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  • il y a 1 semaine
"C'EST MOCHE, C'EST SALE, C'EST DANS LE VENT, C'EST LE CAFE DE LA GARE" / Improvisé au lendemain de Mai-68, Le Café de la gare fut une pépinière de talents, un creuset unique, un théâtre rêvé par et pour les comédiens. Ses fondateurs, qui fuyaient la célébrité, sont passés malgré eux à la postérité : Coluche, Patrick Dewaere, Miou Miou, Romain Bouteille, Sotha ou Henri Guybet. Pionniers incontrôlables et charmants, ils ont inventé en même temps que le café-théâtre une nouvelle façon d'écrire et de jouer. Le Café de la Gare n'était pas seulement un café-théâtre parisien, mais représentait l'esprit d'une époque, un esprit libertaire. Reposant sur des archives en partie inédites ainsi que sur de nombreux témoignages, ce documentaire signé Guillaume Meurice et Emilie Valentin retrace une belle aventure collective, égalitaire, joyeuse et inspirante.

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00:00qui d'autre est passé où on a eu comme pendant un moment comme personnage pour jouer robin des
00:08bois renault qui avant de faire la chanson a fait de la comédie avec nous j'étais en vacances à belle
00:14île j'étais parti là bas en autostop en 70 et j'ai rencontré patrick de verre qui traînait
00:20sur le port je vais taper une cigarette et le soir on a fait plus ample connaissance on s'est
00:25retrouvé dans une baraque avec des copains renault nous a frappé parce qu'il était hyper
00:29maquillé un peu à la david bowie qui n'existait pas encore et en vélo et avec les cheveux assez long
00:36et il nous a proposé de du hache je me suis mis à chanter mes premières chansons comme ça il y
00:44avait une guitare qui traînait ça l'a fait marrer et il m'a demandé de venir le voir à paris au café
00:49de la gare je connaissais pas le café de la gare je connaissais pas le café théâtre c'était le
00:52tout premier et comme j'avais fait marre avec mes chansons et que je ressemblais à un des
00:56comédiens du café de la gare physiquement qui devait s'en aller il m'a proposé de remplacer le
01:00comédien et j'ai donc au pied levé remplacer ce ce type avec bouteille mieux mieux tout ça
01:05vous avez déjà joué des pièces du répertoire classique ici oui oui on avait joué sirano de
01:16bergerac mais parce qu'on nous on avait hérité d'un stock de costumes
01:19qu'il allait bien
01:20bonsoir vous pouvez applaudir mais oui
01:29ça fait la gare ça va vous allez bien
01:32waouh désolé du coup on a commencé un petit peu tard vous avez pas trop attendu dehors franchement
01:40tu arrives dans le marais tout est hyper chic tu passes devant des petits pains quotidiens et autres
01:46tartines hebdomadaires tu dis obliger ça va être design comme on voit non c'est le café de la
01:52gare attend on est sur 50 ans d'histoire je sais pas si vous savez peut-être vous l'avez compris quand
01:58vous vous êtes posé sur les banquettes j'étais genre ah oui effectivement il ya du patrimoine là
02:03j'avoue en termes de confort c'est pas une dinguerie là mais surtout j'arrête de s'arrêter je vais pas
02:09charrier cet endroit tu vois c'est un privilège c'est un honneur que jouer dans cette salle et sur
02:14cette scène il s'est passé trop de trucs ici il ya une âme de contre-culture
02:29des fous des hippies des rêveurs des insouciantes des indocile qui tournent le dos au théâtre bourgeois et
02:40aux cabarets à la mode mais qui sont-ils d'où viennent-ils quels sont leurs réseaux
02:46attend mais qu'est ce que tu fais là quoi pourquoi t'en fais des caisses mais non mais c'est la télé
02:50alors faut pas que les gens ils appellent tu vois faut que ça fasse soirée drogue prostitution enquête au
02:55coeur du système café de la gare non mais calme toi tu as posé trois questions fait un truc simple un
03:01truc qui présente ah ouais un truc qui présente ok bon présent créé à paris en 1969 dans le quartier de montparnal
03:10puis déplacer deux ans plus tard dans celui du marais non mais là c'est chiant quoi bah alors
03:15bah t'es pas un guide touristique et faut qu'il donne faut qu'il donne envie aux gens de découvrir de
03:19prendre de la hauteur ah ouais genre le café de la gare vu du ciel quoi tu sais quoi on va les laisser
03:24raconter ça va être mieux ouais je pense je pense que ça va être mieux alors il y a qui sur cette photo
03:33sur cette photo c'est l'équipe tout à fait de base c'est la photo la plus connue du café de la gare
03:39il ya la la la fameuse fleur que coluche avait fait donc nous avons henri guébet jean michel as
03:47miou miou patrick de vers romain bien sûr gégé catherine mitry qui est là qui est caché derrière
03:58coluche et moi tu as vu je me suis prise en dernier j'arrivais d'un service militaire interminable à
04:07berlin je savais pas quoi faire comme genre de boulot avec romain on s'est retrouvé dans le même cabaret
04:13qui s'appelait la méthode en haut de la montagne sainte jodeviève nous on faisait des scèches et puis
04:19un dénommé coluche qui présentait le spectacle il présentait les chanteurs les comédiens et puis
04:24de temps en temps il servait à boire en bref on était là on animait un peu la soirée je faisais
04:28chanteur dans un cabaret un peu et puis j'ai rencontré bouteille qui faisait comique lui et puis
04:34alors il avait l'idée de faire un café théâtre et je l'ai suivi je l'ai pas lâché pas dingue et là
04:42c'était ce pour dire à une époque très troublé c'était mai 68
04:47et alors nous on était là au cabaret et le soir après le spectacle il y avait toujours deux trois
05:03copains qui venaient nous amener des nouvelles du front qu'est ce qui s'était passé dans quelle
05:07rue où est ce qu'on avait jeté tel ou tel pavé un soir comme ça il ya coluche et et romain qui
05:14sont approchés de moi et qui m'ont dit est ce que ça t'intéresserait que on se fabrique notre propre
05:19théâtre à nous ah je me suis dit ça y est on est dans le rêve c'est normal à cette heure ci on refait le monde
05:25et je suis rentré chez moi je n'y ai plus du tout pensé et puis trois ou quatre semaines après ils m'ont dit ça y est on a trouvé le coin
05:42j'ai du goût de quoi le théâtre qu'on doit se construire ah bon et là dessus ils m'ont emmené dans un
05:50espèce d'endroit qui sentait l'huile de je ne sais pas quoi c'est une espèce de petite usine pour
05:55fabriquer des moteurs là il ya romain qui est formidable on va faire la scène ici on va mettre
06:00des balcons toi on pouvait faire une salle à droite une salle à gauche une salle là haut un balcon là des
06:06gradins et puis en dessous on va faire les loges sont fous complètement si oui oui oui c'est bien ça
06:14d'accord on commence les travaux demain
06:26ce que c'est que ce bordel je suis quand même vachement bien maquillé ou alors je suis très
06:31jeune c'est une photo des travaux du café de la garde nous sommes dans l'entrée du café de la
06:36gare là il ya miu miu qui est sur la truc et puis il doit y avoir un temps je regarde il n'y a
06:41pas de truc là je sais pas qui c'est là c'est romain l'ambiance ça ressemblait à ça pendant les
