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  • il y a 7 heures
Chaque soir, Julie Hammett vous accompagne de 22h à 00h dans BFM Grand Soir.

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00:00Alors, on voulait aborder un autre sujet ce soir, et dans un instant, nos invités vont rentrer, mais peu de gens le savent, mais vous êtes un ancien militaire.
00:09Vous avez été parachutiste, c'est ça ?
00:11Commando marine.
00:11Commando marine, pardonnez-moi.
00:13On voulait vous faire réagir ce soir, parce que c'est l'autre grosse actu, au mot du chef d'état-major des armées français.
00:21Le général Fabien Mandon, qui devant les maires de France, c'était hier, estime que le pays doit accepter de perdre ses enfants face aux risques de guerre qui se profilent dans les toutes prochaines années.
00:33Il parle principalement de la Russie, et peut-être même de la Chine.
00:37En tant qu'ancien militaire, que vous inspirent ces mots-là du chef d'état-major des armées ?
00:42Écoutez, je pense qu'il a raison de préparer les esprits.
00:45Alors, sur les mots qu'il a choisis, ce n'était peut-être pas forcément optimal, mais la guerre qui fait des milliers de morts est à nos portes, à 1000 kilomètres de chez nous.
00:57Il y a clairement une volonté de la Russie de provoquer l'Occident, et l'état d'esprit de la population n'est pas prêt, ce qui est normal.
01:07Donc préparer l'état d'esprit d'une population, ce n'est pas absurde.
01:10Mais ça vous fait peur, vous ?
01:11Peur, non, mais je pense qu'il faut s'y préparer.
01:15Il faut s'y préparer, et si vous voulez, la résilience d'un pays, c'est la résilience de la population.
01:20On voit bien avec l'Ukraine, d'ailleurs, de l'ensemble de la population.
01:23Et accepter potentiellement de perdre nos enfants.
01:26Oui, on a oublié ce que c'est que la mort.
01:27Moi, je vais à chaque fois qu'il y a un militaire français qui est décédé dans l'opération, vous savez, sur le pont des Invalides,
01:34moi, j'y vais à chaque fois, la dernière fois, c'était pour les deux commandos au Burkina,
01:39et on perd un mort, on perd deux morts, et c'est évidemment le pays tout entier qui est choqué.
01:46Mais tous les jours en Ukraine, c'est des centaines de morts.
01:51Et donc, au moins commencer à mettre ça sur la table, je pense que c'est une bonne chose.
01:56Vous savez, c'est ce vieux dicton, civis-passem-parabellum, c'est préparer les états d'esprit de la guerre pour justement l'éviter.
02:04On va les écouter, justement, ces mots du chef d'état-major des armées.
02:07Je vais vous libérer.
02:07Merci beaucoup, Geoffroy Roux de Bézieux, d'être venu nous voir ce soir.
02:11On écoute donc le général Fabien Mandon.
02:13On a tout le savoir, toute la force économique, démographique, pour dissuader le régime de Moscou d'essayer de tenter sa chance plus loin.
02:29Ce qu'il nous manque, et c'est là que vous avez un rôle majeur, c'est la force d'âme pour accepter de nous faire mal, pour protéger ce que l'on est.
02:41Si notre pays flanche, parce qu'il n'est pas prêt à accepter de perdre ses enfants, parce qu'il faut dire les choses,
02:53de souffrir économiquement parce que les priorités iront à de la production de défense, par exemple.
03:02Si on n'est pas prêt à ça, alors on est en risque.
03:06Mais je pense qu'on a la force d'âme.
03:09La France a toujours démontré sa force d'âme.
03:11Dans les moments difficiles.
03:13Et là, on est dans le moment où il faut en parler.
03:16Il faut en parler dans vos communes.
03:18Il faut accepter de perdre ses enfants.
03:21Ulysse Gosset, vous êtes de retour sur le plateau.
03:24Ces mots-là sont extrêmement durs.
03:27Il est face au maire, au congrès des maires.
03:29C'est la première fois qu'un chef d'état-major des armées prend la parole devant les maires.
03:34Ah non, vous me dites non.
03:34Non, il y a déjà eu des gens qui se sont présentés devant les maires, mais c'est la première fois qu'il y a un discours aussi dramatique devant ces maires qui doivent se demander qu'est-ce que je dis à mes compatriotes demain matin, à mes administrés.
03:47Donc si vous voulez, c'est effectivement un discours qui présente un tableau très noir de la situation.
03:52Pourquoi ? Parce que le chef d'état-major, tous les jours, il reçoit les rapports de la guerre en Ukraine et il voit que sur le front ukrainien, il y a 1000 morts russes par jour.
04:00Et ça continue depuis trois ans.
04:02Donc si vous voulez, c'est une façon de dire aux Français, il faut qu'il y ait une prise de conscience de la nature des risques qui attendent l'Europe si on ne prend pas les moyens nécessaires pour y faire face.
04:12Ce n'est pas un appel à la mobilisation générale.
04:14Ce n'est pas sonner le toxin dans toutes les mairies et la cloche pour ameuter la population.
04:19Mais c'est un discours qui tient compte de la réalité du monde.
04:22Les règles ont changé.
04:24Il y a la Russie, bien sûr.
04:25Il y a aussi les risques d'un conflit en Chine avec les États-Unis.
04:29Il y a quand même aussi une menace russe qui est réelle.
04:32C'est-à-dire qu'on voit déjà qu'il y a déjà une forme de guerre hybride qui est en cours.
04:36Et est-ce que Poutine n'aurait pas aussi l'intention, par exemple, d'envahir les Pays-Baltes ?
04:41Et s'il le faisait, ce sont des alliés de l'OTAN, je le rappelle, nos alliés, qu'est-ce que ferait la France à ce moment-là ?
04:46Et est-ce que les Français sont conscients du risque ?
04:49Et donc, ce que dit le chef d'État-major, sans vouloir forcer le trait,
04:53c'est qu'il faut que nos compatriotes comprennent qu'on est dans un monde à risque
04:58et que la meilleure façon de s'y préparer, c'est d'abord d'en avoir conscience.
05:01Et donc, il prévient les maires, Didier François, qui sont l'interface entre l'État et la population.
