- il y a 2 jours
Le meurtre du berger
Castellard, août 1991. Pierre Leer, berger respecté du village, est retrouvé mort sur un chemin forestier, exécuté de deux balles dans le dos et une dans la tête. Très vite, les soupçons se portent sur un vieux conflit opposant bergers et chasseurs. Menaces, rivalités, procès : le climat était explosif depuis des années. L’enquête remonte une à une les rancunes, mais rien ne suffit à désigner un coupable. Deux hommes seront jugés, tous deux acquittés. Le mystère reste entier dans ce village coupé du monde.
Un tueur dans le village
Éyguières, 2006. Jessica découvre un matin que sa fille Madison, 5 ans, a disparu. La porte est entrouverte, son lit vide. Une course contre la montre s’engage. La mobilisation est immédiate, les recherches intenses. Mais l’impensable surgit : le corps de Madison est retrouvé, caché dans des sacs-poubelle. Son meurtrier ? Un proche, Julien, un jeune homme instable et obsédé, qui avait tenté de mettre fin à ses jours après son acte. Une affaire bouleversante, sans explication rationnelle.
Vengeance en rase campagne
Grignan, décembre 2010. Un agriculteur tire sur un homme qu’il dit avoir surpris en train de voler des truffes. La victime, Ernest Pardau, père de famille, succombe. L’auteur du tir, Laurent, est connu et soutenu dans tout le village. Mais l’enquête révèle des éléments troublants : arme dissimulée, scène potentiellement maquillée, version floue. Accident ou vengeance déguisée ? Le procès déchaîne les passions dans une région marquée par la méfiance et la peur des vols agricoles.
Castellard, août 1991. Pierre Leer, berger respecté du village, est retrouvé mort sur un chemin forestier, exécuté de deux balles dans le dos et une dans la tête. Très vite, les soupçons se portent sur un vieux conflit opposant bergers et chasseurs. Menaces, rivalités, procès : le climat était explosif depuis des années. L’enquête remonte une à une les rancunes, mais rien ne suffit à désigner un coupable. Deux hommes seront jugés, tous deux acquittés. Le mystère reste entier dans ce village coupé du monde.
Un tueur dans le village
Éyguières, 2006. Jessica découvre un matin que sa fille Madison, 5 ans, a disparu. La porte est entrouverte, son lit vide. Une course contre la montre s’engage. La mobilisation est immédiate, les recherches intenses. Mais l’impensable surgit : le corps de Madison est retrouvé, caché dans des sacs-poubelle. Son meurtrier ? Un proche, Julien, un jeune homme instable et obsédé, qui avait tenté de mettre fin à ses jours après son acte. Une affaire bouleversante, sans explication rationnelle.
Vengeance en rase campagne
Grignan, décembre 2010. Un agriculteur tire sur un homme qu’il dit avoir surpris en train de voler des truffes. La victime, Ernest Pardau, père de famille, succombe. L’auteur du tir, Laurent, est connu et soutenu dans tout le village. Mais l’enquête révèle des éléments troublants : arme dissimulée, scène potentiellement maquillée, version floue. Accident ou vengeance déguisée ? Le procès déchaîne les passions dans une région marquée par la méfiance et la peur des vols agricoles.
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00:00:00Crimes s'installe ce soir dans les villages du sud-est de la France.
00:00:04Si nous sommes installés là, ce soir, c'est que nous allons vous raconter
00:00:07trois histoires, trois faits divers qui se sont déroulés dans les villages du sud-est de la France.
00:00:24Le matin du 17 août 1991, le village de Castellar,
00:00:28perché dans les montagnes, va vivre un véritable drame.
00:00:32Pierre le berger est retrouvé mort à côté de sa moto sur un chemin forestier qui mène aux alpages.
00:00:37Il a été abattu de deux balles dans le dos et une dans la tête.
00:00:40Très vite, une rumeur circule dans le village.
00:00:42Tout se désigne un seul et même clan, celui des chasseurs.
00:00:46Pourquoi en aurait-il voulu au berger du village et qui a fait le coup ?
00:00:50Plongé dans les coulisses de cette extraordinaire enquête
00:00:53qui va voir s'affronter pendant plusieurs années
00:00:55au sein d'un même village, deux clans, celui des chasseurs et celui du berger.
00:00:59Certains vont me dire, mais Pierre, si ça continue comme ça,
00:01:05il va effectivement prendre un coup de fusil et de la chevrotine dans le dos.
00:01:10À Aiguère, dans les bouches de Rhône, la vie de Jessica, mère de famille, va soudain basculer dans l'horreur.
00:01:16Nous sommes le 6 mai 2006.
00:01:17Au réveil, elle s'aperçoit avec stupeur que sa petite fille, Madison, 5 ans et demi, est introuvable.
00:01:22Elle n'est plus dans sa chambre et personne ne l'a vue dans le quartier.
00:01:25Plus préoccupant encore, la porte de sa maison est entre-ouverte.
00:01:29Alors que s'est-il passé ?
00:01:30Et qui a pu s'introduire chez eux en pleine nuit ?
00:01:33C'est le début d'une incroyable mobilisation au sein de ce village
00:01:36où tout le monde garde l'espoir de retrouver la petite Madison vivante.
00:01:41Tout le monde était un peu concerné par le drame de cette petite qu'on connaissait tous.
00:01:44Le 20 décembre 2010, la gendarmerie de Grignan dans la Drôme va recevoir un étrange coup de fil.
00:01:50Un agriculteur d'une trentaine d'années qui habite la commune
00:01:52explique avoir tué un rôdeur sur son champ alors qu'il lui volait des truffes.
00:01:57Se sentant menacé, il aurait sorti son arme et tiré dans l'obscurité.
00:02:01Alors que s'est-il précisément passé cette nuit-là ?
00:02:03Un homme est-il vraiment mort pour avoir tenté de voler des truffes ?
00:02:07Voici l'histoire d'une guerre qui fait rage entre trufficulteurs et rôdeurs
00:02:10à l'approche des fêtes de fin d'année.
00:02:12Il a commis un geste irréparable, un geste grave, un geste qu'il n'aurait pas dû commettre.
00:02:18Mais je ne peux pas employer ce mot de tueur pour Laurent.
00:02:20Pour moi, c'est impossible.
00:02:22Nous allons vous raconter cette histoire qui s'est déroulée au mois d'août 1991.
00:02:30Pierre, le berger de Castellar, est retrouvé mort sur un chemin forestier.
00:02:34Rapidement, les soupçons vont se porter vers les chasseurs du village.
00:02:37Car depuis des années, dans ce village, il existe une guerre entre les chasseurs et les bergers.
00:02:43Voici ce document pour crime.
00:02:44Dans l'affaire qui va suivre, vous allez découvrir le guet-apens tendu au berger de Castellar.
00:03:05Depuis plus de 20 ans, cette saga judiciaire hante les rues du village.
00:03:11Cet assassinat divise et traumatise encore aujourd'hui tous les Castellarrois.
00:03:15Certains vont me dire, mais Pierre, si ça continue comme ça, il va effectivement prendre un coup de fusil et de la chevrotine dans le dos.
00:03:27Nous sommes à Castellar, un village de 600 habitants, accroché au balcon de la Méditerranée.
00:03:42À deux pas de menton et de la frontière italienne, les Castellarrois sont fiers du passé médiéval de leur commune,
00:03:49mais aussi jaloux de leurs secrets.
00:03:51Des gens finalement qui vivent dans un village de montagne tel qu'on le connaît,
00:03:58un village qui ressemblerait assez précisément à ces villages que l'on trouve en Corse, à l'intérieur du Maquis,
00:04:05où l'ambiance est assez froide, est assez glaciale.
00:04:11La journée s'annonce belle, ce samedi 17 août 1991.
00:04:15Mais aux premières heures du jour, une scène inhabituelle vient déjà perturber la tranquillité des lieux.
00:04:26À 6h du matin, un passant déboule dans ce village en criant « un homme est à terre, un homme est à terre ».
00:04:34Au pied du village, le passant affolé croise Francis, un habitant de Castellar.
00:04:40« Il me dit qu'il était en moto et il a dû tomber. Il est là-bas, à travers de la... Il ne bouge plus. Pour moi, il est mort ».
00:04:51Francis a un pressentiment.
00:04:54Et si c'était son fils, Pierre, qui avait eu un accident ?
00:04:58L'homme hébergé. Et c'est en moto qu'il rejoint ses troupeaux dans les alpages.
00:05:03Le cœur serré, Francis se précipite vers le chemin de montagne où a eu lieu le drame.
00:05:08Il y parvient en même temps que les pompiers.
00:05:13Et c'est bien son fils qui gît là.
00:05:17« Quand j'ai vu de la manière que ça se présentait, j'ai dit « Ne touchez rien. Laissez, ce n'est pas un accident. »
00:05:24Elle me dit « Qu'est-ce que vous avez... » J'ai dit « Voyez bien voir de l'auto. »
00:05:27Je lui ai dit « Ce n'est pas en tombant qu'il s'est fait mal. »
00:05:29De nombreux trous de chevrotine ont percé le dos et le crâne de la victime.
00:05:35Pierre est mort. Son père l'a vu. Immédiatement.
00:05:38Il comprend très vite.
00:05:41Et il va ramasser les morceaux de son fils, les morceaux de sa tête.
00:05:47L'épouvante vient de s'installer dans la vie de ces gens paisibles.
00:05:52À 33 ans, Pierre le Berger était une figure ensoleillée de Castellar.
00:05:57On l'a pourtant abattu au petit matin sans aucune explication.
00:06:02Mais qui donc est à l'origine de ce drame ?
00:06:05Et surtout, pourquoi ?
00:06:10Il est un peu plus de 7 heures du matin, ce 17 août 1991,
00:06:19lorsque les gendarmes découvrent la scène de crime du berger de Castellar.
00:06:23Les premières constatations ne laissent aucun doute.
00:06:28Pierre s'est fait tirer dans le dos alors qu'il passait sur sa moto.
00:06:34Deux coups de chevrotine dans le dos.
00:06:36Il a quand même 11 impacts.
00:06:40Ces impacts n'ont sans doute pas entraîné la mort.
00:06:43C'est en tout cas ce qu'affirme le médecin légiste.
00:06:48Le légiste nous a dit
00:06:50« Votre fils a eu le temps de voir son assassin.
00:06:56Il a eu le temps de se tourner.
00:06:58Ce qui expliquerait pourquoi
00:07:00le troisième coup qui a fait éclater sa tête
00:07:05a été tiré à 30 cm. »
00:07:11Deuxième constatation des gendarmes,
00:07:13l'endroit où a été abattu le berger
00:07:15a été choisi avec soin par le tireur.
00:07:19Sur ce chemin, le berger devait ralentir
00:07:21pour passer ce virage en moto
00:07:23avant de remettre les gaz.
00:07:30On est certain dans cette affaire
00:07:32qu'il s'agit d'un assassinat
00:07:34puisqu'il y a des traces d'attente
00:07:36que les gendarmes ont relevées
00:07:38le jour de l'assassinat de Pierre Lesquera.
00:07:41On est certain que le ou les tueurs
00:07:46ont attendu Pierre Lesquera.
00:07:49Et on l'a sans doute attendu là
00:07:52depuis la veille.
00:07:54Des voisins de l'endroit
00:07:55en témoignent spontanément
00:07:57auprès des enquêteurs.
00:08:00À 11h du soir,
00:08:02des témoignages sont de personnes
00:08:04qui ont vu des gens qui allumaient
00:08:06des cigarettes ou tout au moins
00:08:08qui faisaient fonctionner un briquet
00:08:09à Saint-Joseph où Pierre a été tué.
00:08:11C'est habituellement vers 23h
00:08:15que Pierre remontait dans les montagnes
00:08:17pour surveiller ses troupeaux.
00:08:20Mais cette nuit-là,
00:08:21le 16 août 1991,
00:08:23il a décidé de rester dormir au village
00:08:25auprès de sa femme
00:08:27et de sa fille,
00:08:28âgés de 6 ans.
00:08:29Puisqu'il n'était pas monté
00:08:34à 11h du soir,
00:08:35automatiquement,
00:08:36il allait monter
00:08:36le lendemain matin à 6h.
00:08:39Les gendarmes ont conclu
00:08:41que le tueur aurait attendu
00:08:43sa victime toute la nuit.
00:08:45Ils devinent également
00:08:46par où le tueur a pu fuir
00:08:48après l'assassinat.
00:08:51Le chemin de chute
00:08:52est parfaitement déterminé
00:08:53dans le dossier.
00:08:54Ce chemin descend tout droit
00:09:10de la colline
00:09:10à travers la garrigue
00:09:12avant de remonter vers le village
00:09:14et se perdre
00:09:15dans les rues de Castellar.
00:09:17Mais les constatations
00:09:18des enquêteurs
00:09:19s'arrêtent là.
00:09:21La moto du berger
00:09:22n'est pas analysée.
00:09:23Pas plus qu'on ne recherche
00:09:24les traces
00:09:25qu'aurait pu laisser
00:09:26le meurtrier.
00:09:31Personne n'a jamais vu
00:09:32de scène de crime
00:09:33aussi peu exploité.
00:09:34Les gendarmes,
00:09:35puisqu'il s'agit d'eux,
00:09:35ne ramassent rien.
00:09:37Ils ne trouvent rien.
00:09:39Il n'y a aucun relevé
00:09:40qui est effectué
00:09:41par les services
00:09:42de gendarmerie.
00:09:43Et c'est un promeneur
00:09:45solitaire
00:09:46qui va ramasser
00:09:48des douilles
00:09:49sur le chemin.
00:09:50Ces deux douilles,
00:09:52ce promeneur
00:09:52les ramène
00:09:53quelques heures plus tard
00:09:54à la gendarmerie
00:09:55de Menton.
00:09:56Il s'agit de cartouches
00:09:58Winchester
00:09:58de 16 mm.
00:10:00Les légistes
00:10:01sont formelles,
00:10:02c'est bien elles
00:10:03qui ont été utilisées
00:10:05contre pierre.
00:10:08Le calibre 16,
00:10:09c'est une cartouche
00:10:11qui est un peu plus petite
00:10:12que le calibre 12
00:10:13qui est utilisé
00:10:14la plupart du temps
00:10:14par les chasseurs
00:10:15et qui est pratiquement
00:10:16plus utilisé maintenant.
00:10:17Très à la mode
00:10:19dans les années 60,
00:10:20ce 16 mm
00:10:21pourrait être
00:10:22le vieux fusil
00:10:23d'un chasseur
00:10:24à la retraite.
00:10:26Voilà qui ouvre
00:10:26une première piste.
00:10:28Se pourrait-il
00:10:29que pierre
00:10:30se soit disputé
00:10:31avec un ancien
00:10:32du village ?
00:10:34Pourquoi
00:10:34lui a-t-on monté
00:10:35ce guet-tapen ?
00:10:36Qui pouvait le haïr
00:10:39au point de vouloir
00:10:40le supprimer ?
00:10:42Ce 17 août 1991,
00:10:52Castellar s'apprête
00:10:53à célébrer
00:10:54la Saint-Bernard,
00:10:56patron de la commune.
00:10:58Mais la fête
00:10:58est annulée,
00:10:59l'assassinat de pierre,
00:11:01le berger,
00:11:02bouleverse les villageois.
