de la marque depuis des années, depuis 150 ans.
16:12Et on vient d'innover avec un nouveau mécanisme
16:14qui est dans une céramique extrêmement résistante, de la Zircon.
16:18Et qui permet d'avoir un mécanisme dents sur dents,
16:21qui va moudre le sel jusqu'à le réduire en poudre.
16:24Donc il existait du sucre glace, on a inventé le sel glace.
16:28Et ça permet d'avoir le goût du sel en mettant moins de sel dans son assiette.
16:31Donc le goût du sel sans ses méfaits.
16:33Combien de moulins sont produits sur le site de 15G ?
16:36Moulins à poivre, moulins à sel ?
16:38Écoutez, c'est un peu plus de 2 millions chaque année.
16:40Donc quand on réfléchit à 200 jours de production, c'est 10 000 par jour quasiment.
16:45Donc on est à la fois industriel, parce qu'on robotise,
16:48on doit évoluer et on doit pouvoir se battre contre la fabrication asiatique.
16:53Et à la fois très artisanaux, puisque nos moulins passent encore dans plein de mains humaines
16:58et qui travaillent avec passion, encore une fois, qui repèrent chaque défaut
17:01pour que le moulin soit un modèle parfait qui puisse durer 100 ans demain si vous l'achetez.
17:06Le chiffre d'affaires de Peugeot Saveur ?
17:08Écoutez, cette année, on va passer les 50 millions, on pense arriver à 51, 52.
17:12On en faisait 30 en 2019, donc on est sur une belle courbe d'évolution.
17:16On travaille beaucoup pour ça.
17:18On travaille le marketing, évidemment.
17:20L'innovation produit, comme je viens d'en parler.
17:22Mais c'est aussi à travers les couleurs, à travers le design.
17:25Et ce qui fera que notre marque continuera à vivre dans le futur,
17:28c'est justement d'amener cette innovation sur les marchés continuellement.
17:31Et les marchés, ça passe aussi par l'étranger ? Vous faites beaucoup de votre chiffre à l'export ?
17:36Tout à fait. On fait 70% du chiffre à l'export.
17:39Et d'ailleurs, sur certains marchés, on prend les marchés en main.
17:42On crée nos propres filiales.
17:44On a les Etats-Unis, on a l'Angleterre, on a le Benelux, on a l'Allemagne.
17:48On vient d'ouvrir la Scandinavie.
17:50Et on a des équipes, du coup, passionnées Peugeot, qui vendent Peugeot.
17:54Et Peugeot, ça n'est pas que des moulins, puisqu'on a aussi une usine de céramique en Bretagne.
17:57Et donc, notre gamme s'est étoffée de beaucoup de produits que l'on commercialise, encore une fois, dans nos filiales et sur les marchés export.
18:05Et la famille Peugeot, via PFI, Peugeot Frères Industrie, elle se développe beaucoup d'ailleurs.
18:11J'ai vu passer des rachats, le rachat du mobilier extérieur, la Fuma, le lunetier Julebeau,
18:16même le rapatriement aussi des célèbres perceuses Peugeot.
18:19C'est une volonté de la famille de revenir à l'industrie, en parallèle, bien sûr, de la branche automobile, via Stellantis.
18:26C'est en effet une vraie stratégie.
18:29Le nom Peugeot, côté voiture et tout ce qui est automotive, appartient maintenant à Stellantis.
18:34En revanche, le nom Peugeot, la marque Peugeot, a une histoire, comme vous l'avez dit, dans le domaine de la maison.
18:39Et quand on visite le musée à Sochaux de l'aventure Peugeot, on voit tout ce qu'ils ont fait au cours du siècle.
18:44Ils ont même fait du mobilier, de l'électroménager, etc.
18:47Et aujourd'hui, la famille veut redonner ses lettres de noblesse à la marque Peugeot dans l'univers de la maison.
18:53Et donc, voilà, la Fuma, Julebeau, l'outillage, ce sont mes collègues.
18:57On travaille ensemble, finalement, parce qu'on véhicule les mêmes valeurs, la même marque.
19:01Il y a une ADN très forte chez Peugeot, un frère industrie, des entrepreneurs du bon sens,
19:06avec un certain nombre de marqueurs qui sont ceux de la famille de 210 ans.
19:11Et vous voyez, cette famille qui nous accompagne, qui est un actionnaire, je pense, support, bienveillant, challengeant aussi,
19:17elle est en train de préparer les 200 prochaines années.
19:18Et je rappelle que nous serons au Grand Prix de l'Industrie, que je présenterai le 25 novembre prochain sur BFM Business.
19:24On termine, Sébastien Zotte, par le produit pour lequel vous êtes ici.
19:28C'est ce trio de moulins bleu, blanc, rouge.
19:31Prenez-en peut-être à la main, ils sont magnifiques, avec du hêtre, du bois local.
19:36Absolument.
19:37Et quel est son prix de vente, son prix de vente conseillé ?
