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Ce vendredi 10 octobre, les valeurs de la tech chinoise et les convictions de Sapienta Gestion, ont été abordées par Cyrille Pichot de Cayeux, directeur général de Sapienta Gestion, dans l'émission Good Morning Market sur BFM Business. Retrouvez l'émission du lundi au vendredi et réécoutez la en podcast.
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00:00En portefeuille, nous allons faire un focus géographique en Chine, mais un focus sectoriel plus spécifiquement sur les valeurs de la tech chinoise.
00:08Et pour cela, nous avons le plaisir d'accueillir sur le plateau de Good Morning Markets, Cyril Pichot de Cailleux.
00:13Bonjour, Cyril Pichot de Cailleux.
00:14Bonjour Nicolas.
00:15Merci d'être avec nous. Vous êtes directeur général de Sapienta Gestion.
00:17C'est vrai que la tech chinoise, on en parle de plus en plus, notamment dans sa capacité à venir apporter un peu de diversification sur ce sujet de la tech,
00:24au-delà de la tech américaine, mais avec toujours quand même ce prisme de l'économie chinoise.
00:31Va-t-elle suffisamment bien pour qu'on puisse décider d'aller investir sur la tech chinoise, Cyril Pichot de Cailleux ?
00:37Ça, c'est une vraie question parce que ça a été évidemment compliqué pendant pas mal d'années sur l'économie chinoise.
00:42Les problèmes, on les connaît bien. La crise de l'immobilier, tout le monde connaît le sujet plus ou moins bien.
00:47Alors, je pense que la phase aiguë est passée sur cette crise.
00:50Le chômage des jeunes, il y a toujours du chômage des jeunes.
00:52Ça, c'est parce que les autorités chinoises ont beaucoup tapé, excusez-moi du terme, tapé sur les entreprises chinoises qui se sont mises à licencier, bien évidemment.
01:00On a également une déflation chronique en Chine.
01:03Déflation à la fois par la consommation, par la demande, très faible consommation, mais à la fois par l'offre, avec des surcapacités qui sont vraiment extrêmement abondantes.
01:12On l'a vu en particulier sur la livraison des repas récemment avec Métouane, qui est un des acteurs, donc côté à Hong Kong, leader là-dessus,
01:18avec G10.com qui est venu dans le marché, qui a commencé à casser les prix.
01:21Donc ça, c'est un vrai sujet aussi.
01:23Et on a aussi un interventionniste des autorités.
01:25Oui, ce qui faisait peur un petit peu aux investisseurs étrangers.
01:27Bien sûr, quand on voit Jack Ma qui disparaît pendant plusieurs années, quand on voit le secteur de l'éducation en Chine, je ne sais pas si vous vous rappelez, il y a quelques années,
01:33il se fait massacrer parce que Xi Jinping a décidé que ce secteur n'avait plus le droit de faire de profit, évidemment c'est compliqué.
01:39Donc il y a vraiment un manque de confiance, si vous voulez, sur quoi ?
01:43Ça, c'est assez historique, un manque de confiance sur ces valeurs chinoises, sur l'économie chinoise.
01:46Et pourtant, les choses ont évolué depuis un an. Est-ce qu'on peut toujours parler de risque politique en Chine aujourd'hui ?
01:51Alors, il y aura toujours un risque politique, bien évidemment en Chine, parce que c'est un régime autoritaire, donc ça, je pense qu'il faut le garder en tête.
01:57Il n'empêche qu'il y a eu un vrai changement quand même.
01:59Globalement, c'est il y a un an, alors c'est facile à dire après coup, mais il y a un an, lors de la réunion du Politburo, les autorités ont vraiment pris conscience de ces différents problèmes.
02:07Et en particulier, en adoptant une attitude beaucoup plus pro-business, justement en soutenant les entreprises pour qu'elles embauchent,
02:12et pour que justement le chômage des jeunes puisse diminuer.
