00:00C'est quoi le problème d'ailleurs au fait, bonjour Félix Mathieu, les petits moyens de la police pour les petits vols, c'est ainsi que vous résumez la chose,
00:09pas les moyens d'utiliser la vidéosurveillance pour un vol de scooter par exemple, la police est-elle obligée de trier les dossiers ?
00:17Alors faites l'expérience, même si on ne vous le souhaite pas forcément, de porter plainte pour un vol de scooter ou de vélo par exemple en région parisienne,
00:24et bien même s'il y avait une vidéosurveillance, une caméra dans les parages, souvent à la police on va vous répondre,
00:30mon pauvre monsieur, on n'a pas le temps d'aller exploiter la vidéoprotection pour un petit cas comme celui-là,
00:35pas assez grave en quelque sorte, ce que m'a confirmé d'ailleurs un syndicat de police, on va en parler dans un instant,
00:40quand on a 600 ou 700 dossiers par collègue, 600 ou 700 dossiers par policier ?
00:45Ce qui peut arriver, notre invité dans un instant va nous le confirmer, mais en tout cas bon, il faut hiérarchiser, ça c'est sûr,
00:52on en parle souvent de la police, du sous-effectif, l'agression ou le crime sera évidemment en haut de la pile par rapport à une atteinte au bien,
00:58on le comprend pour le dire simplement, sur mettons 2 millions de procédures par an, c'est un ordre d'idée,
01:04le petit vol ne sera pas prioritaire, surtout si l'assurance prend charge.
01:08Un dossier suivant, vu que l'assurance s'en occupe, sur chaque dossier il y a un avis de la police, puis un avis surtout du parquet,
01:14qui va dire si c'est prioritaire ou non, et qui en fonction de ça va ordonner ou non des investigations dédiées.
01:19Alors Félix, même s'il n'y a pas d'investigation déclenchée tout de suite, immédiatement, ça ne veut pas dire que le dossier est classé.
01:29Oui, dans certains bureaux de plainte, il peut y avoir plusieurs centaines de dossiers par policière.
01:34Ce sont des mèches lentes, on appelle ça des mèches lentes.
01:35Voilà, donc prioriser, effectivement, Jean-François, ça ne veut pas dire que le dossier est classé.
01:40Si la police retrouve par la suite le voleur dans une autre affaire que la vôtre, par exemple,
01:44elle pourra faire le lien avec le scooter volé s'il est retrouvé chez lui.
01:48Mais sinon, oui, le dossier pourrait être classé au bout de deux ans, par exemple.
01:52Quant au fait d'utiliser la vidéosurveillance ou non, ça, ça dépend aussi de l'activité sur la zone.
01:57Certains commissariats sont plus débordés que d'autres, notamment dans les grandes villes.
02:01Mais oui, s'ils ont le temps, dans l'absolu, ils peuvent même utiliser, pourquoi pas,
02:04des images de vidéosurveillance privée en cas de cambriolage.
02:07On se posait la question tout à l'heure, c'est possible ?
02:09Il faut dire aussi que parfois, sur la vidéosurveillance, on n'aperçoit qu'une silhouette avec une capuche.
02:14Alors, l'image peut servir si c'est pour une enquête ultra minutieuse sur un crime grave,
02:19mais elle ne va pas forcément être très exploitable dans une enquête moins fouillée pour un simple vol.
02:23Voilà, le sujet est posé avec vous, Félix Mathieu.
02:25Bonjour, Fabien Boguet.
02:28Bonjour.
02:28Vous êtes délégué national du syndicat Alliance Police.
02:33Soyez le bienvenu sur l'antenne de Sud Radio.
02:35Vous avez entendu le développement de Félix Mathieu.
02:37pour un vol équivalent, on va dire, les moyens d'investigation qui sont déployables,
02:45finalement, ils dépendent du territoire où on est, en quelque sorte, non ?
02:49Alors, un de plusieurs critères, bien évidemment, le territoire.
02:52Il faut quand même savoir que les services de police ou de gendarmerie
02:55sont confrontés à une charge opérationnelle croissante
02:58dans un contexte de forte sollicitation des moyens humains et techniques.
03:02Du coup, l'ouverture d'une enquête et l'exploitation, par exemple, de la vidéosurveillance,
03:07va dépendre de plusieurs facteurs.
03:08La gravité des faits, les éléments disponibles au moment du dépôt de plainte,
03:12les capacités opérationnelles du service concerné.
03:15Les moyens d'investigation, qu'il s'agisse de vidéos ou de police technique et scientifique,
03:20pour les actes de procédure,
03:22sont mobilisés en fonction de la nature et la complexité des faits.
03:26Les bureaux de plainte, notamment en zone urbaine,
03:28dansent comme l'Île-de-France, que vous citiez tout à l'heure,
03:31traitent des volumes tellement importants
03:34et des signalements chaque jour qui augmentent.
03:38Aujourd'hui, ce qu'on appelle la brigade de délégation des enquêtes de proximité,
03:42le petit judiciaire, priorise les priorités prioritaires.
03:46Vous voyez ce que je veux dire ?
03:47C'est le haut du haut du panier, grosso modo.
03:51Mais c'est exactement ça.
03:53Les atteintes aux personnes en priorité,
03:55les violences, les agressions, les menaces,
03:57qui font l'objet d'un traitement prioritaire,
03:59conformément aux directives nationales, d'ailleurs.
04:01Et aux impératifs de protection des victimes.
04:04Les faits les plus graves,
04:06ceux qui mettent en danger l'intégrité physique ou psychologique de personnes,
04:09mobilisent en priorité les enquêteurs
04:12et tous les moyens techniques disponibles.
04:14Cela, effectivement, comme vous l'avez dit,
04:16ne signifie pas que les atteintes aux biens,
04:18comme les vols de scooters, soient ignorées.
04:20Mais leur traitement peut être différé
04:22et adapté en fonction des circonstances.
04:24Et bien évidemment, lorsque vous l'avez signalé tout à l'heure,
04:27ce qui est important,
04:28des directives, des parquets,
04:30des directives de la justice.
04:31Et oui, vous dépendrez de ça, bien sûr.
04:34Exactement, qui vous disent que,
04:36parce que ces moyens-là sont coûteux,
04:38et effectivement, que ce soit du biologique
04:40ou du technique,
04:43pour pouvoir résoudre une enquête d'un simple larcin,
04:47bien évidemment, très souvent,
04:49des instructions de la justice,
04:52puisque on tape souvent sur la politique,
04:55mais il ne faut pas oublier que chaque enquête
04:56est sous l'égide de le contrôle.
04:58Et oui, chapoté par un magistrat,
04:59Félix Mathieu.
05:00Avec des moyens qui ont reculé ces dernières années,
05:03vu les problèmes de sous-effectifs
05:04qu'on entend souvent dénoncer,
05:05les moyens de l'investigation sur un cas donné,
05:08est-ce que la tendance est plutôt au recul
05:10avec ces problèmes de moyens d'effectifs
05:12que vous évoquiez à l'instant ?
05:14Alors, je dirais que c'est un peu plus complexe.
05:17L'investigation ne séduit plus.
05:18On a une réelle fuite de notre savoir,
05:23on a une réelle fuite des enquêteurs
05:24qui croulent sous une charge mentale
05:27et une pression qui va jusqu'au pénal,
05:30parce que je rappelle qu'un officier de police judiciaire
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