05:08Et il va falloir que les maires, eux, transmettent ce message à leurs administrés ?
05:11Non, mais déjà, c'est... En fait, le fait d'en parler est une question importante.
05:14C'est-à-dire, on est quand même revenu dans un monde qui est maintenant un monde
05:17où le recours à la force est totalement décomplexé chez un certain nombre de compétiteurs.
05:22Soit la Russie, la Chine, l'Iran, la Turquie... Enfin, c'est revenu.
05:25Donc, il faut arrêter de croire que ce qu'on avait cru en 1989,
05:30que quand le mur de Berlin s'était effondré,
05:32ça serait, voilà, embrasser ou Folleville, la paix éternelle,
05:37et qu'il n'y aurait plus jamais la guerre.
05:38Bon, il se trouve que d'abord, ça, c'était qu'en Europe de l'Ouest.
05:40Moi, j'étais correspondant de guerre pendant 40 ans,
05:42il y avait la guerre partout ailleurs, avec des morts, etc.
05:44Mais ça, on s'en foutait parce que c'était pas chez nous.
05:46Voilà, et maintenant, ça revient en Europe.
05:48Donc, il y a un moment, il faut juste rappeler les choses telles qu'elles sont.
05:52Si on veut éviter la guerre, il faut être fort,
05:55parce qu'il y a des gens qui nous aiment pas et qui ont des ambitions,
05:58et que pour les dissuader, il faut être prêt à défendre nos valeurs et notre liberté.
06:03Si on n'est pas prêt à ça,
06:05c'est ce que dit le chef d'état-major des armées,
06:08il dit qu'on a les moyens, on a la dissuasion, on a tout ça.
06:12Mais si nos adversaires pensent que nous ne sommes pas prêts à payer le prix de la liberté,
06:17on risque évidemment de les tenter.
06:20Et que donc, l'idée, c'est de redire aux gens la vérité des prix.
06:24Voilà, la guerre, ça fait des morts.
06:25Aujourd'hui, en Ukraine, c'est 1000 morts par jour.
06:28C'est ça, la réalité.
06:29C'est brutal, c'est violent, ça fait pas plaisir à entendre,
06:32mais il y a des jeunes, des enfants ukrainiens,
06:34les enfants des femmes et des hommes ukrainiens meurent tous les jours.
06:37Aujourd'hui, les Ukrainiens essayent d'éviter ça.
06:40La moyenne d'âge dans les tranchées, c'est 42 ans,
06:42parce qu'ils n'ont pas, justement, mobilisé les jeunes de 18 à 25 ans.
06:46Quand on discute avec les commandants ukrainiens sur le front,
06:50ils nous disent tous, réfléchissez à cette affaire-là.
06:53C'est un vrai problème.
06:54Une démocratie qui lutte contre un pays qui, lui, n'en a strictement rien à foutre de ses pertes,
06:59qui va recruter dans les périphéries des visites,
07:03en Corée du Nord, dans les États musulmans, du côté de la Chuvachie,
07:07et qui envoie des vagues humaines se faire massacrer pour un seul homme et un régime.
07:11Il y a une phrase forte dans le discours du chef d'État-major.
07:14Je la cite parce que, quand même, elle est très forte pour les Français.
07:17Il faut accepter de perdre nos enfants.
07:20Ce qui nous manque, c'est la force d'âme pour accepter de nous faire mal,
07:24pour défendre la nation.
07:26Ce sont des mots, quand même, mais ils choquent.
07:27C'est ce qu'on savait avant.
07:28C'est parce que la guerre est possible.
07:30Et ça veut dire que, en fait, ce qu'il réclame, c'est cette force d'âme
07:33qui, peut-être, manque à la nation.
07:35Et pourquoi l'Ukraine, c'est important ?
07:36Parce qu'on a vu, avec le conflit en Ukraine,
07:38que la capacité de résistance de l'Ukraine, ce n'était pas simplement son armée.
07:42C'était aussi sa population.
07:43C'est toute une nation qui lutte contre la Russie.
07:45Qu'est-ce qu'il veut dire, d'ailleurs, par la force d'âme, concrètement ?
07:47C'est l'expériment des volontés.
07:49En fait, la guerre, c'est deux volontés qui s'affrontent.
07:51Si vous, vous n'avez pas de volonté de votre côté.
07:53La France, épuisée par la Première Guerre mondiale en 1939.
07:57Défaite, collaboration, acceptation.
08:00Il y en a très peu qui résistent.
08:02C'est ça, la vraie question.
08:03Où est-ce que vous êtes trouvé le ressort
08:05qui fait que, non, vous vous battez pour vos valeurs,
08:09plutôt que faire boeuf, heure, fromage ?
08:11Et voilà.
08:12Donc, c'est ça, le vrai sujet.
08:13Aujourd'hui, il y a plein de gens qui vous expliquent
08:14« Oh là là, pas du tout.
08:17On s'en fout.
08:18On préfère la paix.
08:19Très bien. »
08:20C'était la même chose dans les années 80,
08:22quand il y avait les missiles à l'ouest
08:24et les pacifistes à l'est.
08:25Enfin, à l'inverse, justement.
08:27Donc, c'est toujours la même question.
08:28La vraie question, c'est comment empêcher la guerre.
08:31C'est ça, le sujet.
08:32Et vous ne pouvez pas empêcher la guerre
08:33si vous ne dites pas à votre adversaire
08:35« Si vous essayez, nous réagirons. »
08:37Et ce n'est pas sur le territoire national.
08:39Encore une fois, je le rappelle,
08:40le territoire national, il est protégé
08:42par la dissuasion nucléaire.
08:43Le scénario...
08:44Nous, alors oui, arrêtons-nous un instant là-dessus
08:46parce que peut-être quand même
08:47que les gens qui nous écoutent ont peur.
08:49Et à juste titre, quand on entend les mots
08:51quand même du chef de l'armée française,
08:53mais le risque, ce n'est pas
08:55qu'on se batte sur notre territoire,
08:57on est protégé par le nucléaire.
08:59En revanche, le risque, c'est qu'un pays,
09:01l'OTAN soit attaquée
09:02et que la France décide d'envoyer ses hommes.
