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  • il y a 21 heures
Ce vendredi 3 septembre, Christopher Dembik a reçu Charles Lichfield, directeur adjoint de l'Atlantic Council, dans l'émission Tout pour investir, la masterclass, sur BFM Business. . Retrouvez l'émission tous les vendredis à 11h.

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Transcription
00:00Tout pour investir, la masterclass, l'entretien.
00:05On reprend au niveau de la masterclass, le grand entretien, le risque géopolitique, c'est la question centrale, ça revient systématiquement ces dernières années.
00:14On va essayer de prendre un peu de recul pour essayer de voir finalement, notamment avec l'administration Trump, quelles sont les éventuelles conséquences.
00:20Je suis ravi aujourd'hui d'avoir notre invité qui vient de l'Atlantic Council, Charles Lippfield.
00:25Vous êtes aujourd'hui directeur adjoint au centre de géo-économie.
00:29Peut-être, première question pour nos éditeurs-téléspectateurs, qu'est-ce qu'on entend par géo-économie ?
00:34On entend un peu le point où l'économie et la géopolitique se rejoignent.
00:41C'est un terme assez employé, assez à la mode, surtout à Washington.
00:46À Washington, on a peu l'habitude de parler des marchés finalement.
00:50C'est une des particularités des États-Unis.
00:52Les élites financières sont à New York et ailleurs.
00:54Les élites politiques sont à Washington.
00:56Et donc, j'espère que le centre auquel j'appartiens aide à contribuer à ce que ces gens se parlent.
01:03Ils se connaissent, mais souvent, il y a des incompréhensions.
01:06On peut en parler tout à l'heure.
01:07Par exemple, sur la dédollarisation, j'ai l'impression qu'à Washington, on se dit qu'on a le temps de voir venir.
01:14Alors qu'il y a à New York des gens qui conseillent les banques centrales étrangères sur leur placement.
01:19Et eux voient déjà un problème.
01:21Donc, on essaye un peu de faire en sorte que ces gens se comprennent et se rencontrent.
01:24Vous évoquez la dédollarisation.
01:26On peut déjà rebondir sur ce sujet.
01:28On le voit, les derniers chiffres montrent effectivement, ça dépendra les données qu'on regarde.
01:32Par exemple, sur le marché d'échange, les échanges sont plus importants qu'il y a trois ans de cela en dollars.
01:37On est passé, c'est marginal, 86%, 88%.
01:40En revanche, effectivement, au niveau des banques centrales, on voit qu'il y a certaines banques centrales qui sont en revanche sur la dédollarisation.
01:46Pour vous, où est-ce qu'on en est réellement ?
01:48Parce qu'on a des signes au contraire.
01:50On a l'impression qu'au niveau des échanges internationaux, le dollar reste toujours très dominant.
01:54Mais qu'il y a une partie des élites, y compris éventuellement des institutionnels ou même des banques,
01:59qui considèrent qu'il faut réduire son exposition au dollar.
02:01Et c'est d'ailleurs un sujet cette année pour beaucoup d'investisseurs, en tout cas européens, exposés aux Etats-Unis.
02:06Je suis d'accord avec vous.
02:07Donc oui, au niveau des devis, normalement on fait ces devis en dollars, ça n'a pas trop changé.
02:13Il y a des raisons structurelles à cela.
02:15Le marché de l'énergie, par exemple, on travaille en dollars.
02:19Il y a des petits signaux que ça pourrait changer, mais j'y reviendrai.
02:23Là où ça se passe, pour l'instant, vous avez raison, c'est au niveau des grandes institutions, des banques centrales,
02:29qui ont elles-mêmes un rôle géopolitique et qui doivent craindre parfois que leurs relations s'empirent avec les Etats-Unis.
02:38Donc ça, c'est l'exemple premier.
02:41Les avoirs de la Banque centrale russe ont été immobilisés.
02:44Et donc, elle avait un peu anticipé ça pour le dollar.
02:48Elle n'avait pas anticipé ça au niveau du G7.
02:50Et donc, ces avoirs en euros ont aussi été immobilisés.
02:53Mais il y a d'autres pays qui ont quand même des rapports moins difficiles avec les Etats-Unis,
02:58mais qui anticipent que, voilà, maintenant on a…
03:01Alors, il y a un terme dont on sert beaucoup aux Etats-Unis, « weaponize » quelque chose.
03:05Donc, on s'en sert maintenant comme arme.