06:45travaux oui oui ça ressemble à ça il ya tout le café de la gare qui fait semblant de bosser
06:49derrière je me souviens d'un soir comme ça il y a ce tas qui est arrivé avec un un jeune homme
06:55grand beau blond je dis à romain dit il est sympa le copain qui est avec ce tas et romain me dit oui
07:04mais tu vois ce gars il va avoir du mal dans le métier parce que c'est son physique c'est trop beau
07:12comme ça beauté plat tout ça ça fonctionne pas il s'appelait patrick de veille
07:18à partir du moment où on fait du café théâtre c'est à dire qu'on construit soi même son outil qu'on a
07:31son théâtre et ben on les emmerde en gros et puis on fait ce qu'on veut et c'est là qu'on se trouve on a
07:38tous un peu construit le théâtre moi parmi les bâtisseurs j'étais disons le le moins habile
07:44il ne foutait rien dans les travaux mais il avait une manière de dire c'est incroyable que vous ayez
07:51réussi à faire ça toi une telle manière de le dire que tout le monde trouvait qu'il faisait
07:55vraiment partie de l'équipe quoi je me souviens d'endroit où peut-être j'ai dû planter un clou de
08:00quelque part par là les moines cisterciens fabriquait leur couvent nous on devait être
08:10des acteurs cisterciens quelque chose comme ça on avait des cadres on coulait du plâtre puis on
08:17mettait des conneries dedans l'empreinte de pied son nez qui je ne sais pas quoi tu vois des clous
08:25puis on a fait comme ça tout une toute un bas-relief qui s'intitulait c'est moche c'est
08:31sale c'est dans le vent ça c'est une période où on n'avait pas de rond on a fait ça vient d'où
08:35c'est moche c'est sale c'est dans le vent c'était une une phrase qui était marquée dans les chiottes
08:40d'un resto on allait souvent c'est moche c'est sale c'est dans le vent ça nous a paru très très nous
08:46il y avait le magasin ino pour les outils tout ça a besoin tout le temps d'outils d'outils d'outils
09:02d'outils alors il y avait beau beau les coluches qui étaient qu'avaient été un petit peu cambrioleurs
09:06il y avait les faux voleurs dont je faisais partie alors nous on attirait on attirait les poulets de
09:14la boîte dans un endroit et pendant ce temps là les vrais les vrais faucheurs ramassait un jour
09:22d'ailleurs patrick était incroyable il avait son blouson qui pesait je sais pas moi six sept
09:30huit kilos et il ya un des flics il fait venir dans le bureau le flic dit les lunettes et sa personne
09:38qu'il avait laissé les titres des étiquettes des lunettes alors il a rendu les lunettes oh je suis
09:48désolé tu vois puis c'est barré un show ya un type qui est passage comme ça ils étaient tous en
09:54train d'essayer d'abattre un mur il dit qu'est ce que vous faites ben il dit on essaie d'abattre le
09:58mur c'est pas comme ça qu'il faut s'y prendre il a pris la barre à mine et il a abatté le mur en trois
10:02coups de cuillère à pont c'était fait alors on l'a invité à bouffer il reste à bouffer avec
10:06tout qu'est ce que vous faites on fait un théâtre oh c'est marrant ça je peux venir bosser avec vous
10:12demain oui et lui il restait les venus acteurs bon comme quoi les fois à la vie c'était qui ça
10:19s'appelait jean michel as première rose oui attitude oui maintenant un donc vous avez construit
10:29construit construit oui on a construit construit construit mais il n'était pas question au
10:35début qu'on soit une troupe de théâtre l'idée s'est faite de construire un endroit où on n'aurait pas à
10:41demander la permission à qui que ce soit de faire quoi que ce soit et alors je sais pas à deux mois de
10:48la fin à coluche et moi on s'est dit mais comment on va réunir une troupe pour faire du théâtre
10:54bah on prend alors il y en a un qui a dit ben on prend les mêmes et à l'ouverture ça s'est passé
11:03comment écoute on a ouvert le 11 juin et bientôt enfin au bout de ce pas une semaine quinze jours la
11:09salle bourrée et on a fait le premier sans personne je me souviens on a envoyé un télégramme à coluche
11:18qui tournait le pistonnet à ce moment là et puis à partir de la rentrée ça a été plaint tout le
11:23temps et alors vous avez fait comment vous avez fait une grosse promo par exemple ou pas pas grosse
11:32promo c'est à dire qu'on a décidé de ne pas faire de pub c'était plus économique donc on n'en a pas
11:38fait parce que le seul pub qu'on a fait c'est on a tiré une photo de nous devant l'enseigne café de la
11:44gare et puis romain dit on va aller dans la rue et puis on va dire aux gens que s'ils veulent venir
11:50et ben ils ont qu'à montrer là c'était la naissance du tract si tu veux si je sais pas si ça existait
11:55avant on appelait ça des polycopiers il ya une légende qui raconte que romain bouteille a donné un tract à
12:00Jean-Paul Sartre un jour ouais ouais c'est pas une légende c'est vrai mais c'est comme le café de la
12:05gare on dit que c'était un mythe et ben c'est vrai quand même comme ça marchait on avait tous l'impression
12:31qu'on était des génies mais ça on le criait pas sur les toits c'était pour nous c'est un truc
12:37non on doit être formidable on doit avoir un talent extraordinaire tous les soirs pof on remplit
12:42celle de 350 places y'a même des fois on en mettait 400 là dedans on les serrait
12:46d'ailleurs je vais insister sur le côté engagé parce que je trouve que mon camarade n'a pas assez
13:01assisté sur le côté engagé mais alors quand on voit tout ce projet toute cette organisation est ce
13:11qu'on peut dire que vous étiez politique ou politisé oui on était politique on représentait
13:17pour les gens quelque chose donc qui n'est qui était que politique c'est à dire qu'ils étaient pas
13:23qu'ils avaient pas un besoin de pouvoir moi j'étais anarchiste déjà je prônais la déhierarchisation
13:31systématique par souci mais par souci d'efficacité je voulais plus qu'il y ait ce sabotage constant des
13:40hiérarchies où on brime les gens et où ils perdent toute imagination quoi l'anarchie c'était un état
13:47mais c'était pas une profession de foi ça arrivait comme ça l'initiative doit être sacré si si quelqu'un
13:56te donne un ordre fait comme ça tu vois alors en anarchie tu éclates de rire quoi mais si tu obéis alors
14:06tu perds ton ton ta faculté d'inventer quoi et ça c'est grave
14:11je souviens d'une phrase de romain qui était génial je ne sais plus qui avait repeint les marches
14:27pourquoi tu as fait cette couleur c'est ridicule et romain il avait dit si ça ne plaît pas repeint les
14:34à ta couleur c'est formidable c'est à dire que oui il avait faim c'est celui qui a faim qui a raison
14:42quand on est obligé les choses se font voilà alors l'avantage des chefs et tout c'est qu'on peut
14:48décliner sa responsabilité parce qu'on a une une fonction s'il ya plus de chef on a toutes les
14:54fonctions alors affolement mais affolement de 80 personnes voyez la force que ça représente
14:58c'est plus fort que l'organisation c'était un théâtre libre dirigé par des des des hommes et des femmes
15:07libres
15:07nous on a on s'est inspiré de ça osmandine aussi il n'y a jamais eu de chef et cette liberté là ça