00:11:04Vous avez des histoires
00:11:05de quelqu'un en bas,
00:11:06vous donnez
00:11:07deux coups de poing
00:11:07dans la figure,
00:11:08mais vous n'avez pas
00:11:08tué quelqu'un quand même.
00:11:09Je ne sais pas moi.
00:11:12Tout le monde
00:11:14se connaît
00:11:15dans ce village
00:11:16de Provence
00:11:16et pierre
00:11:18y était apprécié.
00:11:21Pour moi,
00:11:21ça a toujours été
00:11:21un grand soleil.
00:11:22C'était un gars
00:11:23qui était franc,
00:11:23qui était entier,
00:11:25qui était très cultivé,
00:11:25il était curieux
00:11:26de beaucoup de choses.
00:11:29Pierre n'est pas né ici,
00:11:31mais à Monaco,
00:11:32où son père
00:11:32était carabiné
00:11:33dans la garde princière.
00:11:35Mais s'il a passé
00:11:36sa jeunesse
00:11:37dans la principauté,
00:11:38tous ses loisirs
00:11:39étaient à Castellar,
00:11:41la terre
00:11:41de ses ancêtres.
00:11:44Dès qu'il avait
00:11:45un moment de vacances,
00:11:46lui,
00:11:46ce qui l'a tiré,
00:11:47c'était la montagne.
00:11:49La montagne,
00:11:51les troupeaux,
00:11:52la nature,
00:11:53Pierre,
00:11:54c'est sa vie.
00:11:55Aussi,
00:11:55après un BTS agricole,
00:11:57il décide d'installer
00:11:58à Castellar,
00:11:59sa bergerie.
00:12:00Nous sommes en 1982,
00:12:03Pierre a 24 ans.
00:12:05Au tout départ,
00:12:07il avait 200 ou 250 mères
00:12:11qui n'étaient pas
00:12:12de meilleure qualité.
00:12:13Il a affiné la race
00:12:14et il s'est trouvé
00:12:16avec un millier de bêtes.
00:12:19Il crée non seulement
00:12:20un bel élevage,
00:12:21mais surtout,
00:12:22surtout,
00:12:23il prend de la place.
00:12:25Il prend de la place
00:12:25parce que,
00:12:26bien évidemment,
00:12:27que cette réussite
00:12:28qu'il a conquis,
00:12:30qu'il a installée,
00:12:31c'est une réussite
00:12:32qui va commencer
00:12:33à déranger certains.
00:12:36Ces gens qu'il dérange,
00:12:38ce sont avant tout
00:12:38ses voisins les plus proches.
00:12:40Une famille
00:12:41qui compte dans le village.
00:12:43Entre lui et eux,
00:12:44les inimitiés sont notoires
00:12:46et les gendarmes
00:12:47sont bien placés
00:12:48pour le savoir.
00:12:52Il y a des affaires
00:12:54de violence,
00:12:55de menaces,
00:12:56il y a des mains courantes,
00:12:58il y a des procès
00:13:00et les enquêteurs
00:13:01seraient aveugles
00:13:02parce qu'ils ne sentaient pas
00:13:03qu'entre Pierre Lesquira
00:13:05et certains membres
00:13:07de la famille
00:13:07de Montréal,
00:13:08les choses vont
00:13:09de plus en plus mal.
00:13:12Les histoires
00:13:13ont commencé
00:13:14dès 1985
00:13:15par une affaire
00:13:16de droit de passage
00:13:17sur le chemin
00:13:18de l'Orméa
00:13:19qui dessert
00:13:20la bergerie de Pierre
00:13:21et la maison
00:13:22de Denis,
00:13:23un ami du berger.
00:13:26Concrètement,
00:13:28il fallait passer
00:13:28par un chemin,
00:13:30un chemin
00:13:30qui était
00:13:31la propriété privée
00:13:33du clan.
00:13:33Alain,
00:13:36Paul
00:13:36et Joël,
00:13:37les trois frères
00:13:38de cette famille,
00:13:39n'apprécient pas
00:13:40que l'on traverse
00:13:41leur terrain.
00:13:42Ils choisissent donc
00:13:43d'employer
00:13:43les grands moyens.
00:13:45après,
00:13:48ils avaient fait
00:13:48effondrer la piste
00:13:49pour plus qu'on passe.
00:13:51Donc après,
00:13:52ça s'était passé
00:13:52au tribunal,
00:13:53il y a eu des dommages
00:13:54à intérêt.
00:13:55Ce conflit
00:13:56de voisinage
00:13:57a lancé
00:13:58les hostilités
00:13:59entre le berger
00:13:59et cette famille
00:14:00influente
00:14:01de Castellar.
00:14:05On peut dire
00:14:06un clan
00:14:06qui tient tout.
00:14:07Il tient
00:14:07les associations
00:14:08du village,
00:14:10il tient
00:14:10le présbytère,
00:14:12il tient
00:14:12l'association
00:14:13des pompiers
00:14:14du village,
00:14:16ils tiennent
00:14:16beaucoup,
00:14:17beaucoup de choses.
00:14:17En fait,
00:14:17ils sont un peu
00:14:18les chefs de réseau.
00:14:19Mais surtout,
00:14:20surtout par-dessus tout,
00:14:22ils sont
00:14:22les chefs
00:14:24de la chasse,
00:14:26les chefs
00:14:26des fusils.
00:14:28Et quand on disait
00:14:29voilà les trois fusils,
00:14:30on savait très bien
00:14:31de qui on parlait.
00:14:33Les trois fusils
00:14:34ne sont autres
00:14:35qu'Alain,
00:14:36Paul et Joël,
00:14:38les patrons
00:14:38de la société
00:14:39de chasse
00:14:40de Castellar.
00:14:41Et c'est à ce titre
00:14:42qu'ils s'opposent
00:14:43le plus violemment
00:14:44aux bergers.
00:14:47En réalité,
00:14:48les troupeaux
00:14:49de brebis
00:14:50font fuir
00:14:50les sangliers
00:14:51et effacent les traces
00:14:52et ça,
00:14:53ça déplait aux chasseurs.
00:14:54Ils n'arrivaient pas
00:14:54à se partager la montagne,
00:14:55effectivement.
00:14:56La montagne
00:14:57était vraiment
00:14:58l'exclusivité
00:14:59du clan
00:14:59au Mont-Rémy.
00:15:01Alors,
00:15:02au fil des mois
00:15:03et des années,
00:15:04le ton monte
00:15:05entre le clan
00:15:06du berger
00:15:06et celui
00:15:07des chasseurs.
00:15:09Parfois,
00:15:10jusqu'à une violence
00:15:10extrême.
00:15:12J'ai été témoin
00:15:13d'une fois
00:15:14d'une altercation
00:15:16où Francis le père
00:15:18à Pierre
00:15:18a été agressé.
00:15:19Carrément,
00:15:20Alain Véhou
00:15:20tente d'enfourcher
00:15:23Francis Léciera
00:15:25sur ce chemin
00:15:25pour le faire reculer.
00:15:28En 1986,
00:15:31Alain a été condamné
00:15:32à 15 jours
00:15:33de prison
00:15:33avec sursis
00:15:34pour cette agression.
00:15:36Mais cela
00:15:37n'a pas calmé
00:15:38pour autant
00:15:39les rivalités.
00:15:43Il est certain
00:15:44qu'il avait
00:15:44un conflit
00:15:45avec les chasseurs.
00:15:45C'était indéniable.
00:15:47Il y a un conflit
00:15:47qui était
00:15:48très important
00:15:50pour les chasseurs,
00:15:51qui était presque sacré
00:15:52puisqu'on l'accusait
00:15:53d'avoir commis
00:15:54le crime
00:15:54de l'aise-majesté
00:15:55pour un chasseur
00:15:56d'avoir tué
00:15:57des chiens.
00:15:59Ces tensions,
00:16:00ces violences
00:16:01ont duré
00:16:02plus de 6 ans.
00:16:03Elles sont allées
00:16:04crescendo
00:16:04au point
00:16:05que beaucoup
00:16:05commençaient
00:16:06à redouter
00:16:07le pire.
00:16:09Certains vont dire
00:16:10« Mais Pierre,
00:16:12si ça continue
00:16:12comme ça,
00:16:14il va effectivement
00:16:15prendre un coup
00:16:16de fusil
00:16:17et de la chevrotine
00:16:18dans le dos. »
00:16:19Ces propos prémonitoires
00:16:21ont encore été
00:16:22entendus
00:16:22moins de 15 jours
00:16:24avant la mort
00:16:25du berger.
00:16:26Alors l'assassin
00:16:27se cacherait-il
00:16:28au sein
00:16:29du clan
00:16:29des chasseurs ?
00:16:30Serait-ce
00:16:31l'œuvre
00:16:31d'un homme isolé
00:16:32ou une vengeance collective ?
00:16:35Et n'y a-t-il pas
00:16:36d'autres pistes
00:16:37à fouiller ?
00:16:40Avec l'aide
00:16:46des parents
00:16:47et des amis
00:16:48du berger
00:16:48de Castellar,
00:16:49dès ce 17 août
00:16:501991,
00:16:52les gendarmes
00:16:53établissent
00:16:53une liste
00:16:54de 14 noms.
00:16:5614 personnes
00:16:57avec qui
00:16:58Pierre
00:16:58s'était brouillé.
00:17:02Ce qu'on constate
00:17:03c'est que
00:17:04cette liste
00:17:05de 14 personnes
00:17:06c'est la liste
00:17:08entre guillemets
00:17:09ou autrement
00:17:10c'est la liste
00:17:12de la chasse.
00:17:15Mais le tueur
00:17:16est-il
00:17:17dans la liste ?
00:17:18Pour le savoir,
00:17:19les gendarmes
00:17:20ont l'idée
00:17:20d'utiliser
00:17:21la technique
00:17:22des tamponnements.
00:17:25Ils vont
00:17:25effectivement procéder
00:17:26à ces tamponnements
00:17:27sur les mains
00:17:27des suspects
00:17:29pour savoir
00:17:29qui a de la poudre
00:17:32sur les mains
00:17:32et qui auraient pu
00:17:33faire usage
00:17:34d'une arme
00:17:34pour abattre
00:17:35Pierre le Berger.
00:17:37La saison de la chasse
00:17:39n'est pas encore ouverte.
00:17:41Personne
00:17:41ne devrait donc
00:17:42avoir de résidus
00:17:43de tir
00:17:44sur les mains.
00:17:46Tout le monde
00:17:46va présenter
00:17:47des résidus de tir
00:17:48ou en tout cas
00:17:49va présenter
00:17:51ce qui est considéré
00:17:53comme
00:17:54pouvant correspondre
00:17:56à l'utilisation
00:17:57d'armes à feu
00:17:58dans les heures
00:17:59qui précèdent.
00:18:00Reste à savoir
00:18:02pourquoi.
00:18:03C'est Paul,
00:18:04l'un des patrons
00:18:05de la société
00:18:06de chasse
00:18:06qui apporte
00:18:07une réponse
00:18:08aux enquêteurs.
00:18:10Le 16 août
00:18:10au soir,
00:18:11la veille
00:18:12de l'assassinat,
00:18:13il a donné
00:18:13une fête
00:18:14sur sa terrasse
00:18:16et vers 23h,
00:18:17on a respecté
00:18:18une véritable tradition.
00:18:23Tout le monde
00:18:23fait la fête,
00:18:24tout le monde
00:18:24fait ce soir,
00:18:24on rit,
00:18:25on tire en l'air
00:18:27avec des fusils,
00:18:28on tire en l'air
00:18:28avec des revolvers.
00:18:30Normal donc
00:18:31pour les enquêteurs
00:18:32de trouver
00:18:32sur les convives
00:18:34des résidus
00:18:35de tir.
00:18:36Ceux qui ont fait feu
00:18:37la veille
00:18:38sur la terrasse
00:18:39sont immédiatement
00:18:40exclus
00:18:40de la liste
00:18:41des 14 suspects
00:18:43et ce,
00:18:44à la grande surprise,
00:18:46des avocats.
00:18:48Comme si ayant tiré
00:18:49la veille des faits,
00:18:50ça lui interdisait
00:18:51d'avoir tiré
00:18:51au petit matin.
00:18:52Et la liste
00:18:55fond comme neige
00:18:56au soleil.
00:18:57Il n'y reste bientôt
00:18:58plus qu'un seul nom,
00:19:00celui d'Alain,
00:19:01l'aîné
00:19:02du clan de chasseurs.
00:19:05Il a des résidus
00:19:06de tir
00:19:06sur les mains,
00:19:07il dit
00:19:07qu'il n'a pas tiré
00:19:08la veille,
00:19:09on sait
00:19:09qu'il était
00:19:10en difficulté
00:19:11avec Pierre Lessiera,
00:19:13c'est lui.
00:19:16Mais enquêteurs
00:19:17et magistrats
00:19:18ne veulent pas
00:19:19se contenter
00:19:19de cela.
00:19:21Ils tiennent
00:19:21à retrouver
00:19:22l'arme du crime,
00:19:23le fameux 16 mm.
00:19:25Pour le débusquer,
00:19:27les gendarmes
00:19:27se font remettre
00:19:28tout ce que Castellar
00:19:29compte de fusil.
00:19:31Mais là encore,
00:19:33nouvelle surprise.
00:19:36Il n'y a pas
00:19:36de 16 mm.
00:19:37Castellar, d'ailleurs,
00:19:38doit être
00:19:38une des rares communes,
00:19:41un des rares villages
00:19:42contenant autant
00:19:43de chasseurs
00:19:43qui n'est pas conservé
00:19:45de fusil,
00:19:46de calibre 16.
00:19:48C'est absolument
00:19:48extraordinaire.
00:19:50Si les enquêteurs
00:19:51ne trouvent pas
00:19:52de fusil
00:19:52chez Émile,
00:19:53une figure du village,
00:19:55ils font une découverte
00:19:56intéressante.
00:20:01Chez lui,
00:20:02ils vont retrouver
00:20:02à l'intérieur d'une malle
00:20:03d'autres douilles
00:20:04de calibre 16,
00:20:06d'autres cartouches
00:20:06de calibre 16.
00:20:09Qui plus est,
00:20:10ces cartouches
00:20:11sont de la même marque
00:20:12que celles
00:20:13qui ont tué Pierre.
00:20:15Si cela ne constitue
00:20:16pas une preuve
00:20:17de culpabilité,
00:20:18voilà en tout cas
00:20:19une deuxième piste
00:20:20qui s'ouvre
00:20:20aux enquêteurs.
00:20:22Pour l'approfondir,
00:20:24le magistrat instructeur
00:20:25ordonne la mise
00:20:26sur écoute
00:20:27d'Émile.
00:20:28Et à l'automne
00:20:291991,
00:20:31ces écoutes
00:20:32portent leurs fruits.
00:20:34Alors qu'il parle
00:20:34à un copain,
00:20:35lui,
00:20:35qui vit à Liboges,
00:20:36qui lui pose la question
00:20:37de savoir,
00:20:38ils l'ont eu,
00:20:38ils l'ont eu,
00:20:38le tueur du berger.
00:20:41Oh, tu parles,
00:20:41lui répondent-ils,
00:20:42non, ils ne l'ont pas eu,
00:20:44mais moi, je sais.
00:20:45Moi, je sais qui c'est.
