- il y a 3 mois
BFM BUSINESS PARTENAIRE - Ce samedi 6 septembre, Lamine Gharbi, président de la Fédération de l'Hospitalisation Privée, Emmanuelle Blanc, directrice médicale vaccins chez Pfizer, et Frédéric Pacoud, président de l'Établissement français du sang, étaient les invités dans l'émission Check-up Santé, présentée par Fabien Guez. Check-up Santé est à voir le samedi sur BFM Business.
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00:00Bonjour à tous, ravi de vous retrouver pour cette 15e saison de Check Up Santé sur BFM Business.
00:17C'est vrai qu'à 15 ans, on est un petit peu rebelles, parfois impatients, mais toujours curieux.
00:22Et oui, on est impatients de rencontrer pour vous des invités aussi innovants, aussi professionnels, aussi compétents dans notre univers santé.
00:29Et ça commence bien avec aujourd'hui nos trois invités, très investis dans leurs fonctions et prêts à faire avancer les choses.
00:36Le premier, c'est Lamine Garbi, qui est le charismatique président de la Fédération de l'Hospitalisation Privée.
00:41La deuxième est Emmanuel Blanc, directrice médicale vaccin du laboratoire Pfizer.
00:46Et le troisième, Frédéric Pacou, président de l'établissement Français du Sang, qui fête ses 25 ans.
00:52Check Up Santé, c'est pour vous, c'est avec vous, et c'est parti.
00:55Check Up Santé, au cœur de l'innovation santé.
01:02Lamine Garbi, bonjour.
01:03Bonjour.
01:03Vous êtes un abonné Check Up Santé, ce n'est pas la première fois que vous venez.
01:06Vous êtes venu plusieurs fois, on est ravis d'ailleurs.
01:08Vous êtes président de la Fédération Hospitalière de l'Hospitalisation Privée, depuis 2014.
01:14Oui, ça passe.
01:14Et vous êtes président du groupe Cap Santé.
01:20Que représente l'hospitalisation privée en France ?
01:23En quelques mots, 9 millions de patients pris en charge, 65% de chirurgie ambulatoire,
01:28un patient sur deux atteint du cancer.
01:31Voilà, nous sommes force vive dans la prise en charge des soins,
01:34et une composante, je dirais, fondamentale dans le partenariat avec l'hôpital public.
01:39Et j'imagine que ça fait travailler un paquet de professionnels de santé, non ?
01:42300 000 salariés, 50 000 médecins.
01:46Donc oui, c'est une force importante.
01:47Alors, on est à un moment un petit peu compliqué, un moment charnière.
01:53Quelle analyse faites-vous de la situation du pays dans ce contexte ?
01:56J'ai un peu l'impression de revivre 2024.
02:00C'est-à-dire que nous sommes dans l'attente.
02:01Alors, on ne sait pas ce qui va se passer lundi,
02:03mais peut-être un nouveau gouvernement.
02:05Mais voilà, on est un petit peu lassé, parce que c'est le dixième ministre de la Santé en six ans,
02:10alors que la santé, c'est la priorité de tous les Français, de tous nos concitoyens.
02:14Ils le disent, ils le crient.
02:16Et donc, je suis un peu contrarié de voir cette instabilité politique
02:20sur un monde de la santé qui mérite stabilité et qui mérite un temps long.
02:25Alors, on a vu défiler, comme vous disiez, pas mal de ministres de la Santé.
02:29Pourtant, il y a quand même un certain consensus autour de Yannick Noder, non ?
02:32Notre ministre de la Santé actuelle.
02:33C'est un ministre qui est proche du terrain.
02:36C'est un cardiologue, une spécialité que vous connaissez bien.
02:38Ah, c'est pour ça que je l'aime bien, je me disais.
02:39Voilà, je cherchais le lien.
02:41Mais il est proche du monde hospitalier, public, privé et de la médecine libérale.
02:45Donc, avec le tandem qu'il fait, Catherine Vautrin, c'est un bon duo.
02:49Et j'espère qu'on le gardera.
02:50C'est notre souhait, en tous les cas.
02:51Oui, on espère tous.
02:53Parce que franchement, c'est vrai qu'il y a eu des ministres de la Santé qui n'étaient pas franchement...
02:58On ne donnera pas de nom.
02:59On ne donnera pas de nom.
02:59Mais ça fonctionne bien.
03:00C'est la dernière mesure d'hier sur les territoires isolés, les déserts médicaux,
03:04permettant à vos confrères d'aller deux jours par mois, je dirais, porter assistance aux confrères en déshérence.
03:11Je trouve que c'est bien sur du volontariat.
03:13Sur du volontariat, bien sûr.
03:14Voilà, c'est parfait.
03:15Alors, justement, quelle est la position de la FHP par rapport à cette situation ?