09:03En fait, on est toujours dans la même logique
09:05qui est celle de ce qu'on appelle
09:06la revue nationale stratégique
09:08qui a été rendue publique cet été
09:10et qui parle de ce qu'on appelle
09:13l'engagement majeur qui serait en Europe.
09:16Donc, il y a en fait la possibilité
09:18que l'armée française soit obligée
09:20d'intervenir aux côtés de ses alliés
09:21parce que la Russie aurait testé
09:24un des pays européens
09:25et que donc, par solidarité,
09:26on s'engagerait hors de notre territoire national.
09:28C'est ça, ce qu'on appelle
09:30le schéma d'engagement majeur.
09:33Et pour éviter ça, il faut être fort
09:34parce que le territoire national,
09:35lui, il est protégé
09:36par la dissuasion nucléaire.
09:37Donc, il n'y aura pas...
09:39On ne va pas avoir un déboulé de charge
09:40sur la chance des villes.
09:40Ce n'est pas le sujet.
09:41Donc, le vrai sujet, c'est
09:42est-ce qu'on est capable, demain,
09:43de se lever et de dire
09:45qu'on ne peut pas tolérer
09:46qu'un pays européen
09:48avec lequel on a une économie commune,
09:50une monnaie commune,
09:52de l'électricité,
09:53enfin, tout,
09:54et des valeurs communes
09:55soit attaqué
09:57sans que nous, nous réagissions,
09:59d'autant qu'on n'a pas la garantie
10:00que les Américains le fassent.
10:01Donc, est-ce que les Européens,
10:02aujourd'hui, sont capables de le faire ?
10:04Est-ce que la France est capable
10:05de tenir ses engagements
10:06auprès de ses alliés européens
10:07et de se battre
10:08pour la souveraineté européenne ?
10:09C'est ça, le vrai sujet.
10:10Et est-ce qu'on a cette force d'âme Victor Hérault ?
10:13On ne l'a pas encore,
10:14si on en croit le chef d'État-major des armées.
10:16Ce n'est pas qu'on ne l'a pas encore,
10:17c'est qu'on ne l'a plus du tout.
10:18Mais là, j'ai l'impression
10:19qu'on fait face à notre propre œuvre
10:21et qu'on réalise
10:22qu'on a fait n'importe quoi
10:23depuis des décennies.
10:25C'est-à-dire qu'on va demander...
10:26On ne peut pas dire ça
10:26qu'on a eu du tout cette force d'âme
10:28qu'il y ait eu des gros
10:30dans les budgets militaires.
10:32Mais ça ne veut pas dire
10:33que les Français n'ont pas la force d'âme
10:35et le courage de se battre.
10:37Ça fait 40 ans
10:37qu'on explique aux Français
10:38que le patriotisme, c'est mal.
10:40Et vous allez expliquer aux Français
10:41qu'il ne faut pas non seulement
10:42défendre la patrie,
10:43c'est-à-dire l'idée du patriotisme,
10:44mais défendre au-delà de la patrie.
10:47Je ne suis pas certain.
10:47C'est excessif ce que vous dites, Victor.
10:49On explique que le nationalisme
10:50et le patriotisme sont des notions...
10:52Je vous coupe un instant,
10:53je vous donne le micro, je vous assure,
10:54mais Gilbert Collard s'impatiente
10:56et il voulait réagir.
10:57Ça fait beaucoup réagir,
10:58cette déclaration.
10:59On entendra aussi dans un instant
11:00Bastien Lachaud de la France Insoumise
11:04et Philippe Laurent, vice-président de l'AMF.
11:05Mais Gilbert Collard,
11:06on va commencer par vous,
11:08président de l'association Alternative France
11:09et ancien député européen
11:11du Rassemblement national.
11:14Qu'est-ce que vous répondez aux mots ?
11:18Qu'est-ce que vous inspirent ?
11:19Les mots du chef d'état-major des armées
11:21qui estiment donc que le pays doit accepter
11:24de perdre ses enfants.
11:27D'abord, je me permets de rappeler
11:28que j'ai été membre de la commission de la défense
11:30pendant 5-6 ans.
11:32Et je reprendrai le propos de Dominique Merchet,
11:37qui est un des grands spécialistes
11:39des questions militaires et géostratégiques.
11:44C'est un propos inapproprié
11:45pour plusieurs raisons.
11:48La première, c'est que ce n'est pas le général Mandon
11:52qui a parlé, c'est le général Macron.
11:54Il est clair que c'est avec l'autorisation,
11:58peut-être même sous la dictée du chef de l'État,
12:01qui est le chef des armées,
12:03que le général Mandon a tenu ses propos.
12:07Je n'arrive pas à comprendre
12:10comment on peut dire
12:13que les maires doivent aller parler
12:17dans leur commune à leurs concitoyens
12:20pour leur dire qu'il faut accepter
12:22de perdre leurs enfants.
12:24dans plusieurs années, attention,
12:26ce n'est pas tout de suite,
12:27c'est dans plusieurs années,
12:29alors même qu'on appelle à la force d'âme
12:33alors que nous n'avons pas la force d'arme.
12:35Et c'est ça qui est dramatique.
12:37Qu'un pays soit prêt, bien sûr,
12:39mais ce qui est dramatique,
12:40c'est qu'on n'est pas prêt
12:41et que si on devait être prêt,
12:43ce serait dans 10 ans.
12:45Moi, j'ai retenu deux choses,
12:46si vous permettez,
12:47je continue là-dessus.
12:48La première, c'est que
12:49le chef d'État-major des armées
12:51nous prépare à des sacrifices économiques,
12:54comme s'il fallait qu'on s'attende
12:57vraiment à payer maintenant
12:59en vue de ce qu'une guerre lointaine
13:02dans 5 ans pourrait nous coûter.
13:05Donc c'est quand même un moyen
13:05de nous dire,
13:06attention, les impôts, les taxes,
13:08tout ça, que vous allez payer maintenant,
13:11ça a une utilité pour l'adoption du pays.
13:13Et ensuite, dire, dire, dire
13:17qu'à des maires...
13:18Je rappelle quand même que les maires,
13:20c'est eux qui allaient annoncer aux maires,
13:23aux mamans, les morts des soldats.
13:27C'est très symbolique tout ça.
