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  • il y a 5 semaines
Ce jeudi 30 octobre, Charles de Boissezon, responsable de la Stratégie Actions chez Société Générale CIB, a abordé l'accalmie provisoire des échanges entre la Chine et les États-Unis, et la forte interdépendance avec la Chine dans le commerce mondial, dans l'émission BFM Bourse présentée par Guillaume Sommerer. BFM Bourse est à voir ou écouter du lundi au vendredi sur BFM Business.





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Transcription
00:00BFM Business, on a sonné non ?
00:03Je crois bien.
00:04Attendez, qui est là ?
00:06Oh ! C'est Charles Debois-Saison, Société Générale.
00:10Il est responsable de la stratégie action pour Société Générale CIB.
00:14Bonsoir, bonjour.
00:15Bonjour encore, il fait encore un peu jour.
00:17Charles Debois-Saison, qui a vu de la lumière.
00:19Bonsoir, il fait un peu nuit dehors, il fait encore un peu jour.
00:22D'accord, vous avez bien fait rentrer, vous avez vu de la lumière ici en tout cas,
00:25sur le plateau de BFM Business, il y a toujours de la chaleur dans BFM Bourse.
00:27Tiens, parlons un peu géopolitique aussi, parce que c'est aussi ce qui anime les marchés aujourd'hui.
00:31Charles, on est ravis de vous accueillir.
00:33Donald Trump et Xi Jinping se sont rencontrés, c'est un peu étrange, c'est vrai,
00:36leur poignée de main, Xi Jinping ne dégageait aucune chaleur,
00:40alors que Donald Trump a essayé de multiplier les blagues pour détendre l'atmosphère.
00:42C'était particulier, et sur le fond, on sent que la Chine a fait peu d'efforts,
00:46les États-Unis ont dû faire plus de concessions peut-être que les Chinois.
00:49Pour vous, c'est un désordre mondial qui se met en place,
00:52ou c'est un nouvel ordre mondial des échanges ?
00:55C'est vrai que les réactions sont contrastées.
00:57Et sur une échelle de 1 à 10, aujourd'hui, Donald Trump notait 12,
01:02sa rencontre avec Xi Jinping, alors que les...
01:0512 sur 10, bien sûr.
01:0612 sur 10, bien sûr, qui peut le plus, peut le plus.
01:09Les Chinois étaient beaucoup plus modérés quant à leurs commentaires.
01:14Et ce qui marque le second mandat du président Trump,
01:16c'est clair que c'est la guerre commerciale et tarifaire,
01:20mais en fait, il faut remonter quasiment 50 ans pour retrouver un excellent commercial
01:26côté des États-Unis.
01:27Donc en fait, on peut quelque part comprendre que ce soit le cheval de bataille de Trump
01:31depuis son deuxième mandat, et honnêtement, c'était déjà entamé lors de son premier mandat.
01:36Et lorsque les États-Unis décident de renverser la table des échanges commerciaux,
01:39oui, ça crée du désordre.
01:42Et en même temps, nous, on pense que ça crée un nouvel ordre
01:45dans les échanges commerciaux mondiaux.
01:48Les Américains, mais aussi les Européens et bien d'autres,
01:50aimeraient bien ne pas dépendre autant de la Chine,
01:53réduire leur dépendance à la Chine.
01:54Est-ce possible ?
01:57Alors, ce n'est pas gagné pour autant.
01:58D'abord, parce que la Chine domine nettement la chaîne de valeur mondiale.
02:04Il faut se rendre compte que plus de la moitié de la production,
02:09des capacités de production, en fait, la Chine, c'est le double de tous les autres
02:12que l'on appelle Chine plus 1, mi-bout-à-bout.
02:15Chine plus 1, c'est quoi ?
02:15Ce sont les pays vers lesquels on espère déplacer ces outils de production,
02:19le Vietnam ou les Philippines.
02:22Et puis, à quel coût ?
02:24Le salaire minimum horaire moyen, enfin minimum, aux États-Unis,
02:27c'est 7,25 dollars.
02:29Mexique, c'est 2 dollars.
02:31La Chine, 1,27 dollars.
02:32Alors, est-ce qu'il est raisonnable de penser qu'on va rapatrier
02:34tous ces emplois aux États-Unis ?
02:36Ça sera difficile.
02:38Et puis, si non pas du côté de la production,
02:40mais même des ventes, on se place.
02:44En fait, il ne faut pas oublier que la majorité des pays
02:46exportent plus vers la Chine que vers les États-Unis.
02:49Alors, est-ce qu'on a vraiment envie de se mettre à dos la Chine
02:50juste pour faire plaisir à Donald Trump ?
02:52Tout ça, ça crée des limites, à mon avis, à cet exercice.
02:55On peut le comprendre, mais c'est difficile de se séparer de la Chine.
02:58Sabrina ?
02:58Oui, mais Charles, donc là, vous dites qu'il y a un petit avantage
03:01à la Chine dans ce nouvel ordre mondial,
03:02mais les Américains, ils n'ont pas dit leur dernier mot,
03:05ils ont le dollar.
03:06Et on ne peut rien faire sans le dollar, quand même.
03:07Alors, le dollar, c'est sûr que dans cette partie de poker,
03:10c'était la carte maîtresse.
03:11Oui.
03:12À telle enseigne que, depuis toutes ces années
03:16où on a eu un déficit commercial, en fait,
03:18ce qui l'a engendré, ça a été un surplus de capitaux
03:20vers les États-Unis.
