- il y a 11 heures
Avec Alexandre Touzet (vice-président LR en charge de la sécurité au Conseil départemental de l'Essonne) et Driss Ettazaoui (président de l’association des Élus de France, vice-président de l'association Villes et Banlieues)
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NewsTranscription
00:00Le Grand Matin Sud Radio, la vérité en face, Jean-François Aquili.
00:05Vous nous appelez au 0826 300 300 à propos de cette violence qui s'empare des jeunes aujourd'hui dans nos banlieues notamment, mais pas que.
00:17Et c'est Rix qui se multiplie, un jeune de 18 ans battu à mort à Evry.
00:23Je ne sais pas si vous avez vu ces images qui sont assez terrifiantes.
00:26Comment enrayer cette ultra-violence désinhibée ?
00:31Deux invités ce matin dans notre studio.
00:34Alexandre Touzé, bonjour.
00:35Bonjour.
00:36Vous êtes maire de Saint-Yon dans l'Essonne, mais surtout vice-président en charge de la sécurité au conseil départemental de l'Essonne.
00:45Vous connaissez bien ces questions.
00:47C'est votre cas également aussi.
00:48Bonjour, Driss Etazawi.
00:50Bienvenue à tous les deux.
00:51Vous êtes vous, Driss Etazawi, président de l'Association des élus de France, vice-président de l'Association Villes et banlieues.
00:58Et vous y tenez.
00:59Vous êtes en charge de la sécurité à Evreux ou dans la communauté urbaine d'Evreux.
01:05Bonjour Jean-François Aquili.
01:06Je suis vice-président de l'agglomération d'Evreux en charge des questions de tranquillité publique et de sécurité.
01:10Merci à tous les deux d'être présents.
01:11Je rappelle ce qui s'est passé.
01:13Les images de cette agression filmée avec un smartphone qui font froid dans le dos.
01:19Un jeune homme de 18 ans roué de coups, battu à mort lundi en pleine ruste à la gare routière d'Evry-Courcouronne en Essonne.
01:26La victime est décédée malgré l'intervention de deux personnes qui ont tenté de s'interposer.
01:30Trois suspects en fuite et recherchés par la police.
01:34Alexandre Touzé, je ne sais pas où on en est d'ailleurs de cette enquête qui est en cours.
01:37Oui, parce qu'on présume effectivement une RICS, puisque c'est des quartiers où il y a une tradition d'affrontement.
01:44On appelle vraiment RICS en Essonne, c'est un affrontement tribal, j'allais dire, entre quartier du même commune ou quartier de commune riveraine.
01:52Donc malheureusement, c'est une tradition en Essonne.
01:55On a eu quatre morts les deux dernières années.
01:58On a à peu près une centaine de RICS par an.
02:02C'est des éléments qui sont profondément inscrits dans notre territoire, mais pour l'instant l'enquête est en cours.
02:07L'Essonne qui est abonné, malheureusement, à ce type de violence. Pourquoi ?
02:14Alors il y a à la fois quelque chose qui est très historique.
02:17C'est-à-dire que quand vous discutez avec certains collègues maires de mon département,
02:21qui eux-mêmes étaient collégiens, connaissaient ce phénomène il y a 30 ans.
02:25Alors ce qui est inquiétant, c'est qu'on a des territoires,
02:27on connaît Massy, Rive droite de la Seine et RICS, Corbeil, des territoires où c'est inscrit.
02:33Ce qui est encore plus inquiétant aujourd'hui, c'est qu'en fait, on découvre des nouveaux territoires,
02:38notamment périurbains ou ruraux, où ces RICS se développent, sur des non-sujets.
02:46Alors sur les territoires historiques, ça a pu être des faits qui se sont déroulés il y a 30 ans,
02:50et où les jeunes ont complètement oublié pourquoi ils s'affrontaient.
02:52Et sur ces nouveaux territoires, ça peut être un mot de travers, un geste déplacé.
