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##LA_FRANCE_DANS_TOUS_SES_ETATS-2025-12-01##
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NewsTranscription
00:00:00Midi 14h, Sud Radio, la France dans tous ses états.
00:00:05Les juges lui ont reproché d'avoir engagé deux hommes de main pour violenter et déloger le squatteur qui occupait sa propriété.
00:00:12C'est le monde à l'envers, il y a de quoi être en colère.
00:00:14A 55 ans, cette femme a depuis hier un casier judiciaire.
00:00:17Avec la défaillance de la loi, on pousse des honnêtes citoyens à se mettre dans l'illégalité, c'est ce qui m'est arrivé.
00:00:21Le tribunal de Bordeaux l'a condamné à un an de prison avec sursis.
00:00:24En aucun cas, bien sûr, un propriétaire qui vitine d'un squatteur ne doit se faire justice lui-même.
00:00:28Bien sûr, j'ai fait une bêtise, bien sûr, je la paye et je l'assume.
00:00:30Hier à l'audience, les juges l'ont désigné comme une victime et lui ont même accordé 1200 euros de dommages et intérêts.
00:00:36Mais il y a un peu d'amertume quand même dans tout ça, parce que pour moi, je suis la victime.
00:00:43Bonjour, vous êtes sur Sud Radio, il est midi 6 avec Perico Légas et l'excellente Maude Coffler qui essaie de me surveiller.
00:00:51Julien Delmas est toujours aussi pertinent et performant à la réalisation de cette émission et Emmanuel Galasso attend impatiemment vos appels au 0826 300 300.
00:01:07Alors, attention, attention à ne pas faire justice soi-même.
00:01:12Karine Lelouch, qui a fait dégager, évacuer un squatteur qui a abusé de la situation chez elle de façon un petit peu brutale, a été condamnée en justice.
00:01:21Voilà, un an de prison avec sursis.
00:01:24Mais quand même, la justice a voulu sanctionner fermement cette décision d'une particulière de résoudre elle-même le problème du squatte qui est une véritable tragédie.
00:01:35Aujourd'hui, en France, on ne compte pas les cas et des gens qui n'osent pas se défendre, puisque la loi est très précise et quelquefois très incomplète là-dessus.
00:01:43Donc, on verra avec elle, avec Karine Lelouch, on l'aura en ligne et puis on aura l'avis d'un juriste, d'un avocat qui donnera ses recommandations dans ce genre de situation.
00:01:55Attention à ne pas aller trop loin dans la contravention de la loi.
00:01:59Les comparutions immédiates, c'est utile, c'est utile parce qu'on sait toujours que la justice prend du temps à se mettre en place.
00:02:07Eh bien, il y a les comparutions immédiates, procédures qui sont souvent nécessaires.
00:02:10Elles peuvent elles aussi, une comparution immédiate peut en cacher une autre.
00:02:14Elles peuvent elles aussi virer au cauchemar et notre confrère Amaury Bucco nous citera quelques cas particulièrement douloureux.
00:02:20On s'intéressera au maire de Saint-Étienne, Gaël Perdriot, qui a été condamné à 4 ans de prison ferme et 5 ans d'inégibilité avec exécution immédiate.
00:02:32Il avait ourdi une forme de complot, un piège contre un de ses collègues élus qu'il voulait museler avec une affaire de sextap.
00:02:42Et finalement, il s'est fait prendre la main dans le pot de confiture, lui et ses complices.
00:02:46Et la justice a été sans pitié.
00:02:48Et on se dit qu'un maire, alors c'est un maire, Gaël Perdriot était, je crois, qui a parenté aux Républicains.
00:02:55On se dit qu'un maire d'une autre étiquette politique, dans la même circonstance, l'affaire aurait fait un scandale national au niveau médiatique et politique.
00:03:02On va voir s'il y a eu deux poids et deux mesures.
00:03:07On va parler de ce village de la Drôme, Mercurole, près de Valence.
00:03:12Une jeune fille de 19 ans a trouvé la mort dans une énième confrontation entre une affaire de narcotrafic, mitraillage de voiture et mort d'une enquête, bien sûr.
00:03:26Mais enfin, cette personne était innocente et fauchée pour rien.
00:03:30Maud, à peine remise de ses émotions, en apprenant qu'un curé, un curé a décidé de ne pas installer sa crèche dans son église
00:03:40et de ne pas célébrer la messe de minuit, de crainte, de trouble politique, parce qu'une de ses oies se présente aux élections municipales,
00:03:47il a peur qu'il y ait une confusion.
00:03:49Et du coup, dans sa propre église, il n'existera plus ses fonctions.
00:03:51Ça, c'est absolument incroyable et inadmissible.
00:03:54Et puis, nous apprenons que les accidents du travail sont à la hausse, à nouveau 1 297 cas en 2024.
00:04:01Il semblerait que les ordonnances Macron, qui facilitent un petit peu certaines procédures
00:04:05et allègent la réglementation pour les employeurs, soient peut-être en lien avec cette augmentation des accidents du travail.
00:04:12Et sur la dernière heure, 13h-14h, très très beau document de notre confrère et collègue, le peuple de la frontière, Gérald Dandrieu.
00:04:22Est-ce que la France périphérique, est-ce que cette France de la fracture sociale, cette France exclue des territoires,
00:04:28finalement n'est pas la vraie France, c'est la seule France, il n'y a pas de scission.
00:04:33Il y a un pays qui est en souffrance, et on le verra avec Gérald Dandrieu, qui a fait un périple,
00:04:36c'est une réédition en poche de l'ouvrage qu'il avait écrit en 2017.
00:04:42Il était allé de Dunkerque à Menton à pied, rencontrer justement le titre de son ouvrage,
00:04:47Le peuple des frontières, pour voir cette France en souffrance.
00:04:50Il en avait ramené des témoignages absolument bouleversants.
00:04:53Vous restez avec nous de 13h à 14h pour écouter Gérald Dandrieu nous faire ce décryptage de cette France,
00:05:00qui finalement est majoritaire et bien représentative de la réalité de ce pays.
00:05:03Voilà le programme de la journée, on vous écoute et vous nous écoutez,
00:05:07nous aussi on vous écoutera si vous nous appelez, à tout de suite.
00:05:10Sud Radio, la France dans tous ses états, l'humeur de Pericot.
00:05:15Alors on a été une fois de plus assommés, assaillis avec les messages commerciaux et publicitaires du Black Friday.
00:05:23Black Friday, mais le Black Friday c'est la négation, j'allais dire, des valeurs de la civilisation contemporaine,
00:05:31négation de l'humanité, négation de la valeur du travail.
00:05:33C'est une incitation à la surconsommation, à acheter des produits dont on n'a pas besoin.
00:05:40Évidemment on favorise une surproduction, c'est nocif pour l'environnement, c'est nocif pour notre économie.
00:05:48Ça ruine en partie notre industrie et nos activités économiques,
00:05:52puisque la plupart de ces produits du Black Friday sont importés de pays asiatiques.
00:05:56On retombe dans la même polémique qu'on a eue depuis quelques semaines avec ces produits qui arrivent de Chine.
00:05:59Voilà, et on incite à grand renfort de communication, de propagande, de slogans.
00:06:05Le Black Friday, il y a des gens qui l'attendent aujourd'hui comme un rendez-vous annuel pour faire des bonnes affaires.
00:06:09Tout ce qui est terme, toutes ces opérations, ces manifestations,
00:06:13en termes en anglais, anglo-saxon, Black Friday, Dry Join, Marie, je ne sais pas ce qu'il y a d'autre.
00:06:19On en a ras-le-bol, on en a ras-le-bol.
00:06:21Consommons ce dont nous avons besoin, il y a des quinzaines commerciales, il y a des promotions, il y a des soldes.
00:06:26Et Black Friday, j'ai dit, il porte bien son nom.
00:06:29Il y avait le Jeudi Noir, qui était le Jeudi Noir d'octobre 1929,
00:06:34lorsque les bourses étaient effrontées, provoquant la plus grande crise économique de tous les temps.
00:06:38Et quelque part le Black Friday, c'est aussi un vendredi noir économique,
00:06:42parce qu'il provoque des faillites, il provoque des drames.
00:06:44Alors, on a l'illusion d'avoir acheté des choses pas trop chères, dont on n'a pas forcément besoin,
00:06:49en occasionnant des dégâts, d'abord sur notre portefeuille.
00:06:52Il y a ceux qui ne peuvent pas se l'offrir, et qui sont là en train de regarder,
00:06:57malgré tout, il y a des gens qui ne peuvent pas se l'offrir,
00:06:58et ceux qui vous disent, voilà, j'ai fait une très bonne affaire, au lieu de payer 500 euros, j'ai payé 350.
00:07:03Et puis finalement, on se dit, ben j'avais déjà l'outil en question,
00:07:06mais c'était tellement bon marché, j'ai préféré le remplacer par un nouveau.
00:07:09Enfin, on tombe dans le piège, c'est une opération de marketing,
00:07:11c'est une filouterie, et c'est surtout une négation de toutes les valeurs
00:07:16qui devraient aujourd'hui nous stimuler, nous régir en termes de consommation,
00:07:20faire attention à ne pas acheter n'importe quoi, n'importe comment, n'importe qui, d'où ça vient.
00:07:23Est-ce que ça fait du bien à l'économie ? Est-ce que ça fait du bien à mon pays ?
00:07:26En ai-je vraiment besoin ? Voilà.
00:07:27Donc on aimerait un jour qu'il y ait une décision politique de nos parlementaires,
00:07:32de nos hommes politiques, on taxerait les produits du Black Friday à 50%.
00:07:37Donc vous avez le droit de faire des bonnes affaires,
00:07:39mais nous, l'État passe derrière et on taxe ça de façon à ramener le consommateur
00:07:44à un comportement plus normal, plus citoyen, plus respectueux et plus responsable.
00:07:49Voilà ce que j'avais à vous dire aujourd'hui sur ce Black Friday.
00:07:51Je viens de taper du poids sur la table.
00:07:52Bah oui, les autres, quelle violence !
00:07:53Non mais vous voyez, ça nous énerve.
00:07:57Ça met en colère, parce que ça passe, personne ne dit rien.
00:08:00Bon, vous restez bien avec nous, ne soyez pas en colère,
00:08:02écoutez-nous jusqu'à 14h, la France dans tous ses états.
00:08:04On attend vos appels, 0826 300 300.
00:08:08A tout de suite sur Sud Radio.
00:08:09Sud Radio.
00:08:10Elle a arraché sa propre maison aux mains d'un squatteur.
00:08:13C'est l'histoire de Karine, qui n'y est pas allée de main morte,
00:08:15puisqu'elle avait engagé deux hommes pour déloger cet individu,
00:08:18qui lui a carrément porté plainte pour violence.
00:08:20Pourquoi avoir voulu faire justice elle-même, vous demandez-vous ?
00:08:23Parce que lorsque Karine a sollicité les gendarmes,
00:08:25ils lui ont répondu que le squatteur était légalement chez lui.
00:08:28C'est tout le drame et toute l'incohérence de nos lois.
00:08:31On en parle avec la principale concernée, Karine Lelouch,
00:08:33et avec l'avocat Romain Rossilandie.
00:08:35Bonjour.
00:08:36Bonjour.
00:08:37Bonjour Karine Lelouch, bonjour maître.
00:08:38C'est une affaire qui interpelle parce que c'est un drame cette histoire des squats.
00:08:45On sent les pouvoirs publics souvent impuissants.
00:08:48Une législation très particulière et des gens qui vivent des tragédies.
00:08:52Alors à un moment donné, il y en a qui...
00:08:53Alors la majorité ne se conforme à la loi, on ne dit rien,
00:08:57on attend que justice agisse.
00:09:00Et puis quelquefois, dans des situations inextricables,
00:09:03certains décident de passer à l'acte même.
00:09:06Karine Lelouch, c'est ce que vous avez décidé de faire.
00:09:09Vous avez pris les grands moyens, pour le dire.
00:09:11Vous avez contourné un petit peu la loi.
00:09:15Et vous avez été sanctionnée pour ça.
00:09:17Vous avez été condamnée à un an de prison.
00:09:20Comment s'est passé le procès ?
00:09:21Que vous ont dit les magistrats ?
00:09:24Effectivement, et ce que je reconnais,
00:09:26on n'a pas le droit de faire justice soi-même en aucun cas.
00:09:29Ça, j'en suis consciente.
00:09:31C'est pour ça que j'accepte ma peine et que je ne veux même pas passer en appel.
00:09:35Je paye pour ce que j'ai fait.
00:09:37Par contre, le problème, c'est qu'effectivement, il y a une loi.
00:09:41Mais il y a quand même des failles dans cette loi.
00:09:44Moi, maintenant, l'affaire, elle est derrière moi.
00:09:46C'est jugé.
00:09:47Mais je tiens à m'exprimer parce que je voudrais que ça bouge un petit peu.
00:09:52Moi, on m'a fermé les portes.
00:09:54La gendarmerie, comme vous le signaliez tout à l'heure,
00:09:56m'a répondu que si je me mettais un pied chez moi, dans mon terrain,
00:10:02c'est moi qui serais embêtée parce que ce monsieur était désormais chez lui.
00:10:07Le squad durait depuis combien de temps, Mme Lelouch ?
00:10:09Le squad durait depuis combien de temps ?
00:10:11Alors moi, je m'en suis aperçue depuis mars 2025.
00:10:16C'est une maison qui vous appartient, dont vous êtes propriétaire.
00:10:20Un achat ou un héritage, peut-être, dont vous vouliez disposer, je suppose.
00:10:24Alors, un héritage, et j'avais des frais de succession assez lourds à payer.
00:10:29Et vu que c'était un projet immobilier, c'est des sommes qui sont assez importantes.
00:10:33Et ça me permettait justement de régler ces fameux frais.
00:10:37Le squad dur s'est introduit tout à fait illégalement.
00:10:40Il a pris possession des lieux.
00:10:42Quand vous en êtes rendu compte, vous avez immédiatement lancé une procédure.
00:10:46Vous avez fait les démarches nécessaires auprès des autorités.
00:10:49Oui, tout à fait. J'ai porté plainte.
00:10:52Je me suis rapprochée du préfet.
00:10:54Réponse ?
00:10:56On vous dit quoi dans ces cas-là ?
00:10:58Alors, on me dit qu'en fait, pour que ça marche, entre guillemets...
00:11:03Il faut que ça aboutisse, oui.
00:11:04Voilà, que ça aboutisse.
00:11:06Il faut que ça soit fait par voie de fait, agression, enfin des choses comme ça.
00:11:11Ce que moi, j'étais incapable de prouver.
00:11:13Et surtout qu'ils ont tenu compte des paroles du squatteur qui a dit que la maison était ouverte.
00:11:19Donc, il s'était introduit.
00:11:21Et on a refusé ma démarche à cause de ça.
00:11:24Et moi, en aucun cas, par contre, on m'a demandé si la maison était ouverte ou fermée.
00:11:28Et c'est ça que je trouve dans le cas où il faut combattre.
00:11:30Il faut qu'il y ait effraction, il faut...
00:11:32Non mais bon, effectivement.
00:11:34Alors, il y a des propriétaires négligents.
00:11:36Ça existe souvent des personnes âgées qui ne sont pas conscientes qu'on d'une résidence secondaire un petit peu loin.
00:11:40Où ils ne vont que deux ou trois fois dans l'année.
00:11:42Tout le reste du temps, évidemment, cette maison est vulnérable.
00:11:44On sait très bien qu'il suffit de se faire livrer un produit d'une commande ou de se faire inscrire à EDF.
00:11:50Et on sait que les procédures sont faciles pour légitimer la présence dans une maison dont on n'est pas propriétaire.
00:11:56Et de se poiter de façon quasiment légale.
00:11:58C'est ça qui est aberrant.
00:11:59J'espère un jour, vu le nombre de cas cumulés depuis tant d'années, je suppose qu'un jour les législations...
00:12:04Il y a déjà une législation qui s'est dégé il y a deux ans.
00:12:07Voilà. Pour autant, ce n'est pas suffisant.
00:12:12La juge a quand même eu pour vous...
00:12:15Elle a quand même reconnu que vous étiez chez vous.
00:12:17C'est à se poser, c'est à se demander.
00:12:19C'est à se demander.
00:12:21Alors, ils suggèrent quoi ?
00:12:23Ils suggèrent quoi ?
00:12:24Que vous n'ayez pas le droit de faire de cette façon, je suis d'accord.
00:12:26Eux suggèrent quoi ?
00:12:27Eux, ils suggèrent qu'en fait, il faut attendre les procédures légales.
00:12:33Alors, comme je l'aurais retorqué, effectivement, moi je suis passée par la procédure légale.
00:12:37Après, il aurait fallu que je paye un avocat.
00:12:39Encore faut-il le payer.
00:12:41Et moi, j'avais cette date butoir déjà du paiement de mes frais de succession.
00:12:47J'ai encore, du coup, comme ça a traîné, j'ai des pénalités que je suis en train de négocier.
00:12:54Et également, la pression du promoteur qui voulait acheter le bien.
00:13:00Celui-ci, d'ailleurs, m'a imputé la vente de 80 000 euros à cause du squatteur.
00:13:04Donc, à un moment donné, vous savez, quand on dévise complètement, on ne sait plus où on en est.
00:13:10Résultat des causes, vous faites appel à deux personnes que vous connaissiez ?
00:13:14Non, non, pas du tout.
00:13:16Pas du tout.
00:13:16En fait, j'en ai parlé à tout le monde, j'en ai parlé sur les réseaux sociaux.
00:13:19Et c'est une personne qui m'a contactée, qui m'a dit, voilà, pour 5 000 euros, je peux faire quelque chose pour vous.
00:13:27Et dans ma détresse, et quand j'ai vu l'inefficacité des pouvoirs publics, j'ai dit, ouais, j'ai choisi la mauvaise solution.
00:13:35Donc, ils sont passés à l'acte et ils ont évacué le squatteur de façon, on va dire, un petit peu brutale peut-être.
00:13:41Ou enfin, en tout cas, physique.
00:13:42Oui.
00:13:43Oui, en fait, ils ont fait, voilà.
00:13:44Vous avez établi un système de police parallèle.
00:13:47Mais on s'est dit à un moment donné, à force de l'inaction des pouvoirs publics, il est évident qu'il y a des gens, des citoyennes et des citoyens
00:13:54qui seront tentés de prendre les mesures par elles-mêmes.
00:13:58Maître Romain Rossi-Landy, merci d'être sur Sud Radio avec nous.
00:14:03Je pense qu'en tant que juriste, vous regardez tout ça avec circonspection et prudence.
00:14:08Oui, alors moi, je suis bien habitué au dossier de squat.
00:14:11J'en parle clairement sur votre antenne.
00:14:13Et effectivement, le squat, c'est bien un domaine où les gens sont tentés de se faire justice eux-mêmes, comme cette dame.
00:14:18Malheureusement, elle a eu tort de faire ça.
00:14:20Ce qui m'intéressait un peu dans votre affaire, madame, c'est qu'effectivement, la réponse du préfet...
00:14:24Il faut bien comprendre que le préfet, il y a deux procédures.