03:22Alors, nous, on a des attentes, bien évidemment, parce que, vous le savez, le monde hospitalier, public et privé, est en grande difficulté.
03:2845% des cliniques sont en déficit.
03:30On n'en parle pas souvent.
03:31On pense que les cliniques privées, tout va bien.
03:33Alors qu'elles gèrent toujours en espèce de flux tendu, non ?
03:36Tout à fait.
03:37Et c'est vrai qu'aujourd'hui, on n'arrive plus à faire face à nos contraintes, nos contraintes budgétaires, nos contraintes sociales.
03:42Mais on a des propositions.
03:43On a des propositions et c'est vrai qu'on espère être entendus parce qu'on doit faire en sorte que la qualité des soins soit le moteur, le moteur de notre existence au service des patients.
03:55Vous dites que vous n'êtes pas assez entendus ?
03:57On n'est pas assez entendus.
03:58Par les pouvoirs publics ?
03:59Oui, on sert souvent de varières d'ajustement, c'est-à-dire que les cliniques privées, bon, tout va bien, chirurgie réglée, on sélectionne les patients.
04:05Vous voyez, c'est encore des mots qui reviennent, qui sont totalement faux, infondés.
04:093 millions de patients sont pris en charge en urgence.
04:12Donc vraiment, nous sommes une valeur d'appoint de l'hôpital public et on doit être considérés sur les mêmes missions, les mêmes missions de services publics de santé.
04:21On revendique, c'est l'essence même de mon combat syndical, les mêmes missions, les mêmes patients, les mêmes soins pour nos concitoyens.
04:27Et c'est vrai ?
04:29En revanche, en revanche, quand un patient va dans les services d'urgence, il n'a pas le réflexe d'aller dans un état qui est en privé, c'est dommage.
04:36Non, il pense que ce n'est pas pour lui.
04:38Il pense que c'est privé, donc il pense qu'il doit aller à l'hôpital.
04:41C'est une erreur parce que nous avons les mêmes médecins, les mêmes compétences, les mêmes moyens.
04:45On pense souvent que le privé est dépourvu de moyens, non ? Nous avons les mêmes moyens que l'hôpital public.
04:50Peut-être parce que vous ne communiquez pas assez ? Vous êtes là pour ça ?
04:52Parce que vous savez que c'est long à faire changer les mentalités. On dit toujours le privé, le privé, ce n'est pas pour moi.
04:58Non, le privé, c'est pour tout le monde. L'accès aux soins, c'est pour tout le monde.
05:00Et peut-être aussi parce que l'hospitalisation publique essaie de garder pour elle un peu les...
05:06Bien sûr, c'est une petite guerre sur les services d'urgence qui sont d'abord attribués à l'hôpital public.
05:12On nous reproche quelquefois de ne pas prendre des places en urgence, mais on ne donne pas les autorisations.
05:16Donc c'est le serpent qui se met à la queue. Donc nous, on revendique cet accès aux soins.
05:19Mais surtout, pas de guerre publique-privée. On n'a plus les moyens de faire la guerre.
05:22Bien sûr. Donc cette complémentarité publique-privée, ce n'est pas utopique ?
05:25Non, c'est mon créneau. Et c'est vrai qu'avec mon homologue, Arnaud Robinet, on fonctionne bien.
05:30Et c'est le même combat. C'est-à-dire qu'on puisse avoir un budget, un tarif.
05:34Parce que c'est vrai qu'on parle du PLFF à venir.
05:40Si on n'a pas de tarif au 1er janvier, on ne peut pas fonctionner.
05:43Donc c'est important de le rappeler. L'État doit fonctionner, la France doit fonctionner, mais nous aussi.
05:47Alors justement, après ce constat, donc les propositions, vous avez des propositions concrètes justement pour avancer.
05:53Propositions vraiment concrètes, quoi.
05:54Concrètement, nous, on se base sur l'efficacité, l'efficience. L'efficience, c'est quoi ? C'est avec un moyen qui est donné.
06:02Avoir la meilleure qualité possible et le meilleur rendement possible. Donc ça, c'est la qualité.
06:06La pertinence des soins. Éviter les hospitalisations dites évitables.
06:10C'est-à-dire que ne pas hospitaliser les gens pour rien, parce qu'on manque peut-être de données ou on manque peut-être de places.
06:16Donc on va les hospitaliser. C'est 900 millions d'euros.
06:19Le virage ambulatoire, passer de la chirurgie avec hospitalisation de plusieurs jours à la chirurgie ambulatoire.
06:26Qui profite d'ailleurs des nouvelles technologies, de la numérisation de la santé, de la digitalisation.
06:29Tout à fait. 65% des chirurgies ambulatoires. Aujourd'hui, il faut passer à 80%. C'est 400 millions d'euros d'économie.