13:29Je trouve que c'est, dans le contexte actuel,
13:34même s'il y a une menace
13:35et qu'on aurait dû s'y préparer depuis longtemps,
13:38depuis très longtemps, pas maintenant.
13:40Je trouve que c'est au chef de l'État
13:42de dire ce genre de choses,
13:44c'est pas au chef d'État-major
13:45s'il doit le dire.
13:46Sauf que l'essentiel, Gilbert Collard,
13:49c'est que le message soit entendu,
13:51et on en parlait d'ailleurs sur ce plateau,
13:53peut-être qu'au vu de la situation politique du pays,
13:56le message du chef d'État-major des armées,
13:58qui est quand même dans son rôle,
13:59sera plus entendu
14:01que le même message
14:03de la part d'Emmanuel Macron.
14:05Ah ben d'accord,
14:05si vous pensez qu'Emmanuel Macron
14:06n'est plus du tout audible,
14:07ça je ne peux pas vous contredire.
14:10Il est peut-être moins que le chef d'État-major des armées
14:13sur ces questions-là, oui, en ce moment.
14:16Non mais il est le...
14:17Donc il est dans son rôle, le général Mandon.
14:20Non mais Macron est le chef des armées.
14:24Oh, il faut se réveiller là.
14:26Il est le chef des armées.
14:27C'est lui qui a la dissuasion nucléaire.
14:31Il est le chef des armées.
14:33Alors attendez,
14:34une telle déclaration,
14:36elle relève de l'autorité,
14:38de la dignité même, je dirais,
14:39de la dignité,
14:40de la compétence du chef de l'État.
14:43Chef des armées,
14:44des armées,
14:45et non pas chef d'État-major.
14:48Je veux dire que c'est ça qui me choque, moi.
14:50C'est que ce propos
14:51qui aurait dû être tenu solennellement
14:53avec un contexte explicatif
14:57par le chef de l'État
14:58soit délégué.
15:00Et j'espère,
15:01j'espère que les informations
15:03que détient le chef d'État-major des armées
15:06qui nous dit
15:07« je le sais par les éléments auxquels j'ai accès »,
15:10je cite,
15:12ont été communiqués à la commission de la défense.
15:15J'ose espérer que les députés,
15:16membres de cette commission,
15:18sont tenus au courant,
15:20sont informés.
15:21On n'est pas dans quelque chose de solitaire, là.
15:24Parce que ça deviendrait vraiment très grave.
15:27Cette déclaration du chef d'État-major des armées,
15:30elle va avoir des lendemains.
15:32Parce que si la commission de la défense
15:34n'est pas informée,
15:35si ces éléments gravissimes
15:37ne sont pas communiqués
15:38aux autorités compétentes
15:40de la représentation nationale,
15:42on est en présence d'un vrai problème.
15:44Alors attendez, Gilbert Collard.
15:46Didier François veut réagir.
15:48Allez-y.
15:49Il a commencé par parler
15:51devant la commission de la défense
15:52il y a 15 jours, je le rappelle,
15:53avant de faire cette déclaration
15:55devant les maires de France.
15:56Et ça a été fait devant les maires de France
15:57parce que, justement,
15:59la décision de la revue stratégique nationale
16:01était dans son point 2.
16:03Et la question de la résilience de la nation,
16:04parce que l'armée, évidemment,
16:07mène les batailles,
16:08mais si c'était des guerres,
16:10ça serait évidemment la nation
16:11qui la mènerait.
16:11Et que donc, de ce point de vue-là,
16:13la question de l'implication
16:15de nos structures,
16:16que sont les mairies
16:17et les conseils régionaux,
16:19est fondamentale.
16:19C'est pour ça que, dans ce cadre-là,
16:21de la même manière que le SGDSN
16:23gère en ce moment
16:25la réorganisation
16:26de l'ensemble des structures,
16:27comme c'était le cas
16:28avant la chute du mur,
16:29en 89,
16:30que nous, maintenant,
16:31ça a l'air tout ça,
16:31a l'air très nouveau.
16:33Mais enfin, on a tous connu ça
16:34les plus vieux
16:34à l'époque de la guerre froide.
16:36En fait, c'est quand même...
16:37On est aussi un peu en train
16:39de parler de la pluie qui mouille.
16:40Donc, pardon,
16:42je donne le micro à Ulysse Gosset,
16:43mais vous avez entendu,
16:45Gilbert Collard,
16:45les parlementaires,
16:46effectivement,
16:47on se souvient aussi
16:48des mots du chef d'état-major
16:48des armées devant les parlementaires.
16:50Ils sont au courant.
16:51Non.
16:52Non.
16:53Est-ce que vous pouvez m'affirmer
16:54que les éléments
16:56que le chef d'état-major des armées
16:57prétend détenir,
16:59je le sais par les éléments
17:00auxquels j'ai accès,
17:02est-ce que ces éléments
17:03ont été communiqués
17:04aux membres de la commission
17:05de la défense ?
17:06Ils sont tenus au secret.
17:07Ils sont tenus au secret.
17:08Devant la commission
17:10de la défense,
17:12le chef d'état-major a dit
17:13« Mon premier objectif,
17:16c'est de préparer
17:16les armées françaises
17:18à un choc
17:19dans les trois
17:20ou quatre années qui viennent. »
17:22C'est mon objectif.
17:23Donc, il l'a dit clairement
17:23et on n'a pas
17:24toutes les informations
17:25de la commission de défense,
17:26évidemment,
17:27mais il est clair
17:28que les députés
17:29comme les sénateurs français
17:30sont prévenus de ce risque.