02:58C'est vraiment complètement futile.
03:01Et ce qui est dramatique, c'est que par rapport à ces faits complètement futiles,
03:05on a une ultra-violence totalement débridée.
03:08Mais au-delà des RICS, je pense qu'il faut penser, quand on parle de violence des jeunes,
03:11toute une panoplie de violence.
03:13On a eu, il y a quelques temps, le mort de Chemsedine,
03:16tout simplement parce qu'un jeune en Essonne draguait une fille d'un autre quartier où il ne fallait pas.
03:21On a en Essonne, mais partout ailleurs, de la prostitution des mineurs qui se développe.
03:27On a du trafic de stupéfiants avec des gamins à qui on donne 2000 euros pour aller tuer ou blesser une autre personne.
03:35On a un basculement, mais qui correspond aussi à un basculement global de la société.
03:40En 10 ans, on a 200 homicides de plus en France.
03:43On a 2000 tentatives d'homicides.
03:48Donc on a à la fois un basculement de la jeunesse, mais aussi un basculement global de la société vers une culture de la violence.
03:53Driss Etazawi, vous constatez également, vous, ce que dit Alex Santouzé à l'instant,
03:58ce basculement, cette espèce de développement de la violence, d'une violence débridée, désinhibée.
04:05Je ne sais pas comment il faut la qualifier, tous azimuts, notamment chez les jeunes.
04:08Écoutez, j'ai d'abord une pensée pour les proches et la famille de la victime, de ce jeune garçon de 18 ans.
04:14J'espère que nos forces de police, très rapidement, et on peut leur faire confiance,
04:18trouveront les auteurs de ce drame, ces criminels,
04:23qu'ils seront ensuite jugés et que la main de la justice ne tremblera pas.
04:27Ensuite, j'aimerais introduire un peu de nuance dans le propos liminaire qui est le vôtre.
04:33Les violences, les rixes ne sont pas le fait exclusivement des quartiers populaires et de nos banlieues.
04:39Je rappelle juste que les homicides,
04:41pour ce que j'ai ajouté, pas que,
04:44mais c'est important de le rappeler pour nos auditeurs,
04:49l'importance des homicides, aujourd'hui, c'est davantage dans les territoires d'outre-mer,
04:53dans les départements d'outre-mer, en Seine-Saint-Denis également, c'est vrai,
04:56mais aussi, par exemple, dans les bouches du Rhône.
04:59Nous, il y a quelques semaines, à Évreux, vous en avez probablement entendu parler,
05:02nous avons eu quelqu'un qui, à la sortie d'un bar à vin,
05:09a roulé sur la foule et il a tué une personne et il en a blessé trois autres.
05:14Et ça, c'était en plein centre-ville d'Évreux.
05:16Dans un pays comme le nôtre, de plus de 60 millions d'habitants,
05:20il est difficile de prévoir l'imprévisible.
05:22Et la violence et l'ultra-violence fait partie, malheureusement, du quotidien.
05:25Ensuite, dire qu'il y a davantage de violences aujourd'hui qu'hier,
05:32tout dépend de la date à partir de laquelle on se situe et on a nos références.
05:38Mon collègue disait, il y a 10 ans, si je remonte 20 ans en arrière, dans les années 2000,
05:43c'était un petit peu plus de 1400 homicides dans les années 2000.
05:46Aujourd'hui, on en a 1300 homicides.
05:48J'ai envie de dire que, par rapport à 20 ans, on est à beaucoup moins d'homicides qu'en 2000.
05:51Même si, effectivement, sur ces 20 dernières années, il y a quand même des variations et des évolutions.
05:57Sur les quatre dernières années, on est passé de 1000 homicides à 1300 homicides.
06:01Donc, dire qu'il y a beaucoup plus d'homicides qu'avant, c'est faux.
06:04Dire que le monde était plus sécure avant, c'est aussi faux.
