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Avec Alexandre Caby, secrétaire général du syndicat Ufap Unsa Justice


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##C_EST_QUOI_LE_PROBLEME-2025-11-20##

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Transcription
00:00... Jean-François Aquili.
00:029h21 sur Sud Radio, c'est quoi le problème ?
00:06Félix Mathieu, des détenus entassés, des matelas au sol.
00:10Nos prisons sont décidément surpeuplées.
00:14Au Beaumet à Marseille, les nouvelles cellules devraient se remplir.
00:18Très vite, vous nous dites, très vite.
00:21Avec un taux de remplissage déjà de quasiment 200% au Beaumet.
00:25Imaginez, ces 743 nouvelles cellules qui ont été livrées cette semaine
00:29étaient donc très attendues à Marseille, forcément.
00:32Sauf qu'au rythme actuel, cette extension, les Beaumets 3,
00:36devraient elles-mêmes se retrouver surpeuplées d'ici un peu plus d'un an,
00:39dès 2027, c'est ce que nous indiquait le journal La Provence cette semaine.
00:44Les Beaumets accueillent environ une centaine de détenus en plus
00:47tous les trois mois, estime un syndicat d'avocats.
00:50Forcément, cette extension devra désengorger non seulement la prison elle-même,
00:54mais également les autres de la région qui sont elles aussi surpeuplées,
00:58Aix-Luyne ou encore Avignon.
01:00Donc ça donne l'impression que c'est 743 nouvelles places ouvertes.
01:04C'est un peu comme écopé la mer à la petite cuillère.
01:07D'ailleurs, l'administration pénitentiaire a anticipé
01:09avec de quoi mettre des lits superposés dans les nouvelles cellules.
01:12Un rappel, Félix, Emmanuel Macron, le président en 2017,
01:17avait promis 15 000 nouvelles places de prison
01:20pour les 10 années à venir.
01:22Qu'en est-il ?
01:23Oui, résultat, je vous le donne en mille.
01:24L'objectif ne sera pas atteint, ça on le sait déjà sans aucun doute.
01:28Constat d'échec est dressé l'an dernier par l'éphémère ministre de la Justice Didier Migaud.
01:334 500 places effectivement ouvertes depuis 2017,
01:37c'est moins d'un tiers de l'objectif.
01:39Même pas de quoi absorber le flux de nouveaux détenus.
01:41Problème de foncier.
01:43Des élus locaux réfractaires, avait expliqué Didier Migaud.
01:46Sous-entendu, tous ces gens qui voudraient bien des nouvelles places de prison,
01:50mais surtout pas de nouvelles prisons à côté de chez eux en tout cas.
01:54Et le résultat est donc là, on a des prisons surpeuplées en moyenne
01:56à 135% au niveau national.
01:59Pour faire face, Gérald Darmanin a lancé,
02:01vous savez d'un côté on a ces prisons d'élite
02:03pour les détenus les plus dangereux, on en parle pas mal.
02:06Mais il y a aussi de l'autre côté, pour absorber le flux
02:08et faire un peu du chiffre,
02:10des projets de prison low cost, modulaires.
02:13Un peu comme les bâtiments de chantier
02:14qui s'empilent rapidement comme des légaux.
02:16Solution d'urgence qui ne règle pas celui du manque de moyens
02:20de façon plus générale et notamment le manque de personnel.
02:23Prenez Marseille, 40 personnes manquent rien qu'au beau-mètre
02:26selon les syndicats.
02:27D'où cette interrogation plus vaste aussi
02:29chez beaucoup de professionnels de la justice.
02:31Est-ce qu'il ne faudrait pas privilégier des peines alternatives,
02:34des bracelets, des travaux d'intérêt général
02:35pour les détenus les moins dangereux ?
02:37Voilà donc pour ce décor qui est planté,
02:41ces programmes très en retard.
02:43Bonjour à vous, Alexandre Cabilly.
02:47Bonjour.
02:47Vous êtes, soyez le bienvenu,
02:49le nouveau secrétaire général du syndicat UFAP-UNSA-Justice.
02:53Première question, Alexandre Cabilly,
02:56pour le moment, vous savez, ces ouvertures de cellules,
02:58vous diriez quoi ?
02:59Que ce n'est pas à la hauteur du défi ?