15:25nous a inspiré dans l'organisation de notre petite société à nous complètement vraiment bon on est
15:30des enfants de mai 68 tout mais mais cette collaboration anarchique de consensus elle est
15:39très efficace en règle générale dans la vie elle est très efficace elle est plus efficace que la
15:46direction pyramidale ce qui m'a plu c'est que dans cette bande la propriété des personnes n'existaient
15:52pas l'anarchie c'est pas forcément le bordel et c'est comme ça que fonctionnait le théâtre il n'y avait
15:58pas de chef j'aime bien leur façon de faire leur la façon qu'ils ont de se permettre les choses quoi
16:03c'est à dire la créativité est libre il n'y a pas il n'y a pas un chef qui dit il faut faire comme
16:11ça mais pourquoi les chefs saura-t-il forcément des coups on n'a jamais vu ou quoi c'est la condition
16:21minimum pour au moins être con pour vouloir être chef mais attends s'il n'y avait pas de chef toi tu faisais
16:29quoi en fait moi j'étais garde des sceaux c'est à dire je savais la loi c'était moi mais la loi le
16:38premier article de la loi c'était l'interdiction de punir c'est un côté un côté égalitaire côté pas de
16:46patron même s'il ya des meneurs c'est un côté anarchiste joyeux un côté anarchiste militant un
16:53côté un anarchiste joyeux c'est ça qui m'a attiré ça qui était bien nous allons vous présenter tout
17:01de suite un théâtre et un spectacle qui n'ont rigoureusement rien de commun avec le boulevard il
17:10s'agit d'un théâtre de jeunes de ce qu'on pourrait appeler un café théâtre dans lequel tous les parisiens de
17:17tous les âges se précipitent avec une extrême allégresse depuis quelques temps et romain bouteille
17:24qui est son animateur son directeur son âme a bien voulu nous faire le plaisir d'assister aujourd'hui à
17:30notre émission et je voudrais tout de suite lui demander pourquoi café de la gare ah ben je pense
17:36qu'il va y avoir une gare peu après il y en avait une avant déjà avant il y avait un autre local qui
17:42est situé près de la gare montparnasse et on m'a déplacé le local en gardant le titre on s'est
17:48retrouvé dans le marais en plein marais et pas une gare aux environs l'angoisse insolite en effet ce
17:56nouveau théâtre construit de toutes pièces par les comédiens eux mêmes dans ce qui reste d'une
17:59abbaye du 14e siècle insolite cette nouvelle manière de passer à la caisse on fait sur les larons et pendant
18:05ce temps-là il ya un disco de battleur qui dit ne regardez pas le centre de la roue ça en fait
18:10on a cherché un truc marrant à l'entrée c'est le côté battleur c'est qu'au luche il chantait dans
18:29les bistrots romain il venait du cabaret en fait il ya un côté à harangues comme ça romain a muni des
18:37génies c'est l'histoire de la roue ça allait de 1 à 21 je crois que j'ai pu très bien et il y avait
18:42un fruit zéro où ils payaient pas et un moins un ou là on leur donnait un franc alors bon tout ça
18:48c'était très amusant donc ça faisait partie du spectacle et comme c'était marrant il y avait
18:53des chansons il y avait des trucs et il n'y avait pas de rideau du tout entre la salle et l'entrée
18:58donc les gens qui étaient entrés ils voyaient les autres passer à la roue c'était leur spectacle aussi
19:03en attendant puis ils allaient faire pipi tout ça il y avait la vie à l'intérieur qui n'a pas compris
19:08qui n'est pas d'accord qui n'est pas content c'est trop tard
19:09le bleu pétrole paye 33 vous montez à la caisse en riant c'est un jeu ça revenait à peu près au prix
19:17d'une place de cinéma et ça ça a été notre atout ce fait qu'il y avait des tas de jeunes surtout
19:23à l'époque tu n'avais pas beaucoup d'argent et là pour une prise d'une place de cinéma il y avait une place de
19:28théâtre et un théâtre qui était un petit peu contestataire comme si peu bon dans l'air du temps
19:37insolite ce nouveau style d'ouvreuse qui fait de vous un partenaire avant de le devenir lui-même dans
19:52un spectacle qui étonne surprend par son caractère inaccoutumé un spectacle contraire à l'usage aux
19:58habitudes bref un spectacle insolite nous mêmes ça nous chauffait c'est d'ailleurs ça nous mettait
20:03en forme pour après rentrer en scène parce que les placés c'était des impros au quotidien et là
20:07on était chaud on arrivait boum le spectacle avait déjà commencé le spectacle avait commencé
20:13oh putain ce chantier
20:18les cas casse x hollala mais comment veux-tu qu'ils suturent attendent hô but a l'arезд Cruel
20:23Oh là, mais sa horte, t'as vu sa horte ?
20:25Qu'est-ce qu'il y a de fou là ?
20:30Il faut qu'une aorte soit ouverte ou fermée.
20:35Touche pas mon jeune, yo-yo, je t'en vois.
20:37Vous n'avez pas fait de cours d'art dramatique ?
20:38Non, jamais.
20:39Les cours, c'était le café Lagarde,
20:40puisque devant un public, 300 personnes tous les soirs, ça ne pardonne pas.
20:44Oh là là, quel bordel !
20:49Nous, on était encore au lycée,
20:51et nous, on a fait un choc, on a dit on veut faire ça.
20:53Absolument, on veut faire ça.
20:55Donc, quand nous, on a fait le Splendide,
20:59qu'on déménageait, qu'ils sont venus construire ici,
21:01on est venus voir les spectacles ici, évidemment.
21:03On est devenus copains.
21:05Moi, c'était une merveille, quoi.
21:08Cette liberté de ton, de tout, quoi.
21:12Tout était permis.
21:13Tout ce qui était marrant était permis.
21:15À cette époque, si tu étais un jeune acteur comique,
21:18et que tu allais jouer avec des comiques en renom,
21:21tu n'avais pas le droit de faire rire à leur place.
21:26Si tu faisais rire, tu étais viré, tu vois.
21:28Il y a une hiérarchie, tu vois, parmi les acteurs.
21:32Tandis qu'au café de Lagarde,
21:34le mec qui était drôle avait le droit de faire rire, tu vois.
21:37Ah bon ?
21:38Ben oui.
21:39Ça donne, au milieu de la troupe, une aisance, quoi.
21:43Tu vois, c'est plaisant pour un acteur.
21:47Il y a un vent de liberté.
21:50Le personnel du bloc 815 vous souhaite la bienvenue.
21:54Il est 23 heures.
21:56Il apparaît sur nos écrans que vos chances de survie sont maintenant à 0,0007%.
22:02C'était un moment de ma folle jeunesse,
22:04où j'ai passé ici à aller voir les spectacles.
22:07On était là tous les soirs et c'était toujours différent,
22:11tout en étant le même thème.
22:13Mais c'était ça qui était vraiment chouette.
22:14Il y avait beaucoup d'improvisation.
22:16Et ça, c'était une leçon, quoi,
22:19de voir comment on peut broder, improviser,
22:24jouer avec le public.
22:25En tant que spectatrice.
22:27Et puis j'ai fait quelques petits spectacles ici,
22:30avant le spectacle principal,
22:31qui était à 21h30 ou 22h.
22:34Je crois que tous les acteurs sont un peu les auteurs de cette pièce.
22:36Oui.
22:37Par ordre de flemme croissante.
22:39Et oui.
22:43Mais il me semble qu'il y avait quand même des pièces qui étaient écrites.
22:46Des boulons dans mon yaourt,
22:47le graphique de Boscop, tout ça.
22:48Donc c'est quoi ?
22:49C'est des textes, mais qui n'étaient pas définitifs, c'est ça ?
22:52Oui, oui, oui.
22:53Mais en fait, c'est ça l'improvisation.
