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  • il y a 5 jours
Ce lundi 3 novembre, Matthieu Bacquin, président cofondateur de Finalli, était l'invité dans l'émission Good Morning Business sur BFM Business. Retrouvez l'émission du lundi au vendredi et réécoutez la en podcast.

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Transcription
00:00Good morning business, parole de patron.
00:03Mathieu Paquin, bonjour. Vous êtes le président cofondateur de Finali.
00:07Finali qui fait du conseil, qui aide les TPE, PME dans leur stratégie d'innovation.
00:13On est là ce matin ensemble. C'est un peu triste, mais je ne parle quasiment que fiscalité.
00:17Désormais avec les chefs d'entreprise, vous n'allez pas y échapper.
00:20Je faisais la liste tout à l'heure à Aurélie Trouvé de LFI,
00:22et qui est l'ancienne présidente de la commission des affaires sociales,
00:25de l'ensemble des hausses d'impôts, qu'elle est quand même tombée sur les chefs d'entreprise.
00:29Il y a les multinationales, il y a la taxe sur les GAFAM, il y a la surtaxe d'IS,
00:33il y a la taxe sur les rachats d'actions, il y a la contribution exceptionnelle sur les hauts revenus,
00:37il y a l'impôt sur la fortune improductive, il y a la taxe sur les holdings.
00:40Et elle me disait, ce n'est pas assez.
00:42Ce n'est pas assez, ce n'est pas assez pour faire payer les riches,
00:44ce n'est pas assez pour faire payer les gens qui ont gagné de l'argent pendant 10 ans.
00:49Comment vous, vous réagissez à cette semaine qui a vu quand même,
00:53on va arriver à un niveau de prélèvement obligatoire quasiment de 45%, c'est du jamais vu.
00:57– Bonjour Laure, alors ça ne va pas me déranger de parler de fiscalité
01:02puisque c'est le métier de finali, en particulier la fiscalité et l'innovation,
01:06mais donc là on n'est pas sur le volet recettes, mais plutôt sur le volet dépenses de l'État.
01:12Les débats actuels, les amendements et les textes qui sont adoptés ces dernières semaines,
01:17effectivement montrent une frénésie fiscale,
01:20une volonté de générer énormément de recettes,
01:23mais je regarde ça quand même avec beaucoup de distance.
01:26Je n'oublie pas que l'année passée, on s'était pris finalement au jeu du débat parlementaire
01:31pour finalement voir le gouvernement Barnier tomber le 5 décembre.
01:35Où est-ce que ça va nous mener ?
01:37– Vous préférez pas regarder du coup ?
01:38Vous vous dites, bon, moi je me dis ça parfois certains matins,
01:41à quoi ça sert de regarder puisque finalement tout ça peut aller dans le mur ?
01:44– Alors non, évidemment, il faut suivre ça.
01:47De toute façon, quand on est chef d'entreprise, on se doit d'être connecté,
01:50de suivre l'actualité, mais il faut la suivre également avec une certaine distance.
01:56Encore une fois, comme je le disais, moi ma principale source d'inquiétude,
01:59c'est beaucoup plus finalement, quand est-ce qu'on aura un budget ?
02:03L'année dernière, on a attendu, je crois, début février 2025
02:07pour avoir un budget qui soit enfin voté.
02:09Cette fois-ci, l'année dernière, il y avait encore, je dirais, une place
02:12pour un Premier ministre qui viendrait du gouvernement central.
02:15Si ce gouvernement tombe, on devra peut-être en passer par une dissolution
02:19des nouvelles législatives et ça va nous amener un budget qu'en mars, avril.
02:23Et c'est ça qui fait le plus de mal, en tout cas, aux entreprises.
02:26– Mais quand vous dites, ça fait du mal.
02:27On a eu les chiffres de la croissance du troisième trimestre
02:30en milieu de semaine dernière, c'était pas si mauvais.
02:33Bon 0,5, pas de quoi se passer, pas voiser, mais quand même, ça tient.
02:37C'est-à-dire que quand vous dites, ça a un impact, ça se voit pour les...
02:40Concrètement, il se passe quoi ?