06:35Mais il y a mieux que ça. Vous savez que les réformes de psychiatrie et de rééducation ont entraîné ce qu'on appelle un budget global.
06:42C'est-à-dire que nous sommes rémunérés sur un budget qui, année après année, c'est le même et qui est réévalué.
06:48Sauf qu'on ne tient pas compte de l'activité réelle. Et aujourd'hui, il y a des lits qui sont fermés, surtout dans les hôpitaux publics, mais aussi un peu chez nous,
06:55qui sont fermés et qui sont financés. Donc on finance des lits fermés.
06:59C'est quand même un comble. Et ça, c'est plus de 2 milliards d'euros d'économie.
07:03Donc vous voyez, en 3 mesures, on fait 3 milliards d'euros d'économie. C'est ce qu'on demande à la santé.
07:07Et sans toucher à la qualité et à la sécurité des soins, parce qu'on ne peut pas transiger avec la qualité et la sécurité des soins.
07:14Donc on peut quand même, avec les moyens du bord, donc avancer.
07:18Oui, il y a 110 milliards d'euros pour le monde hospitalier, public et privé.
07:20C'est des sommes qui sont considérables. Il y a les moyens de bien faire.
07:24Il faut que ce soit peut-être mieux alloué et que l'on finance la qualité.
07:28Ce n'est pas normal qu'un service qui soit qualitatif, reconnu par la Haute Autorité de Santé comme excellent,
07:33ait le même tarif qu'un établissement qui est en difficulté et qui est à la traîne.
07:37Je pense qu'il faut traquer ces établissements-là, aller au-delà.
07:42Ceux qui ne sont pas certifiés, nous sommes certifiés.
07:44Ceux qui ne le sont pas, il faut qu'ils soient fermés et qu'ils fassent autre chose,
07:47qu'ils arrêtent de donner des soins et qu'on rémunère ceux qui font de la qualité.
07:50Et pour finir, on parle souvent de responsabilisation de tous les acteurs de santé.
07:54On oublie parfois la responsabilisation des patients.
07:56Et vous avez raison. Je demande une chose.
07:58Comme dans un pays quand même où tout est...
08:00Oui, tout est gratuit. On n'a pas le coût.
08:03Il faudrait que nos concitoyens, lorsqu'ils vont dans un hôpital public, connaître le coût de dépense du séjour.
08:10Donc il faudrait que l'hôpital public facture et ne le fait pas aujourd'hui.
08:13Sans payer, mais savoir combien coûte la société.
08:15Et peut-être que si le patient reçoit une facture à titre indicatif de 5 ou 10 000 euros
08:19et qu'il va se dire, mais attendez, qu'est-ce qu'on m'a fait pendant 4 jours ?
08:22Peut-être pas bien grand-chose. Est-ce que c'est normal ?
08:25Donc nous le demandons depuis des années.
08:27Je pense que ce serait mon meilleur vecteur de communication
08:29pour faire avancer la situation du pays sur le monde de la santé.
08:33Eh bien, Alain Garbi, merci beaucoup. Merci. Vous revenez quand vous voulez, vous le savez.
08:36Merci.
08:37On va à présent accueillir Emmanuel Blanc, qui est directrice médicale vaccin chez Pfizer.
08:42Check-up Santé sur BFM Business
08:46Emmanuel Blanc, bonjour.
08:50Bonjour.
08:50Alors vous êtes directrice médicale vaccin au laboratoire Pfizer,
08:55où vous sévissez depuis 17 ans quand même.
08:57C'est ça.
08:57Vous avez commencé à 12 ans.
08:58C'était pas forcément ma première carrière,
09:00mais oui, ça fait 17 ans que je suis fidèle à la cause.
09:04C'est dire si vous maîtrisez le domaine de la vaccination.
09:07Alors on sait que les Français sont un petit peu rebelles,
09:09ils le sont aussi pour la vaccination, j'imagine ?
09:13Pas tant que ça, j'irais.
09:14Quand elle n'est pas obligatoire, évidemment.
09:16Quand elle n'est pas obligatoire, disons qu'on a toujours une petite frange de la population
09:21qui est réfractaire à la vaccination,
09:23mais la grande majorité des Français a bien compris l'intérêt de la vaccination,
09:28l'intérêt préventif,
09:29et finalement réclament des informations et de la transparence,
09:32ce qui est bien normal,
09:33mais acceptent les recommandations,
09:35et en particulier les recommandations de leurs professionnels de santé.
09:37Parce qu'on avait vu pendant le Covid quand même qu'il y avait une certaine appréhension,
09:40voire parfois un espèce de rejet sur la vaccination.
09:42Après le Covid, mais pendant le Covid,
09:44les Français ont été plutôt très compliants à la vaccination,
09:47et heureusement, parce que c'est ce qui a permis quand même
09:49d'éviter de nombreuses hospitalisations et de nombreuses morts.