06:08Les chiffres sont têtus, mais ils sont les suivants.
06:10Ensuite, effectivement, il y a une radicalisation, une brutalité, une violence dans les interactions sociales,
06:15dans les rapports humains.
06:16Ça, c'est une réalité et amplifiée par une caisse de résonance que sont les réseaux sociaux.
06:20Là-dessus, vous êtes d'accord, Alexandre Touzé ?
06:23Pas forcément sur le nombre d'homicides, mais sur, on va dire, l'intensité de la violence qui s'exprime.
06:29Pas vraiment, parce que si on remonte, les homicides, on sait vraiment les évaluer.
06:35Et c'est peut-être la catégorie d'infraction pénale qu'on sait le plus évaluer,
06:39parce qu'effectivement, c'est pas lié, comme les véhicules d'accessoires automobiles,
06:43à un phénomène déclaratif.
06:44Donc, voilà.
06:46Depuis le Moyen-Âge, on a une diminution énorme du nombre d'homicides.
06:51Oui.
06:52Mais vraiment...
06:53Depuis le Moyen-Âge, oui.
06:53Depuis le Moyen-Âge, c'est constant.
06:55Mais il se trouve que, si on prend les chiffres,
06:58on avait 803 homicides en 2014,
07:00on a 999 sur les derniers chiffres glissants donnés par le ministère de l'Intérieur 2024-2025,
07:07donc il y a bien 200 homicides en plus.
07:10Si on voit 2016-2259 tentatives, 4579.
07:16Donc, on a depuis une dizaine d'années un renversement spectaculaire
07:23de ce qu'on avait connu depuis le Moyen-Âge,
07:25c'est-à-dire un processus de civilisation,
07:28c'est-à-dire que la société faisait confiance à la justice,
07:31à un certain nombre d'autorités de régulation pour gérer les conflits.
07:33Et aujourd'hui, pour quelque chose de très léger,
07:38pour un conflit routier, pour un conflit stationnement,
07:41pour des bagarres entre bandes,
07:45on va aller vers l'ultra-violence.
07:47Et effectivement, et c'est pour ça que j'ai une nuance sur le diagnostic,
07:50on a un basculement depuis 10 ans sur la question de l'ultra-violence
07:55et sur la question de la défiance de l'autorité.
07:58Vous avez hier est sorti le rapport de l'Inspection Générale de la Gendarmerie Nationale.
08:02Jamais on a eu autant de gendarmes...
08:04D'agression de gendarmes.
08:05De gendarmes.
08:06Je siège, je suis vice-président du service départemental de l'incendie de secours.
08:11Vous ne pouvez pas savoir le nombre de pompiers agressés dans ce pays.
08:16Donc dire qu'il n'y a pas un basculement, oui, il y a un basculement.
08:18Et on peut donner d'autres données.
08:20Vous prenez l'enquête de victimisation dans les écoles primaires
08:23qui a été donnée il y a 4 ans.
08:25Vous voyez que c'est un phénomène qui monte dès l'école primaire.
08:28Vous avez le rapport de la médiatrice d'éducation nationale sorti sur l'année 2024.
08:32Vous voyez la violence des parents vis-à-vis des enseignants.
08:35Donc oui, on a un vrai sujet de basculement de notre société.
08:40Et ça veut dire qu'il faut créer de nouveaux outils,
08:43qu'il faut repenser les choses, qu'il faut repenser,
08:45y compris la prise en charge des mineurs dès le plus jeune âge,
08:49parce qu'on voit le basculement.
08:51En fait, c'est dès l'école primaire aujourd'hui.
08:53Et on n'a pas les outils adaptés.
08:55Andris Etazaoui, vous aimez tordre le cou aux idées reçues.
09:00Et vous avez raison.
09:01Vous diriez qu'il y a une forme d'américanisation de cette violence.
09:04Elle est importée sur les images.
09:05Elle est importée...
09:06C'est comme une sorte de...