03:06Et donc, il faut anticiper ça.
03:08Il faut mieux répandre ces devises.
03:11Et donc, voilà une raison.
03:12Maintenant, au niveau de où est-ce qu'on va
03:15et où est-ce qu'on se servira moins du dollar pour commercer,
03:19ce que nous, on entrevoit dans mon centre à la Télicouncil,
03:23c'est que ça peut basculer plus vite que l'impression de le donne maintenant.
03:27Les chiffres suggèrent, vous avez raison, que les choses bougent plutôt lentement.
03:33Mais la Chine, d'autres pays mettent en place des systèmes pour contourner le dollar.
03:38Et maintenant, la technologie permet de faire ça.
03:40Donc, il y a des monnaies centrales, monnaies digitales des banques centrales.
03:44Il y a des systèmes de transactions qui sont indépendantes de celles des Etats-Unis.
03:48On voit très bien pourquoi ils font ça.
03:50Parce que les sanctions américaines sont craintes et ça peut vraiment faire mal.
03:54Et donc, il faut faire en sorte qu'on puisse contourner tous ces systèmes-là.
03:57Ça commence très doucement, très modestement.
03:59Mais dès lors que la technologie a été testée,
04:02ça peut basculer beaucoup plus vite qu'on ne l'attend.
04:04Donc, c'est plus effectivement du côté de certains pays.
04:06Parce que, par exemple, quand on regarde les achats de bons du Trésor américain,
04:08alors là, il y a eu quelques émissions où on a eu une demande un tout petit peu plus basse
04:12pour les raisons qu'on évoquait précédemment avec mon invité.
04:15À savoir, bon, il y a cette question de dette publique.
04:17Mais grosso modo, on ne voit pas qu'il y a une défiance des investisseurs institutionnels,
04:21banques, assurances, etc. à l'égard des bons du Trésor américain.
04:25Est-ce qu'éventuellement, malgré tout,
04:27il y a eu un élément de rupture avec l'administration de Trump ?
04:31Ou finalement, est-ce que c'est plus une continuité ?
04:33Parce que le déficit, bien sûr, a bondi ces dernières années,
04:36mais il y a eu l'effet Covid avant.
04:37Est-ce qu'il y a une rupture ou plutôt une continuité à cet égard ?
04:39Je vois plutôt une rupture, on ne voit pas encore les effets,
04:42mais au niveau des mentalités, même dans des pays plus proches des États-Unis, des alliés.
04:47Alors, Donald Trump ne pratique pas vraiment l'alliance,
04:50il respecte, au moins il l'a dit plusieurs fois,
04:53les termes contractuels des alliances des États-Unis,
04:56il respecte l'OTAN, même s'il se plaint qu'on en profite trop.
05:00Mais sinon, les alliés sont traités comme un partenaire autre,
05:03et donc assez difficilement,
05:05et Trump aime bien négocier avec eux et remporter la négociation.
05:07Pourquoi je dis tout ça ?
05:09Parce que même des pays, entre guillemets, proches des États-Unis,
05:13on revoit aussi un peu leur copie sur leur exposition au dollar.
05:17J'aurais peut-être dû vous en parler avant de rebondir sur les entreprises.
05:21En avril, quand il y a eu toute l'instabilité sur les marchés
05:25suite aux annonces sur les tarifs,
05:27ça aussi on peut revenir parce que les tarifs finalement sont très élevés,
05:30donc les tarifs sont revenus, sont élevés,
05:32et cette fois-ci les marchés, ça ne les a pas trop inquiétés,
05:35on peut en discuter,
05:36mais en avril, il y avait beaucoup d'instabilité
05:40à la fois sur les valeurs boursières
05:41et aussi sur les marchés souverains,
05:44sur la dette souveraine.
05:45Ça c'est assez rare.
05:46Normalement, quand on s'affole sur les valeurs boursières,
05:49on se refuge dans les valeurs de la dette souveraine.
05:54Donc ça aussi, ça c'était assez inhabituel.
05:57Et dans notre centre,
05:57on a beaucoup ressenti lors des assemblées de printemps du FMI,
06:01alors il y a des assemblées annuelles bientôt,
06:03on verra si la donne a changé.
06:05Mais pour la première fois, on a ressenti que même des pays assez amis des États-Unis
06:08nous disaient, pour l'instant, il n'y a pas trop d'altératives hors de l'art,
06:11mais on aimerait qu'il y en ait.