22:56Et alors on peut dire qu'à la base,
22:58le Café de la Gare, c'est l'improvisation,
23:02l'école de l'improvisation,
23:03mais qu'on pourrait dire sous surveillance.
23:12Ma formule, c'est que c'est un métier qui ne s'apprend pas,
23:17mais qui s'invente.
23:19Je m'en fous, moi.
23:19Ce que je ne veux pas, c'est qu'ils aillent au-delà du pont de l'Alma.
23:21Mademoiselle, vous restez avec moi, s'il vous plaît.
23:23N'évitez pas.
23:24Le théâtre est quelque chose de vivant,
23:26qui fonctionne pendant une heure et demie,
23:29hors du monde,
23:30uniquement dans le monde du théâtre.
23:32Il peut se passer des choses.
23:34Et si ce qui est dit ce soir-là est très bien,
23:37ça se garde.
23:38J'ai une imagination.
23:40Sans que ce soit même le principe de la Ligue d'impro.
23:44La Ligue d'impro, c'est sympa,
23:45mais c'est un principe.
23:46C'est un truc de virtuosité,
23:49dans lequel on admire la virtuosité des gens.
23:51Là, moi, je préfère ça.
23:53C'est-à-dire que dans une pièce qui est écrite,
23:56on bifurque.
23:58Quand on est dans la situation,
23:59on bifurque.
24:00Le mec a dit,
24:02tiens, apporte-moi un thé.
24:03Il n'y a pas de thé.
24:05Ah.
24:07Alors, tout le reste de la scène est avec du thé.
24:09Il n'y a pas de thé.
24:10Bon, ben, ok.
24:12Je bifurque sur autre chose.
24:14On improvisait sur un canevas,
24:17mais toutes les semaines,
24:18on se remettait en question.
24:19On disait, ça, c'est trop long.
24:21Garde ça, ça, c'est marrant.
24:23Enlève le reste et tout.
24:24C'est ce que vous foutez là ?
24:25Vous voulez ma photo ?
24:26De quoi je me mène, mademoiselle ?
24:28Vous me regardent ?
24:29Maintenant, ils sont un million d'un tout en plus
24:31avec les hommes et les enfants.
24:32Racontez-moi votre vie, commissaire.
24:33On essayait des choses,
24:35mais la majorité se faisait aux yeux du public.
24:38C'était rigolo.
24:39Moi, je me souviens, par exemple,
24:40j'avais une tirade, entre guillemets.
24:43Je faisais une déclaration de syndicaliste.
24:46Voilà.
24:47Le premier jour, j'entends un mec qui me répond dans la salle.
24:49Hé, c'était Romain.
24:51Ah, et alors, toi ?
24:52Je réponds un peu.
24:54Ça dure une minute.
24:55Le lendemain, je reprends ma tirade.
24:57Il y avait deux verres à côté de lui.
24:58Et puis, après, on a pris 15 minutes.
25:01Ça a duré.
25:02Voilà.
25:03Tout s'inventait comme ça au fur et à mesure.
25:07Laissez-moi prendre la liberté de vous éclairer
25:13à propos de...
25:16Sur les quelques...
25:18À propos de...
25:19À propos de...
25:20J'ai vu mes camarades me demandaient par le fait tout
25:26d'être...
25:29Ouais.
25:33Dans Dylan, le monde sera peuplé d'hommes.
25:40C'est les débuts du stand-up, ça.
25:43Il raconte ce qui lui passe par la tête
25:45et surtout, il ne rit pas de ce qu'il dit,
25:48mais du rire des gens.
25:50C'est très, très caractéristique.
25:53Si tu peux analyser et tout,
25:54tu prends un monologue de Coluche,
25:57c'est exactement les mêmes positions,
25:59les mêmes changements de pied,
26:00un monologue de Rufus, c'est pareil.
26:03Un monologue de Roma, c'est pareil aussi.
26:05C'est une école.
26:07Alors, bon, qu'est-ce qu'un homme ?
26:09Qu'est-ce qu'un homme ?
26:13Alors, je pense que...
26:15Qu'est-ce qu'on pourrait dire ?
26:20Pour moi, Patrick, c'est un de mes plus beaux
26:32et plus émouvants souvenirs de jeux d'acteurs.
26:37Être en scène avec lui...
26:38Ah non, les mecs, hein !
26:42Non, qui c'est qui a piqué le bout d'alerte
26:44que j'avais mis de côté ?
26:48Non, je pense, hein !
26:50Allez, la boule !
26:50Alors ?
26:53C'est à quoi ?
26:54Oui, ben, vise tes poches, toi !
26:55Qu'est-ce que tu veux faire ?
26:56Tu penses que ça d'alerte ?
26:57Regarde pas mal !
26:58Alors, tu raboutes le bout au bout, là ?
27:01Je raboute comme ça au bout ?
27:02Ben, tu raboutes le bout au bout ?
27:03Ah oui, je raboute comme ça au bout !
27:05Ben, si je raboute comme ça au bout,
27:06ça va tirer !
27:06Il va être comme ça, le mec !
27:07Mais Rizzo, ben, réfléchis un peu !
27:13Si tu mets le bout de ton côté,
27:14le bout de ton côté, c'est bon ?
27:16Ben ouais ?
27:18Tu trouves ça bon, toi ?
27:20Ben, vas-y !
27:21Mets-le asseoir, là !
27:22Hein ?
27:22Mets-le asseoir !
27:24Oh, oh, oh !
27:27Faut réfléchir, hein !
27:29Avec sacs et murs en moi, c'est bon !
27:32Patrick avait...
27:37Une espèce d'élégance avec une sûreté naturelle,
27:40et en même temps, une brisure, quelque part,
27:45et une grande sensibilité.
27:47C'est un des comédiens avec qui j'ai pris le...
27:58Un des plus grands plaisirs, peut-être, à jouer en tant qu'acteur, quoi.
28:01Hé, la Tour Montparnasse, elle doit sauter à 16h !
28:04On fera sauter ni le pont ni la Tour !
28:06Pourquoi ? Ça dérangera les Beaux-Arts ?
28:08Bon, parce qu'entre le pont de l'Alma et la Tour Montparnasse,
28:10il y a le café de la gare, là !
28:12Moi, quand j'ai eu la chance de jouer ici, c'était une merveille.
28:14Ça m'a enlevé le trac pendant plusieurs années, tellement...
28:17On avait le droit de tout faire, donc aucun souci.
28:20Et j'adore ça !
28:21Ça me met dans un état d'excitation intellectuelle
28:24et de jubilation qu'on adorait, quoi.
28:27Et il y avait du mouvement dans la troupe ?
28:34Des gens qui arrivaient, des gens qui repartaient ?
28:36Oui, à un moment donné, il y a eu Depardieu qui est venu.
28:40Et c'est à ce moment-là qu'on nous les a chopés,
28:43Miu Miu Depardieu et Patrick, pour faire un film.
28:46Et le soir, ils revenaient jouer.
28:49Ils étaient un peu fatigués parce qu'ils avaient fait tourner toute la journée
28:52en nous disant, oh là là, on est encore tombés sur une sous-merde.
28:56avec un metteur ancien d'Avran, etc., etc.
29:01Ils étaient très démoralisés.
29:03D'ailleurs, ils ont failli foutre le tournage en l'air en se tirant.
29:07Et puis voilà, ça a été les valseuses, quoi.
29:13Qui d'autre est passé ?
29:15On a eu, pendant un moment, comme personnage pour jouer Robin Desbois, Renaud.