09:07Vous savez, c'est comme tout.
09:08Tout nous vient souvent de...
09:10Et à rebroustant de là-bas.
09:13Ou c'est simplement un phénomène mondial qui est attisé par...
09:18Ce ne sont pas des clichés.
09:19Ce sont des réalités.
09:19Les réseaux sociaux, l'immédiateté des images,
09:22quelque chose qui nous impacte tous,
09:23avec sur fond de crise.
09:25C'est une sorte de didre dont il faut s'emparer
09:28pour tenter de changer la donne.
09:32Mon collègue aurait pu aussi ajouter dans ces éléments diagnostiques
09:35la question de la responsabilité parentale.
09:37C'est un vrai sujet.
09:38Je pense qu'il faut interroger aussi l'autorité
09:39et la responsabilité des parents dans l'éducation de nos enfants.
09:43L'instruction étant la responsabilité de l'éducation nationale
09:46et l'éducation étant la responsabilité des parents,
09:48mais pas qu'eux.
09:49Mais c'est aussi la responsabilité de la société.
09:50Moi, j'ai toujours le sentiment que ces responsabilités-là sont partagées.
09:54Nous avons tous un devoir et une responsabilité
09:56dans la manière dont nos enfants, au sein de notre société,
09:59grandissent.
10:01Et je pense qu'il y a aussi là, dans le soutien et l'accompagnement,
10:03des parents volontaires.
10:05Les parents laxistes, c'est encore une autre affaire.
10:06Et cela, effectivement, il faut que la société soit ferme
10:10avec celles et ceux qui laissent leurs enfants jusqu'à pas d'heure,
10:14en pied d'immeuble, ou dans la ruralité, ou je ne sais où.
10:17Et là-dessus, nous devons être effectivement intransigeants.
10:19Pour les autres, et je parle en particulier, je pense en particulier,
10:22aux familles monoparentales très présentes dans les quartiers populaires
10:25et dans les quartiers de la politique de la ville,
10:26eh bien, la responsabilité de la société, c'est aussi de les accompagner
10:29et de les soutenir.
10:30Pour répondre à votre question, Jean-François Ackli,
10:32l'américanisation de notre société,
10:35il est vrai qu'aujourd'hui, l'observatoire de la société
10:37nous dit que les faits de délinquance ont muté.
10:41Il n'y en a pas plus.
10:42Je suis désolé, mais les chiffres sont pas tués.
10:44Mais ils ont muté.
10:45Aujourd'hui, c'est le narcotrafic.
10:46Aujourd'hui, c'est les violences sexistes.
10:48Aujourd'hui, ce sont les féminicides.
10:50Et donc, on assiste là, à travers, en particulier,
10:54parce que c'est un vrai fléau,
10:56la question du narcotrafic, la question de la drogue,
10:59qui va venir engranger, agrémenter,
11:02un certain nombre d'autres sujets, d'autres délinquances,
11:05dans nos territoires, pas seulement dans nos quartiers,
11:08vous avez raison, aujourd'hui, c'est aussi périurbain,
11:10le vrai sujet, il est aussi comment est-ce qu'on se prémunit
11:14et comment est-ce qu'on arrive les uns et les autres
11:15à lutter contre le trafic de stupéfiants,
11:18le trafic de drogue,
11:19qui crée beaucoup plus que l'insécurité
11:22des victimes, des homicides et le désordre.
11:24Témoignage avec vous, Frédéric,
11:26vous nous appelez de Carcassonne.
11:27Bonjour à vous, bienvenue.
11:29Bonjour à vous, bonjour aux auditeurs.
11:32J'entends tout ce qui vient de se dire.
11:34C'est important, la responsabilité des parents.
11:39Je pense que dans le temps, quand l'enseignant,
11:41l'instituteur appelait les parents pour dire
11:44votre enfant, ça ne va pas,
11:46les parents faisaient profil bas
11:47et le gamin se faisait tarté.
