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  • il y a 2 mois
Avant sa chute, François Bayrou n’a pas hésité à dramatiser l’enjeu de la dette publique, évoquant la Grèce, la mise sous tutelle du pays par le FMI… Une telle présentation est non seulement erronée, mais aussi dangereuse : à force de brandir le spectre de la faillite, on finit par provoquer la crise qu’on prétend éviter. [...]

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00:00Avant sa chute, François Béroud n'avait pas hésité à dramatiser l'enjeu de la dette publique française,
00:14évoquant la Grèce, la mise sous tutelle du pays par le FMI.
00:18Une telle présentation est non seulement erronée, mais elle est aussi dangereuse.
00:23À force de brandir le spectre de la faillite, on risque de finir par le provoquer la crise
00:28qu'on prétendait éviter.
00:31Oui, la situation des finances publiques françaises s'est fortement dégradée ces dernières années.
00:36Oui, avec 3 000 milliards d'euros de dette, 1 000 milliards de plus qu'au début du mandat d'Emmanuel Macron,
00:43la France figure aujourd'hui parmi les plus mauvais élèves de la zone euro,
00:48aux côtés de la Grèce et de l'Italie.
00:50Et avec un déficit de 5,8% du PIB l'an dernier,
00:54elle détient aussi le record du déficit public dans la zone euro.
00:58Oui, les taux d'intérêt sur la dette française augmentent et ils dépassent désormais ceux de la Grèce
01:04et s'approchent dangereusement de ceux de l'Italie, le pays le plus exposé de la zone.
01:09Cette dégradation ne vient pas cependant d'une explosion des dépenses.
01:14Entre 2017 et 2024, leur part dans le PIB français a même baissé de 0,6 points.
01:22Le problème vient d'un effondrement des recettes,
01:24qui ont reculé, elles, de 3 points de PIB.
01:28En cause, les baisses d'impôts et de cotisations sociales,
01:31qui coûtent 90 milliards d'euros par an au budget de l'État.
01:35Contrairement à une idée reçue,
01:37ce sont en fait toujours les gouvernements de droite
01:40qui creusent les déficits et accumulent les dettes,
01:44parce qu'ils préfèrent emprunter de l'argent aux riches
01:47plutôt que leur faire payer des impôts.
01:49La situation est grave,
01:51mais pas aussi désespérée que ne le dépeignait François Béraud.
01:56L'État français a une dette élevée,
01:57mais il dispose aussi en face d'un patrimoine public important,
02:01supérieur à celui de la plupart de ses voisins du fait de son histoire.
02:06La valeur de ses actifs reste, à ce stade,
02:09nettement plus élevée que celle de sa dette.
02:11Et si les intérêts versés augmentent,
02:15ils restent, rapportés au PIB,
02:18inférieurs à ce stade à ceux qu'on payait dans les années 90.
02:22Autre différence majeure avec la Grèce et les pays soumis au FMI,
02:27les comptes extérieurs du pays sont proches de l'équilibre
02:31et notre dette extérieure reste limitée pour l'instant.
02:36Nous ne sommes donc pas en faillite
02:38parce que l'épargne privée des Français
02:41demeure très élevée.
02:43Et en cas de tension sur les marchés financiers,
02:46l'État pourrait puiser dedans.
02:48Et les investisseurs le savent.
02:51Mais les marges de manœuvre se réduisent incontestablement.
02:54Un rééquilibrage est indispensable rapidement.
02:58Cela implique en particulier
02:59une hausse des impôts pour les plus aisés,
03:02ce que François Béraud n'avait pas prévu.
03:04Sous-titrage Société Radio-Canada
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