00:20:46Convoqué à la gendarmerie
00:20:51et confronté
00:20:53à ses déclarations,
00:20:54Émile se sort aisément
00:20:55de ce faux pas.
00:20:57Il ne sait rien
00:20:57et a voulu se vanter.
00:21:00De plus,
00:21:00il ne peut pas être coupable.
00:21:02L'homme
00:21:03a un alibi.
00:21:06Sa femme disait
00:21:07que selon elle,
00:21:08il ne s'était pas
00:21:09levé dans l'alibi.
00:21:10Il ne reste à nouveau
00:21:12plus qu'un homme
00:21:13dans la cible
00:21:14des gendarmes.
00:21:15Alain,
00:21:16le seul
00:21:17dont les mains
00:21:18présentent des résidus
00:21:19de tir
00:21:19alors qu'il affirme
00:21:21n'avoir pas tenu
00:21:22d'armes à feu
00:21:22depuis des semaines.
00:21:25Le seul
00:21:25à ne pas avoir
00:21:27un alibi
00:21:27incontestable.
00:21:31Il était debout
00:21:32aux alentours
00:21:32de 6,
00:21:337h du matin.
00:21:34Il a porté
00:21:34le petit déjeuner
00:21:35à sa femme.
00:21:36Il a apporté
00:21:36un café à sa mère
00:21:38à 7h30 le matin.
00:21:39Mais c'est vrai
00:21:40qu'il n'a pas
00:21:41d'autre emploi du temps,
00:21:43pas d'autre alibi.
00:21:46Alain,
00:21:46il est bien évidemment
00:21:47cerné.
00:21:49Cerné parce que
00:21:49plus personne ne croit
00:21:50à son histoire
00:21:51et à son alibi.
00:21:54Cerné par la certitude
00:21:55que l'on a
00:21:57que patron de la famille
00:22:00Vaud-Mont-Réfo
00:22:01il est allé faire
00:22:01rendre gorge
00:22:02à Pierre Lesquérat
00:22:04de manière définitive.
00:22:06Le 10 décembre 1991,
00:22:09Alain est donc
00:22:10incarcéré
00:22:11à la prison de Nice
00:22:12pour l'assassinat
00:22:14du berger
00:22:14de Castellar.
00:22:16Pourtant,
00:22:17les magistrats
00:22:17s'interrogent encore.
00:22:19A défaut
00:22:20de preuves incontestables,
00:22:22ont-ils des charges
00:22:22suffisantes
00:22:23pour envoyer Alain
00:22:25devant un jury
00:22:26d'assises ?
00:22:35A l'automne 1992,
00:22:39Alain est en détention
00:22:40provisoire
00:22:40depuis une dizaine
00:22:42de mois.
00:22:44C'est alors
00:22:44qu'un rapport
00:22:45d'expertise
00:22:45commandé par le magistrat
00:22:47instructeur
00:22:48vient lui donner
00:22:49une lueur
00:22:50d'espoir.
00:22:51Cette nouvelle expertise
00:22:54démontre qu'en matière
00:22:56de résidus de tir,
00:22:58on peut être imprégné
00:22:59quand bien même
00:23:00on ne s'est pas servi
00:23:01d'une arme à feu.
00:23:03On peut être imprégné
00:23:04par des résidus de tir
00:23:05parce qu'on était
00:23:05à proximité
00:23:06de quelqu'un
00:23:07qui a tiré.
00:23:08et puis on peut être
00:23:09imprégné
00:23:09par des résidus de tir
00:23:11aussi
00:23:11quand on travaille
00:23:13sur les chantiers
00:23:14et que l'on se sert
00:23:16d'un instrument
00:23:17qui s'appelle
00:23:19un spit,
00:23:20c'est-à-dire
00:23:21en réalité
00:23:22une espèce
00:23:23de pistolet
00:23:23qui permet
00:23:24d'enfoncer
00:23:25des clous
00:23:25dans le béton.
00:23:26Et justement,
00:23:27Alain est maçon
00:23:28de profession.
00:23:30Fort de cette explication,
00:23:32l'avocat d'Alain
00:23:32demande la libération
00:23:34de son client.
00:23:35Mais si Alain
00:23:36sort de prison
00:23:37le 19 novembre
00:23:381992,
00:23:40l'instruction
00:23:41menée contre lui
00:23:42se poursuit.
00:23:43Pendant 8 ans
00:23:44de l'instruction,
00:23:45on peut imaginer
00:23:46que la justice
00:23:47va travailler
00:23:48avec la force
00:23:50qui est la sienne,
00:23:51elle va retourner
00:23:51les chemins
00:23:52de Castellar.
00:23:53Rien,
00:23:54mais rien.
00:23:55Au moment où
00:23:56Alain Oumont
00:23:56est renvoyé
00:23:58devant la cour d'assises,
00:24:00il n'y a pas
00:24:01d'autres éléments
00:24:02que ceux
00:24:03qui existent
00:24:04au tout début
00:24:05de l'enquête.
00:24:07C'est le 22 avril
00:24:082002
00:24:09que s'ouvre
00:24:10le procès
00:24:10d'Alain
00:24:11devant la cour
00:24:12d'assises
00:24:12de Nice.
00:24:1411 ans
00:24:14après la mort
00:24:15du berger,
00:24:16à la barre,
00:24:17les avocats
00:24:17de l'accusé
00:24:18Maître Baudou
00:24:19et Maître Lombard
00:24:20s'acharnent à défendre
00:24:21l'innocence
00:24:22de leurs clients
00:24:23lorsqu'au 3ème jour
00:24:25d'audience,
00:24:26tout bascule.
00:24:29Ce procès
00:24:30connaît
00:24:30un rebondissement
00:24:31incroyable.
00:24:32Paul Lombard
00:24:32désigne clairement
00:24:34Jérôme Vaud
00:24:35comme étant
00:24:36le suspect
00:24:38et le coupable
00:24:39présumé
00:24:39de l'assassinat
00:24:40de Pierre Leberger
00:24:41en disant
00:24:41pourquoi pas lui,
00:24:42pourquoi pas lui.
00:24:44Jérôme,
00:24:44c'est le neveu
00:24:45d'Alain.
00:24:47Âgé de 16 ans
00:24:48à l'époque des faits,
00:24:49en 1991,
00:24:51il avait affirmé
00:24:51lui aussi
00:24:52avoir tiré
00:24:53depuis la terrasse
00:24:54de chez son père
00:24:55le soir du 16 août.
00:24:58Normal donc
00:24:59qu'on ait retrouvé
00:25:00sur ses mains
00:25:00des résidus de tir.
00:25:03Pourtant,
00:25:04un ami de Jérôme
00:25:05est venu apporter
00:25:07un tout autre témoignage.
00:25:10S'il a des traces de poudre,
00:25:13c'est pas
00:25:13en ayant tiré
00:25:16chez son père là-haut,
00:25:17c'est pas vrai.
00:25:18Jérôme,
00:25:19il n'y était pas
00:25:19quand ils ont tiré.
00:25:20Jérôme,
00:25:21il était au bar
00:25:21en bas au village.
00:25:2511 ans auparavant,
00:25:27Jérôme avait présenté
00:25:28un alibi au gendarme
00:25:29qui l'interrogeait.
00:25:30Le matin du meurtre,
00:25:32à 6 heures,
00:25:33il était au lit
00:25:33chez son père
00:25:34avec sa petite amie.
00:25:37Le drame,
00:25:38c'est que sa petite amie
00:25:39dit,
00:25:39ah non,
00:25:40moi quand je me suis levé
00:25:41parce que je devais
00:25:41aller travailler,
00:25:42Jérôme
00:25:43n'était plus au lit.
00:25:46Et il n'est plus au lit
00:25:47peut-être à l'heure
00:25:49du meurtre.
00:25:51Les avocats d'Alain
00:25:52marquent des points
00:25:54et peuvent alors porter
00:25:55l'estocade.
00:25:57Jérôme a menacé
00:25:58le berger
00:25:59lors d'une bagarre
00:26:00avec son père.
00:26:02A l'époque,
00:26:03le berger
00:26:03prend rapidement
00:26:04le dessus.
00:26:05Jérôme
00:26:06se sent humilié.
00:26:09Et à ce moment-là,
00:26:10il s'écrit,
00:26:11il n'y a que les montagnes
00:26:12qui ne se rencontrent pas.
00:26:14Un jour,
00:26:14je te mettrai
00:26:14une balle dans la tête.
00:26:17C'était trois jours
00:26:18avant l'assassinat
00:26:20de Pierre.
00:26:21Ébranlé par tant
00:26:22de révélations,
00:26:23la cour d'assises
00:26:24veut bien sûr
00:26:25entendre Jérôme.
00:26:27Venu comme témoin
00:26:27pour défendre son oncle,
00:26:29le voici donc
00:26:30à la barre,
00:26:32sommé de s'expliquer.
00:26:33Il est bien sûr maladroit,
00:26:36il a des souvenirs vagues
00:26:37et quelqu'un
00:26:39qui est maladroit,
00:26:39qui a des souvenirs vagues,
00:26:41etc.,
00:26:41ça en fait vite
00:26:42un coupable
00:26:42devant une cour d'assises.
00:26:44En offrant au juré
00:26:45un suspect de remplacement,
00:26:47les avocats d'Alain
00:26:48ont réussi leur coup.
00:26:50Rapidement,
00:26:51il est acquitté.
00:26:52Mais si le parquet
00:26:53fait appel,
00:26:54une deuxième information
00:26:55est ouverte
00:26:56contre Jérôme cette fois.
00:26:58Un seul meurtre,
00:26:59deux enquêtes,
00:27:01deux accusés,
00:27:02la situation
00:27:02est rare
00:27:03dans l'histoire judiciaire.
00:27:06Alors la justice
00:27:07pourra-t-elle démêler
00:27:08les fils
00:27:09de cette mystérieuse affaire ?
00:27:11La vérité
00:27:12finira-t-elle
00:27:13par surgir
00:27:14du petit village
00:27:15méditerranéen ?
00:27:17C'est le 2 avril 2007
00:27:26que s'ouvre à Nice
00:27:28le procès de Jérôme.
00:27:30À l'époque des faits,
00:27:31il avait 16 ans.
00:27:33C'est donc qu'à la cour d'assises
00:27:34des mineurs
00:27:35de statuées.
00:27:36Le jeune homme,
00:27:37âgé maintenant de 32 ans,
00:27:39est venu entouré
00:27:40de témoins
00:27:41qui peuvent certifier
00:27:42qu'il était
00:27:43chez son père.
00:27:44le soir du 16 août
00:27:461991
00:27:47et que lui aussi,
00:27:49attiré.
00:27:50Même ceux
00:27:50qui affirmaient
00:27:51l'avoir vu au bar
00:27:52reviennent
00:27:53sur leur déclaration.
00:27:56Ils sont soumis,
00:27:57vous l'imaginez,
00:27:57à un feu roulant de questions,
00:27:59un feu incendiaire de questions.
00:28:01Ces témoins vont tous résister.
00:28:03Ces témoins vont s'accrocher.
00:28:06Ces témoins,
00:28:07quelques-uns avec sincérité,
00:28:08vont dire
00:28:08qu'ils se sont trompés.
00:28:09Quant au 17 août,
00:28:11aucun doute.
00:28:12À 6 heures du matin,
00:28:14à l'heure où le berger
00:28:15était assassiné,
00:28:16Jérôme était bien au lit.
00:28:18Sa petite amie
00:28:19en témoigne
00:28:20aujourd'hui
00:28:21avec certitude.
00:28:23Elle ne peut pas
00:28:24se tromper d'horaire
00:28:25parce que
00:28:26son beau-frère
00:28:27vient la chercher
00:28:27à 6 heures 5
00:28:29du matin.
00:28:31Aussi,
00:28:32le procès de Jérôme
00:28:33tourne court.
00:28:35Et le 6 avril 2007,
00:28:36il est à son tour
00:28:37à quitter.
00:28:39Mais comme pour son oncle,
00:28:41le parquet fait appel,
00:28:42créant une situation
00:28:43unique
00:28:44dans l'histoire judiciaire.
00:28:48Et ce qui était extraordinaire,
00:28:49c'est que
00:28:49personne n'a jamais allégué
00:28:51qu'il pouvait être deux
00:28:52dans cette affaire.
00:28:54On est en train de jouer
00:28:55à une espèce
00:28:56de bonne taux
00:28:56judiciaire.
00:28:59Une fois c'est l'un,
00:29:00une fois c'est l'autre.
00:29:01Si c'est pas l'un,
00:29:02c'est fatalement l'autre.
00:29:04Mais choisissez-en un.
00:29:07Parce qu'il ne peut pas
00:29:08y en avoir deux.
00:29:09Au terme d'une semaine
00:29:11de procès,
00:29:12les parents de Pierre
00:29:13et leurs avocats
00:29:14ont préféré renoncer
00:29:16à plaider contre Jérôme,
00:29:18préférant se concentrer
00:29:19sur l'oncle.
00:29:20Alain Vaud-Morail qui va s'accrocher
00:29:23comme un mort de faim
00:29:25à cette nuit passée
00:29:27avec sa compagne,
00:29:29aux heures qu'il confond
00:29:31sur son réveil,
00:29:34à la tasse de café
00:29:35qu'il a soi-disant
00:29:36l'habitude de porter
00:29:37à sa mère.
00:29:38Et merveilleusement défendu,
00:29:41Alain Vaud-Morail est à nouveau
00:29:43acquitté.
00:29:43Au prononcé du verdict,
00:29:47l'oncle et le neveu,
00:29:49brouillés depuis quelques années,
00:29:50tombent dans les bras
00:29:51l'un de l'autre.
00:29:53Ils repartent libres
00:29:54de la cour d'assises.
00:29:5617 ans après la mort de Pierre,
00:29:59la famille du berger
00:30:00en ressort,
00:30:01en colère
00:30:02et abattue.
00:30:03Pour nous,
00:30:06c'est terminé,
00:30:06c'est réglé,
00:30:07c'est fini,
00:30:08on ne peut rien faire.
00:30:09Qu'est-ce que vous voulez
00:30:09qu'on fasse après tout ça ?
00:30:1323 ans après la mort de Pierre,
00:30:17personne n'a oublié
00:30:19la haute figure
00:30:20du jeune berger de Castellar.
00:30:23Sa famille
00:30:24a respecté ses volontés,
00:30:26son corps
00:30:27a été incinéré.
00:30:30Ses cendres sont en montagne
00:30:32et
00:30:34à celle-là,
00:30:36ils ne toucheront pas.
00:30:38Il est au plus haut sommet,
00:30:39il est sur la plus haute pointe
00:30:40de Castellar.
00:30:41Personne n'y enlèvera.
00:30:42Il est dans toutes les montagnes.
00:30:44Ils peuvent chasser,
00:30:44avoir 10 équipes de battus.
00:30:46Il sera toujours là, Pierre.
00:30:54À Aiguière, en 2006,
00:30:56la petite Madison,
00:30:575 ans,
00:30:57a disparu.
00:30:59Immédiatement,
00:30:59la gendarmerie
00:31:00a entrepris des rochers
00:31:02chez la totalité du village,
00:31:04s'est mobilisé
00:31:04pour tenter
00:31:05de la retrouver.
00:31:06Retour sur cette
00:31:07terrible affaire
00:31:08avec ce document
00:31:09inédit
00:31:10pour CRIB.