11:49C'est peut-être exagéré, mais c'est un peu ça.
11:52Actuellement, c'est l'enseignant qui se fait...
11:54Qui est en premier lieu.
11:55...parce qu'il n'a pas mis une bonne note.
11:58Je pense qu'il faudrait quand même recadrer les parents
12:00à ce niveau-là et redonner de l'autorité aux enseignants.
12:03Moi, j'ai vu une enseignante, enfin, une institutrice,
12:08comme on disait dans le temps, de CM2,
12:10complètement dépassée par la classe.
12:12Lorsqu'ils faisaient une sortie...
12:15Enfin, je trouve ça aberrant qu'on n'arrive pas
12:18à faire le silence aux enfants, etc.
12:21Il y a un vrai problème là-dessus.
12:23Et quand les jeunes, ils sont arrêtés,
12:27qu'ils vont au commissariat ou dans une gendarmerie,
12:30ce n'est pas le grand-frère qui doit venir les chercher.
12:33C'est les parents.
12:34Parce que les grands-frères, ils sont au courant de tout ce qui se passe.
12:37Il faut dire non, non.
12:38C'est le parent.
12:39Le parent doit venir chercher l'enfant.
12:42Oui.
12:42Remettre les parents au centre...
12:44L'autorité des parents au centre du jeu.
12:47Vous nous dites, Frédéric Carcassonne.
12:50Vous savez quoi ?
12:50On va répondre à cette interpellation.
12:53Vous avez raison, Frédéric, c'était un sujet central.
12:56La question maintenant, c'est de savoir comment est-ce qu'on a...
12:59On va y répondre dans un court instant, si vous êtes d'accord,
13:01messieurs, Driss Etazaoui et Alexandre Touzé,
13:05pour la suite de cette vérité en face,
13:07avec cette émergence de la violence,
13:10des rixes, de cette violence chez les jeunes.
13:12À tout de suite.
13:13Dans La Vérité en Face sur Sud Radio, ce matin,
13:21nous évoquons ce jeune de 18 ans, battu à mort à Évry.
13:24Comment enrayer cette ultra-violence désinhibée ?
13:28Je rappelle que la famille de la victime envisage d'organiser une marche blanche.
13:33Je salue l'intervention à l'instant de Frédéric, qui nous a et qui nous écoute.
13:37Je vous salue de nouveau, Frédéric.
13:39Vous nous avez appelé de Carcassonne.
13:40Et vous avez souligné un point très important, Frédéric,
13:43auquel nous devons répondre.
13:45Je commence par vous, Alexandre Touzé.
13:47La responsabilité des parents,
13:50que ce soit vis-à-vis des enseignants éducation nationale,
13:53qui sont désormais seuls en première ligne,
13:55et qui a évoqué, Frédéric, aussi,
13:57quand évidemment les jeunes font des bêtises
14:01et sont au commissariat ou à la gendarmerie.
14:04Ce ne sont pas les grands frères qu'il faut aller chercher,
14:06nous disait à l'instant Frédéric,
14:07mais c'est aux parents d'assumer.
14:08Comment est-ce qu'on responsabilise les parents,
14:12Alexandre Touzé, aujourd'hui ?
14:13Rétablir l'autorité, ça veut dire donner un petit peu de pouvoir
14:16aux directeurs d'école, aux enseignants.
14:18Aujourd'hui, ce qu'on constate, et votre auditeur l'a justement dit,
14:21c'est que, et on le voit aussi dans les collèges,
14:23dans les contestations,
14:25c'est-à-dire qu'il y a déjà de la micro-violence un peu partout.
14:28Avant qu'on parle de l'extrême violence,
14:30il y a les micro-violences à contester les évaluations,
14:34à contester le règlement d'un conflit par un enseignant,
14:37à contester la sanction qui est donnée par un enseignant.