29:21Qui, avant de faire la chanson, a fait de la comédie avec nous.
29:24J'étais en vacances à Belle-Île.
29:25J'étais parti là-bas en autostop en 70.
29:29Et j'ai rencontré Patrick Devers, qui traînait sur le port.
29:32Je lui ai tapé une cigarette.
29:34Et le soir, on a fait plus ample connaissance.
29:36On s'est retrouvés dans une baraque avec des copains.
29:38Renaud nous a frappés parce qu'il était hyper maquillé un peu à la David Bowie,
29:43qui n'existait pas encore.
29:44En vélo et avec les cheveux assez longs.
29:47Et il nous a proposé du hache.
29:53Je me suis mis à chanter mes premières chansons.
29:55Comme ça, il y avait une guitare qui traînait.
29:56Ça l'a fait marrer.
29:58Et il m'a demandé de venir le voir à Paris, au Café de la Gare.
30:01Je ne connaissais pas le Café de la Gare.
30:02Je ne connaissais pas le Café Théâtre.
30:03C'était le tout premier.
30:04Et comme j'avais fait marrer avec mes chansons,
30:06et que je ressemblais à un des comédiens du Café de la Gare,
30:08physiquement,
30:09qui devait s'en aller,
30:10il m'a proposé de remplacer le comédien.
30:12Et j'ai donc, au pied levé,
30:13remplacé ce type,
30:14avec bouteille,
30:15muumuu,
30:16tout ça.
30:22Vous avez déjà joué des pièces du répertoire classique, ici ?
30:25Oui, oui, oui.
30:26On avait joué Cyrano de Bergerac,
30:27mais parce qu'on avait hérité d'un stock de costumes
30:30qui allait bien avec cette époque.
30:31Donc, on avait fait un sketch
30:33qui durait à peu près,
30:35je crois, 7-8 minutes.
30:37Tout Cyrano, rien qu'on grommole.
30:40C'était embêtant pour l'auteur,
30:41mais on faisait,
30:42on marchait,
30:42mais les mecs,
30:43il s'appelait à tous.
30:43Un minuteur,
30:44mais les mecs,
30:44c'est Mickey,
30:45ça s'impose.
30:46On parlait comme ça.
30:47Mais c'était très drôle, ouais.
30:48Donc, on prenait quand même l'histoire ?
30:50Ah, tout à fait, tout à fait.
30:51Alors, c'est la première fois de ma vie
30:53lorsque j'ai pu jouer Cyrano de Bergerac.
30:55C'est dommage que je n'ai jamais pu jouer autrement,
30:57parce que je pouvais le jouer sans prothèse.
30:59J'avais le nez assez fait,
31:00mais enfin, bref.
31:01Au début, le café-théâtre,
31:02c'était clair,
31:03personne ne pouvait rentrer dans les théâtres.
31:04Il y a plein,
31:05toute une génération
31:05qui ne se sentait pas
31:06rentrer dans le théâtre à rideau rouge.
31:09Donc, voilà,
31:10café-théâtre,
31:11on vend une boisson
31:11et puis on donne un spectacle gratos.
31:14Et puis, c'est marrant
31:15parce que le fait d'accueillir les gens,
31:17ça enlève du trac complètement.
31:19C'est clair qu'on est là,
31:20puis on va jouer.
31:22Il n'y a pas le mystère.
31:24Le rideau s'ouvre
31:25et je suis quelqu'un d'autre.
31:26Est-ce que vous êtes tous
31:54des acteurs professionnels
31:55ou au contraire ?
31:56On va gêner !
31:58On gagne de vie un peu !
31:59Justement, est-ce qu'il y a un avenir
32:02dans le café-théâtre à l'heure actuelle ?
32:04Je crois qu'il y a plus d'avenir
32:06dans le café-théâtre actuellement
32:07que dans le théâtre proprement dit
32:08parce que les théâtres ferment
32:09et les café-théâtres ouvrent.
32:10Le café de la gare,
32:11c'était le bateau amiral,
32:12disons, dans le truc,
32:13puisque il y a, je ne sais pas combien,
32:14ici, il y a 300, 400,
32:15tout comme ça.
32:15Nous, on était tous copains, amis,
32:17il n'y a aucune,
32:18aucune,
32:20même pas concurrence.
32:22Un groupe piano,
32:23baptique le maire,
32:24dans le conservatoire de Mulhouse.
32:26Il va arrêter à deux pianos.
32:27Il va arrêter à deux,
32:28c'est la masse magnale.
32:33Ah !
32:34Mais t'es...
32:36Ah !
32:38Ça va pas,
32:40t'es...
32:41t'es...
32:42t'es complètement...
32:42t'es...
32:43t'es complètement...
32:44t'es...
32:44t'es...
32:45t'es...
32:45Ce talent, il était collectif,
33:11il était entre nous,
33:12parce qu'on se marrait,
33:13on s'amusait,
33:14on était dans une espèce
33:16de création continuelle.
33:19Quelle heure il est ?
33:20Moins dix !
33:21À la soupe !
33:22Entracte gratuit,
33:24soupe semi-populaire !
33:26Elle est fraîche,
33:27ma soupe, elle est fraîche.
33:28À la soupe, à la soupe !
33:30À quoi correspond
33:31l'assiette de soupe à l'entracte ?
33:32C'est encore un jeu,
33:33c'est une farce,
33:34c'est...
33:35Certains ont voulu voir là-dedans
33:36une allusion à la Bible,
33:38au partage de la soupe,
33:39au partage...
33:39Alors là,
33:40c'est totalement étranger à nous,
33:41on fait la soupe
33:42parce qu'on n'a pas envie
33:43de servir les boissons
33:45qui ont un nom,
33:47les boissons piquantes,
33:49les choses préfabriquées
33:50en bouteilles,
33:50c'est triste.
33:51Alors là, on fait la soupe,
33:52on touille la soupe
33:52et on sert la boue.
33:54À la soupe !
33:55Derrière cette histoire de soupe,
33:57il n'y avait pas aussi
33:57un truc fiscal ?
33:59Exactement.
34:00Si on faisait un spectacle,
34:01il fallait rentrer
34:02dans les normes administratives
34:04du spectacle,
34:05payer les congés de spectacle,
34:06patati patata.
34:07Quand tu fais une salle
34:08et que tu as un débit de boisson,
34:10sans alcool,
34:11donc tu n'as pas besoin
34:12de licence 4,
34:12c'est une licence je ne sais pas
34:13combien,
34:13je n'en sais rien,
34:14et tu vends de la soupe,
34:16un thé,
34:16ce que tu veux,
34:17comme boisson
34:17et le spectacle est gratis.
34:19Est-ce que c'est rentable
34:20un cafété?
34:20Il ne faut pas compter dessus
34:23pour faire fortune,
34:25surtout avec les patrons,
34:26mais c'est viable.
34:28Comment tu gères l'argent ?
34:29C'est souvent par là
34:30où ça merde.
34:31Ah oui,
34:32c'est souvent.
34:33Alors,
34:33il fallait faire un tas
34:34avec les billets.
34:36Il n'y avait pas
34:37de carte bleue à l'époque.
34:40Et on faisait un tas
34:40avec les billets.
34:41Tout le monde se mettait autour
34:43spontanément
34:44et on distribuait les billets.
34:46Il y en avait un,
34:47n'importe lequel,
34:48qui disait,
34:49il y avait un billet à lui,
34:50un billet à lui,
34:51un billet à lui,
34:52etc.
34:53Et j'ai le tour.