19:39Alors, selon les points de vente, c'est entre 39 et 44 euros.
19:42Mais pour un produit qui va durer une vie, c'est très modeste.
19:45Et puis surtout, cette forme, c'est la forme maintenant iconique, emblématique de la marque.
19:49C'est le modèle Paris, qui est connu partout dans le monde.
19:52Et il a un brevet aujourd'hui pour régler la mouture, pour faciliter l'usage des consommateurs.
19:59En effet, il est en bois de hêtre, sourcé localement.
20:01C'est des forêts à 150 kilomètres autour de l'usine.
20:04Cette belle peinture, elle est faite dans nos ateliers, encore une fois, par des gens passionnés.
20:07Donc vous avez un moulin 100% made in France, qui, encore une fois, je pense, apportera beaucoup de plaisir,
20:12de goût à vos assiettes et durera toute une vie.
20:14Et qui fait donc l'honneur de Peugeot Saveur, qui représente ici le département du Doubs au Palais de l'Elysée.
20:19On était donc à 15G, dans l'ouest du Doubs.
20:21On bascule de direction l'est du département, direction la ville de Mortaux.
20:28Et c'est en effet à Mortaux qu'est né en 1973, il y a un peu plus de 50 ans, la marque horlogère Pékinier.
20:35Dans ce département, dans cette région de Franche-Comté, où l'horlogerie est une tradition et un art de très longue date.
20:40Bonjour, Hugues sous Paris. Bonjour.
20:42Vous êtes le président de Pékinier et vous définissez l'entreprise comme l'unique manufacture française de haute horlogerie.
20:49C'est une bonne définition, c'est un bon résumé ?
20:51C'est un bon résumé, puisqu'en fait, Pékinier fabrique ses propres mouvements, fabrique des mouvements manufactures,
20:57avec des complications depuis maintenant plus d'une quinzaine d'années.
21:01Et donc, c'est la définition de la haute horlogerie, c'est quand on fait des mouvements avec des complications.
21:06Alors, si on fait un peu d'histoire, la création de la marque, on l'a dit en 1973 par Émile Pékinier,
21:12période difficile parce que l'horlogerie commence à souffrir, c'est la fermeture de Libes dans ces mêmes années.
21:18La marque dure quand même, 2017 reprise par quatre collaborateurs qu'on appelait les quatre mousquetaires.
21:24Et donc, vous-même, vous reprenez Pékinier en 2021 via votre fonds d'investissement.
21:28Pourquoi justement cet investissement ?
21:31Parce que moi, je suis un industriel à la base. J'étais avant dans le Artec et j'ai revendu mon affaire en 2019.
21:39Hologramme industriel.
21:40Hologramme industriel, puis Suris, ça s'appelait ensuite.
21:42Et donc, moi, j'ai gardé en fait cette volonté d'être un industriel, cette volonté d'aller vers des entreprises qui sont à la fois des entreprises créatives
21:54et des entreprises qui fabriquent leurs propres produits.
21:58Et donc, l'horlogerie m'a paru comme étant un secteur tout à fait intéressant parce que ça allie la technologie, le design, la création.
22:08Donc, pas mal de poésie aussi dans les montres.
22:12Et vous parliez de vos différents investissements.
22:15Donc, Pékinier n'est pas le seul.
22:17Je crois que le nom de votre fonds, il résume bien ce que vous faites.
22:21Alors, ce n'est pas vraiment un fonds puisque c'est un groupe d'entreprises.
22:25C'est un groupe d'entreprises qui s'appelle Maisons et Manufactures.
22:29Et dans laquelle on a effectivement la Maison Pékinier.
22:32On a également la Maison Boinet qui est donc une fabrique de ceintures et de petites maroquineries dans Touraine.
22:39Et la distillerie Brana qui est au Pays Basque.
22:43Et donc, comme son nom l'indique, qui fait des eaux de vie, des liqueurs, des apéritifs, etc.
22:48Le point commun de ces entreprises et de ces différents rachats ?
22:52Alors, le point commun, ce sont des entreprises qui sont des entreprises qui ont plus de 50 ans d'âge.
22:57Donc, il y a un véritable savoir-faire qui sont ancrées dans leur territoire, qui font de la création de produits et dont la marque France est un atout.
23:09Puisque un des axes de développement de chacune de ces entreprises, c'est aller à l'export.
23:14Et donc, aller à l'export avec la marque France, ça nous paraît intéressant dans un domaine où on est sur des objets qui se portent
23:22ou qui se consomment.
23:23Est-ce que vous avez d'autres acquisitions dans votre viseur ?
23:26Alors, dans le viseur, non.
23:28Parce que, bon, déjà, on a pas mal de travail avec l'équipe pour booster ces trois entreprises.
23:34Mais enfin, si une jolie proposition nous est faite avec une entreprise qui a du sens,
23:43qui également est en région, qui également a un vrai savoir-faire, on regarde.