00:31:24Dans l'affaire qui va suivre,
00:31:26vous allez découvrir
00:31:27l'histoire tragique
00:31:28d'une petite fille
00:31:29d'une petite fille de 5 ans
00:31:30disparue en plein cœur
00:31:32de la nuit.
00:31:33Une affaire terrifiante
00:31:34qui va mobiliser
00:31:35tous les habitants
00:31:36du village d'Aiguière.
00:31:39Tout le monde
00:31:39était un peu concerné
00:31:40par le drame
00:31:41de cette petite
00:31:41qu'on connaissait tous.
00:31:42Nous sommes à Aiguière,
00:31:57une commune des Bouches-du-Rhône
00:31:58de 6500 habitants.
00:32:01Située au pied
00:32:02du massif des Alpilles,
00:32:04ce village provençal
00:32:05s'est fait connaître
00:32:06par ses paysages,
00:32:08son histoire
00:32:08et surtout
00:32:09ses vignes
00:32:10et ses eaux livrées.
00:32:15C'est une commune
00:32:17où il y a un peu
00:32:18de délinquance passagère,
00:32:20mais ce n'est pas
00:32:20une commune réputée
00:32:22pour sa criminalité.
00:32:24Au contraire,
00:32:24c'est paisible,
00:32:25il n'y a pas de gros danger
00:32:27en matière de population.
00:32:29C'est dans ce village
00:32:30apparemment sans histoire
00:32:31que vit Jessica.
00:32:33Comme à son habitude,
00:32:35la jeune femme institutrice
00:32:36se lève tous les matins
00:32:37pour s'occuper
00:32:38de ses enfants.
00:32:41Il y a une mère
00:32:43qui vit seule
00:32:44à son domicile
00:32:46du massif des vignes vieilles
00:32:48à Aikir.
00:32:50Elle a trois enfants,
00:32:52Océane,
00:32:536 ans,
00:32:54Madison,
00:32:555 ans,
00:32:55Alexis,
00:32:563 ans.
00:32:57Elle est séparée
00:32:58du père
00:32:59des enfants.
00:33:02Ce matin,
00:33:03du samedi 6 mai 2006,
00:33:06après avoir discuté
00:33:07avec sa fille aînée Océane,
00:33:09Jessica descend préparer
00:33:11le petit déjeuner.
00:33:13Mais alors qu'elle se dirige
00:33:14vers la cuisine,
00:33:15un détail attire son attention.
00:33:20Quand elle se lève
00:33:20à 7h30 du matin,
00:33:22Jessica s'aperçoit
00:33:24que la porte
00:33:25qui donne côté jardin
00:33:26est entreouverte.
00:33:28La mère de famille,
00:33:29étonnée mais pas inquiète
00:33:30pour autant,
00:33:31ferme la porte,
00:33:33puis se dirige
00:33:33vers la chambre des enfants.
00:33:34Et là,
00:33:37surprise.
00:33:39Elle va dans la chambre
00:33:40pour réveiller ses enfants
00:33:41et elle constate
00:33:42que le lit de Madison
00:33:43est vide.
00:33:45Première réaction,
00:33:45elle sort dans le jardin,
00:33:46elle appelle sa fille,
00:33:48personne ne répond,
00:33:49elle commence à paniquer.
00:33:52Inquiète,
00:33:53la jeune maman
00:33:53commence à chercher Madison
00:33:54dans les moindres recoins
00:33:56de la maison.
00:33:57Sans succès.
00:33:59Envahie par la panique,
00:34:00elle décide alors
00:34:01d'appeler ses proches.
00:34:02Elle téléphone
00:34:05à sa propre mère
00:34:06pour savoir
00:34:06si Madison
00:34:07n'a pas été
00:34:08chez sa grand-mère,
00:34:09de même que
00:34:09à son compagnon,
00:34:11à son ex-compagnon,
00:34:12le papa de Madison,
00:34:14pour savoir
00:34:14si l'enfant
00:34:15n'était pas
00:34:16chez l'un de ses proches.
00:34:19Mais personne
00:34:19n'a vu
00:34:20la petite fille
00:34:21de 5 ans.
00:34:23Face à l'évidence,
00:34:24la maman
00:34:24n'a donc plus
00:34:25d'autre choix.
00:34:26À 8h15,
00:34:27Jessica appelle
00:34:28la gendarmerie
00:34:29des guerres.
00:34:30Le capitaine,
00:34:32en poste
00:34:32ce matin-là,
00:34:33prend l'affaire
00:34:34très au sérieux.
00:34:36Pour des raisons
00:34:36professionnelles,
00:34:38il témoigne
00:34:38anonymement.
00:34:40Cela entraîne
00:34:41le déplacement
00:34:42des premiers enquêteurs
00:34:44de la brigade
00:34:44territoriale,
00:34:45mais également
00:34:46ceux de la brigade
00:34:47de recherche
00:34:47de Salon de Provence.
00:34:49Et pour ma part,
00:34:50j'arrive à 9h45
00:34:51le samedi 6 mai
00:34:522006.
00:34:53Mais où est donc
00:34:55passée
00:34:55la petite Madison ?
00:34:57A-t-elle ouvert
00:34:58elle-même
00:34:58la porte
00:34:59de la maison
00:35:00pour aller
00:35:00se promener
00:35:01dans le village
00:35:02où s'est-il passé
00:35:03quelque chose
00:35:04de beaucoup
00:35:05plus grave.
00:35:11À Aiguière,
00:35:13la petite Madison,
00:35:155 ans,
00:35:16a disparu.
00:35:18Les gendarmes
00:35:20viennent d'arriver
00:35:21dans la maison
00:35:21de Jessica,
00:35:22sa mère,
00:35:23pour faire
00:35:24les premières
00:35:24constatations.
00:35:25Dans la chambre
00:35:28de Madison,
00:35:29en fait,
00:35:30qu'elle n'occupe
00:35:30pas seule,
00:35:31c'est la chambre
00:35:31des 3 enfants.
00:35:33La télé
00:35:33est toujours
00:35:34en fonction
00:35:34puisque Jessica
00:35:36va vous
00:35:37qu'ils auraient
00:35:37pour habitude
00:35:37de laisser
00:35:38la télé
00:35:38pour assurer
00:35:40les enfants
00:35:40au moment
00:35:42où ils s'endorment
00:35:42et au pied
00:35:43du lit
00:35:44de Madison
00:35:45se trouve
00:35:47au sol
00:35:47son haut
00:35:48de pyjama.
00:35:49Nous sommes
00:35:50au mois de mai.
00:35:51La chaleur
00:35:52justifie donc
00:35:53le vêtement
00:35:54retrouvé au sol.
00:35:55Ce détail
00:35:56est vite écarté.
00:35:59Les investigations
00:35:59se poursuivent
00:36:00dans la maison
00:36:01et les enquêteurs
00:36:02ne relèvent
00:36:03aucune trace
00:36:04d'intrusion suspecte.
00:36:06Il s'agit à présent
00:36:07de cerner
00:36:07la personnalité
00:36:09de Madison
00:36:09pour savoir
00:36:11si elle aurait pu
00:36:12fuguer.
00:36:13Madison
00:36:13met des peintes
00:36:15comme une enfant
00:36:15sage,
00:36:16timide,
00:36:17qui ne se serait
00:36:18jamais éloignée
00:36:19toute seule
00:36:19et spontanément
00:36:20de son domicile.
00:36:21Une petite fille
00:36:21très mignonne,
00:36:23très adorable,
00:36:23très douce,
00:36:24très...
00:36:25Elle le portait sur elle.
00:36:25Elle avait un air
00:36:26tout à fait angélique
00:36:27quand vous regardez
00:36:27ses photos.
00:36:28Elle le portait sur elle.
00:36:29C'était une petite
00:36:31à qui on ne pouvait
00:36:32pas vouloir de mal.
00:36:34La fugue
00:36:35paraît peu probable.
00:36:37Mais à ce stade,
00:36:38les enquêteurs
00:36:38ne veulent négliger
00:36:39aucune piste.
00:36:41Ils se penchent alors
00:36:42sur l'emploi du temps
00:36:43de la jeune mère
00:36:44la veille au soir.
00:36:45Jessica déclare
00:36:48que ce soir-là,
00:36:49après avoir dîné
00:36:51avec les enfants,
00:36:52elle va donc
00:36:53les coucher
00:36:53aux alentours
00:36:54de 22 heures.
00:36:57Elle a passé
00:36:57une partie de la soirée
00:36:58avec une de ses amies
00:36:59avec laquelle
00:37:00elle a regardé
00:37:00la télé,
00:37:01elle a conversé.
00:37:02La dernière fois
00:37:03où elle s'est rendue
00:37:04à la chambre
00:37:04des enfants,
00:37:05c'est aux alentours
00:37:06de minuit 30.
00:37:07Pour les gendarmes,
00:37:09rien d'anormal.
00:37:10Ils vont néanmoins
00:37:11s'intéresser
00:37:11au contexte familial
00:37:13de la petite fille
00:37:14et au profil
00:37:16de sa maman.
00:37:18Elle a une personnalité
00:37:19qui n'est pas extravagante,
00:37:20qui n'est pas extravertie.
00:37:22C'est une enfant du village.
00:37:23Ils ont toujours évolué
00:37:24dans ce village-là.
00:37:25Cette maman
00:37:26semble sans histoire.
00:37:28D'autant plus
00:37:29qu'elle est visiblement
00:37:30en détresse
00:37:31face à la disparition
00:37:32de son enfant.
00:37:33Les gendarmes
00:37:34s'intéressent alors
00:37:35tout naturellement
00:37:36au père,
00:37:37Stéphane,
00:37:38séparé de Jessica.
00:37:39Stéphane Bollet.
00:37:41Au moment des faits,
00:37:42est ouvrier maçon.
00:37:43Ils sont séparés.
00:37:44Ils s'entendent très bien
00:37:45au niveau des droits
00:37:46de visite de Stéphane.
00:37:48Il n'y a pas
00:37:48de décision de justice
00:37:49encore qui réglemente
00:37:50les droits de visite
00:37:52des enfants, etc.
00:37:53Mais il est présent.
00:37:56La piste du rapte
00:37:57sur fond de crise familiale
00:37:59ne tient pas.
00:38:01Les enquêteurs
00:38:01de la section de recherche
00:38:02de Marseille
00:38:03entament alors
00:38:04une enquête de voisinage.
00:38:06Ils recueillent
00:38:07une dizaine de témoignages
00:38:09et parmi eux,
00:38:10un en particulier
00:38:12va attirer leur attention.
00:38:15Une voisine
00:38:16qui occupe
00:38:17l'appartement
00:38:18juste au-dessus
00:38:19de celui de Jessica
00:38:20et qui surplombe
00:38:21le jardin
00:38:22dira
00:38:23avoir entendu
00:38:24du bruit
00:38:24à 1h15 du matin.
00:38:27Ce magrandice
00:38:27va nourrir
00:38:28les trois pistes
00:38:29suivies par les gendarmes
00:38:31à ce moment
00:38:31de l'enquête.
00:38:33La première,
00:38:34Madison
00:38:34aurait pu se réveiller
00:38:35au cours de la nuit,
00:38:37sortir de son plein gré
00:38:38et se perdre.
00:38:40Deuxième hypothèse,
00:38:41un rôdeur
00:38:42aurait pu la repérer
00:38:43et la kidnapper
00:38:44dans la nuit.
00:38:46Enfin,
00:38:47la petite
00:38:47aurait pu être enlevée
00:38:48par un proche
00:38:49qu'elle aurait donc suivi
00:38:51en toute confiance.
00:38:59Et alors
00:39:00que l'enquête
00:39:00se poursuit
00:39:01dans le village,
00:39:02la nouvelle
00:39:03s'est répandue
00:39:03comme une traînée
00:39:05de plus ou d'autre.
00:39:08Depuis
00:39:08une heure ou deux,
00:39:09il y a déjà
00:39:09des informations
00:39:10qu'une petite
00:39:10a disparu
00:39:11dans le village.
00:39:13Tout se crée
00:39:14très vite.
00:39:15La disparition
00:39:16de Madison
00:39:17est quelque chose
00:39:17qui est connu
00:39:18quasi instantanément.
00:39:20N'oublions pas
00:39:20qu'on se trouve
00:39:21quand même
00:39:21dans des petits villages
00:39:23où les gens
00:39:24se connaissent,
00:39:26notamment
00:39:26les familles respectives.
00:39:27C'est quand même
00:39:28un fait
00:39:29suffisamment
00:39:30exceptionnel
00:39:31et heureusement
00:39:33pour que
00:39:34la nouvelle
00:39:35passe très vite.
00:39:39L'inquiétude
00:39:40et la stupeur
00:39:41s'installent
00:39:42dans les rues
00:39:42des guerres.
00:39:43Madison
00:39:44n'est toujours
00:39:45pas réapparent.
00:39:46Villageois,
00:39:47familles
00:39:48et gendarmes
00:39:48tous le savent.
00:39:50C'est le début
00:39:51d'une course
00:39:51contre la montre
00:39:52qui s'engage.
00:39:53Alors
00:39:54retrouvera-t-on
00:39:55la fillette ?
00:39:56Ça n'est sûr.
00:39:57À Aiguère,
00:40:06quelques heures seulement
00:40:07après la disparition
00:40:07de Madison,
00:40:09c'est tout un village
00:40:10qui s'organise.
00:40:12Les faits
00:40:13ont très vite
00:40:13été médiatisés
00:40:14et tous
00:40:15sont émus.
00:40:19Dès le début
00:40:19d'après-midi,
00:40:20il y a des gens
00:40:21qui se présentent
00:40:21spontanément
00:40:22pour aider
00:40:23aux recherches
00:40:24et donc
00:40:25prêter main forte
00:40:26aux forces de police,
00:40:28enfin de gendarmerie
00:40:29pour pouvoir aller
00:40:30investiguer
00:40:32divers lieux
00:40:33de la commune
00:40:33ou la petite
00:40:34pour être
00:40:34cachés
00:40:36ou réfugiés.
00:40:37Ce qui a été
00:40:38imaginé,
00:40:39c'est d'intégrer
00:40:40ces habitants
00:40:42au groupe
00:40:43des gendarmes
00:40:44qui cherchaient,
00:40:45de les encadrer,
00:40:46ce qui permet
00:40:47de bien répertorier
00:40:48les zones
00:40:49qui sont fouillées,
00:40:51de ne pas faire
00:40:51de doublons,
00:40:52de rechercher
00:40:53utiles.
00:40:53Oma Pekatori,
00:40:57l'ensemble
00:40:58du village
00:40:58est présent.
00:41:00Ce terrain
00:41:00de sport
00:41:01a été mis
00:41:01à la disposition
00:41:02des autorités
00:41:03et reconverti
00:41:04en PC
00:41:05de recherche.
00:41:08C'est un petit peu
00:41:09une forte émotion
00:41:10dans tout le village
00:41:10en fait,
00:41:12particulièrement
00:41:13quand on est
00:41:13père de famille
00:41:14avec des enfants
00:41:17proches
00:41:17de cet âge-là,
00:41:18on peut toujours
00:41:19imaginer des choses
00:41:20un petit peu comparables.
00:41:22Pour cet événement-là,
00:41:23c'est vrai qu'il n'y a pas
00:41:23de...