00:14:27C'est la procédure casse-barrières, la loi anti-squat.
00:14:29Elle a saisi le préfet dans le cadre d'une procédure d'exception, une procédure qu'on appelle d'évacuation administrative.
00:14:34On est sur l'article 38.
00:14:35Et le texte de l'article 38 est restrictif.
00:14:38Il vous parle d'introduction et de maintien dans le domicile d'autrui à l'aide de manœuvres, menaces, voies de faites ou de contraintes.
00:14:43Et si on ne peut pas prouver ça, si je n'ai pas compris que les portes étaient ouvertes, si on ne peut pas prouver cette manœuvre...
00:14:48Et c'est là que c'est un peu contestable, selon moi, en tant qu'avocat.
00:14:50Le préfet Gironde aurait pu être un peu audacieux en disant qu'il y a une manœuvre à rentrer chez quelqu'un.
00:14:54Qu'est-ce qu'il reste à faire ?
00:14:55Vous comprenez ce que je veux dire ?
00:14:57Quelle est la marge d'une citoyenne, d'un citoyen qui est confrontée à cette situation s'il n'y a pas l'effraction n'est pas établie ?
00:15:04On laisse les gens s'installer.
00:15:05Là, il aurait fallu que Mme saisisse le juge des contraintes de la protection et fasse une procédure judiciaire qui peut durer plusieurs mois, voire parfois plusieurs années.
00:15:12C'est ça le problème, c'est que l'audiencement est beaucoup trop long.
00:15:15Et le comble aujourd'hui, c'est que c'est elle qui se fait condamner.
00:15:19Alors, vous avez organisé une expédition punitive, il faut quand même dire ce qu'il est.
00:15:22Et ça, je ne peux pas, en tant qu'avocat, évidemment, y souscrire.
00:15:24Moi, je le dis à mes clients, ne vous faites pas justice vous-même.
00:15:26On va les expulser, on va faire une procédure judiciaire et on la gagnera.
00:15:30En plus, la procédure judiciaire, vous auriez eu des dommages et intérêts.
00:15:33Vous auriez pu obtenir des indemnités.
00:15:36Alors, je ne sais pas s'il est solvable entre nous.
00:15:37Sauf que, il y avait un calendrier de succession que Mme Lelouch devait respecter.
00:15:43Non, non, mais on ne la soutient pas, on ne la félicite pas.
00:15:45Nous constatons seulement qu'il y a des gens qui arrivent à un moment donné dans des situations inextricables et qui passent à l'acte.
00:15:51Nous avons Françoise qui nous appelle de Bordeaux.
00:15:53Bonjour Françoise.
00:15:54Oui, bonjour.
00:15:55Il semblerait que vous ayez été, vous aussi, confrontée à cette situation d'un squat chez vous.
00:15:59Oui, mais sauf que j'étais tributaire de la propriétaire qui voulait m'expulser.
00:16:03Elle ne faisait rien, elle attendait que la maison s'effondre.
00:16:07Donc, à force, il y a eu une association qui a démoli la porte, etc.
00:16:12Et les gens sont rentrés.
00:16:14Eh bien, moi, je ne savais pas quoi faire parce que j'ai appelé la police.
00:16:18Mais la police m'a dit, oh ben oui, regardez s'ils sont toujours là.
00:16:23Mais je lui dis, c'est dangereux quand même.
00:16:24Oui, on est au téléphone.
00:16:26Alors, vous vous rendez compte, j'appelle de Bordeaux.
00:16:28Alors, vous, vous êtes une locataire qui s'est fait squatter son appartement en location.
00:16:33Encore un cas de figure différent.
00:16:35Voilà.
00:16:35Mais grâce, je veux dire, il faut connaître qu'il y a les associations qui font tout.
00:16:41Parce qu'il y avait un type, il a démoli la maison.
00:16:44Et puis, il m'a dit, ah ben non, non, c'est pas moi.
00:16:47Il a démoli d'abord la porte, les portes, tout ça.
00:16:49Et ce que je voudrais dire, je suis scandalisée par ce qui arrive à cette dame.
00:16:55Et si j'avais de l'argent, ben je lui aurais envoyé.
00:16:58Et j'incite, s'il y a les bordelais, en fait, qui sont sensibles à cette situation,
00:17:05qu'il lui envoie de l'argent.
00:17:07Parce que c'est pas normal.
00:17:08C'est elle qui est condamnée.
00:17:10Et puis, ça veut dire que les squatteurs, tous les individus, ben ils sont protégés.
00:17:16– Nous sommes bien d'accord.
00:17:18Merci Françoise pour votre témoignage qui apporte une précision dans un cas de figure.
00:17:22Il est dit, Karine Lelouch, vous avez pris maintenant des mesures nécessaires.
00:17:27Il n'y a plus de risque de nouveaux squats.
00:17:29Je pense que quand on a une première épreuve, on est vacciné.
00:17:33– Alors, je vais vous dire honnêtement, oui.
00:17:36Bon, de toute façon, moi, vous savez, je n'ai pas énormément de bien non plus.
00:17:41Mais je saurais maintenant ce qu'il faut faire.
00:17:44Et surtout pas, voilà, recommencer ce que j'ai fait.
00:17:47Mais bon, je voudrais, moi, honnêtement, maintenant, c'est terminé.
00:17:52Comme je vous ai dit, je ne fais pas appel.
00:17:54J'accepte.
00:17:55J'accepte ma peine.
00:17:57Mais je voudrais, si j'interviens dans les médias,
00:18:01c'est vraiment pour que, peut-être, à un moment donné,
00:18:04que les politiques bougent un petit peu
00:18:06et qu'il y ait quelque chose à faire avec cette loi.
00:18:09– Votre message est reçu, bien sûr.
00:18:12Maître Rossiland dit, première chose à faire lorsqu'on est confronté à un squat.
00:18:16Est-ce qu'il y a une procédure particulière,
00:18:17une démarche très utile et très importante ?
00:18:20– Oui, effectivement, ce qui vous a manqué, madame,
00:18:22c'est de prouver les fractions, de prouver l'introduction frauduleuse chez vous.
00:18:25Et je pense qu'effectivement, dans votre plainte, je ne l'ai pas vu,
00:18:27mais probablement qu'ils ont mal pris votre plainte à la gendarmerie.
00:18:29Il fallait expliquer, effectivement, que ces gens-là se rentraient par les fractions.
00:18:32Parce que, là, ils ont considéré que c'est quelqu'un que vous avez hébergé.
00:18:37Vous savez, on parle beaucoup du squat Airbnb,
00:18:38parce qu'ils ont trouvé la faille, les squatteurs.
00:18:40Pourquoi ils vont squatter sur Airbnb ?
00:18:42Parce qu'en quelques clics, ils rentrent chez vous,
00:18:44avec la bénédiction du propriétaire.
00:18:45Donc, il n'y a pas cette notion d'introduction frauduleuse.
00:18:48Comme pour vous, madame, il n'y a pas d'introduction frauduleuse
00:18:50parce qu'ils ont considéré que la porte était ouverte
00:18:51et qu'ils n'ont pu s'installer.
00:18:53Et c'est là qu'il y a une faille sur la loi.
00:18:54– Alors, gare au Airbnb, maître Romain, aussi l'on dit,
00:18:57vous nous dites gare au Airbnb, ça peut être un piège.
00:19:02Même sur votre antenne, il y a un phénomène qu'on observe,
00:19:05c'est la crise du logement qui est derrière.
00:19:06C'est des gens qui ne trouvent pas de logement dans la location traditionnelle,
00:19:09qui se disent, tiens, qu'est-ce que je vais faire ?
00:19:10Je vais cliquer sur une plateforme Airbnb Booking,
00:19:13je vais prendre mon appartement pour trois jours,
00:19:14et finalement, au bout de trois jours, je change l'ECE
00:19:16et j'ai eu lit domicile, je m'y installe.
00:19:18Et là, on ne peut pas bénéficier en tant que propriétaire
00:19:21de cette procédure accélérée dont je parlais,
00:19:23de la loi Casbarian, on est obligé de passer par la procédure judiciaire traditionnelle
00:19:26qui va durer 18 mois, 24 mois.
00:19:28J'ai un dossier, et j'en parle toujours parce que je le dénonce, ce dossier-là,
00:19:32l'audiencement à Longjumeau, 27 février 2027.
00:19:36Donc je dois attendre une audience, mon client attend 2027
00:19:38pour avoir une audience pour enfin s'assurer sur son cas de squat.
00:19:41Lui aussi, il a envie de se faire justice lui-même,
00:19:43il a envie aussi de le sortir.
00:19:44Et je lui dis non, je ne le prête pas.
00:19:46Evidemment, évidemment.
00:19:47Merci, merci Karine Lelouch d'avoir témoigné,
00:19:49merci pour votre avis éclairant.
00:19:52Donc attention au squat, procédure immédiate
00:19:54et la bonne dénonciation sous la bonne forme
00:19:56pour éviter des ennuis supplémentaires.
00:19:58Merci à vous deux, bonne journée.
00:19:59Une fusillade dans un village, un curé qui ne veut plus célébrer la messe de Noël.
00:20:03On n'a pas mal de choses à traiter dans un instant,
00:20:05alors n'hésitez pas à réagir.
00:20:070 826 300 300.
00:20:09A tout de suite.
00:20:10Midi 14h, Sud Radio,
00:20:13la France dans tous ses états.
00:20:15Et avant les perles,
00:20:18un petit jeu, Péricolégas.
00:20:20Alors il y a un petit jeu,
00:20:21parce que Sud Radio a remis
00:20:23le sapin de Noël de l'an dernier.
00:20:25J'avais des doutes parce que j'ai vu notre directeur d'antenne,
00:20:28Jean-Marie Bordry, avec une scie et une hache.
00:20:30Et puis Pedro Diaz, qui nous apprend à travailler correctement,
00:20:34s'est mis une espèce de chapeau rouge avec des bottes et une barbe.
00:20:37Je me suis dit, bon, écoutez, c'est reparti,
00:20:39on va avoir des cadeaux Noël.
00:20:41Et effectivement, si vous faites par SMS
00:20:46le 7 20 18 ou le 7 128 ou le 72 018,
00:20:52vous faites comme vous voulez, c'est 7 28 par SMS,
00:20:56vous envoyez sapin et vous pouvez avoir un cadeau.
00:20:59Alors je l'ouvre là, vous savez, comme dans les cérémonies,
00:21:02dans les grands jeux.
00:21:04Deux forfaits de ski pour la station Péragude.
00:21:06Péragude, mais Péragude, c'est sublime.
00:21:09Péragude, c'est la station de ski du département des Hauts-de-Pyrénées,
00:21:13de la Haute-Garonne, c'est à cheval.
00:21:15C'est près de chez Julien Delmas,
00:21:17notre réalisateur, un petit peu plus à l'ouest,
00:21:19vers chez moi, vers le Pays-Basque et les belles Pyrénées.
00:21:22Un domaine skiable de 51 pistes.
00:21:25Ça veut dire que vous pouvez y aller à 51,
00:21:26pas 52 parce qu'il manquera une piste.
00:21:28Vous allez à 51, vous vous occupez totalement le terrain.
00:21:30En tout cas, voilà, de très très belles fêtes de Noël.
00:21:33Un beau séjour au ski, grâce au cadeau de Sud Radio,
00:21:38le sapin Noël.
00:21:39Et oui, et oui, à Sud Radio, il y a des sapins Noël
00:21:41parce que les sapins, ils ne sont pas que dans le nord,
00:21:42ils sont aussi dans le sud, voilà, dans le sud des Alpes.
00:21:44Et on vous souhaite bonne chance.
00:21:46Je vous redonne le code secret.
00:21:48Vous faites un SMS 7-20-18 et vous tapez sapin.
00:21:54Sud Radio, la France dans tous ses états,
00:21:58les perles du jour.
00:21:59Allez, un sujet beaucoup moins drôle,
00:22:00une fusillade a éclaté dans un village de la Drôme,
00:22:03ce week-end faisant une victime, une jeune femme de 19 ans.
00:22:06Oui, Maud, on pourrait passer,
00:22:07Sud Radio pourrait passer la totalité de ses émissions
00:22:10à parler de cette tragédie du narcotrafic
00:22:13qui, j'allais dire, ternissent la vie de ce pays
00:22:16parce que là, ça prend des proportions dramatiques.
00:22:19On a eu le cas de Marseille, bien entendu,
00:22:20avec cet assassinat.
00:22:22Et là, nous sommes à Mercurole,
00:22:23joli petit village de la Drôme,
00:22:25près de Valence.
00:22:26Et samedi soir, un peu plus après 23h,
00:22:30un fusillade.
00:22:31Nouvelle tragédie du narcotrafic.
00:22:33Une jeune fille de 19 ans
00:22:34qui s'est trouvée, comme on dit, au mauvais endroit,
00:22:37au mauvais moment, a trouvé la mort.
00:22:39Elle a pris une balle.
00:22:42Voilà.
00:22:42Selon l'état actuel de l'enquête,
00:22:44elle était là de façon tout à fait fortuite.
00:22:46On en saura davantage.
00:22:47Et ses amies étudiantes parlent d'une personne extraordinaire,
00:22:52d'une personne formidable,
00:22:54qui est morte pour rien.
00:22:55Alors, une fois de plus,
00:22:56les situations marseillaises nous ont alertés,
00:22:59les pouvoirs publics, enfin la classe politique,
00:23:02même le président de la République a dit que c'était,
00:23:05comme après le Covid, vous savez, on est en guerre.
00:23:07Bon, oui, on est en guerre.
00:23:08On aimerait bien que les forces de l'ordre,
00:23:12que la justice se mobilise,
00:23:14que la peur change de camp,
00:23:15pour utiliser cette formule,
00:23:17souvent suivie de peu d'effets,
00:23:21et que l'on puisse avoir aujourd'hui
00:23:23la possibilité de sortir le soir
00:23:25dans l'adro-moyeur en France
00:23:26sans avoir le risque de se prendre une balle perdue
00:23:29de la part de gens qui sont des criminels.
00:23:32Les assassins ont plus tout ça pour vendre de la drogue,
00:23:35c'est-à-dire un fléau absolument total.
00:23:36Donc on est dans l'horreur absolue,
00:23:39et nous pensons à la famille de cette jeune fille de 19 ans
00:23:41qui, à Mercurole, a perdu la vie pour rien.
00:23:44Espérons que ces tragédies serviront d'exemple
00:23:48et surtout de stimulation aux autorités de ce pays
00:23:51pour prendre les mesures courageuses,
00:23:52nécessaires et efficaces
00:23:53qu'il convient de prendre dès que possible.
00:23:57Et puis un chiffre...
00:23:58Déroutant, un chiffre déroutant,
00:24:02plus de 1200 décès liés au travail
00:24:04ont été recensés en 2024
00:24:05par l'assurance maladie, Perigo.
00:24:07Oui, mais très exactement, 1297.
00:24:11Alors évidemment, il faut faire la distinction dans les mains.
00:24:13Enfin, c'est quand même 1297.
00:24:15Si on fait le calcul,
00:24:17ça fait 4 par jour.
00:24:19Enfin, c'est hallucinant.
00:24:20En France, en 2025...
00:24:22Alors bon, attention, un accident de travail,
00:24:24ça peut répondre à diverses conditions,
00:24:26diverses situations.
00:24:28Il semblerait...
00:24:28Alors la polémique vient du fait
00:24:30qu'il semblerait que les ordonnances Macron
00:24:32qui aient été faites pour assouplir les réglementations,
00:24:35pour les entrepreneurs,
00:24:36pour le patronat,
00:24:37certains ont dit encore un cadeau de puce au patron,
00:24:39mais en même temps,
00:24:40les petits patrons ont dit oui,
00:24:41c'est bien que le poids administratif,
00:24:43voilà,
00:24:44c'est cette façon de nous contrôler,
00:24:45les entraves soient un peu assouplies,
00:24:47de façon qu'on puisse travailler normalement.
00:24:48Il semblerait qu'il y ait un rapport de cause à effet,
00:24:50tout ça évidemment est...
00:24:52Je dis ça avec énormément de prudence,
00:24:53tout ça est à vérifier.
00:24:54Mais enfin, toujours utile qu'on ait à 1297 accidents du travail en 2024.
00:24:59Alors attention,
00:25:00il y a l'accident du travail sur le lieu de travail,
00:25:02vous êtes en train de manipuler un outil
00:25:03où vous êtes en train d'exercer votre profession
00:25:06et ce geste est mortel,
00:25:07ça c'est un cas précis.
00:25:09Vous avez l'accident du travail
00:25:10quand vous venez sur votre lieu de travail,
00:25:12alors soit évidemment vous êtes sur une trottinette
00:25:15avec les yeux bandés
00:25:16ou sur un vélo sans frein et sans lumière,
00:25:18et ça c'est un peu de votre faute,
00:25:19ou alors vous vous faites écraser
00:25:21par votre patron qui roule en Rolls
00:25:22alors que vous vous rentriez tranquillement en Clio,
00:25:24c'est encore un cas de figure différent.
00:25:26Et puis, l'accident de travail en télétravail,
00:25:29ça c'est assez extraordinaire,
00:25:30il y a l'ordinateur qui explose devant vous,
00:25:32ou je ne sais pas ce qui se passe,
00:25:34enfin bon, toujours utile,
00:25:35voilà les trois cas de figure,
00:25:36et ce sont les tribunaux qui décident,
00:25:38sauf que 1297,
00:25:40mourir 1297 fois en France en 2024,
00:25:44en faisant son boulot, en faisant son travail,
00:25:45c'est quand même un chiffre qui interpelle,
00:25:47et je suppose que là aussi,
00:25:48il y a probablement des mesures
00:25:50sanitaires, administratives, écologiques,
00:25:53et professionnelles, tout simplement à prendre
00:25:55pour éviter qu'on ait ce chiffre
00:25:57terrifiant.
00:25:59Ma chère Maud,
00:26:02absolument,
00:26:03vous m'écoutez Maud,
00:26:04je vous écoute,
00:26:05très attentivement,
00:26:06ce que vous m'avez raconté,
00:26:07j'ai cru que c'était une blague,
00:26:09comme on m'avait dit,
00:26:09il y a un curé,
00:26:10un prêtre,
00:26:11dans un village de l'oiseau,
00:26:14de l'oise, pardon,
00:26:14c'est moi qui vous ai écrit la mauvaise,
00:26:16de l'oise,
00:26:17il y a des petits oiseaux dans l'oise,
00:26:18voilà,
00:26:19en Picardie,
00:26:21et bien les habitants de ce village,
00:26:23c'est,
00:26:24est-ce qu'on a le nom du,
00:26:25c'est Avruchy ?
00:26:26Moi je vois où est Avruchy,
00:26:27c'est un très joli village,
00:26:29et bien le curé a décidé
00:26:31qu'il n'y aurait pas de crèche,
00:26:34et pas de messe de minuit,
00:26:36non mais c'est pas possible,
00:26:37je ne vous crois pas.