02:42– Concrètement, en termes de taux de défaillance d'entreprise,
02:45on est arrivé à des niveaux records qui sont du niveau de ce qu'on avait
02:49lors de la première guerre du Golfe en 1991.
02:52Certes, oui, on a une économie qui est quand même assez résiliente
02:54et ça tient presque du miracle.
02:58Mais à côté de ça, il y a énormément d'entreprises tous les jours
03:00qui mettent la clé sous la porte, les entreprises les plus fragiles,
03:03les TPE, les PME.
03:05– Et ça, c'est parce qu'on n'a pas de budget
03:07ou c'est parce que la demande n'est pas là où les deux s'auto-alimentent ?
03:11– On est dans un contexte économique global qui est quand même assez difficile,
03:15mais c'est certain que chaque mois qui passe d'instabilité et d'incertitude,
03:19chaque mois qui passe et où on n'a toujours pas de budget,
03:22c'est des investissements qui sont gelés,
03:24c'est des embauches qui ne sont pas faites.
03:26Et en cascade, là, pour le coup, le ruissellement, il existe.
03:29Un ruissellement négatif et qui se traduit en bout de chaîne
03:32du côté des TPE, des PME et des start-up,
03:35surtout de ce côté-là, par énormément de défaillances d'entreprises.
03:38– Sur la question de l'innovation,
03:40on a vu beaucoup de patrons de start-up défiler sur ce plateau
03:42et dire à quel point ils étaient inquiets sur la taxe Zuckman,
03:44sur l'outil professionnel.
03:46Là, on ne sait pas ça qui, finalement, est gardé.
03:50Vous dites ouf, vous dites ça peut revenir,
03:52vous dites de toute façon le débat a été vérolé ?
03:55– Non, moi, ce qui me gêne, en fait,
03:57c'est que c'est l'objectif de ces recettes fiscales,
04:01c'est le timing.
04:02C'est-à-dire, quand je vois des forêts partir en lambeaux
04:08dans l'eau de cet été,
04:10ou quand on va voir, là, dans quelques semaines,
04:11avec les tempêtes d'hiver qui ne manqueront pas d'arriver,
04:14des inondations,
04:15on sait qu'on a devant nous des centaines de milliards d'euros
04:17à financer pour préparer,
04:19enfin, pour décarboner l'économie,
04:20préparer la transition climatique.
04:22Si on nous disait, il faut effectivement qu'on fasse un effort
04:24juste pour sauver la planète,
04:27je pense que là, effectivement,
04:28ça mérite d'aller chercher des recettes fiscales,
04:31de faire un effort collectif très important.
04:33Mais là, en fait, c'est pour éponger,
04:36ou plutôt, en tout cas,
04:37on ne traite pas le vrai sujet.
04:39Le vrai sujet, à mon sens,
04:40c'est que l'État doit devenir un bon gestionnaire.
04:43J'entendais, là, il y a quelques semaines,
04:45que se lançait, non pas la rénovation,
04:48mais la métamorphose du centre Pompidou,
04:50de Beaubourg, budget de l'État,
04:52280 millions d'euros.
04:54Quand vous avez un État, effectivement,
04:55qui a une dette importante,
04:57vous vous lancez dans une rénovation.
05:01On ne va pas laisser, effectivement,
05:02des biens partir en lambeaux,
05:03mais pas dans une métamorphose de 5 ans.
05:05Il y a partout, dans les collectivités,
05:08au niveau de l'État,
05:09je dirais, un apprentissage positif à faire
05:12de ce qui est de la bonne gestion.
05:14Et moi, c'est ça dont j'aimerais entendre parler.
05:16Donc, pourquoi pas des recettes fiscales,
05:17mais pour des vrais sujets,
05:18et pas pour écarter les efforts budgétaires
05:22et de rigueur dont l'État a besoin,
05:24et qu'on fait, nous, dans les entreprises,
05:25et que les ménages font...
05:27Trop d'argent dans la rénovation de Beaubourg ?
05:29Si c'était seulement une rénovation,
05:31on parle d'une métamorphose.
05:33Merci beaucoup d'être venu ce matin,
05:35Mathieu Baquin.
05:36Merci d'être venu dans la matinale de l'économie.

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