09:52Mais malgré tout, en France,
09:53on a quand même beaucoup de vaccins obligatoires dès la naissance.
09:57On a des vaccins obligatoires importants,
09:59et cette obligation,
10:00moi je ne vais pas m'étendre sur le caractère un peu politique de cette obligation,
10:03mais le fait qu'il y ait ce programme de vaccination très robuste,
10:07notamment pour les petits, en pédiatrie,
10:10ça permet quand même d'atteindre des couvertures vaccinales
10:12qui sont supérieures à celles de nos voisins européens,
10:15et surtout, une efficacité, un impact qui est aussi mesurable,
10:18et qui est parfois supérieur à celui de nos voisins européens,
10:22puisque en ayant une couverture vaccinale maximisée,
10:25on évite des cas,
10:26et là on parle d'infections bactériennes ou virales, très graves.
10:30Alors justement, parmi les infections contagieuses graves
10:34qui peuvent toucher les jeunes,
10:35il y a la méningite à méningocoque.
10:37Absolument, oui.
10:37C'est d'ailleurs l'actualité,
10:39puisque les recommandations ont changé.
10:41Malheureusement, ces infections à méningocoque,
10:43elles sont extrêmement sévères,
10:46avec un taux de mortalité qui est en moyenne de 10%,
10:49mais qui peut atteindre, pour certains sérogroupes,
10:52je vais revenir un petit peu sur les sérogroupes,
10:54qui peut atteindre 20%,
10:56et malheureusement, le taux de ces infections à méningocoque
10:59a fortement augmenté ces dernières années.
11:03On a une notion de chiffres, combien de personnes atteintes ?
11:06Oui, on a eu 616 cas,
11:08ce sont les chiffres de Santé publique France en 2014,
11:11en 2024, pardon,
11:13et plus de 90 dès le mois de janvier.
11:16Et c'est ce qui a vraiment conduit les autorités
11:18à prendre une décision rapide,
11:20parce que devant la flambée de ces infections invasives.
11:22Oui, donc cette méningite, elle évidemment se caractérise par,
11:26se manifeste par...
11:27Alors, les méningites, voilà,
11:29les méningites, ce sont des infections,
11:31donc des inflammations des méninges,
11:33c'est la membrane qui entoure le cerveau et la moelle épinière.
11:36Ce sont des infections qui sont fulminantes.
11:38Là, c'est une course contre la montre,
11:40en particulier pour les méningites à méningocoque,
11:42parce que, comme je l'ai souligné,
11:44la mortalité derrière est importante et rapide,
11:46et les séquelles sont très importantes,
11:50les séquelles qui sont très, très lourdes.
11:51On parle d'amputation, on parle de surdité,
11:53d'épilepsie, de déficit moteur et cognitif,
11:56donc il existe un moyen de prévention.
11:58Alors, justement, c'est ce fameux vaccin ?
12:01Alors, il y a plusieurs vaccins,
12:03parce qu'en fait, il faut savoir que les méningocoques,
12:06donc c'est une bactérie,
12:07il y a environ 13 sérogroupes
12:10qui sont responsables d'infections, donc sévères.
12:13Mais sur ces 13 sérogroupes,
12:14seuls 5 ou 6 d'entre eux
12:16représentent 95% des cas.
12:19Et heureusement, on a des vaccins
12:21qui vont courir les 5 sérogroupes principaux,
12:24et Pfizer, notamment, propose des vaccins
12:26qui vont courir...
12:26Donc, ce n'est pas de chance de tomber
12:27sur les 5% restants, quoi ?
12:29Ce n'est pas de chance, oui, en effet.
12:30Mais ce n'est pas forcément, en plus,
12:31dans les conditions européennes,
12:33dans les pays européens...
12:33Mais c'est énorme de pouvoir traiter
12:3395% de la population, évidemment.
12:3595% de couverture des sérogroupes impliqués,
12:38c'est énorme,
12:39et nous avons des vaccins
12:39avec des combinaisons un peu différentes
12:41pour couvrir ces 5 sérogroupes.
12:43D'accord, donc pour cela,
12:44on sait que, je le disais tout à l'heure,
12:47que ce n'est pas facile
12:47de sensibiliser la population,
12:48donc en ce moment,
12:49il y a une campagne de sensibilisation,
12:51c'est ça ?
12:52Alors, il y a non seulement
12:52une campagne de sensibilisation,
12:54mais il y a une campagne
12:55liée à des nouvelles recommandations,
12:57puisque, comme je le précisais,
12:58comme il y a eu une augmentation
12:59du nombre de cas,
13:00les recommandations ont changé,
13:02et maintenant,
13:03elles vont couvrir, finalement,
13:04la prévention de ces 5 sérogroupes
13:07que je mentionnais.