03:02Clairement, on parle de défi,
03:05mais on se pose clairement la question du fonctionnement.
03:08Quand on parle d'auteur,
03:10c'est si seulement on pouvait espérer monter une marche.
03:12On a aujourd'hui 22 500 détenus de trop
03:15par rapport à la capacité opérationnelle
03:17et 5 000 matelas au sol.
03:19Donc vous imaginez bien que les conditions de travail quotidiennes
03:22sont catastrophiques
03:23et que les établissements sont aujourd'hui
03:25de véritables poudrières.
03:27On se rend compte quotidiennement de difficultés
03:30dans l'ensemble des établissements,
03:31aussi bien en Outre-mer qu'en Hexagone.
03:33Et c'est une situation, aujourd'hui,
03:34on est au bord de la rupture
03:37et on gère la crise.
03:38Félix Mathieu.
03:39C'est quoi le problème principal, selon vous ?
03:42Trop de détenus condamnés à de la prison ferme
03:44ou pas assez de moyens ?
03:46Ou un peu des deux ?
03:48Je dirais que c'est surtout...
03:51Il y a une volonté politique de l'État,
03:53aujourd'hui, dans sa globalité,
03:54et aussi une demande de la société,
03:56de nos concitoyens,
03:57d'avoir une société plus sécuritaire
04:00et donc une réponse de l'autorité
04:02qui soit plus importante.
04:03Donc l'État s'y engage pleinement,
04:06sauf qu'il oublie d'y mettre les moyens.
04:08C'est-à-dire que quand on veut
04:09condamner plus de détenus
04:12et qu'on veut accélérer les cantons de peine,
04:14les augmenter du moins,
04:15et répondre législativement
04:16de manière plus importante
04:17aux faits délictuels ou criminels,
04:19mécaniquement, ça a un impact sur nous
04:21et nous, il faut nous donner les moyens.
04:23C'est-à-dire que derrière,
04:24on a une vraie crise des moyens,
04:25mais même à situation, je dirais,
04:28aujourd'hui, si on se mettait dans l'État actuel,
04:31si on n'avait pas les 20 000 détenus trop,
04:32il nous manque tout de même 4 000 personnels.
04:34Donc c'est-à-dire que dans tous les cas,
04:36on est déjà sous-dotés à l'origine
04:37et vous le disiez très justement,
04:40les baumettes, la capacité théorique
04:42qui était prévue à l'ouverture,
04:44B2, B3 et tous les satellites,
04:45c'était 1 450 lits
04:47et on se retrouve avec une administration
04:49qui a prévu 2 192 lits d'entrée de jeu.
04:52Donc c'est-à-dire qu'elle sait déjà
04:53qu'on va gérer la crise.
04:55Alexandre Cabi, pour compléter ce que vous dites,
04:57pour bien comprendre que le débat public aujourd'hui,
04:59c'est qu'il faut punir les délinquants
05:02multi-récidivistes.
05:04Et bien souvent, pour certains délits,
05:06il est dit de la présence tout de suite.
05:08Donc là, cette injonction-là,
05:10nous ne sommes pas en mesure d'y répondre,
05:12en réalité, en vrai.
05:13En réalité, on n'a pas du tout
05:15les conditions matérielles, humaines et financières
05:17pour répondre aux décisions qui sont prises.
05:20Vous avez tout à fait raison,
05:21on n'a pas du tout les moyens.
05:22Félix Mathieu.
05:23Vous en pensez quoi, Alexandre Cabi,
05:24de ces prisons modulaires
05:26pour les détenus les moins dangereux,
05:27projet lancé par Gérald Darmanin ?
05:30Alors pour le coup,
05:31une délégation du FAP, une seule justice,
05:33la personne du secrétaire général de l'époque,
05:35s'est déplacée à ses côtés
05:37comme l'ensemble des organisations syndicales.
05:39Ce n'est pas non plus un établissement low-cost
05:41qu'on aurait naturellement combattu,
05:43parce qu'au-delà des conditions de détention,
05:45c'est aussi nos conditions de travail.
05:46C'est quand même quelque chose de très solide
05:48qui est fait par une société française
05:50à Crépied-en-Valois,
05:51une cellule qui fait plusieurs tonnes,
05:54qui dépasse largement la dizaine de tonnes.
