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  • il y a 5 jours
Ce jeudi 25 septembre, la mise d'Alibaba sur le secteur de l'intelligence artificielle a été abordée par Julien Leegenhoek, fondateur de Taranis, dans l'émission Good Morning Market sur BFM Business. Retrouvez l'émission du lundi au vendredi et réécoutez la en podcast.

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Transcription
00:009h18 en portefeuille avec ce matin Julien Léguenouk, fondateur de Taranis.
00:06Bonjour Julien Léguenouk.
00:07Bonjour, bonjour M. Braque, merci de l'inviter de nous.
00:09Merci d'être avec nous ce matin.
00:11Alors vous êtes fondateur de Taranis, c'est une maison qui est basée à Genève.
00:15Taranis qui s'intéresse beaucoup à la dynamique de l'intelligence artificielle.
00:20Vous suivez de près toutes les valeurs qui sont liées à l'IA,
00:23que ce soit en Europe, aux Etats-Unis, mais aussi en Asie, on en reparlera dans un instant.
00:27Un mot quand même pour revenir sur la hausse hier d'Alibaba qui a gagné 8% à Wall Street,
00:32puisqu'il y a une double cotation, avec Alibaba qui a annoncé un nouveau modèle d'intelligence artificielle.
00:39Comment vous regardez aujourd'hui la tech chinoise Alibaba qui tente de rivaliser avec OpenAI et compagnie ?
00:45On se souvient de DeepSync en début d'année.
00:47Oui tout à fait. Alors sur la tech chinoise, on a le leader actuel en nombre d'utilisateurs qui est TikTok,
00:52qui a développé son propre modèle, qui est en train de dépasser DeepSync justement,
00:56qui est un petit peu en perte de vitesse en nombre d'utilisateurs.
00:59Et Alibaba est dans la course aussi.
01:01Donc on assiste comme aux Etats-Unis avec les grands qui ont des moyens de production,
01:06qui ont des puces et qui ont des grands modèles large language models qui sont très efficaces.
01:11Avec des nouvelles qui sont achetées en bourse sur Alibaba, sur Baidu.
01:14Alors contrairement à la tech américaine, ce sont des valeurs qui ne sont pas sur des plus hauts historiques,
01:19qui sont beaucoup moins chères en termes de niveau de valorisation.
01:22Est-ce que ce sont des concurrents sérieux aujourd'hui ?
01:25Tout à fait. Alors on assiste comme toujours avec la technologie chinoise,
01:29avec un environnement fermé qui s'adresse principalement aux entreprises locales,
01:33mais un univers qui est suffisamment grand pour avoir des économies d'échelle
01:37et rivaliser effectivement avec les Américains,
01:39mais qui ne pénètre pas non plus sur les marchés américains ou européens ou à la marge,
01:44en tout cas aujourd'hui.
01:44Néanmoins, il y a des passerelles entre les deux.
01:46Alibaba a annoncé un partenariat avec Nvidia, notamment en ce qui concerne ces fameuses GPU,
01:52les cartes graphiques.
01:54C'est une annonce un petit peu surprenante quand même,
01:56sachant que Donald Trump et aussi les pressions politiques du côté de la Chine
02:00essayent de faire en sorte qu'il n'y ait pas trop de passerelles
02:02entre la tech américaine et la tech chinoise.
02:05Tout à fait. Alors c'est venu après des discussions qui ont eu lieu
02:08entre les officiels américains et chinois il y a deux semaines,
02:11où on a vu les titres de semi-conducteurs américains rebondir assez fortement
02:16à ce moment-là.
02:17Et c'est vrai que je pense qu'il y a eu probablement des accords
02:21pour libérer un petit peu les contraintes qui ont été faites.
02:24Il y a eu une puce qui était spécialement pour les marchés chinois
02:26qui a été lancée par Nvidia.
02:28Et je pense qu'aujourd'hui, les deux acteurs se sont mis d'accord
02:32pour lâcher un peu les vannes et offrir des puces justement aux Chinois
02:37et aux entreprises chinoises.
02:38Est-ce que c'est un game changer aujourd'hui pour Nvidia ?
02:41Le fait que ce marché chinois peut potentiellement se rouvrir,
02:44sachant qu'on se souvient, lors de la publication il y a un mois,
02:46ils n'avaient pas tenu compte des prévisions chinoises
02:49parce que pour eux, c'est un marché qui est quand même très incertain,
02:51très politique.