13:09Il faut savoir qu'auparavant,
13:10un seul de ces sérogroupes
13:11était ciblé par les recommandations,
13:13et ces recommandations
13:15ont tellement bien été efficaces
13:17que ce sérogroupe-là,
13:19aujourd'hui,
13:19ne représente que 2% des cas.
13:21Donc, je ne vais pas dire
13:22qu'on n'en parle pas,
13:23parce que ça ne serait pas respectueux
13:24pour les malheureuses personnes
13:26qui ont été frappées
13:26par ce sérogroupe,
13:27mais la vaccination a fait son effet,
13:30donc on a quasiment éradiqué
13:32ce sérogroupe,
13:33qui est le sérogroupe C.
13:34Malheureusement,
13:35les autres ont flambé
13:37et il faut maintenant les couvrir.
13:38Donc, ces recommandations
13:40ont été émises
13:41par la Haute Autorité de Santé,
13:43vont couvrir
13:44ces différents sérogroupes,
13:46à la fois en pédiatrie,
13:47pour les nourrissons,
13:49et également,
13:50et ça c'est nouveau,
13:51pour les adolescents,
13:52jeunes, collégiens,
13:53et aussi pour les adolescents,
13:55les jeunes adultes,
13:57on va dire,
13:57les lycéens
13:58et les étudiants
14:00de 15 à 24 ans
14:01pour le sérogroupe B.
14:02Alors, comme ce n'est pas obligatoire,
14:03il faut bien sûr communiquer,
14:05il faut sensibiliser la population.
14:05Il faut cibler qui ?
14:07Vous cibler qui ?
14:08Vous aussi,
14:08vous êtes dans cette campagne
14:10de sensibilisation.
14:11Pour la pédiatrie,
14:12ça sera une vaccination
14:13qui est dans le cadre
14:14de l'obligation,
14:15donc évidemment,
14:16il faut toujours continuer
14:17à rassurer les parents,
14:18informer les professionnels
14:19de santé,
14:20mais c'est un contexte
14:20un petit peu différent.
14:22Pour l'adolescent,
14:23l'adolescent est une espèce
14:24assez difficile à attraper,
14:25comme vous le savez peut-être,
14:27l'adolescent est le jeune adulte,
14:29donc là,
14:29c'est un effort
14:30de communication,
14:31de pédagogie,
14:32de réassurance des parents aussi
14:34et des professionnels de santé.
14:35C'est pour ça aussi
14:36qu'il y a cette campagne
14:37qui va être organisée
14:38par le ministère de la Santé
14:41et par les agences régionales
14:42de santé en collège
14:43à partir de janvier 2026
14:45pour vacciner tous les collégiens
14:46en classe de cinquième.
14:48Mais ça s'accompagne
14:49de pédagogie,
14:50adaptée à chaque tranche d'âge aussi.
14:52Bien sûr.
14:53Donc utiliser éventuellement
14:54les réseaux sociaux.
14:55Exactement,
14:56donc nous,
14:57en tant qu'acteurs de santé,
14:58on contribue à cela,
14:59on ne va pas se substituer
15:00au gouvernement
15:01et bien entendu
15:02aux agences régionales de santé,
15:04mais on a un rôle à jouer
15:05dans cette information
15:06et on va conduire justement
15:08des campagnes déclinées,
15:10adaptées aux adolescents,
15:11donc sur les réseaux sociaux,
15:13sur YouTube,
15:13sur Twitch,
15:14aussi adaptées aux parents
15:16pour pouvoir leur donner
15:17les clés pour communiquer
15:18avec leurs ados
15:19et aussi avec leurs professionnels
15:21de santé.
15:22Donc des campagnes
15:23qui sont déclinées
15:24sur des quotidiens,
15:25sur de la presse,
15:25sur des podcasts,
15:27la radio.
15:28Et cette vaccination
15:29est d'autant plus peut-être aisée
15:31que maintenant
15:31les pharmaciens
15:32peuvent vacciner ?
15:34En particulier pour les ados,
15:35donc hormis,
15:36alors ce qui est important
15:37de dire aussi,
15:37c'est qu'on ne peut pas
15:39non plus compter
15:39que sur cette campagne
15:40au collège,
15:41puisque là,
15:42c'est très important,
15:43mais ça ne va concerner
15:46qu'une tranche d'âge,
15:47une cohorte,
15:48une seule année de naissance
15:49finalement,
15:50tous les cinquièmes.
15:51Mais il est important
15:52d'avoir un rattrapage
15:53efficace et généralisé,
15:55donc là,
15:55on va parler entre les 11 et 14 ans
15:57pour les sérogroupes ACWY
15:59et entre 15 et 24 ans
16:01pour le sérogroupe B.