14:40Et quand il m'arrive, moi, dans ma commune,
14:43de dialoguer avec certains parents pour leur dire,
14:44mais votre enfant, là, ça ne va pas, etc.
14:47C'est toujours la faute d'un autre.
14:48C'est toujours la faute d'un animateur.
14:50C'est toujours la faute d'un enseignant.
14:52C'est toujours la faute d'un autre élève.
14:54Et en fait, on voit se développer ces micro-violences.
14:57Ça va être des mails irrespectueux.
15:00Ça va être l'interpellation vive de l'enseignant à la porte de l'école.
15:04Ça va être au collège des contestations sur toutes les évaluations.
15:08On le sent sur le terrain.
15:10Et effectivement, il faut replacer les parents dans leur rôle éducatif.
15:13Parce que si on veut faire de la prévention, c'est un entonnoir.
15:16Il faut d'abord commencer par les parents et réduire le stock le plus possible.
15:22C'est-à-dire que l'enfant soit d'abord éduqué par ses parents.
15:24Après, l'école peut prendre le relais.
15:25Et là, on diminue encore, encore.
15:27Et après, on peut avoir des systèmes un peu plus spécialisés,
15:31comme l'éducation spécialisée, les éducateurs de rue, etc.
15:35Et en fin du fin, arrive la sanction immédiate, la police et la justice.
15:39Mais on voit bien aujourd'hui le problème.
15:41C'est que l'entonnoir, le système de l'entonnoir ne fonctionne plus.
15:45C'est-à-dire qu'on a la première strate parentale qui est assez défaillante.
15:49Parfois volontairement, parfois involontairement.
15:52Parfois, il faut aider, parfois accompagner.
15:54Et des fois, il faut sévir.
15:55Mais en tout cas, je pense que la vraie révolution,
15:57elle passe par s'occuper par le haut de l'entonnoir,
16:00c'est-à-dire la responsabilité éducative des parents.
16:03Driss Taddaoui, là-dessus, il y a vraiment des...
16:06On peut reprendre ce problème à tous les étages, à bras-le-corps ?
16:09D'abord, moi, je me garderais bien de sermonner les parents,
16:11parce que je sais ô combien l'éducation d'un enfant est difficile.
16:14J'en ai cinq, et croyez-moi, la tâche est ardue.
16:17D'ailleurs, j'en veux pour preuve également...
16:18C'est courageux.
16:20Absolument.
16:21J'en veux pour preuve un certain nombre de nos ministres
16:23qui n'ont cessé de crier autorité, autorité, autorité,
16:26comme un cabri, disait le général de Gaulle au sujet de l'Europe,
16:30et qui ont eu des enfants qui ont eu maille à partir avec la justice.
16:33Je ne citerai pas le nom de ces ministres-là,
16:34mais c'est dire la difficulté qu'on a à éduquer, à faire grandir nos enfants.
16:38Ensuite, nos parents ont à faire face à une double injonction.
16:42D'un côté, la société et le législateur qui lui ont dit,
16:44attention, l'enfant est sacré, c'est l'enfant roi.
16:48Dans l'éducation de ce dernier, soyez attentifs,
16:52soyez respectueux, l'intégrité de l'enfant, etc.
16:55Un certain nombre d'injonctions qui font que,
16:57dans le rapport du père au fils ou à la fille,
17:00c'est un rapport qui devient un peu distancié.
17:03Et de l'autre côté, la nécessité pour le père quand même
17:05de faire en sorte que son fils, dès lors qu'il sort de son appartement ou de sa maison,
17:09se comporte bien jusqu'à l'école, pendant l'école et après l'école.
17:13Et donc, les parents sont pris un petit peu en étau, comme ça,
17:15entre la nécessité d'eux, prévue par la loi,
17:18et puis l'obligation, ensuite, d'assurer l'éducation correcte,
17:24disciplinaire, entre guillemets, de son enfant.
17:28J'en discute avec les parents.