06:16Donc ça, c'est assez nouveau.
06:18C'est des pays qui sont vraiment assez proches,
06:23qui nous disaient,
06:25on ne sait pas trop quelle est la direction qui sera entreprise par ce gouvernement.
06:29Il y a des questions sur l'indépendance de la Fed,
06:32qui n'était pas présente avant.
06:33On y reviendra.
06:34Et donc ça a déjà mis en germe quelques idées sur
06:38est-ce qu'il ne faudrait pas aller ailleurs.
06:40On ne voit déjà aussi sur les taux de change que le dollar a baissé.
06:46Alors, il y a plusieurs raisons à ça.
06:47La raison principale, c'est des attentes moins optimistes pour le PIB américain.
06:51Mais on peut aussi se dire que si on a moins besoin de dollars
06:55dans les marchés internationaux et on achète davantage d'euros,
06:57ça se voit parce que l'euro est plus apprécié maintenant,
07:00c'est aussi qu'on se refuge davantage dans des valeurs de dette souveraine européennes.
07:06Alors ça, c'est un marché qui est beaucoup plus divisé.
07:08Il n'y a pas une grosse valeur qui sont les bons du Trésor américain.
07:12Et bon, ça a créé des débats à Bruxelles.
07:14Peut-être qu'il faudrait en créer une.
07:16Mais on voit très bien, simplement au niveau bilatéral d'euro-dollar,
07:20que les investissements se dirigent davantage vers l'eau qu'avant.
07:23C'est vrai, on l'a vu et effectivement,
07:26même compris avec mes propres clients quand on le voit,
07:29il y a eu tout ce questionnement finalement de rester lourdement exposé au dollar.
07:33L'euro, beaucoup de rapatriement,
07:34notamment parce que vous êtes sur des investisseurs qui sont basés en zone euro,
07:37donc ils essayent de ne pas subir l'effet taux de change.
07:40Il y a bien sûr la thématique habituelle, avant qu'on évoque les droits de douane,
07:43mais très rapidement finalement sur le yuan,
07:45est-ce que ça peut être une devise crédible,
07:48alors pas d'alternative complète, il ne faut pas être illusoire,
07:51par rapport au dollar,
07:52mais on voit que Bloomberg a notamment mentionné
07:54que le yuan pourrait remplacer la liste Sterling
07:56comme quatrième devise la plus échangée au niveau mondial.
07:58Est-ce qu'on peut considérer, en tout cas avec le rôle du yuan,
08:02est amené à s'accentuer dans les années à venir ?
08:04Il est absolument amené à s'accentuer.
08:07Normalement, là aussi, un peu pour se rassurer à Washington,
08:10on se dit qu'il y a des contrôles de capitaux en Chine
08:12et donc ce ne sera jamais une valeur dont se servirait de grandes institutions
08:17pour garder leur argent,
08:19parce qu'on ne veut pas donner à la Chine de pouvoir de contrôler.
08:23Là, on garde son argent et quand on a un petit pépin,
08:26la Chine pourrait dire « vous ne pouvez pas vous en servir ».
08:28Donc ça, évidemment, c'est assez rédhibitoire
08:30pour une banque centrale ou pour une grande institution,
08:32c'est évident.
08:34Cependant, là aussi, je pense que là où il faut regarder,
08:37ce n'est pas les volumes.
08:40Oui, que le yuan dépasse la liste Sterling,
08:42ça ne m'étonne pas trop vu la taille de l'économie chinoise,
08:46mais c'est très modeste et ça va très lentement.
08:48Là, à mon avis, le signal faible
08:50qui annonce le système à venir,
08:54c'est davantage au niveau des technologies
08:55et des systèmes que la Chine met en place.
08:58Elle met en place un système de monnaie digitale
09:01des banques centrales.
09:02Elle met en place des systèmes de transactions
09:04auxquels participent assez peu de pays,
09:06parce que c'est assez politique, c'est assez fort
09:08et provoquant vis-à-vis des États-Unis d'y participer.
09:11Trump a dit à un moment,
09:12donc il a menaçé beaucoup de tarifs,
09:14mais il a dit à un moment,
09:15dès lors qu'il y aura une monnaie BRICS,
09:18eh bien, j'imposerai des tarifs supplémentaires.
09:20Bon, je ne sais pas, ça dépend de quel pays,
09:22parce qu'ils s'entendent bien avec certains pays
09:23et moins avec d'autres.