34:54Et après,
34:54il faisait la suite
34:55des billets
34:55de la recette.
34:58Ce qui avait de formidable
34:59au Café de la Gare,
35:01c'est que personne,
35:02il y avait souvent
35:03des engueulades,
35:04mais pour des conneries
35:05ou bien des choses
35:06intellectuelles,
35:07mais jamais pour le pognon.
35:08Si une chose est raisonnable,
35:11si elle demande
35:12du bon sens,
35:13si elle est rentable,
35:17si elle permet
35:19des perspectives d'avenir,
35:21etc.,
35:22alors il ne faut pas la faire.
35:23Il y avait de l'argent,
35:24mais franchement,
35:25on le dépensait.
35:27Ah tiens,
35:27si on allait au Bahamas,
35:28quoi.
35:29Et puis on revenait,
35:30on n'avait plus un rond.
35:31Mais on savait
35:32qu'en ouvrant,
35:34il y aurait des gens
35:35devant la porte.
35:35C'est ça qui était étonnant,
35:37c'est que quand on n'était pas là,
35:39on ne disait pas,
35:39c'est fermé.
35:40Ou on le prêtait à quelqu'un,
35:42le théâtre,
35:43où vous vous fermez
35:44en disant,
35:45on revient tel jour,
35:46mais sur la porte.
35:47Oui,
35:49donc vous étiez des gros
36:17hippies, en fait.
36:18L'image que les gens ont,
36:20c'est qu'on baisait tous ensemble
36:21et qu'on se défonçait
36:23comme des malades.
36:24Et à ma connaissance,
36:25non.
36:26Non pour la défense.
36:27Non pour les deux.
36:28Alors là, je veux dire que là,
36:30je veux dire que là,
36:31ça, c'est un truc extraordinaire
36:33dans cette maison.
36:35Je ne voudrais blesser personne.
36:37Mais il fut un temps,
36:40moi, je quittais le théâtre le soir
36:42après la représentation
36:43et je rentrais dans mes foyers.
36:46Mais eux,
36:47la bande de joueurs,
36:48ils allaient tous bouffer
36:49après.
36:51Et ils finissaient la nuit
36:52à je ne sais quelle heure.
36:53en général,
36:55assez tard le matin.
36:58Que s'était-il passé
36:59en 30 ans ?
36:59Je ne sais plus.
37:00Si bien qu'au bout
37:01de quelques temps,
37:02je ne savais plus
37:03qui était avec qui.
37:05J'avais même demandé
37:06à l'époque
37:06que l'on le mit
37:08au tableau de service
37:09afin que je ne fasse
37:11pas d'impair.
37:11Faites l'amour,
37:17pas la guerre.
37:19Ils n'ont pas fait la guerre.
37:22Ou le garantir.
37:31C'était vraiment
37:32une communauté
37:34pendant tout le temps
37:35où il n'y avait pas de mariage,
37:37pas d'enfant, etc.
37:38On habitait ensemble.
37:41Moi, j'ai très longtemps
37:43dormi sous les gradins.
37:45Et puis ensuite,
37:46en haut,
37:46là où habite maintenant,
37:48Sota.
37:49Et on vivait,
37:50on mangeait ensemble,
37:51on parlait ensemble.
37:53On ne se quittait pas.
37:54On se quittait un petit peu,
37:55mais pas très longtemps.
37:56Tout ce qui se passait
37:57entre nous
37:57était de l'ordre
37:58des émotions.
38:00On aimait bien
38:01être ensemble.
38:05Il n'y avait pas
38:06de déclaration d'amour
38:07entre nous.
38:10On était bien.
38:11On discutait des heures,
38:14de l'état de comédien,
38:15de tout,
38:16comme disait Coluche,
38:17de la mort
38:17et de la coiffure.
38:28Et c'est quoi
38:29les limites
38:29de cette anarchie joyeuse ?
38:31Ben, il y a un turin
38:34qui finit par vouloir
38:35être le chef.
38:36C'est le problème
38:37de l'anarchie.
38:38C'est qu'en anarchie,
38:38chacun a sa propre anarchie.
38:40En plus de ça,
38:42ça, c'était
38:43la grande spécialité
38:44de bouteille.
38:45C'est que Romain
38:47nous envoyait
38:49une théorie
38:50un soir,
38:51formidable.
38:53Le lendemain,
38:54quand on lui disait
38:55« Oui, mais tu dois
38:55aller à l'essai,
38:56hier soir,
38:57t'as dit que j'étais comme ça.
38:57Ça change,
38:58ça doit changer. »
39:00Il est bouleversé.
39:01Ça l'évite.
39:02Parlons quand même
39:17des choses qui fâchent.
39:21Dans une famille,
39:21on s'engueule, non ?
39:22Tout le temps.
39:24Mais ça, c'est sang.
39:26C'est très bon.
39:27Alors, niveau engueulade,
39:28il y a une anecdote
39:29au niveau des engueulades.
39:32Dans un spectacle,
39:34c'est moi qui levais le rideau.
39:36Bonsoir.
39:36J'avais un long monologue.
39:38Alors, imaginez que demain,
39:40au plus tôt,
39:41non, n'imaginez pas.
39:42Écoutez.
39:43Et je commençais
39:44à jouer à toi
39:45et j'entendais
39:46s'engueuler
39:47derrière en coulisses.
39:48Eh bien, puisque c'est ça,
39:49je ne joue pas ce soir.
39:51Blam !
39:51Une porte qui claque.
39:52Je dis, tiens,
39:53on en a perdu.
39:54À cette époque, donc ?
39:56Des jours,
39:56quand il y avait mon monologue,
39:57eh bien, vous m'emmerdez tous,
39:59moi aussi, je me plaise.
40:00Bam, bam !
40:00Un deuxième qui part.
40:02Trois qui part.
40:03Trois, putain, là.
40:05Il y en a trois en moins.
40:06Comment on a fini le spectacle ?
40:09Soit c'était Romain et Patrick,
40:10soit c'était Patrick et Coluche,
40:12soit c'était, tu vois,
40:14les deux, si tu veux,
40:15les personnalités
40:16qui parlaient le plus fort
40:17s'engueulaient souvent.
40:19Ils avaient envie de se battre,
40:20des fois,
40:20puis Mimimim,
40:21elle aimait bien dire
40:21« Eh, vas-y, tule ! »
40:22Je sais qu'un jour,
40:24il paraît que Romain
40:25a poursuivi Coluche
40:27dans la rue
40:27avec une chaise
40:28pour le tuer.
40:31Les gens du bistrot
40:32nous dirent
40:32« Il est passé par là,
40:33il avait une chaise. »
40:35Coluche avait
40:36une manie,
40:38un tic,
40:40c'était de nous voler
40:41nos répliques.
40:41Dès qu'on avait une réplique
40:43qui faisait un peu rire,
40:45« Bloup ! »
40:46Il trouvait toujours
40:46le moment de la dire
40:47avant nous.
40:49Alors avec Patrick Devers,
40:51on trouvait ça
40:53pas très professionnel
40:54et ça nous énervait
40:56particulièrement.
40:58Si bien qu'on attendait
40:59Michel dans la loge
41:02au moment où
41:03il allait changer de costume
41:04et là,
41:05on lui foutait une trempe.
41:06Alors il était sage
41:07pendant huit jours
41:08puis c'était plus fort
41:09que lui,
41:09plaf !
41:10Il recommençait.
41:10Ah, petit à petit,
41:12ça lui est monté
41:12à la tête.
41:13Il trouvait que
41:14tout le monde
41:14était mauvais
41:15à part lui.