17:33Et par ailleurs,
17:33en ce qui concerne
17:34le chef de l'État,
17:35n'oublions pas
17:35qu'à plusieurs reprises,
17:37Emmanuel Macron
17:37a prévenu
17:38les Français
17:39de la situation internationale
17:40à laquelle nous faisons face
17:42et notamment
17:43le 13 juillet dernier,
17:44lors du discours
17:45à la veille du 14 juillet,
17:46il a dit
17:46« Jamais depuis 1945,
17:49les risques
17:49pour la liberté
17:50de l'Europe
17:51n'ont été aussi grands. »
17:52Donc, il a prévenu
17:53et souvenons-nous quand même
17:54qu'il y a à peine 48 heures,
17:56le chef de l'État a dit
17:57« Nous allons livrer
17:58100 rafales à l'Ukraine,
18:00non pas simplement
18:01pour permettre à l'Ukraine
18:02d'avoir une grande armée,
18:03une flotte aérienne
18:04consistante
18:04avec les armées suédoises,
18:06etc.,
18:06mais parce que c'est la sécurité
18:08et la stabilité de l'Europe
18:09qui est en jeu
18:10et il faut préparer
18:11justement une force
18:12suffisamment conséquente
18:13pour dissuader
18:14la Russie
18:15d'aller plus loin
18:16que l'Ukraine.
18:17Bastien Lachaud,
18:17vous êtes membre
18:18de la commission défense.
18:19Vous avez été mis au courant
18:21de ces éléments ?
18:23Nous n'avons absolument
18:24en aucun cas
18:26jamais accès
18:27aux éléments
18:27classés secret défense.
18:29Donc, il est évident
18:30que vu que le général
18:32s'exprime
18:34en parlant d'éléments,
18:36j'imagine, classifiés,
18:37non, nous n'y avons pas accès.
18:39Par contre,
18:39ce qui est certain,
18:40c'est que tant
18:41dans son discours
18:42devant la commission
18:43de la défense
18:44où il nous a dit
18:44qu'en effet,
18:45il pensait qu'il y aurait
18:46une guerre d'ici
18:47trois à quatre ans
18:48qu'aujourd'hui,
18:49le général n'est pas
18:50dans son rôle.
18:52Le rôle d'un chef
18:53d'état-major,
18:54le rôle des autorités
18:55militaires dans ce pays,
18:57c'est de conseiller
18:58et d'obéir
18:59aux autorités civiles.
19:01En aucun cas
19:02d'affoler la population.
19:04Parce que là,
19:05ce qu'a fait le général,
19:06c'est qu'il a affolé
19:07la population.
19:07Et là, vous allez avoir
19:08les bottes russes,
19:10etc.,
19:10qui vont se faire un plaisir
19:11de couper l'extrait
19:12et de nous expliquer
19:14pendant...
19:14Et on va voir
19:15des centaines de...
19:16Il les affole
19:16ou il les fait prendre
19:17conscience ?
19:17Non, il les affole.
19:18Parce que le rôle
19:19de l'armée,
19:20en fait, c'est quoi ?
19:21C'est de défendre
19:22le territoire national
19:23et la population.
19:24Et là, ce qu'il explique,
19:25c'est qu'avec les armées,
19:27on va faire mourir
19:28nos enfants.
19:29C'est le contraire
19:30de ce qu'il devrait.
19:32C'est pas vraiment
19:32ce qu'il dit.
19:33Rachel Binass.
19:33Il se trouve qu'aujourd'hui,
19:38hasard du calendrier,
19:40j'ai eu la chance
19:41de passer une journée
19:42avec le chef d'état-major
19:43de l'armée de terre.
19:45Un homme formidable,
19:46Pierre Schill,
19:47auteur d'un livre
19:47tout aussi formidable
19:48que lui,
19:49Le sens du commandement.
19:51Cet homme qui est très près
19:51de ces hommes,
19:53de ces soldats.
19:54C'est pas quelqu'un
19:55qui considère
19:55que ces soldats,
19:56c'est de la chair à canon
19:57ou qu'on envoie
19:58comme ça
19:59les enfants
20:01se faire massacrer
20:01loin de là.
20:02Il a eu des mots
20:03extrêmement clairs.
20:04Vous les retrouvez
20:04dans l'entretien de Marianne
20:06dès demain en kiosque.
20:08Et des mots extrêmement clairs
20:09qu'il faut pouvoir entendre.
20:11Il a dit,
20:11il n'est pas le seul,
20:12ça fait écho
20:12à ce qui a été dit,
20:14c'est que son rôle
20:15n'est pas,
20:17son premier rôle,
20:18ce n'est pas d'entrer en guerre,
20:19de mener la guerre.
20:20C'est d'empêcher
20:21qu'elle arrive.
20:21D'empêcher qu'elle arrive
20:22et de répondre
20:23aux signaux,
20:24aux signaux test
20:25qui sont envoyés
20:25par l'ennemi.
20:27Il faut pouvoir l'entendre
20:27parce que j'entends
20:28qu'on n'est pas forcément
20:29certains de considération
20:31pour l'institution.
20:32Mais il faut avoir
20:33un minimum de respect
20:33parce qu'il s'agit là
20:34de militaires de carrière.
20:36Il ne s'agit pas
20:36d'envoyer comme ça
20:37les Français
20:38se faire massacrer
20:39loin de là.
20:40Il s'agit,
20:41et je les ai rencontrés,
20:42ces hommes,
20:42j'ai pu passer
20:43toute la journée
20:44avec les régiments.
20:46Moi, ça fait 8 ans.
20:47Bravo.
20:48Félicitations.
20:49J'aurais aimé
20:49que vous en reteniez
20:49peut-être davantage
20:50parce que moi,
20:51en une journée,
20:51j'ai l'impression
20:52d'avoir bien mieux compris
20:53les messages
20:53que vous en 8 ans.
20:55Le pouffet de rire,
20:56c'est un sujet
20:56extrêmement sérieux.
20:57Et je vais terminer,
20:58il n'y a aucun problème.
21:00Et je vais terminer
21:01parce que je ne vous ai pas coupé.
21:02J'aimerais bénéficier
21:03de la même...
21:04Vous m'avez coupé.
21:05Allez-y, Rachel Binès.
21:06Vous en remettrez.
21:07J'aimerais terminer là-dessus.
21:09Ce sont des militaires
21:10qui sont de carrière,
21:12qui sont extrêmement
21:13attachés à leur fonction,
21:14qui sont prêts
21:15à engager leur vie,
21:17leur corps,
21:18pour un pays.
21:19Il fut une époque...
21:21Le procès n'est pas le vôtre.
21:24N'ayez pas peur.
21:25Il fut une époque
21:26où les intellectuels,
21:27notamment de gauche,
21:28engageaient leur corps
21:29pour leurs idées.