09:24Cela dit, il y a certains systèmes
09:27auxquels participe, par exemple, l'Arabie Saoudite,
09:30qui ont déjà permis à la Chine
09:33d'acheter du pétrole à l'Arabie Saoudite,
09:35à la fois en yuan,
09:37et se servant de systèmes informatiques,
09:38d'infrastructures,
09:40qui n'ont rien à voir avec les États-Unis,
09:41sur lesquels les États-Unis n'ont pas de contrôle.
09:43Donc, c'est minoritaire,
09:45même au niveau de la Chine.
09:46Ils achètent beaucoup plus de pétrole en dollars,
09:48même auprès de l'Arabie Saoudite,
09:50mais ce n'est déjà même pas en phase test.
09:52Cela fonctionne,
09:52et cela pourra grandir beaucoup plus vite qu'on attend.
09:55Donc, c'est un nouvel élément de confrontation,
09:56finalement, États-Unis-Chine.
09:58Vous avez évoqué les taxes douanières,
10:01indéniablement.
10:01J'avais une question,
10:02parce que vous avez pas mal travaillé sur le sujet.
10:03On a l'impression que les marchés,
10:06finalement, aujourd'hui,
10:07ne s'intéressent plus trop au protectionnisme,
10:09aux taxes douanières,
10:10se disent « c'est derrière nous ».
10:11Et puis, effectivement,
10:12il y a cette pensée,
10:14peut-être que vous allez la contredire,
10:15de se dire que, finalement,
10:16Trump, il parle beaucoup,
10:18mais met peu de choses en application
10:19sur les taxes douanières.
10:21Je crois que vous avez un avis assez,
10:22vous avez fait pas mal d'études à ce sujet.
10:23Vous avez raison,
10:24j'ai un avis tranché.
10:26TACO,
10:26donc c'est un acronyme
10:28dont on se servait
10:29qui était effectivement assez drôle
10:31et marquant.
10:31Trump finit toujours par prendre peur
10:34et ne pas y aller.
10:36On pouvait encore se dire,
10:37en mai-juin,
10:38que c'était vrai,
10:39parce qu'effectivement,
10:40les annonces d'avril
10:42avaient affolé les marchés,
10:44il avait reculé.
10:45Il n'avait pas entièrement reculé.
10:46Il s'était seulement donné 90 jours
10:48pour négocier avec certains pays
10:49et un peu lisser
10:50la mise en œuvre des tarifs.
10:53Et finalement,
10:54tous ces tarifs sont arrivés,
10:55ils sont en application.
10:56Donc, avec certains pays,
10:57c'est un peu plus bas
10:59que dans les premières annonces.
11:03Avec l'Union européenne,
11:04on est passé de 20 à 15.
11:05Mais si on avait dit
11:06à des investisseurs
11:08en novembre dernier,
11:10quand Trump a été élu,
11:11qu'on passerait
11:11d'un tarif moyen
11:12de 2,5
11:14avec l'Union européenne
11:15à 15
11:15et que ce serait vu
11:16comme le scénario rassurant,
11:19non, ça n'a rien à voir.
11:19On s'attendait
11:20à ce qu'il y ait
11:20une petite augmentation.
11:22Donc,
11:23Trump a un certain talent
11:25pour ancrer le débat
11:28et faire en sorte
11:29que même si ça paraît,
11:32je pense que les économistes
11:33sont plutôt d'accord encore
11:35pour dire que ça nuira
11:36à terme à l'économie américaine
11:38et ce n'est pas non plus favorable
11:39pour les personnes
11:40qui exportent aux États-Unis,
11:41évidemment.
11:42Mais maintenant,
11:43le débat semble assez ancré.
11:44On s'est attendu
11:45à ce que Trump
11:45fasse des tarifs douaniers
11:46et on est presque soulagé
11:48que ce ne soit plus 30
11:49et que ce soit 15.
11:50On se dit que c'est un bon scénario.
11:51C'est ça.
11:51Il y a un an,
11:52ça paraîtrait déjà assez délirant.
11:53Et vous avez,
11:54il y a un dernier point
11:55que vous avez évoqué,
11:57la Banque Centrale.
11:58À l'inverse,
11:59les marchés,
11:59effectivement,
12:00ont peu d'attention
12:01par rapport aux protectionnistes,
12:02en tout cas,
12:03moins désormais.