00:26:38C'est difficile à croire,
00:26:39et c'est pour une raison digne de Pépin et donc Camillot,
00:26:41en fait,
00:26:42l'organisateur des fêtes de Noël à Avruchy
00:26:44a décidé de se présenter au municipal
00:26:45face au maire sortant,
00:26:47jusque là rien de grossier,
00:26:48mais pour ne pas mélanger,
00:26:50pour ne pas tout mélanger,
00:26:51pour rester neutre,
00:26:52et ne pas froisser ni sa communauté paroissiale,
00:26:54ni la municipalité,
00:26:56le curé,
00:26:57lui,
00:26:57a carrément décidé d'annuler la crèche
00:26:59et la messe de l'Avent,
00:27:00ce qui pour un prêtre fait un peu tâche quand même.
00:27:02Mais il y a un évêque,
00:27:04c'est l'évêque de Beauvais me semble-t-il,
00:27:06le diocèse ne dit rien ?
00:27:07Eh bien les habitants ne comprennent pas trop ce qui se passe,
00:27:10et le diocèse a bien sûr été saisi,
00:27:12il faut dire que renoncer à son sacerdoce
00:27:13au nom de la politique c'est moyen,
00:27:15mais le diocèse a été saisi par Jean-Charles Lefebvre,
00:27:18l'organisateur des fêtes de Noël,
00:27:19le fameux,
00:27:20et donc candidat face au maire,
00:27:21qui s'est même engagé
00:27:22à se mettre en retrait de l'organisation pour ce Noël.
00:27:25Il regrette qu'on ne puisse pas plus être élu et chrétien,
00:27:28sachant qu'il est déjà aujourd'hui conseiller municipal dans l'opposition,
00:27:32et que jusqu'à présent ça ne semblait poser problème à personne.
00:27:34Le curé, lui, souhaite préserver son église des influences politiciennes,
00:27:39dit-il,
00:27:39dommage que dans le même temps il condamne ses fidèles à rester aux portes de la maison de Dieu,
00:27:43qui, sauf erreur de ma part,
00:27:44lui n'a jamais fait le tri entre les rouges et les bleus.
00:27:46Alors je peux vous dire,
00:27:47l'affaire hallucinante,
00:27:48hallucinante,
00:27:49le curé,
00:27:49monsieur le curé,
00:27:50vous êtes dans l'erreur,
00:27:51l'église est un lieu privé,
00:27:53on a les lois de 1905,
00:27:55vous êtes en pleine laïcité,
00:27:56le fait que vous mettiez une crèche
00:27:58et que vous célébriez la messe de minuit le 24 décembre 2025,
00:28:02ne contredit en rien,
00:28:03au contraire,
00:28:04c'est-à-dire ne le faisait pas que vous vous mettez en porte-à-faux presque avec la loi,
00:28:07ce sont deux choses totalement différentes,
00:28:09alors ce n'est pas parce que quelqu'un de proche de vous,
00:28:11responsable des fêtes de Noël,
00:28:12s'est engagé dans une action municipale,
00:28:14mais c'est une action républicaine, citoyenne, tout à fait normale.
00:28:17Et que le chrétien s'engage dans la cité,
00:28:18c'est même dans la Bible,
00:28:19d'une certaine manière.
00:28:20Mais bien entendu,
00:28:21les valeurs de l'évangile,
00:28:22ils pourraient même faire campagne là-dessus,
00:28:24et de là,
00:28:25se dire,
00:28:25oh là là,
00:28:25ça va susciter des dissensions dans le village,
00:28:27c'est vous dire le climat de tension,
00:28:29d'animosité,
00:28:31quelque part de haine
00:28:32qui peut y avoir dans une petite commune
00:28:33comme à Avrechy,
00:28:34pour que le curé décide
00:28:35de ne pas la crèche
00:28:37et pas la...
00:28:37Dans l'église,
00:28:38je ne parle pas de la mairie,
00:28:39je ne parle pas d'un lieu public,
00:28:40enfin bon,
00:28:40on tombe des nus.
00:28:42On tombe des nus.
00:28:42Oui, ça c'est bizarre.
00:28:43Je voudrais qu'on suive,
00:28:44Maud,
00:28:44vous suivez cette affaire,
00:28:45éventuellement,
00:28:46on se délocalise à Avrechy,
00:28:48et nous ferons nous-mêmes la messe de minuit.
00:28:50On a une crèche vivante,
00:28:51je ferai l'âne,
00:28:52et vous ferez le goût.
00:28:53Ah ben j'allais vous suggérer.
00:28:54Ah ben très bien,
00:28:55c'est parfait.
00:28:57Et puis Julien fera la Vierge Marie,
00:28:59et Emmanuel fera le Saint-Joseph.
00:29:01Voilà.
00:29:03On apprenait ce matin
00:29:04la condamnation du maire de Saint-Étienne,
00:29:07coupable de chantage à la sextape.
00:29:10Oui,
00:29:10Gaël Perdrio,
00:29:11maire apparenté républicain,
00:29:12ou républicain je crois,
00:29:13de Saint-Étienne,
00:29:15avait tourdi une forme de complot
00:29:16contre un de ses anciens adjoints,
00:29:19un rival qui s'appelle Gilles Artig.
00:29:21Il avait été piégé
00:29:22dans une scène,
00:29:24j'allais dire une situation
00:29:24très intime avec Camérin,
00:29:27et on est allé voir cet élu
00:29:28en lui expliquant
00:29:29que s'il n'avait pas
00:29:32un certain comportement,
00:29:34s'il ne se muselait pas,
00:29:35eh bien la scène serait diffusée.
00:29:38Ça c'est digne de ce qui se passait
00:29:39dans la Deuxième Guerre mondiale,
00:29:41ou avec le KGB,
00:29:44le NKVD,
00:29:44enfin dans un système d'épionnage.
00:29:46Total,
00:29:46l'affaire est sortie bien entendu,
00:29:48Gaël Perdrio
00:29:49est passé au tribunal,
00:29:50il a été condamné
00:29:52donc à 4 ans
00:29:54de prison ferme
00:29:55et 5 ans
00:29:56d'inégibilité
00:29:58avec exécution immédiate.
00:30:00Ça veut dire
00:30:00qu'il y a eu un aménagement
00:30:01différé
00:30:02de son incarcération,
00:30:03mais il ira en prison,
00:30:04il a fait appel,
00:30:05il est donc aux yeux
00:30:06de la loi présumée innocent.
00:30:07L'affaire est quand même gigantesque.
00:30:10On peut seulement se dire
00:30:11que si cette affaire
00:30:11de Sextepe
00:30:12ou Sextepe,
00:30:13je ne sais pas comment on dit,
00:30:15c'était produite ailleurs,
00:30:16dans une autre ville,
00:30:17avec une autre étiquette politique,
00:30:19je pense que l'affaire
00:30:19aurait pris la dimension
00:30:20d'un scandale national
00:30:21avec des conséquences judiciaires
00:30:23et politiques
00:30:24tout à fait retentissantes.
00:30:26Mais quand ça se passe
00:30:26à Saint-Etienne
00:30:27avec un républicain,
00:30:28bon ben c'est un fait divers
00:30:29comme les autres.
00:30:30Tout ça est très imprenant,
00:30:30il y a une échelle d'informations
00:30:31quand même
00:30:32qui nous dérange
00:30:33à un moment donné, machin.
00:30:34Pour rester dans le même thème
00:30:36et pour sourire un peu,
00:30:37Sébastien Chenu,
00:30:38le vice-président
00:30:38de l'Assemblée nationale
00:30:39et député du Rassemblement
00:30:41de l'Assemblée, pardon,
00:30:42oui, député du Rassemblement
00:30:43de l'Assemblée, pardon,
00:30:44il y a un joli lapsus
00:30:44ce week-end.
00:30:45Partout, il y a du monde
00:30:46dans les réunions publiques,
00:30:47il y a du monde
00:30:48dans les soirées Beaujolais,
00:30:50il y a du monde
00:30:51dans les soirées Kemsec,
00:30:52j'allais dire
00:30:53dans les soirées Kemsec,
00:30:54ça n'a rien à voir
00:30:55avec nos réunions militaires.
00:30:57Il y a du monde partout.
00:30:58Voilà, il y a du monde partout
00:30:59et ça n'a rien à voir.
00:31:00Mais c'était assez rigolo,
00:31:01ça fait le tour des réseaux sociaux
00:31:02et je tenais bien sûr
00:31:03à ce que nos auditeurs
00:31:05entendent ce petit lapsus.
00:31:06No comment, ma chère Maude.
00:31:08Allez, si vous n'avez jamais
00:31:09assisté à des comparutions immédiates,
00:31:11si le journaliste Amoribucco
00:31:12l'a fait pour vous,
00:31:13on l'accueille dans un instant
00:31:14sur Sud Radio,
00:31:14à tout de suite.
00:31:15Sud Radio,
00:31:17la France dans tous ses états.
00:31:19Avez-vous déjà assisté
00:31:20à des comparutions immédiates,
00:31:21cette procédure pénale française
00:31:22qui permet de juger
00:31:23très rapidement une personne
00:31:25après son interpellation ?
00:31:26Entre 2001 et 2024,
00:31:27le nombre de comparutions immédiates
00:31:29a presque doublé,
00:31:30passant de 31 000
00:31:31à plus de 60 000 affaires annuelles
00:31:33et parfois des affaires cocasses.
00:31:35Le journaliste police-justice
00:31:36de Valeurs Actuelles,
00:31:37Amoribucco,
00:31:38a assisté à certaines
00:31:39de ces comparutions
00:31:39et je crois que ça en valait la peine.
00:31:40Bonjour Amoribucco.
00:31:42Bonjour Amoribucco.
00:31:43Rappelez-nous rapidement
00:31:44quelle est la procédure
00:31:45pour qu'il y ait
00:31:46comparutions immédiates.
00:31:47Ça relève de quelle autorité ?
00:31:49Alors, les comparutions immédiates,
00:31:50ce sont les magistrats
00:31:51qui décident de cela
00:31:52quand il y a une interpellation
00:31:53d'une personne
00:31:54pour un fait relativement simple
00:31:56qui ne nécessite pas
00:31:57d'investigation très longue.
00:31:59Quel magistrat ?
00:32:00Les procureurs en l'occurrence.
00:32:01Donc le parquet.
00:32:02C'est le parquet exactement.
00:32:03Donc on interpelle la personne,
00:32:04on estime que les faits
00:32:05sont plutôt simples.
00:32:06Parfois même la personne
00:32:07a plus ou moins avoué.
00:32:08En tous les cas,
00:32:09les faits sont simples
00:32:10et donc on décide
00:32:10à l'issue de sa garde à vue
00:32:11de le déférer
00:32:12et de le juger très rapidement
00:32:13dans un délai très court
00:32:14pour à la fois
00:32:15le condamner rapidement
00:32:17mais aussi pour éviter
00:32:18qu'il du coup recommence.
00:32:19Quel genre de délai ?
00:32:20Deux jours ?
00:32:21Trois jours ?
00:32:21Plus que moins ?
00:32:22À l'issue de la garde à vue
00:32:23souvent c'est le lendemain,
00:32:24la garde à vue s'achève,
00:32:26les mises en cause
00:32:28sont déférées,
00:32:29sont placées au dépôt
00:32:29le temps d'être jugé
00:32:30mais c'est très rapidement.
00:32:31C'est finalement
00:32:32après les faits,
00:32:33c'est deux, trois jours
00:32:33après les faits.
00:32:34Et ce qui est intéressant
00:32:35évidemment dans ces comparutions immédiates
00:32:36c'est que c'est une plongée immédiate
00:32:38dans les maux
00:32:39de notre société
00:32:39puisque selon c'est vraiment
00:32:40la petite et la moyenne délinquance
00:32:42que l'on retrouve le plus
00:32:43c'est celle qui encombre les tribunaux,
00:32:45celle qui gâche aussi
00:32:45un peu la vie des Français.
00:32:47Et l'autre point intéressant
00:32:49évidemment c'est le profil
00:32:51et les discours des personnes
00:32:52que l'on retrouve
00:32:53dans ces comparutions immédiates.
00:32:54Alors évidemment
00:32:55presque toutes les personnes
00:32:56nient les faits
00:32:57mais j'allais dire
00:32:57comme dans tous les tribunaux.
00:33:00Pourtant ils ont été pris
00:33:00en flagrant délit pour certains.
00:33:02Alors certains nient,
00:33:03d'autres disent
00:33:03je ne me souviens pas
00:33:04ou ils ont toujours
00:33:05leur version des faits.
00:33:06Il y a beaucoup de récidivistes
00:33:07ça c'est ce qu'on retrouve aussi
00:33:08habituellement dans les tribunaux
00:33:10et il y a une surreprésentation
00:33:12des étrangers
00:33:13qui se traduit notamment
00:33:14par la présence quasi systématique
00:33:16d'interprètes.
00:33:17C'est une chambre spéciale
00:33:18ou c'est le tribunal de justice ?
00:33:20Ou c'est une chambre spéciale ?
00:33:21Non c'est le tribunal correctionnel.
00:33:22Le tribunal correctionnel ?
00:33:23Non c'est des chambres
00:33:23oui, c'est des chambres spécifiques
00:33:25mais c'est le tribunal correctionnel.
00:33:27Ce n'est pas les crimes
00:33:27c'est vraiment le tribunal correctionnel
00:33:29des faits relativement graves
00:33:30et donc j'y suis allé
00:33:32mardi 25 novembre dernier
00:33:34et j'ai assisté à trois affaires
00:33:36que je vais vous raconter
00:33:38ça va vous donner une petite idée
00:33:39de ce qui se passe là-bas.
00:33:40Alors la première affaire
00:33:42il y a donc un interprète
00:33:44en langue arabe qui est là
00:33:45le premier remède
00:33:46c'est Osin El
00:33:48un Tunisien âgé de 35 ans
00:33:49il est SDF
00:33:50et il lui a reproché
00:33:52entre décembre 2024
00:33:53et septembre 2025
00:33:55d'avoir frappé son ex-conjoint
00:33:58qui est placé en foyer
00:33:59il lui a notamment pris son badge
00:34:01sa carte bancaire
00:34:02il l'a frappé avec une matraque télescopique
00:34:04rouée de coups de poing
00:34:04de coups de pieds
00:34:06et pourtant
00:34:07il avait déjà été condamné
00:34:08pour les mêmes faits
00:34:10d'ailleurs la victime dira
00:34:11il m'a tapé comme d'habitude
00:34:12il m'a défoncé
00:34:13la première plainte de la victime
00:34:14était en 2023
00:34:15et pour ces faits
00:34:16cet homme avait été condamné
00:34:17en 2024
00:34:18à un an de prison
00:34:19et trois ans d'interdiction
00:34:21d'approcher la victime
00:34:22mais donc il l'a revue
00:34:23malgré tout
00:34:24elle-même avoue
00:34:26qu'elle a accepté
00:34:27de le revoir
00:34:28qu'elle est même retombée amoureuse
00:34:29et c'est comme ça
00:34:30qu'elle s'est fait tabasser
00:34:31à plusieurs reprises
00:34:32dans son foyer
00:34:32et elle dit ceci
00:34:34auprès des policiers
00:34:34j'aimerais qu'il arrête
00:34:35de me taper
00:34:36je suis défiguré
00:34:37résultat des courses
00:34:38voilà
00:34:39la victime s'appelle Aurélie
00:34:40alors le parquet demande
00:34:41trois ans de prison
00:34:42avec maintien en détention
00:34:43une interdiction du territoire français
00:34:45pendant cinq ans
00:34:46l'avocat de la défense
00:34:47évidemment fait valoir
00:34:49le profil de la victime
00:34:50qui dit que c'est une personne
00:34:51qui se drogue
00:34:52et donc
00:34:52que en fait cet homme
00:34:54son ancien conjoint
00:34:55serait revenu l'avoir
00:34:56pour lui vendre de la drogue
00:34:57mais donc c'était aussi
00:34:58à la demande de la victime
00:34:59donc là on est vraiment
00:35:00dans les bas fonds de la société
00:35:01j'allais dire
00:35:01et finalement
00:35:03il trouve que la peine
00:35:04est trop longue
00:35:05il est entendu
00:35:05l'avocat de la défense
00:35:06par le tribunal
00:35:07qui le condamne finalement
00:35:08à deux ans de prison
00:35:09avec maintien en détention
00:35:11interdiction de contact
00:35:12avec la victime
00:35:13et une interdiction
00:35:14du territoire français
00:35:15de cinq ans
00:35:16ce qui est plutôt
00:35:17à saluer
00:35:18parce que c'est assez rare
00:35:19que des interdictions
00:35:19du territoire soient prononcées
00:35:20Jusque là rien d'anormal
00:35:21Jusque là rien d'anormal
00:35:23tout à fait
00:35:23mais c'est pour vous donner
00:35:24une petite idée
00:35:25alors là
00:35:26la deuxième affaire
00:35:27j'allais dire
00:35:27est plus
00:35:27sort un peu plus du lot
00:35:31il s'agit d'une escorte brésilienne
00:35:33séropositive
00:35:34qui est jugée
00:35:34pour avoir craché
00:35:35dans l'oeil
00:35:35d'une policière
00:35:36après avoir menacé de mort
00:35:37un passant
00:35:38l'effet remonte
00:35:39au 14 septembre
00:35:40à Paris
00:35:40la prévenue
00:35:42est donc une brésilienne
00:35:43répondant au nom
00:35:44de Gabriela G
00:35:45elle est toxicomane
00:35:46elle souffre de dysphorie
00:35:47de genre
00:35:47de troubles bipolaires
00:35:49elle est donc escorte
00:35:50c'est à dire qu'elle vit
00:35:51de la prostitution
00:35:52c'est une grande femme
00:35:54assez costaude
00:35:55de près de 30 ans
00:35:55et le 14 septembre
00:35:57elle erre dans la rue
00:35:58et elle s'en prend
00:36:00tout d'un coup
00:36:00à un passant
00:36:01qui n'a rien demandé
00:36:01elle le menace de mort
00:36:02alors l'homme
00:36:03évidemment prend peur
00:36:04il dit au passant
00:36:05attention à cette femme
00:36:06elle est très dangereuse
00:36:07elle veut manifestement
00:36:08tuer des gens
00:36:08il appelle la police
00:36:10la police se rend sur place
00:36:11dans cette patrouille de police
00:36:12il y a une policière réserviste
00:36:14qui s'appelle Mathilde
00:36:15qui tente donc
00:36:17d'interpeller cette brésilienne
00:36:18et qui se fait donc
00:36:19cracher dans l'oeil
00:36:20et ce qui est terrible
00:36:21pour cette policière
00:36:22c'est que donc
00:36:22la mise en cause
00:36:23est séropositive
00:36:24donc ça veut dire
00:36:25que la policière
00:36:26est obligée de rentrer
00:36:26dans un parcours
00:36:27de traitement préventif
00:36:29très long
00:36:29alors les deux victimes
00:36:31évidemment
00:36:31le passant et la policière
00:36:32ont déposé plainte
00:36:33ils se sont constitués
00:36:34partie civile
00:36:35l'affaire a déjà été envoyée
00:36:36une première fois
00:36:37puisqu'en fait
00:36:38l'avocate Gabrielle
00:36:39a fait valoir son état psychiatrique
00:36:41en disant qu'elle n'était
00:36:42pas tout à fait équilibrée
00:36:43mais l'examen psychiatrique
00:36:44a révélé qu'il n'y avait pas
00:36:46d'abolition
00:36:46ni d'altération
00:36:47du discernement
00:36:48et donc qu'elle peut être jugée
00:36:49alors d'abord
00:36:50face au tribunal
00:36:51face à la prévenue
00:36:52les juges se demandent
00:36:54mais pourquoi
00:36:54est-ce que vous êtes en France
00:36:55alors elle, elle explique
00:36:56qu'en fait
00:36:56elle ne peut pas se faire soigner
00:36:57comme elle voudrait au Brésil
00:36:59et donc qu'elle est venue
00:37:00en France
00:37:01elle explique
00:37:01qu'elle n'est pas violente
00:37:02mais elle dit
00:37:03qu'elle n'a aucun souvenir des faits
00:37:04et elle raconte
00:37:05qu'elle a vraiment
00:37:06des troubles psychiatriques
00:37:07puisque son premier séjour
00:37:08en hôpital psychiatrique
00:37:09remonte à l'âge de 15 ans
00:37:11alors face à cela
00:37:12le procureur requiert
00:37:13quand même 8 mois
00:37:14d'emprisonnement
00:37:15assorti d'une interdiction
00:37:17du territoire français
00:37:18pendant 3 ans
00:37:19la défense
00:37:20met en avant
00:37:21son état de santé
00:37:22dit que c'est important
00:37:23pour elle
00:37:23d'être en France
00:37:24et de pouvoir s'y soigner
00:37:25et la défense
00:37:26a été entendue là-dessus
00:37:27puisque finalement
00:37:28le tribunal
00:37:29la condamne à 8 mois
00:37:30d'emprisonnement
00:37:31avec sursis
00:37:31c'est-à-dire qu'elle ne va pas
00:37:32en prison
00:37:33elle ressort libre
00:37:34et pas d'interdiction du territoire
00:37:35par contre
00:37:36elle devra payer
00:37:36des dommages d'intérêt
00:37:38bien sûr
00:37:38ça c'est en comparution immédiate
00:37:39la comparution immédiate
00:37:41était donc légitime
00:37:42ou non ?