00:41:24Tout le monde
00:41:24prête la main,
00:41:26les commerçants
00:41:27offrent la nourriture,
00:41:28enfin je veux dire,
00:41:29il y a vraiment
00:41:29une solidarité
00:41:30avec un grand test.
00:41:32Ça, ça fait partie
00:41:33des choses
00:41:33qui ont surpris
00:41:35même les gendarmes.
00:41:37Bénévoles et militaires
00:41:38sont nombreux.
00:41:40Pourtant,
00:41:41la tâche
00:41:41n'en reste pas
00:41:41moins compliquée.
00:41:43Le grand-père
00:41:44de Madison
00:41:44qui participe
00:41:45aux recherches
00:41:46est complètement déboussolé.
00:41:48Lorsqu'un samedi,
00:41:50on me demande
00:41:50de chercher
00:41:51une aiguille
00:41:52et une meule de foing,
00:41:54pouf !
00:41:56Qu'est-ce que c'est ?
00:41:57Chercher ?
00:41:58Cherche quoi ?
00:41:59Ou je cherche ma petite fille
00:42:00ou je ne sais rien.
00:42:02C'est là qu'on s'aperçoit
00:42:03que le monde
00:42:03est infiniment grand.
00:42:05Et l'angoisse
00:42:06et la tension
00:42:07vont monter d'un cran
00:42:08dans l'après-midi.
00:42:09Une des équipes
00:42:11synophiles
00:42:12qui est utilisée
00:42:13semble suivre
00:42:14un tracé,
00:42:16un départ
00:42:17et s'arrête
00:42:18sur le chemin
00:42:20des Vigneviers
00:42:20à 30 mètres.
00:42:23Le parcours du chien
00:42:24va s'interrompre.
00:42:24À un moment donné,
00:42:25on trouve plus de...
00:42:26Il n'y a plus de traces
00:42:27de Madison,
00:42:28effectivement,
00:42:28comme si elle avait été
00:42:29volatilisée.
00:42:31Cette fois-ci,
00:42:32la thèse de l'enlèvement
00:42:33se précise.
00:42:36Devant l'urgence
00:42:37de la situation,
00:42:38les gendarmes
00:42:38renforcent leurs effectifs
00:42:40et les moyens
00:42:41sur le terrain.
00:42:43Aux 150 gendarmes
00:42:44et 16 enquêteurs
00:42:45de la section
00:42:46de recherche
00:42:46de Marseille
00:42:47déjà sur place,
00:42:49se joignent
00:42:49des pompiers-plongeurs
00:42:51ainsi que
00:42:52deux hélicoptères.
00:42:55Mais ce n'est pas tout.
00:42:59Il y a eu
00:43:00une diffusion massive
00:43:01de la photo
00:43:02de Madison
00:43:02sur tous les supports
00:43:03possibles.
00:43:04Affichage sur les voitures,
00:43:06dans les magasins,
00:43:07partout.
00:43:10Les radios locales
00:43:11se sont relayées
00:43:12à l'information.
00:43:13On reçoit
00:43:14beaucoup d'appels
00:43:15téléphoniques
00:43:16qui ont engendré
00:43:16énormément d'auditions
00:43:19et de vérifications.
00:43:20Certains
00:43:21qui nous situent
00:43:21Madison
00:43:22dans un avion
00:43:24entre Toulouse
00:43:24et Paris,
00:43:25qui nous la situent
00:43:26en train de faire
00:43:27du manège
00:43:28à Salon de Provence,
00:43:29qui nous la situent
00:43:31à Mossad-les-Alpies.
00:43:33Bref,
00:43:33autant de pistes
00:43:34qui sont vérifiées
00:43:35dans l'instant qui suit.
00:43:38Malgré les moyens
00:43:39colossaux déployés,
00:43:41rien n'aboutit.
00:43:42Et Madison
00:43:42reste introuvable.
00:43:45Dans le village,
00:43:46les habitants
00:43:47commencent
00:43:47à imaginer le pire.
00:43:48« Il n'y a pas
00:43:51d'indice majeur,
00:43:52il n'y a pas
00:43:52d'informations
00:43:54auxquelles
00:43:55on peut se raccrocher.
00:43:57Et ça,
00:43:58c'est le plus
00:43:58inquiétant.
00:44:00Parce qu'on se dit
00:44:00qu'une petite
00:44:02de 5 ans,
00:44:02elle ne peut pas
00:44:03rester toute seule
00:44:04pour manger,
00:44:05pour boire.
00:44:07Et donc,
00:44:07c'est là où
00:44:08l'angoisse commence
00:44:09un peu à grimper,
00:44:10à monter
00:44:10dans l'esprit
00:44:12des habitants.
00:44:14Deux journées
00:44:15se sont écoulées
00:44:16depuis que Madison
00:44:17s'est évanouie
00:44:18dans la nature.
00:44:19Et les enquêteurs
00:44:20n'ont toujours pas
00:44:21de réponse
00:44:22à leurs questions.
00:44:24Où se trouve
00:44:25Madison ?
00:44:27Est-elle seulement
00:44:27encore en vie ?
00:44:31Cela fait maintenant
00:44:39plus de 48 heures
00:44:40que la petite
00:44:41Madison a disparu.
00:44:42Totalement perdue,
00:44:44Jessica est entendue
00:44:45pour la troisième fois
00:44:46par les enquêteurs
00:44:47de la gendarmerie
00:44:48de Marseille.
00:44:50Au cours de l'audition,
00:44:51la jeune maman
00:44:52va faire une révélation
00:44:53déterminante
00:44:55en se souvenant
00:44:56d'un certain Julien.
00:45:00Elle pense à lui
00:45:00en disant
00:45:01« Autour de moi,
00:45:02il y avait quand même
00:45:03un jeune qui était là,
00:45:04qui me connaît,
00:45:05qui vient chez moi,
00:45:06mais qui était
00:45:06un peu insistant
00:45:07dans la relation
00:45:09qu'il voulait avoir
00:45:10avec moi
00:45:10et que je ne voulais pas. »
00:45:11Ils se sont rencontrés
00:45:13au bar du Progrès,
00:45:15qui est un bar
00:45:16des guerres
00:45:18où se réunissent
00:45:19pas mal de jeunes.
00:45:21Et c'est vrai
00:45:21que Julien fréquentait
00:45:23plus ou moins
00:45:23assidûment
00:45:24ce bar.
00:45:27Alors que Jessica
00:45:28ne voit dans leur relation
00:45:29que de l'amitié,
00:45:30le jeune homme,
00:45:31épris d'elle,
00:45:32aurait multiplié
00:45:33les SMS
00:45:34et serait même allé
00:45:35jusqu'à laisser
00:45:36des mots doux
00:45:37sur son pare-brise.
00:45:39Un prétendant
00:45:39que même
00:45:40les enfants connaissent.
00:45:42Océane et Madison
00:45:44nous connaissent bien
00:45:45puisqu'elles jouent
00:45:47avec lui
00:45:47dans le jardin
00:45:49de la villa.
00:45:51Donc,
00:45:51ce n'est pas
00:45:51un illustre inconnu.
00:45:53Et si les enfants
00:45:54de Jessica
00:45:54le connaissent bien,
00:45:56c'est que le jeune homme
00:45:56est un accoutumé
00:45:57des visites
00:45:58à l'improviste,
00:45:59quelle que soit l'heure.
00:46:01Sa dernière visite
00:46:02remonte
00:46:03à quelques mois.
00:46:04C'était un épisode
00:46:08assez pénible
00:46:10puisqu'il était arrivé
00:46:11dans un état
00:46:12lamentable
00:46:14chez elle.
00:46:15Manifestement,
00:46:16il est ivre
00:46:16et il semble
00:46:17sous l'emprise
00:46:18de stupéfiants
00:46:19et elle a toutes
00:46:20les peines du monde
00:46:21à le faire partir.
00:46:23Fort de ses déclarations,
00:46:25les gendarmes
00:46:25se rendent immédiatement
00:46:27au domicile
00:46:28de Julien.
00:46:30Les gendarmes
00:46:31le font appeler
00:46:32par sa mère
00:46:33et lui disent
00:46:34on va vous poser
00:46:36quelques questions
00:46:37et puis on va procéder
00:46:38à une perquisition
00:46:39et à une ouverture
00:46:42de votre coffre
00:46:43puisque j'avais délivré
00:46:44des réquisitions
00:46:45d'ouverture.
00:46:46Il n'y a eu pas de problème,
00:46:47il ne semble pas
00:46:48s'opposer à cela.
00:46:49Les gendarmes
00:46:50commencent à vérifier
00:46:51le coffre,
00:46:52à vérifier la voiture
00:46:53et là,
00:46:55ils leur demandent
00:46:55est-ce que je peux
00:46:56aller chercher
00:46:57une cigarette ?
00:46:58Ils disent oui.
00:46:59Mais les minutes passent
00:47:01et Julien
00:47:01ne revient pas.
00:47:03Au bout de quelques instants,
00:47:05les enquêteurs inquiets
00:47:06décident donc
00:47:07de le rejoindre.
00:47:09Sa chambre
00:47:09est à l'étage
00:47:10et alors qu'ils l'atteignent,
00:47:12les militaires constatent
00:47:13que la porte
00:47:14est verrouillée
00:47:14de l'intérieur.
00:47:17Ils découvrent
00:47:18dans un premier temps
00:47:19après avoir
00:47:19enfoncé la porte
00:47:21que la chambre
00:47:21est vide.
00:47:23Ils remarquent
00:47:23tout de suite
00:47:24une porte
00:47:25située
00:47:25sur la gauche
00:47:26de l'entrée
00:47:27dans laquelle
00:47:28se trouve quelqu'un.
00:47:30Il s'agit
00:47:30d'une salle de bain.
00:47:31Il est à genoux.
00:47:33Il tient
00:47:34un couteau
00:47:34de cuisine
00:47:35entre les mains
00:47:35qu'il se plante.
00:47:37Il plante
00:47:38une lame
00:47:38de plus de 18 cm
00:47:40dans sa gorge
00:47:41au niveau
00:47:41de la trachée.
00:47:42Les enquêteurs
00:47:44appellent alors
00:47:44immédiatement
00:47:45les secours.
00:47:47Reste à savoir
00:47:47ce qui aurait pu
00:47:48motiver
00:47:49un tel acte.
00:47:51Le suspense
00:47:51ne durera pas longtemps.
00:47:53Dans les toilettes
00:47:54attenantes
00:47:54à la salle de bain
00:47:55se trouve
00:47:56une sorte
00:47:56de paquet
00:47:57au pied
00:47:58des WC.
00:47:59Deux sacs
00:48:00poubelles
00:48:01qui sont réunis
00:48:02en un
00:48:03dans lesquels
00:48:05malheureusement
00:48:06ils vont découvrir
00:48:06le corps
00:48:07de la petite
00:48:09Madison
00:48:10qui est
00:48:11recroquevillée.
00:48:14Madison
00:48:14est morte.
00:48:16Les enquêteurs
00:48:17annoncent
00:48:18la terrible nouvelle
00:48:19à ses parents.
00:48:20Le maire
00:48:21de son côté
00:48:21prévient
00:48:22les habitants
00:48:23du village.
00:48:25Je sors
00:48:25et j'annonce
00:48:26aux gens
00:48:27qui sont là
00:48:28pour leur dire
00:48:29on l'a retrouvée
00:48:30elle est morte.
00:48:32Beaucoup
00:48:32de personnes
00:48:34qui sont là
00:48:34sont des amis
00:48:35de Stéphane
00:48:36et de Jessica.
00:48:38Beaucoup
00:48:38de jeunes
00:48:38donc beaucoup
00:48:40se mettent
00:48:41à pleurer
00:48:42à crier.
00:48:43C'est la stupeur.
00:48:44C'est plus
00:48:45que de la surprise
00:48:45c'est de la stupeur
00:48:46et de l'effondrement.
00:48:49On ne peut pas
00:48:50imaginer
00:48:51qu'il se soit passé
00:48:52ça chez eux.
00:48:53L'autopsie
00:48:54de la petite Madison
00:48:55révèle qu'elle a été
00:48:56tuée par asphyxie.
00:48:58Julien
00:48:59qui a été emmené
00:49:00d'urgence
00:49:00à l'hôpital
00:49:01des armées
00:49:01à Marseille
00:49:02est placé
00:49:03dans un coma
00:49:03artificiel.
00:49:05Impossible
00:49:06de savoir
00:49:07ce qui a pu
00:49:07motiver son geste
00:49:09ni les conditions
00:49:09dans lesquelles
00:49:10est morte
00:49:11la fillette.
00:49:13Mais qui est donc
00:49:14cet homme
00:49:14et comment
00:49:15en est-il arrivé
00:49:16à commettre
00:49:18un tel acte ?
00:49:20A la section
00:49:29de recherche
00:49:29de Marseille
00:49:30les gendarmes
00:49:31veulent comprendre
00:49:32qui est Julien.
00:49:34L'homme
00:49:34est pour l'instant
00:49:35toujours dans le coma.
00:49:37C'est donc
00:49:37avec l'aide
00:49:38de son entourage
00:49:39qu'ils vont établir
00:49:40son profil.
00:49:43Julien
00:49:44est un jeune homme
00:49:45qui a une vingtaine
00:49:46d'années
00:49:46qui est ouvrier
00:49:48métallurgiste
00:49:48qui est célibataire.
00:49:50Grandissant
00:49:51dans une famille
00:49:52sans histoire
00:49:52à Aiguière
00:49:53Julien est d'une nature
00:49:55plutôt tranquille
00:49:56et introvertie.
00:49:58Mais à 14 ans
00:49:58le jeune homme
00:49:59va vivre un événement
00:50:00traumatisant
00:50:02qui va le transformer.
00:50:03Sous ses yeux
00:50:04sa mère
00:50:06va faire une rupture
00:50:07d'anévrisme
00:50:08c'est là
00:50:09où la vie
00:50:10de Julien
00:50:10va basculer.
00:50:11Son comportement
00:50:12va changer
00:50:12dans le sens
00:50:13où il va commencer
00:50:15à avoir
00:50:16des addictions
00:50:17notamment
00:50:18à l'alcool
00:50:19et
00:50:20au cannabis
00:50:22avec
00:50:24des
00:50:25consommations
00:50:27très très
00:50:28importantes.
00:50:30Fort de ces nouveaux
00:50:30éléments
00:50:31les gendarmes
00:50:32vont alors
00:50:32essayer
00:50:33de reconstituer
00:50:34l'emploi du temps
00:50:35du présumé tueur
00:50:36et il est
00:50:37pour le moins
00:50:38surprenant.
00:50:40Il a tout
00:50:41un emploi du temps
00:50:42Julien
00:50:42il y aura
00:50:43à la veille
00:50:43des faits
00:50:44un emploi du temps
00:50:45qu'il n'a jamais eu
00:50:46c'est à dire
00:50:47qu'il va rendre visite
00:50:47à son père
00:50:48qu'il n'avait pas vu
00:50:49depuis longtemps
00:50:49il va rendre visite
00:50:50à une famille
00:50:51qui s'appelle
00:50:51les Ménards
00:50:52qu'il n'avait pas vu
00:50:52depuis longtemps
00:50:53il a tout un parcours
00:50:55comme si c'était
00:50:56le dernier
00:50:56on dirait que
00:50:57son schéma criminel
00:50:58est en route
00:50:59et qu'il essaie
00:51:00de marquer sa trace
00:51:01un peu
00:51:02ou de se faire remarquer
00:51:05un peu partout.