12:04Mais il y a une lame de fond
12:06de se dire,
12:08finalement,
12:08quand Powell va partir
12:09au printemps prochain,
12:11on a un risque réel
12:12que la Banque Centrale
12:13soit plus indépendante
12:14avec des scénarios catastrophes
12:15qui sont mis en avant.
12:17Notamment,
12:17bien sûr,
12:18entre guillemets,
12:19l'homme-lige
12:19présenté comme tel,
12:21en tout cas,
12:21par les marchés,
12:22ce serait Stéphane Miran
12:23qui a rejoint la Fed récemment,
12:25qui était proche de Trump.
12:26Il a notamment voté
12:27en faveur de plus de baisse de taux,
12:28donc il semble assez aligné
12:29avec l'administration Trump.
12:32Est-ce que fondamentalement,
12:33le marché n'a pas peur
12:36un peu pour rien ?
12:36Parce que quand on regarde
12:37depuis la Seconde Guerre mondiale,
12:39que ce soit,
12:39par exemple,
12:40sous Nixon ou Johnson,
12:42très clairement,
12:43les présidents de la Fed
12:43ont été contraints politiquement.
12:45Et parfois,
12:46même,
12:46ils ont pris des décisions
12:47qui allaient à l'inverse
12:48de la logique économique.
12:50Je donne l'exemple
12:51de Burns sous Nixon
12:51qui a tout simplement
12:53baissé les taux
12:54dans une période
12:54d'hyperinflation.
12:55Est-ce qu'on se fait peur
12:56pour rien, finalement,
12:57avec ce scénario ?
12:58Vous avez raison de dire
13:00que ce n'est pas sacro-sain,
13:01l'indépendance de la Fed.
13:03C'est une institution
13:05plus récente
13:05que les États-Unis d'Amérique.
13:08Elle a son histoire
13:09et il y a eu des périodes
13:10où elle a été plus influencée
13:11politiquement et moins.
13:13Il y a eu aussi
13:13une tendance générale
13:14partout dans le monde
13:17ou même dans des démocraties occidentales.
13:19On se dit que finalement,
13:21on a donné tellement de pouvoir
13:22à ces banques centrales,
13:23on l'a vu pendant la crise financière,
13:25pendant le Covid,
13:26que peut-être finalement
13:27qu'il faudrait plus
13:28de surveillance démocratique
13:29sur ces institutions
13:30puisqu'elles ont autant de pouvoir.
13:32Donc ça, c'est le débat académique.
13:33Mais aux États-Unis,
13:34ce débat a lieu
13:35d'une manière plus trumpiste,
13:37plus en couleur.
13:39Et donc,
13:40le président Trump
13:41est contraint
13:43par la législation.
13:44Il ne peut pas,
13:45s'il le pouvait,
13:46je pense qu'il aurait déjà
13:46viré par elle.
13:47donc il est obligé
13:49de passer par des moyens
13:51parfois assez amusants.
13:52Donc le gouverneur
13:53peut être viré
13:54s'il y a une bonne raison.
13:56Donc Trump s'est intéressé
13:57aux travaux de rénovation
13:58de la Banque centrale
13:59en disant qu'ils étaient
14:00trop faramineux,
14:01trop luxueux.
14:02Maintenant,
14:02on est dans une phase
14:03un peu plus drôle
14:05et je pense que
14:06quand on passera
14:07à la nomination suivante
14:09qui est du seul ressort
14:10de Trump,
14:10oui,
14:11il y a une crainte
14:11que ce soit quelqu'un
14:13de moins économiste
14:14et de plus politique.
14:16vous avez parlé
14:17de Stephen Miran,
14:18ce nom a été
14:19beaucoup circulé
14:20parce qu'il a fait
14:21un article sur
14:22des accords
14:22de Mar-a-Lago
14:23où on se mettrait
14:24d'accord entre
14:24puissance économique
14:26pour faire baisser
14:27le dollar,
14:27rendre compétitif
14:28les Etats-Unis.
14:29Je ne veux pas être trivial
14:30ou faire des blagues
14:31sur des choses sérieuses
14:32mais on n'a plus besoin
14:33de ces accords-là.
14:34Le dollar a déjà baissé
14:35et donc ce n'est plus
14:37une priorité.