00:37:43oui justifiée
00:37:43bah oui
00:37:44parce que cette femme
00:37:45elle est plus ou moins
00:37:46en situation irrégulière
00:37:47bien sûr
00:37:47elle a un état psychiatrique
00:37:49quand même assez fragile
00:37:50et on se rend compte
00:37:51qu'elle s'en prend à des gens
00:37:52sans aucune raison
00:37:53et donc qu'elle peut
00:37:54tout à fait recommencer
00:37:54dans la rue
00:37:55à s'en reprendre à d'autres personnes
00:37:56mais là manifestement
00:37:57elle peut tout à fait recommencer
00:37:59et c'est ça qui est
00:37:59ça veut dire
00:38:00que ça n'a pas
00:38:01la démarche de sanction
00:38:03n'a pas abouti
00:38:03en fait ce qui est très intéressant
00:38:05et vous allez voir aussi
00:38:06avec la troisième affaire
00:38:06c'est
00:38:07si vous voulez
00:38:08entre la sanction encourue
00:38:10et la sanction prononcée
00:38:11la sanction encourue
00:38:12dans le code pénal
00:38:12on se rend compte qu'en général
00:38:13la peine prononcée
00:38:15est bien moindre
00:38:16et là en l'occurrence
00:38:16pour des violences
00:38:17et même un crachat
00:38:18dans l'oeil d'une policière
00:38:19quand on est séropositif
00:38:20qui a quand même
00:38:20un gros préjudice
00:38:21et bien effectivement
00:38:22il y a une sanction
00:38:23mais elle sera dans la tueur
00:38:25elle peut tout à fait recommencer
00:38:26c'est pour ça que je vous dis aussi
00:38:27qu'il y a
00:38:27beaucoup de récidives
00:38:29en comparution médiatique
00:38:30alors la troisième affaire
00:38:31c'est peut-être la plus violente
00:38:32c'est trois prévenus
00:38:35qui sont algériens
00:38:36et il leur a reproché
00:38:37d'avoir tabassé
00:38:38deux pompiers hors service
00:38:40c'était dans la nuit
00:38:40du 22 au 23 novembre
00:38:42vers 3h40 du matin
00:38:45boulevard de Clichy à Paris
00:38:46on n'est pas très loin de Pigalle
00:38:47un quartier très touristique
00:38:49et là vous avez
00:38:50une patrouille de la BAC
00:38:51la brigade anti-criminalité
00:38:52qui voit
00:38:53et bien
00:38:54deux hommes
00:38:55de type européen
00:38:56c'est comme ça
00:38:57que les policiers disent
00:38:58en l'occurrence
00:38:58les victimes pompiers
00:38:59au sol
00:39:00roués de coups
00:39:01par trois autres individus
00:39:02donc qui sont les prévenus
00:39:03les policiers interviennent
00:39:05évidemment
00:39:05les agresseurs
00:39:06prennent la fuite
00:39:07mais une heure plus tard
00:39:08toujours boulevard de Clichy
00:39:09la même patrouille
00:39:10tombe sur
00:39:11les mêmes
00:39:12agresseurs présumés
00:39:14qui sont en train
00:39:14de s'acheter un repas
00:39:15avec la carte bancaire
00:39:17d'une
00:39:17des victimes
00:39:18alors ils sont
00:39:19immédiatement
00:39:20interpellés
00:39:21voilà
00:39:21les mises en cause
00:39:22sont interpellées
00:39:23l'un d'eux d'ailleurs
00:39:24essaye évidemment
00:39:25de se débarrasser
00:39:26de cette fameuse carte bancaire
00:39:27qui est un élément
00:39:28encombrant
00:39:28les policiers retrouvent
00:39:30sur eux un couteau
00:39:31de la drogue
00:39:32comme de l'ecstasie
00:39:33ou du rivotril
00:39:33qui est une drogue
00:39:34malheureusement
00:39:34très courante
00:39:35et les deux victimes
00:39:37Emmerich L
00:39:38et Yann L
00:39:39et bien eux
00:39:40vont porter plainte
00:39:41et racontent
00:39:42qu'en fait
00:39:42cette nuit là
00:39:42ils étaient allés
00:39:43dans un bar irlandais
00:39:44boire des peintres
00:39:45au Sullivan
00:39:46et qu'en sortant
00:39:47vers 3h du matin
00:39:48et bien
00:39:48ils voulaient regagner
00:39:49leur voiture
00:39:50l'un d'eux
00:39:50devait rentrer
00:39:51dans sa caserne
00:39:52de pompiers
00:39:53et à ce moment là
00:39:543 inconnus
00:39:55s'approchent
00:39:56leur demandent du feu
00:39:57et avant même
00:39:57d'avoir pu faire
00:39:58quoi que ce soit
00:39:58elles se retrouvent
00:39:59rouées de coups
00:40:00dépouillées
00:40:01l'un se fait voler
00:40:02son portefeuille
00:40:03et son collier
00:40:04l'autre son téléphone portable
00:40:05donc comparution immédiate
00:40:07donc comparution immédiate
00:40:08puisque fait violent
00:40:09et vous allez voir
00:40:10le profil des mises en cause
00:40:11est assez
00:40:11j'allais dire
00:40:12ils n'ont aucune garantie
00:40:13de représentation
00:40:14et donc il fallait
00:40:15les juger immédiatement
00:40:16alors devant les juges
00:40:18eux contestent les faits
00:40:20ils disent
00:40:20qu'ils n'ont pas agressé
00:40:22ou du moins
00:40:22qu'ils ont répondu
00:40:23à une agression
00:40:24et qu'ils n'ont rien volé
00:40:25alors là dessus
00:40:26il y a souvent des échanges
00:40:27assez amusants
00:40:28entre les prévenus
00:40:29et le président du tribunal
00:40:31qui dit par exemple
00:40:32à la personne
00:40:33à ces personnes
00:40:34qui disent
00:40:34mais vous n'avez pas volé
00:40:35comment ça
00:40:36donc pourquoi garder
00:40:38des objets
00:40:39qui ne vous interpruntent pas
00:40:40comment vous avez récupéré
00:40:41ces affaires
00:40:41pourquoi vous les avez volé
00:40:42demande le président
00:40:43et là il y en a un qui dit
00:40:44je les ai pris sur le sol
00:40:45ils étaient par terre
00:40:46donc je ne les ai pas volés
00:40:47le président relève donc
00:40:49donc ce n'est pas un vol
00:40:50parce qu'ils étaient au sol
00:40:51selon vous
00:40:52donc il y a un peu cette ironie
00:40:53et vous allez voir
00:40:54que le profil des mises en cause
00:40:55est assez inquiétant
00:40:56alors
00:40:56rapidement
00:40:57parce qu'on arrive au terme
00:40:58de notre séquence
00:40:59le premier a 24 ans
00:41:00il est arrivé en Europe
00:41:01il y a 3 ans
00:41:02il a déjà une OQTF en France
00:41:03puisqu'il est déjà mis en cause
00:41:05dans plusieurs affaires
00:41:06il est connu
00:41:06sous plusieurs alias
00:41:08le deuxième a 32 ans
00:41:10originaire d'Algérie
00:41:11il est marié
00:41:12père de 2 enfants
00:41:13et il dit avoir quitté
00:41:14Algérie en 2024
00:41:15pour des raisons de santé
00:41:16et alors lui aussi
00:41:17est connu
00:41:18alors il est toxicoman
00:41:19alors quelle est la sanction
00:41:20sous l'UQTF
00:41:20à Maurice
00:41:21c'est 3 profils
00:41:22assez similaires
00:41:23et là pour une fois
00:41:24j'allais dire
00:41:25le tribunal
00:41:25s'est montré
00:41:26presque aussi sévère
00:41:27que le parquet
00:41:28puisque ces 3 hommes
00:41:29ont été condamnés
00:41:30à des peines de prison
00:41:31allant de 18
00:41:32à 12 mois de prison
00:41:34avec un mandat de dépôt
00:41:35c'est à dire qu'à l'issue
00:41:36de l'encheur
00:41:36ils sont directement
00:41:37allés en prison
00:41:38assortis d'une interdiction
00:41:39du territoire français
00:41:40donc là la comparution immédiate
00:41:42était justifiée
00:41:43et elle a été efficace
00:41:44il faut savoir que
00:41:45moi ce que j'ai constaté
00:41:46dans cette comparution immédiate
00:41:48c'est que le tribunal
00:41:49était plutôt sévère
00:41:50mais évidemment
00:41:51il y a deux principes
00:41:52vous savez
00:41:52il y a l'individualisation
00:41:53des peines
00:41:54et le président du tribunal
00:41:55qui n'est pas toujours le même
00:41:56donc en fonction
00:41:57de ces deux critères
00:41:58vous pouvez avoir
00:41:59des décisions
00:42:00qui sont très très différentes
00:42:01entendu
00:42:02entendu
00:42:02avec 60 000 comparutions immédiates
00:42:05par an
00:42:05il y a de quoi faire
00:42:06d'une émission
00:42:06mais on voit qu'effectivement
00:42:07il y a une comparution immédiate
00:42:09comme on dit
00:42:10peut t'en cacher une autre
00:42:10merci à vos réponses
00:42:11vous restez bien avec nous
00:42:13chers auditeurs
00:42:14on est ensemble jusqu'à 14h
00:42:15et dans un instant
00:42:16nous accueillons
00:42:16Gérald Andrieux
00:42:17journaliste ancien directeur adjoint
00:42:18de la rédaction de Marianne
00:42:20il est l'auteur
00:42:20de
00:42:21Le Peuple de la Frontière
00:42:22aux éditions du Cerf
00:42:23n'hésitez pas à nous appeler
00:42:240826 300 300
00:42:26à tout de suite
00:42:27le face à face
00:42:29il est 13h04
00:42:31vous êtes sur Sud Radio
00:42:32avec Péric Oligas
00:42:33et je reçois
00:42:34une personnalité
00:42:36qui n'est pas encore connue
00:42:37nationalement
00:42:38mais qui mérite de l'être
00:42:40parce qu'il a tout simplement
00:42:41traversé
00:42:42la France à pied
00:42:43la France de la fracture
00:42:45la France de la souffrance
00:42:47il a intitulé son livre
00:42:48Le Peuple de la Frontière
00:42:50c'était en 2016
00:42:51c'était il y a
00:42:52un peu plus de 8 ans
00:42:53je reçois Gérald Andrieux
00:42:55qui était directeur adjoint
00:42:56de la rédaction
00:42:57non il l'a été ensuite
00:42:59il était journaliste à Marianne
00:43:00il a été remercié
00:43:02il a été remercié
00:43:03par la direction de Marianne
00:43:04de l'époque
00:43:04et il a décidé
00:43:06d'aller voir sur place
00:43:08la réalité du terrain
00:43:09d'aller rencontrer
00:43:10le peuple français
00:43:11il y a des grandes phrases
00:43:11mais c'est exactement
00:43:12ce qui s'est passé
00:43:13alors on sait que Jean Lassalle
00:43:14avait fait la même chose
00:43:15pour des raisons un peu similaires
00:43:16il y en a
00:43:17avec une conclusion très intéressante
00:43:19le professeur Axel Kahn
00:43:20l'avait fait aussi
00:43:21en traverse
00:43:22voilà
00:43:22il n'y a rien de tel
00:43:23quand on est un journaliste
00:43:25un politicien
00:43:26un intellectuel
00:43:26un universitaire
00:43:27les théories c'est formidable
00:43:29on en a besoin
00:43:29la prose est absolument essentielle
00:43:31mais d'aller vérifier sur place
00:43:33c'est encore mieux
00:43:33et d'aller rencontrer les gens
00:43:35les femmes et les hommes
00:43:36qui sont les acteurs
00:43:37d'une situation
00:43:37et qui définissent le pays
00:43:38c'est encore plus formidable
00:43:40Gérald Andrieux
00:43:41merci d'être là
00:43:42vous rééditez donc
00:43:44en format de poche
00:43:46le peuple de la frontière
00:43:48qui a été édité
00:43:48aux éditions du CERP
00:43:50par l'excellent Jean-François Colosimo
00:43:51là on est en version poche
00:43:53et le bonheur
00:43:55c'est que je relis
00:43:56comme vous l'avez fait vous-même
00:43:57vous vous êtes relu
00:43:58pour faire la préface
00:43:59votre document
00:44:00alors je vous pose la question
00:44:02lorsque vous avez écrit
00:44:03ce livre en 2017
00:44:04vu la confirmation
00:44:07de beaucoup de théories
00:44:08et surtout la confirmation
00:44:10de beaucoup de craintes
00:44:11que vous émettez
00:44:11vous aviez du marre de café
00:44:13ou une boule de cristal
00:44:14pour avoir été
00:44:14pour avoir pu être aussi précis
00:44:16dans ce qui se passe aujourd'hui
00:44:18par rapport à ce que vous pressentiez
00:44:19alors moi je me garde toujours
00:44:21de me présenter
00:44:22comme une Madame Soleil
00:44:23ou une Madame Irma
00:44:25de la chose politique
00:44:27économique et sociale
00:44:28et il se trouve
00:44:29que mon éditeur
00:44:30a eu le culot
00:44:31et la bonne idée
00:44:31de mettre en quatrième de couverture
00:44:34une phrase disant
00:44:35peu ou prou
00:44:36vous verrez que ce peuple
00:44:38qu'a rencontré Gérald Andrieux
00:44:40se fera entendre
00:44:41pendant le premier quinquennat
00:44:42d'Emmanuel Macron
00:44:43et en réalité
00:44:44évidemment
00:44:45il s'est fait bien entendre
00:44:46un an pile poil
00:44:47après la sortie du livre
00:44:48au moment du fameux mouvement
00:44:50des Gilets jaunes
00:44:51mais moi je n'imaginais pas
00:44:54que ça prendrait cette ampleur
00:44:55et d'ailleurs
00:44:56qu'il y aurait une explosion sociale
00:44:57comme celle-là
00:44:57il y a prémonition quand même
00:44:58de votre part
00:44:59quand vous écrivez en 2017
00:45:00vous écrivez des
00:45:02vous faites des conclusions
00:45:03dont on se doute
00:45:04qu'elles vont aboutir
00:45:05à un moment donné
00:45:05à un phénomène
00:45:05alors en fait
00:45:07ce que vous avez présenté
00:45:08c'est l'outil de la marche
00:45:09et aussi le fait
00:45:10que j'ai choisi
00:45:11un trajet très particulier
00:45:12j'ai choisi
00:45:13de m'éloigner de Paris
00:45:14et de suivre
00:45:15la frontière terrestre
00:45:16depuis Dunkerque
00:45:17jusqu'à Menton
00:45:18la frontière est
00:45:18la frontière est
00:45:19Menton
00:45:20donc suivre la frontière
00:45:22à la fois belge
00:45:23luxembourgeoise
00:45:24allemande
00:45:25suisse et italienne
00:45:26pourquoi cet outil de la marche
00:45:28et le fait de marcher
00:45:28le long de la frontière
00:45:29m'a aidé à voir des choses
00:45:31c'est que j'ai fui Paris
00:45:32et la plupart des journalistes politiques
00:45:33en fait
00:45:34restent avec les responsables politiques
00:45:35suivent les états-majors
00:45:36pendant une campagne
00:45:37et ne sont jamais finalement
00:45:39auprès de ceux
00:45:40qui doivent décider
00:45:40si oui ou non
00:45:41une personne mérite
00:45:42ou non d'être élu
00:45:43et à l'endroit où j'étais
00:45:44pendant ces cinq mois de marche
00:45:46loin de Paris
00:45:47le long de la frontière
00:45:48j'ai compris
00:45:48qu'il y avait
00:45:49comment dire
00:45:50une sorte de malentendu
00:45:52entre ce président
00:45:53qui allait être élu
00:45:54Emmanuel Macron
00:45:55que les médias adoraient
00:45:56que l'intelligentsia adoraient
00:45:58que les autres responsables politiques
00:46:00voyaient comme une sorte
00:46:01de renouveau de la politique
00:46:02mais les gens que je côtoyais
00:46:03ou ils ne connaissaient pas du tout
00:46:05Emmanuel Macron
00:46:06ou alors
00:46:06quand ils commençaient à le connaître
00:46:08il y avait une sorte de soupçon
00:46:10mais qui est ce mec
00:46:11finalement
00:46:12qui est ce mec
00:46:13qui ne connaît rien
00:46:14de notre vie
00:46:14de notre quotidien
00:46:15qui parle avec des mots
00:46:16qui ne sont pas les nôtres
00:46:17et qui ne se préoccupe pas
00:46:19des problématiques
00:46:20qui sont les nôtres au quotidien
00:46:22les problématiques sont assez simples
00:46:23vivre dignement
00:46:24ce qui était le lot
00:46:25des autres présidents
00:46:26Giscard d'Estaing
00:46:27François Mitterrand
00:46:28parlait avec des termes
00:46:30aussi assez
00:46:31j'allais dire
00:46:32assez éduqués
00:46:32assez complexes
00:46:34peut-être que Chirac et Sarkozy
00:46:35parlent en des termes
00:46:36un peu plus simples
00:46:37mais effectivement
00:46:38le discours officiel politique
00:46:40vous êtes en train de nous dire
00:46:41est en rupture
00:46:42de plus en plus forte
00:46:43avec la réalité
00:46:44de ce que vivent les Français
00:46:45c'est même la rupture
00:46:47même totale
00:46:47avec Emmanuel Macron
00:46:48parce que vous m'avez cité
00:46:49des présidents
00:46:50oui ils ont été élus présidents
00:46:51mais avant ça
00:46:52ils ont été élus
00:46:52parfois députés
00:46:53parfois présidents
00:46:55de conseil général
00:46:56simple maire
00:46:57il y avait au moins
00:46:59cet ancrage local
00:47:00alors que
00:47:01Emmanuel Macron
00:47:02en 2017
00:47:02on peut dire que
00:47:03c'est le président
00:47:05des anywhere
00:47:06vous savez
00:47:06c'est cette thèse
00:47:07de David Goodhart
00:47:08cet auteur anglais
00:47:09qui explique
00:47:10qu'il y a des gens
00:47:11qui sont issus d'un territoire
00:47:12les somewhere
00:47:13appelle-t-il ça
00:47:14et les anywhere
00:47:15qui sont des gens
00:47:16en fait
00:47:16qui flottent au-dessus
00:47:17de la surface de la planète
00:47:18qui volent en jet privé
00:47:20qui ne sont attachés à rien
00:47:22à aucune racine
00:47:24à aucun principe
00:47:26qui vivent dans
00:47:27ce que
00:47:28Zygmunt Bauman
00:47:30qui est un sociologue
00:47:31appelé
00:47:31la société liquide
00:47:32tout est fluide
00:47:34on est entre l'ovni
00:47:34et l'extraterrestre
00:47:35sur le plan politique
