Passer au playerPasser au contenu principal
  • il y a 2 jours
Ce mercredi 1er octobre, ce qui se joue au niveau des courbes de taux au-delà du risque émetteur, a été abordé par Adam Kurpiel, responsable de la Stratégie Taux chez Société Générale CIB, dans l'émission Good Morning Market sur BFM Business. Retrouvez l'émission du lundi au vendredi et réécoutez la en podcast.

Catégorie

📺
TV
Transcription
00:00Le focus du jour consacré donc au marché obligataire et plus particulièrement aux courbes de taux.
00:07On va essayer de comprendre ce qui se joue sur les courbes de taux au-delà du risque émetteur
00:12qui vient souvent expliquer les réactions des courbes de taux.
00:18Et pour en parler, nous avons le plaisir d'être à distance avec Adam Curpiel.
00:21Bonjour Adam Curpiel.
00:23Bonjour.
00:23Merci d'être avec nous. Vous êtes au téléphone avec nous.
00:26Vous êtes responsable de la recherche taux chez Société Générale CIB.
00:30On va faire de la pédagogie dans cette rubrique ensemble.
00:33On va essayer de comprendre ce qui se passe sur les courbes de taux de part et d'autre de l'Atlantique.
00:37Deux éléments de contexte avant que vous nous expliquiez effectivement
00:40quelles sont les forces en présence qui se jouent sur cette courbe de taux.
00:43La BCE a fini pour le moment en tout cas son cycle de baisse des taux.
00:46On n'a pas vu pour autant les rendements longs baisser.
00:50Et aux Etats-Unis, la Fed, elle, a baissé ses taux il y a quelques semaines, mi-septembre.
00:54Et on a vu les rendements à 10 ans progresser.
00:56Est-ce que vous pouvez nous expliquer quelles sont les dynamiques à l'œuvre en matière de cours de taux, Adam Curpiel ?
01:03Très bien, merci.
01:05Effectivement, tous ces développements peuvent paraître contre-intuitifs.
01:09Donc la BCE qui a baissé ses taux de 200 points de base entre juin, l'année précédente, et juin cette année.
01:18Alors qu'en même temps, le rendement de Bound n'a pas diminué du tout.
01:25Il a même progressé légèrement.
01:28Donc on a 2,75%, donc plus haut qu'au moment du début de baisse des taux.
01:33Pareil, de la part de la Fed, elle baisse les taux, le rendement progresse d'une quinzaine de points de base.
01:38L'année dernière aussi, quand la Fed a surpris en septembre avec une baisse de 50 points de base,
01:42cela a déclenché plutôt un mouvement de vente sur l'obligataire non-américain.
01:48Donc qu'est-ce qui se passe ?
01:49En fait, dans un rendement donné, pour une maturité donnée, vous avez en gros deux composantes.
01:55Une composante qui est liée aux attentes concernant la politique des taux de la Banque centrale.
02:01Bien sûr.
02:02Donc la moyenne anticipée des taux courts pour les dix prochaines années, en schématisant, en simplifiant.
02:09Et vous avez une deuxième composante qui est une composante, ce qu'on appelle prime des termes,
02:13qui est en fait une prime des risques pour la prise des risques de durations.
02:19D'accord.
02:19Alors c'est important, on ne parle pas, Adam Korpiel, de risque émetteur, on parle de risque de durations, c'est ça ?
02:24Tout à fait.
02:25On parle uniquement de l'idée de plutôt acheter une obligation de maturité dix ans,
02:31plutôt que d'acheter un bon de trésor de trois mois et de le rouler ensuite pendant plusieurs années.
02:42Donc, c'est ça la question qui se pose.
02:45Qu'est-ce qu'il vaut mieux faire ?
02:46Donc si on prend le choix d'aller vers la duration, il y a donc un nouveau risque qui émerge,
02:52qui est lié tout simplement à la sensibilité au niveau des taux, de la courbe des taux.
02:56D'accord.
02:56Et ces risques doivent être rémunérés d'une certaine manière ou d'une autre.
03:01On appelle ça donc la prime des termes.
03:02Cette prime des termes, comme toute prime des risques en finances, en fait,
03:06elle est essentiellement le produit de la quantité de risques perçus par les intervenants de marché