02:53Oui, alors les estimations des contributions chinoises sur Nvidia
02:57varient quand même beaucoup selon les analystes.
02:59Ce qu'on peut dire, c'est que la moitié des CAPEX aujourd'hui
03:02pour Nvidia provient des hyperscalers,
03:04donc les cloud providers américains.
03:05le sovereign AI, donc les États souverains,
03:09devraient contribuer aussi massivement, je pense,
03:11plus largement que les entreprises chinoises.
03:14Et je crois qu'aujourd'hui, il faut regarder principalement les CAPEX
03:17qui vont contribuer à cette demande d'Nvidia.
03:22Je pense que le consensus est un petit peu trop prudent.
03:25On l'a vu dans le passé.
03:26Par exemple, l'année dernière, le consensus était 40% trop bas.
03:30Cette année, le consensus n'a pas été écrasé,
03:34mais il est un petit peu trop bas.
03:36Nvidia, qui traite avec un PEG à un an de 0,65,
03:39montre, je pense, un potentiel de hausse de 50 à 80% sur le cours
03:43lors des 12 à 18 prochains mois.
03:47Justement, c'est CAPEX qui, à mon avis, sont sous-estimés de 1
03:51et un multiple qui, finalement, est le meilleur risk reward du marché
03:54aujourd'hui à l'heure actuelle sur la technologie.
03:56Donc là, pour rappel, vous parlez du PEG,
03:58donc vous ne parlez pas du PER.
03:59Vous ne regardez pas la croissance des profits attendus,
04:02mais vous regardez un autre indicateur
04:04qui ne prend pas en compte les profits,
04:06mais plutôt les historiques de croissance.
04:08Alors, on prend le PE de l'année prochaine qui est de 27 fois
04:11et la croissance attendue des IPS qui est de 42% pour l'année prochaine.
04:17Donc, l'année 2026 qui se termine en janvier 2027 pour Nvidia.
04:21Et sur cette métrix-là, vous prenez par exemple la Vago Broadcom,
04:24ça traite avec un PEG 2.
04:25Il faut regarder la tech chinoise, ça traite aussi avec des PEG de cet ordre-là.
04:29Donc, si on compare ceci, je pense qu'il y a largement un potentiel de hausse pour Nvidia,
04:34même si le titre est à 4 300 milliards de capitalisation.
04:40176 dollars hier soir à la clôture, une légère baisse allée de 0,8%.
04:44Donc, pour vous, ce n'est qu'un début.
04:46Aujourd'hui, parce que c'est vrai que, comme vous l'avez dit,
04:48c'est la seule société qui est au-delà des 4 000 milliards de valorisation boursière.
04:51Si on dézoome un petit peu sur 5 ans, c'est un titre qui a été multiplié par 4, 5.
04:57Pour vous, il faut regarder plutôt demain, il ne faut pas regarder hier.
05:01Alors, ça, c'est la grande question.
05:02Est-ce que les CAPEX vont s'arrêter ?
05:04C'est ce qui fait que tout le monde a peur de ça.
05:06Je pense que l'industrie financière est assez frileuse sur cette question-là
05:09parce que, justement, le cours de bourse, on va dire, est assez exponentiel.
05:14Et c'est vrai qu'on peut avoir des craintes par rapport à ça.
05:18Mais si on regarde ce que nous dit l'industrie, vous regardez TSMC, vous regardez Broadcom,
05:23vous regardez les gens qui fabriquent des usines, qui sont quand même des choses très, très larges.
05:27Et ce sont des projets sur plusieurs années.
05:30Ils ont donné des taux de croissance nettement supérieurs à ce qu'ont les analystes dans leur modèle.
05:35Alors maintenant, toute la question, c'est d'essayer de monétiser cette intelligence artificielle.
05:40Parce que là, pour l'instant, les valeurs en bourse qui profitent de cette IA,
05:42eh bien, ce ne sont pas les acheteurs, ce sont les vendeurs d'IA.
05:46Comment aujourd'hui, ça va se monétiser ?
05:48On voit OpenEI qui ne voit pas une rentabilité avant 2029 au mieux.
05:53D'ici 2029, ils prévoient d'ailleurs, à vérifier, parce que ce sont des chiffres de boîtes privées,
05:58donc on n'a pas les rapports annuels, donc à prendre avec des pincettes.
06:01Mais ils ont annoncé avoir le chiffre d'affaires actuel de Google.