00:51:07A l'hôpital
00:51:07des armées
00:51:08de Marseille
00:51:08Julien est sorti
00:51:10de son coma
00:51:10artificiel
00:51:11les enquêteurs
00:51:12peuvent alors
00:51:13le confronter
00:51:14aux déclarations
00:51:15de ses proches
00:51:16et l'interroger
00:51:17sur la suite
00:51:18de sa soirée
00:51:19Les explications
00:51:22de même final
00:51:23de Julien
00:51:23il reste quand même
00:51:24relativement embrouillé
00:51:25Julien nous explique
00:51:27que lorsqu'il quitte
00:51:29la soirée
00:51:29à Saint-Mitre-les-Rampas
00:51:30il a pour objectif
00:51:32d'aller voir Jessica
00:51:33et d'avoir une relation
00:51:34sexuelle
00:51:34alors même
00:51:35qu'il ne l'a pas vue
00:51:36depuis 5 mois
00:51:36Arrivé chez Jessica
00:51:39Julien se serait garé
00:51:41sur le parking
00:51:42devant la maison
00:51:43et serait tout simplement
00:51:44rentré par l'accès
00:51:46qu'il avait pour habitude
00:51:47d'emprunter
00:51:48Il connait parfaitement
00:51:50les lieux
00:51:50il rentre dans cette maison
00:51:51il se dirige directement
00:51:52directement dans la chambre
00:51:54des enfants
00:51:55de façon paradoxale
00:51:56il dit vouloir faire
00:51:56l'amour avec Jessica
00:51:57mais il sait où est
00:51:58la chambre de Jessica
00:51:59il ne va pas
00:52:00vers la chambre de Jessica
00:52:01il rentre dans la chambre
00:52:02des enfants
00:52:02et prend la petite
00:52:03C'est l'innocence même
00:52:06elle est sans défense aucune
00:52:07elle n'a même pas conscience
00:52:08du fait qu'elle est tombée
00:52:10sur un méchant
00:52:10sur celui qui va la tuer
00:52:11elle ne peut pas le savoir ça
00:52:12elle n'a pas l'âge
00:52:13pour le réaliser
00:52:14Madison ne pleure pas
00:52:19elle connait son ravisseur
00:52:21incapable d'expliquer son acte
00:52:24Julien déclare alors
00:52:25aux enquêteurs
00:52:25avoir roulé
00:52:27sans but précis
00:52:28Il va faire un espèce
00:52:30de road movie
00:52:33il va de village en village
00:52:35il erre complètement
00:52:37Au bout de plusieurs heures
00:52:39il aurait alors finalement
00:52:40décidé de rentrer
00:52:41chez sa mère
00:52:42toujours
00:52:43accompagné de Madison
00:52:45Il déclare qu'il se couche
00:52:47à ses côtés
00:52:48la petite dort
00:52:49et puis
00:52:50ce qui était à prévoir
00:52:52arriva
00:52:52c'est à dire que
00:52:53à 9h ou même plus tôt
00:52:55la petite fille se réveille
00:52:56et pleure
00:52:57demande sa maman
00:52:58et il la tue
00:53:00il choisit de la tuer
00:53:01plutôt que de la ramener
00:53:02à sa mère
00:53:03Sans la moindre émotion
00:53:04Julien explique
00:53:05avoir rempli
00:53:07la bouche de Madison
00:53:07avec du papier
00:53:09et l'avoir scotché
00:53:10avant de se saisir
00:53:12d'un coussin
00:53:12pour achever
00:53:13sa macabre exécution
00:53:15Les faits sont là
00:53:17Julien
00:53:18est bel et bien
00:53:19le tueur de Madison
00:53:20et la raison de son geste
00:53:23stupéfait
00:53:24les enquêteurs
00:53:25La réponse
00:53:26qu'il nous fournit
00:53:28tient en un mot
00:53:29une pulsion
00:53:31Mais pour les gendarmes
00:53:33les zones d'ombre
00:53:34restent nombreuses
00:53:35Pourquoi Julien
00:53:36a-t-il kidnappé
00:53:37la petite Madison
00:53:38et pour quelle raison
00:53:40est-il allé chez Jessica
00:53:42C'est maintenant
00:53:43à la justice
00:53:45de se tuer
00:53:47Le 28 avril 2008
00:53:56le procès s'ouvre
00:53:57devant la cour d'assises
00:53:58des Bouches-du-Rhône
00:54:00à Aix-en-Provence
00:54:01L'ambiance
00:54:04est pesante
00:54:06L'ambiance est très lourde
00:54:10d'abord parce que
00:54:11c'est la première fois
00:54:12que sont mis en présence
00:54:13Stéphane et Julien
00:54:15et parce qu'on est
00:54:17au bout d'une instruction
00:54:18où on n'a pas forcément
00:54:19les réponses
00:54:19à nos questions
00:54:20La salle du procès
00:54:23est remplie
00:54:24Pourtant du côté
00:54:25de l'accusé
00:54:26les bons sont vides
00:54:28Julien est seule
00:54:31personne de sa famille
00:54:33n'est présent
00:54:34Pendant tous les débats
00:54:35la maman n'est pas présente
00:54:36le père est inexistant
00:54:38et il n'y a personne
00:54:40de sa famille
00:54:41Devant la cour d'assises
00:54:46Julien s'enfonce
00:54:48dans un profond mutisme
00:54:50On a un Julien
00:54:51qui est complètement
00:54:52shooté
00:54:53qui a l'air
00:54:55complètement étranger
00:54:56à ce qui arrive
00:54:57qui n'est pas
00:54:57on dirait presque
00:54:59qu'il n'est pas concerné
00:55:00Il a des réponses
00:55:01très laconiques
00:55:01Ouais ouais
00:55:02Ouais ouais
00:55:03La seule réaction
00:55:04qu'il va avoir
00:55:06durant ce procès
00:55:07c'est quand on va
00:55:08évoquer son petit frère
00:55:10C'est quand on va
00:55:11évoquer son petit frère
00:55:12Et d'ailleurs
00:55:16ça avait été relevé
00:55:17par le président
00:55:17de la cour d'assises
00:55:18qui lui avait dit
00:55:21mais je constate
00:55:22que vous n'êtes pas
00:55:23dénué d'émotion
00:55:24monsieur
00:55:25Du côté de la famille
00:55:27de la victime
00:55:27les parents
00:55:28prennent sur eux
00:55:29Stéphane
00:55:31le père de Madison
00:55:32bouillonne
00:55:33mais se contient
00:55:35Stéphane
00:55:36ne branche pas
00:55:37pendant le procès
00:55:37Il va avoir
00:55:39une attitude
00:55:40de défiance
00:55:40bien évidemment
00:55:41vis-à-vis de Julien
00:55:42Il va le regarder
00:55:43dans les yeux
00:55:44pendant
00:55:44toute l'audience
00:55:46pendant les trois
00:55:47journées d'audience
00:55:48Jessica est dans
00:55:51le même positionnement
00:55:52que Stéphane
00:55:53Il n'y aura pas aussi
00:55:54un mot plus haut
00:55:55que l'autre
00:55:55Il y aura vraiment
00:55:56une attitude
00:55:57très
00:55:57je dirais presque digne
00:55:59Les jours passent
00:56:02et dans la salle
00:56:03la frustration
00:56:04s'installe
00:56:05Rien ne change
00:56:06Quelle que soit la raison
00:56:08Julien
00:56:09ne s'explique pas
00:56:11On n'a jamais donné
00:56:13d'explication
00:56:14sur son passage
00:56:16à l'acte
00:56:16et quand on voulait
00:56:18aborder cette question
00:56:19il était très fuyant
00:56:21très très fuyant
00:56:22parce que peut-être
00:56:24il n'y a rien à expliquer
00:56:25Au terme d'une semaine
00:56:30de procès
00:56:30Julien est condamné
00:56:32à 30 années
00:56:32de réclusion criminelle
00:56:34assorti d'une peine
00:56:35de sûreté
00:56:36de 18 ans
00:56:37Fidèle à lui-même
00:56:39et résigné
00:56:40Julien
00:56:41ne branche pas
00:56:42Mais pour Stéphane
00:56:44c'est l'explosion
00:56:45Il a lâché
00:56:47toute la pression
00:56:48qu'il avait contenue
00:56:49pendant toutes ces années
00:56:50Il s'est complètement lâché
00:56:52et je peux vous assurer
00:56:53que pas un membre
00:56:54des forces de l'ordre
00:56:55et pas un membre
00:56:56de la cour d'assises
00:56:57ne l'interrompt plus
00:56:58De son côté
00:56:59Jessica
00:57:00les yeux rouges
00:57:02sort de la salle
00:57:03sans un mot
00:57:04Cela fait maintenant
00:57:098 ans
00:57:10que Madison est décédé
00:57:11Et si la justice
00:57:13a condamné Julien
00:57:14son meurtrier
00:57:15le mobile restera
00:57:17à jamais
00:57:17inconnu
00:57:18Pour la famille
00:57:20le deuil
00:57:21est impossible
00:57:22Au moment où l'on me parle
00:57:24on ne sait toujours pas
00:57:25Mais comme je dis
00:57:26à la limite
00:57:26ne pas savoir
00:57:27ça ne changera rien
00:57:28Elle est peut-être là-haut
00:57:30s'il y en a une
00:57:31au dos de là
00:57:31et elle ne reviendra pas
00:57:33En décembre 2010
00:57:44un homme appelle
00:57:45la gendarmerie
00:57:46totalement affolée
00:57:47Il affirme
00:57:48qu'il vient de tirer
00:57:49sur un homme
00:57:49dans son champ
00:57:50qui était en train
00:57:51de lui voler des truffes
00:57:52Mais plus surprenant
00:57:53dans les jours qui suivent
00:57:54la totalité du village
00:57:56va prendre la défense
00:57:57de Laurent
00:57:57le meurtrier
00:57:58Alors que s'est-il passé ?
00:58:00Voici ce document
00:58:01inédit
00:58:02pour crime
00:58:02Dans l'affaire qui va suivre
00:58:18vous allez découvrir
00:58:20l'histoire d'un crime
00:58:21qui va opposer
00:58:22deux familles
00:58:23de communes voisines
00:58:24Un drame
00:58:25qui va diviser
00:58:27deux villages
00:58:28certains
00:58:29ayant décidé
00:58:30de prendre
00:58:30fait et cause
00:58:31pour le tueur
00:58:33Il a commis
00:58:35un geste irréparable
00:58:36un geste grave
00:58:38un geste
00:58:38qu'il n'aurait pas
00:58:39dû commettre
00:58:39mais je ne peux pas
00:58:40employer ce mot
00:58:41de tueur pour Laurent
00:58:42pour moi c'est impossible
00:58:43Nous sommes à Grignan
00:58:55une petite commune
00:58:57de la Drôme Provençale
00:58:58comprenant 1800 habitants
00:59:00située au cœur
00:59:03de la plaine du Tricastin
00:59:04ce village méditerranéen
00:59:06au climat doux
00:59:07s'est fait connaître
00:59:08grâce à son centre culturel
00:59:10et son agriculture
00:59:11Grignan
00:59:15c'est un petit village
00:59:16du sud de Rome
00:59:16extrêmement emblématique
00:59:18il y a un château
00:59:19qui est vraiment
00:59:19une des perles touristiques
00:59:20du département
00:59:21La qualité de vie
00:59:22était assez exceptionnelle
00:59:23il y a des truffières
00:59:24il y a les lavandes
00:59:25on est en Provence
00:59:26il y a des cigales d'été
00:59:27c'est un petit paradis
00:59:29sur terre
00:59:30Un petit paradis
00:59:32qui va bientôt
00:59:34enfiler son manteau blanc
00:59:35Nous sommes au cœur
00:59:37de l'hiver
00:59:38Période des fêtes
00:59:40mais aussi de tensions
00:59:42pour la région
00:59:42dont les trois quarts
00:59:44des habitants
00:59:44sont trufficulteurs
00:59:46On est quatre jours
00:59:48avant Noël
00:59:49le moment
00:59:49où tout se crispe
00:59:51tout se cristallise
00:59:52justement autour
00:59:53de la truffe
00:59:54parce que
00:59:55les marchés aux truffes
00:59:56juste avant Noël
00:59:57sont ceux
00:59:57où la truffe
00:59:59n'est pas la meilleure
00:59:59mais où elle est la plus chère
01:00:01donc le prix s'envole
01:00:02et pour les trufficulteurs
01:00:04les producteurs de truffes
01:00:06c'est le moment
01:00:07un petit peu
01:00:07de tous les dangers
01:00:08parce qu'évidemment
01:00:10comme c'est une denrée chère
01:00:12c'est une denrée
01:00:13qui est beaucoup volée
01:00:15Le 20 décembre
01:00:17à 18h30
01:00:18la nuit est déjà tombée
01:00:20sur le village
01:00:21Quant à la caserne
01:00:22de pompiers de Valence
01:00:23un appel retentit
01:00:25A l'autre bout du fil
01:00:29Laurent
01:00:29un agriculteur de la région
01:00:31il indique avoir tiré
01:00:33sur quelqu'un
01:00:33L'homme raccroche
01:00:36et appelle alors
01:00:37Claude
01:00:37l'un de ses amis
01:00:39Je l'ai appris en direct
01:00:43parce qu'en fait
01:00:44Laurent Riau
01:00:45a essayé de m'appeler
01:00:46Il m'a dit
01:00:47ils arrivent
01:00:47ils arrivent
01:00:48les pompiers arrivent
01:00:48les pompiers arrivent
01:00:49et il a raccroché
01:00:50Dans sa voix
01:00:52j'ai compris
01:00:53qu'il s'était passé
01:00:54quelque chose
01:00:54de très très très grand
01:00:55Mais que s'est-il passé
01:00:58dans le village
01:00:59à l'apparence
01:01:00si tranquille
01:01:01Sur qui
01:01:02Laurent a-t-il tiré
01:01:04Les pompiers
01:01:05arriveront-ils à temps
01:01:07pour sauver
01:01:08la victime
01:01:09A Grignan
01:01:18les secours
01:01:19sont arrivés sur place
01:01:20Les gendarmes
01:01:22appelés en renfort
01:01:23procèdent aux premières
01:01:24constatations
01:01:25Le corps est dans le champ
01:01:29dans la truffière
01:01:30Positionné à côté
01:01:32d'une butte
01:01:34d'enrochement
01:01:35et de végétation
01:01:36qui sépare
01:01:37un talus
01:01:38en fait
01:01:38qui sépare
01:01:39la truffière
01:01:40d'un terrain
01:01:41jouxtant
01:01:42cette truffière
01:01:43sur laquelle
01:01:43il y a un lotissement
01:01:44à proximité
01:01:45En analysant
01:01:47de plus près
01:01:47le corps
01:01:48le verdict
01:01:49est sans appel
01:01:50Il s'agit bien
01:01:52d'un crime
01:01:52L'homme
01:01:54est mort
01:01:55d'une décharge
01:01:56de fusil de chasse
01:01:58qui l'a atteint
01:01:59en haut de l'épaule
01:02:01et en partie
01:02:02dans la tête
01:02:03La victime
01:02:06n'est toujours pas