00:47:37oui mais ce qui est
00:47:37le plus étonnant
00:47:38c'est que
00:47:39ce représentant
00:47:40de la société liquide
00:47:41nous invitait
00:47:41à une forme
00:47:42de fluidité
00:47:43pour le pays
00:47:45il fallait se mettre
00:47:45en marche
00:47:46monter dans le grand
00:47:47train de la modernité
00:47:48c'est-à-dire
00:47:49la mondialisation
00:47:50la globalisation
00:47:50aller de l'avant
00:47:51aller de l'avant
00:47:51aller de l'avant
00:47:52heureuse
00:47:53et un an plus tard
00:47:54justement
00:47:54on nous invitait
00:47:55à accélérer
00:47:56et un an plus tard
00:47:57il y a Edouard Philippe
00:47:58qui est son premier ministre
00:47:59et qui nous demande
00:47:59de ralentir
00:48:00puisqu'il faut passer
00:48:00à 80 km heure
00:48:01les gens n'ont pas saisi
00:48:03pourquoi ça avait suscité
00:48:04une telle colère
00:48:04évidemment qu'on a l'impression
00:48:06que c'est juste
00:48:07un ralentissement
00:48:07de vitesse kilométrique
00:48:09mais en fait
00:48:10la force du symbole
00:48:11même je veux dire
00:48:12la gifle symbolique
00:48:13qui a infligé au pays
00:48:14au moment où on nous dit
00:48:15qu'il faut accélérer
00:48:16et monter dans le grand
00:48:17train de la modernité
00:48:17on nous dit
00:48:18vous avec votre bagnole
00:48:19puisque vous êtes obligés
00:48:20d'avoir votre bagnole
00:48:20pour aller bosser
00:48:21vous vous allez ralentir
00:48:22et en plus
00:48:23on va vous rajouter
00:48:24des taxes sur le carburant
00:48:25moi je comprends
00:48:26pourquoi ça a pété
00:48:27un an plus tard
00:48:28donc il est bon
00:48:29pour un homme politique
00:48:30surtout lorsqu'il veut prétendre
00:48:31à la magistature suprême
00:48:32d'avoir un minimum
00:48:33d'enracinement
00:48:33pour Pidou était Auvergnat
00:48:35Mitterrand était très attaché
00:48:37au Morvan
00:48:37et à sa naissance
00:48:38en Charente
00:48:39Giscard d'Esta
00:48:39c'était l'Auvergne
00:48:40Sarkozy
00:48:41je me souviens
00:48:42on se moquait un peu
00:48:42lui en disant
00:48:43c'est que Neuilly
00:48:43lui il représente Neuilly
00:48:44mais c'était quand même
00:48:45quelque chose
00:48:46et là effectivement
00:48:47avec Emmanuel Macron
00:48:49on a une déconnexion totale
00:48:51avec finalement
00:48:52votre titre
00:48:53le peuple de la frontière
00:48:55et on ne va pas
00:48:56venir à la conclusion
00:48:57mais le peuple de la frontière
00:48:58c'est le peuple français
00:48:59dans sa totalité
00:49:00vous ne faites que
00:49:01confirmer de façon pratique
00:49:03et j'allais dire
00:49:03de façon scientifique
00:49:04les théories
00:49:05de deux sociologues
00:49:06et géographes
00:49:07en un premier temps
00:49:08Christophe Guilly
00:49:08et Jérôme Fourquet
00:49:09aujourd'hui
00:49:09ils n'ont fait que
00:49:11mettre le doigt
00:49:11sur ce que vous
00:49:12vous aviez constaté
00:49:13à travers vos
00:49:14combien
00:49:152000 kilomètres
00:49:16de périple
00:49:173 millions de pas
00:49:18Dunkerque
00:49:20vous avez vraiment
00:49:20longé la frontière
00:49:21alors vous avez
00:49:22longé d'abord
00:49:22la ligne Maginot
00:49:23presque ce qu'elle
00:49:24se représentait
00:49:24ensuite les Alpes
00:49:26et puis vous arrivez
00:49:26vous arrivez sur la frontière
00:49:27que des territoires
00:49:29où il s'est passé
00:49:30quelque chose
00:49:30dans l'histoire
00:49:31et où aujourd'hui
00:49:31les populations
00:49:32sont confrontées
00:49:33à des réalités
00:49:34j'allais dire
00:49:35inimaginables
00:49:36à un moment donné
00:49:36des souffrances
00:49:37des craintes
00:49:38des angoisses
00:49:38qu'ils n'étaient pas
00:49:39censés avoir
00:49:40il y a 30 ou 40 ans
00:49:41on m'a souvent demandé
00:49:42pourquoi j'avais pas fait
00:49:43la façade atlantique
00:49:45c'est le tome 2
00:49:46oui
00:49:46peut-être
00:49:47peut-être
00:49:47mais j'aurais
00:49:49longé la façade
00:49:49de l'Atlantique
00:49:50évidemment que
00:49:51les préoccupations
00:49:51n'auraient pas été
00:49:52les mêmes
00:49:52il y a une France
00:49:53de l'Est
00:49:53une France de l'Ouest
00:49:54une France de l'Ouest
00:49:55qui est une France
00:49:56du ça va pas trop mal
00:49:58je dis pas que ça va bien
00:50:00je dis ça va pas trop mal
00:50:01comparé à la France de l'Est
00:50:02et puis cette ouverture
00:50:03sur la mer
00:50:04souvent les géographes
00:50:05l'expliquent
00:50:05ça crée des populations
00:50:06bien plus ouvertes
00:50:07tandis que
00:50:08quand vous vivez en Alsace
00:50:09vous savez ce que c'est que l'invasion
00:50:11vous savez ce que c'est que les drames
00:50:12et le long d'une frontière
00:50:14et bien
00:50:14il y a une culture
00:50:15une histoire
00:50:15qui s'ancre
00:50:16qui s'ancre parfois
00:50:17dans les drames
00:50:18et moi
00:50:18les villes et les villages
00:50:20où je suis passé
00:50:21c'est les villes du Nord
00:50:22et de l'Est
00:50:22et c'est les villes
00:50:23qui ont vécu de plein fouet
00:50:24un autre drame
00:50:25qui n'est pas la guerre
00:50:25mais qui est une sorte
00:50:26comment dire
00:50:27de conséquence
00:50:28de la guerre économique
00:50:29induite notamment
00:50:30par l'Union Européenne
00:50:31c'est la désindustrialisation
00:50:33quand vous êtes
00:50:34par exemple
00:50:34une ville qui m'est très chère
00:50:36où je me suis arrêté
00:50:36et j'en parle à nouveau
00:50:37dans la préface
00:50:38c'est JV
00:50:39dans les Ardennes
00:50:40avec la société Célatex
00:50:41Célatex
00:50:42c'est une usine incroyable
00:50:43c'est un symbole
00:50:44dans votre livre
00:50:44c'est un des fleurons
00:50:47mais ça devrait même être
00:50:47le symbole de tous les responsables politiques
00:50:49en 2000
00:50:50cette entreprise ferme
00:50:51c'est une filature
00:50:52qui faisait
00:50:52non pas du fil
00:50:53pour faire des vêtements
00:50:54mais du fil assez technique
00:50:55et vous avez
00:50:56153 employés
00:50:57qui se retrouvent sur le carreau
00:50:59pourquoi c'est symbolique
00:50:59parce qu'en 2000
00:51:00quand ça ferme
00:51:01la gauche plurielle
00:51:02est au pouvoir
00:51:02vous avez Jean-Pierre Chevènement
00:51:03qui est à l'intérieur
00:51:04Martine Aubry au travail
00:51:06et la gauche va exploser
00:51:09sur l'histoire de cette usine
00:51:11pourquoi ?
00:51:11parce que pour la première fois
00:51:12les employés de Célatex
00:51:13vont user d'un moyen
00:51:15pour faire parler d'eux
00:51:16ils vont menacer
00:51:16de faire exploser
00:51:17eux-mêmes leur usine
00:51:18je me souviens
00:51:19et de mettre des produits nocifs
00:51:21dans la meuse
00:51:21alors ils ont menacé
00:51:23puis ils ont déversé
00:51:24de l'acide
00:51:24non pas dans la meuse
00:51:25mais plutôt un afflure
00:51:26de la meuse
00:51:26parce qu'ils avaient quand même
00:51:27conscience de ce qu'ils faisaient
00:51:28et c'était à dose minimale
00:51:30à l'époque c'était moins perçu
00:51:31comme négatif pour l'environnement
00:51:33et ils ont réussi
00:51:35à faire parler d'eux
00:51:36mais en fait
00:51:37l'usine a tout de même
00:51:38fermé en 2000
00:51:38ils ont eu
00:51:39des indemnisations
00:51:41un peu plus élevées
00:51:41que la normale
00:51:42mais quand vous allez sur place
00:51:43une usine qui employait
00:51:45autant de gens
00:51:45dans une commune
00:51:46de cette taille-là
00:51:47ça a des répercussions
00:51:48pas simplement symboliques
00:51:50économiques et sociales
00:51:50mais même sanitaires
00:51:52vous avez des gens
00:51:52qui se sont foutus en l'air
00:51:54quand une usine ferme
00:51:55vous avez des gens
00:51:56qui se foutent en l'air
00:51:57votre connaissance
00:51:58à l'époque
00:51:58qui s'appelle Nicole
00:51:59vous écrit
00:51:59et elle vous dit
00:52:01Gérald
00:52:02ça y est
00:52:02c'est fini
00:52:02c'est fermé
00:52:03oui j'ouvre la préface
00:52:04sur le message
00:52:05qu'elle m'a envoyé
00:52:06il y a quelques mois
00:52:07ça y est
00:52:08l'usine est totalement détruite
00:52:09merci d'être venu nous voir
00:52:11qui a un message très touchant
00:52:13et derrière
00:52:14elle me renvoie
00:52:14un deuxième message
00:52:15en me disant
00:52:15et désormais
00:52:16c'est une ferme photovoltaïque
00:52:18à la place
00:52:19et on a l'impression
00:52:21que cette phrase
00:52:22elle vient
00:52:22chlore
00:52:23elle dit tout
00:52:24c'est une sorte de pierre tombale
00:52:26sur le caveau
00:52:26qui était cette usine
00:52:28elle dit tout
00:52:29c'est un changement
00:52:29total de société
00:52:30il faut imaginer
00:52:31que cette dame
00:52:32vit dans une maison
00:52:34juste en face
00:52:35de l'usine
00:52:35qui désormais
00:52:36est détruite
00:52:37et chaque jour
00:52:38de sa vie
00:52:38elle a ouvert les volets
00:52:39et elle voyait son usine
00:52:40il faut savoir
00:52:41que ses parents
00:52:41y ont vécu
00:52:42quand vous êtes
00:52:42dans un grand ensemble
00:52:43comme l'usine de Célatex
00:52:45ces usines là
00:52:46en fait
00:52:46elles interviennent
00:52:47dans tous les moments
00:52:48de votre vie
00:52:48du soir au matin
00:52:49mais même pour les vacances
00:52:50des gamins
00:52:51l'arbre de Noël
00:52:52les vacances
00:52:53c'est une usine
00:52:54qui date du 19ème siècle
00:52:55le patron de l'époque
00:52:57avait fait construire
00:52:58l'église
00:52:58il me semble
00:52:58vous avez toute la cité
00:53:00ouvrière autour
00:53:00les gens vivent
00:53:01dans des maisons ouvrières
00:53:02avec un petit lopin de terre
00:53:03j'ai le souvenir
00:53:04d'un ouvrier
00:53:05que je croise
00:53:05il est en train de bêcher
00:53:06je lui pose des questions
00:53:07sur Célatex
00:53:08il me dit
00:53:08moi j'y ai passé qu'un an
00:53:09mais j'ai morflé
00:53:10et puis il m'a levé
00:53:11sa chemise
00:53:12et sous sa chemise
00:53:12il était balafré
00:53:14parce qu'il était malade
00:53:15il avait dû être opéré
00:53:17et il estimait
00:53:18que c'était l'usine
00:53:18qui lui avait fait du mal
00:53:19mais en même temps
00:53:20il aimait cette usine
00:53:21et il vit toujours
00:53:22à même pas 500 mètres d'elle
00:53:24nous sommes avec
00:53:25Gérald Andrieux
00:53:26et nous dissertons
00:53:27sur les souffrances
00:53:28et les désillusions
00:53:29du peuple de la frontière
00:53:30vous restez avec nous
00:53:31on se retrouve
00:53:31dans quelques instants
00:53:32avec Gérald Andrieux
00:53:34qui publie en collection
00:53:35de poche
00:53:36le peuple de la frontière
00:53:37qui raconte
00:53:39ce
00:53:39c'est pas un périple
00:53:40puisque périple
00:53:41c'est le tour de la terre
00:53:41enfin ce parcours
00:53:43sociologique
00:53:44géographique
00:53:44et historique
00:53:45parcouru en 2016
00:53:50de Dunkerque
00:53:50à Menton
00:53:51Gérald Andrieux
00:53:53a traversé des territoires
00:53:54on dit territoire
00:53:55justement on va revenir
00:53:55sur le concept de territoire
00:53:57il a traversé des pays
00:53:58avec des gens
00:53:59des femmes et des hommes
00:54:00qu'il a rencontrés
00:54:01chez qui il est allé
00:54:02chez l'habitant
00:54:02et qui ont témoigné
00:54:04à l'époque
00:54:04se sont confiés à lui
00:54:05et 8 ans plus tard
00:54:07après cette réédition
00:54:08en collection de poche
00:54:09dans sa préface
00:54:10Gérald Andrieux
00:54:12fait le bilan
00:54:13de ces 8 années
00:54:13hélas
00:54:14et il s'en réjouit pas
00:54:15ce qu'il craignait
00:54:17s'est avéré
00:54:18ce document
00:54:19j'allais dire
00:54:20Gérald Andrieux
00:54:20c'est un peu
00:54:21le testament
00:54:21de la Macronie
00:54:22vous avez
00:54:23c'est la première
00:54:24homélie funèbre
00:54:25écrite
00:54:268 ans avant la mort
00:54:26du personnage
00:54:27c'est extraordinaire
00:54:28il y a une phrase
00:54:30et je me souviens
00:54:31de votre campagne
00:54:32à l'époque
00:54:32il y a une phrase
00:54:33qui me
00:54:33enfin qui me traumatise
00:54:35mais
00:54:35vous êtes sur France Info
00:54:36et un des journalistes
00:54:38qui vous reçoit
00:54:39pour la promo
00:54:39de votre bouquin
00:54:40c'est une situation
00:54:42que nous connaissons
00:54:43beaucoup en ce moment
00:54:44vous dites
00:54:45est-ce que vous êtes bien conscient
00:54:45que ce livre
00:54:47va dans le sens
00:54:48roule pour un certain parti
00:54:50va faire du bien
00:54:51à une théorie
00:54:53autrement dit
00:54:54on vous reproche
00:54:55de prendre le thème en maître
00:54:56et de dire
00:54:56le gamma 39
00:54:58on me reprochait
00:55:00de travailler
00:55:01pour ce qui devait être
00:55:02encore le Front National
00:55:03et qui désormais
00:55:04s'appelle le Rassemblement National
00:55:06parce que pour cette grande voie
00:55:08du service public
00:55:09je n'écris pas son nom
00:55:10dans la préface
00:55:11mais s'intéresser
00:55:12aux villes petites et moyennes
00:55:14à la France rurale
00:55:15et périphérique
00:55:15c'était faire le jeu
00:55:17du FN
00:55:17alors déjà moi
00:55:18ce qui m'amuse
00:55:19c'est qu'on ne fait jamais
00:55:20le jeu d'Emmanuel Macron
00:55:21on ne fait jamais le jeu
00:55:22du Modem
00:55:23on ne fait jamais le jeu
00:55:23du PS
00:55:24mais on fait toujours
00:55:24le jeu du FN
00:55:25et puis en réalité
00:55:27moi je me fous bien
00:55:29de savoir
00:55:29à quoi vont servir
00:55:31mes écrits
00:55:33s'ils vont être utilisés
00:55:34par des responsables politiques
00:55:35s'ils le sont
00:55:36et s'ils sont récupérés
00:55:37par tout le monde
00:55:38ça me va très bien
00:55:39parce que moi
00:55:39je me suis intéressé
00:55:40non pas à la France
00:55:41qui nécessairement
00:55:42vote ERN
00:55:43je me suis intéressé
00:55:44à la France
00:55:44parce que la fameuse
00:55:45France périphérique
00:55:46de Christophe Guilloui
00:55:47celle que je suis allé voir
00:55:48en suivant la frontière
00:55:49en fait on considère
00:55:50que c'est 90% des communes
00:55:52et 60% de la France
00:55:53de la population
00:55:54donc elle n'est plus périphérique
00:55:55maintenant en fait
00:55:56la France périphérique
00:55:57elle est majoritaire
00:55:57et il faudrait l'appeler
00:55:58juste la France
00:55:59alors le terme
00:56:00de France périphérique
00:56:01est très intéressant
00:56:02parce que Christophe Guilloui
00:56:02a réussi à imposer
00:56:03cette thématique
00:56:04dans le débat public
00:56:05donc il faut le remercier
00:56:08pour ça
00:56:08parce qu'il a mis un nom
00:56:09sur des gens
00:56:10et des situations
00:56:10mais le problème
00:56:11de périphérique
00:56:12ça laisse entendre
00:56:13que c'est une marge
00:56:13France périphérique
00:56:15France un peu à la marge
00:56:16en réalité c'est la France
00:56:17comme le mot périphérique
00:56:18qui veut dire à la marge
00:56:19oui alors que c'est la France centrale
00:56:20en fait on a bien compris
00:56:22il faut le prendre
00:56:22au mot même
00:56:24c'est ce qui commence
00:56:26au périphérique
00:56:26qui entoure Paris
00:56:27tout ce qui va au-delà
00:56:28c'est la France périphérique
00:56:29le problème c'est que
00:56:30c'est 90% de la France
00:56:32clairement
00:56:33et donc moi
00:56:35voilà
00:56:35qu'on s'intéresse
00:56:36à la France
00:56:37des villes petites et moyennes
00:56:38de la ruralité
00:56:39et la France périphérique
00:56:40il y a 8 ans
00:56:42c'était
00:56:42c'était
00:56:43c'était suspicieux
00:56:44aujourd'hui
00:56:45voilà
00:56:45ce que j'apprécie
00:56:46c'est que quand même
00:56:47ces thématiques là
00:56:48sont beaucoup plus présentes
00:56:49dans le débat public
00:56:50ah oui
00:56:51elles sont très présentes
00:56:52mais justement
00:56:52vous évoquiez le mot de territoire
00:56:54elles sont tellement présentes
00:56:55qu'elles sont devenues caricaturales
00:56:56tout est territoire
00:56:57alors rien que le mot territoire
00:56:58ça ne veut rien dire
00:56:59c'est vraiment le mot
00:57:01de l'énarchie
00:57:02il y avait quoi ?