16:03Et là,
16:03ce sera de la volonté
16:04et de la démarche
16:05finalement individuelle
16:06et recommandée
16:07par les médecins
16:08et les professionnels de santé
16:09d'aller se faire vacciner.
16:10Et on peut aller en pharmacie
16:11à cet âge-là.
16:12Le vaccin est remboursé
16:13à 65%.
16:14Donc,
16:16c'est tout à fait facile
16:18de se faire vacciner.
16:19C'est un geste simple.
16:20Eh bien,
16:20bravo pour sauver
16:21nos jeunes Français.
16:24Merci beaucoup
16:25Emmanuel Blanc.
16:26Merci beaucoup.
16:27Directrice médicale
16:28vaccin chez Pfizer.
16:29On va à présent
16:30accueillir Frédéric Pacou
16:31qui est le président
16:32de l'établissement
16:33Français du sang.
16:41Frédéric Pacou,
16:42bonjour.
16:42Bonjour.
16:43Vous avez donc,
16:43vous,
16:44un long parcours
16:44dans le monde politique.
16:46Vous avez sévi
16:47dans plusieurs cabinets
16:48ministériels.
16:49Vous avez fait Sciences Po
16:50et vous êtes président
16:52de l'établissement
16:53Français du sang
16:54qui fête ses 25 ans ?
16:56Exactement.
16:57Le FS a 25 ans
16:59cette année.
16:59Ça fait 25 ans
17:00qu'il accomplit
17:01des missions essentielles
17:02au service des patients
17:03et de la santé
17:03en s'appuyant
17:05sur la générosité
17:06des donneurs,
17:07sur celle des bénévoles
17:08aussi et sur le professionnalisme
17:09de ses équipes.
17:10Organisme public ?
17:12Établissement public.
17:13D'accord.
17:13Donc,
17:14cet établissement,
17:15on va dire au FS,
17:17ça sera plus simple.
17:17Le FS,
17:18Établissement Français du sang,
17:20il se caractérise
17:21par plusieurs,
17:22évidemment,
17:23vous travaillez
17:23dans toute la France,
17:24plusieurs maisons.
17:26Nous sommes présents
17:27dans tout le territoire,
17:28organisées en 13 régions.
17:31Nous réalisons
17:3130 000 collectes mobiles
17:33de sang chaque année.
17:35Nous avons 107
17:37maisons du don
17:37réparties partout,
17:38y compris dans les Outre-mer,
17:40aux Antilles.
17:41On les appelle
17:41maisons du don.
17:42Les maisons du don,
17:43voilà.
17:43Ce sont les maisons
17:43des donneurs,
17:44mais on les appelle
17:44les maisons du don.
17:47Effectivement,
17:47nous sommes présents
17:49également dans beaucoup
17:49d'établissements de santé
17:50puisque notre objectif,
17:52c'est d'apporter
17:52aux 1500 établissements
17:53de santé publics
17:54et privés du pays
17:55les produits sanguins
17:57qui sont essentiels
17:58encore aujourd'hui
17:58à la santé des patients.
18:00On peut donner
18:00à partir de quel âge ?
18:02On peut donner
18:02à partir de 18 ans
18:03et jusqu'à 70 ans.
18:05Jusqu'à 70 ans ?
18:06D'accord,
18:06ça va alors.
18:07Je peux encore donner.
18:09Alors,
18:10c'est vrai qu'on a l'habitude
18:11de dire que les Français
18:12sont un petit peu
18:12rétifs
18:14au don de sang.
18:17Il y a des raisons,
18:17non ?
18:18Alors,
18:18quand vous donnez ces chiffres,
18:20on se dit que franchement,
18:21on pourrait faire
18:21beaucoup plus en France.
18:23Alors rétifs,
18:24il y a tout de même
18:24plus d'1,5 million
18:26de nos compatriotes
18:27qui donnent chaque année
18:28au moins une fois par an
18:30leur sang.
18:31Ça permet de soigner
18:32un million de patients,
18:33j'avais vu.
18:33Ça permet de soigner
18:34un million de patients,
18:35soit directement par la transfusion,
18:36soit par les médicaments
18:37dérivés du plasma.
18:38Et donc,
18:40ce sont 1,5 million de personnes
18:42qui accomplissent
18:432,7 millions de dons
18:45au total par an,
18:46ce qui répond aux besoins.
18:47Il nous faut 10 000 dons
18:48par jour.
18:49Donc,
18:49il n'y a pas de pénurie ?
18:50Il n'y a pas de pénurie.
18:51On a dans l'année.
18:53Il y a des moments
18:55un peu compliqués,
18:55parfois dans l'année.
18:57Les fêtes de fin d'année
18:58et le début de l'année,
18:59c'est toujours un tournant
19:00un peu difficile.