01:02:07identifiée
01:02:08Laurent
01:02:09l'auteur présumé
01:02:10des faits
01:02:11ne la connaît pas
01:02:11Il tente alors
01:02:13d'expliquer
01:02:13aux gendarmes
01:02:14ce qu'ils faisaient
01:02:15au beau milieu
01:02:16de la nuit
01:02:16dans une truffière
01:02:18Et surtout
01:02:19pourquoi il a ouvert
01:02:21le feu
01:02:21Selon lui
01:02:23l'individu au sol
01:02:24était un voleur
01:02:26Il a tout de suite
01:02:30dit qu'il était
01:02:32en surveillance
01:02:33sur sa truffière
01:02:34compte tenu
01:02:35des vols
01:02:35à répétition
01:02:36dont les trufficulteurs
01:02:38étaient victimes
01:02:38depuis quelque temps
01:02:40et qu'il s'était
01:02:41senti menacé
01:02:42parce qu'il avait vu
01:02:43dans l'obscurité
01:02:44que la personne
01:02:46qui était sur la truffière
01:02:47avait un objet
01:02:48dans la main
01:02:49L'objet en question
01:02:52est d'ailleurs
01:02:53immédiatement retrouvé
01:02:54par les gendarmes
01:02:56On trouve
01:02:57à côté
01:02:58de la victime
01:03:00un petit
01:03:02piolet
01:03:03voilà
01:03:03cette espèce
01:03:04de petit objet
01:03:05pointu
01:03:06qui permet
01:03:07de gratter la terre
01:03:08Il s'agit
01:03:10d'un cavadou
01:03:11un outil
01:03:12utilisé
01:03:13pour déterrer
01:03:14les truffes
01:03:14Stationnés
01:03:16à quelques mètres
01:03:17de la scène de crime
01:03:18les gendarmes
01:03:19repèrent un véhicule
01:03:20La plaque d'immatriculation
01:03:22de la voiture
01:03:23leur permet
01:03:23d'identifier
01:03:24la victime
01:03:25un certain
01:03:27Ernest
01:03:28Pardot
01:03:28Dans cette voiture
01:03:34on va trouver
01:03:34des petits sachets
01:03:36où il y a des truffes
01:03:37On trouve
01:03:39par ailleurs
01:03:39des
01:03:41petites friandises
01:03:44pour chiens
01:03:45des récompenses
01:03:46On en trouve
01:03:48d'ailleurs
01:03:48dans la veste
01:03:49de monsieur Pardot
01:03:50Car sans chien
01:03:52impossible
01:03:53de déterrer
01:03:54des truffes
01:03:55Mais sur la scène
01:03:56de crime
01:03:57les enquêteurs
01:03:58ne mettent pas
01:03:58la main
01:03:59sur cet animal
01:04:00Cela laisse place
01:04:01aux doutes
01:04:02Il semblerait
01:04:03que Laurent
01:04:04l'auteur
01:04:05des coups de feu
01:04:05dise la vérité
01:04:08A priori
01:04:09il n'était pas là
01:04:10par hasard
01:04:10juste pour une promenade
01:04:11à la fraîche
01:04:14parce qu'il faisait froid
01:04:15on était au moins
01:04:15de décembre
01:04:16Le corps d'Ernest
01:04:18est alors envoyé
01:04:19au CHU
01:04:20de Montélimar
01:04:21pour y subir
01:04:22une autopsie
01:04:23Laurent
01:04:24lui
01:04:24est placé
01:04:25en garde à vue
01:04:26A la gendarmerie
01:04:29de Grignan
01:04:29l'enquête
01:04:30commence
01:04:30par une étude
01:04:31du profil
01:04:32d'Ernest
01:04:33la victime
01:04:34C'est un
01:04:36quadragénaire
01:04:37qui a
01:04:39une petite fille
01:04:40à l'époque
01:04:41sa compagne
01:04:41est enceinte
01:04:42d'un second enfant
01:04:44Lui
01:04:45il travaille
01:04:46à l'hôpital
01:04:46de Montélimar
01:04:47donc il habite
01:04:48à Saint-Paul-Trois-Châteaux
01:04:49c'est pas très loin
01:04:50Il aidait également
01:04:51son oncle
01:04:52qui a une entreprise
01:04:52de pompes funèbres
01:04:53alors il l'aidait
01:04:54de temps en temps
01:04:55Il n'était pas
01:04:56dans la nécessité
01:04:57Visiblement apprécié
01:04:59par son entourage
01:05:00les enquêteurs
01:05:01s'aperçoivent pourtant
01:05:02que derrière
01:05:03les apparences
01:05:04l'homme
01:05:05cache une part d'ombre
01:05:07Quand on écoute
01:05:08sa famille
01:05:09sa compagne
01:05:10c'était un bon père
01:05:12de famille
01:05:12qui allait travailler
01:05:13et puis quand on écoute
01:05:14la rumeur
01:05:15on dit oui
01:05:15c'était un peu
01:05:16un voleur
01:05:17oui comme toujours
01:05:19dans ces affaires là
01:05:20il y a les deux versions
01:05:23Effectivement
01:05:25Ernest a bien été condamné
01:05:27auparavant
01:05:28pour vol de voiture
01:05:29mais 15 ans
01:05:31avant le drame
01:05:32alors faut-il y voir un signe
01:05:35autant de temps
01:05:36après
01:05:37Il a un petit casier judiciaire
01:05:39mais voilà
01:05:40pas grand chose
01:05:40un petit bricolet
01:05:42Dans le village du sud
01:05:44de la Drôme
01:05:45où Laurent
01:05:46le meurtrier présumé
01:05:47est connu de tous
01:05:48la nouvelle
01:05:49se répand
01:05:50et elle fait
01:05:51l'effet d'une bombe
01:05:53Grignan est un petit village
01:05:55donc
01:05:55il suffit
01:05:57de voir
01:05:58des ambulances
01:05:59de voir
01:06:00des chirophars
01:06:01et puis
01:06:02et puis voilà
01:06:02et puis tout se sait
01:06:04instantanément
01:06:05On était tous
01:06:06atterrés
01:06:07même moi
01:06:09quand j'ai appris ça
01:06:09j'ai dit
01:06:10mais c'est pas possible
01:06:11enfin qu'est-ce qui s'est passé ?
01:06:16Laurent
01:06:17voulait-il simplement
01:06:18effrayer Ernest
01:06:19ou avait-il vraiment
01:06:21l'intention de tuer ?
01:06:23A-t-il dit
01:06:24toute la vérité ?
01:06:26C'est ce que vont tenter
01:06:27de découvrir
01:06:27les enquêteurs
01:06:29au cours
01:06:30de sa garde à vue
01:06:31A la gendarmerie
01:06:40de Grignan
01:06:41les enquêteurs
01:06:42veulent cerner
01:06:42la personnalité
01:06:43de Laurent
01:06:44afin de comprendre
01:06:45ce qui aurait motivé
01:06:47un tel acte
01:06:48Pour cela
01:06:49il s'intéresse
01:06:50à son profil
01:06:52Au moment des faits
01:06:56Laurent
01:06:56est marié
01:06:58et il a
01:06:59un petit garçon
01:07:00qui
01:07:01à l'époque
01:07:02a 9 ans
01:07:02Ce jeune agriculteur
01:07:05de 32 ans
01:07:05est issu
01:07:06de l'une des plus
01:07:07anciennes familles
01:07:08de Grignan
01:07:09La famille
01:07:11est très connue
01:07:12à Grignan
01:07:12et infiniment
01:07:13respectable
01:07:14Ce sont des gens
01:07:16le père a été
01:07:17longtemps conseillé
01:07:19ou adjoint
01:07:19à la mairie de Grignan
01:07:20C'est un garçon
01:07:21qui a été élevé
01:07:23dans une famille
01:07:24avec des principes
01:07:25qui a accepté
01:07:26ses principes
01:07:27qui n'est pas un rebelle
01:07:28qui n'est pas un révolté
01:07:30Moi j'ai toujours
01:07:30retrouvé
01:07:31en Laurent
01:07:32un garçon
01:07:32très très gentil
01:07:33timide au début
01:07:34un garçon
01:07:35qui ne parlait pas beaucoup
01:07:36mais toujours
01:07:38serviable
01:07:38au service des autres
01:07:39Il était dévoué
01:07:40toujours présent
01:07:41un garçon simple
01:07:43A Grignan
01:07:44Laurent est une figure locale
01:07:46notamment
01:07:47auprès des professionnels
01:07:49de l'agriculture
01:07:50C'est un jeune agriculteur
01:07:55qui vient de prendre
01:07:55la présidence
01:07:56du CDGA
01:07:58de la Drôme
01:07:59à l'époque
01:08:00respecté
01:08:03par l'ensemble
01:08:03de la profession
01:08:04très connue
01:08:07par les élus
01:08:09par les différentes instances
01:08:11puisqu'il est
01:08:12représentant
01:08:13d'un syndicat agricole
01:08:15donc c'est quelqu'un
01:08:16de bien sous tout rapport
01:08:18comme on dit
01:08:19dans ces cas-là
01:08:20qu'on n'imagine pas
01:08:22une seconde
01:08:23pouvoir être à l'origine
01:08:26d'un drame
01:08:27comme celui-ci
01:08:27D'autant plus
01:08:29que Laurent n'a jamais
01:08:31eu affaire
01:08:32à la justice
01:08:32Le casier judiciaire
01:08:34de Laurent
01:08:35est un casier judiciaire
01:08:36d'honnête homme
01:08:37il n'y a pas
01:08:38une seule condamnation
01:08:40portée à ce casier
01:08:42Pourtant
01:08:43en creusant
01:08:44les enquêteurs
01:08:45se rendent compte
01:08:46que l'homme
01:08:46avait un vrai mobile
01:08:48pour tuer
01:08:48une découverte
01:08:50qui met à mal
01:08:51la thèse de l'accident
01:08:53Il m'avait fait part
01:08:54justement
01:08:55de ce qui se passait
01:08:57dans le sud
01:08:57de la Drôme
01:08:57avec des vols
01:08:58de truffes
01:08:59et là
01:09:00ça l'inquiétait
01:09:01beaucoup
01:09:02et on sentait
01:09:04que ce milieu-là
01:09:05était un peu tendu
01:09:06à l'époque
01:09:07très tendu
01:09:07Des vols
01:09:12dont les retombées
01:09:13financières
01:09:14peuvent devenir
01:09:15rapidement dramatiques
01:09:16Pour Laurent
01:09:17et pour la majorité
01:09:18des agriculteurs
01:09:19de la région
01:09:20ce diamant noir
01:09:21se monnaie
01:09:22jusqu'à 1000 euros
01:09:24le kilo
01:09:24et il permet
01:09:26de boucler
01:09:26des fins de mois
01:09:27difficiles
01:09:28La truffe
01:09:30dans cette région
01:09:32du sud
01:09:32de la Drôme
01:09:33est un produit
01:09:33qui permet
01:09:34à de très nombreuses
01:09:35exploitations
01:09:36de survivre
01:09:37L'exploitation
01:09:39par exemple
01:09:39de Laurent
01:09:40est une exploitation
01:09:41fondée
01:09:42sur des céréales
01:09:43sur de la vigne
01:09:44et la vigne
01:09:44ne marchait pas
01:09:45du tout
01:09:46dans la région
01:09:46de Grignan
01:09:47L'équilibre général
01:09:49donc de l'exploitation
01:09:50c'était évidemment
01:09:51et c'est
01:09:52la récolte
01:09:53de la truffe
01:09:54Et ces derniers jours
01:09:56la famille de Laurent
01:09:57avait été victime
01:09:58de vols de truffes
01:10:00à plusieurs reprises
01:10:01Moi je l'avais vu
01:10:03la veille
01:10:04l'avant veille
01:10:05le samedi
01:10:05au marché
01:10:06de Riche-Franche
01:10:07et nous étions
01:10:09nous trufficulteurs
01:10:11tous au courant
01:10:11que la famille
01:10:13au moment
01:10:14avait des problèmes
01:10:15Laurent
01:10:15un jour
01:10:16m'avait dit
01:10:17tu sais Claude
01:10:17on est excédé
01:10:19on n'arrête pas
01:10:19de nouveler nos truffes
01:10:21chez moi
01:10:22les gens sont excédés
01:10:23Au cours
01:10:24de la garde à vue
01:10:25Laurent campe
01:10:26sur ses positions
01:10:27c'est un accident
01:10:28dit-il
01:10:29il a pris peur
01:10:30et a tiré
01:10:31mais en aucun cas
01:10:32il ne voulait
01:10:34tuer Ernest
01:10:35pourtant
01:10:36les enquêteurs
01:10:37ont un doute
01:10:38alors le trufficulteur
01:10:40aurait-il
01:10:41prémédité son geste
01:10:43s'agit-il d'un acte
01:10:44commandé
01:10:45par la nécessité
01:10:46de légitime défense
01:10:48ou Laurent
01:10:49a-t-il tout simplement
01:10:50perdu la raison
01:10:51le temps
01:10:52d'une seconde
01:10:54à Grignan
01:11:04les enquêteurs
01:11:05n'arrivent pas
01:11:06à obtenir
01:11:06plus d'informations
01:11:07de Laurent
01:11:08ils décident alors
01:11:09d'étudier
01:11:10ses relevés téléphoniques
01:11:11et l'ordre
01:11:12des coups de fil
01:11:13que le jeune homme
01:11:14a passé
01:11:15le soir du drame
01:11:16ne correspond visiblement
01:11:18pas
01:11:18à ses déclarations
01:11:19alors que le trufficulteur
01:11:22a déclaré avoir
01:11:23immédiatement appelé
01:11:24les secours
01:11:25juste après avoir tiré
01:11:26l'étude des appels
01:11:28montre le contraire
01:11:30il a été
01:11:32attendu trois quarts d'heure
01:11:34entre le moment
01:11:35des deux coups de feu
01:11:36donc le moment
01:11:38où la victime
01:11:39est blessée
01:11:40et le moment
01:11:41où les secours
01:11:42sont appelés
01:11:43en tout cas
01:11:43pendant ces trois quarts
01:11:44d'heure là
01:11:45l'enquête
01:11:46a démontré
01:11:47qu'il y avait eu
01:11:48des tentatives
01:11:50pour faire croire
01:11:51que les choses
01:11:52ne s'étaient pas
01:11:53forcément déroulées
01:11:54comme elles s'étaient déroulées
01:11:5445 minutes
01:11:56durant lesquelles
01:11:57Laurent
01:11:58aurait donc tenté
01:11:59de maquiller
01:11:59la scène du crime
01:12:00et ce
01:12:01avec des complices
01:12:03lorsqu'il appelle
01:12:05le SDIS
01:12:05sur les lieux
01:12:07il n'y a pas
01:12:08que lui
01:12:08puisque
01:12:09une autre voix
01:12:11est entendue
01:12:12et enregistrée
01:12:12sur l'appel
01:12:14du SDIS
01:12:14et que
01:12:15à cette autre personne
01:12:17il s'adresse à lui
01:12:18et c'est retranscrit
01:12:19dans l'enregistrement
01:12:23et lui dit
01:12:24ramasse les cartous
01:12:24l'homme
01:12:26que l'on entend
01:12:27sur la bande
01:12:28est le frère
01:12:29de Laurent
01:12:29présent sur les lieux
01:12:31du drame
01:12:31il est venu
01:12:32accompagné
01:12:33de leur père
01:12:33lui aussi
01:12:34contacté
01:12:35avant
01:12:36les secours
01:12:37toute cette famille là
01:12:38voyant
