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  • il y a 2 jours
Avec Florent Marmillon, président du Bureau national interprofessionnel du Cognac


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##C_EST_QUOI_LE_PROBLEME-2025-11-17##

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Transcription
00:00Bonjour Félix Mathieu. Bonjour Jean-François. C'est quoi le problème ? Le marché du cognac s'effondre.
00:07Les ventes ont chuté, mais c'est énorme, de 38% en seulement 4 mois.
00:12Oui, un vrai choc. C'est la conséquence directe des taxes de 15% instaurées par les Etats-Unis sur les spiritueux français depuis 3 mois.
00:19Les Etats-Unis, principale débouchée du cognac, presque la moitié des exportations.
00:24Alors le taux de change n'aide pas en plus de ça, l'euro s'est renchéri par rapport au dollar.
00:28Ces difficultés sur le marché nord-américain s'ajoutent en plus de ça aux turbulences déjà sur un autre gros marché d'export du cognac.
00:36La Chine, depuis la fin de l'année dernière, les eaux de vie européennes, le cognac, l'armagnac notamment,
00:42se sont vus imposer par Pékin des cautions douanières à rétorsion en mesure de Bruxelles sur les voitures électriques chinoises.
00:50Résultat de tout ça donc, mesuré par le Bureau national interprofessionnel du cognac.
00:54Un repli des ventes de 38% sur 4 mois concrètement.
00:58La filière pense qu'elle va devoir réduire la production avec arrachage de vignes et risque de licenciement.
01:03Alors il y a ce repli, le mot est faible, à l'export.
01:06Et désormais s'ajoutent les difficultés du cognac sur le marché hexagonal, le marché français.
01:13Oui, nul n'est prophète en son pays, comme le dit le journal La Charente Libre ce matin.
01:17La France, sixième marché pour le cognac, la culture du digestif, comme on dit, c'est plutôt estompé ces dernières décennies dans l'Hexagone.
01:26Au profit, vous savez, des apéritifs.
01:28Au moment de choisir ce qu'ils vont boire, beaucoup de gens ne regardent même pas ce qui est dans la catégorie des digestifs,
01:33sur la carte du bar, de la brasserie ou bien du resto.
01:36Alors face à cette réalité, la filière essaye un peu de se diversifier en vendant le cognac
01:40au-delà de cette vieille catégorie des digos à l'ancienne qu'on boit ou plutôt qu'on buvait en fin de repas.
01:46Certains producteurs inventent des produits apéros à base de cognac.
01:49La filière essaye aussi de sensibiliser les barmen à la possibilité de faire des cocktails au cognac
01:54pour tenter de diversifier les approches.
01:56D'ailleurs, le journal La Charente Libre consacre sa une d'aujourd'hui à la première édition du Cognac Festival.
02:03C'était samedi à Bordeaux, figurez-vous.
02:05Un nouveau rendez-vous avec une trentaine de maisons de cognac à Bordeaux
02:08pour tenter de faire découvrir cet alcool charentais aux jeunes adultes, avec modération évidemment.
02:15Bien évidemment. Et bonjour à vous, Florent Morillon.
02:19Oui, bonjour.
02:20Vous êtes le président du Bureau national interprofessionnel du cognac.
02:25Florent Morillon, comment réagissent les producteurs à cette baisse drastique de leur vente ?
02:34Écoutez, effectivement, on est dans une situation où, avec 143 millions de bouteilles expédiées,
02:41on revient à 15 ans en arrière.
02:44Donc c'est-à-dire qu'en deux ans, on a perdu 15 années de croissance.
02:48Alors vous l'avez parfaitement expliqué, la première cause, c'est une cause géopolitique.
02:53Nous avons eu cette enquête anti-dumping côté Chine
02:57et qui, de manière résumée, nous impacte de 25 %,
03:01c'est-à-dire qu'on a perdu 25 % de nos expéditions sur la Chine.
03:05Et je rappelle que la Chine, c'est notre deuxième marché en volume
03:08et notre premier marché en valeur.
03:10Et puis côté États-Unis, qui là est notre premier marché en volume,
03:15effectivement, les taxes de 15 % plus l'effet euro-dollar,
03:20donc qui nous est défavorable d'environ 15 %,
03:23et puis l'inflation d'une manière générale aux États-Unis.
03:27Donc Chine plus États-Unis, c'est deux tiers de nos expéditions
03:31et qui nous emmènent dans la situation que nous connaissons.
03:34Alors vous évoquiez la France.
03:36Effectivement, la France, c'est le sixième marché,
03:39mais nous sommes dans 150 pays dans le monde.
03:42Donc 150 pays dans le monde.
03:43Et le cognac est consommé maintenant depuis des décennies en long drink,
03:48c'est-à-dire que 85 % du cognac est bu déjà en cocktail.
03:52Et la part, on va dire, purement digestif, c'est environ 15 %.
03:56Alors nous devons nous adapter au regard de la situation que nous connaissons.
