Retrouvez le débrief de l'actu du lundi 1er décembre dans l'émission Good Morning Business, présentée par Erwan Morice. Retrouvez l'émission du lundi au vendredi et réécoutez la en podcast.
00:00BFM Business et RMC Live présente la matinale de l'économie.
00:05Good morning business.
00:08Et ce matin, le débrief de la matinale, c'est avec Wilfried Galland.
00:12Bonjour Wilfried.
00:13Bonjour Arwan.
00:13Ravie de vous retrouver pour affluxurer cette séquence matinale.
00:17L'actualité du week-end, l'actualité du début de la semaine.
00:20Wilfried, je rappelle que vous êtes directeur général adjoint de Montpensier, Arbevel.
00:23Vous sentez ou pas là, les impôts à tous les étages ?
00:26Ah ouais, je pense que là, ce serait dur de passer à côté.
00:30Une petite odeur de soufre.
00:31Exactement, ça ressemble à ça.
00:34On en parle avec vous, Wilfried Galland, parce qu'on sait qu'on est en plein milieu du budget.
00:38Négociation autour du budget, retour du PLFSS à l'Assemblée nationale pour une deuxième lecture.
00:45Sébastien Lecornu reçoit à la mi-journée la gauche, les socialistes.
00:50Bon, il y a beaucoup de débats, de négociations.
00:53En tout cas, le bilan qu'on peut faire à ce stade, c'est qu'on a beaucoup entendu parler d'impôts,
00:58de recettes, mais on entend moins parler de la gestion des dépenses.
01:04Disons que tout ce qui fait un petit peu mal, on l'écarte gentiment.
01:09Et surtout, effectivement, les points de consensus, les fameux points de consensus,
01:13on est toujours à la recherche de ces espèces de points centrales qui permettraient de passer un budget.
01:21C'est toujours les impôts, et c'est toujours l'augmentation des impôts.
01:24C'est-à-dire qu'en fait, on se demande à chaque fois, à quel taux est-ce qu'on va mettre tel impôt ?
01:29Est-ce qu'on ne peut pas en créer un ? Est-ce qu'on ne peut pas avoir des niches qu'on pourrait supprimer ?
01:34Ce qui n'est jamais qu'une autre façon d'augmenter les impôts.
01:37Et on ne se pose jamais la question centrale dans la problématique,
01:42qui est comment est-ce que le budget de la France peut contribuer à augmenter la croissance potentielle de l'économie ?
01:47C'est ça la vraie question, en fait. Et on ne se la pose pas ?
01:49On se la pose peut-être, mais en tout cas, on n'y répond jamais.
01:53Et en tout cas, on n'essaye jamais concrètement d'avoir un débat qui permette de faire avancer ce sujet fondamental,
01:59qui permet effectivement d'avoir le niveau de dépense sociale que demandent nos compatriotes.
02:04Et donc, on en a réduit effectivement à se poser énormément de questions sur
02:08est-ce qu'on n'a pas encore un petit abattement qu'on pourrait enlever ?
02:13Ou à l'inverse, est-ce qu'on ne pourrait pas rajouter 0,5, 0,6, 1%, 2% quelque part, pour colmater une brèche ?
02:20C'est un petit peu, je trouve que c'est un petit peu désespérant.
02:24J'ai parlé d'un budget Schrödinger, à la fois mort et vivant.
02:26On va voir ce qui est vivant, on va voir ce qui est mort au moment où ça va arriver véritablement à l'Assemblée nationale.
02:30Là, on est effectivement dans le money time, comme on dit en basket.
02:34Mais il y a un tel ras-le-bol fiscal, Wilfried Galland, peut-être qu'il va falloir aussi se mettre à chercher d'autres leviers.
02:40D'ailleurs, regardons ce qui se fait du côté de l'Allemagne, parce qu'ils ont voté le budget vendredi.
02:44Exactement, on est en pleine phase budgétaire partout en Europe et l'Allemagne a voté le budget.
02:49Alors, le point de comparaison avec la France, c'est qu'effectivement, eux aussi sont dans une phase d'endettement assez fort.
02:55Puisqu'on va passer à 4% de déficit sur PIB, on a augmenté les impôts, certes un petit peu,
03:02mais surtout on augmente beaucoup les dépenses en Allemagne.
03:04Les nouvelles dettes, c'est un peu moins de 100 milliards, rien que pour la partie budget pure.
03:11Mais surtout, on a un peu plus de 130 milliards qu'on va avoir dans des fonds d'investissement.