41:17Il devenait très désagréable.
41:18Il devenait facho.
41:20Il avait des opinions
41:21sur les qualités artistiques
41:24d'un tel et un tel,
41:25par un tel, etc.
41:26Moi, un soir,
41:27j'en ai eu raille-bol.
41:28J'ai dit
41:29« Je ne remonte pas.
41:30Je ne vais plus en scène
41:31avec ce mec. »
41:32C'est Romain qui a dit
41:33« Écoutez,
41:34c'est lui ou moi. »
41:36Tout le monde a dit
41:36« C'est Romain »
41:38parce que Coluche
41:39était très,
41:40très pénible
41:41à l'époque.
41:42Et puis,
41:42ils se sont frêtés
41:44parce qu'il y avait
41:45deux chefs.
41:47Voilà.
41:48Et ça,
41:48en anarchie,
41:48déjà,
41:49un chef,
41:49c'est pas compliqué.
41:50C'est pas bon.
41:51En anarchie,
41:51c'est assez mauvais,
41:52ça.
41:54Donc,
41:54il était obligé
41:55qu'il parte.
41:56J'ai fait un spectacle
42:03tout seul
42:03parce que j'avais
42:04une troupe avant
42:05et qu'ils m'ont viré.
42:05« T'as jamais,
42:07mec,
42:08oui,
42:09moi,
42:11oui,
42:13tout ça,
42:14oui,
42:16moi,
42:18oui,
42:18tout ça,
42:19mec,
42:19c'est vrai,
42:20c'est vrai,
42:22c'est vrai,
42:22c'est vrai.
42:22Je me suis rendu compte
42:26par la suite
42:26qu'en fin de compte,
42:28sur scène avec nous,
42:30il était en train
42:30de faire naître
42:31le grand soliste
42:32qu'il allait devenir.
42:34Et c'était normal.
42:35Il avait besoin
42:36de la scène
42:36pour lui tout seul.
42:46Est-ce que c'est toujours
42:46politique
42:47de jouer au Café de la Gare
42:48ou alors est-ce que c'est devenu
42:49un théâtre comme un autre ?
42:50Ah non,
42:51pour moi,
42:51c'est extrêmement politique
42:52de jouer dans cet endroit
42:53parce que c'est un théâtre
42:54qui est encore indépendant,
42:55c'est un théâtre
42:56qui a cette histoire,
42:57cette histoire de contre-culture
42:58et que donc,
42:59c'est être en résistance
43:00que d'être dans cet endroit.
43:04Ah oui ?
43:05Bonsoir.
43:05Bonsoir.
43:08Je me souviens très bien
43:10de quand ils m'ont dit
43:11c'est bon,
43:12t'as ton créneau,
43:13tu joues les lundis soirs.
43:15C'était fou, quoi.
43:17Je vais vraiment tout faire
43:17pour qu'on passe
43:18un moment chaleureux,
43:19tu vois.
43:20Et en plus,
43:20regarde,
43:20ce soir,
43:21ça ne peut qu'être chaleureux,
43:22on est complets.
43:23Non mais attends,
43:23c'est un truc de ouf.
43:24Je ne dis pas ça du tout
43:25pour me le raconter.
43:26C'est juste que pour moi,
43:27c'est un bim,
43:27c'est ça.
43:28Et il faut que vous sachiez,
43:29j'ai vécu des soirées
43:30beaucoup plus clairsemées.
43:32C'est ça,
43:32genre un an et demi,
43:33je jouais devant cinq personnes,
43:35dont le régisseur.
43:37Comment j'ai rencontré
43:38les gens du Café de la Gare ?
43:39J'avais écrit un spectacle
43:40deux ans auparavant
43:41et ça faisait deux ans
43:42que j'essayais de le monter.
43:44Et puis un jour,
43:45un ami m'a dit
43:45« Non mais il faut que tu joues
43:47le spectacle en entier
43:48et que tu le présentes
43:49à des producteurs en entier. »
43:54Et contre toute attente,
44:01c'est bizarrement
44:02les gens du Café de la Gare
44:03qui m'ont fait
44:04une vraie proposition ferme,
44:07alors que tous les autres producteurs
44:08et directeurs de salles
44:10que je visais
44:11trouvaient mille excuses
44:13pour ne pas prendre
44:15le spectacle en l'état,
44:17ou ils voulaient
44:18que j'aie un parrain
44:19pour faire de la promo
44:20puisque je n'étais pas assez connue.
44:22Alors qu'eux disaient
44:23« Non, non, mais voilà,
44:24nous on aime ton spectacle,
44:25si tu veux, on te file le lundi,
44:27il n'y a personne le lundi
44:28à 22h. »
44:30« Hé, t'as un nouveau débardoir ! »
44:32« Débardeur, ça va ! »
44:35Leur façon de faire
44:36artisanale, autodidacte
44:38m'a permis
44:39de gagner beaucoup d'argent
44:40et tout cet argent
44:41que j'ai gagné,
44:42je l'ai mis dans mon premier film.
44:44« Je m'en vais, maman. »
44:46Oui, donc ça t'a permis
44:47de faire ce que tu voulais
44:48comme tu le voulais, quoi.
44:50Ça m'a permis
44:51pour la première fois
44:52d'exister
44:54à travers ce que je lui proposais.
44:55C'est important que les gens soient mal assis
44:58au café de la gare.
45:26« C'est la tradition,
45:28c'est tout ce qui reste
45:28des débuts. »
45:31« Le mal au cul. »
45:32« Le mal au cul. »
45:34« Est-ce que tu peux nous parler
45:34du rapport
45:35scène-sale ? »
45:38« C'est une super scène
45:39parce qu'il y a du monde
45:41des deux côtés
45:42mais tout le monde est en face.
45:44Donc, c'est une salle merveilleuse
45:45à jouer.
45:46L'acoustique était super.
45:47C'est pas trop grand,
45:47pas trop petit. »
45:48« Non, mais carrément,
45:49ici, c'est vraiment
45:49la meilleure forme de salle possible
45:51où il y a vraiment un truc
45:52où on sent que le public
45:53il fait corps. »
45:54« Et puis tu sais,
45:54j'avoue, je kiffe la config.
45:55En fait, je vous vois grave.
45:56Non, mais je vous le dis.
45:59Je sais que je vous ai tendu, là.
46:01Je sais.
46:01Je sais que quand tu vas voir
46:02du stand-up,
46:03t'es en mode
46:03« Je veux pas qu'il me parle.
46:05Je suis pas à l'aise
46:06avec ce choix vestimentaire
46:07que j'ai fait ce soir.
46:07Je veux pas qu'il me parle.
46:10J'ai mis ce chandail.
46:11Je n'aime pas ce chandail.
46:13On me l'a offert à Noël.
46:14La personne qui me l'a offert
46:15est à côté de moi. »
46:17Le bruit des rires,
46:18il est extrêmement fort.
46:19Ça nous revient en pleine tête.
46:21C'est organique.
46:21T'es avec les gens.
46:23S'ils sont là,
46:24tu le sens.
46:25S'ils sont pas là,
46:26tu le sais tout de suite.
46:27Il y a plein de salles
46:28où on peut sortir de scène
46:30en se disant
46:30« Putain, c'était dur ce soir. »
46:32Et en fait,
46:33les gens étaient morts de rire,
46:34sauf que t'avais pas le retour.
46:36Non, il y a un rapport ici
46:37qui est incomparable.
46:39Un jour, j'ai marché
46:40dans la poche d'un mec.