01:12:39le résultat
01:12:40absolument dramatique
01:12:41de l'intervention
01:12:43de monsieur
01:12:43bon
01:12:44panique
01:12:45panique
01:12:45et cherche
01:12:46dans l'urgence
01:12:48très certainement
01:12:49à dissimuler
01:12:50le plus de choses
01:12:51possibles
01:12:51à commencer
01:12:53par la véritable
01:12:54arme du crime
01:12:55une arme de guerre
01:12:57un fusil à pompe
01:12:58les enquêteurs
01:13:00apprennent qu'avant
01:13:01leur arrivée
01:13:02sur la scène
01:13:03de crime
01:13:03le père de Laurent
01:13:04aurait échangé
01:13:06le fusil à pompe
01:13:06de son fils
01:13:07contre un vieux
01:13:09fusil de chasse
01:13:10ça jette quand même
01:13:12un voile
01:13:12désagréable
01:13:14sur lui
01:13:15si le coup
01:13:16est parti tout seul
01:13:16qu'on a paniqué
01:13:17que voilà
01:13:18derrière on appelle
01:13:19tout de suite
01:13:19les secours
01:13:20et on fait pas
01:13:21trois quarts d'heure
01:13:21de mise en scène
01:13:22pendant que les enquêteurs
01:13:28poursuivent
01:13:28leurs investigations
01:13:29dans les rues
01:13:30de Grignan
01:13:31un fait surprenant
01:13:32se produit
01:13:32une marche
01:13:34de soutien
01:13:34à l'accusé
01:13:36est organisée
01:13:37on savait que ça
01:13:40allait arriver
01:13:40au jour
01:13:40l'autre
01:13:41si la juste
01:13:42s'il avait été
01:13:42passé
01:13:42en départ
01:13:43ce serait pas arrivé
01:13:43c'est malheureux
01:13:45c'est comme ça
01:13:45et c'est triste
01:13:46pour tout le monde
01:13:46ça met deux familles
01:13:47en deuil
01:13:47chez nous
01:13:48ça s'inscrit
01:13:49vraiment dans
01:13:49un phénomène
01:13:50de solidarité
01:13:51et c'est de dire
01:13:53moi je veux pas
01:13:54qu'on me vole
01:13:54donc je veux pas
01:13:55qu'on vole
01:13:55chez les autres
01:13:56un soutien
01:13:57qui se réitère
01:13:58le 23 décembre 2010
01:14:00lorsque l'homme
01:14:01est déféré
01:14:02devant le juge
01:14:03d'instruction
01:14:03au tribunal de Valence
01:14:05pour la famille
01:14:07d'Ernest
01:14:07la victime
01:14:08cette solidarité
01:14:10est insupportable
01:14:12au delà du chagrin
01:14:16et de la peine immense
01:14:16supportée par la famille
01:14:18on a l'impression
01:14:19qu'on vient justifier
01:14:21la mise à mort
01:14:22d'un être humain
01:14:22le surlendemain
01:14:24en réponse
01:14:26les proches d'Ernest
01:14:27décident
01:14:28à leur tour
01:14:29d'organiser
01:14:30une marche blanche
01:14:31les collègues
01:14:33de travail
01:14:34de mémoire
01:14:35de la victime
01:14:36sont à l'origine
01:14:37d'une deuxième
01:14:38marche blanche
01:14:39qui est organisée
01:14:40juste au moment de Noël
01:14:43enfin 3-4 jours
01:14:44après les faits
01:14:45qui elle aussi
01:14:46réunit
01:14:46200 à 300 personnes
01:14:48pour le coup
01:14:48à Saint-Paul-Troix-Château
01:14:50dans le village
01:14:50de la victime
01:14:51pour montrer
01:14:52que c'est pas parce
01:14:54qu'on nous vole des truffes
01:14:54qu'on doit mourir
01:14:56de coups de suivi
01:14:57à l'issue de sa garde à vue
01:14:59Laurent est placé
01:15:00en détention provisoire
01:15:01pour assassinat
01:15:03dans les rues de Grignan
01:15:04la colère monte d'un cran
01:15:05chez les habitants
01:15:06persuadés
01:15:07que le meurtrier présumé
01:15:09n'est en fait
01:15:10qu'une victime
01:15:11alors Laurent
01:15:13a-t-il eu réellement
01:15:15la volonté
01:15:16de tuer Ernest
01:15:17au village de Grignan
01:15:25le juge d'instruction
01:15:27décide d'organiser
01:15:28une reconstitution
01:15:29il veut éclaircir
01:15:30les zones d'ombre
01:15:31qui persistent
01:15:32dans cette affaire
01:15:33l'événement
01:15:34a lieu un an
01:15:35jour pour jour
01:15:36après le drame
01:15:38la reconstitution
01:15:40a duré 5 heures
01:15:41elle s'est faite
01:15:43un an après les faits
01:15:44pour être dans
01:15:45les mêmes conditions
01:15:46de luminosité
01:15:48d'absence de lumière
01:15:49plus exactement
01:15:50pour le juge
01:15:51il s'agit de vérifier
01:15:53si Laurent
01:15:53a effectivement
01:15:54pu confondre
01:15:55le fameux Kavadou
01:15:57avec une arme à feu
01:15:58Monsieur Radeau
01:16:02m'a dit
01:16:02il avait quelque chose
01:16:03à la main
01:16:04cet objet
01:16:04que j'ai pu interpréter
01:16:05pour
01:16:05et on ne voit
01:16:06strictement rien
01:16:07mais strictement rien
01:16:08on a positionné
01:16:09on a fait avancer
01:16:10avancer avancer
01:16:11on ne voit rien
01:16:12on est insusceptible
01:16:13de voir quoi que ce soit
01:16:14d'un objet
01:16:16que tiendrait
01:16:17une personne
01:16:18en face de vous
01:16:18à 10 mètres
01:16:19la théorie de la panique
01:16:21avancer par Laurent
01:16:23est mise à mal
01:16:24et ce n'est pas tout
01:16:25autre facteur
01:16:27pointé du doigt
01:16:27par la reconstitution
01:16:29les deux coups de feu
01:16:30plus précisément
01:16:31les impacts de balles
01:16:34sur le corps d'Ernest
01:16:35visiblement la victime
01:16:37était un peu accroupie
01:16:39il y a un premier coup de feu
01:16:41qui est tiré
01:16:42de face
01:16:43la victime se lève
01:16:46et va pour s'en aller
01:16:47le deuxième coup de feu
01:16:47est tiré
01:16:48un peu de trois quarts
01:16:50ça ne sent pas l'accident
01:16:54le coup est parti tout seul
01:16:56Monsieur le juge
01:16:56ce deuxième coup
01:16:57vient à mon sens
01:16:59mettre à mal
01:17:00la théorie de la légitime défense
01:17:01et surtout
01:17:04tout sonne vraiment
01:17:05comme le coup de grâce
01:17:06le deuxième coup
01:17:11tiré par Laurent
01:17:13jette une nouvelle lombre
01:17:14au tableau
01:17:15visiblement
01:17:17Ernest
01:17:17aurait tenté de fuir
01:17:19la menace
01:17:20évoquée par Laurent
01:17:21semble donc
01:17:23peu crédible
01:17:24la notion de deux tirs
01:17:26est extrêmement importante
01:17:27le premier tir
01:17:28aurait pu permettre
01:17:30même pour Monsieur
01:17:31une autre qualification
01:17:33pénale
01:17:34mais là le deuxième coup
01:17:36assoie la volonté homicide
01:17:38une théorie
01:17:40que réfutent
01:17:41les proches
01:17:41du truficulteur
01:17:42et ils sont
01:17:44unanimes
01:17:44c'est évident
01:17:46que Laurent n'est pas
01:17:49un assassin
01:17:50il est évident
01:17:51qu'il n'avait pas
01:17:53envie de tuer
01:17:53et je pense
01:17:54qu'il y a eu
01:17:55une très grande peur
01:17:56chez lui
01:17:56si vous voulez
01:17:58il était
01:17:59tellement traumatisé
01:18:02que
01:18:02bon
01:18:03sans doute
01:18:05il n'a rien fait
01:18:07pour tuer
01:18:07sans doute
01:18:08il s'est défendu
01:18:09il a commis
01:18:10un geste
01:18:11irréparable
01:18:12un geste grave
01:18:13un geste
01:18:14qu'il n'aurait pas
01:18:15dû commettre
01:18:15mais je ne peux pas
01:18:16employer ce mot
01:18:17de tueur
01:18:17pour Laurent
01:18:17pour moi
01:18:18c'est impossible
01:18:19en attente du procès
01:18:23les circonstances
01:18:24du drame
01:18:25restent troubles
01:18:26quelle est la part
01:18:27de responsabilité
01:18:28de chacun
01:18:29Laurent
01:18:30réussira-t-il
01:18:31à défendre
01:18:32sa cause
01:18:32et celle
01:18:33des truficulteurs
01:18:34et de son côté
01:18:36la famille d'Ernest
01:18:37réussira-t-elle
01:18:38à faire entendre
01:18:39sa voix
01:18:39face à un village
01:18:41qui a pris
01:18:42fait et cause
01:18:42pour le meurtrier
01:18:44à Priva
01:18:53Laurent
01:18:54est toujours
01:18:55incarcéré
01:18:55mais l'enquête
01:18:57n'ayant pu démontrer
01:18:58qu'il y a eu
01:18:58préméditation
01:18:59le chef d'inculpation
01:19:01change
01:19:02la justice
01:19:03décide en effet
01:19:04de ne plus retenir
01:19:06la préméditation
01:19:07dans cette affaire
01:19:09la notion d'assassinat
01:19:12aurait pu être
01:19:12valablement retenue
01:19:13si Laurent
01:19:14avait su
01:19:15ce soir-là
01:19:15qu'il y avait
01:19:16un voleur
01:19:16dans la truffière
01:19:18avait pris son fusil
01:19:19et avait prémédité
01:19:21de tirer sur quelqu'un
01:19:22bon c'était
01:19:23évidemment pas le cas
01:19:24si le chef d'inculpation
01:19:27est maintenant définitif
01:19:28la date du procès
01:19:29elle
01:19:30n'est toujours pas fixée
01:19:31après 14 mois
01:19:33de détention provisoire
01:19:34Laurent
01:19:35est alors libéré
01:19:36et placé
01:19:37sous contrôle judiciaire
01:19:39Laurent
01:19:41n'était pas
01:19:42un récidiviste
01:19:43Laurent
01:19:43ne présentait pas
01:19:44de danger social
01:19:45Laurent
01:19:45est un homme
01:19:46qui s'est retrouvé
01:19:48dans cette situation
01:19:48qu'il n'a pas voulu
01:19:49donc les juges
01:19:52ont considéré
01:19:53que la détention provisoire
01:19:54n'était pas
01:19:55nécessaire
01:19:56dans ce dossier
01:19:57et l'ont remis
01:19:57en liberté
01:19:58en lui demandant
01:19:59de quitter la région
01:20:00une décision
01:20:02qui a ses conséquences
01:20:03pour le procès
01:20:04car les détenus
01:20:05sont jugés
01:20:06en priorité
01:20:07c'est un nouveau
01:20:10crève-cœur
01:20:10évidemment
01:20:11pour la famille
01:20:12de la victime
01:20:13la compagne
01:20:14d'Ernest Bardot
01:20:16ne comprend toujours pas
01:20:19je veux dire
01:20:19on est 4 ans
01:20:21après la mort
01:20:22du père
01:20:24de ses enfants
01:20:24le procès
01:20:26du tireur
01:20:27n'est toujours pas fixé
01:20:28il était fixé
01:20:30il a été annulé
01:20:31il faut savoir que
01:20:31la justice
01:20:32n'a plus aucun délai
01:20:34à respecter
01:20:35puisque le tireur
01:20:36n'est plus détenu
01:20:37donc
01:20:38il peut être jugé
01:20:40dans 6 mois
01:20:41dans un an
01:20:42il n'y a plus de délai
01:20:43du côté de la victime
01:20:45comme de l'accusé
01:20:46c'est une situation
01:20:47difficile à vivre
01:20:48ce qui est sûr
01:20:51c'est qu'il faut
01:20:52que le jugement
01:20:53se passe
01:20:53il y a déjà
01:20:54pas mal de temps
01:20:55qui est passé
01:20:56c'est vrai que
01:20:57toute affaire
01:20:58doit être jugée
01:20:59je pense que là
01:21:01ça sera un soulagement
01:21:03pour les deux côtés
01:21:04parmi ces familles brisées
01:21:10il y a celle d'Ernest
01:21:12qui demande à la justice
01:21:14une véritable reconnaissance
01:21:16les attentes de la famille
01:21:18c'est que
01:21:18que la justice passe
01:21:20voilà
01:21:20qu'elle entende
01:21:23je crois que c'est même pas
01:21:24le nombre d'années
01:21:28de prison
01:21:28qui est susceptible
01:21:29d'être prononcée
01:21:30mais c'est qu'on entende
01:21:31qu'il s'agit bien
01:21:35d'un meurtre
01:21:35et que cette situation-là
01:21:37elle n'est pas acceptable
01:21:37depuis ce drame
01:21:39les choses ont évolué
01:21:41à Grignan
01:21:42et dans le reste
01:21:42de la Drôme Provençale
01:21:44désormais
01:21:45les vols de truffes
01:21:47sont une véritable
01:21:48préoccupation
01:21:49pour les autorités
01:21:50de la région
01:21:51je vois l'impact
01:21:53dans le principe même
01:21:54de l'organisation
01:21:56des trufficulteurs
01:21:57et de la gendarmerie
01:21:57on a des gendarmes
01:22:00qui sont dédiés
01:22:01à la trufficulture
01:22:02à venir nous aider
01:22:03à surveiller les truffières
01:22:04malheureusement
01:22:05il a fallu ce drame
01:22:06pour
01:22:07en effet
01:22:09instaurer
01:22:10de façon bien plus
01:22:11officielle
01:22:13une vraie lutte
01:22:15contre le vol de truffes
01:22:17à Grignan
01:22:23cela fait maintenant
01:22:244 ans
01:22:25qu'Ernest a été tué
01:22:26la justice
01:22:27n'a toujours pas jugé
01:22:29Laurent
01:22:30son meurtrier présumé
01:22:31le seul
01:22:33à savoir
01:22:33ce qui s'est passé
01:22:34lors de cette soirée
01:22:35d'hiver 2010
01:22:37une tragédie
01:22:39encore présente
01:22:40dans tous les foyers
01:22:41de la région
01:22:42là ça a été vraiment
01:22:45un drame quoi
01:22:45un drame qui a marqué
01:22:47le sud de la Drôme
01:22:48qui a marqué profondément
01:22:50les agriculteurs
01:22:51les trufficulteurs
01:22:52c'est d'abord un drame
01:22:53épouvantable
01:22:54pour deux familles
01:22:54parce que
01:22:56bien c'est vrai
01:22:57qu'on devrait pas mourir
01:22:58pour quelques kilos
01:22:59de truffes
01:23:00ça c'est évident
01:23:01Sous-titres par Jérémy Diaz
01:23:07Sous-titres par Jérémy Diaz
01:23:08Sous-titrage FR ?
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