23:49Vous êtes preneur éventuellement.
23:51On en vient donc à la marque Pékinier.
23:53Combien de salariés travaillent pour cette maison qui a donc 52 ans ?
23:57Alors, chez Pékinier, entre les salariés qui sont sur le site Amorto, les commerciaux et une partie de l'équipe de Maisons et Manufactures
24:06qui est dédiée à la marque Pékinier, on est une trentaine.
24:09Le chiffre d'affaires de votre entreprise Pékinier ?
24:12Alors, Pékinier aujourd'hui fait un petit peu moins de 5 millions d'euros de chiffre d'affaires.
24:17Notre objectif, c'est de l'amener à une vingtaine de millions le plus rapidement possible.
24:22Donc, on est sur des montres, vous les qualifieriez de quoi ?
24:25Haut de gamme, premium ? Comment est-ce que vous les qualifiez ?
24:28Alors, ce sont des montres, en fait, premium de très grande qualité.
24:32En fait, on se définit plutôt comme des fabricants de produits de grande qualité
24:36où chaque pièce est très bien usinée, où l'esthétique est à la fois à l'intérieur de la montre dans le mouvement
24:47et à l'extérieur de la montre dans son habillage, sa boîte, son bracelet, etc.
24:53Et pour une gamme de prix qui va de combien à combien, grosso modo ?
24:56Aujourd'hui, le cœur de gamme, il est entre 3 000 et 15 000 euros.
25:01Et on a une montre très haut de gamme avec un mouvement particulier qui est un tourbillon volant
25:05qui, elle, est à 65 000 euros, mais en édition très limitée et en or.
25:10Vos canaux de distribution, ça reste essentiellement du physique.
25:13Quand on achète une belle montre, une si jolie montre à ces prix-là,
25:17ça reste essentiellement du physique, vos canaux de distribution.
25:19Oui, nous avons deux boutiques en propre, une à Besançon, dans un lieu historique de l'horlogerie
25:26et depuis trois ans maintenant, une boutique à Paris, rue de Rennes.
25:31Donc, ils sont nos boutiques en propre.
25:33Nous avons aussi un site Internet qui marche de mieux en mieux,
25:36où on arrive à vendre des montres même aux Etats-Unis par notre site Internet,
25:40ce qui est assez étonnant au premier abord pour des produits de cette valeur.
25:47Néanmoins, ça marche de mieux en mieux sur Internet.
25:49Et ensuite, nous avons aussi à peu près 70 points de vente en France
25:55et une trentaine de points de vente à l'étranger qui sont de multimarques.
25:59Parce qu'un petit tiers de votre chiffre d'affaires est fait à l'export, c'est ça ?
26:02Entre 20 et 30% du chiffre d'affaires à l'export.
26:06Il nous reste eu que sous Paris une trentaine de secondes.
26:08Présentez-nous ce produit pour lequel vous avez été retenu pour cette exposition qui est fabriquée en France.
26:13Nous avons une montre qui s'appelle la Concorde,
26:16qui est une montre qui a été mise sur le marché il y a trois ans,
26:19au moment des 50 ans de Pekinier,
26:22qui reprend pas mal de codes de la marque en termes esthétiques,
26:25qui est bâti autour de notre calibre initial,
26:30qui est un des deux calibres phares de la maison.
26:33Donc le calibre initial est un calibre qui a 65 heures de réserve de marche.
26:36Elle est présentée ici en trois aiguilles
26:39et sur une boîte en titane qui est un titane micro billet qui lui donne cet aspect à la fois chic et sport et qui est très très légère à porter, très agréable à porter.
26:53Et un prix de vente de 4 800 euros, je crois, c'est ça.
26:56C'est ça.
26:56Je précise également que vous aviez vendu la montre collection Elysée, qu'elle s'est bien vendue.
27:02Elle avait été créée il y a deux ans, je crois.
27:04Il y a deux ans, elle fait partie de la collection de l'Elysée.
27:08Puis elle est vendue à la boutique de l'Elysée, sur le site en ligne de l'Elysée et dans nos propres réseaux de vente.
27:13Merci beaucoup Huxo Paris.
27:16Voici donc un échantillon de tous ces savoir-faire français qui ont été mis à l'honneur ici aux Fabriques en France à l'Elysée.
27:23Savoir-faire qu'on essaie toujours de valoriser sur BFM Business.
27:26Je vous donne d'ailleurs rendez-vous ce mardi 25 novembre pour la première édition des Grands Prix de l'Industrie.
27:31Première diffusion à 21h30.
27:33Et je recevrai notamment Sébastien Martin, le ministre de l'Industrie.
27:37La France a tout pour réussir et diffuser en télé, en radio.
27:39Le site et l'appli de BFM Business.
27:42Très bon week-end, très belle semaine.
27:43Et à très bientôt sur BFM Business.
27:47La France a tout pour réussir sur BFM Business.
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