00:57:02on trouve en province
00:57:03alors province c'est péjoratif
00:57:04région c'est vague
00:57:06c'est flou
00:57:07mais moi je reste toujours
00:57:08avec cette idée
00:57:09que c'est la France
00:57:09et c'est des morceaux de France
00:57:10avec des morceaux de français
00:57:11et que les situations
00:57:13diffèrent d'un endroit
00:57:14à un autre
00:57:15mais ça reste la France
00:57:16et qu'il faudrait quand même
00:57:16désormais arrêter
00:57:17de parler à des petites populations
00:57:19à des communautés
00:57:20à des clientèles
00:57:20à des clusters
00:57:21à que sais-je encore
00:57:22il faut s'adresser aux français
00:57:23dans leur entièreté
00:57:24on dirait des émissions
00:57:24vous savez d'explorateurs
00:57:26ou de missionnaires
00:57:26qui vont voir des populations
00:57:27encore à d'un voyage
00:57:28en terre inconnue
00:57:29le reproche pourrait m'être fait
00:57:32parce que dire qu'un journaliste
00:57:33qui vit à Paris
00:57:34oui je vis à Paris
00:57:35mais je suis un provincial
00:57:35mais néanmoins
00:57:36je suis un journaliste
00:57:37aujourd'hui est estampié parisien
00:57:38on pourrait considérer
00:57:40que moi aussi
00:57:40j'ai fait une sorte
00:57:41je suis une sorte d'anthropologue
00:57:43de Claude Lévi-Strauss
00:57:44vous êtes originaire de Gérald ?
00:57:46du sud-est de la France
00:57:47du sud-est de la France
00:57:49en périphérie de Nice
00:57:51d'une cité d'ortoir
00:57:52et d'ailleurs
00:57:52c'est ça qui m'intéressait
00:57:54c'est que les gens
00:57:55qui parlent de la ruralité
00:57:56de la France périphérique
00:57:57ne la maîtrisent pas très bien
00:57:58ils ont toujours l'impression
00:57:59du village paisible
00:58:00avec le clocher au milieu
00:58:01en réalité
00:58:02un des drames de notre pays
00:58:04c'est que la plupart des communes
00:58:05de ces zones-là
00:58:06sont devenues des cités d'ortoir
00:58:08et la journée
00:58:09vous n'y trouvez personne
00:58:10ou presque
00:58:11vous n'avez pas les bagnoles
00:58:12puisqu'elles sont plus garées
00:58:13devant les maisons
00:58:14elles sont parties
00:58:14avec leurs propriétaires
00:58:16pour aller bosser
00:58:17à 20, 30, 40 ou 50 kilomètres de là
00:58:19et restent dans des maisons
00:58:20des gens qui sont assez âgés
00:58:21isolés
00:58:22et c'est assez triste
00:58:23puisque les gens
00:58:24chez qui je dormais
00:58:25ne savaient pas toujours
00:58:26qui étaient leurs voisins
00:58:27ce qu'ils faisaient dans la vie
00:58:28c'est ce qu'on appelle
00:58:29l'erreur urbain
00:58:30ou pas tout à fait ?
00:58:31pas simplement
00:58:31parce que ce que décrit
00:58:33Christophe Guilloui
00:58:34est en fait un mécanisme
00:58:35qui est visible
00:58:36sur tout le territoire
00:58:37c'est que la pression
00:58:38foncière et immobilière
00:58:39est tellement forte
00:58:40dans les villes
00:58:41que les gens n'arrivent plus
00:58:42à se loger
00:58:42et que les gens
00:58:43qui n'ont pas les moyens
00:58:43sont obligés de reculer
00:58:45reculer et de reculer
00:58:46de plus en plus loin
00:58:47et désormais
00:58:48vous avez à la fois
00:58:49des ruraux
00:58:50qui cohabitent
00:58:51avec des néo-ruraux
00:58:52ou des rurbains
00:58:53et tout ça
00:58:54donne une société
00:58:55en fait
00:58:55qui est atomisée
00:58:56puisque les gens
00:58:57ne se fréquentent pas
00:58:58vous n'avez pas
00:58:59de petits commerces
00:59:00vous n'avez plus
00:59:01de service public
00:59:02dans beaucoup de communes
00:59:05et donc
00:59:06il n'y a pas de lieu
00:59:06où se croiser
00:59:07on est dans une période
00:59:09où on nous parle beaucoup
00:59:09de vivre ensemble
00:59:10et à chaque fois
00:59:11c'est vu à travers
00:59:12le prisme de la diversité
00:59:13c'est très bien
00:59:13mais le vivre ensemble
00:59:15dans ces territoires-là
00:59:16il pourrait commencer
00:59:17par juste des endroits
00:59:18où on se croise ensemble
00:59:20et on ne peut pas
00:59:21nouer des solidarités
00:59:22des liens
00:59:23créer des échanges
00:59:24quand on se croise
00:59:25simplement
00:59:26dans un rayon
00:59:26de supermarché
00:59:27sous la lumière
00:59:29blafarde
00:59:29d'un rayon
00:59:31surgelé
00:59:32entre deux poissons
00:59:33panés
00:59:34et trois sachets
00:59:35de frites
00:59:35donc le fait
00:59:36le fait d'aller le constater
00:59:37d'aller sur place
00:59:38sur le terrain
00:59:39autrement dit
00:59:39le fait d'aller rechercher
00:59:40le réel
00:59:41de le décrypter
00:59:41c'est faire le jeu
00:59:42du rassemblement national
00:59:43de l'extrême droite
00:59:44des racistes
00:59:45et des xénophobes
00:59:46c'est-à-dire
00:59:46si vous donnez
00:59:47le nom du mal
00:59:48si vous définissez
00:59:49ce qui est à l'origine
00:59:50de la fracture sociale
00:59:51et si vous laissez parler
00:59:53ces gens qui sont en souffrance
00:59:54qui s'expriment
00:59:54avec leur coeur
00:59:55qui ne sont pas plus
00:59:56de gauche ou de droite
00:59:57c'est des gens qui peut-être
00:59:58ont voté communiste
00:59:58ou socialiste
00:59:59très longtemps
00:59:59qui ont voté à gauche
01:00:00qui aujourd'hui votent
01:00:01pour le rassemblement national
01:00:02ou d'autres parties
01:00:03vous faites le jeu
01:00:04de l'extrémisme
01:00:04c'est ça que nos médias
01:00:06aujourd'hui
01:00:06je vais les appeler
01:00:07médias officiels
01:00:08et bien pensants
01:00:09on voit très bien
01:00:09à quoi je pense
01:00:10mais aujourd'hui
01:00:11c'est quand même la norme
01:00:13alors bon
01:00:14je pense qu'il y a
01:00:15une vision caricaturale
01:00:17et caricaturée
01:00:17de ces territoires-là
01:00:18parce que d'une part
01:00:19ça n'est pas une France blanche
01:00:20ça n'est pas une France
01:00:22qui n'accueillerait
01:00:23que des gens
01:00:24qui ont peu de moyens
01:00:25en fait c'est une France
01:00:25qui est aussi diverse
01:00:26sur le plan ethnique
01:00:28religieux, culturel
01:00:29et même économique
01:00:30et social
01:00:30puis c'est une France
01:00:31qui vote pour tous les partis
01:00:33avec vous avez raison
01:00:34une sur-représentation
01:00:35du vote ERN
01:00:36mais moi
01:00:37ce qui m'alarme plus
01:00:38que le vote ERN
01:00:39parce qu'on peut considérer
01:00:39que c'est encore un vote
01:00:41ça va m'être reproché
01:00:42peut-être cette phrase
01:00:43mais quand on vote
01:00:44pour le ERN
01:00:44ça veut dire qu'on croit
01:00:45encore en la politique
01:00:46mais moi
01:00:47ce qui m'inquiète véritablement
01:00:48c'est les gens
01:00:48qui n'y croient plus
01:00:49c'est les gens
01:00:49qui ont fait sécession civique
01:00:51c'est les gens
01:00:51pour qui la chose publique
01:00:52n'a plus aucun intérêt
01:00:54et ça
01:00:54ça prend des proportions dingues
01:00:56c'est-à-dire que
01:00:57quand on ne connaît pas son voisin
01:00:58quand on n'a pas d'endroit
01:00:59où se croiser
01:00:59quand on n'est pas engagé
01:01:01quand on n'est pas dans une association
01:01:02quand on ne fréquente personne
01:01:04et qu'on fait juste des trajets
01:01:05de son domicile
01:01:06jusqu'à son boulot
01:01:07qui est à 30 ou 40-50 kilomètres
01:01:09comment voulez-vous
01:01:10que ça crée du lien ?
01:01:12Et ça c'est inquiétant
01:01:13cette sécession civique
01:01:14Vous avez aussi
01:01:14de l'autre côté
01:01:15de l'échiquier politique
01:01:16la France insoumise
01:01:16pour exprimer ce genre de souffrance
01:01:18où ce n'est pas tout à fait la même
01:01:19Alors le problème
01:01:20de la France insoumise
01:01:21c'est qu'un peu comme
01:01:22Emmanuel Macron
01:01:23j'écris dans ma préface
01:01:24que c'est comme pour Picasso
01:01:25il y a une période bleue
01:01:26une période rose
01:01:27Emmanuel Macron
01:01:27dès débuts
01:01:28ça n'est plus totalement
01:01:29le même qu'aujourd'hui
01:01:31et la France insoumise
01:01:32je veux dire
01:01:32le discours de Jean-Luc Mélenchon
01:01:34qui à une époque
01:01:35tenait à un discours
01:01:36qu'on pourra qualifier
01:01:37de populiste de gauche
01:01:38pouvait s'adresser
01:01:39à cette partie-là du pays
01:01:40mais ça remontait à longtemps
01:01:41et aujourd'hui
01:01:42le penchant
01:01:43ou plutôt la ligne
01:01:45choisie par la France insoumise
01:01:46et son sans doute
01:01:48futur candidat à la présidentielle
01:01:49qui est Jean-Luc Mélenchon
01:01:50c'est un discours
01:01:51et une orientation
01:01:52qui ne rencontrera
01:01:54aucun écho
01:01:54dans cette partie-là du pays
01:01:55ou au contraire
01:01:56qui peut choquer
01:01:56mais oui
01:01:58évidemment
01:01:58qui peut choquer
01:01:59parce que sur les questions
01:01:59culturelles et identitaires
01:02:01parce qu'il faut bien le dire
01:02:02cette région
01:02:06enfin ces régions
01:02:07que j'ai traversées
01:02:07elles souffrent
01:02:08de trois insécurités
01:02:09l'insécurité classique
01:02:11qu'on connaît
01:02:11puisque quand on est dans des zones
01:02:13où l'habitat
01:02:13comme ça est individuel
01:02:14il y a une sorte de
01:02:16de prévalence
01:02:18pour le cambriolage
01:02:19donc c'est l'insécurité classique
01:02:20les incivilités
01:02:21qu'on connaît tous
01:02:22la deuxième insécurité
01:02:23je l'évoquais précédemment
01:02:24c'est l'insécurité économique
01:02:25si on perd son boulot
01:02:26il faut dire qu'il n'y a pas
01:02:27beaucoup d'usines
01:02:28il n'y a pas beaucoup d'employeurs
01:02:29et donc on a la trouille
01:02:30de perdre son boulot
01:02:30l'insécurité économique
01:02:31et la dernière
01:02:32c'est l'insécurité culturelle
01:02:33les gens que j'ai croisés
01:02:35ne reconnaissent plus
01:02:35totalement leur pays
01:02:36alors notamment
01:02:38sous l'effet de l'immigration
01:02:39mais pas seulement
01:02:39c'est simplement que
01:02:40le pays change
01:02:43s'accélère
01:02:43sous les coups de boutoir aussi
01:02:45il faut bien le dire
01:02:45de la mondialisation
01:02:46et de la globalisation
01:02:47et cette insécurité culturelle
01:02:49ils la vivent pleinement
01:02:50quand vous arrivez
01:02:51à Montgilbert
01:02:52je parle en 2016-2017
01:02:53c'est dans la Maurienne
01:02:55c'est près d'Alberville
01:02:59les deux personnes
01:03:01qui vous rencontrent
01:03:01vous disent
01:03:02en France
01:03:02il y a deux fléaux
01:03:03les fonctionnaires
01:03:05et l'immigration
01:03:05je m'étais toujours
01:03:07promis de voter
01:03:07pour celui qui affirmerait
01:03:09vouloir s'occuper
01:03:09de ces deux sujets
01:03:11voilà quelques minutes seulement
01:03:12que je suis arrivé
01:03:13chez André et Colette
01:03:14dans leur maison
01:03:15impeccable
01:03:15à l'intérieur
01:03:16tout de bois clair
01:03:18la tête me tourne un peu
01:03:19un voile noir
01:03:20me passe par deux fois
01:03:21devant les yeux
01:03:22il me faut me rasseoir
01:03:24pourquoi vous avez
01:03:25cette sensation ?