04:01Et l'adaptation, ça va passer par effectivement une réduction
04:05de notre bassin d'approvisionnement, c'est-à-dire de l'arrachage.
04:07Félix Mathieu.
04:08De l'arrachage, devine, c'est presque acté
04:11ou vous espérez encore pouvoir temporiser ?
04:13On en est où dans cette baisse ?
04:14Vous craignez qu'elle continue encore ou on a atteint un palier ?
04:18Alors écoutez, déjà le bassin viticole Charenté,
04:22donc sur les deux départements, c'est-à-dire Charente-Charente-Maritime,
04:25c'est-à-dire l'air d'appellation cognac, c'est environ 90 000 hectares.
04:29Donc on a un plan qui prévoit de l'arrachage temporaire,
04:33c'est-à-dire on peut d'arracher la vigne maintenant,
04:35mais de garder le droit de plantation pour pouvoir replanter dans quelques années
04:38quand le marché sera de retour.
04:41Et puis une partie d'arrachage définitif pour des personnes,
04:44par exemple, qui arriveraient à la retraite
04:47ou qui seraient vraiment en très grande difficulté.
04:49En chiffres, l'arrachage temporaire que nous envisageons,
04:53ça serait environ, on a deux dispositifs en réflexion,
04:56mais ça serait environ 10 000 hectares.
04:58Et l'arrachage définitif, 3 500 hectares.
05:02Donc par contre, ces 3 500 hectares,
05:04c'est vraiment le préjudice que nous avons subi sur la Chine.
05:08Je vous rappelle que la Chine, l'enquête qui a été menée
05:12contre notre appellation et contre l'armagnac,
05:15c'est une mesure de rétorsion au regard des positions
05:19et des mesures qui ont été prises par l'Europe
05:20sur les véhicules électriques chinois
05:22pour protéger le secteur européen des véhicules,
05:26donc européens.
05:27Et nous, on a subi ces conséquences.
05:28Donc on demande aujourd'hui des comptes à l'Europe.
05:30Et nous, on demande à être indemnisés par l'Europe
05:33sur cette partie-là qui correspond au préjudice
05:36que nous avons subi sur la Chine.
05:37– Félix ?
05:38– Oui, c'est-à-dire qu'en matière commerciale,
05:40l'Europe privilégie le secteur automobile
05:42plutôt que les viticulteurs de façon générale
05:46au-delà du cognac, finalement.
05:47– Écoutez, il y a cette décision qui a été prise.
05:51Je ne porterai pas de jugement.
05:53J'imagine qu'elle est fondée.
05:54Mais nous, on n'a pas à payer quelque part
05:57les répercussions de cette politique européenne,
06:02sachant que pour nous, ça nous a coûté des millions d'euros.
06:05Quand je parle de millions d'euros,
06:06ça a été pour se défendre avec des avocats européens.
06:09Il a fallu prendre des avocats aussi en Chine.
06:13Vous l'avez dit tout à l'heure,
06:14on a dû donner des cautionnements à un moment donné
06:16qui ont engrangé pour nous des dizaines de millions d'euros.
06:19Et on a été aussi sortis du duty free
06:21pendant plusieurs mois en Chine.
06:22Donc voilà, on a perdu des parts de marché.
06:25On a perdu de la visibilité.
06:28Et très concrètement, c'est un quart.
06:30On a perdu 25% de nos expéditions sur les 18 derniers mois.
06:35– Si vous pouviez, en conclusion, éviter l'arrachage,
06:39ce serait une bonne nouvelle pour les producteurs.
06:42On entend bien vos arguments ce matin.
06:44Florent Morion, merci à vous.
06:45– C'est le patrimoine, effectivement, nos agriculteurs.
06:48– Même si les habitudes de consommation des vins et spiritueux ont évolué,
06:55je pense à la France notamment,
06:58mais ça n'est que le sixième marché en réalité.
07:00Donc le vrai problème, ce sont les taxes.
07:03C'est bien ça qu'il faut comprendre ce matin, Florent Morion.
07:05Les taxes qui assomment les producteurs.
07:08– C'est effectivement les taxes.
07:10Et puis on ne va pas se le cacher aussi,
07:11comme l'ensemble malheureusement des vins et spiritueux,
07:14il y a aussi une baisse de consommation.
07:15On le voit malheureusement avec nos collègues des autres régions.
07:19Mais là, en l'occurrence, quand vous êtes un produit comme le nôtre
07:21qui exporte à 98%, on est effectivement soumis aux aléas de la géopolitique
07:27et on est dans le viseur très clairement à chaque fois.
07:29– Merci en tous les cas pour cet éclairage, Florent Morion.
07:32– Merci à vous.
07:32– Merci beaucoup.
07:33– Président du Bureau national interprofessionnel du Cognac.
07:36Merci mon cher Félix Mathieu.
07:38– Merci à vous.
07:39– Merci beaucoup.
07:39– Merci beaucoup.
07:41– Merci à vous.
07:58– Merci à vous.
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