02:15Également de reflatter l'économie, donc à la fois on relance la consommation, et là il y a eu beaucoup, vous avez vu, des bons d'achat qui ont été donnés à la population,
02:23mais aussi on essaye d'arrêter, donc il y a une campagne qui s'appelle campagne d'anti-involution, donc c'est l'anti-destruction compétitive.
02:29C'est en gros de ne pas avoir d'acteurs qui cassent sans arrêt les prix partout, parce que ça crée de la déflation, si vous voulez, donc ça, ça a été fort.
02:35Et aussi un soutien très fort, évidemment, aux géants de la tech chinoise, et c'est un autre sujet, avec, vous savez, le moment DeepSync,
02:43dont on a parlé en début d'année, donc sur l'intelligence artificielle, qui a créé d'ailleurs un stress sur les géants de la tech américaine.
02:49Justement, parce qu'on l'a vécu côté tech américaine, avec ce stress que DeepSync a créé, en disant, ben voilà, on peut faire pareil,
02:55on peut faire aussi bien, avec beaucoup moins d'investissements. Mais derrière DeepSync, c'est quoi la tech chinoise alors ?
03:00Non, la tech chinoise, c'est, en fait, il y a un vrai, un vrai, la tech chinoise, c'est l'e-commerce, c'est Alibaba, c'est JD.com,
03:08c'est Pindodo, c'est ce genre de société, pour la plupart cotés à Hong Kong, mais clairement, il y a un push très fort sur tout ce qui est IA,
03:17et également sur la fabrication de puces. Alors, fabrication de puces, je ne sais pas si vous avez entendu parler,
03:20donc une société qui est cotée, c'est une action A, donc cotée à Shanghai, c'est Cambricon Technology, on dit que c'est le Nvidia chinois.
03:28D'accord. Voilà, donc 100 milliards de market cap désormais, ça monte de façon assez impressionnante,
03:33et c'est vrai qu'on se dit, s'ils sont capables de prendre des parts de marché, finalement un peu Nvidia,
03:37les autorités chinoises ont bien conscience de ces restrictions sur les puces et tout ça,
03:41donc elles ont besoin d'avoir leur indépendance là-dedans, et elles poussent très fort dans ce sens, et ça, c'est très positif.
03:45Dans un contexte de négociations, de tensions commerciales, notamment sur le sujet des terres rares avec les Etats-Unis.
03:52Oui, alors, exactement, il y a eu, en fait, je pense que Donald Trump a surestimé son pouvoir de négociation vis-à-vis de la Chine,
04:00et c'est plutôt une relation d'égal à égal que Etats-Unis numéro 1 et Chine numéro 2.
04:04On l'a vu en effet avec les terres rares, où il a fait un certain nombre de choses, et on a vu que les Chinois, clairement, pouvaient forcer.
04:11On le voit également, là, actuellement, avec le soja américain, les Chinois n'ont pas du tout commandé de soja américain lors de cette saison,
04:17et ça, c'est quand même, ça met en difficulté les agriculteurs américains, et on le voit aussi, quoi, on voit qu'il y a un vrai pouvoir de négo, en fait,
04:27et là, il y a une réunion, d'ailleurs, à la fin du mois d'octobre, à l'APEC, où Xi Jinping et Donald Trump vont se rencontrer.
04:32Ça, c'est plutôt positif, ça va dans le sens d'assouplir un peu ces relations, si vous voulez, entre ces deux très fortes puissances.
04:39Donc, on va voir un peu ce qui se passe.
04:42Quel potentiel, Cyril Pichot de Cailleux, sur la tech chinoise ? On se parle en octobre 2025, on a un MSCI China, je crois, qui a progressé de plus de 35% au début de l'année.
04:53La tech chinoise, quel potentiel ?
04:54Pour nous, il y a encore beaucoup de potentiel, pour toutes les raisons dont on a parlé.