05:56C'est quelque chose de quand même très solide
05:57qui peut être mis en place très rapidement.
06:00Sauf que c'est très bien
06:013000 places de QSL et 1500 places de QCP,
06:04mais ça reste un emplâtre sur une plaie ouverte
06:07en rapport aux 22 500 détenus de trop.
06:09Il y a un rythme que vous disiez
06:12croissant sur les beaux-mètres
06:13de 100 détenus au trimestre,
06:15mais actuellement,
06:16on incarcère 500 détenus de plus par mois.
06:18Selon les mois,
06:19ça peut aller jusqu'à 500 par mois.
06:21Sur l'échec de cet objectif 15 000 places
06:24qui avait été fixé en 2017,
06:25le cœur du problème,
06:26c'est un sous-investissement,
06:27un manque de moyens,
06:28ou c'est effectivement aussi
06:29les élus locaux réfractaires,
06:31le fait que les gens ne veulent pas
06:32de nouvelles prisons à côté de chez eux,
06:34comme on le dit souvent ?
06:35Il y a pu avoir un manque de moyens,
06:38mais je dirais même que
06:39ça n'a pas été le cœur du sujet,
06:41parce qu'on avait l'argent
06:43qui était des fois prévu
06:44en crédit de paiement,
06:45en autorisation d'engagement
06:47dans les comptes du ministère,
06:48dans les budgets ministériels,
06:50et l'argent n'était pas dépensé,
06:51parce que les prisons prenaient du retard,
06:52les projets prenaient du temps à se lancer.
06:54On a un vrai sujet
06:55en termes de droit administratif aujourd'hui
06:57sur la construction des établissements pénitentiaires,
06:59c'est-à-dire que tous les Français
07:00veulent de la sécurité,
07:01mais ils ne veulent surtout pas de prison
07:02au bout de leur jardin.
07:03Donc, on a les élus locaux
07:05pensant naturellement à leurs administrés,
07:09freinent des cas de fer pour une bonne partie
07:11à ouvrir un établissement pénitentiaire.
07:13C'est ce qu'on avait dit au garde des Sceaux.
07:15C'est une cause centrale.
07:15Il faut bautiger le droit administratif.
07:17Ah oui, oui, il faut...
07:18La seule solution,
07:19c'est d'éviter tous ces recours
07:21et tout cet ensemble d'artifices
07:23juridiques et administratifs
07:24qui est mis en place
07:25pour bloquer le projet,
07:26de façon à ce que le préfet
07:28puisse d'autorité
07:29une fois le droit administratif modifié,
07:32estimer que c'est un projet
07:33d'intérêt national
07:34et que celui-ci soit mis en avant
07:36de la plus rapide des manières.
07:38Une prison, c'est 7 ans.
07:39Mais en fait, une prison,
07:40quand on commence à mettre
07:41le premier coup de pelle,
07:42deux ans après, elle est livrée.
07:43Donc, 24 mois et 7 ans,
07:45ce n'est pas la même chose.
07:46On est englué dans des délais administratifs
07:49et des process
07:50qui visent à tout faire
07:51pour ralentir ou pour empêcher
07:53la création d'un établissement pénitentiaire.
07:54En tous les cas, Alexandre Cabi,
07:56ce n'est pas la situation politique
07:58actuelle et c'est la conclusion.
07:59Merci à vous
07:59qui va faire accélérer,
08:02vous savez,
08:03les programmes immobiliers
08:04de la justice.
08:05Alexandre Cabi,
08:06il y avait un ministère dédié,
08:07rappelez-vous,
08:08sous Nicolas Sarkozy,
08:09concernant cet énorme problème
08:11auquel vous êtes confronté.
08:12Merci Alexandre Cabi,
08:14merci pour votre intervention.
08:16Je rappelle,
08:17vous êtes le nouveau secrétaire
08:18général du syndicat UFAP.
08:21Une sage justice,
08:22nous aurons bien sûr
08:23et avec vous
08:24l'occasion de revenir
08:25sur ce sujet.
08:27qui joue au service
08:27qui joue à Lafacerie,
08:29Washington,
08:30qui joue au lesson
08:31à la stratégie.
08:31Sous-titrage Société Radio-Canada
08:32道 on l'accept Vote
08:32Keep
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