17:29Aujourd'hui, ils me disent, quand je le reçois en audience,
17:32dans ma commune,
17:33« Moi, mon enfant, je ne peux plus rien lui dire,
17:35parce que j'ai peur de l'assistante sociale,
17:37parce que j'ai peur du procureur,
17:39parce que j'ai peur de la police. »
17:41Et puis, vous savez, aujourd'hui, les enfants, ils ne sont pas idiots.
17:42Ils savent quels sont leurs droits.
17:44Et donc, si jamais vous vous avisez de leur crier un petit peu dessus,
17:47eh bien, Tchad, j'ai pitié, leur dira exactement ce qu'il faut faire.
17:50Aller à tel endroit,
17:51et puis déposer la main courante,
17:53et puis solliciter un tel, faire tel et tel signalement.
17:55Et du coup, les parents sont devenus maintenant
17:56très, très frileux dans le rapport qu'ils ont avec leurs enfants.
17:59Il est normal, moi, je le rappelle aussi,
18:01que l'intégrité de l'enfant soit respectée.
18:04C'est une nécessité.
18:06En même temps,
18:08les parents sont aussi mis face à cette double difficulté,
18:11et ils doivent agir en équilibre.
18:13Et ils ne sont pas forcément, eux-mêmes,
18:15je dirais, formés, en quelque sorte,
18:17pour faire face à tous ces nouveaux défis.
18:19Alexandre Touzé,
18:21on parle toujours des moyens.
18:22Les moyens, ils sont ou pas ?
18:24D'abord, c'est la question du diagnostic,
18:27et on voit bien qu'il y a des nuances sur le diagnostic.
18:30Je voudrais dire que
18:31les parents, on parle de parents,
18:34d'enfants qui sont à l'école primaire,
18:36parce que c'est là où ça se débloque.
18:37Quand on a des enfants qui, à 18 ans,
18:40jouent avec une tête comme un ballon de football,
18:43comme on a vu à Ivry,
18:44c'est que, dès le départ,
18:46des notions vraiment basiques,
18:48comme le bien et le mal,
18:49ne sont pas passées,
18:50parce qu'on imagine qu'on puisse faire un tag,
18:53qu'on imagine qu'on puisse faire une petite bêtise,
18:54on imagine qu'on puisse bousculer son voisin.
18:58Mais quand on arrive à jouer avec une tête
19:01comme un ballon de football,
19:02c'est qu'il y a quelque chose qui a été raté dès le début.
19:06Moi, il y a des parents qui font très bien leur boulot,
19:10et il y en a beaucoup, heureusement,
19:12et dès l'école primaire.
19:14Parlez bien d'un micro.
19:17Pour ce premier sas,
19:19je pense qu'il faut quand même avoir un petit peu d'étigence.
19:22On voit bien,
19:24et ce n'est pas toujours une question de catégorie sociale.
19:26Je le dis,
19:28moi j'ai des parents qui sont plutôt,
19:30parfois, dans des milieux CSP moins pauvres, etc.,
19:34qui font très très très bien leur boulot,
19:36et d'autres qui sont CSP+,
19:38et qui délaissent leurs enfants.
19:40Donc, avant de parler de la question des moyens,
19:43je pense qu'il faut remettre de la parentalité,
19:45parce qu'on n'arrivera pas à mettre un éducateur,
19:47un juge, un policier derrière chaque enfant.
19:49Donc, il ne faut pas qu'on abandonne ça,
19:52il ne faut pas qu'on dise...
19:53Moi, je sais que c'est difficile d'éduquer les enfants,
19:55mais il y a 30 ans, 40 ans, comment on faisait ?
19:57Il y avait déjà les cités populaires,
19:59il y avait tout le monde.
19:59C'est le mot de la fin,
20:00remettre de la parentalité,
20:01vous êtes d'accord avec ça, Driss ?
20:03Moi, je fais très attention,
20:05parce que quand on a dépassé 40 ans,
20:08et qu'on dit que c'était mieux avant,
20:09c'est que souvent, on est devenu un vieux con.