21:30Ce temps-là est révolu.
21:31Ces hommes-là
21:32engagent leur corps
21:33et consacrent leur vie
21:34à un pays,
21:35c'est le nôtre.
21:36Ils sont prêts
21:36à mourir pour nous.
21:37Et il faut avoir
21:38un minimum au moins
21:39de respect
21:40pour la fonction
21:41qui est la leur
21:41et ne pas instrumentaliser
21:43les propos du chef
21:44qui est le leur.
21:45Tout simplement.
21:46Mais en fait,
21:48on vit dans un autre monde.
21:51là,
21:53ce qui est en jeu,
21:54ce n'est pas la question
21:54de l'engagement des militaires.
21:56La question,
21:56c'est quel est le rôle
21:58d'un chef d'État-major ?
22:00Il doit conseiller
22:01le pouvoir politique.
22:02Ce n'est pas lui
22:03qui détermine
22:04quels sont nos ennemis
22:05et ce n'est pas lui
22:06qui détermine
22:06quels sont nos alliés.
22:08C'est le pouvoir politique
22:09qui le fait.
22:10Aujourd'hui,
22:11nous ne sommes pas en guerre
22:12avec la Russie.
22:12C'est parce qu'il a dit.
22:14Je n'ai pas dit
22:15qu'il avait dit ça.
22:16Il dit que nous allons
22:17être en guerre
22:17avec la Russie.
22:18Il a dit que nous devons
22:20nous préparer à...
22:20Il n'a jamais dit ça.
22:24Non, ce n'est pas vrai.
22:25Quand il dit
22:25que nous devons nous préparer
22:26à un choc dans trois ans,
22:28c'est qu'il anticipe
22:28qu'il n'y a pas un choc
22:29dans trois ans.
22:30Je vais vous lire.
22:31Le vrai problème,
22:32c'est le positionnement
22:33du chef d'État-major.
22:35Et c'est ce que dit
22:36Jean-Luc Mélenchon.
22:37On va lire ce qu'il a mis
22:39sur les réseaux sociaux
22:39sur X.
22:41Jean-Luc Mélenchon,
22:42ça va apparaître
22:43tout de suite.
22:44Il exprime son désaccord total
22:46avec le discours du chef
22:47d'État-major des armées.
22:49Ce n'est pas à lui
22:49d'aller inviter les maires
22:51ni qui que ce soit
22:51des préparations guerrières
22:53décidées par personne,
22:54ni le président,
22:55ni le gouvernement,
22:55ni le parlement,
22:56ni à prévoir des sacrifices
22:58qui seraient la conséquence
22:59de nos échecs diplomatiques
23:00sur lesquels son avis public
23:02n'a pas été demandé.
23:04Où est passé
23:04le président Macron ?
23:06Pourquoi permet-il cela ?
23:07Didier François,
23:08est-ce qu'il outrepasse
23:09son rôle, le général ?
23:10Non, pour une raison simple,
23:12mais d'ailleurs,
23:12Jean-Luc Mélenchon le sait,
23:14je pense que Bastien Lachaud aussi
23:15parce qu'il travaille,
23:17a d'abord, lui,
23:18fait la première intervention
23:19qui donnait le cadre
23:20de l'intervention
23:21du chef d'État-major des armées
23:23qui était le 13 juillet
23:24au soir dernier,
23:26où il a présenté
23:26dans son discours aux armées
23:28justement la revue
23:29nationale stratégique 2025
23:31dans laquelle il explique
23:33le cadre qui est le cadre fixé,
23:36qui est ce fameux scénario
23:38d'engagement majeur avant 2030,
23:41qui d'ailleurs n'est pas
23:42une prédiction,
23:43comme vous le savez,
23:44mais qui est le fait
23:45que les armées doivent être prêtes
23:47en répondant à ce défi-là
23:49à pouvoir finalement réagir
23:52à toutes les formes
23:54de risques réels
23:57qui pourraient arriver.
23:58Donc le schéma d'engagement majeur
24:01de la revue nationale stratégique
24:03mis en avant par le président
24:04est décliné par le chef
24:06d'État-major des armées
24:06et c'est ça qu'il a fait.
24:07Il a fait une première déclinaison
24:09devant les députés
24:13dans la commission
24:14qui a déjà fait effectivement
24:15un petit peu agité le landerneau.
24:18Là, il vient de faire
24:18la deuxième partie,
24:19la deuxième déclinaison
24:20devant les maires.
24:21Pourquoi ?
24:22Parce que le point numéro 2,
24:23ce que j'expliquais tout à l'heure
24:24de la revue nationale stratégique
24:25est l'organisation
24:26de la résilience
24:28de la nation
24:29avec les maires,
24:30les conseils généraux,
24:31les administrations,
24:31etc.
24:32Il y en aura d'autres,
24:34donc on va se revoir
24:34et on va se redire
24:36les mêmes trucs.
24:36Il n'y a pas de sujet
24:37jusqu'à ce que ça rentre.
24:38Mais en fait,
24:40il est effectivement
24:41dans son rôle
24:41de préparation.
24:43De la même manière
24:43que par exemple
24:44les armées aujourd'hui
24:45ont travaillé...
24:46Vous n'êtes pas du tout ?
24:46Non, pas du tout.
24:48Pas du tout.
24:48Mais c'est son boulot
24:49de préparer ces trucs-là.
24:50Oui, c'est son boulot
24:50de le préparer,
24:51pas d'avoir le discours politique
24:53dessus.
24:53Bien sûr que non,
24:54parce que...
24:55Soyons clairs.
24:56Écoutez...
24:57Attendez, attendez,
24:59chacun son tour,
25:00chacun son tour.
25:01À partir du moment
25:02où un général,
25:04cinq étoiles,
25:05en uniforme,
25:06a exprimé son avis,
25:08il n'y a plus de place
25:09pour le débat politique.
25:11Parce qu'il est compétent,
25:13parce que c'est lui
25:14qui a la connaissance,
25:15c'est lui le sachant,
25:16et donc ça tue
25:17le débat démocratique.
25:19Rappelez-vous
25:19quand il y a eu
25:20ce drame au Mali,
25:21quand deux hélicoptères
25:22se sont...