04:57Aussi, pour le fait que, comme la Fed reprend sa baisse des taux aux États-Unis, la Banque Centrale Chinoise va pouvoir assouplir davantage.
05:04Elle ne le faisait pas avant, parce qu'elle ne voulait pas que le Yuan se déprécie trop.
05:07Donc, à évapoir, ça va lui donner des marges de manœuvre.
05:10On a des très fortes révisions haussières de bénéfices, ce qu'on n'a pas vu depuis des années en Chine.
05:13Ça, c'est évidemment important.
05:14Une société est quand même valorisée sur ces bénéfices qu'elle va générer dans le futur.
05:19Et également, on a des valorisations qui restent relativement raisonnables.
05:22Le Hang Seng Tech, c'est l'indice à Hong Kong essentiellement des cités chinoises de la tech.
05:26Donc, si vous voulez jouer les valeurs chinoises de la tech, c'est un bon indice.
05:29Ça se paye 20 fois les résultats de 2026.
05:32La décote est quasiment de 50% avec la tech américaine.
05:34Et enfin, un point qui me paraît très important, c'est qu'il y a une épargne colossale en Chine.
05:39Avec, il faut savoir, on dit beaucoup que les Français épargnent beaucoup, mais les Chinois, ils épargnent beaucoup plus.
05:42Parce qu'il y a un manque de confiance.
05:44Les Chinois épargnent 35% de leurs revenus disponibles.
05:46Donc, ils n'investissent pas sur les marchés ?
05:47Non, justement, ils investaient avant dans l'immobilier.
05:50Ça a été un peu le miracle chinois, ça a été un peu l'immobilier.
05:53Là, évidemment, l'immobilier a fait plouf, malheureusement, et c'est très compliqué.
05:56Et en fait, il y a besoin de redonner confiance pour qu'ils puissent investir sur les marchés.
06:00Et ça, maintenant, il y a des mécanismes en place, et on voit qu'ils sont en train d'investir.
06:03Donc, ils pourraient revenir sur les marchés d'action, ou venir tout de suite, puisqu'ils étaient sur l'immobilier ?
06:06Bien sûr, ils sont en train de venir.
06:07Depuis un an, ça se voit très fort, avec en particulier le mécanisme de stock connect.
06:10C'est un peu technique, c'est un investisseur retail chinois qui peut investir.
06:13Parce que normalement, un investisseur retail chinois ne peut pas investir en dehors de Chine.
06:16Il y a le contrôle des capitaux.
06:17Mais via ce stock connect, il peut aller acheter des actions chinoises cotées à Hong Kong, via ce stock connect.
06:23Et on a un flux net positif par jour, en moyenne, depuis le début de l'année, de près de 1 milliard de dollars.
06:28Donc, il y a clairement des nouveaux investisseurs qui arrivent.
06:30Et les investisseurs internationaux, eux, depuis longtemps, ont été sous-pondérés sur la Chine, commencent à revenir.
06:36On voit que le discours est en train de changer.
06:37Donc, pour nous, il y a encore un beau potentiel.
06:39Très, très rapidement, les valeurs tech chinoises, elles vendent à qui ?
06:42Elles vendent au marché domestique chinois ou elles exportent à l'international ?
06:46Non, elles sont surtout sur le marché domestique.
06:49Ce qui est en train de faire Xi Jinping, très clairement, c'est qu'en fait, avec les tensions, évidemment, commerciales,
06:53elles sont en train de se recentrer sur l'Asie du Sud-Est et ce genre de pays.
06:56Donc, c'est vrai que structurellement, il y aura moins de business entre les États-Unis et la Chine.
07:01C'est un peu le sens de l'histoire, je pense.
07:03Elles sont en confrontation, ces deux puissances.
07:05Merci, Cyril Pichot de Cailleux, de nous avoir accompagnés dans la rubrique en portefeuille.
07:09Je rappelle que vous êtes directeur général de Sapienta Gestion.
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