20:11Alors, je fais attention...
20:13C'est entièrement raison.
20:13...d'essayer de ne pas penser que c'était mieux avant,
20:16et d'essayer de comprendre les phénomènes
20:17qui nous agitent aujourd'hui.
20:18C'est différent, absolument.
20:20Et je suis assez d'accord,
20:23mais je pense qu'une fois de plus,
20:23qu'il ne faut pas essentialiser.
20:25Je pense que tous nos enfants ne jouent pas
20:26avec la tête d'eux,
20:27et que nous-mêmes, nous avons été jeunes aussi,
20:29que nous avons eu aussi nos petits travers.
20:31Fort heureusement, nous sommes devenus,
20:32en tout cas, je l'espère, des gens plutôt honnêtes,
20:34et des gens qui se comporteront bien.
20:36Nous assurons aussi un devoir d'exemplarité
20:38vis-à-vis de nos enfants,
20:39et nous souhaitons également
20:40qu'ils puissent prendre ce chemin-là.
20:42Mais ce que nous voulons pour nos enfants,
20:43nous le voulons également pour les enfants
20:44de nos concitoyens.
20:45Et donc, nous mobilisons, vous,
20:47à l'échelle locale, nous autres, élus locaux,
20:48parce que nous sommes les premiers tranchés,
20:50les élus locaux.
20:51Et c'est nous qui avons à faire face,
20:53qui sommes souvent démunis,
20:54absolument en première ligne,
20:55devant les parents,
20:57dès lors qu'ils sont aussi démunis.
20:58Et donc, nous devons apporter les réponses
21:00en lien avec le département,
21:01en lien avec l'aide sociale à l'enfance,
21:03en lien avec la prévention spécialisée,
21:05en lien avec la médiation sociale,
21:06et quand il le faut aussi,
21:07bien malheureusement,
21:08avec les forces de l'ordre.
21:09Un travail de fond, messieurs,
21:10que vous menez chacun, tous les jours.
21:13Je rappelle, Driss Etazawi,
21:15président de l'Association des élus de France,
21:17vice-président de l'Association Ville et banlieue,
21:19et dans le secteur d'Evreux,
21:21finissez, vous êtes en charge de la sécurité.
21:25Et de la prévention à l'élimination.
21:26Et de la prévention à l'échelle de l'agglomération.
21:27Et vous, Alexandre Touzé,
21:28vice-président en charge de la sécurité,
21:30au conseil départemental de l'Essonne.
21:33On a des enfants qui s'en sortent très bien.
21:35Je veux souligner l'exploit formidable
21:37d'Ousmane Dembélé,
21:38ici d'un quartier populaire,
21:39d'un milieu populaire,
21:40Ballon d'Or, à Évreux,
21:42quartier de la Madeleine, je le salue.
21:43Allez, merci à tous les deux.
21:44Merci.
21:45Et bonjour à vous, merci messieurs.
21:46Et bonjour à vous, Valérie Expert.
21:47Bonjour, Jean-François Acky.
21:49Mettez-vous d'accord ce matin.
21:50Mettons-nous d'accord.
21:51Écoutez, on va s'interroger sur cette attente,
21:55cette longue attente
21:56de ce nouveau gouvernement.
21:58Est-ce que, comme le dit le parisien,
22:00on prend les mains et on recommence ?
22:02Et puis, 750 000 personnes
22:05en état de mort sociale.
22:07La France ne sait pas s'occuper de ses aînés.
22:09On va revenir sur cette enquête.
22:12Et puis, les visas accordés
22:14aux étudiants algériens.
22:16Incompréhensible, cette décision.
22:17Alors que nous avons encore deux otages
22:19qui sont détenus là-bas.
22:20Merci à vous.
22:21Et bonne émission, cher Valérie.
22:23Merci.
22:24Merci.
22:25Merci.
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