01:03:26alors c'est pas tant
01:03:27pour les mots
01:03:27qu'ils me disent
01:03:28parce que
01:03:29venant du sud-est
01:03:30moi je suis habitué
01:03:31au discours politique
01:03:32un peu rugueux
01:03:33en l'occurrence
01:03:34ce jour-là
01:03:35j'ai remonté
01:03:35la vallée de la Maurienne
01:03:36il faisait extrêmement chaud
01:03:37ça faisait déjà
01:03:37pas mal de kilomètres
01:03:39que je marchais
01:03:39et je suis arrivé
01:03:41avec un petit coup de chaud
01:03:42et donc ce ne sont pas
01:03:43leurs mots
01:03:43parce que moi
01:03:44je suis
01:03:45je suis de ces journalistes
01:03:47qui ne veulent surtout pas juger
01:03:49les propos qui leur sont tenus
01:03:50je trouve que
01:03:51le drame de ma corporation
01:03:52c'est d'avoir un regard
01:03:54moralisateur sur les choses
01:03:55alors que
01:03:56l'essence de notre métier
01:03:57c'est de voir et tout voir
01:03:59d'entendre et tout entendre
01:04:00et surtout
01:04:00une fois qu'on a entendu
01:04:01de retranscrire
01:04:03et de tout retranscrire
01:04:04en mettant à distance
01:04:05ne pas sélectionner
01:04:07les mots qui fâchent
01:04:07c'est des mots qui fâchent pas
01:04:08non
01:04:08je ne crois pas du tout
01:04:10à l'objectivité
01:04:11c'est une vaste
01:04:12la neutralité
01:04:13la neutralité
01:04:14ça n'existe pas
01:04:15nous sommes tous
01:04:15le fruit d'une histoire
01:04:16d'une éducation
01:04:17ça n'est pas possible
01:04:19vous-même Péricault
01:04:20face à un événement
01:04:21vous n'aurez pas
01:04:21la même lecture que moi
01:04:22donc je ne crois pas
01:04:23à l'objectivité
01:04:24mais la subjectivité
01:04:25pour un journaliste
01:04:27elle doit se conjuguer
01:04:28avec une honnêteté intellectuelle
01:04:30qui consiste à tout voir
01:04:31tout voir
01:04:32et tout raconter
01:04:32et tout dire
01:04:33sans jugement aucun
01:04:34nous sommes avec
01:04:36Gérald Landrieu
01:04:37qui a parcouru
01:04:39la France de l'Est
01:04:40à pied de Dunkerque
01:04:41à Menton
01:04:413 millions de pas
01:04:443 millions de pas
01:04:45et une somme
01:04:46de témoignages gigantesques
01:04:48vous nous retrouvez
01:04:49vous nous retrouvez
01:04:50sur ce radio
01:04:50il faut l'appeler
01:04:51vous appelez
01:04:52Gilles Galasso
01:04:52au 0 826 300 300
01:04:55posez des questions
01:04:55à Gérald Landrieu
01:04:56parce que vous faites
01:04:57certainement partie
01:04:58des gens
01:04:58qu'il aurait pu rencontrer
01:04:59qu'il aurait pu croiser
01:05:00et auprès dequels
01:05:01il a recueilli
01:05:02des témoignages
01:05:04dont j'allais dire
01:05:05l'enquiétude
01:05:07dont la perspicacité
01:05:08et dans la colère
01:05:10s'avère aujourd'hui
01:05:10être des réalités
01:05:11qui définissent
01:05:13notre vie politique
01:05:14à tout de suite
01:05:15sur Sud Radio
01:05:15midi 14h
01:05:16Sud Radio
01:05:17la France
01:05:19dans tous ses états
01:05:20vous êtes sur Sud Radio
01:05:21il est 13h33
01:05:22avec Péricault Légas
01:05:23qui reçoit
01:05:24Gérald Landrieu
01:05:25auteur
01:05:26Le Peuple de la Frontière
01:05:27on va revenir
01:05:28sur ce thème
01:05:29Gérald Landrieu
01:05:29Le Peuple de la Frontière
01:05:30il est la conclusion
01:05:32de votre voyage
01:05:34pédestre
01:05:34en 2016-2017
01:05:36de Dunkerque à Menton
01:05:37vous êtes allé
01:05:38à la rencontre
01:05:39des Françaises
01:05:40et des Français
01:05:40en traversant
01:05:42j'allais dire
01:05:43des territoires
01:05:44des régions
01:05:45confrontés
01:05:46à la mondialisation
01:05:47destruction
01:05:48du réseau économique
01:05:49disparition de l'industrie
01:05:50enfin
01:05:50tous les thèmes
01:05:51qui aujourd'hui
01:05:52sont dans la bouche
01:05:52de tous nos commentateurs
01:05:53de tous nos observateurs
01:05:54avec des termes
01:05:55qu'ils n'auraient pas utilisés
01:05:57comme vous avez écrit
01:05:57ce bouquin
01:05:58aujourd'hui
01:05:58ils sont tous
01:05:59un peu souverainistes
01:05:59il faut tous
01:06:01réindustrialiser
01:06:01il faut aller
01:06:02voir rencontrer
01:06:03la France qui souffre
01:06:04la France qui pleure
01:06:06la France qui se sent
01:06:06abandonnée
01:06:07trahie
01:06:07et oublier
01:06:08oui vous l'aviez vous dit
01:06:10et comme d'autres
01:06:10vous n'êtes pas les seuls
01:06:11évidemment
01:06:12mais vous l'aviez dit
01:06:12parce que vous étiez
01:06:13allé les voir
01:06:13ah le roi est nu
01:06:15il dit tout d'un coup
01:06:16Gérald Dandrieu
01:06:17a trouvé que le roi est nu
01:06:17et tout le monde dit
01:06:18ah il faudrait peut-être
01:06:19habiller le roi
01:06:19qui commence à être nu
01:06:20quel est un des vos souvenirs
01:06:22le plus prégnant
01:06:22de cette démarche
01:06:24vous avez parlé de JV
01:06:26tout à l'heure
01:06:26avec Nicole
01:06:27donc c'est latex
01:06:28est-ce qu'il y a
01:06:28un autre cas
01:06:29un autre territoire
01:06:30une usine
01:06:32qui a fermé
01:06:32des gens qui étaient
01:06:33vraiment dans la détresse
01:06:34qui étaient désespérés
01:06:35alors
01:06:36il y a un autre endroit
01:06:37qui m'a marqué
01:06:39parce que ça m'a permis
01:06:39d'interroger
01:06:40ce qu'était la frontière
01:06:41et cet endroit
01:06:42c'est Modane
01:06:43qui est une commune
01:06:44à la frontière
01:06:45franco-italienne
01:06:46c'est donc tout au bout
01:06:48de la vallée de la Morienne
01:06:49on parlait tout à l'heure
01:06:49de Mont Gilbert
01:06:50où je me suis arrêté
01:06:51mon étape d'après
01:06:52c'était Modane
01:06:53pourquoi je m'intéresse
01:06:54à Modane
01:06:55parce que justement
01:06:56moi qui avais choisi
01:06:57la frontière
01:06:58à dessein
01:06:58parce que je considère
01:06:59que c'est un outil
01:07:00et un objet politique
01:07:02passionnant
01:07:02ça m'a permis de voir
01:07:04que la frontière
01:07:04n'est pas du tout
01:07:05du tout
01:07:06du tout
01:07:06ce que l'on dit
01:07:07dans le débat public
01:07:08vous avez les gens
01:07:09qui veulent stopper net
01:07:10l'immigration
01:07:11je comprends qu'il faille
01:07:12la réguler l'immigration
01:07:13mais ceux qui veulent
01:07:14la stopper net
01:07:14pensent que la frontière
01:07:15devrait être un mur
01:07:16et en fait
01:07:17la frontière
01:07:17à la hongroise
01:07:18on va dire
01:07:18une frontière fermée
01:07:20oui
01:07:21ou la frontière
01:07:22façon Trump
01:07:23avec le Mexique
01:07:24avec le mur
01:07:24mais ça n'est pas
01:07:26l'objet de la frontière
01:07:27alors là
01:07:28je pense que vos auditeurs
01:07:29doivent avoir les poils
01:07:30qui se hérissent
01:07:30en m'entendant
01:07:31mais je veux dire
01:07:32de l'autre côté
01:07:33de l'échiquier politique
01:07:34les no border
01:07:35les gens de la gauche
01:07:37de gauche
01:07:37eux aussi considèrent
01:07:38que la frontière
01:07:39déjà aujourd'hui
01:07:40est un mur
01:07:40mais c'est une méconnaissance
01:07:41de ce que c'est la frontière
01:07:42la frontière
01:07:43Régis Debré
01:07:44dit dans un livre
01:07:45éloge de la frontière
01:07:46il dit
01:07:47que la traité de passoire
01:07:48ça n'est pas
01:07:49ça n'est pas se moquer d'elle
01:07:51c'est lui rendre
01:07:51c'est lui rendre honneur
01:07:53et c'est la ramener
01:07:54à sa mission première
01:07:55la frontière
01:07:56ça permet de filtrer
01:07:57et pourquoi je vous parle
01:07:58de Modane
01:07:58sur la frontière
01:07:59franco-italienne
01:08:01c'est que les gens sur place
01:08:02vous expliquent que
01:08:03depuis que la frontière
01:08:04a disparu
01:08:04ils ont beaucoup moins
01:08:06d'échanges
01:08:06avec leurs voisins italiens
01:08:07parce que la frontière
01:08:08a ce truc de merveilleux
01:08:10que ça permet de savoir
01:08:11qui l'on est soi-même
01:08:12et qui est son voisin
01:08:13qui est son vis-à-vis
01:08:14la frontière
01:08:15ça n'est pas un mur
01:08:16ça permet de se définir
01:08:17le problème de notre frontière
01:08:19c'est pas qu'elle n'est pas un mur
01:08:20c'est qu'elle n'est pas tenue
01:08:21c'est quand même la différence
01:08:22et je comprends
01:08:23vos auditeurs doivent se dire
01:08:24mais que racontent-ils
01:08:25bien sûr
01:08:26je pense qu'ils comprennent bien
01:08:27la nuance
01:08:27parce qu'ils sont confrontés
01:08:31et ils voient bien
01:08:32on a souvent eu d'ailleurs
01:08:33de témoignages d'auditeurs
01:08:34nous disant
01:08:34on n'a plus les mêmes rapports
01:08:36avec nos voisins
01:08:37du pays d'à côté
01:08:38qu'on en avait autrefois
01:08:39encore une fois
01:08:40Régis Debré dit de la frontière
01:08:42que c'est comme l'épiderme
01:08:43pour un corps humain
01:08:44c'est avec
01:08:45vous avez la peau
01:08:47puis vous avez des pores
01:08:48et la frontière
01:08:48son objet
01:08:49c'est de laisser passer
01:08:51dans un sens ou dans l'autre
01:08:52et parfois d'arrêter
01:08:53et de stopper
01:08:53dans un sens et dans l'autre
01:08:55vous êtes bien d'accord
01:08:56qu'il n'y a pas de diversité
01:08:57sans frontière
01:08:57sinon c'est l'homogénéité
01:08:59c'est de la globalisation
01:09:00c'est une forme d'uniformisation
01:09:03du monde et de nos civilisations
01:09:05et que ce sont ces frontières
01:09:06qui peuvent être culturelles
01:09:07linguistiques
01:09:08philosophiques
01:09:08mais dans une cohabitation heureuse
01:09:10un respect de l'autre
01:09:11c'est ça la diversité
01:09:12et la frontière doit être poreuse
01:09:13par définition
01:09:14sinon c'est un rempart
01:09:15ou c'est une citadelle
01:09:16et là on est dans la cité à piéger
01:09:18pour autant
01:09:18est-ce que aujourd'hui
01:09:20j'allais dire
01:09:21sans tomber dans la métaphore
01:09:23ou en extrapolant un petit peu
01:09:24est-ce que
01:09:25quand vous situez la frontière
01:09:26telle qu'elle est aujourd'hui
01:09:27dans la société française
01:09:28est-ce qu'elle est pas
01:09:29entre des gens
01:09:30qui se sentent français
01:09:32ou qui croient être en France
01:09:33et d'autres
01:09:34qui sont français
01:09:35qui ne se sentent plus du tout
01:09:36en France
01:09:37ou qui ne reconnaissent pas la France
01:09:38bien sûr
01:09:38on en parlait tout à l'heure
01:09:39et c'est la fameuse
01:09:40insécurité culturelle
01:09:42donc c'est les questions
01:09:42culturelles et identitaires
01:09:44qui fait
01:09:44qui fait que les gens
01:09:46se posent la question de
01:09:47je ne reconnais plus totalement
01:09:49le pays dans lequel
01:09:50je vis
01:09:51je prends un exemple
01:09:52tout à l'heure
01:09:53on évoquait JV
01:09:54j'ai rencontré sur place
01:09:55une ancienne
01:09:56c'est donc JV
01:09:57là où il y avait
01:09:58cette usine
01:09:59c'est la texte
01:10:00j'ai rencontré
01:10:00cette représentante syndicale
01:10:02élue CGT
01:10:03et elle a eu cette phrase
01:10:05qui je trouve
01:10:07est assez frappante
01:10:07elle me dit
01:10:08mais je ne reconnais plus
01:10:09le pays dans lequel je suis
01:10:11avant au moins
01:10:12les choses
01:10:12étaient bien rangées
01:10:14et bien rangées
01:10:15elle entendait par ça
01:10:16elle
01:10:16l'élue syndicale CGT
01:10:17elle disait
01:10:18les notables étaient des notables
01:10:19les ouvriers étaient des ouvriers
01:10:20elle-même
01:10:21élue CGT
01:10:22était capable de me tenir
01:10:23ce discours
01:10:23et elle enchaîne derrière
01:10:24elle me dit
01:10:25vous vous rendez compte
01:10:26et ça nous renvoie à l'actualité
01:10:27maintenant il y a tous ces débats
01:10:29sur les crèches dans les mairies
01:10:30elle élue CGT
01:10:31elle était choquée
01:10:32qu'on empêche
01:10:33l'installation de crèches
01:10:34dans des établissements publics
01:10:37ça n'est pas totalement mon avis
01:10:38mais encore une fois
01:10:39je retranscris son propos à elle
01:10:41et quand je la rencontre
01:10:43ce jour-là
01:10:43il y a une grande fête
01:10:44qui se tient à JV
01:10:46et on est obligé
01:10:47de claquemurer les rues
01:10:49de les fermer
01:10:50parce qu'on a la crainte
01:10:50de l'attentat
01:10:51à coup de voiture
01:10:52bélier
01:10:53donc pour cette personne
01:10:54qui est élue CGT
01:10:55qui est marquée à gauche
01:10:56qui a été ouvrière
01:10:57elle me dit
01:10:58avant les choses étaient bien rangées
01:11:00je ne reconnais plus mon pays
01:11:01c'est quand même important
01:11:02de savoir entendre ça
01:11:03sans jugement
01:11:04alors vous expliquez
01:11:05qu'aujourd'hui
01:11:06cette coupure
01:11:07avec l'enracinement territorial
01:11:10avec les authenticités territoriales
01:11:12elle est compensée
01:11:13par la création artificielle
01:11:15de territoire
01:11:16pour donner l'illusion
01:11:17on identifie un territoire
01:11:18on invente un label local
01:11:20que ce soit dans le commerce
01:11:21dans la production
01:11:22on a besoin
01:11:22on donne le nom du territoire
01:11:24c'est-à-dire le reflet de France
01:11:26chez Carrefour je crois
01:11:27et ainsi on met des labels
01:11:29qui sont artificiels
01:11:30les gens qui les imposent
01:11:31ne savent pas ce que ça signifie
01:11:32mais c'est censé rassurer
01:11:33le consommateur
01:11:34en disant
01:11:34tu sais
01:11:35ça vient de pas loin
01:11:35de chez toi
01:11:36on est dans la proximité
01:11:37c'est plus court
01:11:38le fameux territoire
01:11:39ce mot
01:11:40qui est complètement idiot
01:11:42devient un argument marketing
01:11:44le marché
01:11:45a ça de merveilleux
01:11:46qu'il est capable
01:11:47de tout récupérer
01:11:48et de nous vendre
01:11:49du territoire
01:11:49du soir au matin
01:11:50alors on vient d'en parler
01:11:51reflet de France
01:11:52voilà
01:11:52je crois que c'est le groupe
01:11:53Carrefour
01:11:54qui nous vend ça
01:11:55ça fait terroir
01:11:56et puis il sent le côté
01:11:57corrosif de Charles Maurras
01:11:59quoi
01:12:00c'est pas là
01:12:01c'est propre
01:12:02c'est sympa
01:12:03alors l'agnor c'est là
01:12:03est-ce que c'est maurassien
01:12:04ou est-ce que c'est pas maurassien
01:12:05parce que souvent ils vous disent
01:12:06ah mais toutes
01:12:07toutes j'allais dire
01:12:08toute glorification
01:12:09d'une identité locale
01:12:11et les géographiques
01:12:12c'est du maurassisme
01:12:12mais non
01:12:13c'est la réalité du pays
01:12:14mais là moi ce qui m'amuse
01:12:16c'est que le territoire
01:12:17et le terroir
01:12:17on le retrouve partout
01:12:18dans la préface
01:12:19je l'écris
01:12:20vous avez même
01:12:20un créateur de mode
01:12:21qui s'appelle Jacques Mus
01:12:23et qui récemment
01:12:24a fait un défilé
01:12:25à Versailles
01:12:26accrochez-vous bien
01:12:28qui s'appelle Paysan
01:12:29et pour faire vendre
01:12:31enfin pour communiquer
01:12:32sur son futur défilé
01:12:33il fait poser des mannequins
01:12:35alors on imagine
01:12:36hommes et femmes
01:12:37avec des fichus
01:12:38sur la tête
01:12:38une botte de carotte
01:12:39à la main
01:12:39et parfois un utilitaire
01:12:41citroën derrière eux
01:12:42pour faire vraiment
01:12:42paysan
01:12:43on est dans la caricature
01:12:45la plus totale
01:12:45et le territoire partout
01:12:46moi ce qui me pose problème
01:12:47c'est que les territoriens
01:12:49s'il fallait les appeler
01:12:49comme ça
01:12:50eux ils sont nulle part
01:12:51c'est à dire
01:12:51le territoire
01:12:52c'est un super label
01:12:53vous avez des tas de films
01:12:55qui racontent la campagne
01:12:56et qui ont même monté
01:12:57les marches
01:12:58du festival de Cannes
01:13:00qui ont été récompensées
01:13:01au César
01:13:02mais les habitants
01:13:03et leurs problématiques
01:13:04on ne les voit pas
01:13:04avant on les appelait
01:13:05les invisibles
01:13:06moi je considère
01:13:07que désormais
01:13:07ils sont visibles
01:13:08mais ils sont inaudibles
01:13:09parce que les responsables
01:13:10politiques ne les écoutent
01:13:11toujours pas
01:13:11est-ce qu'il existe encore
01:13:12un prolétariat
01:13:13Gérald Andrieux
01:13:14ou est-ce qu'il y a
01:13:15une classe moyenne
01:13:16à différents échelons
01:13:17oui
01:13:17moi je considère en fait
01:13:19qu'il y a des classes
01:13:20que les classes existent
01:13:21mais que le problème
01:13:21c'est la conscience de classe
01:13:22quand vous travaillez
01:13:24dans une grande usine
01:13:25qui compte 100
01:13:25150
01:13:26200
01:13:26500 personnes
01:13:27je veux dire
01:13:28votre conscience de classe
01:13:29elle est immédiate
01:13:30chaque matin
01:13:30vous embauchez
01:13:31avec votre camarade de chaîne
01:13:34et il y a une hiérarchie
01:13:35et il y a une hiérarchie
01:13:36et les classes
01:13:36elles sont marquées
01:13:37et vous les voyez
01:13:38le problème de notre monde
01:13:39où tout est atomisé
01:13:41c'est que vous ne croisez
01:13:42jamais votre
01:13:42votre
01:13:43votre semblable
01:13:44et vous ne savez pas
01:13:45que vous appartenez
01:13:46à la même classe que lui
01:13:47et d'ailleurs vous ne savez pas
01:13:47que potentiellement
01:13:48vous avez les mêmes intérêts que lui
01:13:49et que à deux
01:13:50vous êtes plus fort
01:13:51pour les défendre
01:13:52c'est ça
01:13:52comment dire
01:13:54le drame de l'époque
01:13:56de l'époque moderne
01:13:57ça se traduit par des situations
01:13:58électorales très précises
01:13:59alors soit
01:14:00comme vous l'avez dit
01:14:00un désespoir
01:14:01je n'y crois plus
01:14:02donc abstention
01:14:02et si je m'exprime
01:14:04je m'exprime pour la colère
01:14:05et pour témoigner de ma souffrance
01:14:06tout à fait
01:14:07mais pour essayer
01:14:09de comment dire
01:14:10d'illustrer mon propos
01:14:11j'ai dormi en Alsace
01:14:14chez un jeune homme
01:14:15qui était rechappeur
01:14:16de pneus
01:14:17je ne savais pas
01:14:17qu'en France
01:14:18il y avait encore
01:14:18des rechappeurs de pneus
01:14:19il était itinérant
01:14:20il allait sur tout le Grand Est
01:14:22de garage en garage
01:14:23rechapper des pneus
01:14:24à Festenheim
01:14:25ou à Ungersheim ?
01:14:26à Ungersheim
01:14:26ce jeune homme
01:14:30passait sa journée
01:14:31dans sa camionnette
01:14:32allait de garage en garage
01:14:33et pour améliorer l'ordinaire
01:14:34quand il passait devant
01:14:35un supermarché
01:14:36il rentrait
01:14:37et grâce à une entreprise
01:14:39je ne sais plus laquelle
01:14:40et une appli sur son téléphone
01:14:41il allait relever des codes barres
01:14:44sur les produits
01:14:44pour être sûr
01:14:45que les produits
01:14:45étaient bien en rayon
01:14:46bien disposés
01:14:47etc
01:14:47et il touchait
01:14:48quelques centimes d'euros
01:14:49là-dessus
01:14:49je veux dire
01:14:50ces journées
01:14:50il les passait seul
01:14:51au volant de sa camionnette
01:14:53et allait de garage en garage
01:14:54et de supermarché en supermarché
01:14:56comment voulez-vous
01:14:56qu'il crée du lien ?