03:20Il faut se dire que les étrangers possèdent
03:2360 000 milliards de dollars d'actifs américains.
03:27C'est gigantesque.
03:29Donc, on pense que si jamais ces pays-là
03:32sont amenés à moins exporter vers les États-Unis,
03:34peut-être qu'ils vont moins investir aussi vers les États-Unis.
03:36Et probablement, cette carte maîtresse que vous évoquez,
03:39elle sera en état de faiblesse.
03:41Et on pense que ça peut être une des victimes
03:43de ce renouvellement de l'ordre mondial.
03:45On rappelle le chiffre, les étrangers détiennent
03:4760 000 milliards de dollars d'actifs américains.
03:50Oui, 60 000 milliards de dollars.
03:51Ça fait beaucoup, quand même.
03:53Ça fait une belle somme.
03:55Aude.
03:55Mais dans un monde qui essaie de se dédollariser,
03:59le sommet des BRICS, BRICS élargis,
04:01avait voulu effectivement monter en puissance.
04:05Mais là, on peut être rassuré, finalement,
04:07d'une entente encore entre Chine et États-Unis.
04:09Ça veut dire que l'ordre mondial n'est pas bouleversé.
04:11Alors, il n'est pas bouleversé.
04:13Cela dit, les échanges entre les pays
04:16sont quand même assez mis sous tension.
04:20Et ils sont d'autant plus sous tension
04:21qu'on a à peu près 20% des échanges commerciaux
04:24dans le monde qui se font entre pays
04:25que l'on appelle géopolitiquement éloignés.
04:29Autrement dit, il vous arrive de faire des affaires
04:30avec des gens qui ne sont pas forcément vos amis.
04:33Et si je prends le cas de l'Europe, par exemple,
04:36en termes commerciaux,
04:37en fait, depuis la sortie de la crise de la zone euro,
04:40on était en excellent commercial.
04:42Donc, c'est super.
04:43Sauf que le Covid, la guerre en Ukraine,
04:46nous a fait réveiller au fait qu'on a des faiblesses.
04:49On a des faiblesses, d'abord,
04:50en termes d'approvisionnement énergétique
04:51et, par ailleurs, une dépendance visée de la Russie.
04:54On essaie d'en sortir, on verra comment ça se passe.
04:57Une faiblesse visée d'approvisionnement
04:58en certains produits de première nécessité,
05:00on l'a vu pendant le Covid.
05:01Et puis, une faiblesse aussi en termes de défense.
05:04Comment mener tout ceci de front ?
05:06Je pense qu'au-delà de cette connivence éventuelle
05:09ou cette bataille entre les Etats-Unis et la Chine,
05:12le reste du monde, lui, est pris entre le marteau et l'enclume,
05:14entre plusieurs feux.
05:16Ça va être compliqué,
05:17et ça va être compliqué pour les investisseurs.
05:18Et du coup, quelles idées de valeur ?
05:20Pour essayer de naviguer, sortir gagnant
05:22de ce nouvel ordre mondial des échanges
05:24qui tente de se tisser,
05:25mais on voit bien que c'est très chaotique quand même.
05:27C'est chaotique, je pense que c'est compliqué
05:29parce qu'il y a beaucoup de dimensions
05:31à cette guerre commerciale.
05:32Il y a aussi des changements de réglementation,
05:34parfois des interdictions d'être cotées en bourse.
05:36Enfin, beaucoup de barrières qui sont mises là.
05:38Pour nous, il y a soit des entreprises qui anticipent.
05:41Je pense à Target, par exemple,
05:42le distributeur américain.
05:43Maintenant, il est passé de 60% de dépendance
05:46à la Chine à un quart
05:48en termes de ses produits de marque distributeur.
05:50Ou si je prends un européen,
05:51Assa Abloy, par exemple,
05:53qui source deux tiers de ce qu'ils vont aux Etats-Unis
05:55sur le sol américain.
05:57Donc, ces entreprises qui ont anticipé,
05:59d'autres qui les accompagnent.
06:00Vous avez un Japonais, Keyence, par exemple,
06:02qui aide à l'automatisation des usines.
06:04Parce que si l'emploi est trop élevé,
06:07trop cher, je vais robotiser.
06:10Et puis, on a évidemment toute la question
06:12de se dire, si je change mes chaînes d'approvisionnement,
06:15si je chamboule tout cela,
06:16il va falloir le tester, le certifier.
06:18Et là, on a les entreprises,
06:19effectivement, comme Intertech, SGS,
06:22qui vont aider dans ce processus-là.
06:24Donc, il y a beaucoup de dimensions,
06:25comme vous l'évoquiez,
06:26à cette thématique,
06:27qui, pour nous, est une vraie thématique
06:28dans le terme.
06:29Oui, oui, vous avez cité
06:31quelques valeurs, effectivement.
06:32Les entreprises de logistique, aussi.
06:34Bref, tout ça est à retrouver en replay.
06:36Et bien sûr, sur notre application
06:37BFM Business,
06:38Charles Debois-Saison nous a accompagné.
06:39Merci beaucoup, Charles.
06:40Et c'est en très tronitruant, aussi, quand même.
06:43Ah ben, moi, il faut toujours heureux
06:44de voir la lumière chez vous.
06:45Oui, vous n'êtes pas déçu.
06:47Merci d'être passé nous voir.
06:48Charles Debois-Saison,
06:49responsable de la stratégie Action
06:50de Société Générale.
06:50Sous-titrage Société Générale.
06:51Sous-titrage Société Générale.
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