03:17Et ça, c'est intéressant parce que l'Allemagne nous dit, moi, j'essaye de m'endetter pour créer de nouvelles infrastructures,
03:23pour créer un nouvel environnement capable de générer de la croissance ultérieure.
03:27Il y a un gros débat en Allemagne, est-ce qu'ils vont y arriver ?
03:29Est-ce que ce n'est pas, en fait, là aussi, un moyen de camoufler des dépenses opérationnelles, des dépenses de fonctionnement, un peu à la française ?
03:34Il y a un vrai débat en Allemagne là-dessus.
03:36Mais au minimum, l'objectif avait été posé.
03:41Et lorsque le vote a été enclenché, c'est véritablement le cap qui a été donné.
03:46C'est qu'on veut avoir la possibilité d'augmenter la croissance potentielle de l'Allemagne.
03:50Je dis que le synthétisme n'a pas été formulé exactement comme ça, mais c'est exactement ça.
03:54En France, on n'en est pas là.
03:54Et donc, il faudrait effectivement qu'on arrive à reposer ça sur la table.
03:58On a un sujet, c'est qu'en fait, comme on n'a pas été rigoureux du tout, à la différence des Allemands, ces dernières années,
04:04on a un gros, gros, gros déficit à combler et on a un gros passif derrière nous.
04:09Néanmoins, il faudrait quand même qu'on se pose des bonnes questions.
04:10Et ce n'est pas le cas.
04:11L'Allemagne se pose des bonnes questions.
04:12On va voir si les réponses sont à la hauteur.
04:13Surtout, l'opérationnalité, c'est très important.
04:16On a beau avoir une super stratégie, vous savez ce que disait Mike Tyson,
04:19à tout le monde à un plan, je sais qu'on se prenne à une droite dans la figure.
04:21Voilà, donc voilà, on va voir si la droite arrive ou pas.
04:27Un signal faible dont vous vouliez parler aussi ce matin avec nous, Wilfried Galland, le Japon ?
04:32Oui, exactement.
04:33Je trouve que moi, j'ai regardé effectivement ce matin, on a les hobbies qu'on peut en finance.
04:39Et donc, quand on se lève, on regarde les taux, ce qui se passe au Japon, en particulier les taux japonais.
04:43Et on a quand même une augmentation très forte des taux au Japon.
04:46Le 10 ans japonais, il va aller gentiment vers les 2%.
04:49On n'en est pas tout à fait là, mais on y arrive.
04:52Et c'est un changement assez fondamental.
04:54C'est un changement fondamental pour le financement de l'économie mondiale.
04:57C'est un changement fondamental aussi qui va montrer comment est-ce que le Japon peut ou pas sortir
05:02de 30 ans de politique ultra accommodante, surtout de politique de direction sur les taux.
05:08Comment est-ce que les marchés reprennent la main ?
05:10Et là, effectivement, on va se rendre compte que les coûts de financement de l'économie mondiale
05:13via le Japon vont augmenter.
05:15Le Japon, en fait, c'était une pompe à financement de l'économie, de quasiment tous les pays.
05:20Là, ils vont se financer eux-mêmes.
05:21Et donc, on va avoir moins de flux extérieur.
05:24Ça va quand même nous impacter pas mal sur les marchés.
05:26Je pense que ça va être un vrai sujet aujourd'hui, dans les jours à venir.
05:29En 15 secondes.
05:29En 15 secondes.
05:30Parce qu'on est au bout.
05:31On recevait dans le grand entretien à 7h45 Octave Claba, le patron de OVH Cloud,
05:36qui nous a dit clairement que même si ce n'était pas un sujet aujourd'hui de quitter la bourse,
05:42il a rassuré là-dessus les investisseurs.
05:45Mais la question se pose de savoir si c'est le meilleur mécanisme aujourd'hui
05:48pour trouver de la croissance dans la tech.
05:50Qu'est-ce que vous en pensez ?
05:50Le vrai sujet de la bourse, c'est l'horizon de temps.
05:52C'est-à-dire que lorsque vous avez un horizon de temps relativement faible
05:54et une promesse très claire, ça se passe très bien.
05:57Lorsque c'est un petit peu plus compliqué,
05:58lorsque vous n'êtes pas un super leader sur le marché,
06:00c'est le cas d'OVH, c'est un peu plus complexe.
06:03Et la complexité, la bourse, c'est toujours un petit peu plus difficile à faire comprendre.
06:07Wilfried Galland avec nous ce lundi pour le débrief de la matinale.
06:10Merci beaucoup Wilfried d'avoir été sur BFM Business Day.
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