01:14:57je veux dire
01:14:58lui il est de la classe ouvrière
01:14:59en fait
01:14:59c'est un manuel
01:15:00mais il n'est jamais
01:15:02avec un autre ouvrier
01:15:03que lui-même
01:15:03et ça c'est un drame
01:15:04parce qu'en fait
01:15:05des classes il en existe
01:15:06mais la conscience de classe
01:15:07elle elle a été diluée
01:15:08dans le grand tout
01:15:09de ce monde fluide
01:15:10où chacun est auto-entrepreneur
01:15:12et chacun vit dans sa maison
01:15:14d'une cité dortoir
01:15:15il faut pouvoir se rencontrer
01:15:16pour avoir conscience
01:15:17qu'on appartient
01:15:18à un ensemble
01:15:19plus grand que soi
01:15:20nous sommes avec Gérald Landrieu
01:15:21le peuple de la frontière
01:15:24en édition de poche
01:15:25politique
01:15:27Lectio
01:15:278 euros
01:15:28un ouvrage
01:15:29qu'il faut absolument lire
01:15:30parce qu'on comprend tout de suite
01:15:32sur des témoignages
01:15:33de vécu
01:15:34sur place
01:15:35à la rencontre
01:15:36des femmes et des hommes
01:15:36qui composent la France
01:15:37où on est aujourd'hui
01:15:38notre détresse nationale
01:15:40et quelque part
01:15:41on va en parler
01:15:42dans quelques instants
01:15:43le dernier espoir
01:15:44que ça peut susciter
01:15:45si on prend conscience
01:15:46de ces enjeux
01:15:46à tout de suite
01:15:47Sud Radio
01:15:48midi 14h
01:15:51Sud Radio
01:15:52la France
01:15:53dans tous ses états
01:15:55il est 13h47
01:15:56vous êtes sur Sud Radio
01:15:57avec Péricault
01:15:57les gars
01:15:58c'est dans le face-à-face
01:15:59c'est pas un face-à-face
01:15:59c'est plus qu'un compromis
01:16:01c'est une rencontre
01:16:02avec Gérald Landrieu
01:16:03qui a écrit
01:16:03le peuple de la frontière
01:16:04pour l'avoir
01:16:05j'allais dire
01:16:06traversé ce peuple
01:16:07de la frontière
01:16:07visiter
01:16:08rencontrer des femmes
01:16:09et des hommes
01:16:09c'était il y a 8 ans
01:16:10aujourd'hui dans sa préface
01:16:12il fait le point
01:16:12sur cette expérience
01:16:13exceptionnelle
01:16:14et il constate
01:16:15un peu hélas
01:16:16que tout ce qu'il avait
01:16:17prédit ou pressenti
01:16:18est en train de se produire
01:16:19mais quand même
01:16:20avec des lures d'espoir
01:16:21vous vous souvenez
01:16:22Gérald Landrieu
01:16:23notre grand Philippe Solaire
01:16:24notre grand intellectuel
01:16:25qui allait souvent
01:16:26à la cause de l'hélas
01:16:27avait parlé
01:16:28de la France moisi
01:16:28ensuite en 2005
01:16:30quand les français
01:16:32s'étaient exprimés
01:16:32à 54,8%
01:16:34contre le traité
01:16:34le projet de traité constitutionnel
01:16:36on avait parlé
01:16:38de France-Rance
01:16:39vous, vous allez voir
01:16:41la France
01:16:41alors des territoires
01:16:42c'est l'expression consacrée
01:16:43Moisi
01:16:45Rance
01:16:45elle se porte très bien
01:16:47finalement
01:16:47et le problème
01:16:48c'est qu'elle est peut-être
01:16:48très très majoritaire
01:16:49aujourd'hui
01:16:50alors je le disais
01:16:51quand on parle de la France
01:16:52périphérique
01:16:53que je suis allé voir
01:16:54souvent on pense
01:16:55que c'est une marge
01:16:56en fait pour moi
01:16:57c'est la France
01:16:57parce que c'est 90%
01:16:58des communes
01:16:5960% de la population
01:17:00est-ce qu'on peut utiliser
01:17:01ce terme réactionnaire
01:17:02de pays réel
01:17:03qui est aujourd'hui confisqué
01:17:04mais c'est bien la réalité
01:17:05d'un pays
01:17:06dans la situation
01:17:06où il se trouve
01:17:07on va dire
01:17:08qu'il y a aussi
01:17:09la réalité des métropoles
01:17:10mais pour en revenir
01:17:11à ces expressions
01:17:12de France France
01:17:14et de France Moisi
01:17:15je vais parler
01:17:16de mon cas personnel
01:17:17quand vous faites
01:17:182000 km à pied
01:17:19en automne et en hiver
01:17:20vous tapez la pluie
01:17:21vous tapez la neige
01:17:22parfois la neige
01:17:23jusqu'aux genoux
01:17:23et bien moi
01:17:25la France France
01:17:25je ne l'ai pas croisée
01:17:26j'ai rencontré
01:17:27la France solidaire
01:17:28parce qu'il ne s'est pas passé
01:17:29une seule journée
01:17:29sans qu'une voiture
01:17:30ne s'arrête pas à ma hauteur
01:17:31pour me proposer
01:17:32de monter à bord
01:17:33ce que j'ai systématiquement
01:17:34refusé
01:17:35parce que quand même
01:17:36l'objet de mon livre
01:17:37c'était de parcourir
01:17:38vraiment à pied
01:17:38de Dunkerque
01:17:40à Menton
01:17:40toute cette frontière
01:17:41terrestre de la France
01:17:42vous vouliez que la troisième
01:17:43formule de la République
01:17:44fraternité
01:17:45vous l'avez rencontrée
01:17:46mais évidemment
01:17:47évidemment
01:17:47cette France
01:17:48qu'on nous décrit comme rance
01:17:49elle est extrêmement solidaire
01:17:50et d'ailleurs
01:17:51elle tient aussi pour ça
01:17:52parfois on me demande
01:17:53mais pourquoi la colère
01:17:54ne s'exprime pas à nouveau
01:17:54parce qu'il y a des mécanismes
01:17:56qui font que ça se tient
01:17:58qu'on bricole entre nous
01:18:00pourquoi ça n'explose pas
01:18:02sur le plan économique
01:18:02et social
01:18:03c'est souvent qu'il y a
01:18:04de la solidarité
01:18:05intrafamiliale
01:18:06que les aînés
01:18:07vont donner un chèque
01:18:08un billet
01:18:09pour aider ceux d'en dessous
01:18:10quand ils ont un pépin
01:18:11quand la voiture a cassé
01:18:12ou quand il y a une naissance
01:18:13qui arrive
01:18:14et qu'il faut acheter
01:18:14un lit à barreaux
01:18:15c'est aussi bête que ça
01:18:16ces mécanismes de solidarité
01:18:18je les ai expérimentés
01:18:19j'ai dormi chez l'habitant
01:18:20plusieurs soirs
01:18:21par semaine
01:18:22lors de mon périple
01:18:23pendant 5 mois
01:18:24j'ai été invité
01:18:25à manger continuellement
01:18:26quand je repartais
01:18:26avec mon sac à dos
01:18:27de 15 kilos
01:18:28on me rajoutait
01:18:291 kilo de spécialité
01:18:30locale
01:18:31dans mon sac à dos
01:18:31je l'ai expérimenté
01:18:33les portes s'ouvraient tout de suite
01:18:34ou bon
01:18:35ça dépend
01:18:35alors là c'est intéressant
01:18:36vous qui êtes de Nice
01:18:37vous qui êtes méridional
01:18:38est-ce que les portes de Dunkerque
01:18:40les portes de Thionville
01:18:41les portes de Strasbourg
01:18:42de Lyon
01:18:42de Grenoble
01:18:43s'ouvraient de la même façon
01:18:44ou il y a quand même
01:18:45des phénomènes culturels locaux
01:18:46qui fait que les tempéraments
01:18:47sont un peu variés
01:18:48alors au risque de choquer
01:18:50oui
01:18:50là pour le coup
01:18:51je dirais qu'il y a
01:18:51plusieurs France
01:18:52et plusieurs attitudes
01:18:53et je ne surprendrai personne
01:18:55en disant que dans le nord
01:18:56vous êtes invité à l'apéro
01:18:57à n'importe quelle heure
01:18:58de la journée
01:18:58assez rapidement
01:19:00on vous tutoie
01:19:01c'est ça qui est bien
01:19:01et on vous dit
01:19:03mais qu'est-ce que vous faites
01:19:04avec votre sac à dos
01:19:05et vos chaussures de randonnée
01:19:05vous êtes trompé de direction
01:19:07Saint-Jacques-de-Compostelle
01:19:08c'est pas du tout par là
01:19:09monsieur
01:19:09mais pourquoi vous faites ça
01:19:11c'est un record
01:19:11allez venez boire un coup
01:19:12ça va immédiatement
01:19:13il y a des régions
01:19:14que je ne nommerai pas
01:19:15qui sont un peu plus compliquées
01:19:16pour le marcheur
01:19:17un peu plus hermétiques
01:19:18un peu plus hermétiques
01:19:19mais ça s'explique
01:19:20sur le plan historique et culturel
01:19:21ils ont été envahis très souvent
01:19:22l'Est de la France
01:19:24est un peu plus dur
01:19:25pour le marcheur
01:19:25mais j'y ai fait des rencontres
01:19:27extraordinaires
01:19:28et encore une fois
01:19:29je veux dire
01:19:30j'avais un sac à dos
01:19:32je suis un homme
01:19:33barbu
01:19:34et la barbe hirsute
01:19:36je ressemblais parfois
01:19:37à un routard du crime
01:19:38je veux dire
01:19:38et pourtant les gens s'arrêtaient
01:19:40et m'ont ouvert leurs portes
01:19:42régulièrement
01:19:42et je dois beaucoup
01:19:45aux gens que j'ai rencontrés
01:19:46parce qu'ils m'ont souvent aidé
01:19:47et puis ils m'ont aussi
01:19:48confié leur intimité
01:19:49quand vous êtes
01:19:50quelqu'un de passage
01:19:51pourquoi
01:19:51certains des témoignages
01:19:53de mon livre sont forts
01:19:54c'est pas une façon
01:19:55de me pousser du col
01:19:56de le dire
01:19:56mais pourquoi
01:19:57les gens se sont livrés
01:19:58aussi facilement
01:19:58parce que quand un mec
01:20:00fait des milliers de kilomètres
01:20:01à pied pour venir vous rencontrer
01:20:02vous vous dites
01:20:02bon bah celui-là
01:20:03peut-être que
01:20:04c'est pas un journaliste
01:20:05bas du front
01:20:06qui va juger
01:20:07chacune des phrases
01:20:08que je vais dire
01:20:08et puis en plus
01:20:09il y avait une vertu
01:20:10c'est que je ne faisais
01:20:10que passer chez eux
01:20:11et donc quelque part
01:20:13ils pouvaient se livrer
01:20:14puisque en général
01:20:15quand l'endroit me plaisait
01:20:16je pouvais rester
01:20:162, 3, 5 jours
01:20:18mais au bout d'un moment
01:20:18je repartais
01:20:19et je repartais
01:20:19et les gens se disaient
01:20:20bon bah
01:20:21il ne me jugera pas
01:20:22je ne le recroiserai pas
01:20:23qu'est-ce que vous suggérez
01:20:24au prochain candidat
01:20:26la personne
01:20:27l'individu
01:20:28la citoyenne
01:20:29le citoyen
01:20:29qui emportera
01:20:30l'élection présidentielle
01:20:31de 2027
01:20:32vous allez lui dire
01:20:33n'allez pas faire
01:20:33la soirée de victoire
01:20:34au Fouquet's
01:20:35ne faites pas la cérémonie
01:20:36dans les couloirs
01:20:37du Louvre
01:20:38dans les allées du Louvre
01:20:39avec la 9ème symphonie
01:20:41prenez un baluchon
01:20:42pendant 48 heures
01:20:44avant de vous investir
01:20:44de votre fonction
01:20:45de président de la République
01:20:46ou de président de la République
01:20:46allez dans
01:20:48dans la France périphérique
01:20:49allez voir une ville
01:20:51allez voir
01:20:52il y a plein de choses
01:20:53il y a plein d'enseignements
01:20:54mais d'ailleurs
01:20:55est-ce que vous ne trouviez pas normal
01:20:57qu'on trouve
01:20:57qu'on fasse un programme
01:20:58pour nos élus
01:20:59nos ministres
01:21:00un stage
01:21:015 jours
01:21:02on prend le livre
01:21:03de Gérald Andrieux
01:21:04vous prenez le livre
01:21:05de Gérald Andrieux
01:21:06vous avez le
01:21:07à la fin
01:21:07vous avez l'inventaire
01:21:08des communes
01:21:09par où il est passé
01:21:09ça va de Stinvors
01:21:11pour Mijivet
01:21:12ça finit par
01:21:13Mont-Gilbert
01:21:13Modane
01:21:14tout est sur
01:21:14sur l'escarène
01:21:15et Bray-sur-Roy
01:21:16vous y allez
01:21:17vous allez rencontrer
01:21:18les gens
01:21:19qui l'ont rencontré
01:21:20vous les écoutez
01:21:21ça met déjà
01:21:22ce qu'il y a
01:21:22un petit peu
01:21:23un petit plan dans la tête
01:21:25et les poids sur les i
01:21:25moi je veux bien
01:21:26accompagner les candidats
01:21:27ça ne me pose aucun problème
01:21:28on peut refaire
01:21:29un petit tour de France
01:21:30avec eux
01:21:30figurez-vous
01:21:31que quand le livre
01:21:32est sorti la première fois
01:21:33en 2017
01:21:34j'ai été invité
01:21:35à la question de l'Assemblée
01:21:36par les députés macronistes
01:21:37pour leur expliquer
01:21:38le pays
01:21:38qui n'avait pas voté pour eux
01:21:39j'ai trouvé ça
01:21:41assez rafraîchissant
01:21:42et en même temps
01:21:42d'une naïveté confondante
01:21:43mais j'ai trouvé
01:21:45que la démarche
01:21:45était intéressante
01:21:46bon il faut croire
01:21:49tellement saisie le pays
01:21:50qui n'avait pas voté pour eux
01:21:51certains si
01:21:52vous avez vu que vous avez
01:21:53beaucoup de mal
01:21:53à trouver des électeurs de Macron
01:21:54moi je fais des sondages
01:21:55de temps en temps
01:21:56personne n'a voté Macron
01:21:57on se regarde
01:21:58je n'ai pas voté Macron
01:21:59moi je n'ai pas voté Macron
01:22:00non plus
01:22:01donc c'est terrible
01:22:01par contre
01:22:02les gens qui sont dans votre livre
01:22:04eux ils continuent
01:22:05ils continuent à dire quoi
01:22:06d'ailleurs aujourd'hui
01:22:07quand vous les revoyez
01:22:08à dire quoi ?
01:22:08ah ben quand ils vous disent
01:22:10c'est pire qu'il y a 8 ans
01:22:11ils oscillent
01:22:12et ça ne surprendra personne
01:22:14entre colère
01:22:15et cette colère
01:22:15peut s'exprimer
01:22:16à travers plusieurs votes
01:22:17le vote R1
01:22:18R1 en éteint
01:22:19mais aussi
01:22:21le fait d'avoir lâché
01:22:22totalement l'affaire
01:22:23et on le comprend aisément
01:22:25je veux dire
01:22:25quand on voit la qualité
01:22:26du débat public
01:22:27la qualité des discours
01:22:28tenus par les responsables politiques
01:22:30et les commentateurs médiatiques
01:22:31on comprend que les gens
01:22:32aient lâché l'affaire
01:22:33totalement
01:22:34si on revient à votre question
01:22:36sur quel conseil
01:22:37je donnerais aux candidats
01:22:39et ben oui
01:22:40je vais m'autoriser un conseil
01:22:41c'est d'arrêter
01:22:42de parler à des clientèles
01:22:45arrêter de parler
01:22:46à des communautés
01:22:47arrêter de parler
01:22:47à des clusters
01:22:48et à des publics captifs
01:22:51il faut tenir un discours
01:22:52à l'ensemble des français
01:22:54c'est aussi bête que ça
01:22:55en fait
01:22:55alors Gérald Landrieu
01:22:56il faut prévoir un tome 2
01:22:57donc on va faire
01:22:59Calais
01:23:00en daille
01:23:01si vous voulez bien
01:23:02on rencontrera des marins
01:23:04des marins pêcheurs
01:23:05des artisans
01:23:05on goûtera quelques huit
01:23:07je vous le promets
01:23:08alors volontiers
01:23:08allez voilà
01:23:09vous verrez
01:23:09vous verrez des picards
01:23:11des normands
01:23:12du bocage
01:23:13des paysages
01:23:13toute la Bretagne
01:23:15et ensuite voilà
01:23:16la Vendée
01:23:18vous verrez
01:23:19c'est une autre forme
01:23:20de territoire
01:23:20alors c'est la France
01:23:21occidentale
01:23:22plutôt chrétienne
01:23:23plutôt apaisée
01:23:24et puis
01:23:24vous comparez
01:23:25avec la France orientale
01:23:27celle qui est une souffrance
01:23:27et le tout fait la France
01:23:29alors c'est le peuple
01:23:29de la frontière
01:23:30finalement
01:23:31le peuple de la frontière
01:23:32c'est tout ce qui est
01:23:33au milieu de la France
01:23:33alors
01:23:35le peuple de la frontière
01:23:37est édité
01:23:38en collection de poche
01:23:41politique
01:23:41le X10
01:23:43c'est ça
01:23:44la version originale
01:23:45c'est les éditions de Lucer
01:23:46je pense qu'on peut encore
01:23:47trouver la version originale
01:23:48oui bien sûr
01:23:49et Gérald Andrieux
01:23:51vous êtes un témoin
01:23:53on vous rappellera
01:23:53à cette antenne
01:23:55parce que je pense que
01:23:55sur l'évolution
01:23:57de notre vie politique
01:23:58et les perspectives
01:24:00que nous avons
01:24:01pas toujours assurantes
01:24:02le fait d'avoir lu ce livre
01:24:03et l'expérience
01:24:04que vous en avez tiré
01:24:05vous autorise
01:24:06à vous exprimer
01:24:09vous n'avez pas
01:24:10de vérité politique
01:24:11je pense pour l'instant
01:24:12non aucunement
01:24:13mais vous êtes prêt
01:24:14à participer au débat national
01:24:15ça oui
01:24:15ça c'est clair
01:24:16oui c'est l'essence même
01:24:17de mon métier
01:24:18quand il est
01:24:19je crois bien fait
01:24:20vous restez quand même
01:24:22même s'il y a beaucoup
01:24:22d'épreuves difficiles
01:24:23à franchir
01:24:24vous restez optimiste
01:24:25sur l'avenir
01:24:25de ce peuple de la frontière
01:24:26oui je crois que ce pays
01:24:28a de la ressource
01:24:30a des ressorts
01:24:31et puis je dois le dire
01:24:32les français que j'ai rencontrés
01:24:33encore une fois
01:24:33c'est pas la France France
01:24:34c'est la France Moisi
01:24:35c'est une France qui est
01:24:36très combative
01:24:37très énergique
01:24:38qui est une sorte de poésie
01:24:40du quotidien
01:24:41il suffit pour ça
01:24:42d'aller dans un café
01:24:43et d'échanger avec les gens
01:24:44vous avez des histoires dures
01:24:45mais vous vous marrez aussi
01:24:46il y a un enthousiasme
01:24:48puis il y a de la solidarité
01:24:49dans ces endroits là
01:24:50c'est sans doute la raison
01:24:51pour laquelle ce pays
01:24:51malgré tout
01:24:52tient encore debout
01:24:53et qu'il y a encore des énergies
01:24:54et des ferveurs
01:24:55qui sont là pour
01:24:55j'allais dire sauver la patrie
01:24:57parce qu'on en est là
01:24:58il faut sauver la patrie
01:24:58merci Gérald Landrieu
01:25:00d'être venu
01:25:00sur Sud Radio
01:25:02pour nous témoigner
01:25:03de ce merveilleux voyage
01:25:04merveilleux
01:25:05parce que vous avez traversé
01:25:06des paysages uniques
01:25:07et vous avez surtout
01:25:08rencontré des gens
01:25:09des femmes et des hommes
01:25:10qui vous ont clamé
01:25:11leur ferveur
01:25:12et leur clameur
01:25:12pour leur amour de la France
01:25:13merci
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