03:13et des primes interne de ces risques.
03:15Quantité des risques sur le fixe income, qu'est-ce que c'est ?
03:19C'est lié justement aux incertitudes concernant la politique honnêteur,
03:23qui, elles, sont liées aux incertitudes concernant la croissance et l'inflation.
03:28Aujourd'hui, on peut dire que cette perception des risques sur le fixe income n'est pas énormément élevée.
03:37En particulier, voilà, vous avez dit, la baisseur a fini probablement sans signe de baisse des taux.
03:42Elle ne change pas encore vraiment à des hausses des taux rapides.
03:45L'inflation n'est pas non plus perçue comme un gros problème.
03:48Donc, ce n'est pas du côté de perception des risques qu'il faut chercher sur l'explication.
03:52Il faut chercher sur l'explication plutôt du côté de ce qu'on appelle le prix unitaire des risques de duration
03:58qui, lui, en fait, reflète les conditions d'offre et de demande.
04:04C'est ça, c'est ce que je comprenais dans ce que vous nous expliquez.
04:09Ça veut dire qu'on est finalement dans un schéma simple de marché, d'offre et de demande sur la dette américaine
04:17ou de différents pays de la zone euro.
04:21Et ensuite, ce qui joue sur cette courbe des taux, c'est l'offre par rapport à la demande.
04:25C'est ça, Adam Korpiel ?
04:27C'est exactement ça.
04:28Donc, si on regarde, si vous voulez, les séries temporelles qui montrent l'évolution de ces différentes primes de termes
04:35dans différentes devises, donc, effectivement, on a des tendances communes.
04:39Ces primes de termes augmentent un peu partout, que ce soit sur la courbe européenne
04:45ou la courbe européenne, la courbe américaine, japonaise ou sterlin.
04:50Et cette hausse est liée, effectivement, à une conjonction ou un équilibre un petit peu délicat
04:57entre l'offre du papier et la demande pour ce papier, surtout la maturité longue.
05:02Donc, côté offre du papier, on a, effectivement, une équation budgétaire un petit peu compliquée un peu partout.
05:08En particulier en Europe, on parle beaucoup de plus de stimulus fiscal, plus de démence.
05:14Bien sûr.
05:15Les dépenses pour la défense en particulier, l'infrastructure, on pense à l'Allemagne.
05:20Il y a les annonces quand même assez fortes faites par Merz en mars dernier.
05:26Donc, tout cela génère, par exemple, si on regarde l'Allemagne, tout cela génère un flux de l'ordre de...
05:32Si on prend compte, c'est que la dénonce ne réinvestit plus qu'elle détient sur son portefeuille.
05:37Les investisseurs privés, côté Allemagne, doivent absorber à peu près 200 milliards de nouveaux papiers par an.
05:43Et tout cela ne va pas diminuer.
05:45Bien au contraire, on va voir une hausse de cette offre dans les années qui suivent.
05:50Donc, ça, c'est côté offre.
05:52Côté demande, effectivement, on a la BCE...
05:53Très rapidement, Adam Kempi-Alloway.
05:54Côté demande ?
05:55Côté demande, on a plutôt l'absence de demande venant de la part de la BCE qui met en place ce qu'on appelle la politique de quantitative tightening.
06:05Bien sûr.
06:05C'est-à-dire que la BCE détient toujours, sur son bilan, près de 4 trillions d'obligations.
06:11Elle souhaite réduire cette partie du bilan.
06:15Donc, on parle de normalisation du bilan de la Banque centrale.
06:17Donc, du coup, tout ce qui arrive à maturité, donc, côté BCE, n'est plus réinvesti.
06:24Donc, on parle ici d'un flux de l'ordre de 500 milliards par an.
06:28Contrairement aux autres banques centrales dans le monde, la BCE n'a absolument pas envie de ralentir cette politique de quantitative tightening.
06:39qui génère donc effectivement un flux constant pour absorber les papiers de la perte des investisseurs.
06:46Merci, Adam Kempi-Alloway, d'avoir été avec nous dans le Focus du jour.
06:49Je rappelle que vous êtes responsable de la recherche taux chez Société Générale CIBI.

Recommandations