06:05Donc c'est gigantesque d'ici 2029.
06:07Ça voudrait dire qu'en 5 ans, ils ont fait un Google.
06:08C'est pas mal.
06:09Google, ils ont mis 20 ans pour faire ça.
06:11Donc je pense qu'il y a vraiment quelque chose d'énorme qui se passe.
06:16Et c'est vrai que les CAPEX vont être un petit peu liés à cette capacité des grands modèles de l'LM à se monétiser.
06:22Vous avez absolument raison.
06:24Et on voit que les large language models comme OpenEI sont en train de lancer plein de business.
06:28Ils ont annoncé un concurrent de LinkedIn.
06:30Ils ont annoncé beaucoup de choses, notamment dans la santé.
06:33Ils ont annoncé des partenariats avec des milliers de startups.
06:36Donc il y a beaucoup, beaucoup de choses qui sont en train de se faire.
06:39XAI, c'est 250 milliards de market cap.
06:42C'est la taille d'LVMH.
06:44OpenEI, c'est le double.
06:45Donc vous voyez, les valorisations sont là.
06:47Mais il faudra que les revenus suivent.
06:49Quels sont les paris aujourd'hui chez Taranis en termes d'intelligence artificielle ?
06:52Alors on l'a compris, vous êtes plutôt positif sur OpenEI,
06:55sur Nvidia, voire même très positif.
06:58Mais il y a beaucoup d'autres valeurs.
06:59Et surtout, des surprises qui, à chaque fois, sont achetées en bourse d'une façon impressionnante.
07:05Vous avez vu encore Oracle, au début du mois de septembre,
07:09une valeur qui peut s'envoler comme ça, de plusieurs dizaines de pourcents,
07:12qui frôle aujourd'hui les mille milliards de valorisation boursière.
07:15Alors la grande tendance sur laquelle on parie, c'est numéro un, les semi-conducteurs,
07:18et numéro deux, l'augmentation des marges.
07:20Si vous prenez par exemple Google, Alphabet ou Meta,
07:24les marges ont augmenté de 20 points sur les deux dernières années.
07:28C'est absolument considérable.
07:31Et cet effet dans la technologie, c'est grâce à l'intelligence artificielle.
07:34Donc on veut soit les winners grâce aux marges,
07:37qui utilisent l'AI pour rendre la société plus importante,
07:41les profits plus importants, soit les semi-conducteurs.
07:45A contrario, on est assez méfiant sur l'industrie des softwares,
07:49dont les multiples continuent de se compresser par la compétition potentielle à venir
07:54des modèles de LLM sur ces segments-là.
07:57Et puis on essaye d'investir sur des niches type les data fintech,
08:02le gaming, ou d'autres sociétés comme ça,
08:05on va dire un peu protégées de la disruption actuelle.
08:09Mais pour vous, il n'y a pas de bulle.
08:10On n'est toujours pas dans une bulle.
08:12Sur le secteur de l'intelligence artificielle,
08:14parce que peut-être qu'NVIDIA, certes, ça ne se paye pas très cher,
08:17si la croissance est au rendez-vous l'année prochaine,
08:18mais sur certaines valeurs, on est quand même sur des niveaux de valorisation
08:21qui peuvent poser question.
08:21Oui, l'hyperscaler dans le cloud, Microsoft 33 fois, Amazon 33 fois,
08:26le PE forward, effectivement, c'est très très cher.
08:29Le PE de Shiller actuel est à un niveau historiquement haut,
08:33donc le marché n'a jamais été aussi cher.
08:35Mais ils ont une telle contribution dans l'indice,
08:39que ce soit le S&P, MSCI World,
08:41ces gros providers de cloud,
08:44que finalement, on ne peut pas faire sans.
08:46Je pense quand même que, malgré tout,
08:49il peut y avoir de la hausse grâce à l'augmentation des marges.
08:52Et je pense que la grande histoire de l'année prochaine,
08:54ça va être toutes les sociétés qui vont augmenter leurs marges
08:56et qui peuvent permettre au marché de continuer à aller plus haut.
08:59Merci beaucoup, Julien Léguenouk, de nous accompagner ce matin
09:01pour faire un point sur ce secteur de l'intelligence artificielle.
09:04Je rappelle que vous êtes fondateur de Taranis,
09:06société d'investissement,
09:07qui est donc basée à Genève.
09:09Merci.

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