25:24Français se sont rentrés dedans
25:25et qu'il y a eu
25:26nos plus grosses pertes
25:28en une seule fois au Mali.
25:30Il y a eu un début
25:31de débat démocratique
25:33pour la première fois
25:33depuis le lancement de Barkhane,
25:35qui était l'opération militaire,
25:37sur est-ce que nous avons
25:38raison d'y être ?
25:39Il y a eu un début
25:40de débat démocratique.
25:41Mais là,
25:41il ne lance pas de guerre.
25:42Laissez-moi terminer.
25:43Et le pouvoir politique
25:45a envoyé le général Lecointre,
25:47chef d'état-major
25:48des armées à l'époque,
25:49en grand uniforme,
25:50cinq étoiles,
25:51expliqué,
25:51nous devons y être.
25:53Et le débat démocratique
25:54s'est arrêté immédiatement.
25:56Le prise de parole
25:57par des généraux
25:58entraîne la fin
26:00du débat démocratique.
26:01Parce qu'un député d'opposition,
26:02quand il va dire
26:03je ne suis pas forcément d'accord
26:04avec l'opinion militaire
26:07choisie par la majorité politique,
26:10à partir du moment
26:10où elle est appuyée
26:11par un chef d'état-major
26:13qui est aux ordres
26:14de cette même autorité politique,
26:16et bien,
26:16et qui l'a confiée quand même.
26:17– Alors attendez,
26:18il y a d'autres réactions.
26:19– C'est parmi les connaissances.
26:20– Enfin, honnêtement,
26:21et lui et son prédécesseur,
26:22et par ailleurs,
26:23ce n'est pas les seuls,
26:23parce qu'on a eu l'expression
26:25de l'ensemble
26:26des chefs d'état-major européens
26:27et des renseignements européens.
26:28– Je suis d'accord,
26:29mais je vais reprendre
26:30quelque chose
26:30que vous aviez dit tout à l'heure.
26:31– Et ensuite,
26:31on va regarder d'autres réactions.
26:33– Il y a en ce moment
26:33une guerre hybride.
26:35Et je pense
26:36que notre pays
26:37aurait beaucoup plus à gagner
26:39à se préparer
26:40et à répliquer
26:41sur cette guerre hybride.
26:43– Et qu'est-ce que vous croyez
26:44qui est fait ?
26:44– Il n'y a absolument pas le cas.
26:46– Ce n'est pas le cas.
26:46– Non, ce n'est pas le cas.
26:47– C'est l'une des missions
26:48essentielles de l'armée.
26:48Je voudrais dire un mot
26:49sur le chef d'état-major.
26:50Le chef d'état-major,
26:52formellement,
26:52n'a pas pour mission
26:53effectivement de s'adresser
26:54aux Français
26:55de façon formelle.
26:57Son premier rôle,
26:58c'est de conseiller
26:58le chef de l'État,
26:59effectivement,
27:00c'est de préparer les forces
27:01à d'éventuelles interventions
27:02et c'est d'organiser
27:03les interventions
27:04des forces armées.
27:04– En coulisses, donc.
27:05– C'est l'échec d'état-major
27:05des armées.
27:06– Mais, j'ajoute, s'il vous plaît,
27:07j'ajoute,
27:08les forces armées
27:08si vous le souhaitez.
27:09– Non, mais oui.
27:10– Mais j'ajoute
27:11que l'une de ses missions aussi,
27:12c'est d'informer les Français
27:13des enjeux
27:15auxquels il fait face
27:17et dans une société ouverte
27:19comme la société française,
27:21il est bon que les militaires
27:22puissent avoir un dialogue direct
27:24avec les citoyens
27:25sous forme d'adresse aux maires,
27:27sous forme de rencontres,
27:28comme le font d'ailleurs
27:29les armées régulièrement.
27:30Elles sont au contact
27:31de la population
27:32et je trouve extrêmement sain
27:33qu'on n'ait pas une armée
27:34qui soit la grande muette
27:35mais au contraire
27:35une armée qui s'exprime
27:37et qui disent
27:38quelles sont les choses,
27:39quels sont les risques
27:39et qui, lorsqu'ils en ont le sentiment,
27:42disent aux Français
27:42eh bien oui,
27:43il y a un problème
27:44de prise de conscience aujourd'hui.
27:46Et si les Français aujourd'hui
27:47n'ont pas vraiment conscience
27:48des dangers de demain,
27:50pourquoi ne pas permettre
27:51aux chefs d'état-major
27:52de leur dire ?
27:53– De s'exprimer
27:53et de leur transmettre le message.
27:54Beaucoup de réactions,
27:55notamment Éric Ciotti.
27:56On va regarder
27:57ce que dit Éric Ciotti
27:59sur les réseaux sociaux ce soir.
28:01Discours apocalyptique
28:02et anxiogène
28:04du chef d'état-major des armées
28:05au Congrès des maires.
28:06Non, les Français
28:07ne doivent pas être prêts
28:08à perdre leurs enfants.
28:09Dire cela est irresponsable
28:11et dangereux.
28:12Réaction aussi
28:13à gauche,
28:14Fabien Roussel,
28:16le patron communiste.
28:18Dangereuse intervention
28:19du chef d'état-major des armées
28:21au Congrès des maires
28:21qui nous demande
28:22d'accepter de perdre
28:23nos enfants.
28:23C'est non.
28:2451 000 monuments aux morts
28:26dans nos communes,
28:27ce n'est pas assez,
28:28oui, à la défense nationale,
28:29mais non au discours
28:30« va-t'en guerre ? »
28:31insupportable.
28:32Je voudrais qu'on réécoute
28:32peut-être ces mots
28:34quand même très forts
28:35du chef d'état-major des armées
28:36devant les maires.
28:37On écoute.
28:37On a tout le savoir,
28:41toute la force économique,
28:43démographique
28:44pour dissuader
28:47le régime de Moscou
28:50d'essayer de tenter
28:52sa chance plus loin.
28:54Ce qu'il nous manque,
28:56et c'est là que vous avez
28:56un rôle majeur,
28:58c'est la force d'âme
28:59pour accepter
29:01de nous faire mal
29:03pour protéger ce que l'on est.