14:39Donc cette personne
14:39reste influente
14:40mais je pense,
14:41alors c'est la rumeur actuelle,
14:43mais Trump tangrait
14:44plutôt vers des personnes
14:45qui seraient un peu
14:46plus rassurantes
14:47envers les marchés
14:48parce que ces personnes-là
14:49qui ont été très,
14:52eu des positions très dures
14:53contre l'inflation
14:54et voulu une politique
14:55monétaire très stricte
14:57par le passé,
14:59ont bien compris
15:00que pour s'attirer
15:02des faveurs de Trump,
15:02il fallait dire
15:03que les taux
15:03étaient beaucoup trop élevés
15:04et qu'il fallait baisser.
15:05Donc pour l'instant,
15:07les marchés semblent
15:07un peu plus rassurés
15:08qu'ils ne l'étaient avant
15:09mais c'est quelque chose
15:10à suivre,
15:10c'est devenu un peu
15:11une saga
15:11ou un feuilleton
15:13où Trump trouve
15:14des raisons
15:14pas seulement
15:15de critiquer
15:16le gouverneur
15:17mais parfois aussi
15:18de regarder
15:19sur le board
15:21donc le conseil
15:22qui décide
15:23sur les taux
15:23et de regarder
15:24et de trouver
15:25des profils
15:25où il voit
15:26des faiblesses
15:27où il pourrait
15:27attaquer quelqu'un
15:28pour je ne sais
15:29quelle raison.
15:30Donc ça devient
15:30un feuilleton.
15:31En un mot,
15:32inquiet pour l'économie
15:33américaine ou pas ?
15:34Je pense qu'il faut
15:36d'abord admettre
15:37parce que j'ai été
15:38assez critique
15:39vis-à-vis des tarifs
15:40au début
15:40et effectivement
15:42Trump a été obligé
15:43de reculer.
15:44Il faut absolument
15:44admettre que Trump
15:45a la capacité
15:46d'ancrer le débat,
15:47de normaliser
15:48ses tarifs
15:49et de faire en sorte
15:50qu'au sein
15:50de l'économie américaine
15:51les gens se sentent
15:53plutôt bien encore,
15:54plutôt assez confiants
15:55même s'il y a encore
15:56des signes
15:58qu'on se dirige
15:59dans une direction
16:00un peu plus sombre.
16:01Après,
16:01en comparant
16:02l'économie américaine
16:03avec l'économie européenne
16:04on part de très haut,
16:05on part d'une situation
16:06vraiment très très dynamique
16:07donc je reviens
16:08de Bruxelles
16:09où mon centre
16:11organisait une conférence
16:12transatlantique
16:13sur justement
16:14toutes ces questions-là
16:15et on a eu la chance
16:17de recevoir
16:17les deux ambassadeurs
16:18américains présents
16:19à Bruxelles,
16:20l'ambassadeur auprès
16:21de l'Union européenne
16:22et l'ambassadeur auprès
16:22de l'OTAN.
16:23Même celui de l'OTAN
16:24n'a que parlé d'économie
16:25pour dire
16:25vous, l'Union européenne,
16:27vous devez davantage
16:28assurer votre défense,
16:29personnellement je suis
16:30d'accord avec ça,
16:31mais pour faire en sorte
16:32que ce soit possible
16:32fiscalement,
16:33il vous faut une économie
16:34plus dynamique
16:35et donc il faut travailler
16:36plus dur,
16:36il faut travailler
16:37comme nous les Américains.
16:38Donc ça peut paraître
16:38pas diplomatique
16:39mais au moins c'était
16:40cohérent
16:42et dit
16:43plutôt amicalement
16:44je dirais.
16:45Donc on part de très haut
16:46aux Etats-Unis
16:47vis-à-vis d'une économie
16:48européenne
16:49moins dynamique
16:50donc ça
16:51vous me direz peut-être
16:51que c'est surtout
16:527 ou 8 entreprises
16:53qui tirent ça vers le haut
16:54mais ça reste dynamique
16:55exactement.
16:56Mais ça reste dynamique
16:56il y a encore
16:58le plein emploi
16:58ou presque
16:59ça commence un petit peu
17:00à baisser
17:00et puis au niveau
17:02de l'inflation
17:02il y aura forcément
17:03des conséquences
17:04à cause des tarifs.
17:05Merci beaucoup
17:05Charles Eichfield
17:06de l'Atlantic Sunsil
17:08c'était un plaisir
17:08de vous recevoir
17:09j'espère qu'on se reverra
17:10très prochainement.
17:11Merci beaucoup.

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