19:01Les vacances scolaires, non ?
19:01Les vacances scolaires.
19:03Alors,
19:03on a vu cet été
19:04que peut-être
19:04parce que les gens
19:05sont plus disponibles,
19:06quand on est sortis
19:07de la première vague de chaleur
19:09la 15 juin,
19:10début juillet,
19:12les gens sont venus donner.
19:13C'est-à-dire que là,
19:14on avait effectivement du retard.
19:16J'étais assez inquiet
19:16qu'on ait des tensions
19:17au cours de l'été.
19:19En fait,
19:19on n'en a pas eu du tout
19:20parce que les Français
19:21ont donné pendant leurs vacances,
19:22sur leur lieu de vacances.
19:24On était présents partout
19:25et la générosité
19:26a été au rendez-vous.
19:27Alors,
19:27on a souvent tendance
19:28à penser que le donsant,
19:30c'est simplement
19:30pour traiter les hémorragies aiguës,
19:32mais ça a d'autres fonctions.
19:34Ça a plein d'autres fonctions.
19:35Évidemment,
19:36on pense à la traumatologie,
19:37les accidents,
19:38les hémorragies post-accouchement,
19:40mais c'est utile également
19:42le sang pour soigner
19:43des patients atteints de cancer.
19:46Les médicaments dérivés du plasma,
19:47eux,
19:48ils permettent par exemple
19:48de soigner toutes les maladies
19:50qui sont liées
19:51au déficit immunitaire.
19:53Je pense par exemple
19:54à la petite Margot
19:55qui est une des personnes
19:57que nous mettons en avant
19:58dans notre communication
19:58qui est une petite fille
19:59qui a six ans
20:00et sans le traitement
20:01issu du plasma
20:02dont elle bénéficie,
20:04elle ne pourrait pas jouer
20:05comme les autres enfants,
20:06elle ne pourrait pas aller à l'école
20:06et c'est grâce à ces traitements
20:08qu'elle mène une vie normale.
20:09Parce qu'on peut donner son sang,
20:11mais pas seulement.
20:11On peut donner,
20:12c'est ça,
20:13son plasma
20:14ou ses plaquettes ?
20:15Ou ses plaquettes,
20:15absolument.
20:16Et donc le sang,
20:17c'est très facile,
20:19c'est également en collecte mobile.
20:21Le plasma,
20:21c'est seulement comme les plaquettes
20:23en maison du don.
20:24Ça prend simplement
20:25un petit peu plus de temps,
20:26mais comme le don de sang,
20:27ça n'est pas douloureux du tout,
20:29on est très bien accueillis,
20:31chouchoutés même
20:31par les équipes de l'EFS
20:33et à chaque fois,
20:34c'est un geste,
20:35le don de sang
20:35qui permet de sauver trois vies,
20:37comme on dit,
20:37et le don de plasma
20:38qui va permettre
20:39d'apporter à des patients
20:41pour lesquels
20:41c'est absolument vital,
20:43notamment des immunoglobulines
20:45qui vont leur permettre
20:46de bénéficier
20:47des défenses naturelles
20:48qu'ont les personnes
20:49qui sont en bonne santé.
20:50Alors,
20:50vous avez signé,
20:51vous venez de signer
20:51avec Yannick Noder,
20:53notre ministre de la Santé,
20:54un contrat d'objectifs
20:55et performances
20:56pour les années 25-28 ?
20:58Exactement,
20:59pour 25-28,
21:00alors c'est une stratégie
21:01très très forte
21:02pour l'établissement
21:02qui va lui permettre
21:03de se moderniser,
21:05de se renforcer,
21:07d'avoir un véritable projet social
21:09également pour les équipes
21:10puisque l'EFS
21:10c'est quand même
21:119700 salariés
21:12et la nécessité
21:13de recruter,
21:14voilà,
21:14pour être présent
21:15partout sous le territoire,
21:16donc il nous faut recruter
21:16en permanence
21:17des infirmières,
21:18des infirmiers,
21:19des techniciens
21:20de laboratoire,
21:20beaucoup de compétences diverses,
21:22des personnels qualifiés
21:24en matière d'informatique
21:25parce qu'on a des projets,
21:26par exemple,
21:27quand vous venez donner
21:28votre sang dans
21:28une maison du don,
21:29vous remplacez un questionnaire
21:31qu'on veut dématérialiser
21:32pour que ça soit
21:32très facile de le remplir
21:34à l'avance chez soi
21:35sur sa tablette,
21:35par exemple.
21:36Donc ce contrat,
21:37c'est tous ces éléments
21:38plus l'ambition plasma
21:39que j'évoquais
21:40qui est un enjeu
21:41de souveraineté sanitaire
21:42couvrir non plus seulement
21:4435% des besoins
21:45en la matière
21:46mais d'ici la fin de la décennie
21:48la moitié des besoins
21:49du pays.