29:05Si notre pays flanche
29:06parce qu'il n'est pas prêt
29:08à accepter
29:09de perdre ses enfants,
29:13parce qu'il faut dire les choses,
29:17de souffrir économiquement
29:19parce que les priorités
29:20iront à de la production
29:23de défense, par exemple.
29:26Si on n'est pas prêt à ça,
29:28alors on est en risque.
29:30Mais je pense qu'on a
29:31la force d'âme.
29:32La France a toujours démontré
29:33sa force d'âme
29:34dans les moments difficiles.
29:36Et là,
29:38on est dans le moment
29:39où il faut en parler.
29:40Il faut en parler
29:40dans vos communes.
29:42Philippe Laurent,
29:43vous êtes vice-président
29:44de l'Association des maires
29:45de France
29:45et maire UDI de Sceaux.
29:47Vous étiez face
29:48au chef d'état-major
29:49des armées hier
29:50lorsqu'il a prononcé
29:51ces mots.
29:53Vous vous y attendiez ?
29:55Le chef d'état-major
29:57des armées
29:57avait été en effet
29:58invité à s'exprimer
29:59par l'Association des maires
30:00de France,
30:01d'ailleurs en application
30:03de la stratégie nationale
30:04de défense
30:05parce qu'en effet,
30:07avant même
30:08que le chef d'état-major
30:09vienne,
30:10il y avait eu
30:11des rencontres
30:11qui ont acté
30:14le fait
30:14que nous souhaitions,
30:15les maires
30:16et également
30:17l'armée,
30:19les armées,
30:19nous souhaitions
30:20renforcer
30:21ce qu'on appelle
30:21le lien
30:22armé-nation
30:23qui existe déjà
30:24mais que nous souhaitions
30:26renforcer
30:26pour toutes les raisons
30:27qui ont été dites.
30:28Donc,
30:28il est venu
30:29à l'invitation
30:30de l'AMF.
30:31Nous n'avions
30:31naturellement pas
30:32le détail
30:33de son discours.
30:35Mais donc,
30:35comment vous avez réagi,
30:36vous,
30:36pardon,
30:37quand Philippe Laurent,
30:38quand vous avez entendu
30:38ces mots
30:39qu'il va falloir accepter
30:40de perdre ses enfants ?
30:41Quelle a été votre réaction
30:42dans la salle ?
30:43C'est un discours.
30:46D'ailleurs,
30:46je note que
30:47lorsqu'il l'a dit,
30:48il était très important
30:50que vous puissiez repasser
30:51cet extrait
30:51parce qu'on voit bien
30:52que lorsqu'il dit ça,
30:54il hésite à un moment donné,
30:55il hésite
30:56et il ne lit pas
30:57son texte.
30:58Je pense qu'il a ajouté
31:00cela pour marquer
31:02l'auditoire.
31:05Et je pense que,
31:06pour ma part,
31:06moi,
31:06je trouve ça
31:07plutôt courageux
31:08parce qu'à un moment donné,
31:10il faut faire bouger
31:12les choses.
31:13Voilà.
31:14Donc,
31:14en tout cas,
31:15beaucoup de maires
31:16que j'ai rencontrés
31:17aujourd'hui,
31:17puisque cet épisode
31:19a eu lieu
31:19hier soir,
31:23le congrès continue,
31:24et donc il y avait
31:25encore beaucoup de maires
31:26évidemment au congrès
31:27aujourd'hui.
31:28Et évidemment,
31:29cette phrase,
31:31mais pas seulement,
31:32l'ensemble de la séquence
31:33a été très commentée
31:35et beaucoup de maires
31:38ont trouvé
31:38ce discours courageux.
31:41Et qu'est-ce que
31:42vous allez en faire,
31:43pardon ?
31:44Qu'est-ce que vous allez
31:45faire de ce discours ?
31:46Est-ce que vous allez
31:47mettre des choses en place ?
31:49Est-ce que vous allez
31:49en parler à vos administrés ?
31:52Oui,
31:52naturellement.
31:53On ne va pas en parler
31:53comme ça.
31:54Il faut d'abord
31:55le préparer.
31:55mais en effet,
31:57nous allons donc
31:58renforcer
32:00ce qui existe déjà.
32:01Vous savez que dans
32:02chaque département,
32:03il y a un délégué
32:04militaire départemental.
32:06Dans chaque commune
32:07de Saint-Ettaï,
32:08il y a un correspondant
32:09défense,
32:09existe déjà.
32:10et je pense que tout ceci
32:12va se mettre en place
32:13progressivement
32:14et que nous allons
32:15organiser en effet
32:16dans nos communes,
32:17en tout cas pour les maires
32:18qui le souhaiteront,
32:19des rencontres,
32:21une pédagogie,
32:23une pédagogie
32:24de la situation
32:24dans laquelle nous sommes,
32:26de la situation
32:26d'une forme de crise
32:28larvée dans laquelle
32:29nous sommes
32:30et qui,
32:31je pense,
32:33il est important
32:34que les maires
32:35soient associés à cela
32:36et qu'ils soient
32:37même acteurs
32:38de cette pédagogie.
32:40C'est notre rôle.
32:41Lorsqu'il y a eu
32:42des crises sanitaires,
32:43on a fait appel
32:44aux maires aussi
32:45pour être sur le terrain
32:48et pour expliquer
32:49les choses.
32:50C'est la même chose
32:51en l'occurrence
32:52et les maires
32:53sont là pour ça aussi.
32:54C'est un de leurs rôles.
32:56Ils sont
32:56le représentant
32:58de l'État
32:58sur leur commune,
33:00sur leur territoire.
33:02Et donc,
33:03vous allez expliquer
33:04aux administrés
33:05la situation
33:06et le message
33:07qu'il vous a transmis.
33:07Merci beaucoup.
33:09On va le faire,
33:10évidemment,
33:10en y en travaillant
33:11avant.
33:12On ne va pas le faire
33:12demain.
33:13On va y travailler
33:14avec les armées.
33:15C'est ce à quoi
33:16nous nous sommes
33:17en effet engagés.
33:18Merci beaucoup.
33:19Merci Philippe Laurent
33:20d'avoir répondu
33:21à nos questions.
33:22Merci à vous aussi
33:23Bastien Lachaud.
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