46:42Il était sur le bord de la scène.
46:44Il avait sa veste comme ça.
46:46Et moi, je devais bondir.
46:47J'ai bondi et j'ai appuyé.
46:49Et j'ai marché dans la poche
46:50de sa veste.
46:51La poche poitrine
46:52et j'ai entendu.
46:55J'ai adoré ce temps.
46:57J'ai adoré.
46:58Et j'adore toujours.
47:00Aucune salle de café-théâtre
47:01n'est aussi belle
47:02et bonne salle
47:03que celle-là.
47:05Plus la hauteur de plafond,
47:07il y avait une tyrolienne
47:09à un moment.
47:09On faisait « brrrrr »
47:10comme ça,
47:10on arrivait là.
47:11Là-haut,
47:11on descendait
47:12par la plateforme.
47:15Tu vois,
47:16tu as la petite lucarne.
47:17Tu vois le rond, là ?
47:18Oui.
47:18Ça, c'est chez Sotan.
47:21Est-ce qu'habiter dans un théâtre,
47:24au final, c'est bien ?
47:25Oui, ça, c'est bien.
47:26Parce qu'on a un appart là-haut,
47:28il y a un hublot
47:28par lequel on voit la scène.
47:31Génération après génération,
47:33tu as toujours un bébé
47:34qui a l'œil dans le hublot.
47:37On entend rigoler
47:38et il regarde les spectacles.
47:40Moi, quand j'étais petit,
47:41je passais la porte
47:43et je venais regarder
47:44les spectacles
47:44depuis les poutres.
47:46Donc, je passais du temps
47:46sur les poutres
47:47et c'est quand même
47:48juste hyper dangereux,
47:49en fait.
47:51Ouais, voilà.
47:52T'avais le droit
47:53ou tu risquais ?
47:54Ah non, non, non,
47:54j'avais le droit.
47:55Je peux regarder le spectacle ?
47:56Oui, oui, vas-y, vas-y.
47:57Je dormais dans les gradins
47:58pendant les répètes,
48:00pendant les montages de décors,
48:01les séances-lumières
48:03jusqu'à 5 du mat' et tout,
48:05mais j'avais le droit,
48:06j'avais ma petite couette
48:06et tout,
48:07j'allais à l'école le lendemain.
48:07J'assistais à toutes les répétitions.
48:09En général,
48:13c'est quand même assez chouette
48:14parce que comme terrain de jeu,
48:15un théâtre,
48:15c'est quand même pas rien.
48:18J'ai monté Grand peur et misère
48:18du Troisième Reich
48:19de Brecht
48:20quand j'avais 16 ans.
48:22J'ai voulu monter ça.
48:24Bah oui,
48:24parce que je suis là,
48:25je suis au Café d'Aire,
48:25je me rends pas compte
48:26normalement, on fait pas ça.
48:27Parce que justement,
48:28on m'a appris
48:28qu'on était libres
48:29et qu'on faisait ce qu'on voulait.
48:31Et du coup,
48:32quand j'ai monté ça,
48:32il y avait un peu des gens
48:34ou des journalistes
48:34qui pouvaient dire
48:35« Ah, mais c'est pas du tout
48:36du Brecht au Café d'Aire,
48:37c'est pas du tout ça et tout. »
48:38Je me souviens
48:38que les gens du Café d'Aire
48:39elles prenaient « Bah si, justement. »
48:41C'est exactement ça.
48:41Une gamine de 16 ans
48:42qui dit qu'elle va monter
48:43un Brecht
48:44et qu'il le fait.
48:47C'est exactement ça,
48:48le Café d'Aire.
48:48Moi, ma première expérience
48:50sur scène,
48:50c'était un prologue
48:52dans « La mort, le moelle-noeux ».
48:53Vous admettrez tout de même
48:54que certains décors fabuleux
48:56exercèrent le moindre quotidien.
48:58Ah non, justement,
49:00ne prenez pas ça.
49:01Il y a des gens
49:02qui tiennent les propos
49:02d'une banalité désespérante
49:04au plus profond
49:05de la jungle amazonienne.
49:07Je faisais vraiment le début.
49:09Je faisais cinq minutes
49:10au début du spectacle
49:11et ensuite,
49:12j'allais me coucher
49:13parce qu'il y a l'école
49:13le lendemain.
49:14« Je vous remercie, docteur.
49:15Je vous permets de ne pas
49:16vous avoir ennuyer.
49:17Je vous dis,
49:18« Je vous dis,
49:19merci, merci, merci. »
49:32Au Café d'Aire
49:32et pour leur inspiration
49:34et pour leur aide,
49:35pour nous avoir accueillis
49:36dans ce milieu
49:37dont nous,
49:38on ne connaissait personne
49:39du tout.
49:39Ce que j'ai appris ici,
49:40c'est la liberté de ton,
49:43le fait de ne pas avoir peur
49:44de faire les choses
49:45et puis de ne pas se laisser faire aussi.
49:47Dans cet endroit,
49:48on sait qu'il y a une âme,
49:50il y a comme les fantômes
49:51de quelque chose
49:51qui sont là,
49:52qui habitent le lieu.
49:53Il y a deux, trois trucs
49:54qui ont changé,
49:55mais il est toujours là.
49:57On peut changer
49:58quelques mâts
49:59sur un bateau,
50:00arranger,
50:00on refait les peintures,
50:01mais le bateau,
50:03c'est le même.
50:04Quand je reviens,
50:05effectivement,
50:06c'est plein de choses
50:06qui me sautent à la gorge.
50:10Donc, oui, c'est bien.
50:11On demandait tout à l'heure
50:12qu'est-ce que ça me fait
50:13quand je rentre ici.
50:15C'est un peu comme si
50:15je rentrais dans la maison
50:16de mon enfance.
50:17Tu vois, nous,
50:22on s'est choisis.
50:23Je ne peux même pas expliquer
50:24comment c'est arrivé.
50:26The way of life,
50:27tu vois,
50:27ça s'est fait tout seul.
50:29Le boulot du Café de la Gare
50:31est un boulot immense
50:32parce qu'ils ont réussi
50:34à toucher les gens.
50:37Il y a eu un vrai amour
50:38pour cet endroit
50:40sur plusieurs générations
50:42parce que là,
50:44on nous parlait, quoi.
50:47Oh, trop chouette.
50:48On est bons.
50:52Je suis content
50:53d'avoir vu ça.
50:54Je croyais que ça existait.
50:56Alors, on n'a pas fait
50:57le clap de fin.
50:58Clap de fin.
50:59Clap de fin.
51:03Et voilà,
51:04c'était l'histoire
51:05du Café de la Gare.
51:07Oh, Guillaume.
51:07Quoi ?
51:08Mais qu'est-ce que tu fais ?
51:09Je voulais une fin
51:09un peu comme ça,
51:10genre, ouais.
51:11Non, non.
51:11Ah bon ?
51:12Je me tais, alors ?
51:14Ouais.
51:42TT, building blocks.
51:43Et voilà.
51:47Abonne-toi.
51:49Allez, en salon.
51:57Tout cela va mieux.
52:00Parce que vous êtes
52:01un petit peu comme ça.
52:01Merci, nous réfléchissons à ça.
52:03Ensuite,진ons aux sourceseras
52:04des belles pour on apprisons.
52:06Ceux-là.
52:06�이 ?
52:08Ceux-là ?
52:08Une alternatinge ?
52:09Elle ?
52:10Une formulation dont on aquite.
52:11Sous-titrage FR ?
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