21:50Et peut-être pour être
21:52moins dépendant
21:52peut-être de l'étranger ?
21:53Absolument,
21:54moins dépendant.
21:55On importe pas mal
21:56de choses,
21:57notamment des US ?
21:59On est dépendant
21:59pour deux tiers
22:00des besoins
22:01en médicaments dérivés
22:02du plasma
22:02des importations,
22:03essentiellement des Etats-Unis
22:05qui ont une collecte
22:08fondée sur la rémunération
22:09des donneurs,
22:10donc très différente
22:11du modèle éthique
22:12qui est le nôtre
22:12où le donneur
22:12est un bénévole,
22:13il donne gratuitement.
22:15Et donc on a à cœur
22:16de développer
22:17la souveraineté
22:18pour être moins dépendant,
22:20surtout dans le contexte
22:21géopolitique actuel,
22:22des importations américaines.
22:24Mais ce sang
22:25que l'on donne
22:26ne va pas dans
22:26les zones de guerre ?
22:27Et il ne va pas
22:28dans les zones de guerre
22:29puisque notre premier objectif
22:30c'est d'assurer
22:31l'autosuffisance nationale,
22:32donc une personne
22:34qui donne en France,
22:35ça va être au bénéfice
22:36des patients soignés
22:37dans les établissements
22:38de santé français,
22:39sous leur réserve
22:40des cas très exceptionnels
22:41où comme il y a
22:42une grande diversité
22:42de groupes sanguins,
22:44si un pays à l'étranger
22:45a besoin pour un patient
22:47donner d'un sang rare
22:48dont dispose la France,
22:50puisque nous avons aussi
22:50une des plus grandes banques
22:51de sangs rares du monde,
22:52évidemment là on fera jouer
22:55la solidarité internationale.
22:56Alors la nouveauté aussi
22:57ce sont pour finir
22:58ces critères de sélection
22:59qui ont évolué ?
23:02Voilà,
23:02qui sont révisés
23:03très régulièrement
23:04par les autorités
23:05autour de nous
23:06avec l'ANSM,
23:08la Direction Générale
23:08de la Santé.
23:09Donc l'évolution
23:10qui est entrée en vigueur hier,
23:12elle permet aux personnes
23:12qui par exemple
23:13ont fait récemment
23:14un tatouage
23:15ou un piercing
23:16de donner seulement
23:17deux mois après cet acte
23:18au lieu de quatre mois auparavant.
23:19Mésothérapie,
23:20c'est la même chose,
23:20acupuncture ?
23:21Mésothérapie,
23:21acupuncture,
23:22endoscopie,
23:23tout ça grâce
23:23à la plus grande sensibilité
23:25des tests de dépistage,
23:27notamment pour l'hépatite C.
23:28La fenêtre silencieuse
23:29aujourd'hui est très réduite
23:31et donc au bout de deux mois
23:31on peut à nouveau donner.
23:33Tant mieux,
23:33alors justement
23:33pour donner,
23:34il y a un site internet ?
23:36Il y a une application,
23:37un site internet
23:38dont EFS santé.fr,
23:41on trouve tout ça
23:42très facilement,
23:42on peut prendre rendez-vous
23:43pour donner
23:44son sang,
23:45son plasma,
23:45ses plaquettes
23:46partout en France.
23:47Il faut absolument
23:48communiquer là-dessus.
23:49Juste une dernière question,
23:50est-ce qu'on pourra
23:51à l'avenir
23:51synthétiser du sang ?
23:54Il y a beaucoup de travaux
23:54de recherche dessus
23:55sur ce sujet.
23:57Aujourd'hui,
23:57ça ne permet de produire
23:58que de toutes petites quantités,
24:00donc on est très loin
24:01des poches
24:02de produits sanguins
24:04qu'on peut transfuser.
24:05ça arrivera peut-être
24:06dans plusieurs décennies,
24:08mais ce que je peux dire
24:09de façon certaine,
24:13c'est qu'on a encore,
24:14l'EFS n'a que 25 ans,
24:15mais on a encore devant nous
24:16de longues années
24:17pendant lesquelles
24:17on va avoir besoin
24:18de la générosité des Français
24:19et de leur solidarité.
24:21Eh bien,
24:21on est là pour vous soutenir.
24:22Merci beaucoup Frédéric.
24:23Merci beaucoup.
24:24Voilà,
24:24c'est la fin de cette émission,
24:25de cette première émission
24:26de la 15e saison
24:28de Check-up Santé.
24:28On se retrouve
24:29la semaine prochaine.
24:32Check-up Santé
24:33sur BFM Business.
24:35Sous-titrage Société Radio-Canada
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